Luc (évangéliste)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint Luc l'évangéliste ou saint Luc, du grec ancien Modèle:Grec ancien, « Luc », est un personnage dont on sait peu de chose mais qui a rédigé une partie du Nouveau Testament. La tradition chrétienne le considère comme l'auteur de l'évangile qui porte son nom, ainsi que des Actes des Apôtres. Cette hypothèse est admise par le consensus historien.
Le christianisme le présente à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle comme un Syrien d'Antioche, médecin de profession et disciple de Paul. Si cette thèse est aujourd'hui rejetée par la majorité des historiens, il n'en reste pas moins que Luc défend Paul contre ses détracteurs, afin de prouver qu'il mérite aussi bien que Pierre le titre d'apôtre, et se fait un ardent prédicateur de la justification (ou le salut) par la foi.
Biographie
Luc est un personnage dont on ne sait quasiment rien. Pour Lucien Cerfaux, la seule certitude est qu'il appartient à la deuxième génération des croyants<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et que son œuvre dépend d'autres sources littéraires. Alors que la tradition en fait un homme cultivé et un Juif hellénisé (comme l'atteste sa maîtrise du grec hébraïsé de la Septante et de la Synagogue de la diaspora juive), la recherche actuelle privilégie l'hypothèse d'un Grec païen qui s'est rapproché du judaïsme au point de devenir un « Craignant-Dieu »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Marguerat">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>François Bovon, L'Évangile selon saint Luc 1, Labor et Fides, 1991, p. 27.</ref>.
La tradition chrétienne le considère comme l'auteur de l'évangile qui porte son nom ainsi que des Actes des Apôtres. Cette thèse est corroborée par les spécialistes, notamment Daniel Marguerat, qui relève une « homogénéité littéraire et théologique » entre ces deux livres, lesquels forment les « deux volets » d'une même œuvre, dédiés au même personnage nommé « Théophile »<ref name=DMINT127>Daniel Marguerat, « Les Actes des Apôtres », in Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008 Modèle:ISBN, p. 127-134.</ref> et dont on ne sait rien<ref name="2Apôtres_II_p15">Marie-Émile Boismard et Arnaud Lamouille, Actes des deux apôtres, livre Modèle:II, Paris, 1990, Librairie Lecoffre J. Gabalda et Modèle:Cie éditeurs, Modèle:P..</ref>.
Il apparaît en tout état de cause que l'auteur des Actes ne saurait être un compagnon de Paul : en effet, la religion à laquelle renvoie l'Évangile selon Luc « est un christianisme de troisième génération, proche des Pastorales ; or, le discours d'adieu de Paul offre la confirmation de cet état avancé de la chrétienté (Ac 20:25-32) »<ref name=DMINT127/>. La datation du livre des Actes, « rédigé simultanément ou peu après l'évangile », se situe donc entre 80 et 90<ref name=DMINT127/>.
Bien que diverses hypothèses aient été émises, il est impossible d'établir une biographie de Luc et les quelques éléments que l'on peut donner à son sujet sont maigres. Son nom de Λουκᾶς (Loukas) n'est attesté que vers la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et, plus tardivement, le canon de Muratori le définit comme un compagnon de Paul, médecin et écrivain, après quoi la tradition<ref>Selon une tradition rapportée par Eusèbe de Césarée Modèle:Citation. Cf. Marie-Émile Boismard et Arnaud Lamouille, Actes des deux apôtres, livre Modèle:Rom-maj, Paris, 1990, Librairie Lecoffre J. Gabalda et Modèle:Cie éditeurs, Modèle:P..</ref> attribue cet évangile à « Luc le médecin »<ref name=DMINT105>Daniel Marguerat, « L'Évangile selon Luc », in Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, p. 105-119.</ref>. Les prologues antimarcionites à cet évangile décrivent Luc comme un médecin syrien d'Antioche, « disciple des apôtres et de Paul, mort à 84 ans en Béotie », mais la date de ces textes demeure incertaine, tout comme la profession médicale de Luc, qu'aucun élément probant ne vient étayer<ref name=DMINT105/>.
Luc, rompu à la pratique d'un grec littéraire et à la culture hellénistique, n'en connaissait pas moins très intimement la religion juive et l'exégèse rabbinique<ref name="Marguerat"/>.
Hypothèses
Éventuel rédacteur du Journal de voyage
L'hypothèse traditionnelle est qu'avec ces récits en « nous » (Actes 16,10-17 ; 20,5 - 21,18 ; 27,1 - 28,16) Luc se serait inclus lui-même comme témoin et acteur des faits relatés.
Autres éléments
- Deux « nous » sont déjà dans le prologue de l'Évangile écrit avant les Actes.
- Luc figure dans toutes les listes des soixante-dix disciples de Jésus, dont le plus ancien témoin littéraire date du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle avec la liste attribuée à Hippolyte de Rome.
Hagiographie
Les Actes s'achevant brutalement sans que l'on sache ce qu'il advint de saint Paul toujours détenu à Rome, le lecteur en conclut que saint Luc mourut avant lui. Cependant, selon Épiphane (Haer. 51), à la mort de Paul, Luc serait revenu évangéliser en Macédoine. Vivant une vie de moine, il serait mort à l'âge de 84 ans.
Voici quelques écrits des premiers siècles parlant de Luc. Saint Jérôme estimait que ce propos de Paul concernait l'évangéliste Luc :
Un prologue grec de Luc datant de la fin du second siècle introduit le troisième évangile comme suit :
« Luc, notre ami le médecin » est cité à trois reprises à travers l'Épître aux Colossiens (4, 14), l'Épître à Philémon (24) et la [[Deuxième épître à Timothée|Modèle:2e Épître à Timothée]] (4, 11)
Symbole
Luc est symbolisé par le taureau, animal de sacrifice, parce que son évangile est le seul à parler de la naissance de Jésus et à évoquer le fait qu'il soit né dans une étable. Pour beaucoup le choix de ce symbole est également associé au fait que son évangile commence par l'évocation d'un prêtre sacrificateur desservant le Temple de Jérusalem : Zacharie, le père de Jean-Baptiste. L'attribution des quatre symboles des évangélistes dont Luc fait partie est tardive, car elle semble trouver son origine dans la mythologie grecque et dans l'association des deux axes du Zodiaque : l'axe génésique (Lion-Verseau) et l'axe Sexuel (Taureau-scorpion). Le Verseau, seul personnage à visage humain se retrouve chez Matthieu, le Lion chez Marc, le Taureau chez Luc et le Scorpion (qui sera remplacé par l'Aigle par le Canon de l'Église de Rome) pour Jean.
Célébration dans la tradition catholique
Saint Luc l'évangéliste est célébré le 18 octobre<ref name=magnificat>Modèle:Article.</ref>, et le 22 avril comme l'un des septante disciples par l'Église orthodoxe.
Dans la tradition catholique, Luc est considéré comme le saint patron :
- des médecins et des services de santé, du fait de sa profession,
- des artistes peintres et sculpteurs ; c'est pour cela que de nombreuses académies des Beaux-Arts, notamment l'Accademia di San Luca de Rome et la dizaine d'Instituts Saint-Luc en Belgique et en France, ainsi que des guildes d'artistes s'appellent ou se sont appelées « Saint-Luc ». Dans la tradition chrétienne, saint Luc a représenté en peinture plusieurs fois la Vierge. Bien que leurs datations soient de périodes plus récentes, un certain nombre d'icônes lui sont dévotement attribuées. Ce sont les Vierges dites de Vladimir, de Jérusalem, de Tikhvine, de Smolensk,de Częstochowa et aussi la Vierge de Philerme. Elles sont majoritairement de style Odigitria, litt. « qui montre le chemin ».
Notes et références
Bibliographie
Exégèse et commentaires bibliques
- Léonce de Grandmaison, L'Évangile selon saint Luc, Études, t. 172, 1922, Modèle:P. 747-74.
- Xavier Léon-Dufour, Les Évangiles et l'histoire de Jésus, 1986, 526 pages, Éditions du Seuil, Paris
- Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008 Modèle:ISBN.
- Daniel Marguerat, L'Historien de Dieu : Luc et les Actes des apôtres, Bayard/Labor et Fides, 2018 Modèle:ISBN
- André Méhat, Les écrits de Luc et les événements de 70. Problèmes de datation
- François Nau, « Version syriaque du martyre de saint Luc », Revue de l'Orient chrétien, 1898, p. 151-167 Modèle:Lire en ligne
Ouvrages divers
- Emmanuel Carrère, Le Royaume, P.O.L., 2014
- Thierry Leroy, Le Testament de saint Luc, roman, Albin Michel, 1996
Iconographie
Saint Luc, v.1330, de Simone Martini, œuvre conservée par le Paul Getty Museum, au Getty Center de Los Angeles, probable panneau droit d'un polyptyque portatif en cinq parties, ou d'un retable à plusieurs volets. trois autres se trouvent au Metropolitan Museum of Art de New York et un, dans une collection privée à New York (mentionné dans Modèle:Ouvrage).
Annexes
Articles connexes
- Évangile selon Luc
- Luc-Actes
- Actes des Apôtres
- Liste des apôtres
- Liste de saints catholiques
- Liste des saints de l'Église orthodoxe