François de Sales

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Voir famille Modèle:Infobox Prélat catholique

Saint François de Sales, né le Modèle:Date de naissance au château de Sales près de Thorens-Glières<ref>Bourg du duché de Savoie, et aujourd’hui commune du département de la Haute-Savoie).</ref> en Duché de Savoie et mort le Modèle:Date de décès à Lyon, est un prélat savoyard. Nommé évêque de Genève en 1602, il ne put jamais prendre possession de son siège devenu la « Rome des calvinistes », et resta en résidence à Annecy. Cofondateur de l'Ordre de la Visitation Sainte-Marie, il est canonisé en 1665 et proclamé docteur de l'Église en 1877. Il est liturgiquement commémoré le 24 janvier dans la forme ordinaire du rite romain et le 29 janvier dans la forme tridentine, secondairement le 28 décembre pour sa naissance au ciel (dies natalis).

Issu d’une famille noble du Duché de Savoie, il choisit le chemin de la foi catholique en consacrant sa vie à Dieu et renonce à tous ses titres de noblesse. Il devint l'un des théologiens les plus considérés de son temps. Ce grand prédicateur accéda au siège d’évêque de Genève et fonda, avec la baronne Jeanne de Chantal, l’ordre religieux de la Visitation. Il exerça une influence marquante au sein de l'Église catholique et fut très écouté également des détenteurs du pouvoir temporel, notamment les ducs [[Charles-Emmanuel Ier de Savoie|Charles-Emmanuel {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] et [[Victor-Amédée Ier de Savoie|Victor-Amédée {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Savoie]], la régente de Savoie Christine de France et les rois de France Henri IV et Louis XIII.

Homme d’écriture, il laissa une œuvre importante qui témoigne de sa vision de la vie. Son œuvre la plus célèbre, l’Introduction à la vie dévote, remporta un très grand succès dès sa parution, et est considérée aujourd'hui comme une œuvre majeure de la littérature chrétienne. Depuis 1923, l’Église catholique le considère comme le saint patron des journalistes et des écrivains en raison de son recours à l'imprimerie. Ses publications comptent parmi les tout premiers journaux catholiques au monde.

Biographie

Jeunesse

Enfance

Fichier:Franz von Sales 12 Jahre.jpg
François de Sales à 12 ans étudiant à Paris (Illustration de fantaisie, vers 1900).

François de Sales est né le Modèle:Date de naissance dans une famille de la noblesse savoyarde catholique, au château de Sales près de Thorens-Glières, à une vingtaine de kilomètres au nord d'Annecy, dans le duché de Savoie.

Son père, François, seigneur de Sales, de Boisy et de Novel, et sa mère, Françoise, fille unique de Melchior Urbain de Sionnaz, seigneur de la Thuile et de Vallières, appartenaient à de vieilles familles aristocratiques de Savoie. François de Sales père occupa la charge prestigieuse et lucrative de maître d'hôtel du prince Sébastien de Luxembourg-Martigues et servit comme officier dans l'armée du roi de France, [[François Ier de France|François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]. Le futur saint était l'aîné de six frères et sœurs et se devait de relever les titres de son père<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

À son baptême, le Modèle:Date, il reçoit le prénom de « François » en hommage à François d'Assise<ref group="B" name="p.15">Modèle:P..</ref>. Jusqu'en 1569, il est élevé comme tout enfant noble par une nourrice<ref group="A" name="p.11 à 14">Modèle:P..</ref>,<ref group="B" name="p.16">Modèle:P..</ref>, puis durant six ans, est éduqué par ses parents qui nourrissent de grandes ambitions à son égard<ref group="B" name="p.17">Modèle:P..</ref>. Très vite, il apprend le maniement des armes<ref group="B" name="p.18">Modèle:P..</ref>.

De 1573 à 1575, il est élève au collège ducal du Plain-Château, à La Roche-sur-Foron<ref group="B" name="p.19">Modèle:P..</ref>, puis, de 1575 à 1578, il étudie au Collège Chappuisien d'Annecy<ref group"Note">Le chanoine Eustache Chappuis, ancien conseiller du duc [[Charles II (duc de Savoie)|Modèle:Monarque-]] et ancien ambassadeur de l'empereur Charles Quint auprès du roi Modèle:Monarque, fonde le Collège Chappuisien à Annecy en 1549. Pour cet adepte de la Contre-Réforme, cette nouvelle école est destinée à concurrencer la Réforme protestante toute proche, à Genève, dont l'influence est grandissante en pays de Savoie, en forgeant des esprits capables de résister aux argumentations des pasteurs protestants.</ref>, où il côtoie l'aristocratie savoyarde et apprend le français en remplacement du patois local<ref group="B" name="p.21">Modèle:P..</ref>. À dix ans, comme d'autres enfants de son âge, il reçoit sa première communion, bientôt suivie de sa confirmation<ref group="A" name="p.17">Modèle:P..</ref>,<ref group="B" name="p.22">Modèle:P..</ref>. Gallois de Regard, un ami de la famille de Sales<ref>André Ravier, Présence de saint François de Sales à Annecy, J. Le Doaré, 1970, Modèle:P..</ref>, lui confère la tonsure, dans l'église Saint-Étienne de Clermont, le Modèle:Date-, il a 11 ans<ref name="SPE p.16">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

À onze ans, vers 1578, il demande déjà à devenir prêtre, mais son père, qui le destine à la magistrature<ref group="Note">La date de son départ à Paris (entre 1578 ou 1582) a été l'objet de conjectures ; toutefois, d'après André Ravier, tout porte à croire que la date de 1578 soit la plus réaliste.</ref>, l'envoie étudier le droit à Paris. Il poursuit alors ses études au collège de Clermont (collège jésuite, repris et remplacé aujourd'hui par le lycée Louis-le-Grand), sous la direction de son précepteur, Jean Déage, en compagnie de trois de ses cousins<ref group="B" name="p.24">Modèle:P..</ref>. Il étudie la rhétorique, mais aussi le latin, le grec, l’hébreu, la philosophie et la théologie, savoir qui lui permet ainsi d’Modèle:Citation<ref group="A" name="p.21">Modèle:P..</ref>,<ref group="B" name="p.29">Modèle:P..</ref>.

Il tire de ce séjour un grand attachement pour la France, nation souvent en conflit avec la Savoie, mais dont il se sent proche par la géographie, la manière de vivre et la langue<ref>André Ravier (1905-1999), Présence de saint François de Sales à Annecy (1970). {BnF Data.</ref>.

Études à Paris

Fichier:Château de Thorens cour intérieure.jpg
Château de Thorens, une des propriétés de la famille de Sales, voisine du Château de Sales.

À Paris, accompagné de son précepteur, le père Déage, et de trois de ses cousins<ref group="B" name="p.24"/>, François étudie les Modèle:Citation d'octobre 1584 à 1588<ref group="B" name="p.29"/>. Se vouant alors à la philosophie, aux mathématiques, à l'histoire et à la musique, ainsi qu'à la rhétorique et à la grammaire<ref group="B" name="p.29"/>, François montre également un fort intérêt pour la théologie des saints Augustin d'Hippone et Thomas d'Aquin<ref group="B" name="p.31">Modèle:P..</ref>, en se penchant particulièrement sur la grâce et la prédestination<ref group="B" name="p.32">Modèle:P..</ref>.

François est très marqué par la théologie sur la prédestination et la grâce, très discutée alors en raison du développement du protestantisme. Quelques décennies plus tôt, Calvin, s'appuyant sur les écrits d'Augustin d'Hippone et de Thomas d'Aquin, a cherché à justifier une théologie de la prédestination<ref group="B" name="p.32"/>. Cette approche déclenche une grande angoisse chez François de Sales, qui, pendant dix semaines — entre le mois de décembre 1586 et janvier 1587<ref group="B" name="p.32"/> —, s'imagine prédestiné à l'enfer<ref group="B" name="p.33">Modèle:P..</ref>. Affolé, il prie devant une statue de la Vierge Marie dans une église dominicaine, l'église Saint-Étienne-des-Grès, puis se sent libéré de ces peurs<ref group="Note">Cette angoisse a trouvé différentes explications par ses biographes, outre l'interprétation spirituelle, certains ont mis en cause le surmenage de François, d'autres ont mis en avant sa nature anxieuse, ou l'ambiance très passionnée du milieu étudiant où il baignait.</ref>,<ref group="B" name="p.35">Modèle:P..</ref>. Il fait alors vœu de chasteté et mène une vie de prière et de pénitence. Poursuivant ses études, il passe sa licence et sa maîtrise au printemps 1588<ref group="B" name="p.36">Modèle:P..</ref>.

Fichier:Franz von Sales Krise.jpg
François de Sales priant la Vierge Noire de Paris, qui le délivrera de ses angoisses (vitrail de la chapelle des sœurs de Saint-Thomas-de-Villeneuve, Neuilly-sur-Seine).

Études en Italie et retour en Savoie

En 1588, François va poursuivre ses études en Italie, accompagné du révérend Déage et de son frère Gallois<ref group="B" name="p.36"/>,<ref group="B" name="p.37">Modèle:P..</ref>.

Il arrive à l'automne 1588 à Padoue, qui abrite alors l'une des grandes universités d'Europe<ref group="B" name="p.36" />,<ref group="A" name="p.30">Modèle:P..</ref>.

Cherchant conseil et aide, il se met sous la direction spirituelle du père jésuite Antoine Possevin, qui lui fait faire les Exercices spirituels. Comme il confie un jour à un ami : Modèle:Citation<ref group="B" name="p.39">Modèle:P..</ref>. Concentrant son attention sur Saint Augustin, Saint Jérôme, Saint Jean Chrysostome et Saint Thomas d'Aquin<ref group="B" name="p.40">Modèle:P..</ref>, il se penche particulièrement sur la question de la liberté humaine, cherchant à donner une place Modèle:Citation<ref group="B" name="p.40"/> et va s'éloigner des doctrines de saint Augustin et saint Thomas d'Aquin sur la question de la prédestination qui l'avait si tourmenté<ref group="B" name="p.40"/>.

Refusant la vie mondaine, il continue à mener une existence très austère mais tombe gravement malade et, croyant mourir, demande même que l'on donne son corps à la science : Modèle:Citation<ref>Histoire du Bienheureux François de Sales, par son neveu Charles-Auguste de Sales (réédité en 1879, Vivès, 2 vol.), Chapitre Modèle:Rom-maj, Modèle:P..</ref>. Il guérit cependant et, après deux ans d’études à Padoue, reçoit son diplôme de doctorat des mains du célèbre Pancirola en 1592. Âgé de 25 ans, il voyage alors en Italie, à Lorette, Rome, Venise puis retourne en Savoie<ref group="A" name="p.34">Modèle:P..</ref>.

Quand il revient à La Thuile, en Savoie en 1592, son père lui offre la seigneurie de Villaroger<ref group="B" name="p.53">Modèle:P..</ref> et lui présente une fiancée<ref group="B" name="p.54">Modèle:P..</ref>. François de Sales, cependant, réaffirme sa volonté d'être prêtre<ref group="B" name="p.55">Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, au décès de François Empereur, prévôt du chapitre de Genève<ref group="B" name="p.55"/>, certains cherchent à faire nommer François comme chapelain à Rome<ref group="B" name="p.55"/>, mais son père lui demande de s'inscrire comme avocat au barreau de Chambéry, vœu auquel il répond le Modèle:Date-<ref group="B" name="p.55"/>,<ref>Histoire du Bienheureux François de Sales, par son neveu Charles-Auguste de Sales (réédité en 1879, Vivès, 2 vol.), Modèle:Chap., Modèle:P..</ref>.

François a cependant une autre ambition : celle de devenir homme d'Église<ref group="B" name="p.58">Modèle:P..</ref>. Claude de Granier, évêque de Genève (au nouveau siège d'Annecy à la suite de l'introduction de la Réforme à Genève), obtient pour François la position de prévôt du chapitre de Genève à Annecy<ref group="B" name="p.57">Modèle:P..</ref>. François de Sales revêt la soutane le Modèle:Date- et le jour suivant, devient Chanoine d'Annecy ; le 13 mai, il renonce à son droit d'aînesse, ainsi qu'à son titre de seigneur de Villaroger<ref group="B" name="p.59">Modèle:P..</ref>. Il se retire alors au château de Sales jusqu'au Modèle:Date-, en lutte contre ses doutes et tentations<ref group="B" name="p.60">Modèle:P..</ref>. Il reçoit le diaconat le 11 juin 1593<ref group="B" name="p.62">Modèle:P..</ref> et commence ses visites de malades et de prisonniers<ref group="B" name="p.62"/>. Le Modèle:Date, il devient prêtre et prévôt de Genève<ref group="B" name="p.63">Modèle:P..</ref>.

Vie sacerdotale de François

Début de la vie sacerdotale

À partir de la Réforme protestante et de l'émergence du calvinisme à Genève, le siège de l'évêché de Genève est déplacé à Annecy<ref group="B" name="p.63"/>. C'est là que le nouveau prévôt définit la méthode qu'il compte utiliser face à ceux que beaucoup nomment alors des hérétiques : François appelle à la reconquête de Genève. Dans un discours resté célèbre, il annonce son programme : « C'est par la Charité qu'il faut ébranler les murs de Genève, par la Charité qu'il faut l'envahir, par la Charité qu'il faut la recouvrer (...). Je ne vous propose ni le fer, ni cette poudre dont l'odeur et la saveur rappellent la fournaise infernale (...). Nous devons vivre selon la règle chrétienne, de telle sorte que nous soyons chanoines, c'est-à-dire réguliers, et enfants de Dieu non seulement de nom, mais encore d'effet. »<ref group="B" name="p.64">Modèle:P..</ref>. Il refuse les dons et confesse beaucoup, ayant été nommé Modèle:Citation du diocèse<ref group="B" name="p.65">Modèle:P..</ref>.

La Réforme s'étant répandue en Savoie à la faveur d'une période de domination bernoise (1535-1564), le Chablais avait conservé la nouvelle religion. Après avoir retrouvé son pouvoir sur cette région, le duc Emmanuel-Philibert de Savoie s'était montré fort tolérant<ref>D'après l'Encyclopædia Britannica.</ref>. Son fils Modèle:Monarque, gendre du roi d'Espagne, veut y restaurer la religion catholique, « par la douceur si l'on peut, par la violence s'il le faut ». Aussi, Charles-Emmanuel demande-t-il à l'évêque Claude de Granier d’envoyer des missionnaires en 1594 et François de Sales se porte volontaire<ref group="B" name="p.71">Modèle:P..</ref>.

Missions dans le Chablais

François part, seul, armé seulement de la Bible et Modèle:Citation de Robert Bellarmin<ref group="B" name="p.73">Modèle:P..</ref>. Il quitte Annecy le Modèle:Date- et, pour raisons de sécurité, s'installe à la forteresse d'Allinges<ref group="B" name="p.74">Modèle:P..</ref>,<ref group="A" name="p.54">Modèle:P..</ref>,<ref>l'Encyclopedia Catholica.</ref>.

D'Allinges il se rend à Thonon, ville réformée, où il prêche dans la seule église restée catholique<ref group="B" name="p.76">Modèle:P..</ref>. L'hiver 1594-1595 s'avère difficile : outre la rigueur du climat, une ordonnance publique interdit aux protestants de se rendre aux prêches de François de Sales, et ce dernier est en outre calomnié<ref group="B" name="p.77">Modèle:P..</ref>. On aurait même cherché à l'assassiner, mais le religieux refuse toute escorte militaire, ne voulant rien devoir au pouvoir des armes<ref group="B" name="p.78">Modèle:P..</ref>,<ref>La vie du vénérable serviteur de Dieu, François de Sales, par Messire Henry de Maupas de Tour, 1869, Modèle:P..</ref>.

Il fait imprimer ses sermons sur des feuilles volantes, qu'il placarde en ville<ref group="B" name="p.80">Modèle:P..</ref>. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'Église catholique romaine fera de lui le saint patron des journalistes et des écrivains<ref group="B" name="p.80"/>. Une partie de ses sermons seront publiés également sous le titre : Modèle:Citation<ref group="B" name="p.80"/>. François décide alors de s'installer à Thonon, principale ville du Chablais<ref>Rue de Vallon à Thonon-les-Bains.</ref>,<ref group="B" name="p.81">Modèle:P..</ref>,<ref group="B" name="p.82">Modèle:P..</ref>, mais n'obtient que peu de conversions spectaculaires, hormis celle de l'avocat Pierre Poncet, le 11 avril 1595. Il écrit à son souverain [[Charles-Emmanuel Ier de Savoie|Charles-Emmanuel {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Savoie]] qu'au bout d'un an « on a commencé de prêcher ici, avec fort peu de fruit ». À Pâques 1595, il part pour Annecy, afin de participer à un synode organisé par l'évêque<ref group="B" name="p.82"/>. Rentré à Thonon en dépit de certaines difficultés financières, il reprend les discussions théologiques et les visites de malades<ref group="B" name="p.86">Modèle:P..</ref>.

Les années 1596 et 1597 marquent un tournant dans le Chablais, avec l'instauration de débats contradictoires<ref group="A" name="p.69 à p.77">Modèle:P..</ref>,<ref group="B" name="p.88">Modèle:P..</ref>, tout particulièrement après la conversion d'Antoine de Saint-Michel, seigneur d'Avully<ref group="B" name="p.89">Modèle:P..</ref>. Accompagné d'Antoine de Saint-Michel<ref>Antoine de Saint-Michel d'Avully.</ref>, François de Sales se rend à Genève pour y débattre avec Antoine de La Faye<ref group="B" name="p.89"/>,<ref>Histoire du Bienheureux François de Sales, par son nepveu Charles-Auguste de Sales (réédité en 1879, Vivès, 2 vol.), Modèle:Vol., Modèle:P..</ref>.

Conversion du Chablais

Fichier:Karl Emmanuel I Savoyen MATEO.jpg
Modèle:Monarque-, duc de Savoie.

François de Sales se rend à Turin auprès du duc de Savoie, Charles Emmanuel, pour lui demander son appui afin de pouvoir célébrer des messes en public<ref group="B" name="p.91">Modèle:P..</ref>. Il en reçoit l'autorisation en janvier 1597 et rétablit par conséquent la messe à Thonon. Il peut également récupérer des objets liturgiques mis en sécurité par l'ordre de Saint-Maurice qui, avec l'accord du pape, les avait saisis pour éviter un pillage lors de la guerre qui entraîna la domination bernoise<ref group="A" name="p.84 à p.90">Modèle:P..</ref>.

Avec le soutien du pape Modèle:Monarque, le jeune prêtre rencontre secrètement son rival à Genève le successeur de Calvin, Théodore de Bèze - qui a près de 80 ans - et discute pacifiquement de questions de théologie, notamment de l'importance des œuvres dans la vie chrétienne<ref group="B" name="p.93">Modèle:P..</ref>. Il est désormais appuyé dans sa mission par quatre prêtres, qu'il fait bénéficier de son expérience : Modèle:Citation<ref group="B" name="p.99">Modèle:P..</ref>.

Une grande partie des habitants du Chablais revient au catholicisme entre 1597 et 1598. L'évêque Claude de Granier nomme François coadjuteur (1598)<ref group="B" name="p.100">Modèle:P..</ref>, charge qu'il accepte<ref group="B" name="p.101">Modèle:P..</ref>. L'évêque veut en effet faire de lui son successeur, et envoie une demande en ce sens au pape le Modèle:Date-<ref group="B" name="p.100"/>.

François, reparti pour Thonon pour y organiser une grande célébration liturgique, reçoit alors la visite du cardinal-légat de Médicis (futur pape Modèle:Monarque). Le duc de Savoie Modèle:Monarque organise une réception somptueuse dans l’église Saint-Augustin de Thonon<ref group="B" name="p.104">Modèle:P..</ref> et ces événements festifs auraient été marqués par la conversion de Modèle:Nombre en onze jours<ref>la Liste serait consultable aux archives du Vatican.</ref>,<ref group="B" name="p.104"/>.

Par la suite, le duc de Savoie décide d'appliquer un principe politique et juridique alors généralisé : Cujus regio, ejus religio<ref group="B" name="p.104"/>. Il restaure donc le catholicisme dans le Chablais, s'il le faut par la coercition : confiscation et destruction des publications protestantes, expulsion des ministres calvinistes et interdiction aux réformés d’exercer toute charge publique<ref>Histoire du Bienheureux François de Sales, par son neveu Charles-Auguste de Sales (réédité en 1879, Vivès, 2 vol.), Modèle:Vol., Modèle:P..</ref>. Le duc fait venir des Jésuites et des moines. Leurs arguments sont renforcés par la présence de troupes composées de vétérans des guerres indiennes au Mexique logés chez les habitants réfractaires, Charles-Emmanuel de Savoie imposant à ces derniers de choisir entre la conversion et l'exil<ref group="A" name="p.101">Modèle:P..</ref>. François de Sales ne s'oppose pas à la brutalité de ces méthodes, sa formation de juriste l'incitant assurément au respect de l'autorité<ref group="B" name="p.106">Modèle:P..</ref>. Mais il cherche à adoucir le sort des opposants en distribuant des sauf-conduits, et il visite une vingtaine d'exilés du Chablais afin de poursuivre le dialogue avec eux<ref group="B" name="p.106"/>.

Anecdote

Par effet de contraste avec les méthodes drastiques par lesquelles le duc de Savoie et les moines prêcheurs capucins entendent convertir les populations du Chablais, l'abbé de Sales réussit à convaincre ses compatriotes par son calme, sa douceur et son éloquente force de persuasion. À l'occasion des disputes qu'il engage avec les pasteurs protestants à Thonon, il fait preuve d'esprit de finesse. Lors d'un débat, tous s'accordent sur l'un des versets de l'évangile : Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre (Matthieu 5:39). À la sortie du débat, François se fait apostropher : Modèle:M., si on vous donne un soufflet sur la joue droite, quelle est votre réaction ?. Il répond avec humour : Je sais bien ce que je devrais faire, mais je ne sais pas ce que je ferais !<ref>D'après Modèle:Ouvrage.</ref>.

François coadjuteur

Fichier:Franz von Sales Bischofspruefung.jpg
François de Sales recevant les félicitations du pape Modèle:Monarque à la suite de son examen.

Le 12 novembre 1598, l'évêque Claude de Granier envoie François de Sales auprès du pape afin de lui présenter sa candidature au poste de coadjuteur<ref group="B" name="p.111">Modèle:P..</ref>. Le pape Modèle:Monarque, assisté de trois théologiens, « l'examine » avant de le confirmer comme coadjuteur de l'évêque de Genève le Modèle:Date-<ref group="B" name="p.112">Modèle:P..</ref>, le nommant en outre évêque de Modèle:Lien<ref group="B" name="p.113">Modèle:P..</ref>. Au retour de Rome, François passe à Turin pour récupérer les objets liturgiques détenus par l'ordre de Saint-Maurice et les faire restituer aux paroisses du Chablais<ref group="B" name="p.114">Modèle:P..</ref>. Durant les deux années suivantes, François de Sales réorganise le diocèse de Genève (administration, économie, lutte avec l’Ordre de saint Maurice). Il cherche à installer dans le Chablais les Jésuites, ainsi que la nouvelle congrégation de l'Oratoire, qu'il a appris à connaître à Rome<ref group="B" name="p.115">Modèle:P..</ref>. Il cherche aussi à développer la culture et l'instruction : Modèle:Citation. Ce nouveau centre de formation nommé Modèle:Citation se réalise avec difficulté, en raison de faibles moyens financiers, malgré l'appui du pape Modèle:Monarque-<ref group="B" name="p.115"/>.

En 1600, le duc Modèle:Monarque entre en conflit avec le roi de France Modèle:Monarque et cette période de guerre se termine par le Traité de Lyon, une partie du territoire régional étant alors pris par les protestants. Henri IV se rend à Annecy (ville alliée du roi de France et siège de l'évêché du Chablais)<ref group="A" name="p.107">Modèle:P..</ref> et rencontre l'évêque Claude de Granier ainsi que François de Sales à qui il promet de protéger tout ce qu'il a fait dans cette région<ref>Histoire du Bienheureux François de Sales, par son neveu Charles-Auguste de Sales (réédité en 1879, Vivès, 2 vol.), Modèle:Vol., Modèle:P..</ref>.

François de Sales a alors pour accompagnateur spirituel un jésuite lorrain, l'abbé Jean Fourrier, ancien recteur de l'Université de Pont-à-Mousson et nommé depuis peu recteur du collège de Chambéry (Tout comme la Savoie, la Lorraine est alors un pays indépendant). Ce Lorrain, cousin du célèbre Pierre Fourier, préparera son dirigé à sa vocation épiscopale et l'encouragera à faire publier l’Introduction à la vie dévote <ref>Saint Pierre Fourier en son temps, Études réunies par René Tavenaux, Presses Universitaires de Nancy, 1992, Modèle:P..Modèle:ISBN</ref>.

En 1602, Claude de Granier envoie François de Sales en mission diplomatique à Paris auprès du roi Henri IV pour demander que les biens confisqués lors de la guerre de Savoie soient rendus au clergé. François accroît alors sa réputation par les sermons qu'il prononce devant la cour notamment le 27 avril en la Cathédrale Notre-Dame de Paris, lorsqu'il est chargé de prononcer l'oraison funèbre de Philippe-Emmanuel de Lorraine, frère de la défunte reine de France Louise de Vaudémont et héros de la guerre contre les Turcs.

Le roi de France lui demande même de devenir évêque de Paris, ce qu'il refuse. Passant neuf mois à Paris, il rencontre la mystique Barbe Acarie (future bienheureuse Marie de l'incarnation), et l'aide dans la mission qu'elle s'est donnée d'introduire en France l'Ordre du Carmel. À son retour en Savoie, il apprend la mort de l'évêque de Genève, Claude de Granier<ref group="A" name="p.114 à p.130">Modèle:P..</ref>.

Évêque

Fichier:CoA Francis de Sales.svg
Blason de François de Sales - Sa devise complète est Nunquam excidet.

Le 8 décembre 1602, François de Sales est ordonné évêque de Genève à Thorens par Vespasien Gribaldi, archevêque émérite de Vienne, et métropolitain de Genève (les coconsécrateurs : Thomas Pobel, évêque de Saint-Pol-les-trois-châteaux et Jacques Maistret évêque in partibus de Modèle:Lien). Il accède au siège épiscopal de Genève en exil à Annecy, Genève étant protestante. Nouvel évêque, il décide d'instituer le catéchisme afin de diffuser, de faire connaître et comprendre la foi catholique aux croyants de son diocèse. Ses fidèles l’appellent « l'aimable Christ de Genève »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En mars 1604, on demande à François de Sales de faire les sermons du carême à Dijon, ce qu’il accepte. Il y rencontre deux de ses plus grandes disciples, Jacqueline Coste, ancienne servante de Genève, mais aussi la baronne Jeanne de Chantal. En voyant cette dernière, il croit reconnaître la personne qui, lui étant apparue lors d’une vision, devait fonder un nouvel ordre religieux<ref>Sainte Jeanne-Françoise de Chantal. Mémoire sur sa vie et ses vertus, par Mère F.-M de Chaugy (Plon 1893), Modèle:P..</ref>,<ref>La vie du bienheureux Mre François de Sales, par le R. P. Dom Jean de Saint-François, Modèle:P..</ref>,<ref>Histoire du Bienheureux François de Sales, par son nepveu Charles Auguste de Sales (réédité en 1879), Modèle:P..</ref>. À ce moment il commence une correspondance avec plusieurs personnes où il pousse à la prière (vie dévote), mais aussi à la charité. Cette correspondance est à l'origine de son ouvrage Introduction à la vie dévote.

Quelque temps plus tard, il devint le directeur spirituel de Jeanne de Chantal, lui ordonnant : Modèle:Citation<ref>Sainte Jeanne-Françoise de Chantal. Mémoire sur sa vie et ses vertus, par Mère F.-M de Chaugy (Plon 1893), Modèle:P..</ref>. François de Sales est aussi un écrivain remarquable, et est l'un des premiers à utiliser le français contemporain dans ses écrits afin de se rapprocher de ses lecteurs. En 1607 avec le juriste Antoine Favre, président du Sénat de Savoie, il fonde l’Académie florimontane qui regroupe ses membres parmi l’élite intellectuelle et artistique de la région. Cette fondation, pour laquelle il choisit l'emblème de l'oranger et de ses fruits, et la devise "fleurs et fruits"<ref>Modèle:Lien web.</ref>, à pour objet d'éduquer et d'instruire, et inspire peut-être, 28 ans plus tard, la création de l'Académie française par Richelieu<ref group="A" name="p.175 à p.180">Modèle:P..</ref>.

En 1609, François de Sales reçut l'ordre de rétablir l’ordre de Saint-Benoît dans l’abbaye de Talloires, ce qu’il fit. Il se lia d’amitié avec Jean-Pierre Camus, l’évêque de Belley qu'il ordonna évêque le 30 août 1609 (les coconsécrateurs furent Jean Lefebvre, évêque in partibus de Modèle:Lien et Robert Berthelot évêque in partibus de Damas), et qui plus tard écrira l'une de ses premières biographies, Esprit du Bienheureux François de Sales.

Quelque temps plus tard, le pape Modèle:Monarque l’envoya en mission diplomatique en Franche-Comté, possession espagnole, afin de régler le litige sur la propriété des sources de Salins qui opposait le clergé à la Maison de Habsbourg<ref group="A" name="p.215 à p.223">Modèle:P..</ref>. Il demande à Anne de Xainctonge d'établir sa congrégation dans son diocèse mais celle-ci décédera avant de pouvoir répondre aux vœux du prélat.

Introduction à la vie dévote

Modèle:Article détaillé

C'est au cours de l'année 1608 qu'il écrivit son œuvre la plus connue, l’Introduction à la vie dévote<ref>L’ouvrage Introduction à la vie dévote est publié la première fois à Lyon, chez Pierre Rigaud, en décembre 1608.</ref>. Initialement, François de Sales écrit à sa cousine Madame de Charmoisy, qui veut apprendre la dévotion et connaître une vie de prière. Durant deux ans, François de Sales, dans ses lettres, lui prodigue des conseils spirituels qu'elle fait lire également autour d'elle, jusqu'à ce qu'un jésuite lui demande de les publier. L'auteur accepte de les publier après quelques retouches sous le titre d'Introduction à la vie dévote. Le langage et le style utilisé pour cet ouvrage est très simple pour l'époque, sans citations latines ni grecques. Offrant des conseils de piété aux hommes et aux femmes, il s'adresse à un public beaucoup plus large que les traités spirituels de l'époque.

L'ouvrage se divise en cinq parties, la première enseigne comment passer du désir de Dieu à sa concrétisation ; la deuxième partie cherche à rechercher la perfection ; la troisième est consacrée à la pratique des vertus ; la quatrième indique les obstacles à la prière ; et la dernière considère la façon de renouveler la ferveur du fidèle.

Ce livre connaît très vite un énorme succès ; il est réimprimé plus de quarante fois du vivant de François de Sales. Le roi Modèle:Monarque lui-même le lit et sa femme offre au roi d'Angleterre un exemplaire orné de diamants<ref group="A" name="p.200 à p.210">Modèle:P..</ref>.

Fondation de l'Ordre de la Visitation

Modèle:Article détaillé

Fichier:Franz von Sales Heimsuchung.jpg
1610 : François Sales remet le Traité sur l'amour de Dieu aux sœurs de l'Ordre de la Visitation (Jeanne de Chantal, Jaqueline Favre, et Jeanne-Charlotte de Bréchard).

Les premiers projets relatifs à l'Ordre de la Visitation apparaissent vers les années 1608. François de Sales entretient alors une correspondance avec la baronne Jeanne de Chantal, jeune veuve qu'il a rencontrée en 1604 à Dijon. François de Sales, qui ne veut entrer en matière avant que l'éducation des enfants de celle-ci ne soit achevée, attend donc le dimanche 6 juin 1610 pour fonder à Annecy l’Ordre de la Visitation, les premières soeurs sont Jaqueline Favre et Jeanne-Charlotte de Bréchard, qu'il place sous la direction de Jeanne de Chantal. Elles sont initialement établies dans une modeste «maison de la Galerie».

La cave de cet immeuble, conservée, a été aménagée en oratoire et de nombreux pèlerins viennent aujourd'hui encore visiter le berceau de l’ordre. François de Sales choisit, pour les moniales, le nom de « filles de la Visitation » Modèle:Citation. Il leur dédie l'une de ses maximes les plus connues : Modèle:Citation<ref>Lettre de François de Sales à Jeanne de Chantal, Œuvre de saint François de Sales, édition complète (imp. Niérat 1892-1919, Modèle:Vol., Modèle:P..</ref>. À son apogée, l'Ordre de la Visitation possède 87 monastères dans toute l'Europe.

François de Sales connaît plusieurs périodes difficiles. Notamment entre 1610 et 1613, lorsque le duc de Savoie refuse qu'il quitte la Savoie pour répondre à l'invitation d'évêques français. En effet, le duc, en conflit avec le roi de France, craint que le religieux ne conspire contre lui. Ce dernier doit à plusieurs reprises faire preuve de sa fidélité et de son innocence.

On cherche également à salir sa réputation, notamment lorsqu'un faussaire imite son écriture et écrit un billet doux, faisant naître, auprès du duc de Nemours, des soupçons sur l'exemplarité de la vie de François de Sales<ref group="A" name="p.263 à p.271">Modèle:P..</ref>. Il ne tarde cependant pas à être innocenté et commence même à bénéficier d'une certaine réputation de sainteté. De nombreux malades viennent le voir dans l'espoir d'une guérison<ref>Saint François de Sales et ses amitiés, par Maurice Henry-Coüannier, Monastère de la visitation (édité en 1921, rééd. 1979), Modèle:P..</ref>.

Traité de l'amour de Dieu

Modèle:Article détaillé

En 1615, François de Sales entreprend d'écrire un second traité consacré à la prière. Après l’Introduction à la vie dévote, il rédige le Traité de l'amour de Dieu, l'un de ses principaux ouvrages. Différent de l'Introduction à la vie dévote par son style, ce livre est en partie destiné aux sœurs de la Visitation et traite de la vie spirituelle, François affirmant : Modèle:Citation.

Il entreprend un peu plus tard de réformer l'abbaye d'Abondance, remplaçant les chanoines par les Feuillants.

En 1619, il accompagne à Paris le duc de Savoie [[Charles-Emmanuel Ier de Savoie|Charles-Emmanuel {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] qui marie son fils, [[Victor-Amédée Ier de Savoie|Victor-Amédée {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Savoie]], avec Christine de France, fille du roi Henri IV de France. C'est la première fois, depuis dix ans, que François de Sales peut à nouveau prêcher à Paris. Sa réputation grandit, il multiplie les conférences et conseils spirituels dans la capitale française et devient pour un temps le père spirituel d'Angélique Arnauld, abbesse de Port-Royal des Champs. Il rencontre également le futur saint Vincent de Paul, qui dit de lui que Modèle:Citation<ref>Saint François de Sales et sa famille, Modèle:Mgr Piccard, Modèle:P..</ref>.

Le cardinal de Retz lui propose même de devenir son coadjuteur, pour ainsi lui succéder plus tard. De Paris, François demande l'édification d'un sanctuaire à La Bénite Fontaine, reconnaissant ainsi ce lieu sacré qui devient la petite Lourdes savoyarde. Il revient en 1620 à Annecy, où son frère est nommé évêque coadjuteur<ref>Saint François de Sales peint par les Dames de la Visitation, ses contemporaines, Delorme, Lyon, 1840.</ref>. Par ses nombreuses visites à l'abbaye Sainte-Catherine de Vovray, près d'Annecy, François de Sales contribue à la réforme de l'ordre des Bernardins.

Fichier:François de Sales et Jeanne de Chantal.jpg
François de Sales et Jeanne de Chantal réunis sur une médaille du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Un peu plus tard, le pape lui demande de présider à Pignerol le chapitre de l'ordre des Feuillants. Puis il est invité à Turin par la duchesse de Mantoue, Marguerite de Savoie (1589-1655), fille de [[Charles-Emmanuel Ier de Savoie|Charles-Emmanuel {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]. Cependant, sa santé se fait de plus en plus fragile. Lorsque le duc de Savoie lui demande à nouveau de l'accompagner pour une mission diplomatique à Paris, il rédige son testament et fait ses adieux aux religieux d'Annecy. En route, il visite les différents ordres de la Visitation et, à Lyon, il revoit pour la dernière fois Jeanne de Chantal, le 12 décembre 1622.

Il meurt en odeur de sainteté le 28 décembre 1622 dans la maison du jardinier du couvent de la Visitation de Bellecour à Lyon. Contre le souhait des Lyonnais, son corps est transporté à Annecy, mais son cœur est resté à cette maison, où il est exposé dans son reliquaire d'or le jour de sa fête<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

François de Sales, proche de Vincent de Paul, disait n'avoir qu'un seul regret : ne pas avoir pu rencontrer le curé lorrain Pierre Fourier. Les trois fondateurs d'ordres féminins seront canonisés.

Héritage

Spiritualité

L'esprit de François de Sales et l'esprit salésien

Fichier:François de Sales.jpg
François de Sales en sa gloire, Anonyme, 1677.

Maurice d'Agaune est le saint patron de la Savoie, Bernard de Menthon celui des Alpes. François de Sales, quant à lui, est le patron du diocèse d'Annecy, ainsi que des journalistes et des écrivains. Son enseignement porte sur la piété dans la vie quotidienne. Par la rénovation spirituelle qu'il provoque à l'époque des guerres de religion et par la richesse de sa personnalité, François de Sales est l'une des figures majeures de la renaissance catholique au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Dans le cadre du grand courant mystique de l'époque, nul mieux que lui n'a su concilier l'humanisme et la pensée chrétienne. François de Sales se montre attentif au perfectionnement du clergé autant qu'à l'enseignement des laïcs de toutes conditions, proposant de nouvelles formes de piété ouvertes à tous. À cet égard, il annonce Pascal et les moralistes du Grand Siècle. Cette ouverture à l'éducation le pousse à appeler au collège Chapuisien d'Annecy le père Modèle:Lien, qui enseigne les théories nouvelles de Copernic et Galilée, que Rome ne tarde pas à en condamner l'enseignement en tant que certitude.

François de Sales se démarque tout particulièrement de ses contemporains par son attitude non violente à l'égard du protestantisme. Voici ce qu'il disait au chapitre de la cathédrale :

Modèle:Citation bloc

Les armes théologiques de François de Sales ne furent ni les foudres de l'excommunication, ni la conversion par la force, mais la persuasion de l'amour. C'est d'ailleurs l'une de ses devises : Modèle:Citation. C’est d'ailleurs « la théorie de l’amour qui est au centre de toute l’oeuvre de saint François de SalesModèle:Sfn ». Il incarna de façon exemplaire, au cours d'une existence souvent harassante, les plus hautes vertus évangéliques, au point d'être appelé le Docteur de l'amour.

Prince-évêque de Genève résidant à Annecy et membre d'une famille aristocratique, il fut reçu et apprécié par les grands personnages de son temps, tels les rois Henri IV et Louis XIII, le pape Clément VIII, Richelieu, saint Vincent de Paul, la mère Angélique Arnaud, Pierre de Bérulle, Lesdiguières, entre autres.

François de Sales est l'un des premiers grands auteurs spirituels de langue française. Cette figure marquante de la Réforme catholique, dans la lignée de Charles Borromée qu'il prit pour modèle, a su allier d'une façon originale l'action et la contemplation. Ses célèbres traités spirituels, destinés au grand public, proposaient de mettre en œuvre l'esprit de vie et de liberté qui, selon l'auteur, inspire la vie dévote.

L'influence qu'il exerça de son vivant se prolongea encore après sa mort sur de nombreux auteurs spirituels, catholiques et protestants. Il serait l'auteur catholique le plus publié dans le monde, après la BibleModèle:Refnec. À tous ces titres, François de Sales demeure l'une des hautes figures du catholicisme européen de la période moderne. L'esprit salésien continue d'animer aujourd'hui encore de nombreuses institutions religieuses, comme les Salésiens de Don Bosco, les Salésiennes missionnaires de Marie Immaculée, les Filles de saint François de Sales, les Fils de saint François de Sales, ou les prêtres de saint François de Sales, etc.

Reconnaissance de l'Église catholique

Fichier:Basilique visitation annecy.JPG
La basilique de la Visitation d'Annecy, où se trouvent les reliques de saint François de Sales.

Dès 1626, le procès en béatification de François de Sales est ouvert par le Saint-Siège. Jeanne de Chantal et l'Ordre de la Visitation se montrent particulièrement actifs.

En 1661, il est déclaré bienheureux. En 1665, il est canonisé et déclaré saint. Sa fête, d'abord fixé au 29 janvier, est ensuite déplacée au 24<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 1854, Jean Bosco choisit pour saint patron François de Sales pour l'ordre religieux qu'il fonde à Turin et dont la vocation est d'éduquer les enfants sans ressources. Ses membres s'appellent les Salésiens.

En 1877, François de Sales est élevé à la dignité de Docteur de l'Église à deux reprises par le pape Modèle:Monarque : par décret du cardinal-préfet de la Sacrée Congrégation des Rites le 19 juillet, puis par le bref « Dives in misericordia Deus » du pape Pie IX le 16 novembre<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 1923, le pape Modèle:Monarque adresse une encyclique aux évêques pour commémorer le troisième centenaire de sa mort : Rerum Omnium Perturbationem, le faisant saint patron des journalistes<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le pape Modèle:Monarque, dont le père était journaliste, affirme, à l'occasion du Modèle:300e de la publication de sa lettre Sabaudiae Gemma : Modèle:Citation bloc

Dévotion

Fichier:Chasuble de Saint-François-de-Sales.JPG
Chasuble de Saint-François de Sales au palais de justice de Chambéry.

Très vite ses reliques sont transférées à Annecy, et l'on signale des guérisons miraculeuses<ref group="A" name="p.350 à p.381">Modèle:P..</ref>. Quant au cœur reliquaire, il serait à l'Église paroissiale de Massangis<ref> Modèle:Lien web.</ref>.

Ses reliques sont transférées le Modèle:Date- dans la basilique de la Visitation à Annecy, où elles sont aujourd'hui conservées près de celle de Jeanne de Chantal, avec laquelle il entretint une profonde amitié spirituelle, à l'image de ses prédécesseurs François et Claire d'Assise ainsi que Jourdain de Saxe et Diane d'Andalo en Italie, Thérèse d'Avila et Jean de La Croix en Espagne, ou encore ses contemporains Pierre Fourier et Alix Le Clerc en Lorraine, Vincent de Paul et Louise de Marillac en France.

De 1911 au 14 juin 1912, les reliques de François de Sales et de Jeanne de Chantal reposent dans le chœur des religieuses puis trouvent d’abord place dans la crypte de l'église future suffisamment préparée. Enfin, à partir de 1949, elles sont conservées à l’intérieur de la basilique dans deux sarcophages de bronze doré de style art déco, exposés à la vénération des fidèles jusqu’en 1968<ref>Modèle:Pdf [1].pdf Ferveur et continuité historiques. La translation des reliques de François de Sales et Jeanne de Chantal en 1911, publication des Archives départementales de la Haute Savoie.</ref>.

Une chasuble de Saint-François-de-Sales, brodée par les religieuses de la Visitation<ref>Modèle:Lien web.</ref> est également exposée dans les salons du premier étage du palais de justice de Chambéry.

Plusieurs églises et paroisses lui sont dédiées : la cathédrale Saint-François-de-Sales de Chambéry et la paroisse Saint-François-de-Sales des Hauts-de-Chambéry, en Savoie, la basilique Saint-François-de-Sales de Thonon-les-Bains en Haute-Savoie, l'église et paroisse Saint-François-de-Sales dans le [[17e arrondissement de Paris|Modèle:17e de Paris]], ainsi qu'une église et paroisse à Genève, une église à Annecy, une autre à Lyon, une église et paroisse à Nice, des églises à Grenoble, Nantes, Bandol, Nîmes, Auriac, Bozel en Savoie, une paroisse à Caen, une église et paroisse à Gatineau au Québec, l'église Saint-François-de-Sales de Buffalo aux États-Unis, des églises à Rouyn-Noranda, à Saint-François-de-Sales, à L'Île-d'Orléans à Odanak et à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud au Québec, une église au Tampon sur l'île de La Réunion, une église et paroisse à Thio en Nouvelle-Calédonie.

Autres hommages

Plusieurs de ces lieux de culte ont donné leur nom à des municipalités, notamment la commune française Saint-François-de-Sales en Savoie ainsi que les municipalités canadiennes Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, Saint-François-de-l'Île-d'Orléans et Saint-François-de-Sales au Québec.

Dans le domaine de l'enseignement, le collège et lycée Saint-François-de-Sales à Évreux porte son nom, l’externat Saint-François-de-Sales à Chambéry ainsi qu'un collège et lycée à Troyes, et à Alençon.

Le saint patron des journalistes et des écrivains

Modèle:Article détaillé Dans le cadre de ses fonctions ecclésiastiques, François de Sales entreprend d'écrire des lettres personnelles aux gens qu'il ne peut atteindre. Il innove également en faisant appel à l'imprimerie pour éditer périodiquement des textes qui sont ensuite placardés en public et distribués dans les habitations. Ces périodiques sont considérés aujourd'hui comme les premiers journaux catholiques au monde<ref>Informations issues du site internet salesien.com.</ref>.

Dans la sacristie de l'église Notre-Dame des Malades, située dans le vieux Vichy, il est indiqué au pied de sa statue, qui fait face à celle du curé d'Ars, qu'il est certes le patron des écrivains et des journalistes, mais également des sourds. En effet, il s'est occupé pendant 17 ans, jusqu'à sa mort, d'un sourd, Martin, qu'il a lui-même enseigné et catéchisé.

En 1935, le clocher de Sainte-Marie d’en-Haut à Grenoble, qui menace de s'effondrer, est démonté. Il comportait une imposante statue de la Vierge et supportait, sur ses flancs, les sculptures des saints protecteurs de Grenoble : Saint Bruno, Saint Hugues, Saint Ferjus et Saint François de Sales. Trois de ces quatre sculptures ont disparu, seule celle de François de Sales a été retrouvée en 2007 rue Thiers, dans le jardin de la clinique des Bains<ref>Musée dauphinois : nouvelles acquisitions.</ref>.

Écrits

Voici une liste non exhaustive des œuvres écrites de François de Sales : Modèle:Colonnes

Commentaires

Fichier:Salesas-escut.gif
L’ordre de la Visitation de Sainte-Marie.

Évêque de Genève, exilé à Annecy, François de Sales est le fondateur, avec Jeanne-Françoise de Chantal, de l'Ordre de la Visitation. Auteur de nombreux écrits, il est le patron des journalistes<ref>La prière du journaliste.</ref>.

Commentaires sur le Notre Père :

Père, source de toute sainteté

Modèle:Citation bloc

Commentaire selon saint Luc (Lc 21, 12-19) :

Achever ce qui est commencé

Modèle:Citation bloc

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Principales sources utilisées

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

Autres sources

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages
  • Modèle:Ouvrage.
  • Patrick de Gmeline, François de Sales, le gentilhomme de Dieu, Omnibus, 2018 Modèle:ISBN.
  • Michel Tournade, Saint François de Sales. Aventurier et diplomate, Salvator, 2017 Modèle:ISBN.
  • David Laurent, François de Sales et Jeanne de Chantal. Correspondance, Desclée de Brouwer, 2016 Modèle:ISBN.
  • Josette Curtil, Images de Saint François de Sales ; Mémoire et patrimoine de Savoie, Presses Universitaires de Rennes, 2014.
  • Académie salésienne, Saint François de Sales, portraits croisés, 2010.
  • Gilles Jeanguenin, Saint François de Sales, son combat contre le démon, Éditions de l'Emmanuel, 2009.
  • Hélène Michon, Saint François de Sales, une nouvelle mystique, collection « Patrimoines », Cerf, 2010.
  • Gilles Jeanguenin, Guérir les blessures de l'âme avec saint François de Sales, Éditions de l'Emmanuel, 2010.
  • Gilles Jeanguenin, Foi, Espérance, charité, Les vertus théologales selon saint François, Éditions de l'Emmanuel, 2011.
  • Gilles Jeanguenin, Les Vertus dépoussiérées par Saint François de Sales, Éditions de l'Emmanuel, 2012.
  • Gilles Jeanguenin, Humour et sainteté chez François de Sales, Éditions Salvator, 2013.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Antonio Fappani, Opera San Francesco di Sales, Enciclopedia bresciana, 2007.
  • Bernard Sésé, Petite vie de François de Sales, Desclée de Brouwer, 2005 Modèle:ISBN.
  • Claude Morel, Prier 15 jours avec François de Sales, Nouvelle Cité, 2003 Modèle:ISBN.
  • Hyacinthe Vulliez, Saint François de Sales, l'amour au cœur, Éd. Le Vieil Annecy, 2002.
  • Joseph Tissot, L'art d'utiliser ses fautes : d'après saint François de Sales, Le Laurier, 2002 Modèle:ISBN.
  • Angelier François, Saint François de Sales ou monsieur des abeilles, Pygmalion, 1997 Modèle:ISBN.
  • André Ravier, Un sage et un saint, François de Sales, Nouvelle Cité, 1995 Modèle:ISBN.
  • André Ravier, Prier à Annecy avec François de Sales, Desclée de Brouwer, 1993 Modèle:ISBN.
  • Hélène Bordes, Jacques Hennequin, L'unidivers salésien: Saint François de Sales hier et aujourd'hui, Honoré Champion, 1993 Modèle:ISBN.
  • André Dodin, François de Sales, Vincent de Paul, les deux amis, Œil, 1990 Modèle:ISBN.
  • Geneviève Pochat, François de Sales et la pauvreté, Sos, 1988 Modèle:ISBN.
  • Maurice Henry-Coüannier, Saint François de Sales et ses amitiés, Ed. Monastère de la Visitation de Paris, 1921, rééd. 1979.
  • André Ravier & Roger Devos, Saint François de Sales - Œuvres, Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1969.
  • Étienne-Jean Lajeunie, Saint François de Sales : l'homme, la pensée, l'action, Ed. Guy Victor, 2 tomes, 1966.
  • Étienne-Jean Lajeunie, Saint François de Sales et l’esprit salésien, Paris, Seuil, 1962, collection Maîtres spirituels.
  • Modèle:Mgr Francis Trochu, Saint François de Sales, Ed. Emmanuel Vitte, 2 tomes, 1942.
  • Julien Monseigneur, Saint François de Sales, Flammarion, 1934 Modèle:ASIN.
  • Henry Bordeaux, Le mariage d'amour selon saint François de Sales, Flammarion, 1933 Modèle:ASIN.
  • Julien Monseigneur, Saint françois de Sales, Flammarion, 1933 Modèle:ASIN.
  • Henry Bordeaux, Saint François de Sales introduction à la vie devote, Cite des Livres, 1930 Modèle:ASIN.
  • Vincent Francis, Saint François de Sales, directeur d'âmes, Beauchesne, 1923 Modèle:ASIN.
Articles en ligne
Émissions de télévision
  • « La Foi prise au mot - François de Sales, Jeanne de Chantal », Régis Burnet reçoit Marie-Claire Bussat-Enevoldsen et Hélène Michon, KTO-TV, 2010 (visionner en ligne).

Articles connexes

Modèle:Colonnes

Liens externes

Modèle:Autres projets Modèle:Liens

Modèle:Succession/Début Modèle:Succession/Ligne Modèle:Succession/Fin

Modèle:Palette Modèle:Portail Modèle:Bon article