Ambroise de Milan
Ambroise de Milan ou saint Ambroise (en latin Aurelius Ambrosius), né en 339 à Augusta Treverorum dans l'Empire romain (aujourd'hui Trèves) et mort le Modèle:Date de décès à Milan, est évêque de Milan de 374 à 397. Docteur de l'Église, il est l'un des quatre Pères de l'Église d'Occident, avec saint Augustin, saint Jérôme de Stridon et saint Grégoire le Grand.
Il est connu en tant qu'écrivain et poète, quasi fondateur de l'hymnodie latine chrétienne et lecteur de Cicéron et des Pères grecs, dont il reprend les méthodes d'interprétation allégoriques.
Il est aussi l'un des protagonistes des débats contre l'arianisme. C'est auprès de lui qu’Augustin d'Hippone (saint Augustin) se convertit au christianisme<ref name = "belin">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Il est honoré comme saint par l'Église orthodoxe et l'Église catholique qui le fêtent aujourd'hui le 7 décembre, fête de la translation de ses reliques. Au Moyen Âge, sa fête principale avait lieu soit le Modèle:Date-, date de sa mort<ref>d'après le martyrologe d'Usuard.</ref>, soit le Modèle:Date-, date de son ordination épiscopale (Martyrologe romain).
Origine et éducation
Ambroise est né à Augusta Treverorum (Trèves) en 339. Il est le fils d'un préfet du prétoire des Gaules nommé Aurelius Ambrosius.
Selon la Vie d'Ambroise rédigée par son secrétaire Paulin de Milan, son berceau se trouvait dans la salle du prétoire. Un jour qu'il y dormait, un essaim d'abeilles survint tout à coup et couvrit sa figure et sa bouche de telle sorte qu'il semblait que les insectes entraient dans sa bouche et en sortaient. Les abeilles prirent ensuite leur envol et s'élevèrent en l’air à une telle hauteur que l'œil humain n'était plus capable de les distinguer. L'événement frappa son père qui dit : Modèle:Citation En quittant son visage, les abeilles avaient laissé un peu de miel dessus. Ceci fut considéré comme le présage de sa grande éloquence.
À l'adolescence, il vit sa mère et sa sœur, laquelle avait consacré sa virginité à Dieu, embrasser la main des prêtres. Pour plaisanter, il tendit la main droite à sa sœur assurant qu'elle devait l'embrasser comme elle l'avait fait aux prêtres. Mais celle-ci refusa considérant Ambroise comme un enfant et quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il dit.
À Trêves sur les bords de la Moselle, Ambroise, qui a environ 25 ans, devient comme son père, haut fonctionnaire romain dans l'administration impériale. Il est également le cousin du sénateur Quintus Aurelius Symmaque, préfet de Rome. ll écrit contre ce dernier une défense du christianisme, après la demande officielle de Symmaque auprès de l'empereur pour la restauration de la Curie de la Rome antique à la Curie romaine.
Carrière politique
À Rome il reçoit une éducation qui lui permet de devenir avocat. Puis le préfet du prétoire d'Illyricum, auprès duquel il travaillait à partir de 370, lui confie l'administration de la province de Ligurie-Émilie, dont le siège est à Milan.
Évêque de Milan
En 374, il intervient à ce titre pour rétablir l'ordre lors de l'élection du successeur de l'évêque de tendance arienne, Auxence. Il n'est pas encore baptisé, mais les deux partis le choisissent comme évêque de Milan. Son hagiographe raconte l'épisode ainsi :
Ambroise a occupé le siège épiscopal de Milan de 374 à 397. Habilement et avec force, il défend les droits de l'Église face aux Empereurs [[Valentinien Ier|Valentinien {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], Valentinien II et même Théodose le Grand, dont Milan est alors la capitale.
Ambroise transféra dans le milieu latin la méditation des Écritures commencée par Origène, en introduisant en Occident la pratique de la Lectio divina.
Œuvres
Sans doute à l'origine d'une célébration spécifique de la messe catholique avec un rite propre dit ambrosien, Ambroise de Milan a composé des hymnes (8 strophes de 4 vers brefs), introduisant en Occident le chant liturgique et lui donnant une forme « officielle ». On continue de chanter les hymnes ambrosiennes dans la liturgie des heures, et de composer des hymnes latines suivant son modèle inclus dans ce qui est appelé le chant ambrosien. Il aurait aussi élaboré le chant polychoral dit chant antiphonique, utilisé entre autres par Heinrich Schütz.
On a dit d'Ambroise qu'il était plus un catéchiste qu'un théologien. Il faut souligner qu'il fut un grand connaisseur de la littérature patristique grecque, dont il fit usage dans ses œuvres.
Il a produit des écrits doctrinaux, parmi lesquels :
- De officiis ministrorum, en 3 livres, ouvrage d'éthique chrétienne (allusion au De officiis de Cicéron), qui aura une grande influence ;
- De sacramentis, œuvre en quatre livres, des catéchèses pré- et post-baptismales sur les sacrements du baptême, de la confirmation et l’eucharistie ; le Modèle:4e contient une anaphore ;
- De Abrahamo, Patrologia Latina 14 ;
- un traité Des mystères (De mysteriis) : catéchèses post-baptismales sur le baptême ;
- un traité De la foi (c’est-à-dire sur la Trinité ; composé pour Gratien en 376 et 379) ;
- un traité Du Saint Esprit (en 381 ; inspiré de celui de Didyme l’Aveugle, dédié à Gratien) ;
- deux livres Sur la pénitence (vers 384), contre les Novatiens ;
- une Apologie de David, où il tente d'apaiser le scandale provoqué par l'adultère de David et Bethsabée
On a également conservé d'Ambroise de Milan des lettres<ref>Les lettres XXIV à XXXVI sont adressées à Orontien ; on les trouve en Patrologia Latina 16.</ref> et des oraisons funèbres (de [[Théodose Ier|Théodose {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] le Grand<ref>Oratio de Obitu Theodosii, 395.</ref>, de Valentinien II), ainsi que des sermons sur les Psaumes et des sermons sur la virginité.
Hymnes ambrosiennes
Modèle:Voir aussi Ces quatre hymnes sont attribuées avec certitude à Ambroise de Milan<ref>Modèle:Article</ref>. L'authentification nous en est donnée à la fois par Ambroise lui-même, et par St Augustin
<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Les Ambrosiniens, Chœur d'hommes de la Maîtrise de Dijon.</ref>.
- Prier dans la nuit
Iconographie
Ambroise de Milan est représenté vêtu en évêque, avec la crosse pastorale, et parfois un fouet avec lequel il aurait chassé hors d'Italie les ariens, considérés comme hérétiques. C'est par exemple le cas de l'œuvre du sculpteur italien Adolfo Wildt dont il existe un moulage en plâtre et un exemplaire en bronze, tous deux à Milan.
Il peut aussi être représenté à cheval, par exemple sur Saint Ambroise à cheval chasse les ariens d'Ambrogio Figino (œuvre de 1591).
Patron des apiculteurs, il est parfois représenté avec une ruche en paille tressée symbolisant la douceur de son éloquence<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Notes et références
Bibliographie
Éditions et traductions
- Des Devoirs, trad libre de droits, édition en ligne
- Commentaire au Psaume 118, Éditions du Soleil Levant, NAMUR, 1963.
- Richesse et pauvreté ou Naboth le pauvre, Migne, coll. "Les pères dans la foi", 1978.
- La mort est un bien (De bono mortis – CPL 129 - PL 14, 567-596), trad. P. Cras, Éditions Migne, coll. "Pères dans la foi" 14, Paris, 1980.
- Les Devoirs, trad. M. Testard, coll. "Des universités de France", 268, Éditions des Belles-Lettres, 1984.
- Abraham, trad. C. Lavant, F. et J. C. Gaven, Éditions Migne, coll. "Pères dans la foi", 74, Paris, 1999.
- Sur la mort de son frère, trad. Bonnot M. et Marianelli D., Éditions Migne, coll. "Pères dans la foi" 84, Paris, 2002.
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Études
- Abbé Louis Baunard, Histoire de Saint-Ambroise, 1872. Cette seconde édition contient un chapitre supplémentaire : en effet, on a retrouvé le tombeau de Saint-Ambroise à Milan peu après la première édition de 1871.
- Paulin de Milan, Vie d'Ambroise.
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- H. Savon, Ambroise de Milan (340-397), Desclée, Paris, 1997.
- Raymond Johanny, L'Eucharistie, Editions Beauchesne, 1997, Modèle:ISBN
- Gérard Nauroy, Ambroise De Milan. Ecriture et Esthétique d'une Exégèse Pastorale, Éditeur : Peter Lang, 2003, Modèle:ISBN
- Bernard Botte, Des sacrements des mystères : Explication du symbole, Cerf, 2007, Modèle:ISBN
- Dominique Lhuillier-Martinetti (Auteur), Michel Humbert (Préface), L'individu dans la famille à Rome au IVe siècle : D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan, PU Rennes, 2008,
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- Raymond Johanny, L'eucharistie, centre de l'histoire du salut chez Saint Ambroise de Milan, Beauchesne Éditeur (Modèle:Date-).
- Hervé Savon, Ambroise de Milan (340-397), Desclée, Paris, 1997
- Jean-Rémy Palanque, Saint Ambroise et l'Empire romain. Contribution à l'histoire des rapports de l'Eglise et de l'Etat à la fin du quatrième siècle, De Boccard, 1933
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Voir aussi
Articles connexes
- Augustin d'Hippone – Symmaque
- Hymne religieux
- Arianisme – Pères de l'Église – Église latine
- Église Sant'Ambrogio della Massima
- Miracles de Jésus
Liens externes
- Fiche sur le site Catholic-Hierarchy.org {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}
- Biographie de Maurice Testard dans le bulletin de l'association Guillaume Budé
- Audience du pape Benoît XVI du 24 octobre 2007 consacrée à Ambroise de Milan
- Ambroise de Milan dans Lire les Pères de l'Église de la sœur Gabriel Peters, o.s.b.
- « Souvenirs, fictions, croyances. Le long Moyen Âge d'Ambroise de Milan », cours au Collège de France de Patrick Boucheron en 2016
- L'autel d'or de la basilique Saint-Ambroise contenant les reliques du Saint évêque
- Oeuvres de Santo Ambrósio à la Bibliothèque Nationale du Portugal