Benoît XIV
Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Prélat catholique
Prospero Lorenzo Lambertini, né le Modèle:Date de naissance à Bologne, est le troisième enfant d'une famille noble des États pontificaux. Fils de Marcello Lambertini et de Lucrezia Bulgarini. Il devient le Modèle:247e de l’Église catholique en 1740 sous le nom de Modèle:Souverain- (en latin Modèle:Souverain-, en italien Modèle:Souverain-). Il meurt le Modèle:Date de décès à Rome.
Jeunesse et carrière
Tout jeune, il se passionne pour la littérature : Dante, le Tasse et l'Arioste sont ses auteurs de chevet. Après des études de droit et de théologie, il est promoteur de la Foi de la Congrégation des rites de 1712 à 1728, année où il est nommé évêque d'Ancône. Modèle:Souverain2 le crée cardinal in pectore lors du consistoire du 9 décembre 1726. Sa création est publiée le Modèle:Date- et il reçoit le titre de cardinal-prêtre de Sainte-Croix-de-Jérusalem. Puis il est nommé archevêque de Bologne, sa ville natale, en 1731. Il s'intéressa particulièrement à la médecine et étudia les cas d'hystérie et d'épilepsie, ce qui lui servit à rédiger un ouvrage sur les canonisations, le De beatificatione et canonisatione servorum Dei, publié à Bologne de 1734 à 1738<ref>Georges Minois, L'Église et la science, Histoire d'un malentendu, Modèle:T., Fayard, Modèle:P..</ref>.
Après une sévère épidémie de grippe qui dévaste Ancône en 1730, il rend un hommage public en 1731 au médecin, et rabbin talmudiste Samson Morpurgo qui, malgré l'interdiction faite aux juifs de soigner les chrétiens, s'était dévoué auprès des malades de toutes confessions et particulièrement les indigents<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le pape Modèle:Souverain2 meurt le 6 février 1740 et le conclave élit le cardinal Lambertini à l'unanimité le Modèle:Date-, après un des plus longs conclaves depuis des siècles : en effet, il ne dure pas moins de six mois et nécessite Modèle:Unité.
Quelques mois après son accession au trône de Saint Pierre éclate la Guerre de succession d'Autriche.
Le pape des Lumières
Législateur de l'Église moderne, il a marqué le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par son long pontificat de dix-huit ans et par son ouverture d'esprit au siècle des Lumières. C'est un pape moderne qui tente de calmer les querelles religieuses, de ramener l'Église grecque<ref>La constitution apostolique Demandatam coelitus humilitati nostrae, du Modèle:Date, au patriarche d'Antioche Modèle:Souverain3 et à tous les évêques melkites relevant de sa juridiction vise à protéger et maintenir intègre le rite byzantin au sein de l'Église grecque-catholique melkite.</ref> et l'Église arménienne dans le giron de Rome, et, tout en confirmant la bulle Unigenitus, il adoucit les rigueurs que l'on exerçait sur les jansénistes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il définit les conditions de l'incorruptibilité des corps.
Féru de sciences — en particulier de physique, de chimie, de mathématiques, il autorise les œuvres sur les nouvelles représentations du monde (héliocentrisme à cette époque), et cela en deux temps<ref>Chronologie : Benoît XIV Biographie</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> :
- En 1741, devant la preuve optique de la trajectoire orbitale de la Terre apportée par James Bradley, il fait accorder par le Saint-Office l'imprimatur à la première édition des œuvres complètes de Galilée. Ce geste constitue une révision implicite des sentences de 1616 et 1633 ;
- En 1757, les ouvrages favorables à l'héliocentrisme sont autorisés, par un décret de la Congrégation de l'Index, qui retire ces ouvrages du catalogue des livres interdits.
Il crée à Rome une faculté de chirurgie et un musée d'anatomie, encourageant la dissection des corps<ref>Du 30 avril au Modèle:Date- s'est tenue à l'université Washington de Saint-Louis une conférence internationale dont le thème était : « The Enlightenment Pope: Modèle:Souverain- (1675-1758) ». L'annonce rappelait que Modèle:Souverain- avait demandé aux curés d'expliquer aux paroissiens que faire don de son corps à la science était une pratique approuvée par l'Église ; c'est lui qui créa à Bologne le premier musée anatomique d'Italie, abritant huit répliques de cire en grandeur nature, créées grâce à des dissections. Il encouragea les femmes à étudier la médecine et fut le protecteur d'Anna Morandi Manzolini qui effectua des milliers de dissections dans son laboratoire dans le but de créer des répliques précises.</ref>. Il nomma deux femmes, Maria Gaetana Agnesi et Laura Bassi, à des postes universitaires.
D'esprit ouvert, il témoigne un intérêt pour les relations interreligieuses en adressant une lettre au septième dalaï-lama, Kelzang Gyatso, qu'il remet au père capucin italien Francesco della Penna<ref>The Story of Father Orazio della Penna.</ref>.
Il publie le Modèle:Date- la lettre apostolique Immensa Pastorum, dans laquelle il déplore les mauvais traitements infligés aux Amérindiens.
Pontife, il écrit de nombreux ouvrages de droit canonique, introduisant plusieurs réformes liturgiques, notamment dans les sacrements de pénitence et de mariage. Il admet notamment la validité du mariage entre catholiques et protestants.
L’encyclique Vix pervenit<ref>Vix pervenit.</ref>, à l'adresse des évêques d’Italie, est la dernière prise de position doctrinale du magistère catholique au sujet du prêt à intérêt : une condamnation sans appel, qui n'a jamais été révoquée, même si, en 1830, le pape Modèle:Souverain2 en assouplira la discipline, permettant aux confesseurs d'absoudre les usuriers prêtant de l'argent à intérêt. Ces mesures, bien que réaffirmées en 1917 par le pape Modèle:Souverain2, ne seront pas reprises dans le nouveau Code de droit canonique, en vigueur depuis 1983. L'interdiction du prêt à usure comme mesure juridique, ainsi que la condamnation de pratiques usuraires ont été reprises dans le nouveau Catéchisme de l'Église catholique promulgué en 1992 par Modèle:Souverain2.
Il béatifie Benoît l'Africain en 1743 et proclame en 1754 son lointain prédécesseur Modèle:Souverain2 « Docteur de l'Église ».
À partir de 1746, année où il canonise Camille de Lellis, Modèle:Souverain- poursuit la réforme des comptes pontificaux lancée par son prédécesseur. Il codifie les modalités de la canonisation équipollente.Au début de son règne, il se montre favorable aux Lumières et entretient des relations avec Modèle:Souverain3 par l'intermédiaire du savant Maupertuis. Voltaire lui dédie en 1745 sa tragédie Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète. La lettre de remerciement du pape au philosophe témoigne l'excellence de leurs rapports. Voltaire admirait sincèrement ce pontife cultivé et ouvert aux idées de son temps.
Modèle:Souverain- proclame 1750 année sainte et charge — en vain — l'évêque de Mirepoix de faire cesser l'adultère du roi Modèle:Souverain2.
Il tient en très haute estime le jésuite Francisco Suarez qui prône le retour à la pensée théologique de saint Thomas d'Aquin.
En 1751, il se montre favorable au projet d'encyclopédie de Diderot et d'Alembert<ref>Georges Minois, L'Église et la science, Fayard, p. 130</ref>. Mais le 22 mars 1752 Sa sainteté a condamné la thèse soutenue à Paris par l'abbé de Prades<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Il réorganise l'Index dans un sens plus libéral, en donnant plus de garanties aux auteurs incriminés, par la constitution Sollicita ac provida, du 9 juillet 1753<ref>Georges Minois, L'Église et la science, Histoire d'un malentendu, Fayard, p. 174</ref>.
Dans la seconde moitié de son pontificat, il se montre plus « conservateur » : soupçonneux à l'égard des initiatives missionnaires des Jésuites, il condamne les Réductions du Paraguay et met fin à la querelle des rites en interdisant définitivement les rites chinois et malabars qu'il juge imprécis, par les lettres apostoliques Ex quo singulari (1742) et Omnium sollicitudinum (1744).
En outre, il renouvelle les réserves pontificales à l'égard de la franc-maçonnerie, condamnée en 1751 dans la bulle Providas romanorum.
Par ailleurs, il soutient la prédication de Léonard de Port-Maurice.
Le 22 février 1755, il béatifie l'enfant Anderl von Rinn, qu'on prétendait avoir été assassiné par des juifs, et en 1758 il innocente les juifs de Yanopol accusés d'un crime rituel, suivant ainsi le rapport que lui a présenté Lorenzo Ganganelli, conseiller du Saint-Office et futur pape Modèle:Souverain2.
Modèle:Souverain- fut aussi un des rares hommes de pouvoir à encourager les femmes de science. Encore cardinal Prospero Lambertini, il intervient en soutien à Laura Bassi pour sa soutenance de disputatio de philosophie en 1732. Elle devient en 1733 la seconde femme à être docteur en philosophie et enseigne la physique et les mathématiques à l'université de Bologne. En 1748, il apporte son soutien à Maria Gaetana Agnesi pour qui il fait créer une chaire de mathématiques à l'université de Bologne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Contre la croyance aux vampires
L'archevêque de Léopol ayant écrit sérieusement au pape sur l'existence des vampires reçoit de lui cette réponse :
Le mécénat
Il protège les sciences et l'industrie, ainsi que les lettres, qu'il cultive lui-même. Il s'attache à embellir Rome qui lui doit la façade de la basilique Sainte-Marie-Majeure et déclare le Colisée sanctuaire des martyrs (bien qu'il ne soit pas prouvé que les chrétiens aient été suppliciés en ce lieu), car il veut mettre un terme à son démantèlement. Il fait également reconstruire l'église Saint-Apollinaire.
Il a laissé un grand nombre d'ouvrages, publiés à Bassano en 1788, quinze volumes in-folio. Les principaux sont les traités de la Béatification, du Sacrifice de la Messe, des Synodes, ainsi que Sollicitudini nostrae (1745), Lettre rappelant la doctrine de l'Église catholique sur les représentations de Dieu dans l'art<ref>Voir François Boespflug, Dieu dans l'art. Sollicitudini Nostrae de Modèle:Souverain- (1745) et l'affaire Crescence de Kaufbeuren, Paris, éd. du Cerf, 1984</ref>.
Il meurt le 3 mai 1758 à l'âge de Modèle:Unité et Modèle:Souverain2 lui succède.
Œuvres
Cette liste des œuvres de Lambertini a été prise de : Tarcisio Bertone, Il governo della Chiesa nel pensiero di Modèle:Souverain-, éd. L.A.S., Rome, 1978, et de Lazzaro Maria De Bernardis, Le opere giuridiche di Prospero Lambertini, dans Modèle:Souverain- (Prospero Lambertini): Convegno internazionale di studi storici, Cento, 6-9 dicembre 1979, organisé par Marco Cecchelli :
- Raccolta di alcune notificazioni, editti e istruzioni, pubblicate per il buon governo della sua Diocesi dall’Em.mo e Rev.mo Sig. Cardinale Prospero Lambertini …, Bologne, 1733, 1735, 1740 ; Rome, 1742 ; Venise, 1749, 1760, 1762, 1771, 1790 ; Turin, 1852 ; traduction en latin sous le titre Institutiones ecclesiasticae, Rome, 1747 ; Ingolstadt, 1751 ; Bassano, 1760 ; Lovanio, 1762.
- De servorum Dei beatificatione et de beatorum canonizatione, 1734-1738.
- Thesaurus resolutionum S. Congregationis Concilii, 1740 (en seraient dérivées les Quaestiones canonicae et morales, 1767).
- Annotazioni sopra le feste di Nostro Signore e della Beatissima Vergine secondo l'ordine del calendario romano, 1740-1749 (à partir desquelles émergerait comme travail séparé le De sacrosancto Missae Sacrificio, 1745, également publié séparément dans la version originale italienne en 1772).
- Bullarium Modèle:Souverain-, 1746-1754.
- Opuscula miscellanea nunc primum edita atque in unum corpus collecta, Bassano, 1767.
- Casus conscientiae, 1747.
- De synodo dioecesana, Rome, 1748, complété et enrichi dans l'édition de 1755 ; 1767 ; Ferrare, 1753, 1756, 1760 ; Padoue, 1756 ; Parme, 1764 ; Venise, 1765, 1775, 1792 ; Rome, 1806 ; Magonza, 1842. On le trouve dans toutes les éditions des Opera omnia.
- Opera omnia, en trois éditions :
- S.S.D.N. Modèle:Souverain- opera in duodecim tomos distribuita, Rome, 1747-1751 ;
- Modèle:Souverain- Papae olim Prosperi Card. De Lambertinis opera omnia in quindecim tomos distribuita, Venise, 1767, 1788, 1892 ;
- Modèle:Souverain- Pont. Max opera omnia in Modèle:Nobr distribuita, Prati, 1830-1946.
- Dans ces collections, il faut ajouter les volumes suivants :
- S.S.D.N. Benedicti Modèle:Nobr … opera omnia in synopsim redacta, Rome, 1766 ;
- Modèle:Souverain- acta sive mondum pubblicata sive sparsim edita, nunc primum collecta cura Rafaelis de Martinis, Modèle:Nobr, Naples, 1894 ;
- Modèle:Souverain- Papae opera omnia inedita, quae primum publicavit Fr. Heiner, Fribourg, 1904 ;
- Caeremoniale Episcoporum Santissimi D.N. Benedicti Modèle:Nobr iussu editum et auctum, Rome, 1752.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Révolution copernicienne
- [[Liste des cardinaux créés par Benoît XIV|Liste des cardinaux créés par Modèle:Souverain-]]
Liens externes
- « Pope Modèle:Souverain- », dans Catholic Encyclopedia