Sacrement

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Le sacrement est un rite cultuel sacré en usage dans la plupart des branches du christianisme : catholicisme, christianisme orthodoxe, et certaines dénominations protestantes (anglicanisme, luthéranisme, presbytérianisme, méthodisme). Selon la doctrine, un sacrement produit un effet dont la source est Dieu, qui donne sa grâce. Les chrétiens y trouvent le symbole et le moyen d'une alliance entre Dieu et les hommes. On définit théologiquement un sacrement comme étant un signe destiné à donner ou à augmenter la grâce sanctifiante des croyants.

Étymologie

Pour désigner leurs signes cultuels, les chrétiens ont d'abord utilisé le mot « mystère », du grec mysterion, puis le latin mysterium et enfin le latin sacramentum.

Latin préchrétien

Le mot sacramentum avait dans le latin préchrétien une double signification : a) celle de caution (en nature ou en argent) déposée au temple par chacune des deux parties en procès ; b) celle de serment (terme formé à partir de la racine sacr-, « sacré, séparé »), accompagnant la déposition de la caution.

Qui s’engageait ainsi Modèle:Latin s’obligeait à une sacratio, c’est-à-dire à devenir sacré, et s’il manquait à la foi jurée, il devenait maudit des Dieux. Selon le droit romain, l'individu perdait sa Modèle:Latin (personnalité juridique) et son Modèle:Latin : n’étant plus sujet ni de droits, ni de devoirs, il était livré à la mort civile — qui pouvait se prolonger en mort physique. Une Modèle:Latin pouvait toutefois lui permettre de recouvrer sa personne.

Intégration du mot dans le christianisme

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Histoire

Pères de l'Église

Jusqu'à Augustin, les Pères de l'Église latins ou grecs ne songent pas à une présentation doctrinale de ce que sont les sacrements, se limitant à les situer dans leur relation avec l'histoire du salut. Évitant ce qui pourrait impliquer une sorte de magie, ils remontent à leur type, qui est l'annonce des sacrements dans l'Écriture Sainte, pour en arriver à leurs conséquences dans la vie concrète chrétienne.Dans le rituel baptismal de la Didascalie du début du troisième siècle, on rencontre la théologie du sceau imprimé par Dieu dans le baptisé. Par ailleurs, Cyprien de Carthage (200-258) ne reconnaît aucune efficacité aux signes sacramentels pratiqués en dehors de l'Eglise, en particulier ceux concernant les ordinations<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Augustin d'Hippone (354-430) est le premier Père de l'Église à avoir proposé une théologie d'ensemble des sacrements. Comme ses prédécesseurs, il distingue dans le sacrement ce qui est visible (sacramentum) de ce qui est invisible, la virtus sacramentis, vertu qui n'est autre que la grâce. Il précise que le Christ agit dans les sacrements par son Église et par son ministre, dont la parole et le geste font le sacrement. La grâce divine conférée à l'occasion des sacrements est indépendante de la dignité du ministre. Au cours des siècles suivants, les thèses d'Augustin sur les sacrements seront globalement reprises par les théologiens d'Occident jusqu'aux {{#switch: et

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Théologie du Moyen Âge

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Conciles de la fin du Moyen Age et de la Renaissance

Le deuxième concile de Lyon (1274) précise une profession de foi qui fut lue devant le pape Grégoire X une profession de foi de l'empereur de Constantinople Michel Paléologue, où il est précisé que le nombre de sacrements est au nombre de sept <ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Une profession de foi similaire fut promulguée par le patriarche de Constantinople Jean XI Vekkos et les membres de son synode en 1276<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le concile de Florence réuni entre 1439 et 1445, dernière tentative de réconciliation avec les Eglises d'Orient, et dernier concile à avoir précédé la réforme protestante, précisa pour chacun des sept sacrements leur matière et leur forme, en se servant du vocabulaire médiéval emprunté à Aristote<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Un peu plus d'un siècle plus tard, le concile de Trente réuni entre 1545 et 1563, afin de clarifier la doctrine chrétienne contestée par la Réforme protestante issue de Luther, proposa dans ses sessions de 1547-1549, et de1551-1552- la doctrine catholique définissant définitivement les sacrements<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.Il précise en particulier que l'intention du ministre conférant un sacrement est obligatoire, qu'un ministre, même en état de péché mortel confère réellement un sacrement enseigne quand il observe tout ce qui est essentiel, et que la grâce divine est conférée ex opere operato, à l'occasion de chacun des sacrements<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Confessions chrétiennes

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Retable des sept sacrements, musée royal des Beaux-Arts d'Anvers.

Église catholique

Les sept sacrements sont les signes et les instruments par lesquels l'Esprit saint répand la grâce du Christ<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les sept sacrements de l'Église catholique sont :

  • le baptême, qui remet le péché originel et les péchés personnels fait participer à la vie divine trinitaire par la grâce sanctifiante et incorpore au Christ et à son Eglise<ref>Modèle:Ouvrage</ref> .
  • l'eucharistie est le sacrifice du corps et du sang du Christ qu'il a institué lors de la Cène pour perpétrer jusqu'à son retour son sacrifice sur la croix, et où le pain et le vin consacrés sont devenus par les mains du prêtre le corps et le sang du Christ donnés aux Chrétiens en nourriture <ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
  • la confirmation pour l'Église catholique, la chrismation pour l'Église orthodoxe, est l'effusion indélébile de l'Esprit Saint qui augmente la grâce baptismale<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
  • le sacrement de pénitence et de réconciliation (appelé aussi sacrement du pardon), où le chrétien se convertit en reconnaissant ses péchés devant un prêtre qui lui accorde le pardon, au nom du Christ<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
  • l'onction des malades (aussi appelée sacrement des malades, anciennement extrême-onction), sacrement des malades et des mourants administré pour les aider à supporter leurs souffrances ;
  • le mariage, qui unit un chrétien et une chrétienne comme époux et épouse ;
  • l'ordination est le sacrement par lequel la mission confiée par le Christ à ses apôtres continue à être exercé dans l'Eglise par des hommes qui ont été intégrés à elle par la consécration de l'ordination (diacres, prêtres et évêques), et ont en conséquence le pouvoir de conférer certains sacrements (Eucharistie, pénitence et onction des malades (pour ce qui est des prêtres et des évêques) confirmation et ordination pour ce qui est des évêques)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

On distingue :

Chacun des trois sacrements d'initiation est attaché de manière privilégiée à une personne de la Trinité, le baptême au Père, la confirmation au Saint Esprit, et l'eucharistie au Fils, les trois Personnes inséparables de la Trinité étant présente en tous ces sacrements<ref>Baptême, Confirmation, Eucharistie, la Trinité à l'œuvre - Église catholique en Yvelines</ref> .

On distingue également :

Pour l'Église catholique, le mariage est indissoluble jusqu'à la mort ou déclaré nul, c'est-à-dire réputé ne jamais avoir eu lieu. Le remariage des veufs ou des veuves est possible. Il n'existe pas de divorce, mais une séparation des corps peut être prononcée par les tribunaux ecclésiastiques sans que cela permette évidemment un remariage, sauf en cas de nullité de mariage. Dans certains cas, un procès canonique en nullité<ref>voir par exemple, la pastorale des familles.</ref> peut établir que l'union précédente n'existait pas et ne s'oppose donc pas à un nouveau mariage.

L'ordre, d'après le Concile Vatican II, comprend trois degrés (diacre, prêtre, évêque) et, laissant une marque indélébile (le caractère), aucun ne peut être reçu deux fois. L'ordination comme prêtre ou évêque est réservée aux hommes célibataires (ou veufs avec des enfants adultes, c'est-à-dire sans charge de famille) dans l'Église catholique romaine, pour des motifs de discipline ecclésiastique<ref>Catéchisme de l'Église catholique, § 1579</ref> qui ne sont pas liés à la nature du sacrement, et pourraient donc être abrogés ou modifiés par simple décision de l'autorité pontificale, comme ce fut le cas pour l'ordination diaconale d'hommes mariés dans l'Église catholique ; l'ordination d'hommes mariés comme prêtres (mais non évêques) est possible dans les Églises d'Orient (orthodoxe et catholique). Le mariage ou le remariage d'un homme ordonné est interdit aussi bien en Orient qu'en Occident<ref>Catéchisme de l'Église catholique, § 1580. On voit donc que le célibat sacerdotal n'est pas (contrairement à ce que l'on croit souvent) l'objet d'un vœu : simplement, un homme ordonné ne peut pas se marier. Par conséquent, dans le christianisme orthodoxe, un jeune homme qui souhaite être prêtre marié cherche une épouse avant d'être ordonné</ref>.

Normalement, ces sacrements sont conférés par le prêtre, sauf :

  • le baptême, qui peut être conféré par le diacre et même, en cas de nécessité, par tout laïc, voire par un non-baptisé<ref>Catéchisme de l'Église catholique, § 1256</ref> ;
  • le mariage, que les époux se donnent l'un à l'autre, mais devant l'Église (le prêtre ou le diacre bénit et valide l'union) (Église catholique romaine).

L'excommunication signifie l'interdiction provisoire, pour un baptisé, d'avoir accès aux sacrements (eucharistie en particulier). Il s'agit d'une mesure disciplinaire qui est toujours levée à l'article de la mort, si l'excommunié demande à recevoir les derniers sacrements (confession, eucharistie et extrême-onction).

Depuis le concile de Vatican II, l'Église catholique reconnaît la « validité » des sacrements de l'Église orthodoxe<ref>Emmanuel Lanne, o.s.b., Catholiques et Orthodoxes, un dialogue exigeant à un tournant capital, p. 95-96.</ref> car la succession apostolique de leurs ministres (évêques en particulier) est réelle et que la compréhension de leur signification est la même, mais la reconnaissance par les Églises orthodoxes des sacrements de l'Église catholique n'est pas unanime<ref>Emmanuel Lanne, o.s.b., Catholiques et Orthodoxes, un dialogue exigeant à un tournant capital, p. 96.</ref>,<ref>Benedikt Tomáš Mohelník, "Gratia augmenti": contribution au débat contemporain sur la confirmation, Volume 97, p.115 note 16.</ref>. En raison de l'absence de « communion », il n'est pas possible aux fidèles d'accéder aux sacrements indifféremment dans l'une ou l'autre Église, sauf en cas de nécessité à l'article de la mort.

L'Église catholique connaît également des « sacramentaux », c'est-à-dire des signes visant à sanctifier et à perfectionner la vie des croyants. En font partie les bénédictions, les consécrations (de personnes ou de lieux), les funérailles, le sacre de certains souverains, les exorcismes.

Église orthodoxe

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Églises protestantes

Les Églises protestantes (anglicanisme, luthéranisme, presbytérianisme, méthodisme) définissent le sacrement comme le signe, associé à la Parole de Dieu, qui représente (= rend présent) le Christ, don de Dieu aux humains, tel que lui-même l'a institué dans le Nouveau Testament. En règle générale, elles ne reconnaissent que le baptême et la cène (ou eucharistie) en tant que sacrements, fondamentalement parce que ce sont les deux seuls gestes sacramentels institués par Jésus selon les textes bibliques. Les sacrements sont efficaces par et pour la foi, par l'action du Saint-Esprit.

Le baptême protestant est reconnu par les catholiques et les orthodoxes, et réciproquement, à l'exception de certains courants évangéliques qui baptisent les professants adultes. Les orthodoxes accomplissent le rite de chrismation sur les baptisés protestants devenant orthodoxes si cela n'avait pas été fait avant.

Le protestantisme pratique généralement la confirmation, et la bénédiction du mariage chrétien, ainsi que la consécration pastorale (ou ordination), sans les considérer comme des sacrements. La confession ressort plus du dialogue pastoral, et il y a naturellement un accompagnement spirituel des mourants, mais aucune cérémonie particulière, a fortiori sacramentelle, n'est associée à ces deux domaines. Il y a quelques nuances selon les Églises :

  • Luther considère dans ses écrits trois sacrements : la sainte-cène, le baptême et le « sacrement de pénitence »<ref name="LRR12">Modèle:Article.</ref>. Sa conception toutefois n'en est pas sacramentelle : elle s'attache à l'absolution plus qu'à la confession ou à la contrition, et ne connaît aucun pouvoir de prêtrise : l'important est la foi du croyant, celui qui lui annonce le pardon ne fait que rappeler la promesse de Dieu<ref name="LRR12"/>. La Confession d'Augsbourg mentionne la confession comme un préalable à la communion, mais cela ne semble pas avoir été appliqué, sauf pour des membres de la communauté dont les mœurs étaient suspectes, ou parfois la doctrine : à certaines époques, cela permettait de débusquer les sympathisants du calvinisme<ref name="LRR12"/> ! Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, plusieurs tentatives ont été faites pour rétablir la confession individuelle dans le luthéranisme, mais la confession généralement prétiquée est restée la confession générale publique suivie de l'absolution, au cours de la liturgie de sainte-cène ou immédiatement avant<ref>Modèle:Lien web</ref>. Si le luthéranisme a conservé une notion de confession, suivant en cela Luther, elle n'a jamais été considérée comme un sacrement.
  • Calvin est choqué par plusieurs aspects de la confession, mais il rejoint Luther quant à sa théologie<ref>Modèle:Ouvrage</ref> : comme lui, il est opposé au caractère obligatoire de la confession, à l’exigence d’une confession exhaustive, au fait que seuls des prêtres puissent la recevoir et enfin à la prétention des prêtres à juger du pardon accordé ou non. Les deux réformateurs reconnaissent une certaine valeur à la confession individuelle et secrète, dans un cadre approprié, qui permet d'édifier la communauté et de rassurer les consciences inquiètes. Ce n'est pas un sacrement mais une pratique pastorale<ref name="LRR12"/>.
  • Le Livre de la prière commune des Églises de la Communion anglicane reconnaît les deux sacrements institués par Jésus-Christ et relatés dans les Évangiles : le baptême et la cène (eucharistie). La confirmation, l'onction des malades, l'ordination, le mariage et la réconciliation du pénitent sont considérés non comme des sacrements mais des rites sacramentels et restent importants pour la vie du fidèle.
  • Dans les églises du christianisme évangélique, adhérant à la doctrine de l’Église de professants, le terme ordonnance est préféré et a une signification uniquement symbolique<ref> Dr Alan Rathe, Evangelicals, Worship and Participation: Taking a Twenty-First Century Reading, Ashgate Publishing, USA, 2014, p. 119</ref>,<ref> Roger E. Olson, The Westminster Handbook to Evangelical Theology, Westminster John Knox Press, USA, 2004, p. 259-260</ref>.
  • Les quakers ne reconnaissent aucun sacrement.
  • L'Armée du salut ne pratique aucun sacrement.

Voir aussi

Notes et références

<references />

Bibliographie

Approches théologiques

  • Constantin Andronikof, Des mystères sacramentels, Paris, Cerf, 1998. Perspective ancrée dans l'orthodoxie.
  • Henri BourgeoisBernard SesboüéPaul Tihon, Les signes du salut : les sacrements, l’Église, la Vierge Marie. Paris 1995 (coll. Histoire des dogmes 3).
  • Louis-Marie Chauvet, Symbole et sacrement. Une relecture sacramentelle de l'existence chrétienne. Paris, Cerf, 1987 (Cogitatio fidei 144).
  • Louis-Marie Chauvet, Sacrements, in : Encyclopédie Catholicisme volume 13 (1993) 326-361.
  • André Duval, Des sacrements au Concile de Trente. Paris 1985 (coll. Rites et symboles 16).
  • Paul Evdokimov, La prière de l’Église d’Orient. Paris 1985
  • Arnaud Join-Lambert, Célébrer les sacrements : action et langage prophétique, in : Précis de théologie pratique. Éd. Gilles RouthierMarcel Viau. Bruxelles – Québec – Paris, 2e éd. augmentée, 2007 (coll. Théologies pratiques) p. 551-562.
  • Pierre Jounel, La célébration des sacrements. Paris 1983.
  • Henry Mottu, Le geste prophétique, pour une pratique protestante des sacrements, Genève, Labor et Fides, 1998.
  • Jean-Philippe Revel, Traité des sacrements. I. Baptême et sacramentalité. Vol. 1. Origine et signification du baptême. Paris 2004 (Théologies) ; Vol. 2. Don et réception de la grâce baptismale. Paris 2005 ; II. La confirmation. Paris 2006.
  • Edward Schillebeeckx, Le Christ, sacrement de la rencontre de Dieu. Étude théologique du Salut par les sacrements, Paris, Cerf, 1997 [1ère éd. 1960, du néerlandais 1957].
  • Michel Scouarnec, Les symboles chrétiens. Les sacrements ne sont pas étranges, Paris, 1998 (coll. Vivre – Croire – Célébrer).
  • Jean-Jacques von Allmen, Célébrer le salut. Doctrine et pratique du culte chrétien, Genève/Paris 1984 (Rites et symboles 15) (perspective ancrée dans la tradition réformée).
  • Ngalula Tumba, Petit Dictionnaire de Liturgie et de Théologie Sacramentaire, Francfort-sur-le-Main, Peter Lang, 2016 Modèle:ISBN.

Autres approches

Liens externes

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