Saint-Esprit
Le Saint-Esprit, ou Esprit saint, est dans plusieurs religions un aspect ou un agent de Dieu qui communique avec les humains ou agit sur eux.
Dans le judaïsme, la Ruah, ou « Souffle » de Dieu, intervient dès le premier chapitre de la Genèse, lors de la création du monde. La Ruah continue à se manifester dans l'ensemble de la Bible hébraïque.
Dans le Nouveau Testament, écrit en grec de la koiné, le mot utilisé est pneuma (Modèle:Grec ancien) qui signifie également « souffle de Dieu » qui correspond à l’hébreu Ruah ; mais on trouve aussi, selon le contexte, le mot Paraclet. Pour le christianisme, le souffle divin, ou Saint-Esprit (Spiritus sanctus en latin), est l'une des trois personnes de la Trinité, ainsi que le symbole de Nicée-Constantinople l'a formulé au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Il est fêté lors de la Pentecôte.
L'Esprit saint apparaît également dans les écrits pré-islamiques et dans le Coran (en arabe : Ruh).
Dans le christianisme
Modèle:Article détaillé Si l'Esprit saint est désigné nommément à de multiples reprises dans la Bible, aucun passage de l'Ancien ou du Nouveau Testament n'en donne de définition. Cette imprécision est à l'origine d'une série de controverses théologiques principalement réparties en trois périodes : le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, qui a vu l'élaboration du Symbole de Nicée-Constantinople, les différends entre l'Orient et l'Occident qui aboutissent au grand schisme du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et enfin les questions doctrinales soulevées par la Réforme protestante au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Une des trois personnes de la Trinité
L'Esprit dans l'Ancien Testament
Les premiers Chrétiens ont interprété à la lumière du Nouveau Testament les passages de l'Ancien Testament parlant de l'Esprit de Dieu. Il est dit dans le livre de la Genèse que L'Esprit planait au-dessus des eaux (1, 2). Il est relaté par ailleurs que l'Esprit de Dieu est descendu sur les chefs et les rois (I Samuel 10, 1 et 16, 3), puis sur les prophètes (Isaîe11, 2, Ézéchiel 36, 26-27 et 37, 1-14) et enfin sur l'ensemble du peuple élu (Joël 3, 1). Ézéchiel annonce que l'Esprit de Dieu renouvellera les hommes par une aspersion d'eau pure. Enfin l'Esprit est identifié à la Sagesse (Sagesse 7, 22)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Bases de l'approfondissement sur l'Esprit Saint
Le Nouveau Testament parle de l’omniprésence de l'Esprit Saint dans la vie terrestre de Jésus, en particulier lors de sa conception, et de son baptême. En outre, l'ordre de Jésus donné à ses apôtres : Modèle:Citation (Matthieu 28, 18-19) sera à la base des approfondissements sur la nature de l'Esprit-Saint, même s'il n'est parlé par ailleurs dans le Nouveau Testament que de Jésus à propos du baptême. Les autres éléments qui ont contribué à ces approfondissements sont la conviction que les Écritures sont inspirées par l'Esprit Saint, ensuite la foi en l'inhabitation de l'Esprit dans le cœur des fidèles et enfin la foi en la présence active du Saint Esprit dans l’Église<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Chrétiens des premiers siècles
Ignace d'Antioche (35-110) insiste sur la présence de l'Esprit Saint dans les Églises auxquelles il s'adresse. Justin de Naplouse (mort en 165) place l'Esprit Saint en troisième position, derrière Le Père et le Fils. Tatien (120-173) appelle l'Esprit Saint Modèle:Citation. Théophile d'Antioche (mort en 183) qui fut le premier à introduire dans le monde orientai le terme grec trias pour parler du Père, du Fils et de l'Esprit, définit l'Esprit l'effluve du Père, le plaçant en intermédiaire entre le Père et le Fils, et l'identifie à la Sagesse de l'Ancien Testament. Tertullien (150-220) qui fut le premier à utiliser dans le monde latin le terme trinitas pour parler des trois personnes, qualifie l'Esprit Saint de Modèle:Citation. Il dit de lui qu'il est le Modèle:Citation, qu'il est la Modèle:Citation et enfin qu'il est l'unique témoin de l'unicité de Dieu. Pour Hippolyte (170-235), l'Esprit Saint est dans tout, et c'est en lui que l'on croit au Fils. Origène (185-253) envisage le Dieu unique comme trois cercles concentriques, le plus large représentant le Père qui est inengendré, l'intermédiaire représentant le Fils ou Logos, et le plus petit l'Esprit Saint, chacun des trois étant une personne divine. Origène, enseignant que le Père est supérieur au Fils, lequel est supérieur à l'Esprit Saint, sera pour cette raison taxé de subordinatianisme, et accusé par ailleurs de compromettre le monothéisme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Du concile de Nicée de 325 au concile de Constantinople de 381
Le credo du premier concile de Nicée de 325 se limite à dire que l'on croit en « l'Esprit Saint »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Or, pendant la période qui suivit le concile, tout un courant se réclamant de l'arianisme pneumatomaque combattit franchement la divinité de l'Esprit Saint qui s'opposait selon lui au monothéisme et voyait l'Esprit comme le résultat d'une création. Athanase (296-373) fut le premier à combattre ce courant de pensée : il interprète l'Esprit Saint comme étant consubstantiel au Père et au Fils, et correspondant à un mouvement circulaire de circumcession au sein de la trinité divine. Basile de Césarée (329-379) dans son Traité du Saint Esprit de 375 refuse catégoriquement de voir dans l'Esprit une créature et le place au même rang que le Père et le Fils. Son ami Grégoire de Nazianze (329-390) affirme l'identité de substance des trois Personnes, approfondit la périchorèse intra-trinitaire et enseigne que la spécificité de l'Esprit réside en ce qu'il procède du Père. Enfin l'un des frères de Basile, Grégoire de Nysse (335-395) insiste sur la distinction des trois personnes et sur leur unité de substance et professe qu'il faut adresser à l'Esprit la même adoration qu'au Père et au Fils<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le premier concile de Constantinople de 381 prolonge son credo par la foi Modèle:Citation
Après le concile de Constantinople
Sous Damase un synode réuni à Rome en 382<ref>Modèle:Ouvrage</ref> précise à propos de l'Esprit Saint qu'il est Esprit septiforme, de sagesse, d'intelligence, de Conseil, de force, de Science, de Vérité, et de crainte de Dieu<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En tant que l'Esprit se donne aux hommes, ses qualités sont connues comme les Sept dons du Saint-Esprit.
Depuis le premier concile de Constantinople, l'Esprit saint est reconnu comme la troisième hypostase (ou « personne ») de la Trinité. Il est distinct du Père et du Fils (Jésus-Christ), mais consubstantiel à eux, c'est-à-dire partageant la même essence.
L'œuvre principale du Saint-Esprit est d'inspirer aussi bien les prophètes de l'Ancien Testament que les rédacteurs de la Bible tout entière. Il communique la paix et l'amour de Dieu au genre humain<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Il participe à la transmission de la révélation divine dans la Tradition diffusée par les apôtres : Modèle:Citation (Dei Verbum, 8.)</ref>,<ref>Modèle:Citation René Laurentin, L’Esprit Saint cet inconnu, éd. Fayard, 1998.</ref>.
« L'Esprit est en nous le signe certain de la création nouvelle qui, tout inachevée qu'elle soit, a déjà commencé (cf. Ga 6,15). Actualité du Christ crucifié, il est aussi en même temps actualité du Christ ressuscité. Non pas réalité de notre propre résurrection, mais garantie qu'elle aura lieu. Plus encore, possibilité de considérer que nous sommes morts avec le Christ, et vivants pour Dieu en lui (Rm 6,11) ; possibilité et permission de vivre, aujourd'hui, avec une entière assurance (Rm 8,18ss) »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Daniel Marguerat rapporte la situation de l'Église primitive :
La querelle du Filioque
Le symbole de Nicée-Constantinople fixé par les conciles du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle affirme que le Saint-Esprit « procède du Père ». Or un ajout est effectué par Charlemagne : le Saint-Esprit procède du Père « et du Fils » (en latin : Filioque). « Je crois en l'Esprit saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes ».
Ce différend sur la nature de l'Esprit-Saint, connu sous le nom de « querelle du Filioque », a été l'une des causes du Grand Schisme d'Orient en 1054.
Les orthodoxes estiment en effet que cette innovation est contraire à l'enseignement des Pères de l'Église, tandis que l'Église catholique, qui a adopté cette modification, déclare n'y voir que le développement d'un élément non explicite de la foi des Pères. Ce point est un obstacle majeur à la réconciliation de ces deux Églises.
Périodes moderne et contemporaine
Ces périodes sont caractérisées par un morcellement des Églises. La Réforme remit en cause certains sacrements, dont la confirmation qui porte sur l'Esprit saint.
Dans la période contemporaine, on vit apparaître, surtout aux États-Unis, plusieurs Églises ou dénominations qui insistèrent sur la place de l'Esprit saint dans la vie personnelle du croyant, et sur les dons spirituels (charismes). C'est dans ce contexte que le pentecôtisme est apparu au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Elles donnèrent également lieu à des mouvements de Renouveau charismatique au sein du catholicisme (l'Emmanuel, le Chemin Neuf...).
Interprétation
L’Esprit travaille au cœur des réalités spirituelles de l’homme. Alors que le Christ, fils de Dieu, est engendré, le Saint Esprit nous enfante au Père ; Modèle:Citation, écrit Pierre GiselModèle:Sfn. Il a lui-même donné aux disciples du Christ de le reproduire en eux, en guidant et animant avec prévenance leur action. L’Esprit est en effet en l’homme une force agissante qui lui donne, à la mesure de l’accueil que celui-ci lui réserve, d’accomplir filialement la volonté de DieuModèle:Sfn. L'Esprit saint est appelé par Jésus « Paraclet » dans le discours de la Cène (Jn 14,16.26 ; 15,26 ; 16,7), littéralement « celui qui est appelé au secours », que l'on traduit par Consolateur ou Défenseur. Jésus appelle l'Esprit saint « Esprit de vérité » (Jn 16,13).
Dans la profession de foi chrétienne
Les manifestations de l'Esprit saint décrites dans le Nouveau Testament sont l'accomplissement de l'annonce faite par Isaïe (chapitre 11,2 du livre d'Isaïe). Avec la Cène, elle scelle une Nouvelle Alliance. Les dons de l'Esprit rappellent le Décalogue décrit dans la Première Alliance.
Les catholiques et les Églises orthodoxes insistent sur l'institution des apôtres et le fait que l'Église en tant qu'institution devient inspirée, fondant ainsi son autorité spirituelle. Les Églises évangéliques mettent l'accent sur le fait que chacun, recevant l'Esprit saint (1 Co 6:19 : « Votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous »), peut annoncer le message du Christ, qui est le critère de cette inspiration ; le même Esprit donne à l'Église les pasteurs et autres ministres dont c'est la fonction permanente.
Les Églises évangéliques attachent une certaine importance au fait que l'Esprit permet d'ouvrir celui qui le reçoit à une nouvelle naissance, celle dont Jésus a parlé dans l'évangile selon Jean (3,5) : « Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu »<ref>Edward E. Hindson, Daniel R. Mitchell, The Popular Encyclopedia of Church History: The People, Places, and Events That Shaped Christianity, Harvest House Publishers, États-Unis, 2013, Modèle:P..</ref>,<ref>Wesley Peach, Itinéraires de conversion, Les Editions Fides, Canada, 2001, p.s 56-57.</ref>,<ref>Stephen J. Hamilton, “Born Again”: A Portrait and Analysis of the Doctrine of Regeneration within Evangelical Protestantism, Vandenhoeck & Ruprecht, Germany, 2017, p. 55</ref>. Les mouvements charismatiques accordent une importance particulière à certaines manifestations de l'Esprit (parler des langues, interprétation des langues, prophéties, guérisons)<ref>Allan Anderson, An Introduction to Pentecostalism: Global Charismatic Christianity, Cambridge University Press, UK, 2013, Modèle:P. .</ref>,<ref>Veli-Matti Karkkainen, The Spirit in the World: Emerging Pentecostal Theologies in Global Contexts, Wm. B. Eerdmans Publishing, États-Unis, 2009, Modèle:P..</ref>.
Dans les confessions chrétiennes
Église catholique
Le catéchisme de l'Église catholique mentionne : Modèle:Citation bloc
Dans le catholicisme, l'Esprit Saint est présent dans les sacrements. Modèle:Article détaillé L'Esprit saint est avant tout le don de Dieu, enseigne le Catéchisme de l'Église Catholique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> qui cite : « Dieu est Amour » (1 Jn 4,8-16) et précise que l'Amour est le premier don qui contient tous les autres. Cet Amour, « Dieu l'a répandu dans nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous fut donné » (Rm 5,5).
C'est par cette puissance de l'Esprit que les enfants de Dieu peuvent porter du fruit<ref>Catéchisme de l'Église catholique, n° Modèle:Nobr.</ref>. On doit distinguer les dons de l'esprit et les fruits de l'esprit. Saint Thomas d'Aquin fait cette distinction dans la Somme théologique<ref>Somme théologique, Prima Secundae, question 68 (dons) et 70 (fruits).</ref>.
L'Église catholique considère que les dons de l'Esprit sont reformulés en sept dons (six sont mentionnés dans Isaïe 11, 2)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :
- Sagesse ;
- Intelligence ;
- Conseil ;
- Force ;
- Science ;
- Piété ;
- Crainte de Dieu.
Le Fruit de l'Esprit (et non pas « les fruits de l'Esprit ») regroupe neuf perfections (ou qualités) que forme en nous le Saint-Esprit comme des prémices de la gloire éternelle<ref>Catéchisme de l'Église catholique, n° 1832, page 387.</ref>.
Christianisme orthodoxe
Les orthodoxes invoquent l'Esprit saint dans une prière composée par les Pères de l'Église, afin que ce soit l'Esprit saint lui-même qui vienne communiquer l'état de la prière et prier en eux, à travers eux<ref name="orth">Modèle:Ouvrage.</ref> : Modèle:Col-début Modèle:Col-2 Modèle:Citation Modèle:Col-2Modèle:Citation Modèle:Col-fin Pour les orthodoxes, le Saint-Esprit est la vie de l’Église, en lui se perpétue la présence de Dieu sur terre<ref name="orth"/>.
Christianisme évangélique
Modèle:Article détaillé Dans le christianisme évangélique, le Saint-Esprit est considéré comme étant pleinement Dieu. Il s’agit de la manifestation éternelle de Dieu dans la dimension humaine. C’est la présence de l’Esprit que Jésus a promise dans l’Évangile à ceux qui se convertiraient, attestée par les premiers témoins du Christ (Ac 2) <ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Walter A. Elwell, Evangelical Dictionary of Theology, Baker Academic, USA, 2001, p. 569.</ref>. Tous les courants évangéliques considèrent que le Saint-Esprit est présent et œuvre dans les histoires personnelles de chaque croyant, ainsi que dans le devenir de l’Église universelle. Partie prenante de la conversion de l’individu, il est aussi considéré comme à l’origine de divers dons, qui varient beaucoup si l’on se base sur les écrits néotestamentaires, mais il est courant que les dénominations charismatiques mettent l’accent sur tel ou tel don de l’Esprit<ref>Peter Hocken, Le réveil de l'Esprit : les Églises pentecôtistes et charismatiques, France, Éditions Fides, 1994, p. 19-20.</ref>. Les dons du Saint-Esprit sont au nombre de neuf : les dons créatifs (écriture et arts), les dons pastoraux (encadrement et guidance des communautés), les dons apostoliques (prédication, enseignement), les dons prophétiques (prophétie dans ses diverses formes), les dons prodigieux (prodiges et miracles)Modèle:Sfn. Le christianisme évangélique, particulièrement dans les courants pentecôtisme, mouvement charismatique évangélique, mouvement néo-charismatique, met une emphase sur l’Esprit et son action dans les vies humaines et dans l’Église<ref>Sébastien Fath, Du ghetto au réseau. Le protestantisme évangélique en France, 1800-2005, Édition Labor et Fides, France, 2005, p. 183.</ref>.
Le christianisme évangélique a deux conceptions du baptême du Saint-Esprit, celle d'une expérience liée à la nouvelle naissance et celle d'une deuxième expérience, après la nouvelle naissance<ref>Benno van den Toren, La doctrine chrétienne dans un monde multiculturel : Introduction à la tâche théologique, Langham Global Library, UK, 2014, p. 233.</ref>. Les signes du baptême du Saint-Esprit diffèrent selon les mouvements.
Pentecôtisme
Pour les pentecôtistes, tous les chrétiens de conversion ont besoin d'être baptisés du Saint Esprit ou remplis du Saint Esprit, avec le « signe preuve » selon Actes 2,4, du parler en langues ou glossolalieModèle:Sfn. Cette expérience du parler en langues s'est renouvelée régulièrement en Actes 10 et 19, plusieurs dizaines d'années après la Pentecôte. Le parler en langues consiste à « parler à Dieu », « prier Dieu », « rendre d'excellentes actions de grâce » selon la Première épître aux Corinthiens, 14. De nos jours, la mouvance pentecôtiste ou charismatique est présente essentiellement au sein des églises protestantes évangéliques, mais aussi chez les catholiques et orthodoxes ; cette mouvance représente 500 millions de chrétiens.
Le parler en langues, ou glossolalie, est pratiqué par le mouvement pentecôtiste et le mouvement charismatique évangélique. Il ne figure pas en tant que tel dans les dons indiqués dans le catéchisme catholique, mais est reconnu dans les mouvements catholiques du Renouveau charismatique<ref>Modèle:Article</ref>.
Mais aussi chez les protestants persécutés des Cévennes après la révocation de l'édit de Nantes : Modèle:Citation
En dehors de cet aspect, les pentecôtistes croient comme tous les chrétiens protestants, catholiques ou orthodoxes que le Saint Esprit est la troisième personne de la Trinité divine. Le Saint Esprit est doué de raison (Ac 15,28), de sentiments (Ep 4,30) et de volonté (1 Co 12,1), en conséquence de quoi, le Saint Esprit est plus qu'une puissance, Il est une personne. Le Saint Esprit habite le corps de tout chrétien né de nouveau (Jn 3,3 ; 1 Co 6,19)<ref name="André_Thomas_Bres_pages151et161">Modèle:Ouvrage</ref>.
Prière à l'Esprit saint
La prière à l'Esprit saint se fonde sur l'épître aux Romains 8, 26-27 :
Catholicisme
Il existe de nombreuses prières à l'Esprit saint, recensées dans le site catholique.fr.
Parmi les prières les plus marquantes, on peut retenir :
Prière attribuée au pape Innocent III
Le « Veni Sancte Spiritus » de la Messe du Dimanche de la Pentecôte est attribué au pape Innocent III (1161-1216), considéré comme le plus grand Pontife du Moyen Âge<ref>Veni Sancte Spiritus sur le site catholique.fr (consulté le 11 juin 2023]</ref> :
Prière de saint Jean-Paul II
Parmi les nombreux enseignements reçus de son père, une prière particulière adressée à l’Esprit saint a profondément marqué le futur pape Jean-Paul II. Il s'agit d'une prière à l'Esprit saint selon les sept dons de l'Esprit<ref>« La prière à l’Esprit saint que Jean Paul II récitait tous les jours », Aleteia, lire en ligne, consulté le 2 juin 2023</ref> :
Représentations de l'Esprit saint
Symboles
Dans le Nouveau Testament, l'Esprit saint est représenté par divers symboles dont les plus connus sont la colombe (Mc 1:10) et les langues de feu (Ac 2:2-3)...
Les symboles de l'Esprit Saint sont<ref>Modèle:Ouvrage</ref> :
- l'eau (Jn 4,10-14)
- l'onction : l'Esprit saint agit à travers l'onction lors des sacrements du Baptême, de la Confirmation, Ordination et de l'onction des malades (dans l'Église catholique, les Églises orthodoxes et anglicane) ;
- Le feu (Lc 3,16 ; 12,49; Ac 2,3-4); le(a) chrétien(ne) = celui, celle qui a réellement donné sa vie, son cœur à Jésus (= conversion de l'âme), reçoit ensuite le baptême de feu (le baptême du Saint-Esprit) (Lc 3,16 ; Ac 2,3-4)
- la nuée et la lumière : ces deux symboles sont inséparables dans les manifestations de l'Esprit saint. Ils sont apparus lors de la Transfiguration « Celui-ci est mon Fils, mon Élu, écoutez-le »,(Lc 1,17 ; 9,4-35) ;
- le sceau (Jn 6,27 ; 2 Col 1,22 ; Ep 1,13 ; 4,30)
- la main (Ac 8,17-19 ; 13,3 ; 19,6) ;
- le doigt (Ex 31,18 ; Lc 11,20) ;
- la colombe (Gn 8,8-12 ; Mt 3,16).
Directives de l'Église catholique
En 1628, le pape Urbain VIII interdit de représenter le Saint-Esprit sous une forme humaine, par exemple comme l'époux de Marie. Benoît XIV ajoute en 1745 que le Saint-Esprit ne doit être représenté que sous la forme d'une colombe<ref>Markus Vinzent, « Geist/Heiliger Geist IX. Kunstgeschichtlich », in Religion in Geschichte und Gegenwart (RGG). 4. Auflage. Band 3, Mohr-Siebeck, Tübingen 2000, p. 576–578.</ref>.
Peinture et sculpture
L'Esprit saint est souvent représenté comme une colombe, du fait que l'Esprit saint est descendu sur Jésus sous la forme d'une colombe quand il a été baptisé dans le Jourdain.
Dans beaucoup de peintures de l'Annonciation, l'Esprit saint est représenté sous la forme d'une colombe, qui représente l'annonce de la conception de Jésus à la Vierge Marie par l'ange Gabriel.
La colombe est aussi à mettre en rapport avec celle qui apporta une branche d'olivier à Noé après le Déluge, et les traditions rabbiniques selon lesquelles les colombes au-dessus de l'eau signifient la présence de Dieu.
Les Actes des Apôtres décrivent l'Esprit saint descendant sur les Apôtres à la Pentecôte sous la forme d'un souffle et d'une langue de feu qui se pose sur les têtes des Apôtres. En fonction de ce récit, l'Esprit saint est quelquefois symbolisé par une langue de feu.
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/ }}Modèle:S mini- siècles
}}).
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Le Baptême du Christ, Francesco Francia.
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L'Annonciation de Bernard van Orley, v. 1518.
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La Pentecôte, Giotto.
En musique
L'hymne Veni Creator Spiritus est chanté à la Pentecôte. Il comporte sept strophes qui symbolisent les sept dons traditionnels de l'Esprit saint (sagesse, discernement, conseil, savoir, force d'âme, piété et crainte (respect) du Seigneur.Il est attribué à Raban Maur (776-856). Cet hymne est chanté aux Vêpres, à la Pentecôte, à la dédicace d'une église, à la Confirmation, et à l'ordination sacerdotale, et à chaque fois que l'Esprit saint est solennellement invoqué. Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui le récite. Une indulgence plénière est accordée s'il est récité le Modèle:1er janvier ou à la fête de la Pentecôte.
La séquence grégorienne Veni Sancte Spiritus de la messe de la fête de Pentecôte
Marc-Antoine Charpentier a composé vers 1690 3 motets, Pour le Saint Esprit : Veni Creator H 362 pour 3 voix et basse continue, 2 Veni Sancte Spiritus (H 364 H 364 a) et H 366 pour 3 voix et basse continue. Il a composé, à la fin des années 1680, un Veni Creator pour un dessus seul pour le catéchisme H 70 pour 1 voix et basse continue.
Charles d'Ambleville a composé un Veni Creator pour 4 voix mixtes. Henry du Mont a composé un Veni Creator à 4 voix mixtes, si bémol majeur, publié en 1652.
Veni Sancte Spiritus de Mozart au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
L'Esprit saint et les autres religions
L'Esprit saint et le zoroastrisme
Ahura Mazda (Seigneur Sage), dieu suprême et unique, crée l'univers comme une zone d'assainissement pour sa progéniture maléfique : Angra Mainyu (Esprit Mauvais) qui agit à travers la matière et les ténèbres qu'elle permet. Grâce à l'enseignement qu'il délivre au prophète Zoroastre et à ses trois successeurs, Ahura Mazda donne la possibilité aux êtres humains de lui résister par la bonne parole, la bonne pensée et la bonne action qui sont les trois armes de sa progéniture bienveillante : Spenta Mainyu (Esprit saint). Spenta Mainyu et Angra Mainyu sont de forces égales au moment de la création, Ahura Mazda n'intervient pas dans leur combat, il pourrait éliminer l'Esprit Mauvais mais il souhaite l'éduquer en lui opposant les qualités de son « jumeau ». Le temps de l'univers est divisé en trois périodes égales, l'Esprit saint règne sur la première, l'Esprit Mauvais sur la deuxième, ces deux périodes leur permettant de se fortifier l'un et l'autre sans être perturbé par l'adversaire en vue d'un combat équitable pendant toute la troisième période. Spenta Mainyu est assimilé à Ahura Mazda car il procède totalement de lui, il est décrit comme l'« esprit obéissant » alors qu'Angra Mainyu est l'« esprit désobéissant », c'est pourquoi des ambiguïtés ont pris forme dans le zoroastrisme sur la nature de cet esprit qui affronte le Mal. Zoroastre annonce qu'une partie de l'Esprit saint prendra corps dans le troisième successeur qu'une vierge enfantera afin que celui-ci apporte la victoire du Bien et sauve le monde corporel en montrant comment vaincre l'Esprit Mauvais (appelé la « Druje des hommes »).
L'Esprit Ruh et l'islam
L'expression « Esprit saint » (روح القدس, Ruh al-qudus) est présente quatre fois dans le texte coranique. Elle est connue à l'époque pré-islamique<ref>Robin, "L'Arabie préislamique", Le Coran des historiens, t.1, 2019, p.88.</ref> et proviendrait du syriaque rwh d-qudsha, qui désigne le Saint-Esprit dans cette littérature chrétienne<ref name="Dictionnaire_page277">« Esprit saint », Dictionnaire du Coran, 2007, p. 277.</ref>. Dans le texte coranique, l’intermédiaire classique de la révélation du Coran est l’Esprit, ruh<ref name="Chabbi_page97">Jacqueline Chabbi, Le Coran décrypté. Figures bibliques en Arabie, Paris, Fayard, « Bibliothèque de culture religieuse », 2008, p. 97 et suiv.</ref>. Celui-ci est une aide pour les prophètes et un « bienfait de Dieu transmettant son pouvoir ». Dans le texte coranique, l'Esprit est associé au souffle divin (Création de l'Homme ou de Jésus) mais aussi à la Parole de Dieu<ref name="Dictionnaire_page277" />. Pour Merad, la présence du Ruh appliqué uniquement à Adam et à Jésus Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.
Les commentateurs du Coran considèrent que le Ruh, l’Esprit, désigne l'ange Gabriel<ref name="Dictionnaire_pages355à358">"Gabriel", dans Dictionnaire du Coran, 2008, Paris, p. 355-358.</ref>. Pour Jacqueline Chabbi, « il n’y a aucune raison d’admettre l’assimilation faite par certains savants entre le ruh et Gabriel ». Ce ruh est une figure d’ « ascendance biblique »<ref name="Chabbi_page97" />. Pour Dye, le terme Ruh est "très polysémique" et à propos de la sourate 17, « Rūḥ ne désigne pas ici le souffle de vie (Q 15:28), l’ange Gabriel (Q 19:17), ou le contenu du message inspiré (Q 42:52), mais bien plutôt l’esprit de Dieu censé parler à travers les propos du prophète (à rapprocher, bien sûr, de l’Esprit saint…) »<ref name="Azaiez">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mehdi Azaiez, Gabriel Said Reynolds, Tommaso Tesei, Zafer, Hamza M., The Qur'an Seminar Commentary, Le Qur'an Seminar A Collaborative Study of 50 Qur'anic Passages, Commentaire collaboratif de 50 passages coraniques, partie QS 19, Q 17 ; 85.</ref>. Pour Toorawa, si l’association avec Gabriel n’est pas impossible, elle paraît improbable<ref name="Azaiez" />. Un passage du Coran (XVII, 85) semble même exclure l’assimilation de Gabriel au ruh<ref name="Chabbi_page97" />. Cette mention du Ruh, dans la sourate 17 semble être conforme à une conception classique de l'Antiquité, « une seule et même essence divine, l’Esprit saint, s’est personnifiée dans les prophètes ou les a inspirés, jusqu’à trouver en Christ sa révélation pleine et entière »<ref name="Azaiez" />. Cette attribution tardive à Gabriel, niant l’évolution du texte, participe à un « effacement de la temporalité du texte (…) récurrent dans l’exégèse musulmane médiévale »<ref name="Chabbi_page97" />.
Le terme « Paraclet » a connu une fortune particulière dans l'apologétique musulmane. Alors que la tradition chrétienne a interprété l'annonce, dans les Évangiles, de la venue du Paraclet comme étant celle de l'Esprit saint, certains musulmans y voient celle du prophète Mahomet. Pour cela, ils se basent sur deux Modèle:Citation<ref name="Dictionnaire_pages55-56">M.T. Urvoy, Dictionnaire du Coran, article « Annonce de Mahomet », p. 55-56.</ref>, le premier faisant lire dans le texte syriaque de Jean la racine nhm du terme syriaque comme étant associé à la racine hmd (la même que Mahomet) alors qu'elles n'ont que deux lettres en commun et dans un ordre différent<ref name="Dictionnaire_pages55-56"/>. L’apologétique musulmane a aussi transcrit le terme parakletos (en Modèle:Lang-grc) par le mot « periklutos », (en Modèle:Lang-grc) modifiant le sens original d'« avocat » en celui de « loué », le « glorieux », sens du terme « Mohamed » ou particulièrement Ahmad (Cor.LXI. 6.)<ref name="Schacht">Schacht, J., “Aḥmad”, in Encyclopédie de l’Islam.</ref>, en arabe. Cependant, il n'est jamais fait mention de ce terme dans les manuscrits de la Bible en langue grecque et une association de ces termes « reviendrait à traiter une langue indo-européenne (le grec ancien) comme une langue sémitique » dans laquelle primeraient les consonnes et où les voyelles seraient variables, ce qui est inexact<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Dictionnaire_pages55-56" />. Modèle:Citation<ref name="Schacht"/>.
L'Esprit saint et le bouddhisme
Selon certains auteurs, comme Soho Machida de Princeton University ou Thich Nhat Hanh, des similarités peuvent être trouvées entre le Saint-Esprit et le Dharma des bouddhistes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Experiments in interreligious hermeneutics</ref>,<ref>Living Buddha, Living, Christ, Thich Nhat Hanh, Riverhead Trade, 1997</ref>,<ref>Bouddhisme et Christianisme, par Thich Nhat Hanh</ref>.
Notes et références
Les citations de la Bible proviennent de la traduction du chanoine Augustin Crampon, de la Bible de Jérusalem ou de celle de Louis Segond.
Voir aussi
Bibliographie
Études
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- André Thomas-Bres, "La foi donnée aux saints une fois pour toutes", éditions Viens et Vois, février 1986
- Jean-Paul II, L'Esprit Saint, le Seigneur qui donne la vie. Lettre encyclique, janvier 1986
- Jean-Paul II, Je crois en l'Esprit Saint : la Pentecôte. Catéchèse sur le Credo, VI, septembre 1992
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- Yves Congar, Je crois en l'Esprit Saint, éditions du Cerf, mai 1995
- Yves Congar, Esprit de l'homme, esprit de Dieu, éditions du Cerf, 1998
- René Pache, La Personne et l'œuvre du Saint-Esprit : exposé de doctrine biblique …, Éditions Emmaüs, Vennes sur Lausanne, Suisse, 1947
- Françoise Schmitt : L'esprit dans l'Ancien Testament, paroisse de Saint Germain l'Auxerrois, conférence du Modèle:Date
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Ouvrages de théologie
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- Bonaventure, Les Sept Dons du Saint-Esprit, éditions du Cerf, juin 1997
- L'Esprit Saint dans la Bible, juin 1985, éditions du Cerf
Zoroastrisme
- Le Zoroastrisme par Paul Du Breuil, Modèle:Coll.
- L'Avesta, Zoroastre et le mazdéisme par Abel-Alexandre Holevacque