Yves Congar

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Modèle:Infobox Prélat catholique

Georges Yves Marie Congar<ref group="Note">Archives des Ardennes, état civil de Sedan, 2E409 100 Modèle:P. / 536</ref>, nommé Marie-Joseph Congar en religion, né le Modèle:Date de naissance à Sedan et mort le Modèle:Date de décès à [[7e arrondissement de Paris|Paris Modèle:7e]]<ref>Relevé des fichiers de l'Insee</ref>, est un religieux dominicain considéré comme l'un des plus influents théologiens catholiques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il est connu en particulier pour ses travaux en ecclésiologie et en œcuménisme. Tout d'abord exposé aux soupçons puis aux sanctions de l’autorité ecclésiale et enfin condamné par le Saint Office par deux fois. Il est finalement réhabilité, nommé peritus au concile Modèle:Lnobr rom (1962-1965) et élevé au cardinalat par le pape Modèle:Souverain2 en 1994.

Biographie

Né le Modèle:Date- à Sedan (Ardennes)<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il y vit la Première Guerre mondiale, remplissant cinq cahiers de notes et de dessins qui offrent un aperçu unique de l'histoire de la guerre du point de vue d'un enfant (ce journal de guerre a été publié en 2001)<ref>Cf. Journal de la Guerre (1914-1918) Modèle:Lien archive.</ref>. Il entre au petit séminaire de Reims puis, en 1921, au séminaire des Carmes à l’Institut catholique de Paris, où il rencontre la philosophie thomiste grâce aux œuvres de Jacques Maritain et de Réginald Garrigou-Lagrange.

Œcuménisme et captivité

Après son service militaire en 1925, il entre au noviciat des dominicains de la province de France, à Amiens, puis effectue ses études de 1926 à 1931 au couvent du Saulchoir, à Kain-la-Tombe, en Belgique, où l'on met l'accent sur l'histoire de la théologie. Dès 1928, il ressent un appel à œuvrer pour l'unité de tous les chrétiens. Sa thèse de lectorat en théologie portera sur « L’Unité de l’Église ». Ordonné prêtre le Modèle:Date-, il commence à enseigner l’ecclésiologie au Saulchoir en 1932.

À partir de 1935, il est secrétaire de l'importante Revue des sciences philosophiques et théologiques, fréquente les Jeunes ouvriers chrétiens, puis lance, en 1937, la collection Unam Sanctam aux éditions du Cerf. Il y publie son premier grand ouvrage théologique, Chrétiens désunis. Principes d'un « œcuménisme » catholique, en Modèle:Date-. L'ouvrage fera date mais rendra Congar suspect aux yeux de Rome, où l'œcuménisme est Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et qui interdit alors toute participation au mouvement œcuménique<ref name="vezin" />.

Mobilisé en 1939 et fait prisonnier par les Allemands, Yves Congar est incarcéré en 1940 au Château de Colditz, l'OFLAG IV-C, où sont regroupées les « fortes têtes » de plusieurs nationalités<ref>Voir Léonce Petitcolin, Les fortes têtes, 1940-1944, La forteresse de Colditz., Éditions France-Empire, 1985.</ref>. Au début de 1943 les officiers français sont transférés de Colditz à l'Oflag X-C (Lübeck)<ref>Voir le sobre récit de cette captivité dans Y. Congar, Leur résistance, Liminaire, Modèle:P..</ref>. Dans ces camps Y. Congar donne de nombreuses conférences tant pour occuper les esprits que pour lutter contre l’idéologie nazie.

De retour de captivité, il reprend l’enseignement d’ecclésiologie au Saulchoir, cette fois-ci à Étiolles, près de Paris. Il publie de nombreux articles : des articles d'actualité dans la revue Témoignage chrétien ou des articles sur la place du laïcat au sein de l'Église. Congar pense en effet que le laïcat doit recevoir toute sa place dans cette Modèle:Citation, et il participe d'ailleurs comme expert au premier Congrès mondial pour l’apostolat des laïcs, en 1951.

Années sombres

Depuis son retour de captivité, en 1946, Congar sait qu'il est suspect aux yeux de la Curie romaine<ref>Modèle:Citation (Modèle:P.), cité par Hervé Legrand.</ref>. Il ira, en signe de protestation, jusqu'à uriner par deux fois (en 1946 et 1954) sur la porte du Saint Office<ref>Yves Congar (annoté par Étienne Fouilloux), Journal d'un théologien 1946-1956, pages 88 et 293, Paris, Cerf, 2001.</ref>, qui l'avait placé par deux fois à l'index.

En 1950, il publie son ouvrage Vraie et fausse réforme dans l’Église, un de ses maîtres-livres, qui, publié peu avant l’encyclique Humani Generis va rendre Congar davantage encore suspect aux yeux du Vatican, à une époque où le mot réforme semble tabou<ref name="vezin" />.

C'est l'époque où Modèle:Souverain2, faisant usage du privilège de l’infaillibilité pontificale, proclame le dogme de l’Assomption<ref group="Note">Le dogme de l'Assomption est proclamé le Modèle:Date-.</ref>, proclamation qui scandalise les protestants Modèle:Incise et gèlera durablement les relations œcuméniques naissantes déjà oblitéréesModèle:Quoi par la publication de l’Instruction Ecclesia catholica (Modèle:Date-)<ref>Le mouvement théologique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.</ref> Modèle:Citation la participation des catholiques aux activités du mouvement œcuménique<ref name="legrand" />. Cependant, Vraie et fausse réforme dans l’Église a certainement contribué à la possibilité même de la tenue de Modèle:Lnobr rom<ref name="legrand" /> et on rapporte notamment que le nonce apostolique en France, Angelo Roncalli (futur Modèle:Souverain-), conservait cet ouvrage soigneusement annoté dans sa bibliothèque<ref>Rapporté par Hervé Legrand, op. cit.</ref>. Le mécontentement croissant de Congar est alimenté par sa détestation profonde du Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, représenté par les instances de surveillance et de censure du Saint-Office. Il critique plusieurs prélats comme le père Tromp ou Modèle:Mgr, qu'il qualifie volontiers de Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il a un mépris particulier pour le mariologue Gabriele Maria Roschini, O.S.M., très influent sous Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et fondateur de la revue et de l'institut pontifical Marianum, ainsi que pour le père Carlo Balić, O.F.M., mariologue et spécialiste de Duns Scot, qu'il qualifie régulièrement de Modèle:Citation ou Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ; il dénonce aussi les agissements de La Sapinière, réseau de renseignement antimoderniste toujours actif en 1946 d'après ses observations<ref>Journal d'un théologien, Cerf ; Mon journal du concile (1946-1956), Cerf, 2002.</ref>, la Sapinière ayant été officiellement dissoute en 1921.

À partir de Modèle:Date, Congar doit présenter à la censure ses moindres textes et comptes rendus. En 1953, il publie un nouvel ouvrage d'importance dans son œuvre, les Jalons pour une théologie du laïcat, ouvrage qui passe la censure romaine et changera l’image que la théologie catholique présentait des laïcs<ref name="legrand" />.

Il sera associé par les autorités romaines à l'« affaire » des prêtres ouvriers, dans les rangs desquels il compte des amis, probablement pour avoir conclu dans l'un de ses articles qu'Modèle:Citation Il sera alors brutalement mis à l'écart par sa hiérarchie au même titre que son provincial dominicain et différents théologiens dont Marie-Dominique Chenu<ref name="vezin" />.

En Modèle:Date, il est envoyé sur sa proposition à l'École biblique de Jérusalem, avant d'être assigné en 1955 dans un couvent de Cambridge où les restrictions qu'on lui impose lui feront comparer cette réclusion à sa captivité. Fin 1956, il est assigné au couvent dominicain de Strasbourg où, sous la protection de l'évêque et exégète sulpicien Jean-Julien Weber, ne pouvant prendre part aux activités œcuméniques, il y Modèle:Citation<ref name="legrand" /> et, privé du droit d’enseignement à la faculté de théologie, mène une activité pastorale<ref name="vezin" />. Ce n'est qu'à partir de 1960 que son horizon se dégagera peu à peu.

Réhabilitation

Après cette condamnation au silence au cours du pontificat de Modèle:Souverain2, il est finalement nommé consulteur de la commission théologique préparatoire du Concile annoncé par Modèle:Souverain2, en 1960, en compagnie de Henri de Lubac, puis il participe aux travaux du concile Modèle:Lnobr rom (1962-1965) comme expert (peritus). Il y tient son journal, qui sera publié en 2002. À partir de 1963, enfin libéré de la suspicion qui pesait sur lui, Congar est publiquement reconnu et produit une somme considérable d'articles et de livres. Il voyage en Amérique latine en Modèle:Date- (Chili, Argentine, Brésil), rencontrant alors l'évêque de Talca, Modèle:Lien<ref name=OC68>Olivier Compagnon, « Le 68 des catholiques latino-américains dans une perspective transatlantique », Nuevo Mundo Mundos Nuevos, Materiales de seminarios, 2008, mis en ligne le 17 décembre 2008.</ref>.

Il a participé au renouveau de la théologie catholique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, lui qui se disait aussi grand admirateur de Luther dont il pensait ceci : Modèle:Citation<ref>Yves Congar (entretien avec Jean Puyo, Une vie pour la vérité, Modèle:P., Paris, Éditions du Centurion, 1975.</ref> Avec Marie-Dominique Chenu, Henri de Lubac, Jean Daniélou et d'autres, il réintroduit l'histoire dans la méthode théologique. Par ses publications, par la collection « Unam Sanctam », créée en 1937, il a fortement contribué à l'ecclésiologie contemporaine.

Son influence

Pour la première fois dans l'histoire de la théologie catholique, avec Chrétiens désunis. Principes d'un « œcuménisme » catholique (1937), il donne une valeur théologique positive à l'œcuménisme. Ce livre, d'une très grande importance, tenta, pour la première fois, de définir théologiquement l'œcuménisme. De manière novatrice, le père Congar n'envisagea plus la réunion des Églises comme un simple retour au bercail des chrétiens non catholiques, mais comme la possibilité d'un développement qualitatif de catholicité<ref>Cf. Présentation de la nouvelle version inédite de Chrétiens désunis.</ref> ». Depuis Modèle:Lnobr rom, on parle d'Églises et communautés ecclésiales. Il a ainsi écrit beaucoup sur l'œcuménisme et sur l'Église, y compris sur la crise intégriste<ref>Cf. son livre La Crise dans l'Église et [[Marcel Lefebvre|Modèle:Mgr]].</ref>.

Son influence fut déterminante pour la suite : A. Roncalli, futur Modèle:Souverain2, alors nonce à Paris, avait lu et annoté Vraie et fausse réforme dans l'Église (1950), Modèle:Souverain2 était familier de l'œuvre de Congar, le jeune Karol Wojtyła, futur Modèle:Souverain2, a également été influencé à partir de 1946.

Yves Congar montrait la même passion pour l'Église et le monde contemporain. Il a profondément marqué la théologie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. S'appuyant sur une connaissance approfondie de l'histoire et une fréquentation assidue des sources, scripturaires et patristiques notamment, il a contribué à préparer théologiquement les grands textes de Modèle:Nobr romains sur la révélation de Dieu dans l'histoire, l'Église communion, l'œcuménisme, la promotion du laïcat et les ministèresModèle:Quoi<ref>Cf. Présentation de son livre Écrits réformateurs.</ref>. En 1968, à la suite de la parution de l'encyclique Humanæ vitæ, il déclara : Modèle:CitationModèle:Refnec

Au début des Modèle:Lnobr, il est hospitalisé, atteint de longue date par une grave maladie neurologique qu'il a jusqu'alors surmontée mais qui l'empêche définitivement de travailler à partir de 1984. Il prend toutefois, en 1984, la défense nuancée de la théologie de la libération, écrivant à ce sujet au cardinal Ratzinger<ref name=OC68/>.

Il est créé cardinal, non électeur en cas de conclave, par le pape Modèle:Souverain2 lors du consistoire du Modèle:Date- avec le titre de cardinal-diacre de San Sebastiano al Palatino. Jean-Paul II déclare lui devoir beaucoup. Il meurt le Modèle:Date- à l'hôpital militaire des Invalides, à Paris.

Publications

Liste partielle d'ouvrages

Yves Congar est l'auteur de plus de cinquante ouvrages et de dizaines d'articles.

  • Chrétiens désunis - Principes d'un « œcuménisme » catholique, Paris, Cerf, 1937.
- Prix Bordin de l’Académie française en 1938.
  • Saint Thomas serviteur de la vérité, 1937.
  • Vraie et fausse réforme dans l'Église, Paris, Cerf, 1950 (Modèle:1reModèle:Éd.), 1968 (Modèle:2eModèle:Éd.).
  • Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
  • Esquisses du mystère de l'Église, Paris, Cerf, 1953.
  • Jalons pour une théologie du laïcat, Paris, Cerf, coll. Unam Sanctam no 23, 1953.
  • Le Mystère du temple, ou L'Économie de la Présence de Dieu à sa créature de la Genèse à l'Apocalypse, Paris, Cerf, 1958.
  • La Tradition et les traditions Étude historique (Modèle:Vol.), Étude théologique (Modèle:Vol.), Paris, Fayard, 1960-1963.
- Prix Broquette-Gonin (littérature) de l’Académie française en 1964.
  • Les Voies du Dieu vivant, Théologie et vie spirituelle, Paris, Cerf, coll. « Cogitatio fidei » Modèle:N°, 1962.
  • Modèle:Ouvrage
  • Chrétiens en dialogue. Contributions catholiques à l’œcuménisme, Paris, Cerf, 1964.
  • Jésus-Christ. Notre Médiateur, notre Seigneur, Paris, Cerf, 1965.
  • Situation et tâches présentes de la théologie, Paris, Cerf, coll. « Cogitatio fidei », 1967.
  • Cette Église que j'aime, Paris, Cerf, 1968.
  • Ministères et communion ecclésiale, Paris, Cerf, 1971.
  • Un peuple messianique. L'Église, sacrement du salut – Salut et libération, Paris, Cerf, coll. « Cogitatio fidei », 1975.
  • La Crise dans l'Église et Modèle:Mgr, Paris, Cerf, 1977.
  • Diversités et communion. Dossier historique et conclusion théologique, Paris, Cerf, coll. « Cogitatio fidei », 1982.
- Prix Montyon de l’Académie française.

Liste d'articles

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

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Références

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