Marie (mère de Jésus)

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Modèle:Confusion Modèle:Confusion Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint

Marie (en araméen ܡܪܝܡ, Maryam ; en hébreu Modèle:Langue<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Myriam ; en grec Modèle:Langue, María ou Μαριάμ, Mariám ; en arabe Modèle:Langue, Maryam) ou Marie de Nazareth est une femme juive de la province romaine de Judée et la mère de Jésus de Nazareth. Elle est une figure essentielle du christianisme, en particulier pour les orthodoxes et les catholiques, qui lui attribuent le titre de « Mère de Dieu » et la désignent par les dénominations « Sainte Marie », « Vierge Marie », « Sainte Vierge » et « Notre-Dame ».

Comme pour son fils Jésus, l'historicité de Marie est difficilement accessible. Une grande partie des traditions se trouve dans la littérature apocryphe, qui développe souvent des thèmes présents dans les textes canoniques du Nouveau Testament<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dans les Églises catholique et orthodoxe, Marie est l'objet d'une vénération supérieure à celle rendue aux saints et aux anges, ce qui est un point de divergence important avec le protestantisme. Cette dévotion mariale s'est manifestée depuis les origines par de nombreuses représentations de Marie dans l'iconographie chrétienne, la célébration de plusieurs fêtes mariales dans le calendrier liturgique, et la construction de sanctuaires et d’édifices qui lui sont dédiés.

La vie de Marie dans les sources anciennes

Sources relatives à Marie

Fichier:Madonna del parto piero della Francesca.jpg
Madonna del Parto, fresque de Piero della Francesca, vers 1459. La Vierge enceinte est un thème peu fréquent dans l'iconographie chrétienne.

Marie est citée plusieurs fois dans le Nouveau Testament. Dans les évangiles synoptiques et les Actes des Apôtres, elle est appelée « Marie », tandis que l'Évangile selon Jean la mentionne comme la « mère de Jésus » sans lui donner de nom<ref name="SilkeP">Modèle:Lien, « Maria, Mutter Jesu », lien permanent, 2011.</ref>.

À partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le personnage de Marie est développé par les auteurs de nombreux textes apocryphes, notamment le Protévangile de Jacques<ref name="SilkeP"/>. Au fil des siècles, la figure de Marie est devenue de plus en plus complexe et importante, aussi bien dans les dogmes chrétiens que dans la piété populaire, tout comme dans l'art et la littérature<ref name="SilkeP"/>.

Nouveau Testament

Épîtres

Les épîtres de Paul, écrites vers l'an 50, sont les textes les plus anciens du Nouveau Testament. Elles n'indiquent nulle part le nom de la mère de Jésus<ref name="SilkeP"/>. Une seule occurrence, dans l'épître aux Galates, mentionne simplement que Jésus est Modèle:Cita<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>, sans autre précision, et cette naissance ne présente apparemment rien de particulier<ref name="SilkeP"/>, elle est ici celle qui assure l'insertion du Sauveur dans la race humaine<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Dans le reste du corpus paulinien et les autres lettres du Nouveau Testament (les épîtres catholiques), Marie n'est pas évoquée<ref name="SilkeP"/>.

Marc

Dans l'Évangile selon Marc, rédigé vers l'an 70, Marie est nommée par référence à son fils : Modèle:Citation<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>.

Matthieu et Luc-Actes

Modèle:Détail Les Évangiles selon Matthieu et selon Luc, ainsi que les Actes des Apôtres, tous écrits une quinzaine d'années après celui de Marc, soit vers 80-85, sont beaucoup plus explicites au sujet de Marie.

Ces évangiles, qui sont les seuls à aborder les origines et l'enfance de Jésus, mentionnent Marie dès leur premier chapitre. Marie est présentée par Luc comme Modèle:Cita vivant à Nazareth, en Galilée, accordée en mariage à Joseph<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>. Matthieu introduit directement Marie comme l'épouse de Joseph et celle par qui Jésus a été engendré<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>.

Fichier:Madonna catacomb.jpg
La plus ancienne fresque représentant Marie, catacombe de Priscille, Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name= Lossky >Vladimir Lossky, The Meaning of Icons, 1982 Modèle:ISBN Modèle:P..</ref>.

Les deux évangélistes relatent les circonstances de la conception de Jésus. Ils indiquent que Marie a été accordée en mariage à Joseph, puis qu'elle a été enceinte par l'action de l'Esprit Saint, sans union avec un homme. Luc, qui n'en a pas été témoin, fait le récit de l'Annonciation par laquelle l'archange Gabriel annonce à Marie qu'elle va concevoir Jésus ; l'évangile selon Matthieu relate, lui, un songe par lequel Joseph est informé de la conception divine de Jésus, ce qui met fin à ses soupçons d'infidélité<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>,<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>.

La suite de l'évangile selon Luc fait le récit de la Visitation<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref> : Marie se rend auprès de sa cousine Élisabeth, enceinte de six mois, et exprime sa joie par le Magnificat. Elle reste auprès d'elle environ trois mois, puis rentre chez elle. Luc décrit ensuite les circonstances de la naissance de Jésus : Marie et Joseph doivent se rendre à Bethléem pour s'y faire recenser, et c'est là que Marie accouche de Jésus. Lors de la présentation de Jésus au Temple, Syméon prophétise que Marie éprouvera une grande douleur<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>.

L'évangile selon Matthieu, qui cite la naissance de Jésus à Bethléem sans plus de détails, mentionne la présence de Marie lors des épisodes de l'adoration des mages, de la fuite en Égypte, du retour en terre d'Israël et de l'installation à Nazareth<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>.

Plus tard se produit l'épisode de la disparition de Jésus à l'âge de douze ans, lors du pèlerinage annuel de ses parents au Temple de Jérusalem, relaté par Luc<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref> : alors que ses parents repartaient pour Nazareth en pensant que Jésus se trouvait avec eux, celui-ci était en fait resté dans le temple pour discuter avec des érudits de la Torah, à la grande inquiétude de Marie.

Marie est peu mentionnée dans la suite des deux évangiles, consacrée à la prédication de Jésus. Les Actes des Apôtres, qui relatent les temps de l'église après la résurrection de Jésus, indiquent que Marie est présente avec les disciples à la Pentecôte<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>.

Jean

Dans l'Évangile selon Jean, la présence de Marie est mentionnée dans deux scènes : les noces de Cana et la crucifixion. Elle n'est jamais mentionnée par son nom. Elle est simplement désignée par le titre de Modèle:Citation, et Jésus s'adresse à elle en l'appelant Modèle:Citation.

Dans le récit de la célébration des noces de Cana, elle tient un rôle essentiel puisque c'est elle qui signale à son fils qu'il n'y a plus de vin, le poussant à accomplir un de ses premiers miracles en changeant de l'eau en vin<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref>.

Dans la scène de la crucifixion à Jérusalem, Jean signale la présence de la mère de Jésus près de la croix et rapporte les paroles que celui-ci adresse à sa mère et au disciple qu'il aimait<ref group="b">Modèle:RInt Bible</ref> : Modèle:Citation bloc

Textes apocryphes

Modèle:Article connexe

Fichier:Education of the Virgin by Charles-Antoine Coypel, c 1735-37.jpg
L'éducation de La Vierge Marie, par Charles Antoine Coypel (1735-1737)

Marie est l'objet de nombreux développements dans les textes apocryphes à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. C'est de là que viennent la plupart des traditions qui la concernent.

Les apocryphes mentionnent notamment le nom de ses parents, Anne et Joachim, sa nativité, son adolescence, sa vie à Éphèse, sa Dormition et son Assomption. Bien que ces textes n'appartiennent pas au canon biblique, certaines fêtes liturgiques des calendriers catholique et orthodoxe se rapportent directement à ces traditions. Les églises sont pleines d'œuvres représentant des épisodes de la vie de Marie tirés des apocryphes, notamment du Protévangile de Jacques, de La Nativité de Marie et de La Dormition de Marie.

Si la plupart des apocryphes sont plus tardifs que le Nouveau Testament, certains d'entre eux, qui concernent Marie, semblent antérieurs aux récits de la naissance de Jésus dans les Évangiles selon Matthieu et selon Luc<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Enrico Norelli observe que l'étude de ces récits renseigne sur la place de Marie dans le christianisme ancien et permet de comprendre pourquoi les traditions sur Marie n'ont pas été intégrées dans les écrits canoniques, alors même que Marie continuait d'occuper une place importante dans les prédications et la tradition chrétiennes.

On a prêté à la Marie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle des pratiques qui correspondaient en réalité aux traditions monastiques en vigueur au Moyen Âge, dans une réécriture du Protévangile de Jacques (apocryphe du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), effectuée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et, connue sous le nom d'Évangile du Pseudo-Matthieu. Dans ce texte tardif, Marie « préside une véritable communauté monastique de jeunes filles, idée absurde pour le judaïsme, mais qui convenait parfaitement à l'esprit de l'époque mérovingienne »<ref>Enrico Norelli, Marie des apocryphes. Enquête sur la mère de Dieu dans le christianisme antique, Labor et Fides, 2009, Modèle:P..</ref>.

Dans un apocryphe du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'Ascension d'Isaïe, Marie n'a pas accouché de Jésus : elle « regarda soudain de ses yeux et vit un petit enfant, et elle fut effrayée »<ref> Enrico Norelli, Marie des apocryphes. Enquête sur la mère de Dieu dans le christianisme antique, Labor et Fides, 2009, Modèle:P.</ref>. Selon une homélie du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Marie n'est pas une femme : elle est l'archange Michel<ref>Enrico Norelli, Marie des apocryphes. Enquête sur la mère de Dieu dans le christianisme antique, Labor et Fides, 2009, Modèle:P..</ref>. Selon l'Épître des apôtres, un apocryphe du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Marie n'est pas enceinte par l'opération du Saint-Esprit, car l'archange Gabriel n'est autre que Jésus lui-même, qui entre alors en elle<ref>Enrico Norelli, Marie des apocryphes. Enquête sur la mère de Dieu dans le christianisme antique, Labor et Fides, 2009, Modèle:P..</ref>.

Une tradition syrienne jacobite datant au plus tôt du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle raconte que Marie fut emmenée près d'Éphèse par Jean l'Évangéliste après la Crucifixion pour fuir la persécution à Jérusalem. Marie est supposée y avoir terminé sa vie terrestre, dans la « maison de la Vierge Marie ». Cette tradition vise probablement à légitimer le siège épiscopal d'Éphèse<ref>Simon Claude Mimouni, Dormition et assomption de Marie. Histoire des traditions anciennes, Éditions Beauchesne, 1995, Modèle:P.</ref>.

Elle est ensuite ramenée miraculeusement à Jérusalem pour être enterrée dans le jardin de Gethsemani, ce qui a engendré la tradition du sépulcre de Marie : l'église bâtie à cet emplacement sous le règne de Constantin passe également pour être la maison de la Vierge, ce qui explique que cette tradition, concurrente de la « maison de la Vierge Marie » à Éphèse et de l'abbaye de la Dormition de Jérusalem, y fixe aussi la tombe de ses parents Anne et Joachim<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Toutefois, on ne sait pas où se trouvait ce jardin de Gethsemani. Plusieurs textes apocryphes indiquent que ce jardin se trouvait près du lieu où Jésus a été crucifié. Or il y a une distance importante entre le Golgotha et le lieu appelé Gethsemani depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et qui se trouve de l'autre côté de la vallée du Cedron.

De nombreux apocryphes affirment que le corps de Marie « n'est pas resté dans le tombeau » et se trouve « au ciel ». Mais les textes divergent quant à savoir si ce corps a été réuni à l'âme, et si oui, où et quand cela s'est produit »<ref>Enrico Norelli, Marie des apocryphes. Enquête sur la mère de Dieu dans le christianisme antique, Labor et Fides, 2009, Modèle:Page. Ces textes ont été étudiés aussi, notamment, par M. Van Esbroeck dans "Les textes littéraires sur l'Assomption avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle", in Les Actes apocryphes des apôtres. Christianisme et monde païen, Labor et Fides, 1981, Modèle:P., et par Stephen Shoemaker dans Ancient Traditions of the Virgin Mary's Dormition and Assumption, Oxford UP, 2002.</ref>.

Marie dans les Églises chrétiennes

Catholicisme et orthodoxie

Modèle:Article détaillé

Fichier:Antonello da Messina - Virgin Annunciate - Galleria Regionale della Sicilia, Palermo.jpg
La Vierge de l'Annonciation, par Antonello de Messine, palais Abatellis, Palerme.

La vénération de Marie

Les Églises catholique et orthodoxe accordent une place essentielle à Marie, qu'elles appellent « Marie de Nazareth »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref> Modèle:Ouvrage.</ref>, « Sainte Vierge », « Vierge Marie », « Notre-Dame » (plus souvent chez les catholiques) ou « Mère de Dieu ».

L'Église catholique voue un culte particulier à Marie, le culte d'hyperdulie, supérieur au culte rendu aux saints et aux anges. Cette vénération est différente de l'adoration, due à Dieu seul<ref name="CEC971">Modèle:Ouvrage.</ref>. Au quatrième siècle, Épiphane de Salamine écrivit contre ceux qui vénéraient Marie comme une déesse: "Bien que Marie soit pleine de grâce, sainte et digne de vénération, elle ne mérite pas pour autant l'adoration"<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les dogmes mariaux

Les deux premiers dogmes mariaux sont communs aux différentes confessions chrétiennes : Marie est déclarée Théotokos (« Mère de Dieu ») par le concile d'Éphèse (431) et sa virginité perpétuelle est officialisée par le deuxième concile de Constantinople (553)<ref name="SilkeP"/>.

À l'époque moderne, l'Église catholique ajoute les dogmes de l'Immaculée conception et de l'Assomption. En 1477, le pape Sixte IV invite à rendre grâce pour l'admirable conception de la Vierge immaculée<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En 1854, Pie IX proclame l'Immaculée Conception, un dogme affirmant que la Vierge Marie était libre du péché originel dès le moment de sa conception<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En 1169, le pape Alexandre III enseigne que le corps de Marie est demeuré incorruptible après sa mort<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le pape Pie XII proclame en 1950 le dogme de l'Assomption, qui affirme que la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="SilkeP"/>.

Les deux dogmes catholiques de l'Immaculée conception et de l'Assomption sont ignorés par le christianisme oriental et rejetés par la Réforme protestante<ref name="SilkeP" />. Pour l'Église orthodoxe, Marie, également très vénérée, a été enfantée dans le péché originel comme tout être humain, et, si elle est « immaculée », c'est par son adhésion à la volonté de Dieu, par sa pureté intérieure et par le fait qu'elle n'a jamais péché.

Le débat sur « Marie corédemptrice »

Dans la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un courant s'est formé au sein du catholicisme traditionaliste<ref name="Cruxmars2021">« Once again, Pope Francis says Mary is not the ‘co-redemptrix’ », Modèle:Lien, 24 mars 2021.</ref> pour demander un cinquième dogme, qui aurait déclaré Marie « corédemptrice » au côté de Jésus-Christ, l'unique rédempteur pour les chrétiens<ref>Michael O'Carroll, C.s.sp., Mediatress of All Graces, Newman Press, Westminster, MD, 1958, p. 167-170 et p. 189-193.</ref>.

Ce titre controversé s'inscrit dans une tradition populaire qui qualifie Marie de redemptrix à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : il s'agit là d'un transfert de titres initialement attribués à l’Église et au Saint-Esprit<ref name="Munstermann">Hendro Munstermann, « Marie corédemptrice ? ». Marie corédemptrice ? Débat sur un titre marial controversé, éditions du Cerf (coll. « Théologies »), 2006, 104 p. Présentation du livre et résumé du débat.</ref>. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des théologiens franciscains parlent de « Marie corédemprice » et se heurtent à l'opposition des Dominicains<ref name="Munstermann"/>,<ref>Ludwig Ott, Fundamentals of Catholic Dogma, Mercier Press Ltd., Cork, Ireland, 1955, p. 256.</ref>. Par la suite, le terme se fait rare dans les textes du magistère romain<ref name="Munstermann"/>.

Le concept ne réapparaît qu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, avec une mention par Léon XIII dans une encyclique de 1894 sur le rosaire<ref>Léon XIII, « Iucunda semper expectatione », archives du Vatican.</ref>, mais surtout avec plusieurs déclarations de Pie X, selon lequel Marie participe au pouvoir rédempteur du Christ<ref>Dans la lettre encyclique Ad Diem illum laetissimum du 2 février 1904, Pie X écrit : « Quand vint pour Jésus l’heure suprême, on vit la Vierge debout auprès de la croix, saisie sans doute par l’horreur du spectacle, heureuse pourtant de ce que son Fils s’immolait pour le salut du genre humain [...]. La conséquence de cette communauté de sentiments et de souffrances entre Marie et Jésus, c’est que Marie “mérita très légitimement de devenir la réparatrice de l’humanité déchue” (Eadmeri Mon., De Excellentia Virg. Mariæ, c. 9), et, partant, la dispensatrice de tous les trésors que Jésus nous a acquis par sa mort et par son sang […]. Du fait que Marie l’emporte sur tous en sainteté et en union avec Jésus-Christ et qu’elle a été associée par Jésus-Christ à l’œuvre de la Rédemption, elle nous mérite de congruo, comme disent les théologiens, ce que le Christ Jésus nous a mérité de condigno, et elle est le ministre suprême de la dispensation des grâces. »</ref>. L'expression « Marie corédemptrice » est utilisée par deux de ses successeurs. Pie XI s'exprime ainsi en 1935 : Modèle:Cita De même, Pie XII emploie une fois ce mot<ref>Modèle:Cita Pie XII, Émission à la radio aux pèlerins à Fatima, 13 mai 1946, Acta Apostolicae Sedis 38, 1946, Modèle:P..</ref>.

Le concile Vatican II aborde les questions mariologiques dans la constitution Lumen Gentium<ref name="SesbCor">Bernard Sesboüé, s.j., « Peut-on encore parler de Marie ? », in Christus, no 183, janvier 1999, Modèle:P. Texte en ligne.</ref>. Or Marie demeure parfois à cette époque l'objet de dévotions héritées des croyances du Moyen Âge<ref name="Munstermann"/>,<ref name="SesbCor"/>. Bernard Sesboüé précise que les pères conciliaires ont donc « exprimé un refus net de continuer dans cette voie, qui ne correspond ni à la nature ni à la visée des définitions dogmatiques »<ref name="SesbCor"/>. Le concile met fin au débat en rappelant que Jésus-Christ est l'unique rédempteur et que Marie ne saurait être « corédemptrice »<ref> Modèle:Citation, Modèle:Citation Cf. Lumen Gentium, VIII, 62.</ref>.

Toutefois, plusieurs années après le concile, le débat se poursuit sous forme de requêtes individuelles et de pétitions en ligne adressées au Vatican<ref name="Cruxmars2021"/>,<ref name="Munstermann"/>. Celui-ci, en 1996, réunit à cet effet une commission de quinze théologiens<ref name="SesbCor"/>. Cette commission décide à l'unanimité de confirmer la position de Vatican II<ref>Modèle:Cita</ref>,<ref name="SesbCor"/>. L'Académie pontificale mariale internationale reprend ensuite à son compte les termes de la commission<ref>Modèle:Cita</ref>,<ref name="SesbCor"/>. Le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, développe ce point en 2001 : Modèle:Cita Pour sa part, le pape François rappelle fermement que Marie ne saurait être considérée comme « corédemptrice » et ne s'est jamais présentée comme telle<ref>« Pape François : Marie ne s'est jamais présentée comme corédemptrice », La Croix, 13 décembre 2019.</ref>,<ref name="Cruxmars2021"/>.

La Dormition et l'Assomption

En 374, Épiphane de Salamine écrivit que l'on ne savait si Marie était morte ni si elle avait été ensevelie. Plus tard, Théotecnè de Livias (mort vers 600) et Modeste de Jérusalem (mort vers 630) ont cherché à étudier le mystère de l'élévation de Marie au ciel en le mettant en rapport avec les dogmes mariaux déjà reconnus. Ils inaugurèrent la formule sumpta quia immaculata (montée au ciel parce que immaculée).

Par ailleurs, Germain de Constantinople (mort en 733), André de Crète (mort en 740) et Jean Damascène (mort en 749) ont approfondi la foi en l'élévation corporelle au ciel de Marie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Pour les orthodoxes comme pour les catholiques, Marie est restée toute sa vie sans jamais pécher, de sa naissance à son « endormissement » dans la mort. Les orthodoxes parlent de Dormition et non de mort, tandis que les catholiques évoquent son Assomption.

L'Assomption est un dogme catholique selon lequel, au terme de sa vie terrestre, Marie a été « enlevée corps et âme » au ciel. Le Modèle:Date, ce point de foi, en réalité fort ancien dans la mémoire de l'Église, est finalement défini sous forme de dogme par la constitution apostolique Munificentissimus Deus du pape Pie XII, sous le sceau de l'infaillibilité pontificale. Les catholiques fêtent l'Assomption le 15 août.

Les orthodoxes emploient le terme de Dormition depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Ce dogme signifie que la Vierge, morte sans souffrir, est vivante dans un état de paix spirituelle. Ils critiquent le nom d'Assomption, qui entretient l'ambiguïté en laissant croire que la Vierge a été enlevée au Ciel de son vivant. La fête de la Dormition, le Modèle:Date, se présente comme une célébration de la vie éternelle : Modèle:Cita

Protestantisme

Luther et Calvin

Luther insiste sur l'humilité de Marie et son accueil de la grâce<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Calvin affirme qu'elle a besoin du pardon, et refuse, à la différence de Luther, de célébrer les fêtes mariales. Il n'accepte pas l'appellation « Mère de Dieu ».

L'adoption des dogmes de l'Immaculée Conception en 1854 et de l'Assomption en 1950 par l'Église catholique creuse un nouvel écart entre elle et les Églises orthodoxes et protestantes qui estiment que ces dogmes établis tardivement ne reflètent pas une réalité historique ou spirituelle mais constituent des excès du culte marial (Mariolâtrie).

Méthodisme

Les méthodistes n'ont pas d'écrits officiels ou d'enseignements sur Marie, sauf ce qui est mentionné dans l'Écriture et les enseignements œcuméniques. Ils considèrent essentiellement que le Christ a été conçu dans son sein par l'Esprit-Saint et qu'elle a donné naissance au Christ en étant vierge. John Wesley, le principal fondateur du mouvement méthodiste au sein de l'Église d'Angleterre, estime que Marie Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web. anciennement Présent sur wesley.nnu.edu Modèle:Lien archive mais aujourd'hui cette page est inexistante.</ref>. L’Église méthodiste considère que Marie était vierge avant, pendant et immédiatement après la naissance du Christ<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

De ceci, les Églises méthodistes unies rejettent les notions de Marie corédemptrice ou médiatrice. Ils rejettent également la vénération des saints, de Marie et des reliques : ils estiment que le respect et la louange sont réservés à Dieu seul. Cependant, ils approuvent l'étude de la vie de Marie et des biographies de saints, car celles-ci sont considérées comme des exemples pour les bons chrétiens<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Conception virginale et virginité perpétuelle

Modèle:Article détaillé

Fichier:La Anunciación por Francisco de Goya.jpg
L'Annonciation, par Francisco de Goya (vers 1785)

Modèle:Référence souhaitée.

La conception virginale est acceptée par tous les chrétiens puisqu'elle est affirmée dans le Credo du Symbole de Nicée depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group=N>Modèle:Citation. Verset extrait du Symbole de Nicée dit Nicée-Constantinople, de 381.</ref>.

Söll a récapitulé les points de vue suivants des Pères apostoliques et des premiers Pères de l’Église concernant Marie : Ignace d'Antioche (mort martyr au début du second siècle) a parlé dans sa lettre aux Éphésiens (7, 2) du mystère de la virginité de Marie qu'il place à côté de ceux de la conception et de la mort du Seigneur. Justin de Naplouse a défendu surtout la virginité de Marie avant l'enfantement, et introduisit pour la première fois un parallélisme entre Ève et Marie (Dialogue, 100, 5) permettant de préciser la contribution de Marie au caractère salvifique de l'incarnation. Irénée de Lyon (mort à la fin du second siècle) approfondit la comparaison entre Ève et Marie, définissant Marie comme « avocate d'Ève » (Contre les hérésies II, 22, 4). Tertullien (mort après 220) a défendu la virginité de Marie lors de la conception de Jésus (De monog, 82, De carne Christi, 24) tandis que Clément d'Alexandrie (mort avant 215) et Origène (mort en 254) soutinrent la virginité perpétuelle de Marie (avant la conception de Jésus, après son enfantement et jusqu'à la fin de la vie de Marie). Hippolyte de Rome (mort en 235) parla de la liberté de Marie face au péché<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Enfin Irénée de Lyon, (140-202) qui fut le disciple de Polycarpe lequel fut dans sa jeunesse un familier de Jean, enseigne que la Vierge Marie est devenue par son obéissance la Nouvelle Eve qui a permis de revenir sur la désobéissance d'Eve lors du péché originel (Contre les hérétiques 19, 1)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Se fondant notamment sur l'ouvrage de Raymond Edward Brown, The Birth of Messiah (1999), Enrico Norelli observe que les « énoncés sur la conception de Jésus par une vierge chez Matthieu et Luc » n'ont « qu'une fonction christologique, et non mariologique » : ils servent à étayer l'idée d'une identité divine de Jésus, qui ne serait pas né comme tout autre être humain, bien plus qu'ils ne procèdent d'une idéalisation de la figure de Marie. Ainsi, au moment où ont été rédigés les évangiles, l'intérêt porté à Marie était « orienté par la personne de Jésus »<ref>Enrico Norelli, Marie des Apocryphes, Labor et Fides, 2009, Modèle:P..</ref>.

Il n'en va pas de même pour la virginité perpétuelle de Marie, qui est acceptée par les théologies catholique et orthodoxe mais refusée par la majorité des théologies protestantes. Les premiers dirigeants protestants croyaient à la virginité perpétuelle de Marie, notamment Ulrich Zwingli<ref>Modèle:Ouvrage. Modèle:Citation</ref> et John Wesley, l'un des fondateurs du méthodisme<ref>Modèle:Ouvrage. Modèle:Citation</ref>.

Les évangiles mentionnent les « frères de Jésus » (Mt 12,46 ; Mc 3,31 ; Lc 8,19) qui ont eu des interprétations différentes. L'Église catholique, à la suite de Jérôme, conclut que les « frères de Jésus » étaient des cousins de Jésus (enfants de la sœur de la vierge Marie, que Jérôme identifie avec Marie, femme de Cleopas), tandis que l'Église orthodoxe orientale, à la suite d'Eusèbe et d'Épiphane, affirme qu'ils étaient les demi-frères de Jésus, issus d'un mariage de Joseph antérieur à celui avec Marie<ref name="ODCC:brethren">Modèle:Article.</ref>.

Marie en dehors du christianisme

Hypothèse de la naissance illégitime de Jésus

Selon Enrico Norelli, Modèle:Citation<ref>Enrico Norelli, Marie des Apocryphes. Enquête sur la mère de Jésus dans le christianisme antique, Labor et Fides, 2009, Modèle:P.. Pour cette version des faits contemporaine de Jésus, Norelli renvoie aux ouvrages de J. Schaberg, The Illegitimacy of Jesus, 2006, et de M. Smith, Jesus the Magician, 1978.</ref>. Modèle:Lien<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, une théologienne américaine, émet l'hypothèse que les évangélistes Modèle:Citation. Les détails biographiques concernant l'enfance de Marie, confiée aux prêtres dès l'âge de trois ans et vouée à une virginité perpétuelle, détails produits dans le Protévangile de Jacques et qui insistent sur la pureté de Marie, étaient destinés initialement à « réfuter des accusations d'illégitimité de Jésus avancées par des juifs non chrétiens » des {{#switch: II

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}}<ref>Enrico Norelli, Marie des Apocryphes, Labor et Fides, 2009, Modèle:P..</ref>.

Daniel Marguerat pense au contraire que les accusations de naissance illégitime sont une réponse polémique à l'affirmation chrétienne de la conception virginale<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Ces accusations se trouvent notamment dans le Discours véritable du philosophe Celse (rapporté par Origène) écrit à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Celse y affirme que « un juif » lui aurait déclaré Jésus était un enfant adultérin que Marie, pauvre fileuse, aurait eu d'un soldat romain du nom de Pantera<ref name="Mimouni_102">Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette conception s'inscrit dans un contexte polémique, Celse parlant de la doctrine chrétienne comme d'une "doctrine barbare et nuisible au genre humain."<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Jusqu'au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, ces rumeurs s'inscrivent dans un processus de séparation, non pas entre juifs et chrétiens, mais entre les pharisiens-tannaïtes et les chrétiens d'origine juive<ref name="Mimouni_102"/>. Il ne s'agit pas encore du conflit plus général qui éclate à partir des années 135-140 et voit cette fois s'opposer les deux religions<ref name="Mimouni_102"/>.

Marie dans l'islam

Modèle:Article détaillé

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Miniature persane de Marie et Jésus.

Maryam, Mariam ou Meryem (en arabe : مريم), est le nom de la mère de Îssâ (nom de Jésus dans le Coran). Elle est la fille d'Imran (Joachim), et est aussi appelée « sœur d'Aaron »<ref group="C">Modèle:Réf Coran</ref>.

La sourate 19 se nomme « Marie » ( مريم)<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref group="C">Modèle:Réf Coran</ref>.

Guillaume Dye souligne le fait que Marie, mentionnée 33 fois dans le Coran, l'est plus dans ce livre sacré que dans le Nouveau Testament<ref>Jésus et l'islam. Documentaire de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat diffusé sur Arte en 2015 ; Modèle:3e épisode.</ref>. Selon Claude Gilliot, « la place que Marie occupe dans les apocryphes chrétiens, c'est le terreau du Coran »<ref name="UX9CN1">Jésus et l'islam. Documentaire de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat diffusé sur Arte en 2015, Modèle:3e.</ref> ; le Protévangile de Jacques par exemple (apocryphe du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), fait de Marie un personnage central, et aurait inspiré en particulier le récit de l'Annonciation dans le Coran (sourate 19, versets, 17-21).

La mère de Jésus est considérée comme vierge dans le Coran, tournée vers Dieu dès sa naissance, jamais fiancée ou mariée (mais seulement protégée et guidée par Zakarie, « Zakaria » (en arabe : زكريا). Le Coran reprend une tradition proche de celle retenue par la « Grande église » sur la conception miraculeuse de Jésus (ou Îsâ) par l'action du souffle de Dieu (Rûh)<ref group="C">« Le Messie, Jésus, fils de Marie, est l'Apôtre de Dieu et son verbe qu'il jeta dans Marie : il est un esprit venant de Dieu. » Modèle:Réf Coran</ref>.

Le prophète Mahomet la décrit comme étant l'une des rares femmes ayant atteint le degré de « perfection », à travers sa dévotion intense à Dieu et sa patience lors de l’épreuve de l'enfantement miraculeux, que sa communauté accueillera par la suspicion et l'accusation. Le Coran la présente à l'opposé des femmes maudites de Loth et de Noé, comme l'une des deux femmes bien accueillies au paradis, elle et Assiya (l'épouse du pharaon rencontré par Moïse), dans la sourate « Les femmes »<ref group="C">« Les femmes » verset 171</ref> et dans la sourate dite de « la table servie »<ref group="C">« la table servie » versets 116 et 117.</ref>. Selon Michael Marx, le respect à l'égard de Marie renforce l'image positive de Jésus dans le Coran<ref name="UX9CN1" />.

Le culte marial

Modèle:Article détaillé

Culte de Marie dans les Églises catholique et orthodoxe

Fichier:Vladimirskaya.jpg
Vierge de Vladimir, icône du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, galerie Tretiakov, Moscou.

Il semble que Marie n'a fait l'objet d'aucune dévotion particulière dans les débuts du christianisme. Le culte marial se développe à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en Orient et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en Occident<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.

Étant donné son assomption, la vénération se porte non pas sur les traditionnelles reliques corporelles, mais sur des reliques de contact (vêtements funèbres, ceinture…)<ref name=":0" />.

De nombreuses églises et sanctuaires mariaux revendiquent la possession de ce type de reliques en se fondant sur des récits légendaires issus de traditions probablement originaires de Jérusalem<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, comme le vêtement de la Vierge conservé dans l'église Sainte-Marie-des-Blachernes<ref>Cette relique, rapportée de Palestine vers 472 par deux patrices, est déposée dans une châsse et placée dans cette église sur ordre de l'empereur Léon I. Cf. Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au cours des siècles, de nombreux miracles et « apparitions » ont été attribués à Marie dans l'Église catholique, qui n'en a toutefois reconnu que 18 à ce jour. Plusieurs sites d'apparitions mariales sont devenus des lieux de pèlerinages importants (Guadalupe, Médaille miraculeuse, Lourdes, La Salette, Fatima). Certains ont revendiqué des guérisons après avoir prié Marie. L'Église catholique indique que Modèle:Citation<ref name="CEC969">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les Églises protestantes

Sans vénération et dévotion comme les catholiques et les orthodoxes, l'Église anglicane reconnait tout de même la maternité divine, la virginité et la sainteté exemplaire de Marie<ref>Marie chez les anglicans, article du journal La Croix (16/03/2018)</ref>, et la position luthérienne affirme qu’un protestant peut exprimer avec joie dans sa foi la place que le Credo attribue à Marie. Il est à même de louer Dieu pour ce qu’il a donné à Marie d’être et de faire<ref>La Vierge Marie chez Luther et Calvin, article de L’Église catholique romaine à Genève</ref>.

Fichier:Lucas Cranach d. Ä. - Virgin and Child under an Apple Tree - WGA05665.jpg
La Vierge et l'Enfant Jésus sous le pommier, par Lucas Cranach l'Ancien (v. 1530), musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.

Cela étant, les théologiens protestants ont tendance à souligner le fait que le culte marial, et certains aspects de la théologie mariale qui le justifient, ne sont étayés par aucun texte biblique. Le pasteur de l'Église réformée Alain Houziaux rend compte de cette divergence dans ces termes : « Il est bien évident que le développement de la théologie mariale n'a pas son fondement dans l'Écriture sainte. Quel problème cela peut-il poser ? Aucun pour l'Église catholique. Pour celle-ci, la source de la vérité promulguée et révélée ne réside pas seulement dans l'Écriture mais aussi dans la Tradition et le Magistère »<ref name="M34">Alain Houziaux, "Le culte de la vierge Marie, pourquoi ?", http://protestantsdanslaville.org/documents-archive/M34.htm</ref>.

De plus, le protestantisme ne reconnaît pas Marie comme médiatrice, intermédiaire entre le Christ et les hommes ; le culte marial perd ainsi sa justification. Selon Alain Houziaux, dans le catholicisme, « c'est Marie qui a pris la place qui était primitivement dévolue au Christ. Au fond, c'est elle qui est devenue médiatrice, rédemptrice, avocate auprès du Juge suprême. [...] Certes, la théologie [catholique] officielle ne substitue jamais Marie au Christ qui reste unique Médiateur conformément à ce que dit 1 Timothée 2,5. [...] Mais la piété populaire, peut-être parce qu'elle n'a jamais compris et admis la théologie du sacrifice vicaire et rédempteur du Christ, voit en la Vierge Marie l'image du pardon, du salut et de la miséricorde et substitue souvent cette image à celle du Christ trop complexe et incompréhensible puisqu'il est à la fois crucifié et Juge, victime et Tout puissant, homme et Dieu »<ref name="M34" />.

Certains chrétiens évangéliques, considèrent Marie comme une simple servante du Seigneur qui ne peut donc pas posséder de pouvoir, guérir les gens ou révéler des choses nouvelles. Toujours selon ces théologiens évangéliques, les miracles attribués à Marie ne permettent pas de rapprocher quelqu'un du Dieu de la Bible et ne peuvent donc être considérés comme étant d'origine divine<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Critique et analyse du culte marial

Point de vue de Calvin

Jean Calvin, dans son Traité des reliques (1543), « énumère les nombreuses reliques dont les églises d’Europe se font les sanctuaires et dont l’amoncellement suffit à les dévaloriser, quand ce n’est pas le ridicule de certaines pièces. Calvin écrit par exemple à propos des « reliques de la Grotte du Lait »<ref>La « grotte du Lait », près de Bethléem, est gérée par la Custodie franciscaine de Terre sainte.</ref>, et donc du lait de Marie vénéré dans les églises, que Modèle:Citation<ref>Jean Calvin, Traité des reliques, texte présenté par Irena Backus, Genève : Labor et Fides ; Paris : diff. du Cerf, 2000, quatrième de couverture, http://www.laboretfides.com/?page_id=3&product_id=80001</ref>,<ref>Irena Backus, dans Jean Calvin, Traité des reliques, texte présenté par Irena Backus, Genève : Labor et fides ; Paris : diff. du Cerf, 2000, quatrième de couverture, http://www.laboretfides.com/?page_id=3&product_id=80001. Calvin consacre un chapitre aux "Reliques de la sainte Vierge Marie" : "De ses cheveux, il y en a à Rome, à Sainte-Marie sur Minerve, à Saint-Salvador en Espagne, à Macon, à Cluny, à Noërs, à Saint-Flour, à Saint-Jaquerie, et en autres plusieurs lieux. Du lait, il n'est à métier de nombrer les lieux où il y en a, et aussi ce ne serait jamais fait; car il n'y a si petite villette ni si méchant couvent, soit de moines, soit de nonnains, où l'on n'en montre"</ref>. En effet, d'innombrables couvents et villes exposent, dit Calvin, des fioles contenant du lait de Marie.

Fichier:Jesus Maria oratoriens.png
Iesus Maria, devise des Oratoriens, dans le Temple protestant de l'Oratoire du Louvre, Paris.

Conception de la femme

Le refus du culte marial a partie liée dans le protestantisme avec une réhabilitation de la sexualité et une conception de la femme différente de celle du catholicisme : en revalorisant Modèle:Citation<ref>Liliane Crété, Le Protestantisme et les femmes : aux origines de l'émancipation, Labor et Fides, 1999, Modèle:P..</ref>. Modèle:Citation<ref>Sarah Scholl, "Marie dans le protestantisme, ou l’apprivoisement d’une figure féminine", La Vie protestante, mai 2013, Modèle:N°, http://www.vpge.ch/marie-dans-le-protestantisme/</ref>.

Art consacré à Marie

Architecture

Fichier:Folio 137r - The Presentation of the Virgin.jpg
Présentation de la Vierge au Temple, enluminure de Jean Colombe folio 137r, Les Très Riches Heures du duc de Berry.

De très nombreuses cathédrales et églises sont dédiées à Marie. Par exemple, parmi les plus connues, à Rome, Sainte Marie Majeure, et en France, des cathédrales gothiques comme Notre-Dame de Strasbourg, Notre-Dame de Paris, Notre-Dame de Chartres, Notre-Dame d'Amiens ou Notre-Dame de Reims.

Peintures et fresques

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Sculptures

Musique

Chants grégoriens

Musique sacrée

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Annexes

Bibliographie

Ouvrages

Articles

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

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Sources bibliques

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Sources coraniques

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Références

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