Blaise Pascal
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Blaise Pascal, né le Modèle:Date de naissance- à Clermont (devenue Clermont-Ferrand) en Auvergne et mort le Modèle:Date de décès- à Paris, est un polymathe : mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français.
Enfant précoce, il est éduqué par son père. Les premiers travaux de Pascal concernent les sciences naturelles et appliquées. Il contribue de manière importante à l’étude des fluides et clarifie les concepts de pression et de vide en étendant le travail de Torricelli. Il est l'auteur de textes importants sur la méthode scientifique.
Mathématicien de premier ordre, il crée deux nouveaux champs de recherche majeurs :
- À Modèle:Nobr, il publie un traité de géométrie projective ;
- À Modèle:Nobr, il invente la première machine à calculer, la développe, puis présente à ses contemporains sa pascaline achevée.
- À Modèle:Nobr, il développe une méthode de résolution du « problème des partis » qui, donnant naissance au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au calcul des probabilités, influencera fortement les théories économiques modernes et les sciences sociales.
Après une bouleversante expérience mystique, le Modèle:Date-, il se consacre essentiellement à la réflexion philosophique et religieuse, sans toutefois renoncer aux travaux scientifiques. Il écrit pendant cette période Les Provinciales, et les Pensées, publiées seulement après sa mort qui survient deux mois après son Modèle:39e, après une longue maladie.
Sa pensée marque le point de conjonction entre le pessimisme de saint Augustin et le scepticisme de Montaigne, et présente une conception théologique de l’homme et de sa destinée, souvent jugée tragique ; la réflexion politique de Pascal, indissociable d’une interrogation métaphysique sur le tout de l’homme, révèle de nos jours son actualité. Le Modèle:Date-, dans un entretien au quotidien italien La Repubblica, le pape François annonce que Blaise Pascal, chrétien plein d’ardeur pour la défense de l’Évangile, vivant dans la prière et la charité au service des pauvres, Modèle:Citation et qu'il envisage de lancer la procédure officielle.
Biographie
Jeunesse
Né à Clairmont (actuel Clermont-Ferrand<ref>Modèle:Harvsp.</ref>), en Auvergne, Blaise Pascal est issu d'une famille bourgeoise proche de la noblesse de robe, auvergnate depuis plusieurs générations. Il est baptisé en l'église Saint-Pierre<ref group="alpha">L'église Saint-Pierre de Clermont-Ferrand est démolie en 1797-1798.</ref> le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il perd sa mère, Antoinette Begon, le Modèle:Date-, alors qu’il n'a que trois ans<ref name="Kanters">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Sa maison natale a été détruite en 1908. Il en reste une photographie.</ref>.
Son père, Étienne Pascal (1588-1651<ref name="Kanters"/>), très intéressé par les mathématiques, les sciencesModèle:Note et les langues anciennes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, occupe l’office parlementaire de conseiller du roi<ref>Modèle:Lien web.</ref> en l'élection de Basse-Auvergne : il est chargé de connaître les contentieux fiscaux entre l’administration royale et les sujets ; en 1624, il achète la charge plus importante de second président à la cour des aides de Montferrand, c’est-à-dire le tribunal qui juge en appel les contentieux fiscauxModèle:Sfn. Devenu veuf, il décide d'éduquer seul ses enfants. Blaise Pascal a deux sœurs, Jacqueline, née en 1625, et Gilberte, née en 1620, mariée en 1642 à Florin Périer, conseiller à la cour des aides de Clairmont, qui lui survivra<ref name="Mesnard">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le blason familial est d'azur à l'agneau pascal d'argent, la banderole chargée d'une croix de gueules<ref>Armorial de Rietstap, 1861, p. 792.</ref>,<ref>J.-B. Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, tome V, 1851, p. 41.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 1631, Étienne Pascal quitte sa maison de Clermont et part avec ses enfants à Paris, alors que Blaise n'a encore que huit ans. Il décide d’éduquer lui-même son fils, qui montre des dispositions mentales et intellectuelles extraordinaires. En effet très tôt, Blaise a une capacité immédiate pour les mathématiques et la science, peut-être inspirée par les conversations fréquentes de son père avec les principaux savants de l’époque : Roberval, Marin Mersenne, Girard Desargues, Claude Mydorge, Pierre Gassendi et Descartes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Malgré son jeune âge, Blaise participe activement aux séances où les membres de l’académie Mersenne soumettent leurs travaux à l'examen de leurs pairs<ref name="Mesnard"/>. Le jeune Blaise se trouve donc immédiatement au niveau de la science en train de se faire ; par suite, il n’y aura dans son esprit aucun conflit entre la culture scolaire et les nouvelles façons de penser qu’impliquent la transcription mathématique des lois physiques, le passage d’un cosmos sphérique et limité aux espaces infinis ou indéfinis d’un univers ouvertModèle:Sfn.
À Modèle:Nobr, il compose un court Traité des sons des corps vibrants et aurait démontré la Modèle:32e du [[Livre I des Éléments d'Euclide|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} livre]] d’Euclide (concernant la somme des angles d'un triangle)<ref group="alpha">Beaucoup d'anecdotes apocryphes courent sur les talents mathématiques du jeune Pascal. D'après Tallemant des Réaux, il aurait lu « en quelques après-midis » seulement les six premiers livres d'Euclide et commencé à rédiger ses propres démonstrations, ce qui est déjà assez étonnant ; voici cette historiette.</ref>. Étienne Pascal réagit en interdisant à son fils toute poursuite de ses études en mathématiques jusqu’à Modèle:Nobr, afin qu’il puisse étudier le latin et le grec. Sainte-Beuve, dans son Port-Royal<ref>Port-Royal, III, Modèle:P..</ref>, raconte : Modèle:Citation bloc
À Modèle:Nobr, en 1635, il commence à travailler seul sur la géométrie. Le travail de Desargues l'intéresse particulièrement et lui inspire, à Modèle:Nobr, un traité sur les sections coniques Modèle:Incise, qu'il soumet à l'académie Mersenne<ref>Modèle:Article.</ref>. La majeure partie en est perdue mais un résultat essentiel et original en reste sous le nom de théorème de Pascal. Il en découle toute la géométrie projective des {{#switch: e
| e | er | = {{#switch: e
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles
| Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècleXX
}}
| {{#switch: et
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles
}}
}} indispensable en architecture et en dessin industriel. Le travail de Pascal est si précoce que Descartes, en voyant le manuscrit, croira qu’il est de son père<ref>Modèle:Citation (Pierre Humbert, p. 40.) Il dénoncera un plagiat.</ref>.
Depuis 1635, la France est engagée dans la Guerre de Trente Ans. En 1638, Étienne Pascal, opposé à l’augmentation de la pression fiscale du cardinal de Richelieu, participe à une manifestation au milieu de quatre cents autres rentiers, spoliés comme lui, devant l’hôtel du garde des sceaux, le chancelier Séguier. De peur d’être arrêté, il quitte Paris avec sa famille pour échapper à la BastilleModèle:Sfn. Jacqueline, sœur de Blaise, est présentée à la reine, Anne d’Autriche, à qui l’on a loué ses talents de poétesse. Elle a ainsi l’occasion, en Modèle:Date-, de jouer dans une représentation théâtrale devant Richelieu et de lui adresser un compliment bien tourné, en faveur de l’amnistie de son père. Étienne Pascal obtient ainsi sa grâceModèle:Sfn. En 1639, la famille s’installe à Rouen, seconde ville du royaume, où Étienne est nommé Modèle:Citation : Étienne Pascal devient ainsi un des plus hauts personnages de cette région, où flambe l’insurrection des Nu-piedsModèle:Sfn.
À Modèle:Nobr (1641)<ref>Modèle:Ouvrage, entrée « Blaise Pascal ».</ref>,<ref>[[#PENSÉES|Préface aux Pensées, intitulée « Sa vie », par Modèle:Mme Perier, sa sœur, 1873]], Modèle:P. VI.</ref>, Blaise commence le développement de la première machine à calculer capable d’effectuer des additions et des soustractions<ref name=":0" />, afin d’aider son père dans son travail<ref>Jean Marguin (1994), Modèle:P..</ref>,<ref>Maurice d'Ocagne (1893), Modèle:P. (Copie numérique, sur le site du CNAM).</ref>.
Après trois ans de développement et une cinquantaine de prototypes, il présente sa machine à ses contemporains. Il la dénomme machine d’arithmétique, puis roue pascaline et enfin pascaline, et annonce son invention dans une sorte de prospectus publicitaire, le premier connu pour un produit industrielModèle:Sfn, intitulé : Modèle:Citation<ref>La Machine d’arithmétique, Blaise Pascal, sur Wikisource.</ref>. Pascal obtient du chancelier Séguier, en Modèle:Date-, le privilège royal pour sa machineModèle:Sfn. Bien que ce soit le tout début du calcul mécanique, la machine est un échec commercial à cause de son coût élevé (Modèle:Nobr). Pascal améliore la conception de la machine pendant encore dix années et en construit une vingtaine d’exemplaires<ref>Guy Mourlevat, 1988, Modèle:P. et 20.</ref>. Plusieurs sont conservés, en France, au Musée des arts et métiers à Paris et au muséum Henri-Lecoq à Clermont-Ferrand.
Pascal est également à l’origine de l’invention de la presse hydraulique, s'appuyant sur le principe qui porte son nom. On lui attribue aussi l’invention de la brouette, ou vinaigrette, et du haquet, véhicule hippomobile conçu pour le transport des marchandises en tonneaux. Ces attributions semblent remonter à la première édition complète des écrits de Pascal due à Charles Bossut, qui, dans l’avertissement, mentionne ces inventions d’après le témoignage de M. Le Roi, de l’Académie des sciences, lequel tient ses informations de son père, Julien Le Roi<ref>Œuvres de Blaise Pascal, tome 1 (lire en ligne).</ref>. En 1645, d’après deux textes de Jacqueline et trois de Pascal, celui-ci semble avoir eu une déception amoureuse qui faillit lui être fatale. Il décide de ne pas se marier.
En 1646, le père de Pascal s’est démis la cuisse en tombant sur la glace, il est soigné par deux médecins jansénistes, les frères Deschamps, qui ont été anoblis sous les noms de La Bouteillerie et Des Landes ; ils sont les disciples de Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, qui introduisit le jansénisme en FranceModèle:Sfn. Blaise parle fréquemment avec eux durant les trois mois du traitement de son père, il leur emprunte des livres d’auteurs jansénistes, enthousiasmé en particulier par le Discours de la réformation de l'homme intérieur<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> écrit par Cornelius Jansen en 1628, dont il ressort si vivement marqué qu'il communique son admiration à ses proches, certains affirmant donc que ce fut là le début de sa « première conversion ». Certes, il est fortement marqué par leur témoignage et communique sa ferveur à ses proches ; Jacqueline, jusqu’alors écartelée entre l’amour de Dieu et le monde où elle brille, veut devenir religieuse. Cependant, ce n’est pas une conversion à proprement parler ; selon le mot de Jacqueline c’est un progrès, d’une religion vécue dans la tiédeur à une religion vécue dans la ferveur. Au témoignage de sa sœur Gilberte, il n’est question ni de jansénisme, ni de Port-Royal : ce n’est pas à la doctrine de l’Augustinus que se convertit la famille Pascal, mais à la spiritualité de l’abbé de Saint-CyranModèle:Sfn. Durant cette période, Pascal commence à écrire sur des sujets théologiques. Toute sa famille se met à « goûter Dieu » avec lui.
Dès sa dix-huitième année, Pascal souffre d’une mystérieuse maladie neurologique qui le laisse rarement un jour sans souffrance<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1647, une attaque de paralysie l’atteint au point qu’il ne peut plus se mouvoir sans béquilles. Il a de violentes migraines, des maux de ventre, ses jambes et ses pieds sont continuellement froids et demandent des soins pour activer la circulation sanguine ; il porte des bas trempés dans de l’eau-de-vie pour se réchauffer les pieds. En partie pour avoir de meilleurs traitements médicaux, il se rend à Paris avec sa sœur Jacqueline. Modèle:Référence nécessaire
La période mondaine (1647-1654)
C’est pour faire diversion aux souffrances de sa maladie que Pascal se met à fréquenter le monde. Depuis 1648, la Fronde parlementaire réclame la suppression des intendants et la fin des tailles, dîmes et gabelles ; les émeutes grondent dans les rues de Paris. Étienne Pascal perd alors son poste et rentre à Paris. Pour réduire ses dépenses, il déménage en Modèle:Date- et s’installe avec Blaise et Jacqueline rue de Touraine<ref group=alpha>Actuellement, n°13 rue de Saintonge.</ref>, avant de trouver refuge chez Gilberte, à Clermont. Durant l’année 1650, Blaise Pascal travaille à ses traités sur le vide et refait l’expérience de RobervalModèle:Sfn. Attiré par les controverses, il veut prouver l'existence du vide. S’opposant, de façon moderne, aux aristotéliciens, il choque vivement tous ceux qui croyaient que la nature avait « horreur du vide », selon l’antique adage. Les expériences sur le vide, à la suite des travaux de Torricelli, l'occupent pleinement. De 1646 à 1654, il multiplie les expérimentations avec toutes sortes d’instruments. L’une d’entre elles, en 1648, lui permet de confirmer la réalité du vide et de la pression atmosphérique et d’établir la théorie générale de l’équilibre des liquides.
Son père meurt le Modèle:Date- et Pascal prend possession de son héritage et de celui de sa sœur Jacqueline. Aidé par ses sœurs, il déménage en décembre pour s’installer rue Beaubourg. Le 4 janvier 1652, en dépit de l’opposition de son frère Modèle:Incise Jacqueline entre à l’Abbaye de Port-Royal de Paris. Légalement, à partir du moment où elle aura prononcé ses vœux perpétuels, elle perdra ses droits civiques, puisqu’un religieux, sous l’Ancien Régime, est un mort civilModèle:Sfn. Pascal se coupe de Port-Royal pendant deux ans et neuf mois, sauf quelques entrevues orageuses avec sa sœur. L’entrée de sa sœur au couvent déclenche chez lui une dépression : il souffre de convulsions, de douleurs et d’une paralysie. Les médecins lui conseillent de se marier, de prendre une charge. Pascal s’y oppose, les médecins insistent. Finalement Pascal accepte et fait des démarches dans ce sens. Il aurait pu, marié, garder sa fidélité à Dieu comme les deux infirmiers, comme Gaston de Renty dont il a lu la vie écrite par Saint-Jure, un jésuite, mais il comprend vite que ce n’est pas sa voie. En septembre 1652, il part à Clermont-Ferrand où Florin Périer vient d’acheter le domaine de Bien-Assis avec son beau château. Il y restera huit mois. Bien-Assis jouxte le domaine des carmes déchaussés où Pascal retrouve Blaise Chardon, son cousin et ami d’enfance qui est religieux. Pascal fait une première retraite qu’attestera sa sœur et il lit Jean de la Croix. Il découvre la contemplation et devient mystique. Avant de prononcer ses vœux perpétuels, Jacqueline veut faire don au monastère de sa part d’héritage, mais à Port-Royal, où la règle est l’amour de la pauvreté et la charité, on l’accepte sans dot. En mai, Pascal est à Clermont. Avec Florin Périer, époux de Gilberte, ils refusent, arguant qu’il y a beaucoup de créances à payer avant de répartir la succession. Pascal rentre à Paris pour régler l’affaire : entrevue orageuse à Port-Royal avec mère Angélique et le Père Antoine Singlin ! Finalement le Modèle:Date-, par acte notarié, il accorde généreusement à Jacqueline une rente de 1 500 livres et un capital de 5 000 livresModèle:Sfn.
Pascal s’éloigne de son premier engagement religieux et il vit pendant quelques années une intense période mondaine particulièrement riche de 1651 à 1653Modèle:Sfn. Depuis la mort de son père, Pascal se trouve à la fois riche et libre. De retour à Paris, il prend une maison somptueusement meublée, avec de nombreux domestiques et se fait conduire dans une voiture tirée par quatre ou six chevaux. Il passe son temps en compagnie de beaux esprits, de femmes et de joueurs, comme son travail sur les probabilités le montre. Il poursuit aussi de ses assiduités une dame de grande beauté, qu’il appelle la « Sapho de la campagne ». À cette époque, il inspire un Discours sur les passions de l'amour (qui ne semble pas être de sa main), et il a, semble-t-il, médité sur le mariage qu’il décrira plus tard comme « la plus basse des conditions de la vie permises à un chrétien ». Il fréquente les salons de l’hôtel de Rambouillet, ceux de Mademoiselle de Scudéry ou de la puissante duchesse de Longueville, cousine du roi, et on le voit aussi à la Cour. Il se lie d’amitié avec le jeune Arthus Gouffier, duc de Roannez, mais aussi avec Damien Mitton, et fait la connaissance du chevalier de MéréModèle:Sfn. T. S. Eliot décrit Pascal, à cette période de sa vie, comme Modèle:Citation. Jacqueline lui reproche sa frivolité et prie pour qu’il change de vie.
Pascal et Port-Royal (1654 - 1662)
Le Modèle:Date-, il emménage rue des Francs-Bourgeois-Saint-Michel pour se rapprocher de Port-Royal. Durant les visites à sa sœur à l’abbaye, il dit éprouver Modèle:Citation; il ajoute qu’il aurait aimé se rapprocher de Dieu ; chez lui, il prie, souvent toute la nuit, et lit la BibleModèle:Sfn. On a voulu expliquer cette conversion religieuse par un accident qu’aurait eu Pascal sur le pont de Neuilly<ref group=alpha>Deux chevaux auraient pris le mors aux dents à un endroit du pont où il n’y avait pas de garde-fou et auraient plongé dans la rivière, la voiture étant près de les suivre. Mais rien n’établit que cet accident ait jamais eu lieu, comme l’ont remarqué Victor Giraud, Tony Gheeraert aussi bien que Jacques Attali.</ref> : explication spécieuse. Pascal n’avait nullement besoin d’un sentiment de peur pour se tourner vers Dieu dans un regain de ferveur religieuseModèle:Sfn.
À Port-Royal, le père Antoine Singlin lui conseille de faire une retraite fermée chez lui : Pascal renvoie ses domestiques et dans cette solitude, durant deux jours, sans sortir, il prie, jeûne et lit la Bible. Il connaît alors une intense extase mystique.
Le Modèle:Date, Pascal vit sa « nuit de feu »<ref>Œuvres de Pascal, Discours sur la vie et les ouvrages de Pascal, tome Modèle:1er, Modèle:P., La Haye (1779).</ref>,<ref>[[#PENSÉES|Préface aux Pensées, intitulée : Sa vie, par Modèle:Mme Perier, sa sœur]], 1873, p. XVII.</ref>. Il en consigne immédiatement le souvenir pour lui-même dans une note brève, connue sous le nom de « Mémorial » : Modèle:Citation ; le manuscrit s’achève sur cette décision : Modèle:Citation, avec cette citation du Psaume 119, 16 : Modèle:Citation<ref group=alpha>« Je n’oublierai pas tes paroles. Amen. »</ref>. Il coud soigneusement ce document dans son manteau et le transfère toujours quand il change de vêtement ; un serviteur le découvrira par hasard après sa mort.
Au service de Port-Royal
Animé de cette foi ardente, Pascal cherche désormais un directeur de conscience. Il a un entretien avec le père Singlin qui lui propose de faire une retraite de quinze jours en janvier 1655. Pascal accepte ; il loge dans une cellule austère du plus ancien des deux couvents de Port-Royal des Champs, participe aux travaux manuels et lit la Bible, l’Augustinus<ref group=alpha>L’Augustinus est officiellement condamné par une bulle pontificale depuis le Modèle:Date-.</ref>, saint Augustin, mais aussi Épictète, Montaigne et Pierre CharronModèle:Sfn. On lui affecte comme directeur de conscience Isaac Le Maistre de Sacy. Il rédige alors le Mystère de Jésus, un Abrégé de la vie de Jésus, et une Comparaison des chrétiens des premiers temps avec ceux d’aujourd’hui. Il rentre à Paris le Modèle:Date-, mais reviendra plusieurs fois, cette année-là, à Port-Royal pour des retraites, mais aussi pour seconder ses amis jansénistes Modèle:Incise dans la querelle qui les oppose à l’Église : dans une rencontre tenue secrète avec Antoine Arnauld en Modèle:Date-, Pascal propose de publier anonymement un texte montrant que les cinq propositions condamnables et condamnées par le pape, en fait, ne figurent pas dans l’Augustinus. Pour mieux comprendre du point de vue théologique le concept de la grâce, Pascal rédige trois textes philosophiques intitulés Écrits sur la grâce où il démontre de façon rigoureuse la supériorité logique du jansénisme sur le calvinismeModèle:Sfn. Durant cette période d’intense activité, Pascal tombe dans une piété que sa sœur Jacqueline trouve excessive ; à force de privations et de jeûne, de travail et d’abstinence, il néglige sa personne : « Il est nécessaire que vous soyez, au moins durant quelques mois, aussi propre que vous êtes sale », lui écrit-elle le Modèle:Date-, ajoutant avec une fine ironie : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Vers le Modèle:Date-, dans la querelle qui s’envenime à propos de l’Augustinus, Pascal publie une première Lettre écrite à un provincial par un de ses amis sur le sujet des disputes présentes de la SorbonneModèle:Sfn. Au total, dix-huit Lettres, connues sous le nom de Provinciales, sont publiées d’abord anonymement sous forme de libelles, et connaissent un grand succès publicModèle:Sfn.
Quand Pascal revient à Paris le Modèle:Date-, juste après avoir surveillé la publication de sa dernière Lettre, sa foi religieuse est renforcée par un miracle qui a touché sa nièce, Marguerite Périer âgée de dix ans, dans la chapelle du couvent de Port-RoyalModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sa sœur Gilberte Périer raconte le miracle en ces termes : Modèle:Citation bloc
À la fin de l’enquête canonique ouverte par le diocèse de Paris, Blaise Pascal écrit à Charlotte de Roannez<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:CitationModèle:Note. Cet épisode connaît un grand retentissement en raison de la notoriété de Pascal et de l’importance de Port-Royal ; il touche également la famille de Roannez par l'intermédiaire de leur parent Gilbert de Choiseul, évêque de Comminges, lié à Charlotte de Roannez par leur arrière-grand-père, Nicolas Hennequin, seigneur du Perrey<ref>Modèle:Lien web.</ref>, qui défend la véracité du miracleModèle:Sfn. Cette guérison de Marguerite Périer est considérée aujourd’hui encore par le Saint-Siège comme un des miracles reconnusModèle:Sfn.
Pascal se fait alors graver un cachet<ref>Modèle:Ouvrage</ref> figurant un ciel entouré d’une couronne d’épines<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, avec l’inscription en latin Modèle:Latin, « Je sais en qui j'ai cru », extraite de la deuxième épître à Timothée (chapitre 1, verset 12)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Plus tard, les jansénistes et les catholiques utiliseront pour leur défense ce miracle bien documenté. En 1728, le pape Benoît XIII le cite pour montrer Modèle:Citation
Pour éviter que les jésuites ne fassent tomber dans l’oubli les Provinciales, Pascal les publie toutes ensemble en Modèle:Date- sous le pseudonyme de Louis de Montalte. Dès Modèle:Date-, les Provinciales sont mises à l’Index, mais c’est maintenant au sein de l’Église catholique que la polémique rebondit. Des prêtres dans plusieurs villes de France haussent le ton en chaire contre le laxisme moral des jésuites et de leur casuistique. Pascal met donc tout son talent, cette fois-ci, au service de l’Église : contre le libelle virulent d’un théologien jésuite, le père Pirot, qui attaque violemment les Provinciales sous le titre Apologie pour les casuistes contre les calomnies des jansénistes, Pascal, Arnauld et Nicole répliquent par une série de textes, les Écrits des curés de Paris, publiés de février à Modèle:Date-. Selon Marguerite Périer, le Modèle:Citation de Pascal est le Cinquième Écrit des curés de Paris sur l’avantage que les hérétiques prennent contre l’Église, de la morale des casuistes et des jésuitesModèle:Sfn. La victoire est acquise pour Pascal et les jansénistes lorsque, le Modèle:Date- la Faculté de théologie de Paris condamne l’Apologie pour les casuistes et que le Saint-Office le met à l’Index en Modèle:Date-.
En quête du vrai et du bien
En même temps qu’il polémique ainsi contre les jésuites, Pascal déploie une intense activité pédagogique et scientifique : pour les grands élèves des Granges de Port-Royal, il écrit De l’art de persuader où il définit les principes universels d’un art d’écrire avec clarté Modèle:Citation, et Éléments de géométrie, exposé tout à fait moderne sur l’unité mathématique de l’espace et du tempsModèle:Sfn. Pour le jeune Charles-Honoré d'Albert de Luynes, il rédige aussi des leçons de politique : ses Trois discours sur la condition des grands exposent les devoirs d’un puissant, dont la valeur réside dans la capacité à faire la charité, et montrent que les « grandeurs d’établissement » ne doivent pas être remises en causeModèle:Sfn. Il poursuit aussi ses travaux sur les probabilités, et correspond avec Christian Huygens, Pierre de Carcavi et avec le chanoine Sluse. Il réfléchit également au grand livre sur la condition humaine qu’il projette depuis longtemps, accumulant des notes Modèle:Incise qu’il commence à classer en liasses en cette fin de 1658. Malgré la maladie et les douleurs qui l’assaillent, il accepte, à la demande d’Arnauld et de Nicole, de présenter dans une conférence l’état d’avancement de sa réflexion sur ces Pensées : elle a lieu aux Granges de Port-Royal, devant messieurs les Solitaires, en Modèle:Date-Modèle:Note.
À partir de 1659, les douleurs deviennent intenables, Pascal souffre du ventre, a de violentes migraines et des rages de dents, et n’a plus la force de se déplacer. Il renonce à travailler. Il met simplement la dernière main à la Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies, commencée deux ans plus tôt : Modèle:Citation Sa vie prend un caractère ascétique, et il lui arrive de rejeter les ordonnances de ses médecins, incapables de le soulager. Le Modèle:Date-, la traduction latine des Provinciales, dans son édition expurgée préparée par deux théologiens jansénistes, est condamnée par la faculté de théologie, et le Conseil du Roi ordonne que le livre soit brûléModèle:Sfn. Louis XIV, qui veut en finir avec ce qu’il appelle Modèle:Citation, exige de tous les prêtres et religieuses de France la signature d’un formulaire de soumission à la bulle du pape Alexandre VII, et ordonne le départ des directeurs et le renvoi des pensionnaires de Port-Royal : le mouvement janséniste est ainsi condamné à disparaître. En réponse, Pascal opte pour la résistance dans un de ses derniers textes, Écrit sur le Formulaire, et recommande instamment aux jansénistes de ne pas le signer. Sa sœur Jacqueline, qui a résisté elle aussi tant qu’elle a pu, meurt le Modèle:Date-, ce qui convainc Pascal de mettre fin à sa polémique à propos du jansénisme.
Au service des petites gens
Après avoir, grâce à ses connaissances en hydrostatique, participé à l’assèchement des marais poitevins, à la demande du duc de Roannez, c'est encore avec lui que Pascal inaugure la dernière de ses réalisations : il en assure la publicité par des affiches qui annoncent Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, le privilège du roi est accordé à la Société d’exploitation de la première ligne de transports en commun, convoyant les passagers dans Paris dans des carrosses à cinq sols munis de plusieurs siègesModèle:Sfn. Le 18 du même mois, est inaugurée la première ligne qui va du Luxembourg à la rue Saint-Antoine ; Pascal fait ce trajet dans le premier carrosse. C’est un tel succès que la Compagnie ouvre bientôt une cinquième ligne de carrosses. Cette entreprise reflète parfaitement le souci d’action concrète et de charité qui habite le savant.
Maladie et mort
En 1662, la maladie de Pascal s’aggrave, il est en proie à des maux de tête, de violentes coliques et des douleurs intolérables. Il vend tout son mobilier pour en distribuer l’argent aux pauvres ; il leur abandonne même sa maison où il héberge une famille d’ouvriers dont un enfant est atteint de la petite vérole ; il songe à entrer dans un hospice des Incurables, mais ses médecins le déclarent intransportable. Conscient du fait qu'il a peu de chances de survivre, il souffre son mal avec une remarquable patience, disant : Modèle:Citation Le Modèle:Date-, il dicte son testament. À Paris, dans l’appartement de sa sœur Gilberte, le Modèle:Date-, Pascal a des convulsions et reçoit l’extrême-onction. Gilberte l'accompagne jusqu'à la fin. Il meurt le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>, au no 8 de la rue Neuve-Saint-Étienne-du-Mont (devenue le 2 rue Rollin). Selon Gilberte, ses dernières paroles sont : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cinquante prêtres participent à ses funérailles. Il est enterré dans l'église Saint-Étienne-du-Mont.
L'autopsie pratiquée après sa mort révèle de graves problèmes stomacaux et abdominaux, accompagnés de lésions cérébrales, ce qui peut laisser supposer une nécrose de l’intestin, un infarctus mésentérique et une hémorragie cérébraleModèle:Sfn. Malgré cette autopsie, la raison exacte de sa maladie n’est pas connue. Des hypothèses ont été émises : tuberculose, cancer de l'estomac ou combinaison des deux. Les maux de tête qui affectaient Pascal sont attribués à la lésion cérébrale (Marguerite Périer, sa nièce, dit dans sa biographie de Pascal que l'autopsie révèle que Modèle:Citation).
Les professeurs M. Dordain et R. Dailly, de la Faculté de Médecine de Rouen, développent, dans les années 1970, les travaux de MM. Augeix, Chedecal, Crussaire et Nautiacq et établissent un « diagnostic d’insuffisance rénale chronique » avec « suspicion d’une maladie polykystique des reins » et « présence de lésions vasculaires cérébrales en voie de complications (thrombose)<ref>Modèle:Article.</ref> ». Pascal aurait donc été atteint « d’une maladie génétique [dont] les expressions cliniques [entrent] dans le cadre des dystrophies angioplasiques congénitales, objet de travaux ces dernières années » (Modèle:Pr J.-M. Cormier et Modèle:Dr J.-M. André, 1978 et 1987)<ref>« Blaise Pascal à Rouen. Le Jansénisme normand. La maladie et la mort de Pascal : hypothèses nouvelles », in Bulletin Historique et Scientifique de l'Auvergne, Tome LXXXIX, no 658, juillet 1978, Modèle:P. ; et Médecine et Hygiène, no 1717, 30 septembre 1987.</ref>. [[Fichier:Epitaph Blaise Pascal Saint-Etienne.jpg|thumb|Épitaphe de Pascal dans l'église Saint-Étienne-du-Mont ([[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e]] de Paris.)<ref group="alpha">L'épitaphe latine se traduit ainsi : Modèle:Citation.</ref>.]]
Publication posthume
Pascal ne put achever, avant de mourir, son travail théologique le plus important : un examen soutenu et logique de la défense de la foi chrétienne, avec pour titre original Apologie de la religion chrétienne.
Après sa mort, de nombreuses feuilles de papier sont trouvées lors du tri de ses effets personnels, sur lesquelles sont notées des pensées isolées, feuilles regroupées en liasses dans un ordre provisoire mais parlant. La première version de ces notes éparses est imprimée en 1670 sous le titre Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets<ref>Modèle:Ouvrage sur Gallica.</ref>,<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>.
Elles deviennent très vite un classique. Parce que ses amis et les disciples de Port-Royal sont conscients que ces « pensées » fragmentaires peuvent mener au scepticisme plutôt qu’à la piété, ils cachent les pensées sceptiques et modifient une partie du reste, de peur que le roi ou l’église n’en prenne offense alors que la persécution de Port-Royal a cessé, et les rédacteurs ne souhaitent pas une reprise de la polémique. Il faut attendre le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour que les Pensées soient publiées complètement et avec le texte d’origine, tirées de l'oubli et éditées par le philosophe Victor Cousin.
Pascal scientifique
Contributions aux mathématiques
Dès l'âge de seize ans, Pascal commence à travailler sur ce qui deviendra plus tard la géométrie projective. Il utilise et approfondit les travaux du Brouillon-project d'une atteinte aux evenemens des rencontres du cone avec un plan<ref>Modèle:Ouvrage</ref> de Girard Desargues ainsi que ceux d'Apollonios de Perga. Ainsi, en 1640, il fait imprimer son Essai pour les coniques<ref name=":0" /> et achève, en 1648, un traité de la Modèle:Langue (Génération des sections coniques), dont il ne reste que des extraits pris par Leibniz<ref name="Taton">Modèle:Ouvrage</ref>. La grande innovation est le théorème de Pascal qui dit que l’hexagramme formé par six points d’une conique a ses côtés opposés concourants en trois points alignés.
À partir de 1650, Pascal s’intéresse au calcul infinitésimal et, en arithmétique, aux suites de nombres entiers. Les recherches du Traité du triangle arithmétique de 1654<ref name=":0" /> constituent une importante préparation du travail de Leibniz sur le calcul infinitésimal et il y utilise pour la première fois le principe du raisonnement par récurrence, et invente une nouvelle méthode de démonstration, l’induction mathématique<ref>Modèle:Article</ref>. Le formalisme, auquel il recourt assez peu, est plus proche de celui de François Viète<ref>Blaise Pascal fait notamment usage des premières lettres de l'alphabet (sous forme de majuscules), de aequatur (« c'est-à-dire ») pour aequabitur en place du symbole « = », et d'accolades en place des parenthèses dans Traité du triangle arithmétique, ainsi que de in pour la multiplication en place de la croix d'Oughtred dans Œuvres de Blaise Pascal, tome III, « De numeris multiplicibus », publié à la suite du Traité du triangle Arithmétique, page 336, sur Wikisource.</ref> et de Francesco Maurolico<ref>Modèle:Chapitre.</ref> que de Descartes.
Dans ce Traité du triangle arithmétique, il donne une présentation commode en tableau des coefficients du binôme, le « triangle arithmétique », maintenant connu sous le nom de « triangle de Pascal ». Yang Hui, mathématicien chinois sous la dynastie Qin, avait travaillé quatre siècles plus tôt sur un concept semblable ainsi qu'Omar Khayyam au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Pascal utilise ce tableau arithmétique afin de résoudre le « problème des partis » (nous dirions aujourd’hui « du partage »)<ref group=alpha>Blaise Pascal, Usage du triangle arithmétique pour déterminer les partis qu'on doit faire entre deux joueurs qui jouent en plusieurs parties.</ref>, discuté depuis la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Meusnier">Modèle:Cf. Modèle:Article qui cite un traité manuscrit de l'abaciste italien Filippo Calandri.</ref>. Ce problème, qui lui a été soumis par son ami le chevalier de Méré, concernait le partage équitable des mises d'un jeu de hasard interrompu : deux joueurs décident d’arrêter de jouer avant la fin du jeu et souhaitent partager les enjeux de manière équitable en s’appuyant sur les chances que chacun avait de gagner une fois à ce point. Pascal correspond alors avec Pierre de Fermat, le meilleur mathématicien de l’époque<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Voir Les lettres de Blaise Pascal, éditeur G. Crès (Paris), 1922, sur Gallica, Modèle:P..</ref>, d'abord par l'intermédiaire de Carcavi ; alors que Fermat trouve sa solution à partir de l’algèbre et de combinaisons complexes, Pascal met en œuvre le raisonnement par récurrence, idée très simple mais qui deviendra fondamentale en mathématique : elle consiste à trouver le résultat dans le cas le plus élémentaire et, de proche en proche, à déduire un résultat du résultat précédentModèle:Sfn. Cette confrontation de leurs méthodes qui aboutissent à un même résultat renforce Pascal dans l'idée qu'il a réussi à inventer, selon ses propres mots, une « géométrie du hasard ». Dans le traité Modèle:Latin, il expose la méthode permettant de reconnaître la divisibilité des nombres, et au passage, a l’intuition qu’il serait possible de sortir du système décimal qui, dit-il, Modèle:CitationModèle:Sfn.
Le talent de Pascal, nourri de son expérience de géomètre et de juriste, a été de voir se dessiner la possibilité d'une mathématique du hasard, proprement un oxymore à son époque, et d'avoir approché ainsi la question des décisions équitables et justes, fondamentalement d'ordre juridique. Mis au courant de ces travaux au cours d'un voyage à Paris en 1655, Christian Huygens rédige alors le premier traité sur le calcul des chances, De ratiociniis in ludo aleae (« Sur le calcul dans les jeux de hasard », 1657)<ref name="DeRatiociniis">Modèle:Lien web.</ref>, ou des probabilités, dans lequel il introduit explicitement la notion d'espérance, plus précisément de « valeur de l'espérance » d'une situation d'incertitude.
Ce travail mathématique sera utilisé à des fins théologiques, dans ce qu'on appelle le « pari de Pascal », évoqué dans les Pensées. Celui-ci suggère l'avantage de la croyance en Dieu et de la pratique des vertus. Cet argument repose sur une utilisation de son calcul du problème des partis permettant d'évaluer le poids probable (son « espérance », dira Huygens) d'une situation incertaine et ainsi de prendre une décision « rationnelle ». On ne peut dire avec certitude si Pascal a choisi cette approche pour susciter habilement l'intérêt de nobles sceptiques en religion, mais rompus aux jeux de hasard, ou comme fondement effectif d'une théorie des comportements.
Après l’expérience mystique de 1654, Pascal abandonne presque complètement tout travail de mathématique. Il envisage un temps de publier un Promotus Apolloniis Gallus sur le mode de ce qu'avait réalisé François Viète<ref>Œuvres de Blaise Pascal, III, sur Wikisource.</ref>, mais le manuscrit s'en est égaré<ref>Blaise Pascal, Pensées, A.A. Renouard, 1812, page 29.</ref>.
Ses derniers travaux scientifiques concernent les techniques de quadrature et de rectification, qui culminent avec le cas particulier des cycloïdes que, suivant Mersenne<ref group="alpha">Comme il le rappelle dans le préambule de son Traité de la roulette.</ref>, il appelle « roulettes ». Pour manifester sa priorité, en 1658, il lance un concours pour la résolution de la quadrature du cercle et la rectification de la cycloïde et autres problèmes liés. Des solutions sont proposées par Wallis, Huygens, Wren et d’autres ; Pascal, sous le pseudonyme d'Amos Dettonville Modèle:Incise, publie alors très vite sa propre solution, Histoire de la roulette (en français et en latin) suivie d'une Suite de l’histoire de la roulette à la fin de l’année. En 1659, sous le même pseudonyme, il envoie à Huygens une Lettre sur la dimension des lignes courbes.
Philosophie des mathématiques
Axiomatique
La contribution majeure de Pascal à la philosophie des mathématiques est De l'Esprit géométrique et de l'Art de persuader, écrit originellement comme une préface d’un manuel Éléments de géométrie<ref name=":0" /> pour les Petites écoles de Port-Royal, à la demande d’Arnauld. Ce travail n’est publié qu’un siècle après sa mort. Pascal y examine les possibilités de découvrir la vérité, argumentant que l’idéal pour une semblable méthode serait de se fonder sur les propositions dont la vérité est déjà établie. Toutefois, il affirme que c’était impossible parce que pour établir ces vérités, il faudrait s’appuyer sur d’autres vérités et que les principes premiers ne pourraient être atteints. De ce point de vue, Pascal affirme que la procédure utilisée en géométrie est aussi parfaite que possible, avec certains principes énoncés mais non démontrés et les autres propositions étant développées à partir d’eux. Néanmoins, il n’existe pas de possibilité de savoir si ces principes étaient vrais.
Dans De l’Esprit géométrique et de l’Art de persuader, Pascal étudie plus encore la méthode axiomatique en géométrie, particulièrement comment le peuple peut être convaincu par les axiomes sur lesquels les conclusions sont ensuite fondées. Pascal est d’accord avec Montaigne sur le fait qu’obtenir la certitude à propos de ces axiomes et des conclusions grâce aux méthodes humaines est impossible. Il assure que ces principes ne peuvent être saisis que par l’intuition et que ce fait souligne la nécessité de la soumission à Dieu dans la recherche de la vérité.
Dans le même ouvrage, Pascal fait l’épistémologie des mathématiques. Les mathématiques reposent d’abord sur des principes évidents connus par intuition (Pascal, comme Descartes, ignore ce mot et le remplace par « cœur », « sentiment » ou « instinct »). Il serait vain de vouloir démontrer ces principes évidents en utilisant des affirmations moins évidentes. Mais les mathématiques reposent aussi sur des principes conventionnels, non évidents, non démontrés, et qui une fois admis ont autant de force que les précédents (ce qui ouvre la porte aux géométries non euclidiennes).
Pascal développe enfin, dans De l’Esprit géométrique…, une théorie de la définition. Il distingue les définitions qui sont des termes conventionnels définis par l’auteur et les définitions incluses dans le langage et comprises par tous parce qu’elles désignent naturellement leur référent. Les secondes sont caractéristiques de la philosophie de l’essence (essentialisme). Pascal affirme que seules les définitions du premier type sont importantes pour la science et les mathématiques, considérant que ces domaines devraient adopter la philosophie du formalisme, comme Descartes l’a établie.
Pédagogie
Pascal montre dans ses Éléments de géométrie tout son intérêt pour l’enseignement et ses réflexions à propos de la pédagogie des mathématiques ainsi que, dans un autre fragment, connu par l’intermédiaire de Leibniz, sur une méthode de lecture qu’il a discutée avec sa sœur Jacqueline, chargée d’enseigner dans les petites-écoles de Port-Royal. Il a semble-t-il lui-même enseigné, chez lui, à plusieurs enfants « en loques » (d’après Villandry). Dans cette méthode de lecture, qu’il présente comme Modèle:Citation, il recommande : Modèle:Citation bloc
Pascal donne des indications sur l’ordre de présentation des lettres et des divers cas avec ou sans diphtongueModèle:Etc. Modèle:Citation bloc
Contributions aux sciences physiques
Expérience des liqueurs
Blaise Pascal a également réalisé la fameuse expérience des liqueurs (qu’on appellerait aujourd’hui Expérience des liquides), qui prouva qu’il existait une « pression atmosphérique ». À l’époque, où la science était encore très liée à la scolastique et à Église, l’idée était courante selon laquelle « la nature a horreur du vide ». La plupart des scientifiques supposaient que quelque invisible matière remplissait cet espace, mais que ce n’était pas un espace vide. Des inondations ayant eu lieu en Italie et en Hollande avaient conduit à des pompages d’eau pour vider les carrières de minerai des deux pays. Mais les pompes énormes fabriquées pour l’occasion laissaient perplexes les hommes de l’Église : la hauteur de l’eau dans les tubes de pompage s’arrêtait à Modèle:Unité. Et cela en des lieux très différents. À Clermont, Blaise Pascal est en train d’écrire un traité sur la mécanique des fluides. Il émet donc l’hypothèse qu’une sorte de « pression atmosphérique » empêche l’eau de monter très haut dans les pompes, et que le vide occupe l’espace supérieur des tubes. Cependant, il se heurte fortement à certains esprits de son temps et particulièrement à l'Église, qui fait refaire l’étanchéité des pompes afin de vérifier qu’il ne s’agit pas d’air. Mais leurs travaux leur donnent finalement tort.
Blaise Pascal répète, en Modèle:Date- avec son père à Rouen, les expériences de Torricelli sur le vide. Un procès-verbal en est envoyé dès le Modèle:Date- à leur ami Pierre Chanut, ambassadeur du roi en Suède, pour qu’il le transmette à Descartes, alors à la cour de la reine de SuèdeModèle:Sfn. En 1647, Pascal publie ses Expériences nouvelles touchant le vide et une préface pour un Traité du Vide, où il détaille les règles de base décrivant à quel degré les divers liquides peuvent être maintenus par la pression de l’air. Il fournit aussi les raisons pour lesquelles un vide se trouve réellement au-dessus de la colonne de liquide dans le tube barométrique. Il a alors l’idée d’une expérience qu’il va réaliser le Modèle:Date- : la pression atmosphérique devrait être supérieure en ville (à Clermont) à celle qui règne en haut de la montagne la plus proche, le Puy de Dôme. Pascal fait donc transporter par son beau-frère, Florin Périer, un tube de Torricelli en haut du Puy-de-Dôme. Des curés, deux magistrats et un médecin suivent l’expérience. Grâce au tube-témoin en ville, et après dix-sept mesures, la présence de vide est démontrée. À Paris, Pascal répète encore l’expérience au pied et au sommet de la tour Saint-Jacques. Les résultats montrent le changement de pression de l’atmosphère selon l’altitude : pour Modèle:Nobr pieds d’altitude, Modèle:Nobr pied de pressionModèle:Sfn. Il publie le Récit de la grande expérience de l’équilibre des liqueurs.
Ce travail de recherche se termine en 1651 par un Traité du vide (seuls des fragments en sont connus) et sa réduction par Pascal en deux traités, De l’Équilibre des liqueurs et De la Pesanteur de la masse de l’air. C’est en septembre de cette année que son père Étienne meurt.
Face aux critiques qui soutenaient que quelque matière invisible existe dans l’espace vide de Pascal, Pascal répond à Étienne Noël (qu'il appelle Modèle:Citation) par un des principes fondateurs de la méthode scientifique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : Modèle:Citation bloc
Son insistance sur l’existence du vide le place, aussi, en conflit avec de nombreux scientifiques éminents, y compris René Descartes, peut-être aussi et surtout pour des raisons religieuses.
Pascal et l'hydrostatique
Le premier grand principe lié au concept de pression est découvert par Archimède (vers 287-212 avant J.-C.). La première avancée dans ce domaine doit être attribuée au mathématicien, physicien et ingénieur flamand Simon Stevin (1548-1620), qui intitula son opus le plus célèbre La statique ou l'art de peser (1586). Il y démontre l'équilibre des forces sur un plan incliné, en utilisant une méthode graphique très ingénieuse qui permet de démontrer l'équilibre à partir de l'impossibilité du mouvement perpétuel. Cette construction, qui consiste en une chaîne de corps égaux et séparés par des distances égales autour d'un plan incliné, est connue sous le nom d'Modèle:Citation. Cependant, le mérite d'avoir précisé le concept de pression revient à Pascal, qui le fait dans les deux traités déjà cités publiés après sa mort De l'équilibre des liqueurs et De la pesanteur de la masse de l'air. Il y énonce clairement l'idée fondamentale de la pression, en expliquant que la force qu'exerce un liquide en équilibre sur toutes les parties du récipient qui le contient, quel que soit son poids, est proportionnelle à la surface où ce liquide s'applique.
La participation de Pascal à l'étude de la pression atmosphérique et l'importance globale de ses recherches expérimentales en hydrostatique conduisent à donner son nom à une unité dérivée du Système international utilisée pour mesurer la pression, ainsi qu'au principe de Pascal. Cette unité, le pascal, de symbole Modèle:Unité, est équivalente à Modèle:Nb ou Modèle:Nb.
Le travail de Pascal dans l’étude des fluides (hydrodynamique et hydrostatique) est centré sur les principes des fluides hydrauliques. Il invente le principe de la presse hydraulique, dénommé à l'époque « principe du vaisseau plein d'eau », utilisant la pression hydraulique pour multiplier la force à l’aide d’un piston, selon le principe de la seringue<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : Modèle:Citation La presse hydraulique trouvera son application auprès des ingénieurs et jardiniers qui feront jaillir les grandes eaux des fontaines du château de VersaillesModèle:Sfn.
Philosophie morale et politique
Ne séparant jamais le politique du social, du psychologique et du moral, Pascal offre une analyse globale de prime abord déconcertante, dans son Modèle:CitationModèle:Sfn. Modèle:Citation, écrit un commentateurModèle:Sfn. Il est vrai que Pascal dénie, en apparence, toute valeur à la cité humaine, considérée comme Modèle:Citation Cependant, au-delà de cette vision tragique et stéréotypée, au témoignage de Pierre Nicole<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Pascal attachait le plus vif intérêt à l’éducation morale et politique d’un Prince ; c’est à cette pédagogie politique qu’il consacre ses trois Discours sur la condition des Grands<ref>Modèle:Lien web.</ref>. On peut élargir cet intérêt à toute l’œuvre de Pascal. Gérard Ferreyrolles y trouve en effet non seulement l’ensemble des Modèle:Citation, mais aussi Modèle:Citation On découvre ainsi que le politique chez Pascal engage une métaphysique : dans l’ordre intellectuel, le politique est le lieu où la misère de l’homme est retournée en grandeur ; et dans l’ordre spirituel, tout se joue en dernière instance sur la Modèle:Latin, concupiscence politique par excellence. Gérard FerreyrollesModèle:Sfn et René Girard<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> affirment même l’actualité et la justesse de la pensée politique pascalienne.
Politique pervertie des jésuites
Pascal traite indirectement de politique dans les Lettres Provinciales et les Écrits des curés de ParisModèle:Sfn. La politique des jésuites y est analysée comme l’anti-modèle de toute politique : dressés contre l’ordre établi et même contre l’ordre naturel dans ce qui intéresse à la fois l’Église et l’État, les jésuites ont en effet légitimé dans les maximes de leur casuistique laxiste, avec l’usage de la restriction mentale et de la direction d’intention, tout ce qui contrevient aux lois civiles les plus essentielles à la vie en société, entre autres le prêt à intérêt Modèle:Incise, le duel, l’insoumission, le mensonge, le vol, l’homicide et le régicideModèle:Sfn.
Désir de dominer, force et imagination
Dans les Pensées, Pascal peint la genèse de la cité ; la guerre apparaît à l’origine du premier groupe humain, comme on le voit déjà chez saint Augustin avec le meurtre d’Abel par Caïn ou celui de Rémus par Romulus<ref>Saint Augustin, De civitate Dei, Modèle:Nobr.</ref> ; tous en effet veulent dominer : Modèle:Citation Ce désir de domination Modèle:Incise crée la rivalité et la haine ; les membres du corps politique sont Modèle:Citation, écrit Pascal dans ses Trois discours sur la condition des grands ; dès lors Modèle:Citation : le pouvoir est désiré par la concupiscence, obtenu par la force et perpétué par l’imagination. Celle-ci prête à la force les apparences du droitModèle:Sfn ; Modèle:Citation, l’imagination induit en illusion le peuple comme les plus sages, car elle est la Modèle:Citation. Quant au désir de dominer, il affecte tout état et toute condition : le roi est Modèle:Citation, et Modèle:Citation
Cependant, cette violence originaire a pu bâtir des cités qui ne sont pas entièrement mauvaises puisqu’elles ont subsisté. C’est paradoxalement l’amour-propre, du dominant aussi bien que du dominé, qui assure la durabilité de la société, car on abandonne volontiers sa liberté en échange de sa survie. Ainsi, le régime monarchique repose sur la force de l’épée, qui a acquis les fiefs au combat, d’où découle la noblesse ; sur elle repose aussi le droit de conquête, principe incontesté en politique extérieure et admis par tous les théologiensModèle:Sfn. Pascal le reconnaît, comme avant lui Jean BodinModèle:Note et Antoine LoyselModèle:Note : Modèle:Citation Pascal se situe ainsi dans la lignée des défenseurs du droit divin. En établissant un ordre, la force instaure une justice, mais elle demeure tyrannique si elle reste seule ; il faut que Modèle:Citation
Cette imagination trompe tout particulièrement le peuple, frappé de respect par les signes extérieurs de la puissanceModèle:Note : ne dissociant pas la personne du personnage, le peuple regarde les grands comme étant d’une autre nature que le commun des mortelsModèle:Sfn : il a la folie de croire à la coïncidence du pouvoir politique avec le mérite, et de la force avec la parfaite justice. Pour autant, faut-il en appeler au renversement de cet ordre social fondé sur la concupiscence et la force ? Les demi-habiles Modèle:Incise ne sont qu’à demi éclairés par la raisonModèle:Sfn ; ils croient à un retour à l’origine par la révolution : tragique illusion, qui ne fait que restaurer dans le chaos, la violence fondatriceModèle:Sfn. Seul le bon politique, « l’habile » qui cherche Modèle:Citation, instaure cette distance entre force et justice en maintenant un écart entre sa pensée déclarée et sa Modèle:Citation<ref>Pensées, fragments 90, 91, 797, éd.Lafuma.</ref> : il méprise la force, mais il s’incline devant les grands non par la pensée du peuple mais par une pensée de derrière la têteModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc Telle est l’essence du politique, lieu du paraître et de la théâtralité : entre la vérité de notre moi intime et l’illusion de notre moi public, nous entassons les habits, les titres et les charges pour plaire et acquérir de la respectabilitéModèle:Sfn.
Le même Modèle:Citation observé à propos de la force, opère aussi pour la concupiscence : le même pouvoir qui satisfait le désir de dominer des grands seigneurs les met en capacité de satisfaire les besoins et désirs de ceux qui leur sont inférieurs. La concupiscence engendre ainsi la libre soumission des assujettis et crée un lien de fidélité personnelle par la réciprocité des servicesModèle:Sfn. Les inventeurs recherchent la gloire et la richesse à travers leur invention qui profite au bien commun ; l’ambition du soldat est de devenir capitaine, et le bien commun sera d’autant mieux défendu qu’officiers et soldats rechercheront plus ardemment cet avancement et cette gloire. Au sein du corps politique, intérêt individuel et intérêt collectif coïncident dans la mesure où honneur et avantages récompensent les actions utiles à la société, tandis que l’infamie et le châtiment de la loi sanctionnent celles qui lui sont nuisiblesModèle:Sfn. Pascal peut donc dire : Modèle:Citation<ref>Pensées, fr. 210 éd. Lafuma.</ref>, et : Modèle:Citation<ref>Pensées, fr. 211, éd. Lafuma.</ref>.
Les Provinciales
Antoine Arnauld, chef de file des jansénistes depuis la mort de l’abbé de Saint-Cyran, Jean Duvergier de Hauranne, était en désaccord avec la Sorbonne au sujet d’une bulle d’Innocent X (mai 1653). Cherchant à défendre l’un de ses amis, le marquis de Liancourt, il s’attira les foudres de la Sorbonne. Les jansénistes cherchèrent un défenseur en la personne de Pascal.
Pascal accepta, assurant qu’il savait (selon Sainte-Beuve) « comment on pourrait faire ce factum », mais qu’il ne pouvait promettre qu’« une ébauche » que d’autres se chargeraient de « polir ». Pascal commence alors à publier les lettres à partir du Modèle:Date sous le pseudonyme de Louis de Montalte. Il lance une attaque mémorable contre la casuistique, une méthode morale populaire chez les penseurs catholiques, particulièrement les jésuites. Pascal dénonce la casuistique comme l’utilisation d’un raisonnement complexe pour justifier une morale laxiste. Sa méthode pour argumenter est subtile : les Provinciales prétendaient être les Lettres écrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux R.R.P.P. (Révérends Pères) Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces pères. Il s’adresse à un ami qui vit en province à propos des discussions sur la morale et la théologie qui excitaient les cercles intellectuels et religieux de la capitale, particulièrement la Sorbonne. Pascal allie la ferveur d’un nouveau converti et l’esprit brillant d’un homme du monde, avec un style de la prose française inconnu jusque là. À côté de leur influence religieuse, Les Provinciales ont été une œuvre littéraire populaire : pour permettre une diffusion publique de ces lettres, Pascal use d’humour, de moquerie et de satire dans ses arguments, influençant ainsi plus tard des écrivains français comme Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, et surtout le Montesquieu des Lettres persanes.
Les premières lettres défendent la position des jansénistes contre leurs adversaires jésuites ou dominicains (thomistes), sur les questions du pouvoir prochain (Lettre I), de la grâce efficace et grâce suffisante (Lettre II), de la possibilité que la grâce puisse manquer à un juste (Lettre III). À partir de la quatrième lettre, Pascal passe à l'offensive. Ses attaques contre les autorités prennent, selon Jean Lacouture, un ton polémique tel que Modèle:Citation : il nomme personnellement et par écrit un grand nombre de personnalités. Les dernières lettres montrent Pascal davantage sur la défensive Modèle:Incise et contiennent une attaque contre la casuistique.
La série de dix-huit lettres, publiées entre 1656 et 1657 par Pierre Le Petit, choque Louis XIV, qui commande en 1660 que le livre soit déchiqueté et brûlé. En 1661, l’école janséniste de Port-Royal est condamnée à son tour et fermée, ceci aboutissant à la signature d’une bulle pontificale condamnant l’enseignement des jansénistes comme hérétique. La dernière lettre critique implicitement une décision du pape lui-même, provoquant Modèle:Lnobr à condamner les lettres le Modèle:Date-. Mais ceci n’empêche pas la France cultivée de les lire.
Le pape Modèle:Nobr, alors qu’il s’oppose publiquement à elles, est convaincu par les arguments de Pascal. Il ordonne une révision des textes casuistiques juste quelques années après, en 1665 et 1666. Le pape Modèle:Lnobr condamne le laxisme dans l’Église en 1679.
Les Provinciales sont largement diffusées dès leur parution, à plus d’une dizaine de milliers d’exemplaires. Voltaire les juge Modèle:Citation, et quand on demande à Jacques-Bénigne Bossuet quel livre il aurait aimé écrire, il mentionne cet ouvrage. Jean Lacouture dans son étude intitulée Jésuites, cite aussi les appréciations d’Henri Gouhier et de François Mauriac. Au sujet de l’impact qu’ont Les Provinciales dans leur contexte historique, Jean Lacouture cite l’historien Marc Fumaroli (voir Révolution copernicienne : Réaction des scientifiques : Pascal).
Pensées
Modèle:Article détaillé Dans ses Pensées (1669), Pascal introduit la notion d'ordre comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les trois ordres identifiés par Pascal sont l'ordre du corps (représenté par Alexandre le conquérant), l'ordre de l'esprit ou de la raison (représenté par Archimède le géomètre), et l'ordre du cœur ou de la charité (représenté par Jésus-Christ, le Saint de Dieu)<ref>Blaise Pascal, Œuvres complètes, Seuil, collection « L'Intégrale », 1963, fragment 308-793.</ref>. Dans les Pensées, Pascal présente plusieurs paradoxes philosophiques : infini et néant, foi et raison, âme et matière, mort et vie, sens et vanité Modèle:Incise. En les rassemblant, il développe le pari de Pascal<ref>Fragment Léon Brunschvicg 233.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les Pensées de Pascal sont largement considérées comme l'une des pièces maîtresses qui marque une étape de la littérature française. En présentant ses observations sur un chapitre, Sainte-Beuve considérait ces pages comme les plus fines de la langue française. Will Durant, dans son onzième volume de l’Histoire des civilisations, le juge comme « le livre le plus éloquent en français ».
Le christianisme de Pascal
Écrivain de combat, attaquant le libertin pour l’amener à se convertir, ou défendant la vérité chrétienne contre les déformations que lui font subir molinistes et casuistes, Pascal mène une lutte pour maintenir ou défendre la vraie foi : par sa nature même, cette lutte engage une certaine conception du christianismeModèle:Sfn. À l’origine de ce qu’on a appelé sa première conversion religieuse, en 1646, la lecture du théologien flamand Jansénius a joué un rôle important. Mais on n’emploiera pas le terme de « jansénisme » pour définir le courant religieux dans lequel s’insère Pascal, ce terme pouvant laisser croire à une doctrine nouvelle et hérétique comme l’a bien montré Jean MesnardModèle:Sfn. On parlera plutôt de catholicisme augustinien. Car sa religion suit bien la doctrine de l’Église romaine mais reconnaît aussi l’autorité de saint Augustin dont Pascal adopte la position, enfin bien comprise, sur la grâceModèle:Sfn.
Les enfants Pascal ont reçu une éducation chrétienne de la part de leur père et de leur gouvernante Louise Delfaut. En témoignent les poèmes de Jacqueline. Leur père, Étienne Pascal, reçoit les plus grands esprits de son époque, dont certains se vantent d’être libertins et d’avoir secoué le joug de la religion. Il les écoute et les réfute avec une telle force de conviction que Blaise en est frappé et rêve de devenir un jour non seulement mathématicien, mais défenseur de la religion.
Un christianisme militant
Toute conversion révèle dans une certaine mesure la personnalité du converti. Là où Jacqueline vit sa foi religieuse comme un irrésistible appel à quitter le monde, Blaise vit la sienne comme l’entrée sur la scène du monde pour s’engager au service de la vraie religion. En ce sens les préoccupations de Pascal en matière religieuse relèvent moins de la spéculation que de l’action.
Ce zèle militant s’exprime sous trois formes, d’abord dans la direction de conscience : Pascal veut Modèle:CitationModèle:Sfn. Cette direction de conscience se manifeste dans sa correspondanceModèle:Note, et s’exprime dans des écrits spirituels comme Le Mystère de Jésus, Sur la conversion du pécheur, Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies.
Pascal est aussi animé par une volonté irréductible de défendre la vérité historique des textes ; elle se traduit chez lui par la polémique, qui n’hésite pas à recourir à l’attaque personnelle, voire au procès. Ainsi, de février à Modèle:Date-, il dénonce Jacques Forton, en religion frère Saint-Ange, docteur en théologie, qui prétend réconcilier la raison et la foi : il se faisait fort de trouver la chronologie réelle de la Bible en s’appuyant sur les données historiques chinoises sans prendre en compte les données traditionnelles de la GenèseModèle:Sfn. Au cours du procès, ce moine dut se rétracter. Cet épisode montre à quel point Pascal tenait à maintenir dans le christianisme une transcendance supérieure au rationnel, et à faire dépendre la vérité religieuse de l’autorité des textes révélésModèle:Sfn. Plus tard, participant à la polémique janséniste, il s’est attaché à un exposé clair et précis de la doctrine de saint Augustin sur la grâce, ce qu’il fait dans ses Écrits sur la grâceModèle:Sfn.
Enfin, son projet est de faire connaître et aimer la religion chrétienne en convertissant ceux qui lui sont hostiles ou indifférents Modèle:Incise. C’est le projet de l’Apologie de la religion chrétienne, qui s’adresse particulièrement aux libertins. Dans les Pensées, le libertin est à la fois à contester et à convertir, il est même interpellé sous son nom : Miton. L’attitude polémique de Pascal à l’égard du libertin oscille Modèle:Citation ; à l’égard des libertins qui font vanité de leur doute ou de leur matérialisme, la vivacité polémique culmine dans l’invective : leur attitude est Modèle:Citation. Pascal se garde bien, cependant, de lancer des injures en face, car il sait qu’il ne faut pas employer des moyens qui compromettraient la conversionModèle:Sfn.
Un christianisme augustinien
Étienne Pascal a laissé à son fils cette maxime décisive : « Tout ce qui est l’objet de la foi ne le saurait être de la raison. » C’est là une des données fondamentales du christianisme de Blaise Pascal : pour lui, la raison humaine, impuissante par nature, ne peut s’imposer à l’autorité de la tradition des Saintes Écritures ; selon ses propres mots, il n’éprouve qu’Modèle:Citation de ceux qui Modèle:Citation ; sur ce point il suit de très près Jansénius.
Sur le plan théologique, comme sur le plan polémique, Pascal doit beaucoup à saint Augustin, sans pour autant s’interdire parfois de se séparer de lui, comme l’a bien montré Philippe SellierModèle:Sfn. L’essence du christianisme repose sur les deux dogmes fondamentaux de la Chute et de la Rédemption. Mais en leur accordant dans la foi un rôle presque exclusif, Pascal donne à son christianisme une couleur particulière, celle de l’augustinismeModèle:Sfn : Modèle:Citation Selon l’enseignement de saint Augustin, l’homme corrompu par le péché d’Adam voit son être entier infecté par la concupiscence, c’est-à-dire un attrait irrésistible vers le mal. Mais la Chute n’est pas irrémédiable : Modèle:Citation bloc La doctrine augustinienne ainsi interprétée par Pascal évite à la fois les deux erreurs contraires, celle des molinistes jésuitesModèle:Note et celle des calvinistesModèle:Note,Modèle:Sfn.
C’est également sur le plan de la polémique contre les hérétiques que se manifeste l’augustinisme de Pascal. S’appuyant sur le traité Contre la lettre de Parménien de saint Augustin, il affirme<ref>Cinquième Écrit des curés de Paris, juin 1658.</ref> qu’il convient de reprendre ceux qui errent (Modèle:Latin), et de se séparer de cœur d’avec eux, mais non de les quitter de corps (Modèle:Latin)Modèle:Sfn : la controverse est nécessaire pour Modèle:Citation, mais la polémique chrétienne de Pascal s’arrête aux frontières du schisme et de la persécution. Elle se donne pour règle d’avoir Modèle:Citation.
Jésus-Christ, « centre où tout tend »
Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a exploré avec ferveur la richesse spirituelle de l’épisode de l’agonie de Jésus-Christ au Jardin des Oliviers : le cardinal Pierre de Bérulle, fondateur de la Société de l'Oratoire, y voit un « mystère » Modèle:Incise ; son successeur, Charles de Condren, est connu à Port-Royal par ses conférences et directions spirituelles ; il est l’un des maîtres spirituels de Pascal et l’a marqué d’une influence profondeModèle:Sfn. Comme lui, Pascal fait de l’agonie à Gethsémani le sommet des souffrances de Jésus. En 1650, le dominicain Louis Chardon consacre à Gethsémani près de Modèle:Nobr Méditations sur la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ. Pascal a lu les œuvres de ces hommes d’Église, représentants de l’École française de spiritualité. Il est nourri également des œuvres, chères à Port-Royal, de Jansénius<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Latin, 1639, et Modèle:Latin.</ref>, d’Antoine Arnauld<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Latin.</ref>, du père chartreux Jean Lansperge<ref>Discours de Notre Seigneur Jésus-Christ à l’âme dévote, traduit à Port-Royal en février 1657.</ref> ; il connaît bien le Chant du serviteur souffrant du prophète IsaïeModèle:Sfn : ce sont ces œuvres qui donnent à ses textes sur le Christ leur coloration à la fois oratorienne et janséniste.
Deux circonstances majeures dans la vie de Pascal l’ont conduit à approfondir et compléter sa conception du Mystère de Jésus-Christ, tout d’abord la mort de son père, le Modèle:Date- : elle est l’occasion d’une lettre de consolation aux Périer<ref>Modèle:Lien web</ref> qui contient déjà tous les grands thèmes pascaliens sur le péché, l’amour-propre et la mort ; l’épisode du jardin des Oliviers y est évoqué pour souligner la nécessité pour le Christ de passer par les souffrances pour entrer dans sa gloire, dans l’apprentissage de l’obéissance à en mourir ; après l’expérience mystique de la nuit de feu du Modèle:Date-, Pascal compose en 1655 un Abrégé de la vie de Jésus-Christ où l’épisode de Gethsémani prend la forme d’une méditation dramatisée par la valeur poétique des silencesModèle:Sfn ; dans les Pensées, le fameux fragment 749 intitulé Le Mystère de Jésus est une contemplation fervente, en forme de poème, de Jésus Modèle:Incise à Gethsémani. Un ardent christocentrisme s’y déploie. C’est dans cette agonie, plus encore qu’à la Croix, que Pascal se sent aimé, car dans la solitude de cette nuit, abandonné de tous, Jésus s’immerge volontairement dans le péché du monde ; les conséquences de ce péché sont un total éloignement de Dieu, une mortelle solitude qui soumet Jésus à une effroyable douleur : Modèle:Citation bloc Dans le Mystère de Jésus comme dans l’Abrégé, Pascal affirme que Jésus Modèle:Citation. Cette absence totale de Dieu rend compte de la profondeur de sa souffranceModèle:Sfn : Modèle:Citation Plainte inouïe, la seule que Jésus ait proférée dans la totalité des Évangiles, et qui s’accompagne chez Pascal du leitmotiv, neuf fois répété, de la recherche d’une consolation humaine, jusqu’à cet étonnant verset : Modèle:Citation. L’insistance mise sur cette absolue déréliction dans Modèle:Citation peint cet univers du péché comme image de l’enferModèle:Sfn. Elle traduit la vision sombre que Pascal et Port-Royal se sont fait de l’Incarnation où ils ont vu l’avilissement du VerbeModèle:Sfn, à l’inverse de la théologie des Pères grecs, comme Grégoire Palamas, qui insistent sur la divinisation de l’humanité pécheresse du seul fait de l’IncarnationModèle:Sfn. Là où les Grecs exaltent le Christ pantocrator sur les coupoles des églises byzantines en privilégiant la Transfiguration, Pascal privilégie Gethsémani, et une christologie du jeudi saint<ref>Modèle:Article</ref>.
La seconde circonstance décisive dans la vie de Pascal est l’aggravation de ses maladies à partir de 1659 : elle l’incite à composer la Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le douzième paragraphe de cette prière s’ouvre sur l’agonie actuelle de Jésus ; car c’est bien aujourd’hui, et Modèle:Citation, que se produit cette agonie ; Pascal juge en effet honteuse l’indifférence présente des chrétiens qui, Modèle:Citation Au paragraphe 13 de sa prière, il demande donc à Dieu de partager sa mortelle tristesse : Modèle:Citation, en écho à ce que dit saint Paul dans son Épître aux Colossiens<ref>Épître aux Colossiens, 1, 24.</ref> : Modèle:Citation
Reprenant les catégories d’Modèle:Citation propres à la doctrine classique de son temps depuis saint Anselme et Thomas d'Aquin, Pascal s’inscrit ici dans une théologie de la Rédemption datée et aujourd’hui controversée. Elle donne au Christ la figure d’un substitut de l’humanité et, selon Philippe Sellier, risque de projeter sur Dieu une idée toute humaine de la justice, avec des images empruntées au commerce ou à la loi du talionModèle:Sfn.
Le Dieu caché
La théologie de la grâce a inspiré à Augustin comme à Pascal la conception du Modèle:Citation Dans une importante lettre à Charlotte de Roannez en date du Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>, Pascal développe une ample méditation sur ce thème du Dieu caché, Modèle:Latin, selon la prophétie d’Isaïe<ref>Is., Modèle:Rom-maj, 15 : « Véritablement tu es un Dieu caché ».</ref>. Cette méditation sur les voiles derrière lesquels Dieu se cache revient avec insistance dans les Pensées ; elle révèle la pleine appartenance de Pascal à Port-Royal des Champs Modèle:Incise où l’on chantait l’hymne Adoro te devote, latens Deitas. Dans la lettre à Charlotte de Roannez, Pascal en fait un principe d’explication universel pour tout le réel<ref>Modèle:Article</ref>. Dieu, dit-il, Modèle:Citation, où il a été cependant pressenti dès l’Antiquité par les platoniciens, Modèle:Citation ; Modèle:Citation, et se cache encore Modèle:Citation Il est donc vain de chercher un chemin métaphysique vers Dieu : les tentatives pour accéder à Dieu, celles des Modèle:Latin de saint Thomas ou les preuves de Descartes, s’écroulent ; vaine aussi la conviction de saint Augustin selon laquelle croire ferait comprendre. Seul le Christ eucharistique est le chemin qui mène à Dieu, Modèle:Latin, et tout le cheminement de Pascal se fonde sur le Modèle:LatinModèle:Note,<ref>Modèle:Article</ref>.
Postérité
Hommages
En l’honneur de ses contributions scientifiques, le nom de pascal est donné à l’unité de pression dans le Système international, et en hydrostatique au principe de Pascal. En mathématiques et en philosophie, comme mentionné ci-dessus, le triangle de Pascal et le pari de Pascal portent également son nom.
Le développement de la théorie des probabilités est la contribution de Pascal la plus importante en mathématiques. À l’origine appliquée au jeu, elle est aujourd’hui utilisée dans les sciences économiques, particulièrement en science actuarielle. John Ross écritModèle:Refsou : Modèle:Citation bloc
Cependant, Pascal et Fermat, qui effectuent les premiers travaux importants en théorie des probabilités, n’ont pas développé très loin ce champ d’études. Christian Huygens, étudiant la question en 1655 à partir de ouï-dire à propos de la correspondance entre Pascal et Fermat, écrit le premier livre sur le sujet<ref name=DeRatiociniis />. Jacques Bernoulli, Pierre Rémond de Montmort, Abraham de Moivre, Thomas Bayes, Nicolas de Condorcet et Pierre-Simon de Laplace sont, parmi les auteurs qui ont prolongé le développement de la théorie, ceux dont la contribution a été la plus importante au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Au Canada, un concours annuel de mathématiques est appelé en son honneur « Concours Pascal », qui est ouvert à n’importe quel élève du Canada de moins de Modèle:Unité et en Modèle:9e au plus.
En informatique, Pascal est un langage de programmation créé par Niklaus Wirth et nommé en l'honneur de Blaise Pascal.
L’Université Clermont-Ferrand II a été baptisée à son nom et édite les Annales Mathématiques Blaise Pascal. Le nom a également été donné à une université de Cordoba, en Argentine.
La Banque de France a émis un billet de banque, le 500 francs Pascal, sa plus haute coupure de 1969 à 1994, à son effigie.
En 1964, l'Union astronomique internationale a donné le nom de Pascal à un cratère lunaire.
Une statue de Pascal figure parmi les Hommes illustres au musée du Louvre, à Paris.
Fortune littéraire
En littérature, Pascal est considéré comme un des auteurs les plus importants de la période classique française et il est lu aujourd’hui en tant qu’un des plus grands maîtres de la prose française. Son utilisation de la satire et de l’esprit a influencé des polémistes postérieurs. On se souvient bien de la teneur de son travail littéraire à cause de sa forte opposition au rationalisme de René Descartes et de l’affirmation simultanée que l’empirisme philosophique était également insuffisant pour déterminer des vérités majeures.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Chateaubriand a décrit ses contributions dans une célèbre envolée lyriqueModèle:Note se concluant par : Modèle:Citation Quant à Jules Barbey d'Aurevilly, il voit en Pascal un « Hamlet du catholicisme ». Dans son poème « Le gouffre », Charles Baudelaire évoque la curieuse hallucination<ref>Modèle:Article.</ref> qui faisait voir à Pascal un abîme ouvert près de lui : Modèle:Citation
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la méditation pascalienne sur le divertissement trouve un prolongement dans le roman de Jean Giono, Un roi sans divertissement (1947). Giono emprunte le titre et la dernière phrase du livre à un passage des Pensées (fragment 142 de l’édition Brunschvicg) : Modèle:Citation Quant à la conception tragique de l’homme, impuissant sans la grâce reçue de Dieu, elle a inspiré au philosophe marxiste Lucien Goldmann une étude sur Pascal et Racine publiée en 1955 sous le titre emprunté à Pascal, Le Dieu cachéModèle:Sfn. Julien Green estime que Pascal est « le plus grand des Français »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Et Sœur Emmanuelle, dans son livre Vivre, à quoi ça sert ?, s’appuie sur quelques principes de la pensée pascalienne qui fut un guide pour elle, tout au long de sa vie.
Mais ce sont les philosophes qui font entendre les premières critiques : Simone Weil, dans son essai L'Enracinement, formule un jugement des plus sévères : Modèle:Citation Vers la fin de sa vie, le sociologue Pierre Bourdieu publie Méditations pascaliennes, livre de réflexions sur son domaine<ref>P. Bourdieu, Méditations pascaliennes, Paris, Seuil, 1997.</ref>. On a pu voir dans ce choix un geste démonstratif qui prend à contre-pied l'approche emblématisée par le titre Méditations cartésiennes, pris naguère par le philosophe Edmund Husserl.
Dans son récit La Nuit de feu (2015), expression reprise du mémorial de Pascal, Éric-Emmanuel Schmitt donne une répercussion contemporaine aux distinctions pascaliennes entre foi et raison, mystère et connaissance. Dans son essai Un coup de dés (2019), Claude Minière présente le débat de Pascal avec la notion de hasard.
Bande dessinée
Lors de la prépublication Coke en stock dans le journal belge Tintin du 31 octobre 1956 (N° 44), Nestor lisait Les Pensées de Pascal. Ce strip ne sera pas repris dans la première publication en version album<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Dans le n° 685 de Pilote en 1972, Achille Talon lit les Pensées de Pascal. C'est son livre de chevet<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Cinéma
En 1965 Pierre Gauge réalise Le dernier acte, un court métrage (36 min) sur les Pensées de Blaise Pascal<ref>Modèle:Article.</ref>.
Une discussion à propos de Pascal et de son pari occupe une place importante dans le film Ma nuit chez Maud du réalisateur français Éric Rohmer en 1969. Dans Conte d'hiver, la référence au pari de Pascal est plus implicite<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 1971 Roberto Rossellini réalise un téléfilm sur Blaise Pascal, interprété par Pierre Arditi.
Vers une béatification ?
En juillet 2017, le pape François a souhaité et évoqué une possible procédure en béatification de Blaise Pascal<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Plusieurs raisons expliquent ce choix du souverain pontife, malgré les critiques de Blaise Pascal envers les jésuites. Le pape François insiste notamment sur le rôle de fervent chrétien du théologien et scientifique, ainsi que sur son rôle auprès des pauvres<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le pape François a également reçu l'appui de son ami journaliste Eugenio Scalfari<ref>Modèle:Article.</ref>. Le fondateur du journal La Repubblica, bien qu'athée, se montre favorable à la béatification de Pascal, auteur qu'il admire beaucoup<ref>Modèle:Article.</ref>. En accord avec ces derniers, une initiative pour la reconnaissance de la sainteté de Pascal voit le jour à Paris en 2019<ref>Modèle:Article.</ref>, et prend corps trois ans plus tard avec la constitution de la Société des amis de Blaise Pascal (SABP)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le président de cette société, Thibaut Bagory, estime que Modèle:Citation Quelques mois plus tard, dans sa lettre apostolique Modèle:Latin, le pape François Modèle:Citation à l'établissement d'un dossier de béatification, en défendant Pascal notamment contre les accusations d'hérésie<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Commémorations
En 1923 des célébrations du tricentenaire de sa naissance sont organisées à Clermont-Ferrand, à Rouen, à Paris<ref>Modèle:Article</ref>.
En 1963 des célébrations sont organisées (exposition à la bibliothèque nationale<ref>Modèle:Lien web</ref>, émission d'un timbre<ref>Modèle:Lien web</ref>...)
En 1993 une exposition est organisée à la Bibliothèque municipale et Interuniversitaire de Clermont-Ferrand pour le 350e anniversaire de la conception de la machine arithmétique.
En 2023, à l’occasion des quatre cents ans de la naissance de Blaise Pascal, des célébrations sont organisées à Clermont-Ferrand<ref>Modèle:Lien web</ref> (exposition au Musée d'Art Roger-Quilliot<ref>Modèle:Lien web</ref>, conférences<ref>Modèle:Lien web</ref>, colloques<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>). La « Nuit Blaise Pascal », réunissant comédiens, philosophes et historiens, est organisée en mars 2023 dans l’auditorium du Collège des Bernardins<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Des colloques sont organisés à Bucarest<ref>Modèle:Lien web</ref>, Montréal<ref>Modèle:Lien web</ref>, Paris<ref>Modèle:Lien web</ref>. Un timbre Blaise Pascal est inscrit au programme philatélique 2023 de la Poste<ref>Modèle:Lien web</ref>. À l’occasion du quatre-centième anniversaire de sa naissance, le pape François consacre à Blaise Pascal une lettre apostolique, Sublimitas et miseria hominis<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Œuvres de Pascal
Liste des principales œuvres
La chronologie exacte des œuvres de Pascal est difficile à établir car de nombreux textes ne sont pas datés et ont été publiés longtemps après avoir été rédigés. Certains n’ont été connus qu’un siècle ou plus après le décès de Pascal, d’autres ne nous sont parvenus que de manière fragmentaire ou indirecte (notes de Leibniz ou correspondance, par exemple).
- Essai pour les coniques (1640)
- Expériences nouvelles touchant le vide (1647)
- Récit de la grande expérience de l'équilibre des liqueurs (1648)
- Traité de la pesanteur de la masse de l’air (1651-1653)
- Traité du triangle arithmétique (1654)
- Les Provinciales (1656-1657)
- Éléments de géométrie (1657)
- De l’Esprit géométrique et de l’Art de persuader (1657)
- Histoire de la roulette (1658)
- L’Art de persuader (1660)
- Pensées (1669, posthume)
- Modèle:Lien web
Éditions
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Pascal, Œuvres complètes, Louis Lafuma, Seuil, L'Intégrale, 1963.
- Pascal, Œuvres complètes, texte établi, présenté et annoté par Jacques Chevalier, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1936-1998.
- Pascal, Œuvres complètes, éd. Jean Mesnard, Paris, Desclée de Brouwer, 1964-1992 (contient tous les textes qui intéressent la vie ou l’œuvre de Pascal, y compris des actes notariés, etc.. Mais seuls quatre des sept volumes ont paru, Jean Mesnard étant décédé en 2016, et ils ne contiennent ni Les Provinciales ni les Pensées.)
- Pascal, Œuvres complètes, éd. Michel Le Guern, coll. Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 2 volumes, 1998 et 2000.
- Modèle:Ouvrage.
- Marie Pérouse, L’Invention des Pensées de Pascal. Les éditions de Port-Royal (1670-1678), Éditions Honoré Champion, 2009.
- Blaise Pascal, Pensées, opuscules et lettres, éd. par Philippe Sellier, Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Bibliothèque du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle », 2010
- Blaise Pascal, Pensées sur la religion et sur quelques autres sujets, Étude et édition comparative de l'édition originale avec les copies et les versions modernes par Jean-Robert Armogathe et Daniel Blot, Paris, Honoré Champion, 2011.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Notes et références
Notes
<references group="alpha"/>
Références
Voir aussi
Bibliographie
Commentaires d'écrivains
- François-René de Chateaubriand, Génie du christianisme, III, Livre II, Chapitre VI.
- François Mauriac, Blaise Pascal et sa sœur Jacqueline, Paris, Hachette, 1931.
- Sainte-Beuve, Port-Royal, Hachette, 1860, volume 1, Modèle:Lire en ligne.
- Paul Valéry, Variation sur une pensée, 1923, dans Œuvres, I, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 1957, Modèle:P..
- Voltaire, Remarques sur les Pensées de M. Pascal, dans Lettres philosophiques, Paris, 1734.
Biographies
- Modèle:Ouvrage
- Albert Béguin, Pascal, Paris, Seuil, 1952 ; nouvelle Modèle:Éd. 1981.
- Modèle:Ouvrage
- André Bord, Pascal vu par sa sœur Gilberte, Paris, Pierre Téqui, 2005.
- Dominique Descotes, Pascal : biographie, étude de l’œuvre, Paris, Albin Michel, 1994.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Pascal philosophe et moraliste
- Modèle:Ouvrage
- Vincent Carraud, Pascal et la philosophie, Paris, PUF, 1992 (Modèle:2e éd. 2007).
- Vincent Carraud, Pascal. Des connaissances naturelles à l'étude de l'homme, Paris, J. Vrin, 2007.
- Michel Le Guern, Pascal et Descartes, Nizet, 1971.
- Michel Le Guern, Études sur la vie et les Pensées de Pascal, Paris, Honoré Champion, 2015, 272 p.
- Modèle:Ouvrage
- Charles Baudouin, Blaise Pascal ou l’ordre du cœur, Paris, Plon, 1962
- Hervé Bonnet, Pascal, Bruxelles, Sils-Maria, coll. 5Concepts, 2013, 110 p.
- Victor Giraud, Blaise Pascal : Études d'histoire morale, Paris, Hachette, 1910.
- Thomas More Harrington, Pascal philosophe, Paris, CDU-SEDES, 1982, 186 p.
- Jean Mesnard, Pascal, coll. Connaissance des Lettres, Paris, Hatier, 1967.
- Modèle:Ouvrage
Pascal et la politique
Pascal et le christianisme
- Modèle:Ouvrage
- Gérard Ferreyrolles, « Saint Thomas et Pascal : les règles de la polémique chrétienne » dans Séries et variations. Études littéraires offertes à Sylvain Menant, Paris, PUPS, 2010, Modèle:P..
- Modèle:Article
- Alberto Frigo, L’Évidence du Dieu caché. Introduction à la lecture des Pensées de Pascal, Mont-Saint-Aignan, PURH, 2015, 245 p.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Pierre Magnard, Nature et histoire dans l’apologétique de Pascal, Paris, Belles-Lettres, 1975.
- Modèle:Ouvrage
- Michel Le Guern, Pascal et Arnauld, Paris, Honoré Champion, 2003, 237 p.
- Jean Mesnard, Pascal, coll. Les Écrivains devant Dieu, Paris, Desclée de Brouwer, 1965.
- Hervé Pasqua, Pascal, penseur de la grâce, Téqui, 2000.
- Xavier Patier, Blaise Pascal. La nuit de l'extase, Paris, Cerf, 2014.
- Maurice Pontet, Pascal et Teilhard, témoins de Jésus-Christ, Desclée de Brouwer, Paris, Modèle:Coll. « Christus » no 27, 1968, 221Modèle:Nb p.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Tetsuya Shiokawa, (préf. Jean Mesnard), Pascal et les miracles, Paris, Nizet, 1977
- André Bord, Pascal et Jean de la Croix, préface de Philippe Sellier, Paris, Beauchesne, 1987.
- André Bord, Lumière et Ténèbres chez Pascal, Paris, Pierre Téqui, 2006.
Pascal écrivain
- Vlad Alexandrescu, (préf. Oswald Ducrot), Le Paradoxe chez Blaise Pascal, Peter Lang, coll. Sciences pour la communication, 1997, 262 p. Modèle:ISBN.
- Dominique Descotes, L'Argumentation chez Pascal, Paris, PUF, 1993.
- Michel Le Guern, L'Image dans l'œuvre de Pascal, Armand Colin, 1969.
- Pierre Magnard, Pascal ou l’art de la digression, Ellipses, 1995.
- Pierre Magnard, Le Vocabulaire de Pascal, Ellipses, 2001.
- Laurent Susini, L’Écriture de Pascal. La lumière et le feu. La « vraie éloquence » à l’œuvre dans les Pensées, Paris, Honoré Champion, 2008.
- Modèle:Article
- Philippe-Joseph Salazar, Efficacité rhétorique exemplaire. Les Pensées dans les Causeries du lundi de Sainte-Beuve, dans Croisements d’anthropologies. Pascals Pensées Modèle:Langue sous la direction de R. Behrens, A. Gipper, V. Mellinghoff-Bourgerie, Heidelberg, Modèle:Langue, 2005, Modèle:P. Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage.
Pascal homme de sciences
- Modèle:Ouvrage
- Donald Adamson, Modèle:Langue, Londres et New York, Macmillan, 1995.
- Francesco Paolo Adorno, Pascal, Paris, Les Belles Lettres, 2000 Modèle:ISBN.
- Jacques Darriulat, L’Arithmétique de la Grâce : Pascal et les carrés magiques, Paris, les Belles lettres, 1994.
- Jean-Louis Gardies, Pascal entre Eudoxe et Cantor, Paris, Vrin, (1ère éd.1984), 2002
- Pierre Guenancia, Du vide à Dieu : essai sur la physique de Pascal, Paris, Maspero, 1976.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Jacques Moutaux (dir.), Pascal et la géométrie, Mont-Saint-Aignan, CRDP de Rouen : IREM de Rouen, 1993
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
Portraits et représentations de Pascal
- Modèle:Article.
- Modèle:Article
- Yves Morvan, Pascal d'après nature, Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, Tome XCIII, no 692-693, 1987.
Émissions radiophoniques
- « Un été avec Pascal », série d'émissions sur France Inter par Antoine Compagnon, juillet/août 2019
Catalogues d'exposition
- Modèle:Ouvrage
- Blaise Pascal, mathématicien, physicien, ingénieur : 350e anniversaire de la conception de la machine arithmétique (18 septembre - 17 octobre 1993). Clermont-Ferrand, Bibliothèque municipale et interuniversitaire, 1993. 75 pages.
- Modèle:Ouvrage
- Blaise Pascal, son entourage et son œuvre... (8 mai-13 juin 1976). Clermont-Ferrand, Bibliothèque municipale et universitaire, 1976.
- Pascal : sa ville et son temps, Clermont-Ferrand, Musée du Ranquet, 1962. 69 pages.
- Modèle:Ouvrage
Articles connexes
- Philosophie
- Mathématiques
- Physique
- Divers
Liens externes
- Expositions virtuelles
- Bibliothèques en ligne
- Un provincial nommé Blaise Pascal, collection de documents numérisés de et sur Blaise Pascal, en ligne sur Overnia, bibliothèque numérique du patrimoine de Clermont-Ferrand.
- Plusieurs ouvrages numérisés disponibles sur Ebooks Libres & Gratuits et sur Gallica
- Revue
- Courrier Blaise Pascal : Le Courrier Blaise Pascal, créé en 2019, succède au Courrier du Centre international Blaise Pascal, publié depuis 1979. La revue, éditée par les Presses universitaires Blaise-Pascal, publie des études portant sur Blaise Pascal et son œuvre.
- Autres liens
- Les Lettres de Blaise Pascal, accompagnées de lettres de ses correspondants, sur Gallica
- La Pascaline, la machine qui relève du défaut de la mémoire, texte de B. Pascal sur la Pascaline (1645), en ligne et commenté
- Chronologie détaillée de Blaise Pascal sur KronoBase
- Modèle:Vidéo « Blaise Pascal, aux limites de la Raison », cultureGnum (L. Thirouin, Université Lyon