Symbole de Nicée
Le symbole de Nicée est une confession de foi chrétienne qui en résume les points fondamentaux. Il fut promulgué lors du concile de Nicée de 325 et complété lors du concile de Constantinople de 381 : de là l'expression « symbole de Nicée-Constantinople » qui sert principalement à le désigner, le mot « symbole », (du Modèle:Lang-grc), étant pris dans son sens étymologique de « signe de reconnaissance ».
L'essentiel des affirmations du symbole de Nicée est partagé par les confessions chrétiennes majoritaires, à savoir le catholicisme, l'orthodoxie et la plupart des Églises issues du protestantisme<ref>Dans le protestantisme, les unitariens ne reconnaissent pas la Trinité ; d'autre part « si la Réforme du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle n'a en effet pas mis en cause les premiers conciles œcuméniques, leur réception effective fait aujourd'hui problème dans certaines Églises protestantes, réformées notamment (...) », comme le fait observer Jean-Marc Prieur, « La Charte œcuménique européenne : aspects théologiques » in Positions luthériennes, Modèle:Nobr, Modèle:N°, 2002, Modèle:P..</ref>.
Historique
Le Modèle:1er de Nicée en 325, premier concile œcuménique
Situation politique et religieuse
En 324, l'empereur [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] rétablit l'unité de l'empire avec sa victoire contre l'empereur Licinius à Adrianopole en juin de cette année. Depuis l'an 312, Constantin est converti au christianisme (bien que non encore baptisé : il ne le sera que sur son lit de mort) et soutient dès lors l'Église. Le christianisme depuis l'édit de Milan proclamé en 313, n'est plus persécuté et il va s'étendre progressivement dans tout l'empire. Cependant, des points de vue jugés a posteriori hérétiques se développent, comme l'arianisme qui défend la thèse d'une distinction de nature entre Dieu et le Christ.
La tenue du concile
Pour établir une unité au sein de l'Église, Constantin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} décide la tenue d'un concile<ref group=D name=D6>Modèle:P.6</ref> qui se tient de juin à août 325 dans la ville de Nicée. Tous les évêques, tant ceux d'Occident que ceux d'Orient, sont réunis afin de décider d'une expression de la foi (dogma, du grec Modèle:Grec ancien c'est-à-dire croyance) commune aux chrétiens<ref group=D>Modèle:P.5</ref>. Parmi les représentants, on trouve ceux du pape [[Sylvestre Ier|Sylvestre {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]<ref group=D name=D6/>.
À l'origine du symbole de Nicée on trouve la confession de foi utilisée habituellement en Palestine<ref group=R>Modèle:P.247.</ref> et plus précisément il s'agirait, selon Eusèbe de Césarée, du credo baptismal de l'Église de Césarée<ref group=D name=D6/>.
Cet exposé, par l'utilisation du terme homoousios s'opposait nettement aux affirmations subordinatianistes d'Arius. « Dans l'anathématisme final on retint une formule malheureuse, qui établissait une équivalence entre ousia et hypostasis, deux termes dont il fallut préciser la distinction par la suite »<ref>Maraval, Modèle:Op cit, Modèle:P..</ref>.
Premier concile de Constantinople en 381, second concile œcuménique
Situation politique et religieuse
Bien que la doctrine d'Arius ait été rejetée lors du concile de Nicée, les tenants de ce courant réussissent à maintenir leur influence et les décisions du concile sont contestées pendant plus de Modèle:Nobr, surtout en Orient, jusqu'à l'accession au pouvoir de l'empereur Théodose, un Espagnol qui devient empereur de l'Orient en 379 et en 380 annonce soutenir la théologie de Nicée, d'accord avec l'empereur Gratien de l'Occident<ref name=Naissance>André Vauchez, Jean-Marie Mayeur, Marc Venard, Luce Pietri, Naissance d'une chrétienté (250-430), Fleurus 1995 Modèle:ISBN, pp. 387–391</ref>.
Ainsi, Théodose convoque dans sa capitale un concile de tous les évêques de son empire (de l'Orient), sans participation du pape et des autres évêques occidentaux<ref name=Naissance/>.
La tenue du concile
Ce premier concile de Constantinople (de mai à Modèle:Date-), où sont acceptés seuls les évêques qui reconnaissent le symbole de Nicée, en excluant les ariens, établit un symbole de foi désigné sous le nom de symbole de Nicée-Constantinople qui complète le symbole de foi proclamé à Nicée, en développant les passages relatifs à l'Incarnation et à l'Esprit–Saint dont la divinité est proclamée et en remplaçant les anathèmes de conclusion par un développement sur l’Église et le monde à venir<ref name=Naissance/>.
Symbole de Nicée-Constantinople
Texte original
Le symbole de Nicée-Constantinople se trouve dans les actes du concile de Chalcédoine (451), qui l'a réaffirmé<ref>Definition de la foi du concile à Chalcédoine, quatrième œcuménique</ref> : Modèle:Citation bloc
C'est dans ce texte original, avec les verbes « nous croyons … nous confessons … nous attendons » au pluriel, que le symbole de Nicée-Constantinople est connu aux Églises des trois conciles<ref>The Coptic Orthodox Church: Our Creed (Église copte orthodoxe); The Nicene Creed (Église malankare orthodoxe); The Nicene Creed (Église syriaque orthodoxe).</ref>. L'Église apostolique arménienne y ajoute plusieurs phrases mais laisse inchangée la forme plurielle de ces verbes<ref name="Arm" />.
Comparaison avec le symbole de 325
Le symbole adopté à Nicée en 325 est le suivant<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue.</ref> : Modèle:Citation bloc
Le tableau suivant, présente les deux textes adoptés par les deux conciles<ref group=n>Traduction de l'abbé Guyot, 1869.</ref>,<ref group=n>Traduction de l'abbé Guyot, 1869.</ref>. Les parties du texte de 325 qui sont omises ou déplacées dans la version de 381 sont mises entre parenthèses, les phrases ajoutées en 381 sont écrites en italiques :
Premier concile de Nicée (325), Modèle:1er œcuménique | Premier concile de Constantinople (381), 2d œcuménique |
---|---|
Nous croyons en un seul Dieu Père tout-puissant, créateur de toutes les choses visibles et invisibles. | Nous croyons en un seul Dieu Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles. |
Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père, [c’est-à-dire de la substance du Père, Dieu de Dieu, ] lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; engendré, et non fait, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait [ce qui est au ciel et sur la terre] ; qui pour nous, hommes, et pour notre salut est descendu, s’est incarné et s’est fait homme ; a souffert, est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux, et viendra de nouveau juger les vivants et les morts. | Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; engendré et non fait, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait ; qui pour nous hommes et pour notre salut est descendu des cieux, s’est incarné par le Saint-Esprit, de la Vierge Marie et s’est fait homme ; qui en outre a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate, a souffert, a été enseveli et est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ; qui est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père, d’où il viendra avec gloire juger les vivants et les morts ; dont le règne n’aura pas de fin. |
Et au Saint-Esprit. | Nous croyons au Saint-Esprit, Seigneur et vivifiant, qui procède du Père, doit être adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les saints prophètes. |
[Ceux qui disent : il y a un temps où il n’était pas : avant de naître, il n’était pas ; il a été fait comme les êtres tirés du néant ; il est d’une substance, d’une essence différente, il a été créé ; le Fils de Dieu est muable et sujet au changement, l’Église catholique et apostolique les anathématise] | Et l’Église, une, sainte, catholique et apostolique. Nous confessons un seul baptême pour la rémission des péchés. Nous attendons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. Ainsi-soit-il. |
« Ce symbole qui conserve les principaux éléments de celui de Nicée (dont l'homoousios), en diffère sur plusieurs points. Contre Marcel d'Ancyre, il déclare que « son règne (celui du Fils) n'aura pas de fin » ; contre les pneumatomaques macédoniens, il développe l'article sur l'Esprit. L'anathème final de Nicée disparaît, et avec lui la fâcheuse identification de l'ousie et de l'hypostase »<ref>Maraval, op. cité, Modèle:P..</ref>.
Variations du texte de Nicée-Constantinople
Texte liturgique grec
Bien que le texte original contienne les termes « Πιστεύομεν… ὁμολογοῦμεν… προσδοκοῦμεν » (Nous croyons… nous confessons… nous attendons), le texte utilisé dans la liturgie par les Églises de tradition byzantine met ces trois verbes à la première personne du singulier « Πιστεύω… ὁμολογῶ… προσδοκῶ » (Je crois… je confesse… j'attends), pour accentuer le caractère personnel de la proclamation du credo. Lorsqu'ils célèbrent la messe en grec, ce texte est récité aussi par les catholiques, même les latins<ref>Andrea Pacini, Lo Spirito Santo nella Trinità. Il Filioque nella prospettiva teologica di Sergej Bulgakov, Città Nuova 2004 Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref>, y compris le pape de Rome<ref>Matthew Levering, "Rationalism or Revelation: St Thomas Aquinas and the Filioque" en Jeffrey W. Barbeau, Beth Felker Jones, Spirit of God: Christian Renewal in the Community of Faith, InterVarsity Press 2015 Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref>,<ref>John Panteleimon Manoussakis, For the Unity of All: Contributions to the Theological Dialogue Between East and West, Wipf and Stock 2015 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Modèle:Citation bloc
Traductions françaises
Traduction française du texte liturgique grec utilisée dans la liturgie des communautés orthodoxes francophones :
La traduction officielle en français utilisée dans la liturgie catholique est la suivante :
Depuis 2021, une nouvelle traduction est utilisée dans la liturgie catholique. Le terme « de même nature que le Père » a été remplacé par « consubstantiel au Père »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Texte liturgique arménien en version française
L'orthodoxie de la forme arménienne est reconnue par le Saint-Siège<ref name="Arm" />.
Voir aussi
Articles connexes
- Symbole des apôtres
- Symbole d'Athanase
- Consubstantialité
- Premier concile de Nicée
- Premier concile de Constantinople
- Filioque
- Antiquité tardive
Notes et références
Notes
Références bibliographiques
Autres références
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Pierre Maraval, Le christianisme de Constantin à la conquête arabe, PUF, 1997.
Liens externes
- Fichier MP3 du Credo III, la version la plus chantée du credo en chant grégorien
- Prédications explicatives sur le credo, par Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (Suisse)