Eusèbe de Césarée

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Eusèbe de Césarée ou Eusèbe (de) Pamphile<ref>Le surnom « de Pamphile », qu'il adopta lui-même, est un hommage à son maître, Pamphile de Césarée.</ref> (en grec ancien Modèle:Grec ancien, en latin Eusebius Pamphili), né vers 265 et mort le Modèle:Date, est un évêque de Césarée en Palestine. Élève de Pamphile de Césarée, il échappa aux persécutions de Dioclétien et est un soutien absolu de l'empereur romain Modèle:Souverain2. Il est l'auteur de nombreuses œuvres historiques, apologétiques, bibliques et exégétiques, dont une importante, l'Histoire ecclésiastique.

Il est considéré comme le « père de l'histoire ecclésiastique » et, bien qu'il ne soit pas reconnu comme un Père de l'Église, ses écrits historiques sont d'une importance capitale pour la connaissance des trois premiers siècles de l'histoire chrétienne.

Eusèbe entretient des relations privilégiées avec l'arianisme, défendant Arius à de nombreuses reprises en demandant sa réintégration<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Rubenstein 2004, p. 82" /> et s'excusant envers ses ouailles d'avoir accepté le concile de Nicée<ref>Modèle:Lien web</ref>. Sa politique religieuse en la matière suit généralement celle de l'empereur Constantin, qu'il suit fidèlement sur tous les sujets religieux<ref>Modèle:Article</ref>.

Biographie

La date précise de sa naissance est inconnue, mais on la place aux alentours de l'Modèle:Nobr de notre ère<ref>Michel-Yves Perrin, « Christianiser la culture », dans Jean-Robert Armogathe, Pascal Montaubin et Michel-Yves Perrin, Histoire générale du christianisme, Paris, PUF, coll. « Quadrige », Modèle:Vol., Modèle:P..</ref>. Élève de Pamphile de Césarée Modèle:Incise, il est ordonné évêque de Césarée vers 310, après plus de vingt ans d'activités dans l'école de la ville<ref>Pierre Maraval et Simon Claude Mimouni, Le Christianisme ancien des origines à Constantin, Paris, PUF, coll. « Nouvelle Clio », 2007, Modèle:P.74.</ref>. Il y dispose pour ses recherches de la bibliothèque fondée par Origène et enrichie par Pamphile. Il compose de nombreux ouvrages durant cette période.

Eusèbe est un des dignitaires chrétiens les plus attachés à Modèle:Souverain2, qu'il flatte beaucoup dans la Vie hagiographique qu'il lui consacre. Théoricien de l'Empire chrétien et de la « mission divine » confiée à Constantin, il reste en tant que théologien un fidèle disciple d'Origène. Il défend une théologie subordinatianiste<ref>Roland Tournaire, Genèse de l'Occident chrétien, Paris, L'Harmattan, 2001, Modèle:P.214.</ref>, soutenant l'une des idées centrales d'Arius : l'infériorité du Fils par rapport au Père<ref name="Rubenstein 2004, p. 82">Richard E. Rubenstein, Le Jour où Jésus devint Dieu, La Découverte, 2004, Modèle:P.82.</ref>. Suivant l'exemple d'Eusèbe de Nicomédie, il convoque un concile local à Césarée vers 321 ou 322, pour valider l'orthodoxie des vues d'Arius et soutenir la réintégration d'Alexandre d'Alexandrie dans ses fonctions<ref name="Rubenstein 2004, p. 82"/>.

Néanmoins, meilleur homme de science que fin politique, Eusèbe tend à osciller au gré des opinions dominantes<ref name="Rubenstein 2004, p. 82"/>. Au début 325, au cours du concile anti-arien d'Antioche organisé par Ossius, il est l'un des trois évêques qui refusent de souscrire à la profession de foi et sont excommuniés. Ils sont néanmoins autorisés à se repentir et à réintégrer la communion<ref>Richard E. Rubenstein, Le Jour où Jésus devint Dieu, La Découverte, 2004, Modèle:P.88-89.</ref>. La même année, il participe au concile de Nicée, dont il prononce le panégyrique inaugural adressé à l'empereur Constantin, marquant la volonté de ce dernier Modèle:Incise de réconciliation universelle<ref>Richard E. Rubenstein, Le Jour où Jésus devint Dieu, La Découverte, 2004, Modèle:P.99</ref>.

Après de nombreuses tractations et une certaine pression de Constantin, Eusèbe souscrit au symbole de Nicée avec la plupart des évêques ariens. Il accepte notamment la notion d’homoousios (Jésus et Dieu partagent la même « essence ») imposée par les anti-ariens, mais en l'interprétant à sa manière<ref>Richard E. Rubenstein, Le Jour où Jésus devint Dieu, La Découverte, 2004, Modèle:P.104.</ref>. En 327, Eusèbe réunit un nouveau concile local qui, probablement avec le soutien de Constantin, fait excommunier l'anti-arien Eustathe d'Antioche, condamné avec six autres évêques pour sabellianisme, exilé par décret impérial et remplacé à la tête de l'évêché d'Antioche par l'arien Paulin de Tyr<ref>Richard E. Rubenstein, Le Jour où Jésus devint Dieu, La Découverte, 2004, Modèle:P.125.</ref>. Il rallie peu après les adversaires d'Athanase d'Alexandrie et participe au concile de Tyr en 335. Au cours de celui-ci, Athanase, défenseur virulent de l'orthodoxie nicéenne, est condamné et excommunié pour ses violences, tant par des ariens que des non-ariens<ref>Richard E. Rubenstein, Le Jour où Jésus devint Dieu, La Découverte, 2004, Modèle:P.151.</ref>.

Eusèbe meurt en 339, probablement le Modèle:Date-<ref>Cfr. {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Timothy D. Barnes, Constantine and Eusebius, Harvard University Press, 1981, Modèle:P.263-279.</ref>.

L'œuvre

L'historien

Eusèbe est le créateur du genre de l’Histoire ecclésiastique (Modèle:Grec ancien, « Histoire de l'Église »). Son ouvrage raconte en dix volumes l'histoire de l'Église chrétienne des origines jusqu'à la victoire de Constantin sur Licinius en 323. C'est notre principale source textuelle sur l'histoire de l'Église pré-constantinienne. Il travaille sur une abondante documentation et inclut dans son ouvrage des extraits des documents qu'il a utilisés, par exemple des lettres de Constantin. Son récit est le plus souvent rationnel et précis. Néanmoins, ce n'est pas un historien objectif : comme il le dit lui-même, il fait œuvre d'apologiste et de propagandiste<ref>Modèle:Lien web</ref> pour le christianisme, et il omet sciemment certaines informations : Modèle:Citation bloc

Il rapporte également à ce titre la liste traditionnelle des douze premiers évêques de Rome<ref>Le titre de « pape » apparaît au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et n'est pas attesté pour l'évêque de Rome avant le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Voir Modèle:Ouvrage. Sur l'historicité douteuse des premiers papes, voir Modèle:Ouvrage.</ref>, que l'on trouve précédemment dans l’Adversus hæreses d'Irénée de Lyon dès la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Eusèbe a aussi composé une chronique universelle intitulée Histoire générale (Modèle:Grec ancien), constituée de deux parties : d'une part une Chronographie proprement dite (Modèle:Grec ancien), qui est conservée dans une traduction arménienne et dans deux abrégés syriaques, et qui a nourri les chroniques byzantines postérieures ; d'autre part un Canon chronologique (Modèle:Grec ancien), qui est une simple liste d'événements datés de la naissance d'Abraham jusqu'en 303. L'original grec est perdu, mais il en reste une traduction arménienne et une traduction latine de saint Jérôme, qui l'a poursuivie jusqu'en 379.

On a aussi, sous le nom d'Eusèbe, une Vie de Constantin, dont on a douté qu'il fût l'auteur, très élogieuse, et deux Éloges de Constantin. Ces textes sont une source très importante sur le règne de cet empereur.

Plusieurs auteurs chrétiens du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et des siècles suivants ont traduit son œuvre en latin et l'ont prolongée : Rufin d'Aquilée pour l’Histoire ecclésiastique, qu'il a prolongée jusqu'en 395, saint Jérôme pour le Canon chronologique, prolongé jusqu'en 379. Plusieurs écrivains grecs chrétiens ont rédigé des suites à l'Histoire ecclésiastique : Philostorge, Socrate le Scolastique, Sozomène, Théodoret, Évagre le Scholastique.

L'hagiographe

Dans les Martyrs de Palestine, Eusèbe raconte plusieurs martyres du temps de Dioclétien, au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>B. Altaner, Précis de patrologie, Salvator, Modèle:P.187.</ref>. Il rapporte en outre le récit des martyrs de Lyon dans son Histoire ecclésiastique<ref>Eusèbe de Césarée, « Lettre des chrétiens de Vienne et de Lyon à leurs frères d’Asie et de Phrygie », extrait de Histoire ecclésiastique, Modèle:Chap., « Prologue » 1-4, Modèle:Chap., sur le site Sources chrétiennes.</ref>.

Eusèbe rapporte la Lettre des chrétiens de Vienne et de Lyon. Certains de ces chrétiens, comme Sanctus et Blandine, moururent martyrs en 177<ref>Histoire ecclésiastique Modèle:V, I, 20-23, trad. A. -G. Hamman, Les premiers martyrs de l'Église, Les Pères dans la foi 12, DDB, 1979, Modèle:P.</ref>.

  • « Sanctus supportait avec une vigueur surhumaine tous les supplices que les bourreaux pouvaient imaginer. Les impies ne désespéraient pas de lui arracher par la longueur et l'horreur des tourments une parole coupable, mais il leur opposa une énergie indomptable. On ne put lui faire dire ni son nom, ni sa nation et sa ville d'origine, ni s'il était esclave ou libre. À toutes les questions, il répondait en latin : « Christianus sum : Je suis chrétien ». C'était là son nom, sa cité, sa race, son tout ; les païens ne purent lui arracher d'autre réponse.
  • Cela suffit pour échauffer gouverneur et bourreaux contre lui. À bout de tortures, on finit par lui appliquer des lamelles d'airain chauffées à blanc sur les parties les plus sensibles du corps. Tandis que ses membres brûlaient, Sanctus tenait bon, sans fléchir ni plier, il persévérait à confesser sa foi, baigné par la source céleste d'eau vive qui jaillit du sein de Jésus (Jn 7, 38).
  • Le corps du martyr témoignait des tortures endurées ; il n'était plus que plaie et meurtrissure ; il était tout disloqué et n'avait plus forme humaine. Le Christ souffrait en lui et le glorifiait grandement, en mettant le diable en échec ; il manifestait, pour l'exemple des autres, qu'il n'est plus de crainte où règne l'amour du Père, qu'il n'est plus de souffrance où rayonne la gloire du Christ. »

L'exégète

Modèle:Article détaillé

On connaît aussi plusieurs ouvrages d'Eusèbe consacrés à l'exégèse biblique, dont il ne subsiste aujourd'hui que des fragments ou des versions abrégées : Harmonie des quatre évangiles, Questions et réponses au sujet des évangiles, Topographie de l'Écriture sainte, Traité sur la fête de Pâques.

À Stephanos, qui lui posait des questions sur les Évangiles, Eusèbe répond ainsi au sujet de Ruth:

« Ruth est d'une autre race, et d'une de celles interdites par Moïse (Dt 23, 4), des Moabites. Mais, étant devenue elle aussi aimée de Dieu et supérieure à la loi, elle entra dans l'assemblée du Seigneur. Elle prit le titre du lignage des Israélites et fut rendue digne d'être reçue parmi les ancêtres de notre Sauveur, non pas à cause de la noblesse du corps, mais de celle de sa conduite ; pour nous tous, les gens d'autres races issus des nations, elle a constitué un grand modèle, car, en faisant les mêmes choses qu'elle, nous obtiendrons de Dieu les mêmes choses.

C'est donc avec raison que Matthieu l'a placée dans la généalogie du Christ (Mt 1, 5), puisqu'il allait annoncer la vocation et l'adoption des peuples d'autres races, en nous enseignant exactement par elle - nous les gens d'autres races venant des nations - que, si nous avons laissé les coutumes des pères, à bon droit aussi ce qui s'ensuit s'accomplira pour nous. En effet, nous ne serons plus comptés parmi ceux d'une autre race, ni ne serons appelés des gens d'autre race, mais du véritable Israël et du peuple de l'héritage de Dieu<ref>Questions évangéliques Modèle:IX, 1-2, trad. C. Zamagni, Sources Chrétiennes 523, Cerf, Paris, 2008, Modèle:P.</ref>. »

Avant le concile de Laodicée qui se tient en 363, où l’Église catholique « transfère la solennité du samedi au dimanche »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Peter Gerermann, The Convert’s Catechism of Catholic Doctrine, Modèle:2eModèle:Éd., Modèle:P., 1910</ref>, Eusèbe de Césarée précise<ref>Eusèbe, In Psalmis 91</ref> que « tout ce qui a été prescrit pour le shabbat, nous l’avons transposé au dimanche »<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.

L'apologiste

Dans La préparation évangélique (Modèle:Grec ancien), un ouvrage en quinze livres dont la totalité a été conservée, Eusèbe vise à prouver la supériorité du christianisme sur le paganisme d'un point de vue philosophique. L'auteur y passe en revue les théologies phénicienne, égyptienne, hellénistique, les oracles, la philosophie, prenant les païens du passé à témoin de la supériorité du christianisme. L'œuvre est surtout un recueil d'extraits d'auteurs des siècles précédents, notamment Philon de Byblos sur la mythologie phénicienne, le Modèle:Nobr romains de la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile, qui cite lui-même Évhémère, Alexandre Polyhistor, Julius Africanus, les philosophes Atticus et Porphyre, des textes transmis seulement par Eusèbe.

La Démonstration évangélique (Modèle:Grec ancien) constitue la suite de la même entreprise. Cet ouvrage en vingt livres, dont seuls les dix premiers et un fragment du Modèle:Nobr romains sont conservés, a pour objet de montrer l'accord entre les prophéties de l'Ancien Testament et les récits des évangiles.

Dans le traité Contre Hiéroclès, il répond au pamphlet anti-chrétien l'Ami de la vérité (Philalétès) et réfute le parallèle entre Apollonius de Tyane et Jésus.

Le théologien

Dans les traités Contre Marcel et Sur la Théologie ecclésiastique, Eusèbe réfute les accusations portées par Marcel d'Ancyre contre les chefs du parti arien en l'accusant de sabellianisme.

Œuvres

  • La préparation évangélique (Modèle:Nobr)
  • La démonstration évangélique (Modèle:Nobr dont il reste 1-10 et fragment Modèle:Nobr)
  • Introduction générale élémentaire (Modèle:Nobr dont nous sont parvenus 6-9)
  • Contre le néo-platonicien Porphyre (Modèle:Nobr, perdus)
  • Sur la théophanie (Modèle:Grec ancien, Modèle:Langue la version intégrale n'est conservée qu'en syriaque ; les chaînes grecques conservent des fragments)
  • Contre Hiéroclès (réponse au Discours ami de la vérité de Sossianos Hiéroclès)
  • La théologie politique de l'empire chrétien
  • Apologie pour Origène
  • Histoire ecclésiastique (324)
  • Vie de Constantin
  • Commentaire des psaumes
  • Commentaire d’ Isaïe
  • Problèmes et solutions sur les Évangiles (dont nous est parvenu un extrait)
  • Canons
  • Traité sur la fête de Pâques (dont nous est parvenu un long fragment)
  • Onomasticon (Modèle:4e partie d'un ouvrage géographique biblique : catalogue de noms de lieu)
  • Deux traités dogmatiques :
    • Contre Marcel
    • Sur la théologie ecclésiastique
  • Lettres et sermons
  • Chronique d'Horose (?)

Écrits

Modèle:Article connexe Eusèbe est l'auteur de nombreuses œuvres historiques, apologétiques, bibliques et exégétiques<ref>Écrire l'Histoire selon Eusèbe de Césarée. Sébastien Morlet. Dans L'information littéraire 2005/3 (Modèle:Vol.), Modèle:P.. Cairn.info.</ref>.

Fichier:Vitrail de-Ste-Blandine par Bégule.jpg
Vitrail de Sainte-Blandine par Lucien Bégule, église Saint-Pothin de Lyon.

En 177, les chrétiens de Vienne et de Lyon racontent le martyre des leurs, dans une lettre rapportée par l’historien Eusèbe de Césarée<ref>Vettius Epagathus, « le paraclet des chrétiens » dans la Lettre des martyrs de Lyon et Vienne (Eusèbe, H. E., V, 1. 3-2. 8).</ref>.

Témoigner en actes et en paroles Modèle:Citation bloc

Références

Modèle:Références

Bibliographie

Éditions scientifiques

Clavis Patrum Græcorum 3465-3507.

Traductions françaises

Études sur Eusèbe de Césarée

  • V. Hély, Eusèbe de Césarée, premier historien de l'Église, Paris, 1877.
  • Jean Sirinelli, Les Vues historiques d’Eusèbe de Césarée durant la période prénicéenne Dakar, (thèse), 1961.
  • T. D. Barnes, Constantine and Eusebius, Cambridge (Mass.), 1981.
  • Modèle:Ouvrage

Œuvres d'Eusèbe de Césarée en ligne

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

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