Marthe Robin
Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:Infobox Saint Marthe Robin, née le Modèle:Date de naissance à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme) et morte dans la même ville le Modèle:Date de décès, est une mystique catholique française, déclarée vénérable en novembre 2014 par le pape François, fondatrice des Foyers de charité, connue pour des phénomènes supposés tels que des visions religieuses, des stigmates et de l'inédie.
Biographie
Enfance
Marthe Robin naît le 13 mars 1902 dans la Drôme, au hameau des Moïlles, lieu-dit « La Plaine », dépendance de Châteauneuf-de-Galaure, village d'environ Modèle:Unité habitants. Elle est la sixième et dernière enfant de Joseph-Michel Robin et d'Amélie-Célestine Chosson<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses Modèle:Citation</ref>, mariés en 1889, qui exploitent une ferme dans laquelle travaille l'ensemble de la famille.
En Modèle:Date-, Marthe est atteinte de la fièvre typhoïde, maladie qui emporte sa sœur Clémence et atteint d'autres membres de sa famille, dont son frère et l'une de ses sœurs qui en garderont des séquelles. Elle-même échappe de peu à la mort Modèle:Citation<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses</ref>,<ref>Il semble que les détails sur ses maladies successives, rapportés par la plupart de ses biographes, reposent, au moins en partie, sur les déclarations de Marthe Robin elle-même lors de l'interrogatoire médical du 14 avril 1942 Modèle:Citation Modèle:Référence Harvard sans parenthèses</ref>.
Ses parents sont catholiques mais pratiquent peu<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses Modèle:Citation</ref>,<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses Modèle:Citation</ref>. Marthe Robin reçoit cependant une éducation chrétienne. Elle suit le catéchisme, fait sa première communion à l'âge de 10 ans, puis sa communion solennelle deux ans plus tard<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses</ref>. Elle fréquente l'école communale jusqu’à l’âge de 13 ans. Elle suit le cours complémentaire, mais ne passe pas le certificat d’études primaires. Elle aide à la ferme familiale. Elle est décrite par les témoins de l'époque comme Modèle:"<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses</ref>,<ref name="pey21">Modèle:Harvsp.</ref>.
Maladie
Bernard Peyrous, prêtre de la communauté de l'Emmanuel, a été entre Modèle:Date- et Modèle:Date- le postulateur de la cause en béatification de Marthe Robin<ref name="Peyrous"/>. Ses fonctions lui ont été retirées en 2017 à la suite de Modèle:Cita<ref name="Peyrous">Modèle:Article.</ref>.
D'après Bernard Peyrous, qui a repris les éléments de l’enquête diocésaine de Modèle:Date-, Marthe Robin tombe malade à l'âge de 16 ans le Modèle:Date-. Les médecins qui l’examinent pensent à une tumeur cérébrale. Elle tombe dans un coma de quatre jours. Elle sort de cette phase aiguë et semble se rétablir pendant quelques semaines. Mais la maladie progresse, la maintenant partiellement paralysée. Elle a des troubles de la vue, jusqu’à la perte de la vision pendant quelques mois. En avril-Modèle:Date-, elle connaît une nouvelle phase de rémission, qui sera plus tard suivie, selon Bernard Peyrous, de plusieurs crises, jusqu’à la paralysie définitive des membres inférieurs, à partir de Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, puis, selon le docteur Sallier de Saint-Uze qui l'examine, les bras et les mains à partir de février 1929. Pierre Vignon, prêtre du diocèse de Valence, croit à cette version : Modèle:Cita
Selon Bernard Peyrous, elle reste dans la ferme familiale, où ses proches s’occupent d’elle. Elle vit douloureusement l’incompréhension de son entourage, y compris celle de sa famille<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ses problèmes de locomotion, mais aussi une hypersensibilité à la lumière l’obligent à rester recluse, dans une chambre peu éclairée<ref name="pey21" />.
L’enquête diocésaine et un examen complet fait, en Modèle:Date-, par deux médecins de Lyon (Jean Dechaume, professeur à la faculté de médecine de Lyon et André Ricard, chirurgien)<ref>Modèle:Harvsp.</ref> donnent une interprétation de sa maladie. Il semble qu’elle ait été atteinte d’encéphalite léthargique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ou maladie de von Economo, c’est-à-dire d’une inflammation des centres nerveux.
Vie spirituelle
Marthe Robin est souvent associée aux mouvements du renouveau charismatique par ses nombreuses rencontres auprès de fondateurs. Cette proximité trouve ses fondements dans le développement de la notion de Pentecôte d'Amour dont elle a l'intuition dès 1936 et qui doit "déferler sur le monde" après un renouveau de l'Église. Cette intuition est à l'origine de la création des Foyers de charité. Pour Marthe Robin, l’évangélisation ne doit pas être seulement l’œuvre des prêtres et des religieux, mais aussi des laïcs, ce que la constitution Lumen Gentium issue du concile Vatican II appellera le « sacerdoce commun des fidèles ». Dans le dialogue avec Jean Guitton dans Portrait de Marthe Robin<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, celui-ci pose la question à Marthe Robin : « Marthe, vous parlez d’une Pentecôte d’amour. Comment vous représentez-vous cette Pentecôte d’amour ? ». Réponse de Marthe : « Oh ! pas du tout sous une forme extraordinaire. Je la vois comme paisible, comme lente. Je pense qu’elle se fera petit à petit, peu à peu. Je pense même qu’elle a déjà commencé. Quant à l’avenir, vous savez qu’on me prête beaucoup d’idées sur l’avenir. Je ne sais rien, sauf une chose : que l’avenir c’est Jésus. ».
Phénomènes mystiques
Cette vie spirituelle s’est aussi traduite, d’après plusieurs auteurs<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, par des phénomènes mystiques. Les témoignages des proches, prêtres, évêques et laïcs l’ayant rencontrée sont repris dans l’enquête diocésaine (Modèle:Date--Modèle:Date-), sur la base de laquelle Bernard Peyrous<ref name="Peyrous" /> a écrit une biographie de Marthe<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Marthe Robin souhaitait la discrétion sur ces phénomènes et encourageait les chrétiens à ne pas se focaliser sur eux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Lien web, thèse de doctorat sous la direction de Régis Ladous, Université Jean Moulin Lyon 3, Institut d’Histoire du christianisme, 2008, Modèle:P.</ref>.
Vie mystique
Le Modèle:Date-, d’après le témoignage de sa sœur Alice, elle a une vision privée de la Vierge Marie<ref name="p42">Modèle:Harvsp.</ref>. Suivant les témoignages recueillis lors de l’enquête diocésaine de Modèle:Date-, cette vision sera suivie d’autres apparitions privées<ref name="p42" />. Lors d’une mission paroissiale organisée à Châteauneuf-de-Galaure, deux prêtres capucins, le Père Jean et le Père Marie-Bernard, rendent visite à Marthe Robin le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Qui la rassure et l'éclaire sur sa vocation spirituelle. D’après le postulateur de la cause en béatification, Marthe Robin rapporte que le Christ lui apparaît dans la nuit du Modèle:Date-. Elle confesse cette vision à l'abbé Faure, le curé de sa paroisse, et prend alors la décision de Modèle:" et Modèle:" en s'unissant à lui par le biais de la prière et de l'amour<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Sa spiritualité est de plus en plus centrée sur la Passion du Christ et l’eucharistie. Elle reçoit régulièrement la visite de plusieurs prêtres des environs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Selon ses proches, à partir de Modèle:Date-, elle n’avale plus aucune nourriture, hormis la communion aux hosties consacrées, inédie qui dure jusqu'à sa mort, cinquante et un ans plus tard<ref name="Landron">Modèle:Ouvrage</ref>. Néanmoins, selon Bernard Peyrous, il arrive qu'Modèle:"<ref>Modèle:Article</ref>.
Au début du mois d’Modèle:Date-, selon le témoignage du Père de Malmann, apparaissent les premiers stigmates<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="MondeReligions1">Modèle:Ouvrage</ref>. En octobre-Modèle:Date-, selon son propre témoignage, elle commence à souffrir la Modèle:Cita<ref>C’est-à-dire qu’elle revit dans son corps et dans sa pensée la passion du Christ.</ref> chaque vendredi, phénomène qu'elle vivra ensuite chaque semaine jusqu'à sa mort en Modèle:Date-<ref name="MondeReligions1"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et dont seront témoins ses proches et de nombreux prêtres<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, dont les pères Bérardier, Marteau et Ollagnier, envoyés en 1942 par Modèle:Mgr. Bornet, évêque auxiliaire de Lyon<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Fondations et rencontres
Selon la biographie de Bernard Peyrous, bien qu'obligée de rester dans sa chambre, Marthe Robin fait de nombreuses rencontres. À partir de Modèle:Date-, elle est accompagnée spirituellement par l’abbé Faure, curé de sa paroisse<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Elle participe à la vie du diocèse et de son village, à sa façon. En Modèle:Date-, à son initiative, une école de filles est créée à Châteauneuf-de-Galaure. Celle-ci va se développer rapidement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Elle rencontre, en Modèle:Date-, l'abbé Georges Finet, prêtre lyonnais qui devient son père spirituel<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref> et le restera jusqu’à sa mort<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il l’aidera à fonder le premier des Foyers de charité à Châteauneuf-de-Galaure<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Landron" />.
Des laïcs participent à la vie de ce foyer, sous la responsabilité d’un prêtre. Celui de Châteauneuf-de-Galaure organise des retraites de cinq jours auxquelles participeront jusqu'à Modèle:Unité chaque année<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les hommes et les femmes font séparément des retraites pendant les premières années du Foyer, mais peuvent y prendre part en commun à partir de l'automne Modèle:Date-<ref>C'est un prêtre du Mâconnais, l’abbé Joseph Robert, curé-archiprêtre de Lugny, qui, le premier, demanda au père Finet de pouvoir assister aux retraites. Modèle:" Modèle:Harvsp.</ref>. La majorité d'entre eux, à l’issue de chaque retraite, rendent visite à Marthe. En cinquante années, le nombre de personnes qu'elle rencontre individuellement est estimé à environ Modèle:Nombre<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="Landron" />,<ref name="LC4fév">Modèle:Article.</ref>, dont des centaines de prêtres et de nombreux évêques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Certains visiteurs attendaient d’elle des conseils pour leur vie. Selon Bernard Peyrous, elle ne donnait, généralement, Modèle:" Elle a également tenu une importante correspondance<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Derniers jours et obsèques
Début Modèle:Date-, elle est prise de quintes de toux de plus en plus violentes. Le jeudi Modèle:Date-, elle est très fiévreuse. Ce soir-là, comme chaque semaine, elle prie pour s'unir à la Passion du Christ. Des membres du foyer disent le chapelet près d'elle puis la laissent seule. Le lendemain, vers 17 heures, quand le Père Georges Finet entre dans sa chambre, il trouve Marthe inanimée sur le sol, près de son lit. Elle est morte probablement dans les premières heures du vendredi Modèle:Date-. Le Père Colon, docteur en médecine, et le Dr Andolfatto, médecin à Châteauneuf-de-Galaure, constatent le décès<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Aucune autopsie n'est toutefois réalisée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Ses obsèques ont lieu le Modèle:Date-, dans le sanctuaire de Châteauneuf-de-Galaure, en présence de quatre évêques et plus de deux cents prêtres<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Elle est enterrée au cimetière de Saint-Bonnet.
Le cas Marthe Robin
Le procès en béatification
Le 10 février 1986, l'évêque de Valence, Didier-Léon Marchand, demande l'ouverture du procès canonique. Jacques Ravanel, fondateur du Foyer de charité de La Flatière (Haute-Savoie), est nommé postulateur. Il est aidé par Marie-Thérèse Gille, membre du Foyer de charité de Châteauneuf-de-Galaure et responsable de l'école de filles de 1972 à 2005. Une commission d'enquête est créée et un appel à témoignages est lancé ; il recueille Modèle:Citation. 111 témoins sont interrogés sous serment. Une dizaine d'experts sont désignés : théologiens, historiens, médecins, exorcistes<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Après cette étape diocésaine de 10 ans, la Congrégation pour la cause des saints nomme un nouveau postulateur, Bernard Peyrous, et une vice-postulatrice, Marie Thérèse Gille, qui transmettent au Saint-Siège la « Modèle:Lang » (documents officiels retenus pour la cause de béatification). Le Modèle:Date-, la même Congrégation signe cette « Modèle:Lang ». Le Modèle:Date-, le pape François autorise la promulgation du décret reconnaissant l'« héroïcité des vertus »<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Bernard Peyrous est démis de ses fonctions en octobre 2017, à la suite de « gestes gravement inappropriés de sa part vis-à-vis d’une femme majeure »<ref>Modèle:Article </ref>. Marie-Thérèse Gille décède le 25 octobre 2017<ref>Modèle:Article</ref>. Sophie Guex, membre des Foyers de charité, est nommée postulatrice le 8 juin 2018<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La parution en octobre 2020 de l'ouvrage posthume du livre La Fraude mystique de Marthe Robin du père Conrad De Meester crée une controverse. Selon l'hebdomadaire chrétien La Vie, les conclusions du livre sont Modèle:" de 2014 qui avait reconnu l'héroïcité des vertus<ref name="LaVie3oct2020">Modèle:Article.</ref>. Jean-Marie Guénois indique que la Modèle:"<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pour leur part, les membres de la famille Robin reprochent à Conrad De Meester d'affirmer des éléments en dehors de son champ de compétence et sans avoir cherché à prendre contact avec l'entourage de Marthe Robin<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Sophie Guex rappelle qu'il n'était que l'un des 28 experts consultés et s'oppose à ses conclusions<ref>Modèle:Lien web.</ref> : les passages prétendument plagiés par Marthe Robin ne seraient que des passages recopiés pour un usage personnel, puis réutilisés pour décrire son expérience mystique. La Congrégation pour les causes des saints, pour sa part, affirme que ce livre n'apporte rien de neuf : Conrad De Meester a été auditionné, son rapport a été reçu et étudié, l’Église a répondu à ses objections sans retenir ses théories<ref name=":3">Modèle:Article.</ref>,<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>.
Examen scientifique
Le Modèle:Date-, deux médecins choisis par l'évêque Camille Pic, le Pr Dechaume et le Dr Ricard, beau-frère du Père Georges Finet<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, examinent Marthe Robin pour juger de l'authenticité des phénomènes. Dans leur rapport de trente-cinq pages, ils affirment Modèle:", mais sans avoir trouvé Modèle:". Ils jugent qu'ils ne sont pas à mettre Modèle:" et éliminent Modèle:"<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage Modèle:"</ref>. Dans La Fraude mystique de Marthe Robin, Conrad De Meester, prêtre carme, a mis en doute l'objectivité et la méthodologie scientifique de cet examen médical<ref name=":4">Modèle:Lien web.</ref>.
Un examen complémentaire pour étudier l'apparition de ces stigmates et vérifier l'inédie de Marthe sous le contrôle Modèle:" est prévu en octobre 1942, différé de quelques semaines, puis finalement abandonné en raison de l'invasion de la zone libre où se trouve Châteauneuf-de-Galaure<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En janvier 1981, Didier-Léon Marchand, évêque de Valence, demande à Marthe Robin, qui en accepte le principe, de subir des examens médicaux dans un établissement hospitalier lyonnais au printemps 1981. Son décès survient entre-temps<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans le cadre de l'enquête diocésaine ouverte le Modèle:Date-, les premiers experts contactés évoquent une pathologie psychique, à l'instar du Modèle:Dr Gonzague Mottet, qui a soutenu la même année sa thèse en psychiatrie sur le cas de Marthe Robin et qui conclut à une Modèle:" qui n'exclut pas Modèle:" : Modèle:" Le cas de Marthe Robin a donné lieu en 1989 à une autre thèse de médecine (spécialité psychiatrie) soutenue par Thierry Montaut<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le neuropsychiatre André Cuvelier décrit dans deux études de 1987 et 1992 Modèle:Citation<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses</ref>ce qui pourrait être, selon Joachim Bouflet, la clé des « secrétaires introuvables » repéré(e)s par Conrad De Meester<ref>Modèle:Article</ref>.
D'après une enquête du professeur de philosophie François de Muizon, on a retrouvé dans la chambre de Marthe Robin des chaussons Modèle:" ainsi qu'une cuvette contenant du méléna, ces éléments donnant à penser qu'elle pouvait bouger plus que ce qu'on rapporte généralement<ref>Modèle:Harvsp « Elle ne peut plus ni manger ni boire. »</ref>. D'après François de Muizon, personne n'a jusqu'à présent su expliquer sa survie en dépit de son inédie<ref>Modèle:Harvsp « Comment survit-elle ? »</ref>. L'auteur déplore aussi qu'aucune autopsie n'ait été réalisée.
Conrad De Meester soulève également de nombreuses questions médicales, jamais abordées du vivant de Marthe Robin, ni juste après sa mort (absence d'autopsie), avançant des éléments permettant de douter de l'inédie de l'intéressée, ainsi que de son incapacité à se mouvoir<ref name=":4" /> ,<ref>On a retrouvé des chaussons et une cuvette pleine de méléna, résidu sanguin gastrique.</ref>.
Pour l'historien Joachim Bouflet, consultant auprès de postulateurs de la Congrégation pour la cause des saints, Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. Il rappelle les travaux de Conrad De Meester expliquant le mécanisme par lequel la stigmatisée<ref>Modèle:Ouvrage</ref> s'approprie un texte de Véronique Giuliani intitulé La Passion renouvelée. Recherchant les causes de ce qu'il qualifie de plagiat, l'historien estime que Georges Finet a « enfermé Marthe Robin dans un schéma » la présentant comme une sainte et une mystique grabataire dans la même veine qu'Anne Catherine Emmerich<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
La question de l'authenticité
En Modèle:Date- paraît de manière posthume le livre du père carme Conrad De Meester : La Fraude mystique de Marthe Robin. L'auteur, spécialiste de la mystique féminine, était l'un des deux experts chargés d’examiner les écrits de Marthe lors de la phase diocésaine du procès, close en 1996<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il montre que les écrits mystiques et correspondances de Marthe Robin, courant sur des milliers de pages, sont des plagiats d'au moins Modèle:Unité mystiques plus ou moins connues des siècles précédents, notamment Madeleine Sémer, Marie-Antoinette de Geuser – jusqu’à 23 passages dans une seule note –, Véronique Giuliani, Gemma Galgani, Anne-Catherine Emmerich, Catherine de Sienne, et Thérèse d’Avila, dont les livres lui avaient été recommandés ou offerts<ref name=":4" />. Ce plagiat vire selon lui au mensonge, lorsque Marthe Robin écrit "je" en reprenant le "je" d'autres mystiques. De nombreux passages sont par ailleurs réutilisés dans ses « passions » du vendredi. Le père De Meester en conclut que les passions de Marthe sont des mises en scène, et non des expériences mystiques véritables. Par ailleurs, selon ses analyses graphologiques, les écrits de cinq secrétaires seraient en réalité de la main-même de Marthe<ref name=":4" />. Marthe Robin n'a jamais révélé les noms de ses secrétaires. La journaliste Céline Hoyeau, du journal La Croix, précise que Marthe Robin a utilisé « au détail près » les écrits de ces autres mystiques pour décrire ses propres passions. Céline Hoyeau interroge : Modèle:"<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Déjà repérés et commentés par Joachim Bouflet en 2003<ref>Joachim Bouflet Modèle:Citation in Modèle:Ouvrage cité par Modèle:Référence Harvard sans parenthèses : Modèle:Citation</ref>, ces Modèle:Citation de Marthe Robin, sont signalés par son biographe François de Muizon en 2011 qui décrit Modèle:Citation que l'auteur compare au Modèle:Citation<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses</ref>.
La thèse du plagiat volontaire à des fins de fraude est contestée par le père Pierre Vignon qui invoque le phénomène spirituel d’« identification », déjà décrit par le jésuite italien Giandomenico Mucci (1938-2020) au sujet de Padre Pio, qui s'est servi de certaines lettres de la stigmatisée Gemma Galgani pour transcrire une expérience mystique proche de la sienne. Il présente également le cas du mystique espagnol Bernard-François de Hoyos (1711-1735) qui reprend sans les citer les écrits de Thérèse d'Avila et de Jean de la Croix. Il avance l'hypothèse de troubles mnésiques (cryptomnésie, hypermnésie et ecmnésie), conséquences de son encéphalopathie : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Dans son livre publié en mars 2021, Marthe Robin. Le Verdict, Joachim Bouflet, consulté comme expert lors de l'enquête diocésaine, mais qui n'a pas eu accès aux travaux de la Congrégation pour la cause des saints, estime pour sa part que Marthe Robin ne peut être considérée comme une mystique<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Le fait que les écrits de Marthe aient été effectivement inspirés et pour une part « recopiés » sur les écrits d’autres mystiques était connu, et publiquement étudié bien avant : en témoignent les éditions par les Foyers de charité de son Journal en 2013 ou de la « douloureuse passion du sauveur » en 2016 où figurent de nombreuses notes précisant les emprunts aux autres mystiques. D'autres auteurs estiment que les termes de « plagiat », de « fraude » ou de « mensonge » ne peuvent pas caractériser l’intention de Marthe Robin<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, ses écrits ayant été pour la plupart rédigés ou dictés à la demande de son confesseur Georges Finet.
Postérité
Les Foyers de charité
De nombreux Foyers de charité ont été fondés sous l'inspiration de Marthe Robin. En Modèle:Date-, ils sont reconnus par l’Église catholique comme Association de fidèles de droit pontifical, dépendant du Conseil pontifical pour les laïcs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les Foyers de charité sont en 2011 au nombre de Modèle:Unité, répartis dans Modèle:Unité pays<ref>Deux anniversaires pour les Foyers de charité, Rédaction en ligne, La Croix, 3 février 2011.</ref>. Plusieurs responsables de Foyers de charité ont fait l'objet d'accusations posthumes pour des abus sexuels<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, dont le fondateur, Georges Finet, visé par une commission de recherches formée en 2019 qui fait état en Modèle:Date- d'Modèle:"<ref>Modèle:Article</ref>. Le 10 février 2022, à la suite de ces affaires d'abus sexuels, le Vatican nomme le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque émérite de Bordeaux, délégué pontifical pour les Foyers de charité, afin de « gouverner l’association, de manière temporaire »<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Ces révélations posent la question de ce que Marthe Robin savait des abus commis par son directeur spirituel<ref>Modèle:Article</ref>.
Influence
Trente ans après sa mort, Marthe suscite encore une importante dévotion : le nombre des visiteurs qui se sont rendus dans la ferme de la Plaine, lieu où elle a vécu, a doublé entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, pour atteindre 40 000 par an<ref name="LC4fév" />.
Selon Bernard Peyrous<ref name="Peyrous" />,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, Marthe Robin a reçu des visites de personnalités connues dans le monde catholique comme le théologien dominicain Réginald Garrigou-Lagrange, le philosophe Jean Guitton, et Marcel Clément. Elle aurait rencontré et influencé divers fondateurs de mouvements et de communautés : sœur Magdeleine Hutin, sœur Norbert Marie<ref name="Landron" /> et le père René Voillaume, fondateurs de communautés dont la spiritualité se rattache au père Charles de Foucauld, le père Henri Caffarel, fondateur des Équipes Notre-Dame, le père Michel Epagneul (1904-1997) fondateur des Frères Missionnaires des Campagnes, le père Paul Eberhard<ref name="Landron" />, fondateur de Notre-Dame de la Sagesse, sœur Marie Dupont-Caillard, fondatrice de la Famille monastique de Bethléem et Pierre Goursat<ref name="Landron" /> fondateur de la communauté de l'Emmanuel.
Elle a noué des liens d'amitié avec des membres de l'Arche, le père Thomas Philippe et Jean Vanier dès 1964<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses</ref>,<ref name=":0">Modèle:Harvsp</ref>, dont les abus sexuels ont été rendus publics pour le premier en 2015, et pour le second en 2020.
Selon Olivier Landron, Modèle:Citation<ref name="Landron" />, dont elle a rencontré pour la première fois en 1948<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref> son futur fondateur, le père Marie-Dominique Philippe, qui devient à partir de 1964<ref name=":1" /> Modèle:Citation<ref name=":0" /> le prédicateur attitré des retraites aux Foyers de charité. Au cours de l'une de ces retraites en 1975, il aurait sollicité l'avis de Marthe Robin sur l'opportunité d'une nouvelle fondation demandée par un groupe de cinq étudiants de l'université de Fribourg où il enseignait. Elle l'aurait vivement encouragé à accéder à leur demande. C'est ainsi, selon ses dires<ref>Dans un livre d'entretien avec Frédéric Lenoir en 1988 et dix ans plus tard à l'hebdomadaire France Catholique.</ref>, que Marie-Dominique Philippe aurait franchi le pas et fondé la congrégation Saint-Jean, qui sera éclaboussée par de nombreux scandales d'abus sexuels tant de la part de ses membres que de son fondateur. Proche de ce dernier, Tünde Szentes, mère Myriam en religion, reçoit les conseils de Marthe Robin qu'elle rencontre en 1974. Elle avait fondé un an auparavant la « Fraternité de l'Immaculée », rebaptisée les Sœurs mariales d'Israël et de Saint Jean, qui sera finalement dissoute en 2005 par Philippe Barbarin en raison de dérives sectaires et de maltraitances physiques sur ses membres. Marthe Robin a également rencontré Olivier Fenoy entre 1966 et 1979 et l'aurait incité à étendre les activités de l'Office culturel de Cluny, à mi-chemin entre une association et une communauté dont il est le « berger ». L'association est accusée de dérives sectaires et son fondateur lui-même accusé d'abus sexuels sur d'anciens membres. Gérard Croissant alias « Ephraïm » se dit également fortement marqué par Marthe Robin qui lui aurait demandé en 1975 de se convertir au catholicisme, alors qu'il se destinait à être pasteur protestant. En 1990, il publie un livre dans lequel il lui rend hommage et la cite abondamment dans son autobiographie spirituelle où il raconte les débuts de la communauté des Béatitudes fondée par lui en 1973. La communauté est mise sous tutelle en 2010 en raison de ses dérives sectaires, des agressions pédophiles de l'un de ses membres, et de l'inconduite sexuelle de son fondateur.
La page du site martherobin.com, propriété des Foyers de charité<ref>Modèle:Lien web</ref>, consacrée à l'héritage de Marthe Robin et aux communautés qui lui sont liées, est expurgée dans sa version actuelle<ref>Modèle:Lien web</ref> des fondateurs et communautés controversés, par rapport à sa version initiale de 2017<ref>Capture de la page le 26/06/2017</ref>.
Dans La Trahison des pères publié en mars 2021, la journaliste et essayiste Céline Hoyeau s'interroge sur la Modèle:" revendiquée par certains fondateurs de communautés nouvelles coupables d'abus sexuels : Modèle:". Elle cite l'historien Joachim Bouflet, spécialiste des phénomènes mystiques, qui a lu les dépositions, faites sous serment dans le cadre du procès en béatification, de Marie-Dominique Philippe, Gérard Croissant, et d'autres fondateurs controversés qui se sont prévalus des encouragements que leur aurait adressés Marthe Robin : Modèle:"<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Auteurs qui croient à la réalité des miracles dans la vie de Marthe Robin
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
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- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
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- Modèle:Ouvrage
Autres auteurs
Émissions de radio
Archives INA
- Modèle:", Inter actualités de 8 heures (France Inter, Modèle:Date-)
- Entretien de Jacques Chancel avec le philosophe Jean Guitton à propos de Marthe Robin (Modèle:Date-).
- Modèle:", extraits de La Tribune de l’Histoire (France Inter, Modèle:Date-)
- Marguerite Kardos-Enderlin raconte sa rencontre avec Marthe Robin en 1973. Extrait de Modèle:" de Gérard Gromer (France Culture, Modèle:Date-)
Sur France Culture
- « Marthe Robin, une sainte invention ? », Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties, France Culture ; un documentaire d'Alexis Charniguet, réalisé par François Teste ; intervenants : Joachim Bouflet, historien, consultant, auprès de postulateurs de la Congrégation pour la cause des saints, Guillaume Cuchet, historien du catholicisme, Jean-François Colosimo, historien et directeur général des éditions du Cerf, Renaud Escande, frère dominicain, directeur éditorial des éditions du Cerf, Sophie Guex, postulatrice de la cause de béatification de Marthe Robin, prédicatrice des Foyers de charité de Châteauneuf-de-Galaure
- Modèle:Lien web, dans Superfail de Guillaume Erner sur France Culture ; intervenants : Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef à La Croix, Patrick Sbalchiero, historien, spécialiste des phénomènes mystiques
Articles connexes
Liens externes
- Modèle:Officiel sur Marthe Robin par les Foyers de charité.