Matthieu (apôtre)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint
Matthieu, du grec Modèle:Langue, transcrit de l'hébreu Mattai ou Mattay, abréviation de Mattithyahû (Mattith = don et Yâhû = YHWH), ou Matthieu-Lévi ou saint Matthieu, est un personnage juif lié à la Galilée qui apparaît pour la première fois dans les Évangiles synoptiques, où il est appelé soit Matthieu, soit Lévi. Il y est décrit comme un publicain percepteur d'impôts, que Jésus appelle pour devenir le douzième de ses douze apôtres.
Ce livre a probablement été composé dans les années 80, sans doute à partir d'une version de l'Évangile selon Marc à laquelle ont été adjointes des paroles de Jésus (des logia) issues de ce que les spécialistes appellent la Source Q.
Il n'existe, dans l'historiographie récente sur les origines du christianisme, aucune information concernant l'apôtre Matthieu<ref>Ainsi en est-il de l'ouvrage de Simon Mimouni et Pierre Maraval, Le Christianisme des origines à Constantin (2006), de celui de Paul Mattei, Le Christianisme antique, de Jésus à Constantin (2011), de celui de Michel Rouche, Les Origines du christianisme (2007), du Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien (dir. A. Di Berardino, 1990), ainsi que de l'ouvrage dirigé par Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme (2000).</ref>. Il n'apparaît que dans le Nouveau Testament.
Biographie selon les Évangiles
Les éléments biographiques concernant l'apôtre de Jésus nommé Matthieu proviennent des Évangiles uniquement. Le Nouveau Testament le cite dans la liste des Douze (Mt 10:3 ; Mc 3:18 ; Lc 6:15), où il porte le nom de Matthieu. D'autres passages mentionnent un collecteur d'impôts (Mt 9:9<ref>« Étant sorti, Jésus vit en passant, un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. Il lui dit : “Suis-moi !” Et, se levant, il le suivit. »</ref> ; Mc 2:13-14 ; Lc 5:27-28). Il apparaît une dernière fois en Actes 1:13.
L'apôtre Matthieu est assimilé à « Lévi, fils d'Alphée » car manifestement le même homme est appelé Matthieu dans l'Évangile selon Matthieu tandis que les versets correspondants en Marc et Luc le nomment Lévi<ref>Mc l'appelle Lévi-Alphée, Mc 2:14.</ref>. Matthieu est un publicain (percepteur des impôts) à Capharnaüm, responsable peut-être du péage d'Hérode. Il a obligatoirement une instruction plus élevée que les pêcheurs du lac, Pierre et André ou encore Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Mais, du fait de son métier, il est mal vu des autres Juifs. Les publicains sont perçus, sinon comme des traîtres, du moins comme des agents de l'occupant romain<ref name=magnificat2012>Modèle:Article.</ref>.
L'Évangile dit « selon saint Matthieu »
La tradition chrétienne
La tradition chrétienne a identifié l'apôtre Matthieu à l'auteur de l'Évangile selon Matthieu.
Selon Irénée de Lyon (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), à l'époque où Pierre et Paul affermissaient la communauté des disciples de Jésus à Rome (vers l'an 60 ou 61), Matthieu, qui annonçait la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ aux « Hébreux » de Palestine et de Syrie, fut prié de rédiger une version synthétique de la vie et de l'enseignement de Jésus, « une forme écrite de l'évangile », en araméen<ref>Irénée, Adversus haereses, III, 1, 1, trad. Rousseau, coll. « Sources chrétiennes », Cerf.</ref>.
De même, Eusèbe de Césarée affirme au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : Modèle:Citation<ref>Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, éd. Bardy, Le Cerf, 2003, livre V, chap. VIII, no 2-4.</ref>. Eusèbe s'appuie ici sur le récit de Papias, écrit vers l'année 120, et note : Modèle:Citation<ref>Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 39,16.</ref>,<ref name="ECIntr">Élian Cuvillier, « L'Évangile selon Matthieu », in Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Modèle:P., Labor et Fides, 2008 Modèle:ISBN</ref>. Toujours selon Eusèbe, Pantène (v. 240-v. 306), docteur chrétien qui dirigea l'Académie d'Alexandrie, trouva à son arrivée aux Indes cet évangile en caractères hébreux. Ce manuscrit aurait été apporté par l'apôtre Barthélémy aux populations locales, qui l'auraient depuis précieusement conservé<ref>Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, éd. Bardy, Le Cerf, 2003, livre V, chapitre X, no 3, Modèle:P.</ref>.
Telle est l'origine de la théorie du « Matthieu hébreu », c'est-à-dire d'un évangile originel de l'apôtre Matthieu, rédigé en hébreu ou en araméen et traduit plus tard en grec. Cette théorie n'est pas cautionnée par les spécialistes car il n'existe aucune trace d'une telle version, comme le rappelle Élian Cuvillier, qui ajoute : Modèle:Citation<ref name="ECIntr"/>
Avis d'un historien protestant
En ce qui concerne l'Évangile selon Matthieu, « la paternité de l'apôtre Matthieu n'est généralement pas retenue aujourd'hui », écrit l'historien protestant Élian Cuvillier<ref name="ECNTC">Modèle:Ouvrage</ref>.
« L'hypothèse la plus couramment admise est que les auteurs de l'Évangile attribué à Matthieu ont utilisé deux sources : l'Évangile selon Marc Modèle:Incise et une source ne comportant que des paroles de Jésus.
Traditions ultérieures au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Sur la question de la fin de sa mission et de sa mort, coexistent de nombreuses traditions concurrentes : la Tradition apostolique d'Hippolyte de Rome (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) le rattache à la Parthie, dans l'Iran actuel, où il meurt à Hiérapolis (possible confusion avec la Hiérapolis de Syrie)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le Martyrologe hiéronymien le fait également mourir en Perse et donne comme lieu de sa sépulture la ville de Tarrium (Tarsium ou Tarseum, confusion avec Tarse ?)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Isidore de Séville (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) le fait prêcher en Macédoine.
Selon une tradition qui apparaît dans les Virtutes Apostolorum (au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, reprise au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans la Légende dorée), il partit évangéliser l'Éthiopie où il fut secondé par l'eunuque de la reine (le ministre des Finances baptisé dont parle le diacre Philippe). Deux sorciers Zaroès et Arfaxar annoncèrent au roi qu'ils ne pouvaient sauver son fils Euphranor, mourant, mais l'eunuque amena à la cour Matthieu, qui parvint à le ressusciter. Le roi et sa famille se convertirent, favorisant la christianisation du pays<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le roi suivant Hyrtaque voulut se marier à Iphigénie, vierge consacrée au Christ, mais Matthieu refusa. Après 23 ans de mission en Éthiopie, il mourut martyr à Naddarer, en 61, après que le roi eut envoyé un de ses soldats passer l'apôtre au fil de l'épée. Le martyrologe romain reprend la légende<ref>Modèle:Article</ref> de la tradition éthiopienne et développe une nouvelle tradition selon laquelle son corps fut transféré à Salerne où une basilique fut érigée sur ses restes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
L'historien Joseph Loth évoque pour sa part une tradition selon laquelle les reliques de Matthieu auraient été transportées en Bretagne<ref>Modèle:Lien web</ref>.
L'absence de tradition consistante s'explique en partie par des légendes de saint Matthieu qui sont souvent confondues avec celles de Mathias et se sont opérées très tôt dans la tradition manuscrite<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Interprétation
Jérôme, présentant Matthieu dans l'Évangile éponyme (Mt 9, 9-13), le présente comme « L'appel de l'Aimant ». Modèle:Citation bloc
Culte
Saint Matthieu est fêté par l’Église catholique le 21 septembre et par les Églises orthodoxes le 16 novembre comme le saint patron des percepteurs, des comptables, des fiscalistes, des agents des douanes et des banquiers<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Représentation
Iconographie
On lui attribue comme symbole l'homme ailé (parfois qualifié à tort d'ange) parce que son évangile commence par la généalogie de Jésus, ou, plus exactement, celle de Joseph, père légal de Jésus. Selon qu’il apparaît comme collecteur d’impôts, apôtre ou évangéliste, Matthieu est représenté avec des balances de peseur d’or, l’épée du martyre ou le livre de l’Évangile qui, finalement, est son attribut le plus ordinaire.
Film
Pier Paolo Pasolini a tiré un film noir et blanc d'un grand dépouillement (à l'opposé du Roi des rois hollywoodien) nommé L'Évangile selon Saint Matthieu. Ce film est par ailleurs parfaitement conforme au texte d'origine.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Douze Apôtres
- Tétramorphe
- Évangélistes
- Évangile selon Matthieu
- Liste des saints catholiques
- Liste des saints de l'Église orthodoxe
Liens externes
- Audience générale du pape Benoît XVI dédiée à saint Matthieu (30/08/2006)
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Saint Matthieu sur le site Beati e Santi
- Présentation de saint Matthieu apôtre et évangéliste sur le site Missel
- Saint Matthieu dans La Légende dorée
- Évangélisation de saint Matthieu en Nubie et en Éthiopie. Bernard Vincent, Les empires ibériques et les saints noirs : les exemples d’Elesbaan et d’Iphigénie in Au miroir de l’anthropologie historique, Presses universitaires de Rennes, 2014
- Francesco Graziano, La composition de l’évangile de Matthieu. Où en sommes-nous ?, trad. Roland Meynet, La Rhétorique sémitique 8-2017