Michel Foucault

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Paul-Michel Foucault, dit Michel Foucault, né le Modèle:Date de naissance à Poitiers<ref>Daniel Defert, « Chronologie », in Dits et écrits, I, Modèle:P. : « naissance à Poitiers, au 10 de la rue de la Visitation, plus tard rue Arthur-Ranc ».</ref>, mort le Modèle:Date de décès à Paris dans le 13e arrondissement<ref>Archives de Paris, état-civil du 13e arrondissement, registre des décès du 24 mai au 29 juin 1984, 13D 513.</ref>, est un philosophe français.

Il est connu pour ses critiques des institutions sociales, principalement la psychiatrie, la médecine, le système carcéral, et pour ses idées et développements sur l'histoire de la sexualité, ses théories générales sur le pouvoir et les relations complexes entre pouvoir et connaissance.

Associé aux débuts du Centre universitaire expérimental de Vincennes, il est ensuite, de 1970 à 1984, titulaire d'une chaire au Collège de France qu'il intitule « Histoire des systèmes de pensée »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Militant politique dans les années 1970, il participe aux premiers mouvements de soutien aux travailleurs immigrés et fonde le Groupe d'information sur les prisons qui donne la parole aux détenus sur leurs conditions de vie.

D'abord associé au structuralisme, Foucault a produit une œuvre aujourd'hui rattachée au post-structuralisme et à la philosophie postmoderne. Figure phare de la French Theory, son travail reste très fécond dans le monde académique notamment anglo-saxon par-delà les spécialisations disciplinaires. Modèle:Lang le décrit en 2009 comme l'auteur en sciences humaines le plus cité au monde<ref>Modèle:Article.</ref>.

Il est l'une des premières personnalités à mourir du sida en France. Son compagnon, Daniel Defert, a fondé l'association AIDES en son honneur.

Biographie

Premières années

Paul-Michel Foucault est issu d'une famille bourgeoise<ref>Modèle:Citation bloc Modèle:Ouvrage.</ref>. Son père Paul-André, né en 1893 à Fontainebleau, mort en 1959 à Poitiers<ref>Archives départementales de Seine-et-Marne, état-civil de Fontainebleau, registre des naissances de l'année 1893, 6E198/201.</ref>, est chirurgien et professeur d'anatomie. Il épouse en 1924 Anne Malapert<ref>Archives départementales de la Vienne, commune de Poitiers, table décennales des mariages (1923-1932), 11 E 213/15-2.</ref>, née en 1900 à Poitiers, morte en 1987 à Vendeuvre-du-Poitou<ref>Archives départementales de la Vienne, état-civil, registre des naissances de Poitiers de l'année 1900, 9 E 229/448.</ref>, où elle possède des biens. Elle est fille d'un docteur en chirurgie poitevin. Le couple a une fille, Francine, née en 1925, et un troisième enfant, Denys, né en 1933<ref>Archives départementales de la Vienne, commune de Poitiers, table décennales des naissances (1923-1932), 11 E 213/15-1.</ref>, qui devient chirurgien.

Paul-Michel est très tôt attiré par l'histoire. Contre l'avis de son père qui voulait le destiner à la carrière médicale, il entre en classes préparatoires littéraires, avec le soutien de sa mère<ref>Modèle:" Modèle:Harv.</ref>. Il abandonne plus tard le « Paul » de son prénom. Didier Eribon, dans sa biographie, avance deux hypothèses : la première, que Foucault donna à sa mère, étant que ses initiales étaient les mêmes que celles de Pierre Mendès France ; la seconde, qu'il avait donnée à ses amis, étant qu'Modèle:Citation<ref name="Eribon-2011-16">Modèle:Harvsp.</ref>.

Ses études sont un mélange de succès et de résultats médiocres : il est très mauvais en mathématiques, mais rafle régulièrement des prix d'excellence en français, histoire, grec et latin. Mais ses résultats chutent brusquement en classe de troisième, en 1940 : il ne supporte pas de n'être plus premier depuis l'arrivée des Parisiens repliés à Poitiers. Devançant son éventuel redoublement, sa mère l'inscrit alors au Collège Saint-Stanislas de Poitiers, où bientôt il excelle — second derrière son camarade Pierre Rivière<ref group="note">Un simple homonyme anonyme, bien sûr, du parricide auquel il consacrera plus tard un livre. Voir : Modèle:Ouvrage.</ref>. Sa mère fait aussi jouer à plein son réseau privé<ref>Modèle:Citation Modèle:Harv.</ref> et confie son fils à un jeune étudiant, Louis Girard, qui lui Modèle:Citation Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De sorte qu'à la fin de l'année, Foucault obtient le deuxième prix de philosophie.

En classe de terminale, son professeur de philosophie (le Père Supérieur Dom Pierrot) le classe dans la catégorie des élèves « pour qui la philosophie serait toujours un objet de curiosité », plutôt tournés vers Descartes, par opposition à ceux pour qui elle relèverait plutôt d'une inquiétude existentielle, vitale, davantage tournés vers Pascal. Au baccalauréat, il obtient la mention « assez bien », avec 10/20 en philosophie. De cette époque, Foucault retiendra surtout des souvenirs liés à l'Histoire, c'est-à-dire aux événements politiques (plus qu'à la vie familiale) ; quant à ses souvenirs de lycée du Collège Saint-Stanislas, ils sont détestables : il en haïssait l'atmosphère religieuse et méprisait les cours qu'il y avait reçus.

Soutenu par sa mère, qui veut lui laisser le choix de ses études, il tient tête à son père (car Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>). En Modèle:Date-, il entre en classes préparatoires littéraires au lycée Henri-IV de Poitiers. Manifestant de plus en plus d'intérêt pour la philosophie (sans délaisser l'histoire), le jeune élève devient, en classe, le principal interlocuteur de son professeur de philosophie : « Les autres [élèves] étaient un peu perdus<ref>Modèle:Harvsp.</ref>… » Foucault, à cette époque, est assez solitaire, « il travaillait tout le temps et se liait assez peu aux autres » : il s'accorde, selon ses propres dires, une première récréation (d'un quart d'heure) quelques semaines avant le concours. Modèle:Citation<ref>Michel Foucault, Dits et écrits, II, Modèle:P..</ref>, expliquera-t-il plus tard. Malgré cela, il échoue (de peu) en 1945 aux épreuves écrites du concours d'entrée à l'École normale supérieure : il est cent unième, alors que seuls les cent premiers peuvent se présenter à l'oral<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Après de nouvelles démarches de sa mère, Michel Foucault quitte enfin Poitiers, ville qu'il juge étouffante, pour Paris où il est admis à la rentrée 1945-1946 au lycée Henri-IV. Sa mère ayant les moyens de lui payer une chambre en ville (l'adolescent, fragile et instable, répugne absolument à la vie en communauté de l'internat du lycée), il est perçu par les internes comme un Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il travaille énormément, « comme un fou ». Jean Hyppolite, alors son professeur au Lycée Henri-IV, qu'il trouve fulgurant et génial, l'éblouit. Il ne cessera de proclamer sa dette à ce grand connaisseur de Hegel, à qui il succédera au Collège de France ; en 1975, il affirme même qu'il lui « doit tout »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le professeur qui succède à Jean Hyppolite dit du jeune Foucault qu'il Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il lit et aime Balzac, Stendhal et Gide<ref>Modèle:Harvsp.</ref> mais surtout se passionne de plus en plus pour la philosophie. Devenu « élève d'élite » selon ce professeur, il passe du vingt-deuxième rang, à la rentrée, au premier rang avant la fin de l'année et, en histoire, du septième au premier rang.

Il est reçu quatrième, en 1946, au concours d'entrée à l'École normale supérieure de Paris.

À l'École normale supérieure de Paris (1946 à 1951)

Modèle:Citation Didier Eribon dans sa biographie résume l'ambiance de ces années Modèle:Citation pour Foucault : Modèle:Citation

Sa vie quotidienne à l'École normale supérieure est difficile et mouvementée ; il souffre de dépression grave. Un jour, l'un des enseignants le retrouve étendu dans une salle, la poitrine lacérée à coups de rasoir. Une autre fois, il poursuit un condisciple en tenant un poignard à la main. Louis Althusser dira même que Michel Foucault et lui ont toute leur vie côtoyé la folie, mais que lui seul était parvenu un jour à se « sentir guéri ». En 1948, à la suite de cette première tentative de suicide au rasoir, Foucault se retrouve à l'hôpital Sainte-Anne où il rencontre le Modèle:Dr, psychiatre : rentré à Ulm, il dispose désormais d'une chambre pour lui tout seul, à l'infirmerie. Selon son médecin, l'obsession suicidaire venait de ce qu'il vivait extrêmement mal son homosexualité. Si bien qu'il pouvait répondre, à un ami qui lui demandait où il allait : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Quand il rentrait de ses fréquentes sorties dans les bars gays, il restait prostré pendant des heures, anéanti par la honte. Aussi l'un de ses anciens condisciples de l'École normale supérieure pourra avouer, plus tard, que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Quant à Foucault lui-même, il confessera que Modèle:Citation

Parallèlement, Foucault est un immense travailleur. Il choisit de préparer l'agrégation de philosophie en trois ans au lieu des quatre prévus généralement pour les normaliens. Il fiche tous les livres qu'il a lus et les range dans des boîtes, déniche même des notes d'un cours de Bergson, lit tous les philosophes classiques (Platon, KantModèle:Etc.) mais aussi Hegel et Bachelard, Marx et Freud, ainsi que Martin Heidegger dont la lecture essentielle pour lui le pousse ensuite à découvrir Friedrich Nietzsche<ref group = "note">Modèle:Citation Modèle:Harv.</ref>. En littérature, il découvre Kafka, Faulkner et Jean Genet. Il développe à la même période une véritable fascination pour la psychologie (au point d'envisager, un temps, de poursuivre finalement des études de médecine), et lit très attentivement la Critique des fondements de la psychologie de Politzer. Ainsi, après avoir obtenu en 1948 sa licence de philosophie à la Sorbonne (où il ne met presque jamais les pieds), il obtient en 1949 une licence de psychologie, dont la chaire venait tout juste d'être créée (en 1947). Il suit alors les cours de Daniel Lagache et participe très vite à la branche clinique de cette discipline où il est amené à côtoyer différentes personnalités, dont — par le biais d'une amie de sa mère — Ludwig Binswanger. Il fait même passer le test de Rorschach (chacun doit dire ce qu'il voit dans différentes taches d'encre) à de nombreux condisciples, afin de Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Il est très assidu au cours de Maurice Merleau-Ponty sur le langage et surtout sur les sciences humaines — cours qui le marque profondément. Mais surtout, Michel Foucault côtoie Louis Althusser, dont il devient vite l'ami. Dès son entrée à l'École normale supérieure, en 1947, Foucault avait voulu, comme de très nombreux normaliens de l'époque, s'inscrire au PCF ; mais on l'avait refusé parce qu'il ne voulait pas militer au syndicat des élèves. Ce n'est donc qu'en 1950, et sous l'influence d'Althusser, qu'il s'y inscrit pour de bon, mais, à l'inverse de la plupart des membres du Parti, jamais il ne participe très activement à sa cellule, et il quitte le Parti dès 1953, sur la base des informations qui commençaient alors à filtrer sur la situation réelle en Union soviétique, et notamment sur le Goulag, sous la dictature de Staline.

En 1950, Michel Foucault échoue à l'agrégation. Reçu vingt-neuvième à l'écrit, il doit faire à l'oral une leçon sur l'hypothèse : il parle beaucoup du Parménide, ne dit pas un mot de Claude Bernard et ne parle pas de la science ; le jury lui reproche de s'être préoccupé Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Alors qu'il passait, auprès de ses condisciples, pour l'un des plus brillants d'entre eux, cet échec fait scandale. Althusser charge Jean Laplanche de surveiller Foucault… qui fait une seconde tentative de suicide. La crise est bien plus terrible que lors de son échec au concours de l'École normale supérieure, mais elle est courte ; il se remet vite au travail. En 1951, il est reçu deuxième, ex æquo<ref>Modèle:Lien web.</ref> avec Louis Millet. Bien que le major, Yvon Brès, soit venu s'excuser personnellement de l'avoir devancé, considérant qu'il s'agissait là d'une injustice, Foucault est furieux et va se plaindre auprès de Georges Canguilhem : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Années 1950

Début de carrière

Entre 1951 et 1955, et à la demande de Louis Althusser, Michel Foucault enseigne la psychologie à l'École normale supérieure ; son éloquence le rend assez célèbre à Ulm : Paul Veyne et Jacques Derrida sont impressionnés. Foucault, en vertu de la tradition, emmène ses élèves assister à l'interrogation et l'examen d'un malade par Georges Daumezon.

En 1952, Foucault obtient son diplôme de psychologie pathologique et traduit Le Rêve et l'existence de Ludwig Binswanger, qu'il fera publier en 1954 avec une préface plus longue que le livre lui-même. L'analyse existentielle de ce psychiatre original lui permet, dira-t-il plus tard, de mieux comprendre l'oppression du savoir psychiatrique académique.

À cette époque, il est psychologue stagiaire à l'hôpital Sainte-Anne, non sans en ressentir un certain « malaise », qu'il ne comprendra qu'au moment d'écrire son Histoire de la folie. Deux ans plus tôt, entre 1950 et 1952, il a aussi travaillé sur le terrain de la psychologie expérimentale à la maison d'arrêt de Fresnes, où il se rendait une fois par semaine pour faire passer des examens légers aux prisonniers. En 1954, il fait également un stage à la clinique dirigée par Roland Kuhn à Münsterlingen en Suisse où il s'initie à la psychiatrie phénoménologique.

Dans le même temps, tout en occupant un poste de répétiteur à l'École normale supérieure, Foucault accepte un poste d'assistant à l'université de Lille, où de 1953 à 1954 il enseigne aussi la psychologie. C'est à cette époque qu'il se lie avec le compositeur Jean Barraqué et l'anthropologue Maurice Godelier, son cadet de huit ans, qu'il fait adhérer au parti communiste. En 1954, il publie son premier livre, Maladie mentale et personnalité, un travail commandé par Louis Althusser et qu'il désavouera par la suite.

Suède, Pologne et Allemagne (1955 à 1960)

Il lui devient rapidement apparent qu'il n'est pas intéressé par une carrière d'enseignant, et il entreprend alors un long exil hors de France. En 1955, il accepte donc un poste à l'université d'Uppsala en Suède en tant que conseiller culturel, position qui est arrangée pour lui par Georges Dumézil ; celui-ci devient par la suite un ami et un mentor.

En juillet 1957, il découvre La Vue du poète Raymond Roussel chez l'éditeur José Corti (à Paris). Celui-ci lui conseille d'acheter la totalité de la partie de l'œuvre de Roussel en édition Lemerre, devenue rare<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1958, Foucault rentre à Paris pour suivre les événements de la Crise de mai 1958. C'est en Modèle:Date- qu'il quitte la Suède pour Varsovie. Il y est chargé de l'ouverture du Centre de civilisation française qui doit compenser la fermeture de l'Institut français de Varsovie par la république populaire de Pologne quelques années plus tôt. Il donne des conférences à l'université et à l'institut des langues romanes. En 1959, il finit par être inquiété par la police politique communiste qui s'alarme de ses travaux et fréquentations, et Władysław Gomułka exige son départ. Début 1959, il s'installe à Hambourg en Allemagne de l'Ouest. Il occupe le poste de directeur à l'Institut français de Hambourg. Il donne des cours de littérature française à la faculté de philosophie de l'université et il poursuit sa thèse.

Années 1960

1960-1961 : Histoire de la folie à l'âge classique

Foucault retourne en France en 1960 pour finir sa thèse et occuper un poste de philosophie à la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand, à l'invitation de Jules Vuillemin, directeur du département de philosophie ; les deux hommes se lient d'une amitié durable. Il a pour collègue Michel Serres. C'est là aussi qu'il rencontre Daniel Defert, qui devient son compagnon en 1963 et le restera jusqu'à la fin de ses jours. Foucault décrit cette relation comme un « état de passion »<ref>Michel Foucault, « Conversation avec Werner Schroeter » (1981) in Dits et Ecrits II, 1976-1988, Paris, Gallimard, coll. Quarto, Modèle:P..</ref>.

En 1961, installé dans le [[15e arrondissement de Paris|Modèle:15e arrondissement de Paris]]<ref>Le philosophe Michel Foucault (1926 - 1984) et le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVe{{#if:|  }} }} arrondissement, résumé d'un article de Daniel Defert in Bull. Soc. hist. & arch. du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVe{{#if:|  }} }} arrondt de Paris – N° 49.</ref> au 13 rue du Docteur Finlay, il obtient son doctorat en soutenant deux thèses (comme il était de coutume à l'époque), l'une dite « thèse complémentaire » est constituée de sa « traduction, introduction et notes » de lAnthropologie du point de vue pragmatique de Kant<ref group = "note">Cette traduction paraît à Paris, chez Vrin, en 1964, puis elle fait l'objet de nombreuses rééditions en format de poche. Quant à lIntroduction à l'Anthropologie, elle n'est publiée qu'en 2008, également chez Vrin, suivie du texte de Kant dans la traduction de Foucault.</ref>, dont le rapporteur est Jean Hyppolite, l'autre dite « thèse principale » et intitulée Folie et déraison : histoire de la folie à l'âge classique, dont les rapporteurs sont Georges Canguilhem et Daniel Lagache. Folie et déraison est très bien accueilli. Il publie en 1962 une réédition de son livre de 1954 Maladie mentale et personnalité sous un nouveau titre, Maladie mentale et psychologie et le désavoue à nouveau par la suite.

1963 : Naissance de la clinique et Raymond Roussel

Foucault s'intéresse à l'épistémologie de la médecine et publie en 1963 Naissance de la clinique : une archéologie du regard médical (dont le manuscrit était achevé en novembre 1961<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>) et à Raymond Roussel.

Au début de cette année 1963, il entre avec Roland Barthes et Michel Deguy au premier « conseil de rédaction » de la revue Critique, auprès de Jean Piel qui reprend la direction de la revue après la mort de Georges Bataille.

À la suite de l'affectation de Defert en Tunisie pour la durée de son service militaire, Foucault s'y installe lui aussi et prend un poste à l'université de Tunis en 1965.

En janvier, il est nommé à la Commission de réforme des universités mise en place par le ministre de l'Éducation nationale de l'époque, Christian Fouchet, et l'on parle alors d'une possible nomination au poste de sous-directeur des enseignements supérieurs. Il semble cependant qu'une enquête menée sur sa vie privée par certains universitaires soit à l'origine de sa non-nomination.

1966 : Les Mots et les choses

En Modèle:Date-, Foucault participe, avec Gilles Deleuze, à la publication de l'édition française des œuvres complètes de Friedrich Nietzsche chez Gallimard<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La même année, il publie Les Mots et les Choses, ouvrage dans lequel, faisant écho à Nietzsche et à son concept de mort de Dieu, Foucault théorise la « mort de l'homme », qui connaît immédiatement un immense succès. À l'époque, l'engouement pour le structuralisme est à son comble, et Foucault se retrouve très rapidement rattaché à des chercheurs et philosophes tels que Jacques Derrida, Claude Lévi-Strauss et Roland Barthes, alors perçus comme la nouvelle vague de penseurs prêts à renverser l'existentialisme et l'intellectuel total incarné par Jean-Paul Sartre. Sa présence est attestée au Séminaire hebdomadaire que Lacan tient à l'École normale supérieure, notamment en 1966-1967 où celui-ci donne sa propre lecture des Ménines de Velasquez, après avoir invité son auditoire à lire Les Mots et les Choses qui vient de paraître. Nombre des débats, échanges et interviews impliquant Foucault se font alors les échos de l'opposition entre l'humanisme, et son affranchissement par l'étude des systèmes et de leurs structures. Cependant, Foucault se lasse de l'étiquette « structuraliste ».

1968-1969 : L'Archéologie du savoir

L'année 1966 est celle d'une grande effervescence au sein des sciences humaines : Lacan, Lévi-Strauss, Benveniste, Genette, Greimas, Doubrovsky, Todorov et Barthes publient certains de leurs ouvrages les plus importants.

À la fin de cette année 1966, Foucault arrive pour enseigner la philosophie à l'université de Tunis qui connaît dès décembre une grève étudiante. L'année suivante, en 1967, il est profondément marqué par des actes antisémites dans les manifestations pro-palestiniennes en Tunisie lors de la Guerre des Six Jours<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Durant les événements de mai 1968, il se trouve surtout en Tunisie (bien qu'il retourne quelques jours à Paris au mois de mai), où il s'implique dans les révoltes des étudiants tunisiens de mars à juillet. La répression de celles-ci affectent particulièrement Foucault : les sanctions sont bien plus lourdes qu'en France et Foucault la subit lui-même lorsqu'il tombe dans un guet apens<ref group="note">Didier Eribon et David Macey rapportent dans leurs biographies de Foucault que ce dernier a dormi avec un homme lui ayant demandé de le ramener chez lui ensuite. Durant le trajet, sur une route menant à Sidi Bou Saïd, sa voiture a été forcée par un groupe d'hommes lui ayant tendu une embuscade afin de le battre. Les deux biographes relèvent qu'on ne sait pas s'il s'agissait de policiers en civils ou bien de supplétifs de la police. David Macey note que Foucault s'était déjà rendu compte qu'il était couramment suivi et qu'il était convaincu d'être sur écoute, il considère également cet épisode comme le déclic conduisant Foucault à comprendre qu'il est désormais physiquement menacé.</ref>, ce qui pourrait être une raison de son départ de Tunisie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Son détachement à Tunis expire en octobre 1968 et sa nomination à Vincennes devient effective en décembre. Il ne revient ensuite en Tunisie que pour de courts séjours à partir de 1971<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Revenu en France, il enseigne pendant quelques mois au Centre universitaire de Vincennes début 1969<ref>Michel Foucault, Dits et écrits I, Gallimard, 2001, p. 45.</ref> et publie son ouvrage L'Archéologie du savoir (qu'il a essentiellement rédigé en Tunisie), une réponse à ses critiques.

Il se dit pourtant déconcerté par le Modèle:" de la période. C'est surtout à partir de 1969 qu'il se politise<ref name="VF"/>.

Années 1970

Cours au Collège de France

En Modèle:Date-, Michel Foucault est élu au Collège de France<ref>Michel Foucault, Dits et écrits I, Gallimard, 2001, p. 46.</ref>, prestigieuse institution française d'enseignement et de recherche, comme professeur de la chaire d’Histoire des systèmes de pensée, un titre choisi par lui ; sa candidature était soutenue par Jules Vuillemin<ref>Modèle:Article.</ref>. L'Ordre du discours, qui paraît en 1971, constitue sa leçon inaugurale<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Cours de Michel Foucault au Collège de France<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Année Titre du cours Année de publication
1970-1971 La Volonté de savoir 2011
1971-1972 Théories et institutions pénales 2015
1972-1973 La Société punitive 2013
1973-1974 Le Pouvoir psychiatrique 2003
1974-1975 Les Anormaux 1999
1975-1976 « Il faut défendre la société » 1997
1976-1977 (année sabbatique)
1977-1978 Sécurité, territoire et population 2004
1978-1979 Naissance de la biopolitique 2004
1979-1980 Du Gouvernement des vivants 2012
1980-1981 Subjectivité et vérité 2014
1981-1982 L'Herméneutique du sujet 2001
1982-1983 Le Gouvernement de soi et des autres 2008
1983-1984 Le Gouvernement de soi et des autres :
le courage de la vérité
2009

Le militant

En 1971, au mois de novembre, Foucault débat avec l'intellectuel américain Noam Chomsky à l’École supérieure de technologie d’Eindhoven aux Pays-Bas<ref>Modèle:Article.</ref>.

Son engagement politique à l'extrême gauche s'accroît alors durant cette période. Des liens sont établis avec la Gauche prolétarienne, mouvement maoïste non léniniste, devenu clandestin. C'est à la suite d'une grève de la faim de certains de ses militants (pour obtenir le statut de prisonniers politiques) que Foucault fonde le Groupe d'information sur les prisons (GIP) pour permettre aux prisonniers de s'exprimer sur les conditions de leur incarcération (des militants ont fait entrer des questionnaires clandestinement dans les prisons). En Modèle:Date-, après de multiples publications et investigations du GIP, la presse quotidienne et les radios sont autorisées dans les prisons. En Modèle:Date-, il met sur pied le Comité d'action des prisonniers (CAP) avec Serge Livrozet qui sort de prison et dont il préfacera l'essai De la prison à la révolte. Il participe aussi, de même que Jean-Paul Sartre, aux premières manifestations en soutien des travailleurs immigrés<ref name="Bouziri">Modèle:Article.</ref>.

1975 : Surveiller et punir

La réflexion de Foucault attachée à son expérience avec le Groupe d'Information sur les Prisons se retrouve dans son livre Surveiller et punir, qui paraît en 1975. C'est une étude des structures des micro-pouvoirs qui se développèrent dans les sociétés occidentales à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, avec un regard approfondi sur les prisons et les écoles.

Sa participation au débat au sujet de la Loi de la pudeur est un autre temps fort de son militantisme politique. En 1977, alors qu'une commission du Parlement français discute de la réforme du Code pénal français, il signe une pétition, avec Jacques Derrida et Louis Althusser<ref>Dignaction.org. (le lien est mort)</ref>, parmi beaucoup d'autres, demandant l'abrogation de certains des articles de la loi sur la majorité sexuelle afin de dépénaliser les relations consenties entre adultes et mineurs de moins de quinze ans (l'âge du consentement en France).

Il estime alors que le système pénal est en train de remplacer la punition d'actes criminels par la création de figures d'individus dangereux pour la société (sans se soucier de délits réels les désignant) et prédit qu'une « société de dangers » adviendra, lorsque la sexualité deviendra une sorte de « danger errant », une « illusion ». Il souligne que cela deviendra possible grâce à l'établissement d'un « nouveau pouvoir médical », intéressé par les profits provenant du traitement de ces Modèle:Citation<ref>Michel Foucault, Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1994, Modèle:T., Modèle:P..</ref>.

Évolution

Fichier:Plaque Michel Foucault, 289 rue de Vaugirard, Paris 15e.jpg
Plaque 289 rue de Vaugirard (15e arrondissement de Paris), où il vécut.

Au milieu comme à la fin des années 1970, bien qu'il soit né à Poitiers et que sa famille soit issue du département de la Vienne, son nom est « inconnu de très nombreux Poitevins<ref>Jean-Pierre Thiollet, Centre Presse, 10 décembre 2013, [1].</ref> », mais célèbre tant en France qu'à l'étranger, en particulier à l'université et dans les milieux militants. De 1970 à Modèle:Date-, il poursuit ses cours au Collège de France, poste le plus prestigieux de l'Université française, y étudiant les principes de gouvernementalité, et la biopolitique (cours 1978 et 1979), puis à partir de 1983 sur Le Gouvernement de soi et des autres, sur la parrhèsia.

Le militantisme politique à gauche de Foucault recule, désillusion qui est également grandissante parmi d'autres intellectuels ; un petit groupe, vite baptisé les « Nouveaux philosophes » (Bernard-Henri Lévy, André Glucksmann, etc.), s'éloigne de l'extrême gauche et adopte des positions de plus en plus néo-conservatrices, et citant bien souvent Foucault comme ayant été l'une de leurs sources d'influence majeures (sans doute en raison d'un anti-totalitarisme commun).

1976 : Histoire de la sexualité

Foucault passe alors de plus en plus de temps aux États-Unis, à l’Université de Buffalo où il avait donné une conférence lors de sa première visite aux États-Unis en 1970, et également à l'université de Californie à Berkeley où les étudiants assistent en très grand nombre à ses conférences<ref name="VF">Élisabeth Philippe, « L'abécédaire de Michel Foucault », Vanity Fair n°29, novembre 2015, p. 42-46.</ref>.

C'est durant cette période que Foucault se met à l'écriture d'un projet d'Histoire de la sexualité dont il publiera trois volumes, au lieu des six initialement prévus. Le premier mince volume de cette étude, La Volonté de savoir, paraît en 1976. Les deuxième et troisième volumes, davantage travaillés, L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi ne parurent que huit ans plus tard (en 1984).

Le quatrième volume, Les Aveux de la chair est paru en 2018<ref>Modèle:Article</ref>.

Foucault et la révolution iranienne

Fin 1978, il se rend à Téhéran après le massacre de la place Jaleh, dans le cadre d'un reportage pour le Corriere della Sera, qui inaugure une série de reportages effectués par des intellectuels. À son retour, il consacre à la Révolution iranienne plusieurs articles enthousiastes qui déclenchent une vive polémique<ref>Modèle:Article.</ref>. Certains l'accuseront de soutenir l'Ayatollah Khomeiny<ref>Daniel Salvatore Schiffer, Iran : quand les intellectuels français encensaient les fous d'Allah, Le Point, 12 février 2013.

Il faut noter que Daniel Salvatore Schiffer affirme que Foucault « soutient » Khomeiny parce qu'il le décrit comme « saint homme » (ce qui peut être lu comme un énoncé strictement descriptif, puisque Khomeiny avait effectivement cette stature-là pour le chiisme), et qu'il loue l'insurrection elle-même - et non Khomeiny en personne - en déclarant : Modèle:Citation bloc</ref>. Pourtant, il distingue la « spiritualité politique » des insurgés du « gouvernement sanglant d’un clergé intégriste » et refuse surtout de penser cette révolution, qu'il préfère appeler « insurrection », à l'aune de son résultat : Modèle:Citation bloc

Cependant, et malgré des réserves, Foucault s'avoue impressionné par les objectifs du nouveau régime : Modèle:Citation bloc

Plus tôt dans l'année, il a voyagé au Japon pour la seconde fois, exprimant un intérêt pour « les limites de la rationalité occidentale » (à noter qu'il ajoute qu'il s'agit d'une « question qu'il est inévitable de poser parce que le Japon n'est pas en opposition à la rationalité occidentale »).

Dernières années (1980 à 1984)

Fichier:Michel Foucault tombe.jpg
Tombe de Michel Foucault au cimetière de Vendeuvre-du-Poitou.

Au tournant des années 1980, à la recherche d'une alternative aux idéologies socialistes, Foucault se rapproche de la deuxième gauche française et de la CFDT. Les contacts qu'il noue, les interventions qu'il fait dans ce cadre, voire certains de ses cours au collège de France, mènent certains auteurs<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref> à y déceler un rapprochement de Foucault avec le néolibéralisme. Foucault aurait ainsi vu dans le corpus intellectuel néolibéral des éléments pour une forme de gouvernementalité moins normative et étatiste que celle de la gauche socialiste et communiste.

À l'automne 1980, il donne des conférences à Berkeley et à Dartmouth College sur L'origine de l'herméneutique de soi. En 1981, il donne un cours à l'Université catholique de Louvain intitulé : Mal faire, dire vrai. Fonction de l'aveu en justice.

En Modèle:Date-, il donne une conférence à l'Université de Grenoble sur la parrêsia (publiée en 2012 dans Anabases). À l'automne 1983, il réalise un cycle de conférences à ce sujet à l'université Berkeley (publiées en anglais en 2001 et en français en février 2016Modèle:Note).

Les deuxième et troisième volumes de l'Histoire de la sexualité, L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi paraissent en 1984. Ils surprennent les lecteurs par leur sujet (les textes classiques latin et grec) et leur approche, en particulier l'attention que Foucault porte au sujet, concept qu'il avait jusqu'alors négligé. Le dernier tome de cette histoire de la sexualité, Les Aveux de la chair, dont Foucault avait retardé la publication en 1984, est publié en 2018 par Frédéric Gros<ref>« L'histoire était le milieu intellectuel de Foucault », entretien avec Pierre Nora, revue L'Histoire, février 2018.</ref>.

Michel Foucault est hospitalisé à Paris début Modèle:Date-, et meurt le 25, d'une maladie opportuniste liée au sida. Il est inhumé au cimetière de Vendeuvre-du-Poitou (Vienne)<ref>Cimetières de France et d'ailleurs</ref>.

Selon le récit de son ami Edmund White, Foucault ne croyait pas initialement à la réalité du sida<ref>Edmund White, « Edmund White recalls a night at the opera with Michel Foucault in 1981 », The Telegraph, 28 février 2014.</ref> : Modèle:Citation bloc

Ce sont d'ailleurs les mensonges et les malentendus autour de sa mort qui ont poussé Daniel Defert à créer Aides, l'association française de lutte contre le sida<ref>Modèle:Article.</ref>. Dans son livre À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, Hervé Guibert, un des amis de Michel Foucault (surnommé « Muzil » dans l'ouvrage), évoquera sa maladie, sa mort et son refus de publications posthumes. La mort du philosophe et son enterrement sont évoqués dans une nouvelle de Guibert intitulée Les secrets d'un homme dans son recueil Mauve le Vierge.

Philosophie

La critique du sujet

Ses études de l'expression du discours en relation avec l'histoire de la pensée occidentale ont été très largement discutées, à l'image de « la mort de l'homme » annoncée dans Les Mots et les Choses, ou de l'idée de subjectivation, réactivée dans Le Souci de soi d'une manière toujours problématique pour la philosophie classique du sujet<ref>Pour une définition du concept de subjectivation, voir « Les trois voies de l'individu sociologique » par Danilo Martuccelli.</ref>.

Son travail de philosophe est indissociable de ses prises de position sur l'actualité, et d'une problématisation permanente des identités collectives et des dynamiques politiques de mouvement - en particulier à partir du mouvement LGBT. Il semble alors que, plus qu'à une « identité » par définition statique et objectivée, Foucault s'intéresse aux « modes de vie » et aux processus de subjectivation.

Sur le thème de la subjectivité (et plusieurs autres), les deux philosophes qui ont le plus influencé Foucault sont Nietzsche et Heidegger<ref>Yves Charles Zarka, « Foucault et l'idée d'une histoire de la subjectivité », Archives de philosophies, tome 65, 2002 Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Affiliations et désaffiliations philosophiques

Si son œuvre est souvent qualifiée de post-moderniste ou post-structuraliste par les commentateurs et critiques contemporains, il fut lui-même plus souvent associé au mouvement structuraliste, surtout dans les années qui suivirent la publication de Les Mots et les Choses : bien qu'il ait initialement accepté cette affiliation, il marqua par la suite sa distance vis-à-vis de l'approche structuraliste, expliquant qu'à l'inverse de celle-ci, il n'avait pas adopté une approche formaliste. Il n'acceptait pas non plus de voir l'étiquette post-moderniste appliquée à ses travaux, déclarant qu'il préférait plutôt discuter de la manière de définir la « modernité » elle-même. Son affiliation intellectuelle peut être rattachée à sa manière de définir les fonctions de l'intellectuel : non pas garant de certaines valeurs, mais préoccupé à voir et dire, suivant un modèle intuitif de réaction à « l'intolérable ».

L'auteur

La question de l’auteur est l’une des questions importantes de l’entreprise généalogique de Foucault. Il le remarque dès 1971 dans L’Ordre du discours : Modèle:Citation bloc

Cette question de l’auteur, dont la prééminence à notre époque est inanalysée selon Foucault, n’est pas sans conséquences sur les études des textes et sur les entreprises biographiques. Comment dans ces conditions justifier une biographie de Michel Foucault lui-même ? Il a ainsi été objecté à ses biographes, notamment à Didier Eribon qui en témoigne, qu'écrire une biographie de Michel Foucault était une entreprise ambiguë, Foucault ayant toujours Modèle:". Deux raisons principales motivent cette méfiance.

  • D'une part, la notion d'auteur, et le mythe qui accompagne cette figure, paraissait suspecte à Foucault<ref>Voir : « Qu'est-ce qu'un auteur ? » (1969), Dits et écrits, Modèle:N°.</ref>, d’autant que la signification de cet intérêt pour l’auteur s’est transformée au fil du temps. Il le disait dans Surveiller et punir :

Modèle:Citation bloc

Modèle:Refnec

  • D'autre part, la biographie tend à figer une vie en un destin, et à inscrire en creux dans le passé de l'individu tout son avenir. Insistant sur le fait que sa personnalité ne pouvait que se transformer, devenir autre et sur l'importance de se Modèle:Citation<ref>« Le souci de la vérité » (Entretien avec F. Ewald), Magazine littéraire, Modèle:N°, mai 1984, repris dans: Dits et écrits II, Modèle:N°, Modèle:P..</ref>.

Aussi, dans son testament, rédigé deux années avant sa mort, il note : Modèle:Citation<ref name="ref-1">Didier Eribon, Michel Foucault.</ref>,Modèle:Source insuffisante. Didier Eribon, soutient qu'écrire « Pas de publication posthume », est donc cohérent avec ses analyses sur la notion d'auteur, dans lesquelles il montre comment la fonction-auteur est apparue et s'est imposée comme figure nécessaire. Foucault insista également, à de nombreuses reprises, sur le fait que tous ses livres étaient liés à ses expériences personnelles, et qu'on pouvait les lire comme autant de « fragments d'autobiographie ». Son œuvre se serait développée dans un rapport étroit à sa vie, et aura été, pour une bonne part, un travail de réflexion sur soi et de transformation de soi. Mais son projet, si autobiographique soit-il, n’autorise pas pour autant toute entreprise biographique, au nom de la « vérité ». René de Ceccatty pose la question : Modèle:Citation<ref>René de Ceccatty, « Michel Foucault et les vies parallèles », in Mayette Viltard, ed., Saint Foucault un miracle ou deux?, Paris, L'Unebévue éditeur, 2013, p. 30.</ref>.

Ainsi, David Halperin, critiquant les diverses biographies de Michel Foucault, en particulier celle, américaine, de James Miller<ref>James Miller, The passion of Michel Foucault, New York, Simon & Schuster, 1993</ref>, le note : « La vie de Foucault lui-même fut éminemment descriptible. » Plus précisément, on a pu la décrire, selon les besoins du moments, comme celle d’un fou (il avait flirté avec le suicide dans sa jeunesse), d’un extrémiste politique de gauche (il adhéra au parti communiste dans les années 1950 et fut maoïste à la fin des années 1960 et surtout au début des années 1970) ou d’un pervers sexuel (il était gay et sado-masochiste)<ref>David Halperin, La vie descriptible de Michel Foucault, Paris, L’unebévue éditeur, 2011, p. 12.</ref>. Halperin, parlant du livre de James Miller sur Foucault, conclut violemment par une déclaration de guerre totale : Modèle:Citation

L'institution disciplinaire

Michel Foucault est connu pour avoir mis en lumière certaines pratiques et techniques de la société par ses institutions à l'égard des individus. Il note la grande similitude dans les modes de traitements accordés ou infligés à de grands groupes d'individus qui constituent les frontières du groupe social : les fous, les condamnés, certains groupes d'étrangers, les soldats et les enfants. Il considère que finalement, ils ont en commun d'être regardés avec méfiance et exclus, par un enfermement en règle dans des structures fermées, spécialisées, construites et organisées sur des modèles similaires (asiles, prisons, casernes, écoles) inspirés du modèle monacal, ce qu'il a appelé Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Michel Foucault s'est efforcé, dans la grande majorité de ses travaux, de se limiter :

  • à des problèmes concrets (la folie, l'emprisonnement, la clinique…) ;
  • dans un cadre géographique très déterminé (la France, l'Europe, voire l'Occident) ;
  • à des cadres historiques précis (l'âge classique, la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'Antiquité grecque, etc.).

Pourtant, ses observations permettent de dégager des concepts excédant ces limites dans le temps et dans l'espace. Elles conservent ainsi une grande actualité, c'est pourquoi beaucoup d'intellectuels – dans une grande diversité de domaines – peuvent se réclamer de Foucault aujourd'hui. C'est par exemple en étudiant la mutation des techniques pénales à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qu'il peut analyser l'émergence d'une nouvelle forme de subjectivité constituée par le pouvoir : ce que l'on observe dans les marges se construit au centre.

De la même façon, c'est en étudiant les mutations des disciplines scientifiques à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qu'il dégage la constitution de la notion d'« homme ».

En ceci, quoiqu'il se revendiquât essentiellement historien, pour la rigueur et la scientificité de cette discipline, il est indéniablement philosophe dans la mesure où les enquêtes qu'il mène sont l'occasion de dégager des concepts dont la portée dépasse les circonstances très précises qu'il a étudiées, comme c'est le cas pour l'approche de la folie<ref>Voir « Aux sources de l' Histoire de la folie : une rectification et ses limites » sur le site de Pierre Macherey, rubrique « Textes et travaux en ligne ».</ref>.

L'hypothèse du biopouvoir

Modèle:Article détaillé Ce regard historique ne doit pas méprendre. L'ontologie foucaldienne est une expérience, une prudence, un exercice sur les butées de notre présent, l'expérimentation de nos limites<ref>« L'histoire selon Foucault nous cerne et nous délimite, elle ne dit pas ce que nous sommes, mais ce dont nous sommes en train de différer, elle n'établit pas notre identité, mais la dissipe au profit de l'autre que nous sommes. Bref, l'histoire est ce que nous sépare de nous-mêmes, ce qui s'oppose au temps comme à l'éternité, ce que Nietzsche appelait l'inactuel ou l'intempestif, ce qui est in actu. » (Gilles Deleuze, « La vie comme œuvre d'art », Pourparlers, Minuit, 1990, Modèle:P.).</ref>, la forme patiente de « notre impatience à la liberté », qui explique l'intérêt qu'il portait au thème du rapport de pouvoir entre l'institutionnel et l'individu — aussi bien qu'à une certaine idée de la subjectivation. Ce pouvoir fonde la constitution de savoirs et est à son tour fondé par eux : c'est la notion de « savoir–pouvoir ».

Modèle:Citation bloc

Dans cette ontologie tout à la fois généalogique, critique et archéologique<ref>Voir André Scala, « Notes sur l'actualité, le présent et l'ontologie chez Foucault », Les Cahiers de Philosophie, Modèle:N°13, 1991.</ref>, les travaux consacrés à des problèmes très concrets sont indissociables de ceux qui portent sur les « formations discursives » (Les Mots et les Choses, L'Archéologie du savoir et L'Ordre du discours), tout comme le sens du racisme, au-delà de ses significations particularisées, est indissociable de l'avènement des sciences humaines, — ce que nous apprend « Il faut défendre la société » (1975-1976)<ref>Voir : « De l'archéologie des sciences humaines à l'hypothèse du biopouvoir » par Frédéric Keck.</ref>.

L'adage de L'Ordre du discours — « Remettre en question notre volonté de vérité ; restituer au discours son caractère d'événement ; lever enfin la souveraineté du signifiant » — vaut ainsi comme un avertissement contre les écueils psychologisants de la problématisation bi-face du rapport à soi et du rapport au présent. Problématisation qui n'est pas à la poursuite des essences ou des origines, mais « des foyers d'unification, des nœuds de totalisation, des processus de subjectivation, toujours relatifs », selon la formule de Gilles Deleuze dont Foucault a été, intellectuellement aussi bien que personnellement, proche<ref>Si le rapprochement entre les deux philosophes n'exclut pas certains désaccords (sur les Nouveaux Philosophes ou encore la Révolution iranienne), « prendre les choses là où elles poussent, par le milieu » caractériserait selon Deleuze leur conception commune de la philosophie, manifeste par exemple dans leur correspondance (voir « Désir et plaisir » : lettre de 1977 de Deleuze à Foucault).</ref>.

Dans la seconde moitié des années 1970, il s'est ainsi intéressé à ce qui lui semblait une nouvelle forme d'exercice du pouvoir (sur la vie), qu'il a appelé « biopouvoir » (concept repris et développé depuis par François Ewald, Giorgio Agamben, Judith Revel et Toni Negri, notamment), indiquant le moment où, autour du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la vie – non seulement biologique mais entendue comme l'existence tout entière : celle des individus comme celle des populations, la sexualité comme les affects, l'alimentation comme la santé, les loisirs comme la productivité économique – entre comme telle dans les mécanismes du pouvoir et devient ainsi un enjeu essentiel pour la politique : Modèle:Citation bloc

Le souci de soi

Au début de l'année 1980, dans son cours au Collège de France Du gouvernement des vivants, Foucault dégage un nouvel axe de recherche : les actes que le sujet peut et doit librement opérer sur lui-même pour accéder à la vérité. Ce nouvel axe, irréductible au domaine du savoir et au domaine du pouvoir, est appelé « régime de vérité » et permet d'isoler la part libre et réfléchie prise par le sujet dans son activité propre. Les exercices ascétiques chrétiens fournissent le premier terrain d'exploration de ces régimes, dans leur différence avec les exercices ascétiques gréco-romains. Jusqu'à sa mort, Foucault n'aura alors de cesse d'articuler ensemble, sans les confondre, ces trois domaines : celui du savoir, celui du pouvoir, celui du sujet.

Certains interprètes ajoutent à ces trois axes l'axe de la vie. C'est peut-être dans son hommage à Georges Canguilhem (« La vie : l'expérience et la science », le dernier texte auquel il donna son imprimatur) que l'on perçoit le mieux son intérêt pour ce problème de la vie et son rapport à la vérité : Canguilhem, comme le souligne Foucault, a en effet mis en avant notre humaine capacité (cas d'espèce ! dirait encore Nietzsche) à former des concepts, quelles que soient les errances et déviations de la vie, qui sont sa vocation. Malgré la proximité évidente avec Georges Canguilhem, on ne trouve pas cependant, à proprement parler, de « philosophie de la vie » chez Foucault.

Son travail, du point de vue de l'ensemble, se présente comme une immense histoire des limites tracées à l'intérieur de la société, et qui définissent les seuils à partir desquels on est fou, malade, criminel, déviant. Les clivages internes de la société ont une histoire, faite de la lente formation, sans cesse remise en cause, de ces limites. De part et d'autre de ces domaines d'exclusion et d'inclusion se constituent des Modèle:" différentes, et le sujet est donc une concrétion politique et historique, et pas typiquement une substance libre comme le voudrait la tradition et le sens commun : je ne me perçois moi-même que selon les critères formés par l'histoire. Le pouvoir n'est pas une autorité s'exerçant sur des sujets de droit, mais avant tout une puissance immanente à la société, qui s'exprime dans la production de normes et de valeurs.

Le problème politique décisif n'est donc plus la souveraineté, mais ces micropouvoirs qui investissent le corps, et qui, silencieusement, inventent les formes de la domination, mais peuvent tout aussi bien donner l'occasion de nouvelles possibilités de vie. Modèle:" se plaisait-il à dire. Ainsi, l'utilité chez Foucault, dans son rapport réciproque à la docilité, ouvre un domaine très large de considérations, au-delà de l'utilitarisme, du côté de l'industrie, du travail, de la productivité, de la créativité, de l'autonomie, du gouvernement de soi.

Modèle:Citation bloc

Récusant dans La volonté de savoir l'hypothèse répressive pour expliquer les variations des comportements et des conduites dans le domaine de la sexualité, sceptique quant à la portée réelle de la libération sexuelle, mais cependant attiré par les États-Unis (séjours à Berkeley) et découvrant là-bas des formes relationnelles inédites, il a, dans ses derniers entretiens, en relation à son Histoire de la sexualité, discuté de l'homosexualité (plus rarement de la sienne) et plus généralement des relations affectives<ref>Cf. Leo Bersani, « La volonté de savoir », L'Unebévue, no 26, 2009, Modèle:P., repris dans Sexthétique, Paris, EPEL, 2011.</ref>, établissant par exemple et pour son compte, une distinction entre amour et passion qu'il n'aura pas eu le temps d'expliciter plus avant<ref>Cf. Conversation entre Michel Foucault et Werner Schroeter, décembre 1981.</ref>. Le problème du désir et le thème de la maîtrise sont au cœur de la question de la subjectivité<ref>Voir Modèle:Ouvrage.</ref> développée alors par ce que certains s'autorisent à nommer le « second » Foucault, celui du « souci de soi » (1984), émancipé du régime disciplinaire.

Modèle:Citation bloc

Positions sur l'âge du consentement sexuel

En 1977, avec Jean-Paul Sartre, Jacques Derrida et d'autres intellectuels ou militantes féministes (comme Simone de Beauvoir, Françoise d'Eaubonne ou Hélène Cixous), Foucault signe une « lettre ouverte pour la révision de certains textes législatifs régissant les rapports entre majeurs et mineurs » adressée au Parlement français dans laquelle est demandée la décriminalisation des relations sexuelles consenties entre adultes et mineurs de moins de quinze ans, l'âge de la majorité sexuelle en France. La pétition demande aussi la fin des discriminations envers les homosexuels (pour qui la majorité sexuelle est fixée à dix-huit ans), et la précision de la loi sur le détournement de mineurs<ref name="Krizman2">Sexual Morality and the Law, Chapter 16 of Politics, philosophy, Culture –Interviews and Other Writings 1977–1984. Edited by Lawrence D. Krizman. New York/London: 1990, Routledge, Modèle:ISBN, p. 275</ref>,<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>

Un débat est diffusé sur France Culture le 4 avril 1978 avec Guy Hocquenhem et Jean Danet dans l'émission Dialogues. Il est ensuite retranscrit et publié en français sous le titre La Loi de la pudeur dans la revue Recherches Modèle:N° d’avril 1979. Plus tard, il est inclus dans le recueil Dits et Écrits<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":0" />.

Accusations et diffamation par Guy Sorman

En 2021, après avoir déjà proféré ces accusations l'année précédente, l'essayiste libéral Guy Sorman réaffirme que Foucault aurait eu des relations sexuelles avec des enfants dans le cimetière de Sidi Bou Saïd aux vacances de Pâques 1969<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref> et décrit alors l'œuvre et l'engagement politique de Foucault comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Ces accusations, non étayées, sont alors massivement relayées par des médias sans vérifications préliminaires comme Fdesouche, C News, Valeurs actuelles, Le Point, Middle East Eye et Le Nouvel Observateur, ainsi que sur Twitter<ref name=":1" />. Elles sont peu de temps après contredites par une enquête de Jeune Afrique auprès d'habitants du village<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Guy Sorman refuse alors de répondre aux demandes de clarifications d'Arrêt sur images<ref name=":1" />.

Sorman admet dans un entretien à Die Zeit ne pas avoir été témoin de ce qu'il a affirmé et s'être basé sur une rumeur<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Philippe Chevallier souligne ensuite dans L'Express (après avoir également interrogé Guy Sorman, qui se rétracte et minimise les propos qu'il a tenus) le peu de consistance de ces accusations et le fait que Sorman a tenu des propos variables au fil du temps<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le vocabulaire de Foucault

Modèle:Colonne

Idées

Michel Foucault s'est successivement intéressé au savoir, puis au pouvoir, et enfin au sujet.

  • Émergence du concept de population au cours des {{#switch: XIX
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}}. La population devient au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle un objet d'études, menant à la naissance de l'économie politique.

  • Passage de la loi à la norme. D'une société (d'Ancien régime) centrée sur la loi on est passé à une société gestionnaire centrée sur la norme. C'est l'une des conséquences de la vaste révolution libérale.
  • Concept de micro-pouvoirs produisant des discours permettant de contrôler qui est ou non dans la norme.
  • Concept de biopouvoir : au pouvoir qui donne la mort et laisse vivre s'est substitué le biopouvoir qui fait vivre et laisse mourir (État-providence : sécurité sociale, assurances, etc.).
  • Figure du panoptique (projet architectural de prison inventé par Bentham et conçu pour que les prisonniers puissent tous être vus depuis une tour centrale) comme paradigme de ce vers quoi tend notre société, ou ce qu'elle n'est déjà plus tout à fait (voir le concept deleuzien de « société de contrôle », en discussion avec les travaux de Foucault).
  • Les relations de pouvoir traversent l'ensemble de la société. Un certain discours affirme que le paradigme de la société est la guerre civile, que toutes les interactions sociales sont des versions dérivées de la guerre civile. On peut donc renverser la proposition de Clausewitz et dire que la politique est la continuation de la guerre par d'autres moyens.
  • Concept grec de souci de soi comme fondement de l'éthique.

Réception

Outre que la philosophie foucaldienne influença (tout comme elle fut influencée par) nombre de mouvements contestataires en France et dans le monde anglo-saxon depuis les années 1970 (de l'antipsychiatrie aux mouvements des prisonniers en passant par les mouvements féministes<ref>Voir Rosi Braidotti, « La convergence avec le féminisme », Magazine littéraire, Modèle:N°, octobre 1994.</ref> jusqu'aux mouvements des malades — notamment dans la lutte contre le sida<ref>Voir :

Ce vaste champ d'application couvre de la théorie queer, des Gender Studies (Judith Butler, David Halperin, Leo Bersani) et de l'analyse de la « subjectivation minoritaire » (Didier Eribon) à l'histoire du Droit et autres « archéologies » de l'État-providence (François Ewald, Paolo Napoli) et/ou des théories sociales (sur leur versant éthique : Bruno Karsenti, Mariapaola Fimiani) ou du social (sur son versant politique : Paul Rabinow, Éric Fassin) en passant par la critique de l'économie politique (Giorgio Agamben, Toni Negri, Judith Revel, Maurizio Lazzarato).

Et ce, malgré un certain désamour de la sociologie, alors que la méthode permet au sociologue qui tente la démarche de Foucault, foncièrement constructiviste, de concevoir que le sens, tout comme l'individu, se crée dans le « social »<ref>Voir, par exemple, « Les Modèle:" chez Michel Foucault » Modèle:Pdf par Jean-François Laé (Le Portique, Modèle:N°/14, 2004) ou encore le volume 38 (Modèle:N°) de la revue Sociologie et sociétés, automne 2006 : « Michel Foucault : sociologue ? ».</ref>.

La façon dont Foucault concevait l'intellectuel, face aux pouvoirs, comme « intellectuel spécifique » et le rapport de Foucault au marxisme<ref>Voir : « Pouvoir, assujettissement, subjectivation » par Bruno Karsenti (Futur Antérieur, Modèle:N°, 1992).</ref> continuent de nourrir des controverses.

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Publications

Monographies

Thèse complémentaire

Transcriptions des cours au Collège de France

Des transcriptions de ses cours au Collège de France ont paru dans le désordre en plusieurs volumes aux éditions Gallimard et au Seuil :

Articles, essais, conférences, préfaces et entretiens

Dits et écrits

Articles et préfaces

Conférences et cours

Modèle:Commentaire biblio

  • La question anthropologique - Cours 1954-1955, Le Seuil, 2022, 304 p.

Entretiens et débats

Essais inédits

  • Binswanger et l'analyse existentielle, Le Seuil, 2021, 224 p.
  • Phénoménologie et psychologie : 1953-1954, Le Seuil, 2021, 440 p.
  • Le Discours philosophique, Le Seuil, 2023, 320 p.

Ouvrages collectifs (publications d'archives)

Contributions et travaux divers

Traductions

  • Ludwig Binswanger, Le rêve et l’existence, trad. fr. par Jacqueline Verdeaux et Michel Foucault, « Introduction » de M. Foucault, Bruges, Desclée de Brouwer, 1954.
  • Viktor von Weizsäcker, Cycle de la structure (Der Gestaltkreis), première éd. allemande 1933, traduit de l'allemand par Michel Foucault et Daniel Rocher, Paris, Desclée de Brouwer, 1958, 232 p.

Hommages

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Modèle:Intérêt d'un article bibliographique spécifique

Biographies

Études et témoignages

Regards croisés (ordre chronologique de parution)

Ouvrages collectifs (ordre chronologique de parution)

Articles connexes

Liens externes

Notices

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