Roland Barthes
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité des sciences humaines et sociales
Roland Barthes<ref>Se prononce Roland Barte.</ref>, né le Modèle:Date de naissance à Cherbourg, mort le Modèle:Date de décès à Paris dans le 13e arrondissement<ref>Archives de Paris, état-civil, registre des décès du 13e arrondissement, du 28 février au 28 mars 1980, 13D 496.</ref>, est un philosophe, critique littéraire et sémiologue français.
Directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études jusqu'en 1975<ref>Modèle:Lien web</ref>, puis à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur au Collège de France, il est l'un des principaux animateurs du post-structuralisme et de la sémiologie linguistique et photographique en France.
Biographie
Roland Gérard Barthes naît pendant la Première Guerre mondiale, à Cherbourg, de Louis Barthes, officier de la marine marchande, catholique, et d'Henriette Binger, protestante issue de la bourgeoisie intellectuelle. Son grand-père maternel était l'explorateur Louis-Gustave Binger, devenu gouverneur des colonies et sa grand-mère, Noémi, recevait place du Panthéon le Tout-Paris intellectuel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Son père est mobilisé en 1914 comme enseigne de vaisseau. Il meurt lors d'un combat naval en mer du Nord le Modèle:Date-. Roland Barthes passe son enfance à Bayonne jusqu'en 1924, puis à Paris, où il étudie au lycée Montaigne, et enfin au lycée Louis-le-Grand. Il obtient le baccalauréat en 1934 et s'inscrit en lettres classiques à la faculté des lettres de l'université de Paris, où il contribue à fonder le Groupe de théâtre antique de la Sorbonne<ref>Petit Robert, dictionnaire universel des noms propres, Dictionnaires Le Robert, 1990, Modèle:P..</ref> et obtient sa licence de lettres classiques en 1939 (certificat d'études grecques, certificat d'études latines, certificat de littérature française et d'histoire de la philosophie)<ref name="mariegil">Marie Gil, Roland Barthes : au lieu de la vie, Flammarion, 2012 Modèle:ISBN.</ref>.
En 1934, après une hémoptysie, on lui diagnostique une lésion du poumon gauche. Jusqu'en 1949, ses études puis sa vie professionnelle sont perturbées par la maladie et les séjours en sanatorium en France et en Suisse. En 1937, il est exempté du service militaire. Professeur au lycée de Biarritz (1939-1940), puis aux lycées Voltaire et Buffon de Paris (1940-1941), il obtient également en 1941 son diplôme d'études supérieures avec un mémoire sur la tragédie grecque. Pendant ses séjours en sanatorium, il mène une vie intellectuelle riche, fait des rencontres déterminantes (dont celle, pour sa formation politique, de Georges Fournié, militant trotskyste qui l'initie au marxisme) et découvre des lectures fondamentales (Karl Marx, Jules Michelet, Jean-Paul Sartre)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il publie alors ses premiers textes. Il obtient en 1943 le certificat de grammaire et philologie des langues classiques, ce qui lui permet de transformer sa licence en licence d'enseignement. En 1947, il publie dans Combat les premiers des textes qui constitueront Le Degré zéro de l'écriture. Entre le 1er août 1947 et le 13 septembre 1951, il publie huit articles. Commencent aussi, en cette période, des séjours professionnels à l'étranger : Bucarest (nommé bibliothécaire à l'Institut français en 1947, il s'installe dans la capitale roumaine avec sa mère et a une liaison avec un professeur de français, Modèle:Lien<ref>Modèle:Article</ref>), Alexandrie (où, professeur de français à l'université entre 1949 et Modèle:Date-<ref name="VF">« Le monde selon Roland Barthes », Vanity Fair Modèle:N°, juin 2015, pages 36-37.</ref>, il rencontre Algirdas Julien Greimas et où il s'initie à la linguistique) ; il séjourne au Maroc plusieurs fois dès 1963 (il enseigne à Rabat en 1969-1970)<ref name="mariegil"/>. Il se rend pour la première fois aux États-Unis en 1958, comme « visiting professor » au Middlebury College (Vermont) puis à New York l'année suivante ; il y revient en 1967 (son amie Susan Sontag diffusera ses idées dans le monde intellectuel américain<ref name="VF"/>).
En 1952, de retour à Paris où il travaille au ministère des Affaires étrangères, il publie « Le monde où l'on catche » dans la revue Esprit et poursuit ses « Petites mythologies du mois » dans Combat puis dans la revue de Maurice Nadeau, Les Lettres nouvelles. Ses courts textes le font connaître et sont réunis en un seul volume en 1957. Mais son premier essai, Le Degré zéro de l'écriture, paru en 1953, est rapidement considéré comme le manifeste d'une nouvelle critique soucieuse de la logique immanente du texte. En 1954, il publie un article qui fera date sur Alain Robbe-Grillet<ref>« Littérature objective », Critique, Modèle:N°, juillet-août 1954. De Robbe-Grillet Roger-Michel Allemand résumera plus tard : « sur le plan des références et des concepts, il devait tant à Barthes qu'il ne pouvait que s'efforcer a posteriori de minorer son apport » (« Le temps de l'effacement », Roman 20-50, hors-série Modèle:N°, septembre 2010, Modèle:P.).</ref>. À cette époque, le théâtre l'intéresse particulièrement : au cours des années 1950, il écrit plus de quatre-vingts articles sur le théâtre, publiés dans diverses revues, et participe à la fondation de la revue Théâtre Populaire<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il participe également à la création en 1961 de la revue Communications dont il sera le rédacteur en chef entre 1975 et 1980 , puis, dans les années 1960 et 1970, il collabore à Tel Quel.
En 1962, il entre avec Michel Foucault et Michel Deguy au premier conseil de rédaction de la revue Critique, auprès de Jean Piel qui reprend la direction de la revue après la mort de Georges Bataille.
École pratique des hautes études
Stagiaire de recherche du CNRS de 1953 à 1954, puis attaché de recherche de 1956 à 1960, il devient ensuite chef de travaux à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:| }} }} section de l'École pratique des hautes études puis directeur d'études en 1962 — ses premiers séminaires portent sur le thème « Inventaire des systèmes de signification contemporains » et débouchent sur ses Éléments de sémiologie (1965) et le Système de la mode (1967). En 1971, il est professeur invité à l'université de Genève. Il occupe la chaire de sémiologie du Collège de France de 1977 à 1980.
En publiant Sur Racine en 1965, il s'attaque à la vieille critique qui analyse l’œuvre à partir de la biographie de l'auteur<ref name="binet">Modèle:Article.</ref>. Raymond Picard, représentant de la critique universitaire, répond à Roland Barthes avec son livre Nouvelle critique ou nouvelle imposture<ref name = "binet"/>. Barthes répond par son livre Critique et vérité. C'est le point de départ de la querelle de la nouvelle critique.
Le début des années 1970 est une période de publication intense, qui le voit s'éloigner du formalisme structuraliste et opter pour une subjectivité plus assumée, avec L'Empire des signes (1970), S/Z (1970), Sade, Fourier, Loyola (1971), Nouveaux Essais critiques (1972), suivis par son Roland Barthes par Roland Barthes (1975) et ses Fragments d’un discours amoureux (1977). C'est également l'époque de la reconnaissance : Tel Quel (1971) et L'Arc (1973) lui consacrent des numéros spéciaux et une décade est organisée sur son œuvre à Cerisy-la-Salle (1977).
En 1974, il participe à un voyage en Chine avec François Wahl, Philippe Sollers, Julia Kristeva et Marcelin Pleynet. Alors que cette visite coïncide avec une purge sanglante, « déclenchée à l'échelle du pays entier par le régime maoïste »<ref name="Leys2009">Barthes et la Chine, Simon Leys, 4 février 2009.</ref>, l'article qu'il publie dans Le Monde à son retour ne contient aucune critique du système politique chinois tandis que François Wahl se faisait plus critique et la rédaction de Tel quel défendait le régime de Mao<ref name="Meng2017">Modèle:Ouvrage </ref>,<ref>« Mao ou l'étrange fascination française pour le sado-marxisme », par Guy Sorman, lefigaro.fr, 15 octobre 2007.</ref>. Il s'en justifiera plus tard en revendiquant une position neutre, Modèle:Citation<ref name="Leys2009" />. Ses notes de voyages seront publiées en 2009 dans Carnets du voyage en Chine<ref name="lindon"/>.
Avec la publication en 1977 de Fragments d'un discours amoureux, Barthes accède à une notoriété médiatique<ref name = "compagnon"/>. C'est l'époque où il fait la connaissance d'Hervé Guibert avec qui il entretient une relation exclusivement épistolaire ; elle se rompt le jour où Barthes commande un texte à Guibert : Modèle:Citation bloc
Le Modèle:Date, la mort de sa mère, avec laquelle il vivait, l'affecte profondément<ref name="lindon">Modèle:Article.</ref>,<ref>« Les garçons et l’impossibilité de l’amour », André Roy, fugues.com, 21 juin 2006.</ref>. Tandis qu’il séjourne à Urt, cet épisode douloureux est l’occasion pour lui de s’essayer à l’écriture diariste<ref>Modèle:Article</ref>.
À l'automne 1978, il commence au Collège de France le cours sur « La préparation du roman »<ref name="compagnon">Modèle:Article.</ref>.
Fauché par la camionnette d'une entreprise de blanchissage rue des Écoles à Paris alors qu'il se rend au Collège de France, le Modèle:Date, Barthes meurt des suites de cet accident le Modèle:Date suivant à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Il est enterré auprès de sa mère, dans le cimetière d'Urt au Pays basque<ref name="noguez">Modèle:Article.</ref>.
Vie privée
Barthes a travaillé le chant avec le baryton Charles Panzéra, à qui Gabriel Fauré avait dédié son Horizon chimérique, cycle de mélodies pour une voix et piano. Toute sa vie, il a joué du piano en amateur.
Il a laissé une trentaine de compositions musicales<ref>« Sylvie Douche & Claude Coste : Barthes et la musique Éditions P.U.R. Presses-Universitaires-de-Rennes », France Musique, 26 janvier 2019, 7 h-7 h 30.</ref>.
Philippe Sollers aborde le sujet de l'homosexualité de Roland Barthes<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> dans son livre Femmes (1983)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, ce qui lui vaut d'être critiqué par Renaud Camus dans son livre Corbeaux (2000)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Œuvres
La Mort de l'auteur
Modèle:Article détaillé La Mort de l'auteur est un essai publié d'abord en anglais sous forme d'article avec le titre The Death of the Author, dans Aspen Magazine, Modèle:N°5/6, 1967, puis en français en 1968 dans le numéro 5 de la revue Mantéia, basée à Marseille et proche de Tel Quel. L'article fut ensuite recueilli dans Le Bruissement de la langue : Essais critiques IV<ref>Le Bruissement de la langue. Essais critiques IV, Paris, Seuil, 1984.</ref>.
Conjugué à la conférence de Michel Foucault intitulée « Qu’est-ce qu’un auteur ? » publiée en Modèle:Date-<ref>Dans le numéro 3, Modèle:63e du Bulletin de la Société française de philosophie. Repris dans Michel Foucault, Dits et écrits, Modèle:T., Modèle:P., Paris, Gallimard, Quarto, 2001.</ref>, Modèle:Ref nec. Modèle:Refnec<ref>« Introduction : mort et résurrection de l'auteur » sur le site Fabula.</ref>
Modèle:Refnec surtout par leur opposition à deux auteurs du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Gustave Lanson et Sainte-Beuve, critiques dominants dans les études littéraires françaises, qui attachaient une grande importance à la connaissance de l’auteur dans le jugement d’une œuvre. Or, pour Barthes, « l’auteur est mort » : il affirme que « la naissance du lecteur doit se payer de la mort de l’auteur ». En effet, son idée est que l'auteur doit céder sa place au lecteur, qui réécrit le texte pour lui-même (depuis, on dit volontiers qu'il en possède sa propre lecture, Modèle:Refnec) : l'auteur n'est donc plus le seul garant du sens de son œuvre.
Barthes souligne que l'approche traditionnelle de la critique littéraire soulève un problème complexe : comment peut-on connaître précisément l'intention de l'auteur ? Sa réponse est qu'on ne le peut pas. Il donne comme exemple Sarrasine d'Honoré de Balzac, texte dans lequel un homme prend un castrat pour une femme et en tombe amoureux. Lorsque le personnage (Sarrasine) délire sur celle qu'il croit être l'image même de la féminité, Barthes défie les lecteurs de trouver qui parle et de quoi : Balzac ou son personnage<ref>S/Z, la casuistique du discours, Point-Seuil, 1976, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref> ?
Ainsi, selon Barthes, lorsqu’un auteur autrefois était « consacré », tous ses écrits devenaient automatiquement œuvre, y compris la correspondance, les brouillons, etc. Une fois l’auteur mort, un écrit devient œuvre (ou « texte » dans notre cas) si son contenu est conforme à l’idée que l’on se fait de l’auteur. De nombreux exécuteurs testamentaires ont brûlé la correspondance d'écrivains célèbres, pensant qu'elles pouvaient ternir l'image du disparu. Ils l'ont fait soit de leur propre chef, soit à la demande de l'auteur<ref>Les lettres de la Comtesse Hanska à Balzac ont ainsi été brûlées en majorité, ce qui a permis à Catherine Radziwill de produire des faux : Princess Radziwill, My recollections, Isbister, Londres, 1904, chap. IV, Modèle:P..</ref>,<ref>Sophie de Korwin-Piotrowska, Balzac et le monde slave, 1933, Honoré Champion, Paris, 1933, Modèle:P..</ref>.
Système de la mode
Dans Système de la mode (1973), comme dans Éléments de sémiologie, Roland Barthes fait beaucoup pour populariser la notion de dénotation et celle de métalangage.
Soient les notations E = expression, R = relation, C = contenu.
On peut avoir :
- Connotation
(E R1 C1) R2 C2 : R1 = dénotation, R2 = connotation
Modèle:Ex Je porte un jean troué pour signifier (connoter) que je suis un punk. E = jean ; C1 = m'habiller, me protéger du froid, etc. ; C2 = « je suis un punk »
ou
- Métalangage
E1 R1 (E2 R2 C) : R1 = métalangage, R2 = langage-objet
Modèle:Ex « Le mot « chat » » : E1 = « Le mot « chat » » ; E2 = « chat » ; C = boule de poils mouvante.
Dans son article « Histoire et sociologie du vêtement » (1957), Barthes s'intéresse déjà au vêtement qu'il compare au langage en reprenant la distinction de Ferdinand de Saussure. Ainsi le costume est une institution sociale et l'habillement un acte individuel<ref>Roland Barthes, « Histoire et sociologie du vêtement », in Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, n° 3, 1957, Modèle:P..</ref>.
Mythologies
Dans Mythologies (Seuil, 1957), Roland Barthes écrit : Modèle:Citation bloc
Dans ce livre, il décrit des mythes aussi divers que la Citroën DS, le catch, le vin, le visage de Greta Garbo, le steak frites et le discours colonial français. Mais il analyse également le phénomène même du mythe. Pour lui, le mythe est un outil de l'idéologie, il réalise les croyances, dont la doxa est le système, dans le discours : le mythe est un signe. Son signifié est un idéologème, son signifiant peut être n'importe quoi : Modèle:"
Dans le mythe, écrit Barthes, la chaîne sémiologique « signifiant/signifié = signe » est doublée. Le mythe se constitue à partir d'une chaîne préexistante : le signe de la première chaîne devient le signifiant du second. Barthes donne l'exemple d'une phrase figurant comme exemple dans une grammaire : c'est un signe composé de signifiant et signifié, mais qui devient dans son contexte de grammaire un nouveau signifiant dont le signifié est « je suis ici comme exemple d'une règle grammaticale »Modèle:Sfn. Il illustre cela par un emprunt à Paul Valéry, qui avait précisé dans Tel quel<ref>Yvonne Sherwood, Modèle:Langue, A&C Black, 2004, Modèle:P. ; cf. Google books.</ref> que « Quia ego nominor leo » avait en fait la valeur de « Je suis une règle de grammaire »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sur carbon.ucdenver.edu.</ref>.
Un exemple purement idéologique dans ce recueil est la photo d'un soldat noir regardant le drapeau national, où le signe dans son ensemble devient le signifiant du mythe de l'adhésion des populations colonisées à l'Empire français.
En dernière analyse, la doxa propagée par le mythe, pour Barthes, est l'image que la bourgeoisie se fait du monde et qu'elle impose au monde. La stratégie bourgeoise est de remplir le monde entier de sa culture et de sa morale, en faisant oublier son propre statut de classe historique : Modèle:Citation bloc
La Chambre claire. Note sur la photographie
Modèle:Article détaillé La Chambre claire. Note sur la photographie est un ouvrage de Roland Barthes, rédigé entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date- et publié en 1980, dans lequel l’auteur s’interroge sur la nature de la photographie, en essayant de comprendre si elle a un « génie propre », un trait qui la distingue des autres moyens de représentation.
Cet ouvrage fait écho à une période difficile que l’écrivain vécut après la mort de sa mère le Modèle:Date-.
Écrits sur le théâtre
Entre 1953 et 1960, il écrit 94 textes sur le théâtre<ref>Modèle:Article.</ref>, qui relèvent aussi bien de la critique (« Le Prince de Hombourg au TNP ») que du court essai (Avignon, l'hiver). Ces textes sont publiés dans diverses périodiques, comme Les Lettres nouvelles ou France Observateur. Le projet d'un recueil, lancé à la fin des années 1970 par Jean-Loup Rivière, qui était alors son étudiant, n'aboutira qu'en 2002 ; Écrits sur le théâtre comprend 62 de ces textes, revus et corrigés par Barthes lui-même avant sa mort en 1980, où son éditeur suspendra le projet.
La découverte de Brecht et du Berliner Ensemble constitue pour lui une expérience frappante, voire un point de non-retour ; il l'évoque dans un texte de 1965, qui ouvre le recueil Écrits sur le théâtre. Modèle:Citation bloc
À la même période, il participe activement, notamment avec Bernard Dort, à la revue Théâtre Populaire, fondée par Jean Vilar en 1953<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, à la fin des années 1960, Barthes cesse d'aller au théâtre ; s'il n'écrit alors plus sur les objets spectaculaires, la notion de théâtralité restera au cœur de ses travaux<ref>Modèle:Article.</ref>. Quoiqu'il ait longtemps été réticent à la publication sous forme de recueil de ces textes qu'il estimait datés ou trop Modèle:Citation<ref name=":0"/>, Barthes écrit tout de même, en 1975, qu'Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Roland Barthes et le fragment
« Son premier texte [à Roland Barthes] ou à peu près (1942) est fait de fragments […]. Depuis, en fait, il n'a cessé de pratiquer l'écriture courte<ref>Roland Barthes par Roland Barthes, coll. « Écrivains de toujours », le Seuil, 1975, Modèle:P..</ref>. » Barthes a donc privilégié le fragment dans plusieurs de ses œuvres, en lui associant l'ordre alphabétique comme régulateur : c'est le cas de Roland Barthes par Roland Barthes et des Fragments d'un discours amoureux<ref>Sur le rapport entre classement alphabétique et écriture fragmentaire chez Barthes, voir Ginette Michaud, « Fragment et dictionnaire : autour de l’écriture abécédaire de Barthes », Études françaises, volume 18, numéro 3, hiver 1982, p. 59–80 (lire en ligne).</ref>.
Cinéma
En 1961, il fait office de conseiller artistique sur le documentaire canadien Le Catch.
En 1979, Roland Barthes incarne William Makepeace Thackeray dans le film d'André Téchiné Les Sœurs Brontë<ref name="noguez"/>.
Le réalisateur prend l'écrivain comme modèle d'un des personnages, Romain, dans son film J'embrasse pas (1991)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Postérité
En 1995, les dessins de Barthes sont exposés au musée de Bayonne<ref>Modèle:Article.</ref>.
En 1996, son demi-frère, Michel Salzedo (né en 1927 de l'union entre Henriette Barthes et le céramiste André Salzedo), confie l'ensemble des archives à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine afin de les rendre disponibles aux chercheurs<ref>Modèle:Article.</ref>. Ces archives sont désormais consultables à la Bibliothèque nationale de France.
En 2002, le Centre Georges-Pompidou lui consacre une exposition<ref>Modèle:Article.</ref>.
En 2009, deux textes non destinés à la publication, Journal de deuil et Carnets du voyage en Chine, sont publiés. Son ancien éditeur François Wahl s'oppose à cette publication d'écrits intimes. Le frère de Barthes, Michel Salzedo, donne son accord à la publication de ces écrits<ref name="lindon"/>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
L'université Paris Diderot accueille un Centre Roland-Barthes<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Institut Humanités, sciences et sociétés.
Une statue, œuvre de Christine Larivière, le représente à Cherbourg<ref>Sur ouest-france.fr.</ref>.
La ville de Paris a nommé la rue Roland-Barthes, dans le Modèle:12e arrondissement, en sa mémoire.
Depuis 2013, un site internet<ref>Voir roland-barthes.org.</ref> lui est consacré : il fédère les recherches autour de l'œuvre et la figure de Roland Barthes.
La Revue Roland Barthes<ref>Revue Roland Barthes Modèle:ISSN.</ref>, sous la direction de Mathieu Messager, publie un numéro par an depuis 2014.
Réception critique
Pour Claude Coste, Modèle:Citation bloc
René Pommier a consacré sa thèse d’État à une analyse très sévère du Sur Racine de Roland Barthes en 1988, puis, en 2017, il s'est livré à une critique de toute l'œuvre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Georges Matoré estime que Modèle:Citation bloc
Pastiche et fiction
Le Roland Barthes sans peine
En 1978, alors que Barthes est au sommet de sa notoriété publique, comme l'atteste le succès de librairie<ref>Modèle:Lien web</ref> de Fragments d'un discours amoureux, son jargon et sa démarche théorique sont l'objet d'un pastiche, Le Roland Barthes sans peine, signé par Michel-Antoine Burnier et Patrick Rambaud.
Selon François Dosse, le héros malgré lui de ce pastiche « moins méchant que drôle » en aurait été affecté, non par manque d'humour, mais à cause du deuil de sa mère qui le fragilisait au moment de cette publication satirique<ref name="dosse"/>.
La Septième Fonction du langage
Laurent Binet, en 2015, dans son roman La Septième Fonction du langage, s'amuse à imaginer que Roland Barthes a été assassiné par les services secrets bulgares à l'instigation de Philippe Sollers et Julia Kristeva, qui voulaient lui dérober un précieux manuscrit qu'il tenait de Roman Jakobson. Le roman évoque notamment le déjeuner de Barthes avec François Mitterrand, juste avant de se faire renverser par une camionnette<ref>« Rentrée littéraire․ Laurent Binet : San Antonio chez les sémiologues », par Thomas Mahler, lepoint.fr, Modèle:Date-.</ref>.
En 2021, dans le cadre du Grand Paris des écrivains proposé par le Pavillon de l'Arsenal et Libération, Laurent Binet propose un autre texte sur le dernier trajet de Barthes avant son accident, de la rue des Blancs-Manteaux jusqu'à la rue des Écoles, mis en images par Stefan Cornic et disponible en ligne<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Publications
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages
- Fabien Arribert-Narce, Photobiographies : pour une écriture de notation de la vie (Roland Barthes, Denis Roche, Annie Ernaux), Paris, Honoré Champion ; Genève, Slatkine, 2014, 407 p.Modèle:ISBN
- Jean-Pierre Bertrand (dir.), Roland Barthes : continuités, Paris, Christian Bourgois, 2017, 672 p.
- Jean Birnbaum, le Courage de la nuance, Paris, Seuil, 2021, 144p.
- Louis-Jean Calvet, Roland Barthes, 1915-1980, Paris, Flammarion, 2008, 338 p.
- Antoine Compagnon, L’Âge des lettres, Gallimard, 2015, 166 p.
- José Luis Diaz et Mathilde Labbé (dir.), Les XIXe siècles de Roland Barthes, Bruxelles, Les Impressions nouvelles, 2019, 266 p.
- Marie Gil, Roland Barthes : au lieu de la vie, Paris, Flammarion, 2012, 562 p.
- Éric Marty, Roland Barthes, le métier d'écrire, Paris, Seuil, 2006, 335 p.
- Éric Marty, Roland Barthes, la littérature et le droit à la mort, Paris, Seuil, 2010, 58 p.
- Martin Melkonian, Le corps couché de Roland Barthes, Paris, Armand Colin, 1993 (1989), 95 p.
- Mathieu Messager, Roland Barthes, Paris, Presses universitaires de France, 2019, 127 p. <ref>Modèle:Lien web</ref>
- Mathieu Messager, Barthes/Quignard. L'idée de littérature au tournant du XXIe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2021<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Jean-Claude Milner, Le pas philosophique de Roland Barthes, Lagrasse, Verdier, 2003, 112 p.
- René Pommier, Le « Sur Racine » de Roland Barthes, Paris, Eurédit, 2008 (1988), 495 p.
- René Pommier, Roland Barthes, grotesque de notre temps, grotesque de tous les temps, Paris, Kimé, 2017, 234 p.
- René Pommier, Roland Barthes, ras le bol !, Paris, Eurédit, 2006 (1987), 148 p.
- Tiphaine Samoyault, Roland Barthes, Paris, Seuil, 2015, 720 p. Modèle:ISBN
- Philippe Sollers, L'Amitié de Roland Barthes, Paris, Seuil, 2015, 170 p.
- Susan Sontag, L'écriture même : à propos de Roland Barthes, Philippe Blanchard (trad.), Paris, Christian Bourgois, 2009 (1979), 62 p.
Articles
- Ruth Amossy, « Roland Barthes et l’« image d’auteur » : écrits posthumes et hommages amicaux », Littérature, vol. 186, numéro 2, 2017, p. 82-95 (lire en ligne).
- Fontanari Rodrigo, 2022, « Barthes (Roland) » Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Accès : http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/barthes-roland.
- Patrick Cabanel, « Roland Barthes », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, Modèle:T., A-C, Paris, Paris Max Chaleil, 2015, Modèle:P. Modèle:ISBN
- Modèle:Article.
- Normand Corbeil, Roland Barthes et nous, Le Devoir, Montréal, 14 avril 1980, p. 5
- Vittorio Frigerio, « Comment faire du neuf avec du vieux. Barthes, Dumas et les aléas du code culturel », Fabula. La recherche en littérature, 2000
- Armine K. Mortimer, « L’écriture par soustraction : le manuscrit du Plaisir du texte », Études françaises, volume 30, numéro 3, hiver 1994, p. 149–172 (lire en ligne).
- Jean-Marc Mandosio, « Naissance d'un stéréotype : Roland Barthes », La Nouvelle Revue française, 589, 2009
- Philippe Sollers, « R.B. », Tel quel, 47, 1971
- Dossier « Roland Barthes après Roland Barthes », Rue Descartes, 34, 2001,130 p.
- Ginette Michaud, « Fragment et dictionnaire : autour de l’écriture abécédaire de Barthes », Études françaises, volume 18, numéro 3, hiver 1982, p. 59–80 (lire en ligne).
- Martine Léonard, « Photographie et littérature : Zola, Breton, Simon (Hommage à Roland Barthes) », Études françaises, volume 18, numéro 3, hiver 1982, p. 93–108 (lire en ligne).
Liens externes
- roland-barthes.org, site universitaire fédérant les chercheurs internationaux autour de l'œuvre de Roland Barthes (associé à l'Item)
- Intégralité des cours des séminaires Comment vivre ensemble (1977) et Le neutre (1978) au Collège de France diffusées par ubu web
- Actes du colloque « Actualité de Roland Barthes » sur le site Fabula
- Leçon inaugurale au Collège de France, 1977
- « Roland Barthes, un enragé du langage », documentaire de Joseph Confavreux et Chantal Barquisseau, « L'heure du documentaire », France Culture, 2015
Bases de données et dictionnaires