Basile de Césarée

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Modèle:Entête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint

Basile de Césarée, né en 329 et mort, selon la tradition, le Modèle:Date à Césarée de Cappadoce, est l'un des principaux Pères de l'Église. Il a été appelé, de son vivant, Basile le Grand en raison de son autorité morale et ecclésiale.

Fondateur d'un monastère dans la région du Pont, sur la mer Noire, il est l'auteur d'une règle connue comme la règle de saint Basile. Celle-ci est devenue la principale règle monastique de l'Église d’Orient et a partiellement inspiré la règle de saint Benoît dans l'Occident chrétien. Il pratiqua l'ascèse toute sa vie.

En 370, il devient évêque de Césarée. Son engagement pendant la famine, les hospices pour les malheureux qu’il crée au sein d’une cité de la miséricorde qui porte le nom de Basiliade en ont fait l'un des précurseurs du christianisme social.

Il défend la foi de Nicée contre l’arianisme et écrit des traités sur le Saint-Esprit, développant la théologie de la Trinité. Il cherche autant que possible à pacifier les divisions au sein de l’Église. Il est considéré, avec son frère Grégoire de Nysse et Grégoire de Nazianze, comme l'un des trois Modèle:Citation.

Il est reconnu comme Docteur de l'Église en 1568 par le pape Pie V. Vénéré en tant que saint par les orthodoxes comme par les catholiques, il est fêté le 2 janvier en Occident, et le [[1er janvier|Modèle:Abréviation discrète janvier]], son dies natalis, en Orient, mais également lors de la « fête des trois docteurs œcuméniques », le 31 janvier, avec Jean Chrysostome et Grégoire de Nazianze.

Biographie

Enfance et formation

Basile le Grand est originaire de Césarée de Cappadoce, où il est né vers 329<ref group="D" name="p.663">Modèle:P.</ref>, dans une famille chrétienne d'avocats et de rhéteurs<ref group="D" name="p.663"/>,<ref group="B" name="p.361">Modèle:P.</ref> appartenant aux milieux riches et influents de Césarée<ref group="I" name="p.759">Modèle:P.</ref>. Sa grand-mère, Macrine l'Ancienne, avait suivi l'enseignement de Grégoire le Thaumaturge<ref group="D" name="p.663"/>,<ref group="B" name="p.361"/> et le transmit à sa famille. Deux des frères de Basile, Grégoire de Nysse et Pierre de Sébaste, deviendront évêques comme lui. Un autre frère, Naucratios, qui avait embrassé la vie érémitique, meurt vers 357 dans un accident de chasse ou de pêche<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Sa mère Emmélie, une fois veuve, et sa sœur, Macrine la Jeune, se font religieuses<ref group="D" name="p.663"/>.

Il étudie auprès de son père Basile l'Ancien, professeur de rhétorique<ref group="B" name="p.362">Modèle:P.</ref>, puis dans les écoles de grammairiens de Césarée de Cappadoce<ref group="D" name="p.664">Modèle:P.</ref>. Il poursuit ses études à Constantinople, puis à Athènes en 351<ref group="D" name="p.663"/>, où il se lie d'amitié avec un camarade de l'Académie, Grégoire de Nazianze. Cette amitié naît de l'accueil fait par Grégoire de Nazianze à Basile, qui lui évite un bizutage trop important lors de son entrée dans l'Académie<ref group="B" name="p.20">Modèle:P.</ref>,<ref group="D" name="p.664"/>,<ref group="G" name="p.420">Modèle:P.</ref>. Grégoire affirme ensuite : Modèle:Citation<ref group="B" name="p.18">Modèle:P.</ref>.

Cette relation est renforcée lorsque Grégoire, lors d'un concours de rhétorique, prend la défense de Basile contre des Arméniens qui voulaient l'humilier <ref group="E" name="p.81">Modèle:P.</ref>. Cette amitié est renforcée par la foi forte que vivent Basile et Grégoire de Nazianze à Athènes, où ils côtoient de nombreux païens. Dans ses écrits, Grégoire insiste sur le caractère spirituel de leur relation. La première partie des études à Athènes semble indiquer que Grégoire joue auprès de Basile de Césarée un rôle de professeur<ref group="E" name="p.81" />. Les deux hommes développent le même goût pour la vie contemplative et monastique, dans une école où l'on étudie principalement les lettres classiques<ref group="E">Modèle:P.</ref>. Grégoire de Nazianze insiste dans son éloge funèbre de Basile sur l'intelligence supérieure de celui-ci<ref group="B" name="p.361" />.

Basile apprend la rhétorique, la grammaire, la littérature grecque classique en étudiant Homère, Euripide et Sophocle<ref group="C" name="p.374">Modèle:P.</ref>. Il a pour condisciple le futur empereur Julien.

Vie monastique

En 355, à l'âge de Modèle:Nombre, il quitte Athènes sans l'aval de Grégoire de Nazianze<ref group="F" name="p.185">Modèle:P.</ref>,<ref group="B" name="p.364">Modèle:P.</ref>. Il enseigne la rhétorique à Césarée de Cappadoce et à Néocésarée<ref group="F" name="p.185"/>,<ref group="C" name="p.374"/>, et y exerce quelque temps la profession d'avocat jusqu'en 356<ref group="D" name="p.663"/>.

Sa sœur Macrine, qui vit dans le Pont une vie d'ascèse avec sa mère, alors veuve<ref group="F" name="p.185"/>, l'encourage à démissionner et à se faire baptiser<ref group="D" name="p.663"/>. Il décide alors de mener une vie monacale<ref group="D" name="p.663"/>.

Basile reçoit le baptême des mains de l'évêque de Césarée, Dianée<ref group="F" name="p.185"/>. Basile, profondément attiré par la vocation monacale<ref group="D" name="p.663"/>, se rend en Syrie, en Palestine et en Égypte afin d'observer et de découvrir les personnes menant une vie de cénobitique ou anachorétique<ref group="C" name="p.374"/>,<ref group="B" name="p.364"/>,<ref group="F" name="p.185"/>. Ces périples durent deux ans<ref group="F" name="p.185"/>.

En 358, de retour de ces voyages, il renonce au monde, se retire dans la solitude dans le Pont, au bord de l'Iris, près du lieu où vit la communauté de femmes réunie autour de sa mère et de sa sœur Macrine. Sur la rive opposée, il crée un ermitage qui devient très vite une communauté d’hommes, plusieurs moines le rejoignant<ref group="F" name="p.186">Modèle:P.</ref>,<ref group="D" name="p.663"/>,<ref group="C" name="p.381">Modèle:P.</ref>. Les rapports entre les deux communautés de ce monastère double nous sont connus par la Vie de Macrine, dialogue laissé par Grégoire de Nysse, frère de Macrine et de Basile<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Constance Stoney, Early Double Monasteries ; Cambridge, Deighton, Bell & Co. ; London, G. Bell & Sons ; 1915, Project Gutenberg</ref>.

Là, Basile reçoit des visites de Grégoire de Nazianze<ref group="C" name="p.381"/>, et développe une règle de vie monacale. Dans sa correspondance épistolaire avec Grégoire de Nazianze, il envoie à son ami les règles de vie monastique qui constituent ultérieurement les règles de l'ordre de saint Basile<ref group="B" name="p.364"/>. Devenu prêtre, il rédige des conseils dont cinquante-cinq forment la Modèle:Citation et 313 autres la Modèle:Citation<ref group="C" name="p.381"/>,<ref group="F" name="p.207">Modèle:P.</ref>. Grégoire de Nazianze lui rend visite à plusieurs reprises, aidant sans doute à la formulation des règles monastiques qui deviennent postérieurement le fondement du monachisme oriental. Il y reste pendant cinq ans, menant une vie monacale<ref group="D" name="p.663"/>.

Presbytérat de Basile

Fichier:Basil-the-Great.jpg
Basile de Césarée, miniature Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Mont Athos.

En 362, il quitte son monastère afin d'assister son évêque de Césarée de Cappadoce, Dianius, qui meurt rapidement<ref group="D" name="p.663"/>. Son successeur Eusèbe l'ordonne prêtre<ref group="D" name="p.663"/> et le prend comme auxiliaire. Basile aide à la gestion de l'évêché et prêche à Césarée. L'une des principales raisons de la venue de Basile auprès de l'évêque de Césarée est de conseiller l'évêque face aux persécutions de Julien l'Apostat<ref group="F" name="p.186" />. L'avènement de Julien comme empereur avait occasionné des troubles à Césarée, Julien ayant alors réprimé la population et exigé des amendes importantes<ref group="F" name="p.186"/>. La présence de Basile auprès de l'évêque doit permettre une meilleure gestion de l'évêché<ref group="F" name="p.186"/>. Pendant cette période, Basile reste en contact avec son monastère à travers une abondante correspondance épistolaire<ref group="B" name="p.365">Modèle:P..</ref>.

Pendant une courte période, Basile se trouve en désaccord avec Eusèbe et décide de repartir vivre dans le Pont<ref group="B" name="p.365"/>,<ref group="C" name="p.374"/>,<ref group="D" name="p.663"/>. Les raisons de ce conflit ne sont pas claires. Il serait dû à une division de l'Église de Césarée vis-à-vis d'Eusèbe, qui aurait été accusé de défendre l'arianisme, ce qui provoque le début d'une division du clergé<ref group="Note" >Selon J. Bernardi, la raison de son départ est une jalousie de l'évêque Eusèbe du fait de l'audience des prêches de Basile.</ref>. Basile demande conseil à Grégoire de Nazianze et décide de ne pas prendre part à la division mais plutôt de partir en ermitage<ref group="B" name="p.367">Modèle:P..</ref>.

L'arrivée de Valens marqua le début de la persécution contre les partisans de la foi de Nicée. Basile décide alors de revenir afin de soutenir son évêque et le clergé<ref group="B" name="p.367"/>,<ref group="C" name="p.374"/>. Cette aide de Basile lors des persécutions de Valens permet de réconcilier les différentes factions. Basile devient le principal soutien de l'évêque Eusèbe<ref group="B" name="p.367"/>,<ref group="D" name="p.663"/>.

En 364, Basile rédige le traité Contre Eunomius<ref group="F" name="p.203">Modèle:P..</ref>, dans lequel il développe toute une théologie contre Eunome et sa conception de Dieu, qui nie la Trinité. Il dirige le diocèse avec un rôle non officiel d'évêque auxiliaire. Grégoire décrit le rôle de Basile<ref group="B" name="p.367"/> : Modèle:Citation<ref>Discours 43, 33 de Grégoire de Nazianze.</ref>.

En 368 sévit une grande famine dans la région de Césarée<ref group="C" name="p.375">Modèle:P..</ref>. Basile prêche afin de favoriser la charité, et, ayant reçu l'héritage de sa mère défunte, décide de le donner aux pauvres, nourrissant les pauvres de sa ville, quelle que fût leur religion<ref group="C" name="p.375"/>.

Évêque de Césarée

Fichier:The Mass of Saint Basil.PNG
Basile de Césarée peint à gauche en train de célébrer une messe, œuvre de Pierre Subleyras.

À la mort d'Eusèbe, en 370, les évêques se réunissent afin d'élire le successeur d'Eusèbe. L'élection d'un nouvel évêque se fait alors par la réunion des évêques d'une province afin qu'ils cooptent celui qui va remplacer le défunt évêque, en prenant avis sur le clergé et les personnes influentes de la région<ref group="I" name="p.760">Modèle:P..</ref>. Cette élection est difficile dans la mesure où Basile défend la foi de Nicée : cela va à l'encontre des évêques ariens<ref group="C" name="p.374"/>,<ref group="B" name="p.367"/>. L'élection n'est pas immédiate, et l'arrivée de Grégoire l'Ancien à Césarée est sans doute déterminante dans la mesure où il fait le déplacement de Nazianze alors même qu'il a atteint un âge avancé<ref group="B" name="p.369">Modèle:P..</ref>. Basile est élu à seulement quelques voix de majorité<ref group="B" name="p.369"/>.

Basile est élu évêque de sa ville natale, Césarée de Cappadoce, métropolitain de la Cappadoce, et éparque du grand diocèse du Pont<ref group="D" name="p.663"/>,<ref group="C" name="p.374"/>. Le siège de Césarée était l'un des plus importants de la région, sa juridiction s'étendant sur 50 suffragants et onze provinces<ref group="F" name="p.208">Modèle:P..</ref>. L'administration de Basile ne va pas sans rencontrer de difficultés à ses débuts, en particulier dans l'opposition qu'il suscite chez de nombreux ariens<ref group="B" name="p.369"/>.

Opposition à l'arianisme et à l'empereur Valens

En 371, l'empereur Valens décide de diviser administrativement la Cappadoce en deux régions distinctes<ref group="F" name="p.208"/>, principalement pour des raisons fiscales. Cette division conduit à affaiblir les finances de l'évêché de Césarée<ref group="B" name="p.47">Modèle:P..</ref>, ainsi que sa place et celle de ses évêques suffragants. Valens choisit Tyane comme deuxième capitale et met l'évêque Anthyme à la tête de cet évêché<ref group="F" name="p.208"/>,<ref group="D" name="p.663"/>. Basile refuse cette division et érige la ville de Nysse comme évêché, où il place son jeune frère Grégoire<ref group="G" name="p.264">Modèle:P..</ref>. En 372, il fait de même à Sasisme et y nomme Grégoire de Nazianze comme évêque<ref group="F" name="p.210">Modèle:P..</ref>. Grégoire de Nazianze accepte contre son gré et au nom de son amitié pour Basile, mais ne peut y entrer, l'évêque Anthyme l'en empêchant<ref group="D" name="p.558">Modèle:P..</ref>. Grégoire part alors dans le désert, entraînant une dispute entre Basile et lui. Un accord a finalement lieu entre Basile et Anthyme quelque temps plus tard<ref group="F" name="p.210"/>.

Une fois élu évêque de Césarée, Basile fait tout son possible pour résister à l'arianisme, allant jusqu'à s'opposer à l'empereur Valens<ref group="D" name="p.663"/>, qui persécute les adversaires de la foi arienne. Celui-ci tente d'imposer l'arianisme en faisant venir le préfet Modeste<ref group="C" name="p.374"/>. Il menace Basile d'exil et de supplice si celui-ci ne professe pas la foi arienne<ref group="C" name="p.375"/>, mais Basile refuse catégoriquement de signer un acte arien<ref group="G" name="p.260">Modèle:P..</ref>. Grégoire de Nazianze décrit le dialogue entre le préfet Modeste et Basile, lui prêtant ces paroles : Modèle:Citation<ref group="G" name="p.260"/>,<ref>Saint Grégoire de Nazianze, Oraison XX, 49-50.</ref>. L'année suivante, l'empereur Valens vient à Césarée. Malgré la foi orthodoxe de Basile, Valens ne l'exclut pas, impressionné qu'il est, semble-t-il, par l'évêque de Césarée<ref group="G" name="p.260"/>.

Administration du diocèse

L'administration de son diocèse est marquée par un profond engagement social<ref group="D" name="p.664"/>. Basile développe une véritable assistance publique<ref group="D" name="p.664"/>. Il fonde dans chaque circonscription de son diocèse un hospice pour recevoir les pauvres et les malades<ref group="D" name="p.664"/>,<ref group="F" name="p.211">Modèle:P..</ref>. À Césarée, il construit un établissement complet, une véritable petite ville, qui comprend au centre l'église, entourée d'un hospice de vieillards, d'un hôpital pour les malades, d'une hôtellerie pour les voyageurs et les pèlerins, de logements pour les gens de service et d'écoles pour les orphelins de la ville<ref group="D" name="p.664"/>,<ref group="F" name="p.211"/>, le tout financé par l'Église<ref group="D" name="p.664"/>,<ref group="C" name="p.375"/>. Cet ensemble est surnommé « Basiliade » en l'honneur de son fondateur<ref group="D" name="p.664"/>,<ref group="C" name="p.375"/>,<ref group="F" name="p.211"/>.

Basile surveille attentivement son diocèse, visitant les différentes paroisses, et cela malgré sa santé fragile<ref group="F" name="p.212">Modèle:P..</ref>. Il défend les immunités ecclésiastiques et ne soutient pas l'excentricité de certains religieux de son diocèse<ref group="F" name="p.212"/>. À cette fin, il rédige entre 376 et 378 les règles morales qu'il envoie en guise de testament spirituel aux basiliens établis dans le Pont<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ces règles, différentes de la Règle de saint Basile, sont une synthèse de sa doctrine spirituelle et ascétique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Une lutte inachevée

Il recherche sans cesse l'unité de l'Église, par ses écrits hostiles aux divisions de l'Église<ref group="D" name="p.663"/>. L'empereur Valens favorise les ariens et exclut du siège d'Antioche l'évêque Mélèce afin de le remplacer par un arien<ref group="G" name="p.265">Modèle:P..</ref>. Cette éviction conduit au schisme d'Antioche, les partisans de la foi de Nicée étant persécutés par les ariens et Mélèce ayant choisi l'exil. Basile cherche à rétablir Mélèce sur son siège, raison pour laquelle il écrit tant au patriarche d'Alexandrie, Athanase, qu'aux évêques d'Occident et au Pape Damase<ref group="G" name="p.266">Modèle:P..</ref>,<ref group="C" name="p.664">Modèle:P.</ref>.

Vers 373, Basile décide d'écrire à Athanase d'Alexandrie, afin qu'il soutienne sa démarche auprès de l'évêque de Rome (le pape), lui demandant d'envoyer une délégation pour restaurer l'autorité et mettre fin aux divisions qui déchirent l'Église<ref group="G" name="p.266"/>. Basile écrit aux Églises d'Occident afin de régler les litiges et de lutter contre les hérésies<ref group="G" name="p.268">Modèle:P..</ref>. Mais ses demandes ne sont pas bien accueillies, le pape demandant l'envoi d'une délégation d'évêques importants, ce que ne peut organiser Basile<ref group="G" name="p.269">Modèle:P..</ref>. Au même moment, son frère Grégoire est mis en cause par un particulier et remplacé en tant qu'évêque de Nysse<ref group="G" name="p.269"/>, comme le sont plusieurs évêques proches de Basile<ref group="G" name="p.269"/>. Celui-ci écrit de nouveau au pape l'année suivante ; le pape lui répond, défendant la foi de Nicée, mais n'approuvant pas toutes ses demandes<ref group="G" name="p.272">Modèle:P..</ref>.

Souvent malade et de santé fragile, Basile meurt, selon la tradition, le Modèle:1er janvier 379<ref group="D" name="p.663"/>,<ref group="C" name="p.375"/> à l'âge de Modèle:Nombre<ref group="F" name="p.212"/> ; les travaux plus récents de Pierre Maraval et de Allan D. Booth placent ce décès plus vraisemblablement vers le mois d’août 377Modèle:Sfn.

Héritage

Théologie de Basile de Césarée

Fichier:Peter Paul Rubens 061.jpg
Peinture de Pierre Paul Rubens représentant Basile de Césarée.

Contre Eunome

Dans ce traité, Basile développe son argumentation afin de rejeter ce qu'il considère comme l'hérésie d'Eunome, qui remet en cause la nature divine du Christ<ref group="F" name="p.201">Modèle:P..</ref>.

Eunome, tenant du courant anoméen de l'arianisme, développe, à partir des écrits de Platon, et son Phèdre en particulier, une conception qui remet en cause la Sainte Trinité. La conception de Platon de l'Inengendré, ou l'innascible, conduit Eunome à affirmer que l'innascibilité est le propre de Dieu<ref group="F" name="p.202">Modèle:P..</ref>. Or pour Eunome, Jésus est engendré par le Père. Comme il est engendré, il ne peut être inengendré et donc il ne peut pas être de nature divine<ref group="F" name="p.202"/>. Ainsi il affirme que Modèle:Citation<ref>Théodore de Régnon, Études de théologie positive sur la Sainte Trinité, Modèle:P..</ref>,<ref group="F" name="p.201"/>.

Basile met en cause les thèses d'Eunome en affirmant que l'Modèle:Citation ne peut être une définition satisfaisante de Dieu. Basile critique la définition de Platon, qui identifie dans l'Modèle:Citation la forme du concept avec son objet connu. Basile continue en affirmant qu'Eunome réduit la définition de Dieu à l'un de ses attributs<ref group="F" name="p.204">Modèle:P..</ref>. Eunome a donc la prétention de parler de Dieu en se fondant sur ses connaissances rationnelles. Pour Basile, notre nature humaine et finie ne peut pas prétendre à une connaissance entière de Dieu comme l'affirme Eunome<ref group="F" name="p.204"/>.

Basile affirme ainsi : Modèle:Citation<ref group="F" name="p.205">Modèle:P..</ref>,<ref>Saint Basile, Contre Eunomius, II, 32.</ref>.

Traité du Saint-Esprit

Dans ce traité, achevé en 375, Basile, issu du parti homéousien, vise à établir l'égalité d’honneur (« l’homotimie ») de l’Esprit avec le Père et avec le Fils, à partir des Écritures et de la Tradition. Ce traité qui est un modèle de pneumatologie marque, entre les conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381), une étape décisive sur la voie de la définition de la consubstantialité du Saint-Esprit.

  • Le Magnificat de l'Esprit

Modèle:Citation bloc

Basile a longtemps étudié la culture profane avant de devenir évêque de Césarée en Cappadoce. Extrait du Traité du Saint-Esprit :

Le Fils de l'homme va être livré

« Comment ne pas être stupéfaits devant la grande puissance, mais aussi l'amour du Sauveur pour les hommes, lui qui a supporté de compatir à nos faiblesses et qui a été capable de s'abaisser jusqu'à notre pauvreté ? En effet, ni le ciel, ni la terre, ni l'immense étendue des mers, les habitants des eaux, ceux qui vivent sur la terre, les plantes, les étoiles, l'air, les saisons, l'ordonnance infiniment variée de l'univers, rien ne prouve autant la suréminence de sa force que le fait d'avoir pu, lui Dieu, lui que l'espace ne saurait contenir, se laisser impassiblement lier par la chair à la mort, afin de nous accorder, par sa propre Passion, la grâce de l'impassibilité.

Et si l'Apôtre dit : En tout cela, nous triomphons par celui qui nous a aimés (Rm. 8, 37), il n'indique pas par ce mot quelque humble service, mais le secours qui opère dans la vigueur de la force. Ne considérons donc pas l'action du Fils comme une aide fournie sous la contrainte - celle qu'impose à un esclave sa condition inférieure - mais dans le soin attentif dont il entoure délibérément son propre ouvrage, voyons l'œuvre de la bonté et de la miséricorde, selon la volonté de Dieu le Père. Nous ferons ainsi un acte de piété, en témoignant, en tout ce qu'il accomplit, de la puissance parfaite du Fils, sans jamais le séparer du dessein du Père<ref>Traité du Saint-Esprit VIII, 18, trad. A. Maignan, Les Pères dans la foi 11, Migne, Paris, 2012, Modèle:P..</ref>. »

Réforme du cénobitisme

Modèle:Article détaillé

Fichier:Menologion of Basil 048.jpg
Représentation de Basile au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Basile de Césarée a une expérience importante de la vie cénobitique et anachorétique à travers ses voyages en Orient, au cours desquels il observe les différentes formes de vies consacrées. À l'issue de ses voyages, il crée une communauté à Annisa, près de Neocésarée, où il développe une nouvelle forme de monachisme, suivant une règle qu'il rédige en partie avec l'aide de Grégoire de Nazianze, donnant naissance à l'Ordre de saint Basile.

Pour Basile, l'idéal de vie monastique ne réside pas dans les immenses colonies de moines existant en Égypte, ni dans les ermitages qu'il a visités dans le désert<ref group="F" name="p.207" />. Il trouve que les trop grandes colonies de moines sont trop actives et bruyantes et que les ermitages oublient la charité et l'humilité : Modèle:Citation<ref group="F" name="p.207" />.

Basile souhaite donc que les monastères soient de taille raisonnable, de sorte que l'higoumène puisse avoir un rapport suivi avec chaque moine.,<ref group="D" name="p.664"/>.

En outre, il s'oppose à l'austérité radicale et systématique qu'il a observée lors de son séjour en Orient. Même s'il pratique une vie de privations, il rejette les trop grandes privations, celles-ci devant rester modérées<ref group="D" name="p.664"/>. Ainsi recommande-t-il de ne pas se dépouiller de ses biens en embrassant la vie religieuse, mais de les considérer comme étant consacrés à Dieu, afin de les employer pour des bonnes œuvres<ref group="F" name="p.208"/>.

La règle de Basile contribue à rapprocher les moines du clergé séculier. Dans les monastères orientaux, les moines avaient l'interdiction de devenir prêtre. Basile défend la présence de prêtres dans les monastères<ref group="D" name="p.664"/>, alors même que Pacôme le Grand refuse catégoriquement que ses moines reçoivent l'ordination presbytérale<ref group="C" name="p.381"/>. Il souhaite que les monastères soient proches des villes, certes coupés physiquement et moralement du monde, de manière à pouvoir contribuer à l'instruction chrétienne, mais aussi pour être un exemple de vie chrétienne<ref group="D" name="p.664"/>.

Basile rédige les règles de l'ordre vers 361, en tant que prêtre. Il écrit au Pape Libère en 363, qui confirme le bienfait de ces règles monacales, comme le Pape [[Damase Ier|Damase {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] en 366 et le Pape Léon en 456<ref group="C" name="p.381"/>.

L'ordre de saint Basile se propage rapidement en Orient, au point de devenir l'un des ordres de référence de la vie cénobitique orthodoxe. En Occident, Benoît de Nursie s'inspire de ces règles pour rédiger la règle de saint Benoît, qui y joue le même rôle<ref group="D" name="p.664"/>.

La règle de saint Basile est la seule règle monastique ayant perduré jusqu'à nos jours dans les monastères d'Orient<ref group="C" name="p.375"/>.

Liturgie de saint Basile

Modèle:Article détaillé

Fichier:Meister der Sophien-Kathedrale von Ohrid 001.jpg
Fresque de la Cathédrale d'Ohrid, représentant saint Basile pendant la consécration de la Divine Liturgie, qui porte son nom.

La liturgie de la messe a repris certaines formules de la divine Liturgie de saint Basile, toujours en usage dans l’Église orthodoxe<ref group="G" name="p.423">Modèle:P..</ref>, où elle est célébrée les dimanches du Grand Carême de Pâques, hormis le dimanche des Rameaux, le Jeudi saint, le Samedi saint, la veille de Noël, le Modèle:1er janvier, fête de saint Basile et la veille de la Théophanie (Épiphanie).

Saint Basile réforme durablement la liturgie, laquelle porte son nom : la liturgie de saint Basile, encore en usage chez les orthodoxes et les catholiques de rite byzantin<ref group="C" name="p.375"/>. Cette liturgie est célébrée dans l’Église d'Orient à la place de la liturgie de saint Jean Chrysostome les dimanches et jours de fêtes mentionnés plus haut. Les Coptes et les Éthiopiens ont aussi une anaphore de saint Basile, dont la paternité est confirmée par les liturgistes, alors que l'anaphore principale de l'église arménienne est celle de saint Basile.

Basile et la culture

La double formation, tant profane que chrétienne, de Basile lui donne un poids important dans la question de l'utilisation chrétienne des sources païennes<ref group="G" name="p.422">Modèle:P.</ref>. Son œuvre la plus connue est le Discours aux jeunes gens. Cet ouvrage « humaniste » démontre comment un chrétien peut tirer profit de la littérature classique païenne.

L'opposition entre la culture païenne et le christianisme conduisait certains à rejeter toute la culture profane, la considérant comme contraire à la foi. Basile écrit un texte sur Modèle:Citation. Dans cet écrit, Basile défend la culture profane très décriée ; tout n'est pas immoral, les nombreux exemples peuvent, selon Basile, apporter aux jeunes un ennoblissement. Basile réclame cependant que soient éliminées les parties les plus suspectes. Les études des jeunes peuvent donc commencer par les écrits profanes avant de terminer sur l'étude de la Bible<ref group="G" name="p.422"/>.

Ainsi les écrits grecs sont, pour le chrétien, la même chose que la culture égyptienne pour Moïse et sont pour Basile les premières étapes afin d'accéder à la plus haute tâche, qui est, pour Basile, l'intelligence de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament<ref group="G" name="p.422"/>.

Cette lettre de Basile est l'une des plus connues et a été réimprimée à la Renaissance<ref group="G" name="p.422"/>.

Postérité

Fichier:MHS ojcowie ks Bazyli Wlk Jan Chryzostom Grzeg Wlk XVII Lipie p.jpg
Icône représentant les Trois Hiérarques (de gauche à droite) : Basile, Jean Chrysostome, Grégoire de Nazianze.

Écrits de Basile de Césarée

Basile est reconnu comme l'un des grands théologiens du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="C" name="p.375"/>, en laissant un livre sur le Saint-Esprit écrit en 375<ref group="D" name="p.664"/>, le traité Contre Eunomius en trois livres écrit entre 363 et 365<ref group="D" name="p.664"/>, trente-sept homélies<ref group="C" name="p.375"/>, dont neuf sur l'œuvre des six jours appelée l’Hexaméron ou les six jours de la création, qu'Ambroise de Milan a imitée, treize homélies sur des psaumes<ref group="D" name="p.663"/>, ainsi qu'une riche correspondance épistolaire<ref group="D" name="p.664"/>. Il a laissé encore des traités de Morale et d'Ascétisme et des Commentaires sur diverses parties de l'Écriture<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Il a en outre produit plusieurs autres œuvres littéraires dans un style qui s'apparente à celui de la seconde sophistique, comme Lucien de Samosate.

Ses œuvres ont été réunies en trois volumes in-folio, par Julien Garnier et Prudhomme Maran, à Paris, entre 1721 et 1730, et réimprimées par les frères Gaume, 1835-1840, et dans la collection de l'abbé Jacques Paul Migne.

Les Homélies et les Lettres ont été traduites en français par l'abbé Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde en 1691 ; l’Hexaméron, par Athanase Auger, 1788 ; les Ascétiques par Godefroy Hermant, 1661 ; un des traités de Morale par l'abbé Leroy, 1663 ; le Discours sur l'utilité des livres profanes par Claude-Antoine-Félix Frémion, 1819.

M. Roustan a publié une traduction complète de Basile de Césarée, 12 volumes in-8 dont 4 seulement sont parus , 1847 et Hermant a donné sa Vie, 1674. Eugène Fialon a écrit une Étude historique et littéraire sur saint Basile, suivie de l’Hexaméron qu'il a traduit en français en 1865.

Ses œuvres sont répertoriées au tome 2 de la Clavis Patrum Græcorum sous les Modèle:N° à 3005.

Postérité ecclésiale

Basile est très vite considéré comme saint et docteur de l'Église<ref group="C" name="p.375"/> pour ses contributions contre l'arianisme, en particulier pour ses écrits concernant la divinité de l'Esprit-Saint. Traduits en latin, ceux-ci lui assurèrent de son vivant une grande notoriété en Occident, laquelle lui vaudra d'être un des pères grecs les plus cités par les auteurs médiévaux<ref>Benoît Gain, Basile, Grégoire de Naziance, Jean Chrysostome, in Alain Corbin (dir.), "Histoire du Christianisme, pour mieux comprendre notre temps", Paris, Seuil, 2007, Modèle:P..</ref>.

Mort le Modèle:1er janvier, il est commémoré par le christianisme orthodoxe le même jour que la fête de la circoncision. Le martyrologe romain fête saint Basile, non pas le Modèle:1er janvier, consacré à la Vierge Marie, mais le lendemain - 2 janvier - en compagnie de son ami Grégoire de Nazianze. Avant la réforme du martyrologe romain en 1969, la Saint-Basile était célébrée le 14 juin, date traditionnelle à laquelle Basile aurait été ordonné évêque. Les anglicans célèbrent la Saint-Basile le 2 janvier, et les coptes la 14 ou 15 janvier.

Dans le rite byzantin, le 30 janvier est la fête des Trois Hiérarques, qui célèbre Grégoire de Nazianze, Basile de Césarée et Jean Chrysostome.

Autres écrits

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Les anges montent l'échelle de Jacob. Sculpture sur la façade ouest de l'Abbaye de Bath. Angleterre.

Basile a longtemps étudié la culture profane, avant de devenir évêque de Césarée en Cappadoce<ref>Le monachisme basilien. Mais comment vivait-on dans une fraternité basilienne ?.</ref>.

Heureux est l'homme

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À saint Basile, évêque de Césarée en Cappadoce, sont attribuées des Règles<ref>La règle de saint Basile, La Croix.</ref> suivies encore aujourd'hui par une large partie des moines d'Orient, et rédigées sous forme de questions et de réponses<ref>Basile de Césarée : Les grandes règles.</ref>.

Questionner la foi

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Interprétation

Le texte qui suit est tiré du Traité du baptême. Cette œuvre, destinée aux moines, est attribuée à saint Basile le Grand<ref>Homélies et discours choisis de Basile le Grand.</ref>.

Servir Dieu, avant tout

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Notes et références

Notes

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Références

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Principales sources utilisées

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Autres sources

Éditions

  • Modèle:Ouvrage ; rééd. Modèle:Ouvrage
  • Correspondance
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Contre Eunome (364)
    • Contre Eunome, Tome 1 [suivi de] Apologie ; introd., trad. et notes de Bernard Sesboüé, S.J., avec la collab. pour le texte et l'introd. critiques de Georges Matthieu de Durand, o.p., et Louis Doutreleau, S.J. Paris, Éd. du Cerf, 1982 (Sources chrétiennes ; 299), 274 p. Modèle:ISBN.
    • Contre Eunome, Tome 2 [suivi de] Apologie ; introd., trad. et notes de Bernard Sesboüé, S.J., avec la collab. pour le texte et l'introd. critiques de Georges Matthieu de Durand, o.p., et Louis Doutreleau, S.J. Paris, Éd. du Cerf, 1983. (Sources chrétiennes ; 305). 355 p. Modèle:ISBN.
  • Sur le baptême (De baptismo, vers 371-375). Édition bilingue français-grec de l'éd. [Umberto] Neri ; introd., trad. et annotation par Jeanne Ducatillon, Paris, Éd. du Cerf, 1989. (Sources chrétiennes ; 357). 320 p. Modèle:ISBN.

Voir aussi

Bibliographie

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Basilii Magni Opera, 1540.

Articles connexes

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Liens externes

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