Études de genre
Les études de genre, aussi appelées études genre ou études sur le genre, forment un champ de recherche pluridisciplinaire qui étudie les rapports sociaux entre les sexes. Le genre y est considéré comme une construction sociale et est analysé dans Modèle:Cita<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
De manière générale, les études de genre proposent une démarche de réflexion et répertorient ce qui définit le masculin et le féminin dans différents lieux et à différentes époques, et s’interrogent sur la manière dont les normes se reproduisent au point de sembler Modèle:Citation.
Histoire
À partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la question des personnes transgenres, sans que le mot soit ainsi formulé, trouble en Occident les conceptions sur le sexe et la sexualité : Karl Heinrich Ulrichs parle en 1860 d'Modèle:Citation. Toutefois, la question du genre se confond alors avec l'orientation sexuelle, les hommes homosexuels étant perçus comme efféminés<ref name=Fassin>Modèle:Article.</ref>.
Ce sont les travaux de Margaret Mead qui jouent un rôle précurseur en 1935<ref>1935 : (en) Sex and temperament in three primitive societies William Morrow and co. Réédition: perennial, 2001, Modèle:ISBN.</ref>. Elle y utilise le concept de « rôle sexué » qui distingue pour la première fois le rôle social et le sexe. Cette notion de « rôle sexué » est l'ancêtre direct de l'idée de genre<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le terme « genre » est défini en 1945 comme « l'étude socialisée du sexe » dans l'American Journal of Psychology<ref>Modèle:Article</ref>. Il sera d'abord utilisé à la construction d'études normatives sur des sujets relatifs à la sexualité comme le montre le cas de John Money contre lequel se sont construites les études modernes sur la question du genre.
Dans les années 1950 aux États-Unis, le psychologue et sexologue controversé<ref name=savantfou>Modèle:Lien Web.</ref> John Money formule pour la première fois une définition des rôles de genre (« Modèle:Lang ») dans des études qui portent sur l'hermaphroditisme. Selon sa conception, qui ne sera pas reprise par la suite<ref name=savantfou/>, la notion de genre permet de nommer l'écart entre rôle social sexué et l'assignation biologique des sexes quand celle-ci est ambigüe<ref name=Fassin/>. Dans le cas des jumeaux Reimer, David Reimer, dont le pénis a été carbonisé par une circoncision ratée, Money préconise une Modèle:Citation, persuadé qu'après l’ablation des testicules et un traitement hormonal, en étant élevé comme une fille, David deviendra une femme. À l'adolescence, Brenda-David refuse la vaginoplastie et se fait de nouveau opérer pour redevenir un garçon. David finit par se suicider en 2004, deux ans après son jumeau<ref name=savantfou/>.
En 1964, Robert Stoller, psychiatre et psychanalyste, formule la notion d'identité de genre (« Modèle:Lang »). Il s'agit alors de différencier le genre de l'orientation sexuelle, les personnes transgenres des homosexuels<ref name=Fassin/>.
À partir des années 1970, les féministes reprennent le concept de genre dans une perspective critique. Mais si le mot est maintenu, les féministes s'éloignent radicalement des conceptions de John Money qui percevait le genre dans une logique normative<ref name=savantfou/>.
Ainsi, le genre rencontre l'entreprise de dénaturalisation du sexe formulée notamment par Simone de Beauvoir (Modèle:Citation) qui, en 1949, expliquait comment la civilisation et l'éducation agissent sur les enfants pour les orienter dans un rôle masculin ou féminin alors même que filles et garçons ne sont pas initialement distinguables<ref>Modèle:Écrit.</ref>. En 1972, la sociologue Ann Oakley reprend la notion de genre et s'appuie sur la distinction posée par Claude Lévi-Strauss entre nature et culture pour poser que Modèle:Citation<ref name=Fassin/>. L'anthropologue Sherry Ortner en 1975 s'interroge sur l'universalité de la domination masculine en explicitant la relégation des femmes à un rôle supposé naturel de reproduction<ref name=Fassin/>. Ces conceptions divergent alors totalement des travaux médicaux de Money et Stoller en introduisant la notion de rapport de pouvoir dans celle de genre<ref name=Fassin/>.
Ces travaux d'inspiration féministe remettent également en cause la vision androcentrée du savoir académique<ref name=MESR>Modèle:Lien web.</ref>. Les universitaires américains se nourrissent alors, à partir des années 1980 en particulier, de ce qu'on appelle alors aux États-Unis la « French Theory », c'est-à-dire notamment les travaux de Jacques Derrida, Michel Foucault, Jacques Lacan, Roland Barthes<ref name=Scott>Modèle:Article.</ref>. Ainsi l'historienne Joan W. Scott qui travaillait depuis les années 1970 sur l'histoire des femmes en considérant dans une perspective marxiste le matérialisme et la lutte des classes, questionne en 1988 dans Gender and the Politics of History l'approche masculiniste de l'histoire et reproche notamment à certains auteurs de considérer la culture de classe comme universelle sans prendre en compte son côté masculin<ref name=Scott/>. Pour elle, il ne s'agit plus en effet de simplement décrire l'histoire des femmes mais de mettre en lumière les rapports de genre jusque-là cachés qui définissent l'organisation des sociétés<ref name=Fassin/>.
À cette époque, les études de genre reçoivent une forte institutionnalisation dans les universités américaines, par la création de revues et de cursus spécialisés. Ce n'est pas le cas en France malgré les apports théoriques des intellectuels ou chercheurs français, à l'exception notable de l'ATP<ref>L'ATP ou Action thématique programmée est un programme de recherche de 4 ans piloté par le CNRS, et rassemblant des contributions universitaires sur une thématique déterminée (ici, les femmes), dans une optique multi-disciplinaire.</ref> Recherches sur les femmes et recherches féministes<ref name=Fassin/>,<ref name="CNRS">Sibylle Schweier, Brigitte Lhomond, Mathilde de Saint-Léger « Les recherches sur le genre et/ou les femmes en France - Analyses du recensement national réalisé par le CNRS », CNRS, septembre 2014.</ref>, accompagné dans le secteur de l'édition grand-public de la publication de L'histoire des femmes en Occident sous la direction de Michelle Perrot et Georges Duby<ref name=Fassin/>. Le mot « genre » introduit en France par l'historienne Joan W. Scott en 1988 fait débat, et les chercheuses utilisent une terminologie très variée pour désigner le contenu de leurs études, parlant d'études sur les femmes, féminines, féministes ou encore de rapports sociaux de sexe, de discriminations, etc, même si globalement le terme de genre finit par devenir dominant dans les années 2010<ref name="CNRS" />.
À partir des années 1990, Judith Butler développe la notion de performativité dans les analyses de genre : les actes et les discours des individus non seulement décrivent ce qu'est le genre mais ont en outre la capacité de produire ce qu'ils décrivent. Elle décrit alors le genre comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour Butler, c'est le genre qui construit le sexe : s'il existe des différences biologiques, elles ne sont pas en elles-mêmes significatives. C'est le genre, et donc la construction sociale, qui assigne un sens aux différences sexuelles<ref name=Scott/>.
Pour Butler, mais également Scott ou des chercheuses françaises comme Christine Delphy ou Nacira Guénif-Souilamas, le genre en tant que rapport de pouvoir s'inscrit dans d'autres rapports de Modèle:Pas clair, basés sur la race ou l'orientation sexuelle<ref name=Fassin/>, le genre faisant partie d'une norme sociale générant de l'exclusion<ref name="finiravec" />.
Par ailleurs, dans les années 2010, la notion de genre a été banalisée, et les études de genre ont pris un tournant moins critique : si elles trouvent leurs origines dans des approches féministes, aujourd'hui beaucoup d'universitaires appréhendent les études de genre sans avoir d’appétence particulière pour le féminisme<ref name="finiravec" />. Pour Bruno Perreau, la théorie queer serait ainsi devenue le symbole des dérives des études de genre aux yeux de ses adversaires<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Description
Les études de genre, appelées aussi « études genre » ou « études sur le genre », forment un champ de recherche développé à partir des années 1970 qui étudie les rapports sociaux entre les sexes<ref name="BereniTrachman11">Modèle:Harvsp.</ref>. Le mot « études » est toujours au pluriel pour préciser la pluridisciplinarité de ces recherches<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
L'expression théorie du genre est utilisée essentiellement par les adversaires du concept des études de genre, qui parlent aussi de « théorie du Modèle:Langue » ou encore « théorie du genre sexuel » ; elle aurait pour but de faire croire à une idéologie ou à une stratégie politique<ref name="BereniTrachman11"/>. En effet, les études sur le genre sont uniquement reliées par un objet de recherche commun, porté par ses propres revues savantes, associations, diplômes, manuels de références, etc.<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Bruno Perreau tempère toutefois cette vision : si les études de genre sont uniquement définies par un objet commun, elles risquent alors de réifier cet objet plutôt que de le mettre en question, ce que notait déjà Joan W. Scott en 2010<ref>Modèle:Article</ref>. Bruno Perreau rappelle également l'importance de la théorisation du genre dans la constitution de ce champ d'études. Ce geste théorique risque d'être menacé si la réponse aux théories du complot contre le genre<ref>Modèle:Lien web</ref> est uniquement défensive<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le genre dans différentes disciplines
Anthropologie
On appelle « anthropologie du genre » la phase la plus récente de l'anthropologie féministe. Elle s'inscrit dans le sillage des travaux de Gayle Rubin, et fait suite à une phase appelée « anthropologie des femmes » qui s'était développée pendant les années 1970.
L'anthropologue Françoise Héritier appelle Modèle:Citation le fait que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le genre s'inscrit ainsi dans une hiérarchie : elle constate que, bien que les caractéristiques associées au féminin et au masculin diffèrent d'une culture à l'autre, Modèle:Citation<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.
Ce faisant, Héritier constate un manque dans la théorie de l'alliance formulée par Claude Lévi-Strauss : pourquoi les hommes se sentaient-ils le droit d'utiliser les femmes comme monnaies d'échange<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref> ?
La non-prise en considération des rapports sociaux dans lesquels les femmes sont impliquées est qualifiée d'androcentrisme par Nicole-Claude Mathieu<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Géographie
Histoire
Linguistique et sciences du langage
L'idée issue des premiers travaux sur le genre et le langage des sociolinguistiques américaines selon laquelle les hommes et les femmes ne parlent pas la même langue est mis à mal par l'anthropologie linguistique et culturelle dans les années 1970. Ce champ d'études s'intéresse à la domination exercée par les hommes sur les femmes à travers le langage. L'étude des genres et des styles discursifs dans des sociétés non occidentales permet de souligner que les parlers masculin et féminin relèvent de stéréotype sexistes<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.
Robin Lakoff avec son ouvrage Language and women's place, publié en 1975 marque la naissance des études sur le genre et le langage aux États-Unis. Il appréhende les pratiques linguistiques des femmes comme effets de la domination masculine<ref name=":0" />.
Dans le même temps, de nombreux travaux francophones analysent le sexisme de la langue française. Des travaux féministes approfondissent les liens entre langue, sexage, sexisme et sexualité. En 1978, Marina Yaguello étudie l'aliénation des femmes dans et par la langue, dans son essai Essai d'approche sociolinguistique de la condition féminine<ref name=":0" />. Au Japon, Sachiko Ide met en lumière les différences de genre qui caractérisent la langue japonaise, notamment en matière des formes linguistiques de politesse et dans l’usage d’un langage spécifique pour les femmes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Parlers masculins, parlers féminins, publié en 1983, par Véréna Aebischer et Claire Forel interroge les stéréotypes linguistiques et les stratégies conversationnelles et propose de dépasser la perspective différentialiste<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Des travaux de sémiologie, de sémantique, de lexicologie mettent au jour les dissymétries lexicales, les désignations péjorantes des femmes, l'occultation des femmes par le masculin dit « générique ». Ces travaux font le parallèle entre la dévalorisation et l'invisibilisation du féminin dans la langue et les femmes dans la société<ref name=":0" />.
Psychologie
Modèle:Article connexeLa psychologie évolutive, dérivant du darwinisme, considère que les différences de comportement entre femmes et hommes sont dues à la pression de l'environnement sur les gènes, ce qui expliquerait les comportements agressifs attendus plutôt chez les hommes que chez les femmes. Toutefois, cette hypothèse reste peu étayée<ref name=Chatard>Modèle:Lien brisé.</ref>.
Selon l'approche cognitive développementale de Lawrence Kohlberg, les enfants apprennent à connaître les stéréotypes de genre à partir de leur environnement. Lorsqu'ils acquièrent la « consistance de genre » (la connaissance que leur sexe est fixe), vers six ans, le fait de se conformer à ce qu'on attend d'eux (par exemple, jouer aux poupées pour les petites filles et au camion de pompier pour les garçons) est alors gratifiant socialement. Et à l'inverse, il devient inacceptable de ne pas se comporter en accord avec son genre<ref name=Chatard/>. L'approche psychosociologique ajoute que les différences de comportement entre femmes et hommes sont le produit de la division sexuelle des tâches et que cette division se reproduit par les pratiques traditionnelles et culturelles : les stéréotypes de genre façonnent la perception des comportements et conduisent à leur propre réalisation<ref name=Chatard/>.
Psychanalyse
Modèle:Voir aussi Selon Christine Guionnet et Erik Neveu, « l’une des principales sources d’inspiration des réflexions autour du genre est la psychanalyse » à travers l’intérêt porté à la sexualité infantile dans « la formation de l’identité de genre »<ref name="Guionnet Neveu - p. 24">Christine Guionnet, Erik Neveu, Féminins/masculins: sociologie du genre, Armand Colin, Paris, 2004, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.
Monica Zapata rapporte que selon Sivia Tubert Modèle:Cita<ref>TUBERT, Silvia (2003) ), « ¿Psicoanálisis y género ? », in TUBERT, S. (comp.), Del sexo al género. Los equívocos de un concepto, Madrid, Cátedra, colección « Feminismos » in Modèle:Article, Modèle:P..</ref> et que la psychanalyse refuse Modèle:Cita<ref>Modèle:Article.</ref>.
D'après Plon et Roudinesco, pour Sigmund Freud, la sexualité se manifeste dès l'enfance dans le complexe d'Œdipe par le désir inconscient d'entretenir un rapport sexuel avec le parent du sexe opposé et celui d'éliminer le parent rival du même sexe<ref>Les enfants des deux sexes s'attachent d'abord à leur mère. En ce qui concerne le garçon, vers 2 à 3 ans, cet attachement se transforme en attirance sexuelle pour la mère et en rivalité vis-à-vis du père mais le garçon adopte également la position opposée, appelée « Œdipe inversé » in Modèle:Harvsp.</ref>, mais la différence des sexes n'existe pas dans l'inconscient et aucune personne n’est spécifiquement masculine ou féminine à ce titre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, la sexualité étant tout autant liée à une représentation sociale, mentale ou subjective qu'à une différence anatomique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Roudinesco et Plon rapportent également que pour Melanie Klein, il n'y a pas d'étape œdipienne, seul le rapport à la mère compte<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et que pour Jacques Lacan, tout est affaire d'identification, celle à la mère étant primordiale mais le complexe d’Œdipe devient selon lui une fonction symbolique : le père, représentant de la loi, empêche la fusion de l'enfant avec la mère<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Selon Christine Guionnet et Erik Neveu, une perspective anglo-américaine, avec en particulier Nancy Chodorow et Carol Gilligan, montre Modèle:Cita<ref name="Guionnet Neveu - p. 24"/>. Ainsi selon Nancy Chodorow, « l'importance essentielle du complexe d'Œdipe n'est pas d'abord dans le développement d’identités de genres adéquates ou de la sexualité génitale socialement requise, mais dans la constitution de formes différentes de potentiel relationnel chez des êtres de genres différents »<ref>Nancy Chodorow, The reproduction of Mothering. Psychoanalysis and the sociology of gender, Londres, Berkeley, Los Angeles, University of California Press, 1978, Modèle:P. In Christine Guionnet, Erik Neveu, Féminins-masculins: sociologie du genre, Armand Colin, Paris, 2004, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.
Si Judith Butler s'Modèle:Citation<ref name="finiravec" />, Monica Zapata rapporte que selon la psychanalyste Monique David-Ménard : Modèle:Cita<ref>Modèle:Article, Modèle:P..</ref>.
Joan Wallach Scott remarque qu'Modèle:Citation<ref name="finiravec"/>.
Selon le psychologue social Armand Chatard, la représentation freudienne du complexe d’Œdipe n'est selon certains chercheurs peu ou pas étayée par des données empiriques<ref name=Chatard/>
Biologie
Modèle:Voir aussi En 2013, une étude de Ragini Verma, qui a étudié les cerveaux de 521 filles et 428 garçons, affirme que les connexions neuronales diffèrent d'un sexe à l'autre : le cerveau des filles est connecté de manière à favoriser les compétences sociales et la mémoire, celui des garçons la perception et la coordination des actions<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2014, une étude de Hänggi et al. dément totalement cette conclusion. Les auteurs étudient Modèle:Unité de tailles différentes, et concluent que les différences de connexions sont liées à la taille du cerveau et indépendantes du genre : à taille de cerveau égale, les différences entre genres sont inexistantes<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
La neurobiologiste Catherine Vidal montre en se basant sur des techniques d'imageries cérébrales comme l'Imagerie par résonance magnétique que seules 10 % de ces connexions nerveuses entre neurones sont réalisées à la naissance et que les 90 % se construisent Modèle:Citation. Ainsi, selon ses travaux, Modèle:Citation et si les femmes et des hommes adoptent des comportements de genre stéréotypés, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Catherine Vidal réfute ainsi l'idée d'un Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref> et estime que du fait de la plasticité neuronale, la différence entre les cerveaux des deux sexes est négligeable comparée aux différences individuelles<ref>Modèle:Lien web.</ref>. A contrario, les chercheurs Franck Ramus et Nicolas Gauvrit considèrent que la synthèse que fait Catherine Vidal des recherches scientifiques portant sur le cerveau et sur les différences entre les sexes Modèle:Citation<ref name="GauvritRamus">Modèle:Article.</ref>. Selon eux, si la plasticité cérébrale montre que « la culture et l’éducation ont un impact parfois flagrant sur le cortex, elle ne montre en aucun cas que cet impact explique toutes les différences entre les individus »<ref name="GauvritRamus"/>.
Selon les travaux de Lise Eliott, bien que les Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il n'y a pas de différences entre cerveaux de femmes et d'hommes (la seule étude démontrant une différence entre cerveau droit et cerveau gauche des femmes et des hommes ayant été contredite par une cinquantaine d'autres) : les différences comportementales entre garçons et filles s'expliquent par l'éducation parentale à la reconnaissance de soi comme appartenant à l'un ou l'autre des sexes<ref>Modèle:Lien Web.</ref>.
Des recherches ultérieures arrivent à des conclusions différentes. Selon la neuroscientifique Sandra Witelson, les scanners IRM montrent qu'Modèle:Cita ; elle ajoute que, dès la cinquième semaine de gestation, la testostérone change à jamais les embryons mâles ainsi que leur cerveau. Selon Apostolos Georgopoulos, qui pointe des différences dans la façon dont ils traitent l'information, Modèle:Cita<ref>Modèle:Article.</ref>.
En 2017, la plus grande étude sur le sujet, réalisée sur Modèle:Nombre et Modèle:Nombre, montre que si les cerveaux masculins et féminins sont en majeure partie similaires, il existe néanmoins des différences physiques importantes. Le cortex des cerveaux féminins est ainsi plus épais, tandis que le volume cérébral des cerveaux masculins est plus important<ref>Modèle:Article.</ref>. L’étude ne permet cependant pas de conclure quoi que ce soit quant à l’impact de cette différence sur l’intelligence ou le comportement<ref>Modèle:Article.</ref>.
Critiques du champ
Débats sur l'existence d'un biais
Certains universitaires voient dans les études de genre une recherche biaisée.
L'anthropologue Frank Salter, sans remettre en cause l'ensemble des études de genre, les accuse de faire preuve d'un biais contre la biologie (« anti-biological bias ») et considère que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien Web.</ref>.
Pour la sociologue Helen Lindberg, les quatre théories sociales féministes qu'elle a étudiées ne sont pas idéologiquement neutres et peuvent donner une vision biaisée de la société. Elle critique également ces théories comme manquant de cohérence, ne permettant pas de peser sur l'évolution de la société et s'accordant mal avec « les preuves empiriques »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le biologiste évolutionniste Modèle:Lien de l'université de Cassel, considère pour sa part les études de genre comme Modèle:Citation qu’il compare au créationnisme<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Critique de l'utilisation du terme
Selon Judith Butler, le terme d'« études de genre » a perdu son caractère critique : Modèle:Citation bloc
Canular dans des revues à comité de lecture
En Modèle:Date-, un billet d'opinion publié dans le Wall Street Journal révèle l'existence de plusieurs canulars publiés dans des revues d'études de genre à comité de lecture tel que Modèle:Lien, Modèle:Lien ou encore Sex Roles<ref>Modèle:Article</ref>. Ces canulars seront nommés canular Sokal au carré en référence à l'affaire Sokal.
Les auteurs du canular sont le mathématicien James A. Lindsay, l'autrice Helen Pluckrose et le philosophe Peter Boghossian, professeur à l'université d'État de Portland<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les articles qui font l'objet du canular contiennent des propositions absurdes comme celle selon laquelle : Modèle:Citation ou Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Selon les auteurs des canulars, la publication d'articles volontairement insensés dans des revues à comités de lecture jette le doute sur la crédibilité scientifique des études de genre. À la suite de ces canulars, d'autres scientifiques tels que le biologiste britannique Richard Dawkins<ref>Modèle:Lien web</ref>, le philosophe Daniel Dennett<ref>Modèle:Lien web</ref>, le politologue Yascha Mounk<ref>Modèle:Lien web</ref> ou encore le linguiste Steven Pinker<ref>Modèle:Article</ref>, ont mis en doute l'intégrité académique des universitaires membres des comités de lectures de revues d'études de genre.
Personnalités associées aux études de genre
- Mary Wollstonecraft (1759-1797)
- Juana Whitney (1857-1945)
- Benita Asas (1873-1968)
- Charlotte Perkins Gilman (1860-1935)
- Otto Weininger (1880-1903)
- Karen Horney (1885-1952)
- Alfred Kinsey (1894-1956)
- Simone de Beauvoir (1908-1986)
- John Money (1921-2006)
- Michel Foucault (1926-1984)
- Robert Stoller (1924-1991)
- Elena Gianini Belotti (1929-2022)
- Luce Irigaray (1930)
- Françoise Héritier (1933-2017)
- Audre Lorde (1934-1992)
- Monique Wittig (1935-2003)
- Evelyn Fox Keller (1936)
- Julia Kristeva (1941)
- Joan Wallach Scott (1941)
- Nadine Lefaucheur (1941)
- Sherry Ortner (1941)
- Christine Delphy (1941)
- Gayatri Chakravorty Spivak (1942)
- Warren Farrell (1943)
- Donna Haraway (1944)
- Ann Oakley (1944)
- Eulàlia Grau (1946)
- Kate Bornstein (1948)
- Bracha Ettinger (1948)
- Griselda Pollock (1949)
- Gayle Rubin (1949)
- Eve Kosofsky Sedgwick (1950-2009)
- bell hooks (1952-2021)
- Judith Butler (1956)
- Sarojini Sahoo (1956)
- Nacira Guénif-Souilamas (1959)
- Eulàlia Valldosera (1963)
- Karine Espineira (1967)
- Bruno Perreau (1976)
- Fatima Sadiqi (1953)
- Ana Silvia Monzón (1960)
Bibliographie
Modèle:Sources à lier Modèle:Article détaillé La bibliographie est considérable. On ne donnera ici que les textes les plus importants ou qui peuvent servir d'introduction à ce domaine en privilégiant plutôt les traductions françaises.
En langue française
(Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs)
- Sylviane Agacinski, Femmes entre sexe et genre, Seuil, 2012.
- Arnaud Alessandrin et Brigitte Esteve-Bellebeau, Genre : l'essentiel pour comprendre, Des ailes sur un tracteur, 2014.
- Marc Guillaume et Marie Perini La question du genre, sexe, pouvoir, puissance, Éditions Michel de Maule, 2011
- Nicole Albert, dossier « Mythes et genre », Diogène, Modèle:N°, PUF, 2004
- Nouvelles perspectives dans les gender studies, Diogène, Modèle:N°, PUF, 2009
- Homos. Repenser l'identité, Paris, Odile Jacob, 1998
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Sam Bourcier, Queer zones, Balland, Paris, 2001
- Sexpolitiques. Queer Zones 2, La fabrique, Paris, 2005
- Rosi Braidotti, Vers une subjectivité viable, in M.G. Pinsart (éd.), Genre et bioéthique, Annales de l'Institut de philosophie de l'Université de Bruxelles, 2003
- Judith Butler, La vie psychique du pouvoir, éd. Léo Scheer, Paris, 2002
- Antigone : la parenté entre vie et mort, EPEL, Paris, 2003
- Le Pouvoir des mots. Politique du performatif, Éditions Amsterdam, Paris, 2004
- Humain, Inhumain. Le Travail critique des normes. Entretiens, Éditions Amsterdam, Paris, 2005
- * Judith Butler, Trouble dans le genre. Pour un féminisme de la subversion, La Découverte, Paris, 2005
- Défaire le genre, Éditions Amsterdam, Paris, 2006
- Bodies that Matter, Leo Scheer, Paris, 2006
- Pat Califia, Le mouvement transgenre. Changer de sexe, EPEL, Paris, 2003
- George Chauncey, Gay New York. 1890-1940, Paris, Fayard, 2003
- Conseil pontifical pour la Famille, Gender - La controverse, Téqui, Paris, 2011
- François Cusset; French Theory, La découverte, Paris, 2003
- Christine Delphy, L’Ennemi principal 2, Penser le genre, Paris, Syllepse, 2001
- Elsa Dorlin, Sexe, Genre et Sexualités, Paris, PUF Philosophies, 2008
- Bracha L. Ettinger, Regard et éspace-de-bord matrixiels, Bruxelles, La lettre volée, 1999
- Modèle:Ouvrage
- Françoise Héritier Masculin, Féminin. La pensée de la différence. Paris, Odile Jacob, 1996<ref>Agnès Fine, « Françoise HÉRITIER, Masculin, Féminin. La pensée de la différence. Paris, O. Jacob, 1996. », CLIO. Histoire, femmes et sociétés [En ligne]UR http://clio.revues.org/326</ref>,<ref>Annie Geffroy. Françoise Héritier, Masculin/féminin. La pensée de la différence, Mots, 1997, vol. 52, Modèle:N°, Modèle:P.</ref>.
- Marie-Claude Hurtig, Michèle Kail et Hélène Rouch (dir.), Sexe et genre, de la hiérarchie entre les sexes, Paris, CNRS, 1991 ; réédition 2002.
- Thomas Laqueur, La Fabrique du sexe. Essai sur le genre en Occident, Paris, Gallimard, 1992
- Laurie Laufer, « La psychanalyse est-elle un féminisme manqué ? », Nouvelle Revue de psychosociologie, 2014/1 (n° 17), Modèle:P.. DOI : 10.3917/nrp.017.0017. Modèle:Lire en ligne
- Virginie Martin, Pour une approche critique de la diversité au regard du genre, Revue Française de Gestion, 2010
- Nicole-Claude Mathieu, L’Anatomie politique. Catégorisations et idéologies du sexe, Paris, Côté-femmes, 1991
- Marie-Pierre Moreau, Les enseignants et le genre, Paris, PUF, 2011
- Laure Murat, La Loi du genre, une histoire culturelle du 'troisième sexe', Paris, Fayard, 2006.
- Lorena Parini, Le système de genre. Introduction aux concepts et théories, Zürich, Ed. Seismo, 2006
- Roland Pfefferkorn, Inégalités et rapports sociaux. Rapports de classes, rapports de sexes, Paris, La Dispute, 2007
- Modèle:Ouvrage Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Joan W. Scott, La citoyenne paradoxale, Albin Michel, 1998
- Parité ! L'universel et la différence des sexes, Albin Michel, 2005
- Robert Stoller, Faits et hypothèses : un examen du concept freudien de bisexualité in collectif : Bisexualité et différence des sexes, Gallimard - Folio, Modèle:Numéro avec majuscule, 2000 Modèle:ISBN
- Louis-Georges Tin, (dir.) Homosexualités : expression/répression, Stock, 2000
- (dir.) Dictionnaire de l'homophobie, PUF, 2003
- L'invention de la culture hétérosexuelle, Autrement, 2008
- Françoise Vergès Un féminisme décolonial, La Fabrique éditions, Modèle:Nb p., février 2019 Modèle:ISBN
- Une théorie féministe de la violence — Pour une politique antiraciste de la protection, La Fabrique éditions, novembre 2020
- Monique Wittig, Les Guérillères, Éditions de Minuit, Paris, 1969
- Le Corps lesbien, Éditions de Minuit, Paris, 1973
- La Pensée straight, Balland, 2001
En langue anglaise
- Penny Florence & Nicola Foster (eds.), Differential Aesthetics, London, Ashgate, 2000
- Margaret Grebowicz, Gender After Lyotard, NY: Suny Press, 2007
- Teresa de Lauretis, Technologies of Gender, Indiana University Press, 1984
- Donna Haraway, Primate Visions, Routledge, 1989
- Simians, Cyborgs, and Women : The Reinvention of Nature, Routledge, 1991
- Modest_Witness @ Second_Millenium, Routledge, 1995
- Phyllis Burke, Gender Shock : Exploding the Myths of Male and Female, New York, Doubleday, 1996
- Rosi Braidotti, Patterns of Dissonance, Polity Press, 1991
- Nomadic subjects, Columbia University Press, 1994
- Metamorphoses, Polity Press, 2002
- Transposition: On Nomadic Ethics, Polity Press, 2006
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Revues
- Travail, genre et sociétés
- Poligrafi n.66-67 (French/English) Bodily Proximity
- Genre, sexualité & société
- Genre & Histoire
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Journal of Gender Studies
Notes et références
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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