Libération (journal)

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Libération est un quotidien national français paraissant le matin, disponible également dans une version en ligne. Depuis Modèle:Date-, il intègre un fonds de dotation créé à partir de Altice Média, un groupe détenu par le milliardaire français Patrick Drahi, principal actionnaire de BFM TV.

Fondé sous la protection de Jean-Paul Sartre et Maurice Clavel, le journal paraît pour la première fois le Modèle:Date- et reprend le nom d'un titre de presse créé en 1927 par le libertaire Jules Vignes, nom qui sera également celui d'un des journaux de la Résistance dirigé par Emmanuel d'Astier de La Vigerie.

De ses débuts situés à l'extrême gauche, Libération évolue dès 1978 vers une ligne éditoriale présentée comme étant « libéral-libertaire », et en 1981, à la suite d'une nouvelle équipe et d'une nouvelle formule, vers la gauche socialiste de Mitterrand. Depuis lors, le journal est devenu beaucoup plus modéré et, selon certains observateurs, a peu à peu perdu de son identité suite à maints louvoiements éditoriaux. En 2023, le quotidien se présente cependant comme Modèle:Citation.

Depuis 2020, Dov Alfon est à la fois directeur de la publication et de la rédaction.

Histoire

Fichier:Libe Vue de la terrasse sur le quartier vue 2.JPG
Vue depuis la terrasse du journal lorsqu'il était au 11 rue Béranger.

Libération no 1, première époque : Jean-Paul Sartre

Projet de journal

En 1972, Jean-Claude Vernier, ancien élève de l'École centrale de Paris et militant maoïste, rencontre au siège du quotidien Paris Jour, alors en grève et occupé par ses salariés, Jean-René Huleu, journaliste hippique, qui imprime, sur place, un bulletin quotidien appelé Pirate afin de rendre compte des luttes ouvrières de la région (affaire de Bruay-en-Artois), ou des répressions policières (affaire Alain Jaubert)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Jean-Claude Vernier, qui cogère déjà avec Maurice Clavel l'Agence de presse APL, créée le Modèle:Date sur le modèle du Centre Landry animé par Pierre Vidal-Naquet lors de la guerre d'Algérie ou du Modèle:Lien, agence de presse underground des révolutionnaires américains<ref>Modèle:Article.</ref>), en rapporte à Paris l'idée d'un journal populaire de gauche. Le projet est repris par Benny Lévy, dirigeant de la Gauche prolétarienne, afin de relancer son mouvement qui était en train de s'étioler.

Le Modèle:Date-, une réunion préparatoire au lancement d'un nouveau quotidien nommé Libération se tient à Paris. Cinq personnes s'y trouvent rassemblées autour de deux tables accolées : Jean-Paul Sartre, Jean-Claude Vernier, Jean-René Huleu, Serge July et Philippe Gavi. Claude Mauriac, qui a été convié à cette réunion, raconte la séance dans son journal<ref>C. Mauriac (1914-1996), Le Temps immobile, t. III, chap. II : « La Goutte d’or », Paris, mercredi 6 décembre 1972 ; Éditions Grasset & Fasquelle, 1976, Modèle:P..</ref>.

Fondation du journal

En Modèle:Date-, Jean-Paul Sartre, Serge July, Philippe Gavi, Bernard Lallement et Jean-Claude Vernier fondent le journal Libération. Un manifeste, rendu public le Modèle:Date-, constitue la charte politique du journal dont la doctrine devait être « Peuple, prends la parole et garde-la ». Le quotidien se veut sans publicité ni actionnaires financiers.

Un premier numéro de quatre pages paraît le Modèle:Date-, avec cette profession de foi, en encadré : Modèle:Citation.

Un autre quatre pages paraît le Modèle:Date-, lançant une souscription pour le financement « d’un organe quotidien entièrement libre ». Le Modèle:Date-, Libération sort pour la première fois régulièrement en kiosque au prix de Modèle:Unité<ref>Soit l'équivalent d'environ Modèle:Unité en valeur de 2015.</ref>.

Jean-Paul Sartre et Jean-Claude Vernier sont les premiers directeurs de publication du journal. Ils le restent jusqu’à leur démission le Modèle:Date- pour désaccord avec Serge July, qui leur succède. La direction artistique du journal est assurée par Antonio Bellavita<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Libération encourage à cette époque tous les combats des opprimés. Quand les travailleurs de Lip, menacés de licenciement, occupent leurs usines, Libération titre en première page « Travailleurs, vous pouvez faire de même ».

De 1973 à 1981, Libération est dirigé par ses salariés ; il y a un salaire unique pour tous et toutes les décisions importantes sont prises par l'assemblée générale des salariés, à la majorité des voix.

Arrivée des journalistes culturels d'Actuel

En Modèle:Date-, le journal salue la victoire des Khmers rouges en plaçant en une : « Phnom Penh : sept jours de fête pour une libération »<ref>"Libé", 40 balais et quelques casseroles - Bruno Deniel-Laurent, Marianne, 27 octobre 2013.</ref>.

La seconde partie de l'année est marquée par un événement important, la fermeture du magazine Actuel en Modèle:Date- (no 58), d'une façon inattendue puisque le journal se saborde, estimant ne pas se renouveler et ne rien avoir à dire dans l'immédiat, alors qu'il s'agit de la première année où il est bénéficiaire<ref name="libe">Modèle:Lien web</ref>. Référence dans le domaine culturel, le magazine Actuel voit nombre de ses journalistes rejoindre Libération où ils vont constituer l'ossature d'un service culturel qui donne de nouvelles perspectives à un journal jusque-là resté très axé sur le militantisme politique et social.

Croissance des ventes en 1976-1977

Le Modèle:Date-, le journal cesse sa bienveillance envers l'action violente et le terrorisme d'extrême gauche lorsqu'il publie, à la suite de la mort suspecte en prison des membres de la Fraction armée rouge (RAF) Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe, « RAF-RFA : la guerre des monstres », ce qui provoque la rupture avec ses lecteurs autonomes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, qui envahissent les locaux, se heurtant à la direction du journal.

Malgré cela, en 1977, le journal a vendu en moyenne Modèle:Nombre<ref name=Perrier/>, soit une hausse de 31 % sur 1976<ref name=Perrier/>, année qui avait déjà vu une progression de 51 % par rapport à 1975<ref name=Perrier>Le Roman vrai de «Libération» par Jean-Claude Perrier. Aux Editions Julliard, 1994</ref>, soit un doublement en deux ans par rapport aux Modèle:Nombre de 1975. Cela lui permet de continuer à embaucher tout en affichant un modeste bénéfice de Modèle:Unité pour 1977<ref name=Perrier/>.

Concurrence accrue et pertes de 1978

En 1978, le quotidien se retrouve pour la première fois<ref name="libelemon"/> en perte, pour 11 % de son chiffre d'affaires 1978<ref name="libelemon"/>. Il est alors déclaré « non-viable » car il ne tire qu'à Modèle:Nombre, loin des Modèle:Nombre nécessaires pour équilibrer son budget<ref name="libelemon"/>.

Libération subit en effet une pression sur les prix de vente due à la concurrence de trois rivaux, Le Matin de Paris, fondé le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, The Paris Metro<ref name="Samuelson p270">Modèle:Ouvrage.</ref> créé à l'été 1977 et Rouge, devenu quotidien du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Ce dernier attaque violemment Libération en dénonçant l'éditorial de Serge July<ref name=Perrier/> écrit pour le cinquième anniversaire de Mai 68 et l'accuse d'être un fossoyeur de Mai 68<ref name=Perrier/> car ce dernier a annoncé un désir de tourner la page. Peu avant, une polémique virulente a aussi opposé le journal au mouvement féministe de Gisèle Halimi, Choisir la cause des femmes, célèbre depuis le procès de Bobigny de 1972, qui s'est plaint de la couverture par Libération du procès à Aix-en-Provence du viol de deux touristes belges quatre ans plus tôt à Marseille<ref name=Perrier/>. Le journal s'est aussi fait reprocher les dessins du groupe Bazooka sur la mort par la déflagration d'une grenade offensive du militant antinucléaire français Vital Michalon lors de la manifestation à Creys-Malville en 1977, qui s'opposait à l'établissement du site nucléaire de Creys-Malville<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Malgré la concurrence, le tirage est monté à Modèle:Nombre par jour, soit une troisième année de croissance, supérieur aux Modèle:Nombre <ref name=Perrier/> du début d'année, avec une pagination plus importante, passée à 20 pages<ref name=Perrier/>, mais ce tirage s'avère trop faible pour rester viable et rentabiliser les coûts<ref name="libelemon">Modèle:Article.</ref>, car le prix de vente progresse moins vite que l'inflation.

Le journal décide cependant de continuer à refuser les publicités payantes<ref name="libelemon"/>, car la direction est convaincue que sans indépendance financière, en particulier vis à vis des entreprises et des ministères, une indépendance politique est impossible. Le quotidien préfère les annonces des particuliers, qui sont payantes et hésite à remonter son prix de vente<ref name="libelemon"/>.

Face à ces difficultés, au début de l'année 1979, Libération commence alors à publier des annonces destinées à des mineurs de 12 à Modèle:Nombre<ref name="rendu">Modèle:Article.</ref>, pour couper l'herbe sous le pied au magazine Le Gai Pied, qui sort un « numéro zéro » en Modèle:Date- sur fond d'affaire Jacques Dugué, celle d'un suspect de pédocriminalité, en détention préventive depuis Modèle:Date-, révélée par le journal d'extrême droite Minute<ref name="rendu"/>. Finalement lancé le Modèle:Date-<ref name="rendu"/>, Le Gai Pied prend alors la clientèle homosexuelle de Libération.

En 1978, le journal critique aussi la série Holocauste, invite au comité de rédaction Pierre Guillaume, fondateur négationniste de la librairie, La Vieille Taupe, défend la liberté d'expression de Robert Faurisson<ref>Modèle:Lien web.</ref> et le Modèle:Date-, Serge July est condamné par la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris, à la suite d'une plainte de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, d'avoir publié dans ce même « Courrier des lecteurs », du 31 juillet 1982, une lettre antisémite, accusé de diffamation, de provocation à la haine et à la violence raciale<ref>Modèle:Article.</ref>.

C'est à cette époque que Libération introduit ou du moins généralise dans la presse française la pratique des jeux de mots dans les titres<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="2005_www.cairn.info" group="Note">Modèle:Lien web.</ref>.

Libération no 2

Le journal traverse plusieurs crises, entraînant plusieurs interruptions. La parution est suspendue le Modèle:Date. Après un plan de licenciement, il reparaît le 13 mai, soit trois jours après la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle (un « numéro zéro zéro » avec la une « Enfin l'aventure » est néanmoins paru le lendemain de la victoire, mais il n'a pas été diffusé en kiosque<ref>Modèle:Lien web.</ref>). Son développement est alors assuré par la société d'investissement Communication et Participation créée par le banquier Claude Alphandéry avec la participation de l'assureur Patrick Peugeot et de quelques patrons de gauche autour de Martine Bidegain, Jean et Antoine Riboud<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le nouveau logo à losange rouge est créé par le graphiste Claude Maggiori<ref>Modèle:Article.</ref>. La formule évolue alors et se situe de nouveau vers la gauche sociale-démocrate (tout en conservant ses convictions libertaires). Son nouveau rédacteur en chef est Jean-Marcel Bouguereau, qui reste à la direction opérationnelle du journal jusqu'en 1986<ref>Jean-Marcel Bouguereau, data.bnf.fr.</ref>.

La même année, Laurent Joffrin intègre pour la première fois le journal en tant que rėdacteur<ref>« Laurent Joffrin, en terrain connu », Libération, 13 juin 2015.</ref>. À l'origine du service économique avec Pierre Briançon, il incarne l'aile « moderniste » de Libé. Il dirige ensuite le service Société avant de devenir éditorialiste et responsable de la page Rebonds, avec Serge Daney, Gérard Dupuy et Alexandre Adler.

Autour de Serge July, l'équipe de direction est vivement critiquée par d'anciens acteurs du mouvement de Mai 68Modèle:LesquelsModèle:Refnec, qui l'accusent d'avoir trahi les principes fondateurs du journal. Le Modèle:Date-, les premières pages de publicité apparaissent dans le journal. Serge July justifie alors ce reniement des principes initiaux par un éloge opportun de la publicité: « Non, Libération ne change pas ; c’est la publicité qui a changé. Elle est un art. On ne sait plus très bien où commence la culture et où finit la publicité. Sans elle Libération eût été incomplet »<ref>Benjamin Dormann, Ils ont acheté la presse, éd. Jean Picollec, 2012, 344 p.</ref>.

En février 1984, Libération étonne son lectorat en participant à une émission de télévision intitulée Vive la crise afin d’accompagner le tournant de la rigueur du gouvernement en place<ref>https://www.monde-diplomatique.fr/1999/02/RIMBERT/2748</ref>.

Dans les années 1980-1990, le tirage de Libération ne cesse d'augmenter. Le journal lance un Libération Lyon, puis un Libération magazine. Afin de multiplier ses ventes, le journal ouvre ses colonnes à des artistes (comme Enki Bilal, auteur de bande dessinée) chargés pour une journée d'illustrer les articles, de modifier les mises en pages… Régulièrement, des suppléments consacrés à des questions politiques ou culturelles accompagnent le journal. En 1993, le journal se félicite de l’écrasement dans le sang de la « peste brune-rouge » par le régime de Boris Eltsine en Russie, lors de l'assaut que ce dernier avait ordonné contre le bâtiment du Parlement et les manifestants qui le défendaient<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Selon le journaliste Jean Stern, en un peu moins d'une quinzaine d'années, de 1982 à 1996, Libération a perdu son indépendance financière et politique<ref>Lire : Les patrons de la presse nationale. Tous mauvais, de Jean Stern, Jean Pérès, acrimed.org, 7 novembre 2012.</ref>.

Libération Modèle:N°

Arrivée d'un actionnaire privé en 1994

Le Modèle:Date- est lancé Libération 3, plus souvent surnommé Libé 3, un journal de 80 pages défini comme « total » selon July. Le contrôle financier du journal est alors pris par le groupe Chargeurs de Jérôme Seydoux à hauteur de 65 %<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Cependant, Libé 3 peine à trouver son lectorat et à rentabiliser les coûts en forte croissance. Échec commercial et financier, la nouvelle formule est abandonnée au cours du second semestre 1995.

Concurrence de 20 minutes en 2000

Frédéric Filloux devient directeur de la rédaction de Libération de février 1999 à février 2000, qu'il quitte pour la direction de la rédaction du quotidien gratuit 20 minutes.

La diffusion de Libération ne cesse ensuite de chuter, encaissant un recul de 20 % en France entre 2001 et 2005 (17 % pour la diffusion totale)<ref>« Libération, quotidien en difficulté depuis 2001 », Le Monde, 14 juin 2006.</ref>. Jérôme Seydoux se désengageant en 2000, la société de capital-risque 3i entre en 2001 à hauteur de 20,8 % du capital mais la bulle Internet et l'effondrement des recettes publicitaires accentuent les déficits du journal<ref>« Libération dispose d’une marge de manœuvre étroite pour se redresser », Le Monde, 14 octobre 2003.</ref>.

Des sursauts ont pourtant lieu. Ainsi, lors de l'élection présidentielle de 2002, le journal augmente considérablement son tirage grâce à ses unes résolument hostiles à Jean-Marie Le Pen<ref>La une contre Le Pen. Ce qui est concrétisé par la une marquant la défaite. Mais le journal n'aime pas Chirac, comme on peut le voir à travers les unes sur les législatives et les régionales.</ref>Modèle:Référence obsolète. Le lendemain du premier tour, la une comportant une photo de Le Pen avec le simple mot « Non » se vendra à Modèle:Nombre soit une augmentation de 300 % par rapport au tirage quotidien. En 2003, l'almanach Les trente bouleversantes retrace les trente premières années de Libération. En 2004, c'est 30 années de contre-culture, encensée chaque jour dans les pages du journal, qui sont retracées dans un ouvrage spécial. Mais la tendance est globalement à la baisse.

Ère Édouard de Rothschild

Arrivée du nouvel actionnaire en 2005

En 2005, le journal a besoin d'un nouveau financement. Serge July se bat alors pour l'entrée dans le capital d'Édouard de Rothschild et celui-ci est accepté par le conseil d'administration le Modèle:Date-.

Rapidement, le climat se détériore. Lors du conseil d'administration de Libération, qui se tient le mercredi Modèle:Date-, Louis Dreyfus, directeur général adjoint, est élu à l'unanimité directeur général du quotidien, sur proposition du PDG Serge July. Il remplace Evence-Charles Coppée, dont la révocation est approuvée à l'unanimité par les membres du conseil d'administration. Le Modèle:Date-, le journal est en grève contre la suppression de 52 postes. Au début de 2006, les actionnaires refusent de suivre la direction du journal<ref>« Libération ? Un cas d’école pour la presse française », L'Humanité, 26 mai 2006.</ref>, le journal perd de plus en plus d'argent et Édouard de Rothschild estime qu'il ne participe pas assez au processus de décision<ref>« Les raisons d'un divorce », Le Figaro, 14 juin 2006.</ref>. Dans ce contexte houleux, le journal annonce au mois de Modèle:Date- la sortie d'un Libé week-end avec un supplément Écrans (télévision, Internet, cinéma…) et un autre intitulé R. Celui-ci sera abandonné dès septembre.

Cessation de paiement en 2006

Le journal est alors en cessation de paiement. Il dépose le bilan et une procédure judiciaire de sauvegarde est ouverte. Le plan de sauvegarde (adopté en Modèle:Date-) prévoit un remboursement sur 10 ans de plus de 15 millions d'euros de dettes<ref name="finances">Débrancher Libé ? La très longue histoire des difficultés financières du quotidien, Benjamin Dormann, atlantico.fr, 17 février 2014</ref>.

Le Modèle:Date-, Serge July annonce à la rédaction qu'Édouard de Rothschild n'acceptera une recapitalisation qu'à la condition que lui et Louis Dreyfus (directeur général) quittent le journal et qu'il s'y résoudra pour le sauver. Pour les journalistes, la nouvelle est un choc. Le lendemain, ceux-ci publient en une un communiqué rendant hommage à leur fondateur et exprimant leur inquiétude quant à leur indépendance<ref>Modèle:Lien web</ref>. Serge July quitte le journal le Modèle:Date-<ref>Serge July, « Pourquoi je quitte “Libération” », Libération, 30 juin 2006 (article en ligne).</ref>.

Les réactions sont nombreuses. Une polémique naîtra, dans les colonnes du journal Le Monde, entre Bernard Lallement, premier administrateur-gérant de Libération et Édouard de Rothschild. Dans une tribune publiée le Modèle:Date-, le cofondateur de Libération voit dans le départ de Serge July la fin d'une époque où « écrire était du sens » et brosse un tableau pessimiste de l'avenir du quotidien et de la presse en général. Il lui oppose cette phrase de Jean-Paul Sartre dans Nekrassov : « L'argent n'a pas d'idées »<ref>« Une complainte pour Libé », Le Monde, 4 juillet 2006.</ref>. Deux jours plus tard, l'actionnaire de référence lui réplique, de façon cinglante, en rappelant que « Libération a besoin d'aides et de supports moraux, intellectuels et financiers. Libération n'a pas besoin de requiem »<ref>« Libération n'a pas besoin de requiem », Le Monde, 6 juillet 2006.</ref>.

Après Serge July

Fichier:Laurent Joffrin p1370473.jpg
Laurent Joffrin, président du directoire du 22 novembre 2006 au Modèle:1er mars 2011.

Mise en place d'une gestion paritaire

Le Modèle:Date-, Serge July et Louis Dreyfus annoncent leur départ du journal. Vittorio de Filippis, gérant élu de la SCPL (Société civile des personnels de Libération, second actionnaire du titre avec 18,45 % des parts), est nommé provisoirement au poste de président-directeur général. Philippe Clerget, ancien directeur de L'Usine nouvelle, devient directeur général du quotidien à la demande de l'actionnaire de référence.

Un comité opérationnel est mis en place composé de trois salariés, désignés par la SCPL et de trois administrateurs désignés par Édouard de Rothschild : Agnès Touraine, ancienne présidente du pôle éditions de Vivendi, Guillaume Hannezo, ancien directeur financier de Vivendi, tous deux proches de Jean-Marie Messier et Lionel Zinsou, associé-gérant de Rothschild & Cie et animateur du club Fraternité, cercle de réflexion de Laurent Fabius.

Retour de Laurent Joffrin

À la suite du changement de direction, de nombreux journalistes souhaitent quitter le journal. Tandis que la direction ouvre des guichets de départs, assortis d'indemnités, quatre figures, Florence Aubenas, Antoine de Baecque (rédacteur en chef adjoint chargé de la culture), Jean Hatzfeld et Dominique Simonnot (ancienne présidente de la Société des rédacteurs), annoncent « être en désaccord avec ce qui se passe au journal » et demandent de bénéficier de la clause de cession<ref>Quatre figures historiques de Libération sur le départ - Le Monde, 8 septembre 2006</ref>, afin d'acter le changement de propriétaires et de capital du journal. Le Modèle:Date-, alors que le journal publie un appel à ses lecteurs et à ses actionnaires<ref>Une page difficile dans l'histoire de “Libération” » - Libération, 14 septembre 2006.</ref>, la rubrique « Quotidienne » de Pierre Marcelle n'est pas publiée, car elle prendrait à partie certains des journalistes susnommés, « dans des termes qui n'ont pas été jugés acceptables »<ref>Libération lance un appel aux actionnaires et aux lecteurs - Le Nouvel Observateur, 15 septembre 2006.</ref>.

Le Modèle:Date- est annoncé le retour de Laurent Joffrin, qui avait quitté le journal en 1988, Claude Perdriel faisant appel à lui pour succéder à Franz-Olivier Giesbert à la tête de la rédaction du Nouvel Observateur<ref>Laurent Joffrin quitte l'Obs pour Libé, Nouvel Obs, 13.11.2006</ref>. Il revient à Libération au poste de président du directoire du journal<ref>Laurent Joffrin, candidat à « Libération », Olivier Costemalle et Gérard Thomas, Libération, 14 novembre 2006.</ref>. Le nouveau président explique sa décision dans un courrier électronique envoyé à la rédaction : Modèle:Citation<ref>Laurent Joffrin quitte l'Obs pour Libé - Le Nouvel Observateur, 13 novembre 2006.</ref>.

Le Modèle:Date-, Antoine de Gaudemar (directeur de la rédaction) est officiellement remplacé par Laurent Joffrin. Sous sa direction, Libération va soutenir Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle de 2007Modèle:Refnec mais en Modèle:Date-, Nathalie Collin, ex-présidente d'EMI-France, prend la coprésidence du quotidien auprès de Laurent Joffrin<ref>« Nathalie Collin nommée coprésidente du directoire de Libération », Le Nouvel Observateur, 30 janvier 2009 (article en ligne).</ref>.

Sous cette codirection, le journal renoue avec les bénéfices (2010, 2011) et connaît une hausse sensible de sa diffusion (+5,3 % en 2011)<ref>2011, l’échappée belle de « Libération » - Nicolas Demorand, Libération, 2 février 2012.</ref>.

Nicolas Demorand et la fronde de la rédaction

Laurent Joffrin quitte Libération pour retrouver le Nouvel Observateur au début de 2011. Le Modèle:Date, Nicolas Demorand est proposé par Édouard de Rothschild pour prendre la codirection de Libération à partir du Modèle:Date, aux côtés de Nathalie Collin qui codirige le journal depuis le début de 2009 et en remplacement de Laurent Joffrin<ref>Nicolas Demorand va prendre la co-direction de Libération - Le Nouvel Observateur, 25 janvier 2011.</ref>. En Modèle:Date-, Nathalie Collin quitte Libération pour prendre la coprésidence du Nouvel Observateur et la direction générale du groupe Nouvel Observateur, elle est remplacée par Philippe Nicolas au poste de coprésident de Libération. En Modèle:Date-, Anne Lauvergeon remplace Édouard de Rothschild à la tête du conseil de surveillance du journal.

Fichier:Conférence presse Charlie Hebdo janvier 2015.jpg
Conférence de presse de Charlie Hebdo, le Modèle:Date- dans les locaux de Libération : (de gauche à droite) Gérard Biard, le dessinateur Luz, Patrick Pelloux et Laurent Joffrin.

En 2011, à la suite de la parution de Charia Hebdo, titre donné au no 1011 de l'hebdomadaire Charlie Hebdo dans lequel se trouvent des caricatures de Mahomet, les locaux du journal satirique sont le théâtre d'un incendie criminel. Libération accueille aussitôt sa rédaction dans ses propres locaux et dès le lendemain, un supplément de quatre pages consacré aux dessins de Charlie Hebdo est vendu dans Libé<ref>Emmanuel Berretta, « "Charlie Hebdo" revient dès demain dans "Libération" » sur lepoint.fr, 2 novembre 2011.</ref>. Quelques jours après, le site internet du quotidien est menacé de piratage par des hackers turcs<ref>Charlie Hebdo : les hackers turcs menacent Libération, L'Express, 6 novembre 2011.</ref>.

Une des premières décisions de Nicolas Demorand est de mettre fin à quatre déclinaisons locales de Libération, les « Libévilles » de Lille, Strasbourg, Rennes et Orléans<ref>Communiqué de la direction de «Libération», libelille.fr, 30 avril 2011.</ref>. Soutenu par les actionnaires, il est rapidement contesté en interne<ref name="fig2014">Edouard de Mareschal, « Les trois ans sous haute tension de Demorand à Libération », LeFigaro.fr, 13 février 2014.</ref>, les équipes rejetant sa gestion humaine et rédactionnelle. Dès Modèle:Date-, les personnels de Libération votent une motion de défiance à 78 % en lui reprochant son Modèle:Citation, son absence et son management<ref>Libération : "message d'alerte" pour Demorand, Europe 1, Modèle:1er juillet 2011.</ref>, alors qu'il se consacre essentiellement à trouver des sources de financement pour le titre.

Fin 2011 début 2012, Édouard de Rothschild annonce l'arrivée au sein du holding Refondation de l'homme d'affaires Bruno Ledoux au travers sa société BLHM (Bruno Ledoux Holding Media), par ailleurs propriétaire du siège du journal rue Béranger, comme actionnaire de référence à parité avec lui, à hauteur de 26,64 %, moyennant un investissement de 7,6 millions d'euros. Ensemble, ils détiennent le bloc de contrôle de Libération avec 53,28 % des parts de Refondation (Groupe A).

L’augmentation de capital de Refondation est signée le Modèle:Date- et Bruno Ledoux est nommé président de Refondation.

Les conflits entre les journalistes et Nicolas Demorand perdurent. En Modèle:Date-, la Société civile des personnels de Libération (SCPL) dénonce « ligne éditoriale racoleuse, attitude autocrate de leur chef… » et une Modèle:Citation<ref>“Libération” : Nicolas Demorand (encore) au pied du mur ?, Olivier Tesquet, Telerama.fr, 3 avril 2012.</ref>. La rédaction lui reproche également de cumuler la direction de la rédaction et la présidence du directoire. Il abandonne cette première fonction le Modèle:Date-, au profit du journaliste Fabrice Rousselot<ref>« Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction de "Libération" », Libération, 25 juillet 2013.</ref>. Les journalistes lui reprochent également les « Unes racoleuses », comme « Casse-toi riche con! » adressée le Modèle:Date- à Bernard Arnault qui vient de demander la naturalisation belge, puis celle du Modèle:Date- titrée sur « Une possible affaire Fabius », relayant une rumeur à propos d’un compte en Suisse de Laurent Fabius, obligeant Nicolas Demorand à présenter ses excuses aux lecteurs quelques jours plus tard<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="fig2014" />.

Financièrement, après un bond de 9,5 % sur un an grâce à la campagne présidentielle de 2012, les ventes chutent de 15 % en deux ans, notamment la vente au numéro qui s'effondre de près de 30 %<ref name="fig2014" />. Le plan d'économie de trois à quatre millions d'euros proposé par Nicolas Demorand à la demande des actionnaires, comprenant la révision des accords sociaux des journalistes, est accueilli par une motion de défiance le Modèle:Date-, votée par 89,9 % des participants<ref>Libération : la direction veut baisser les salaires, Alexandre Debouté, Anne Jouan, lefigaro.fr, 26 novembre 2013.</ref>,<ref name="fig2014" />.

Reprise par Ledoux et Drahi

Crise de 2013-2014

Fichier:Dépouillement à Libération.jpg
Vote sur la proposition de Nicolas Demorand au poste de directeur de la rédaction.
Fichier:Nicolas Demorand - Janvier 2012.jpg
Nicolas Demorand, président du directoire de mars 2011 à février 2014.

Alors que des rumeurs de possible dépôt de bilan circulent dans la presse, le Modèle:Date-, les salariés lancent une grève de 24 heures et demandent pour la troisième fois le départ de Nicolas Demorand et du coprésident du directoire Philippe Nicolas. Ils s'opposent le lendemain à la publication d'un texte en soutien au projet des actionnaires, en particulier de Bruno Ledoux, de diversifier l'entreprise en s'appuyant sur sa marque et sur la création dans l'immeuble de la rue Béranger d'un espace multimédia autour d'un café Libé et y répondent le Modèle:Date- en première page, déclarant Modèle:Citation<ref name="fig2014" />,<ref>De quoi la faillite de Libération serait-elle le nom ?, Serge Federbusch, atlantico.fr, 12 février 2014.</ref>. Le Modèle:Date-, Nicolas Demorand annonce sa démission de la direction du journal dans une interview au Monde<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est remplacé par François Moulias, représentant de l'actionnaire de référence Bruno Ledoux, tandis que Pierre Fraidenraich, ancien directeur chez Canal+, également proche de Bruno Ledoux, arrive au poste de « directeur opérationnel » du futur groupe qui accueillera Libération et d'éventuelles filiales<ref>Modèle:Lien web</ref>

À quelques jours d'un dépôt de bilan annoncé comme inéluctable par les membres du directoire, Bruno Ledoux demande la convocation urgente d'un conseil de surveillance qui se tient le Modèle:Date- où il annonce refuser un tel scénario et indique être en mesure d'organiser le sauvetage du journal au travers de sa société BLHM (Bruno Ledoux Holding Media) dans le cadre d'une augmentation de capital de Libération à hauteur de 18 millions d'euros qui lui serait réservée, l'ensemble des autres actionnaires regroupé au sein de la société Refondation (en particulier Édouard de Rothschild et le patron de presse italien Carlo Caracciolo) étant intégralement dilué. L'augmentation de capital de Libération est votée à l'unanimité. Le coprésident du directoire Philippe Nicolas est révoqué sur-le-champ et non remplacé.

Bruno Ledoux est nommé président du conseil de surveillance, en remplacement d'Anne Lauvergeon, démissionnaire.

Matthieu Pigasse et Xavier Niel, copropriétaires du Monde, officialisent publiquement leur intention de reprendre Libération mais uniquement dans le cadre d'un dépôt de bilan. Cette hypothèse qui, outre la casse sociale, regrouperait en une seule main deux des trois grands quotidiens nationaux est écartée par Bruno Ledoux.

Le Modèle:Date-, le Tribunal de commerce de Paris valide le plan et le protocole de conciliation proposé par Bruno Ledoux évitant le dépôt de bilan.

Malgré de nombreuses réticences internes, Bruno Ledoux insiste sur la réalisation de son projet et la nécessité de réformer en profondeur le journal, de renforcer les activités web, de fusionner les rédactions papier et web et sur la mise en place d'importantes diversifications dans le domaine d'activités multimédias autour de la marque, tout en préservant le journal papier. Pour ce faire, il annonce le retour de Laurent Joffrin aux côtés de Pierre Fraidenraich et organise un tour de table avec l'arrivée à ses côtés de l'homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi, propriétaire des sociétés Numéricable et SFR, qui confirme être en mesure d'investir la somme de 14 millions d'euros pour sauver le journal.

En mai de la même année, Patrick Drahi verse 4 millions d'euros sous forme de prêt afin, selon un article paru dans Libération, « de laisser le journal en vie le temps de se mettre d’accord sur le montant de sa part dans le reste de la recapitalisation<ref>Patrick Drahi : les 4 millions, c’était lui, liberation.fr, 14 mai 2014.</ref> ».

Deuxième retour de Laurent Joffrin

Le Modèle:Date-, Laurent Joffrin est officiellement renommé directeur de la rédaction, cette fois à 52,8 % des voix. Il est accompagné pour le volet numérique de sa mission par un « numéro un bis »<ref>Johan Hufnagel et Laurent Joffrin : ils vont diriger “Libé” ensemble, mais tout les oppose, Télérama.fr, 3 juillet 2014.</ref>, Johan Hufnagel, cofondateur et rédacteur en chef de Slate, qui fut également rédacteur en chef du site web de 20 Minutes et rédacteur en chef adjoint de celui de Libération<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, l'augmentation de capital de 18 millions d'euros entérinant le sauvetage du journal est signée : celui-ci est contrôlé à 50/50 par Bruno Ledoux et Patrick Drahi qui a sollicité Marc Laufer<ref>fondateur du groupe de presse News Co et ancien numéro deux du groupe NextRadioTV. Voir « L'ex-numéro 2 de Next Radio TV, Marc Laufer, représentera Patrick Drahi à Libération », Stratégies, 17 juin 2014.</ref> pour représenter ses intérêts au travers d'une holding commune créée à cet effet : la SAS Presse Media Participation Holding (PMP Holding), actionnaire à hauteur de 85 % de la SAS Presse Media Participation (PMP) dont Bruno Ledoux est président du conseil de surveillance et Pierre Fraidenraich le directeur général<ref>« Libération » : la crise finie, une nouvelle aventure commence, Libération, Modèle:Date.</ref> et qui est elle-même propriétaire de près de 100 % de parts de la SARL Libération<ref>« Libération » : un accord de recapitalisation à 18 millions signé, Le Nouvel Observateur, 31 juillet 2014.</ref>. Les autres 15 % sont détenus par un ensemble d'actionnaires dont Business & Décision représentée par Patrick Bensabat, Michael Benabou (fondateur de la société Vente-Privee.com), la famille Gerbi (fondateur du groupe Gérard Darel), Franck Papazian (Mediaschool Group) et la société Dinojo.

Le Modèle:1er août, la clause de cession est ouverte. En septembre, Laurent Joffrin, en accord avec les actionnaires, annonce vouloir supprimer 93 emplois dans la rédaction du journal afin de renouer avec les bénéfices dès la fin 2015<ref>A nos lecteurs, Laurent Joffrin, liberation.fr, 15 septembre 2014.</ref>. Parmi les départs qui suivront cette annonce, une équipe emmenée par les Garriberts (Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, chroniqueurs télé du quotidien) lancera un nouveau média en ligne : Les Jours<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Juin 2015 : une nouvelle formule « web first »

Modèle:Citation, annonce Laurent Joffrin<ref name=Lex/>. Le Modèle:Date, Libé met en place une nouvelle maquette avec de nouvelles rubriques et une mise en forme différente : Modèle:Citation, déclare Johan Hufnagel à l'AFP. Ceci accompagne une évolution de l'effectif, ramené à 180 personnes, dont 130 journalistes, mais avec de nouvelles recrues rejoignant la rédaction<ref>« Libération » s’offre une cure de jouvence, Alexis Delcambre dans Lemonde.fr du Modèle:Date.</ref>.

Le journal souhaite privilégier les supports numériques : Modèle:Citation, déclare encore Hufnagel. Modèle:Citation précise Laurent Joffrin dans une tribune du Modèle:Date-<ref>Libération se réinvente, Laurent Joffrin dans Liberation.fr du 28 mai 2015.</ref>.

Directeur des rédactions de septembre 2014 à novembre 2017, Johan Hufnagel est supposé développer une politique de discrimination positive au sein du quotidien composé presque uniquement de journalistes « blancs », affirmant : « Je préfère, à compétence équivalente, prendre un Noir ou une Arabe ». Ce discours ne sera plus porté par la nouvelle direction après son départ, Laurent Joffrin préférant « mettre l’accent sur la diversité sociale, pas ethnique, sachant que les deux se recoupent très largement ». En 2018, les personnes « perçues comme non-blanches » représentent moins de 10 % de la rédaction écrivante du journal<ref>Cédric Mathiot, La rédaction de «Libé» est-elle «blanche» ?, liberation.fr, 3 juillet 2018</ref>.

Fin 2017, Clement Delpirou est nommé directeur général tandis que début 2018, Johan Hufnagel quitte la rédaction du journal et Paul Quinio quitte celle de L'Obs pour le remplacer<ref>Paul Quinio (L'Obs) remplace Johan Hufnagel comme N.2 de Libération, L'Express et AFP, 31 janvier 2018.</ref>.

En 2018, la direction continue sa stratégie de conquête d'abonnés numériques avec notamment la création de nouvelles newsletters<ref>Modèle:Lien web</ref> : Chez Pol et Tu mitonnes de Jacky Durant, journaliste culinaire et lance également une appli de jeux<ref>Modèle:Lien web</ref>.

2020 : Libération devient une société à but non lucratif

Le 14 mai 2020, Patrick Drahi annonce épurer les dettes de Libération et placer le titre sous une fondation afin de lui garantir Modèle:Citation<ref name="+1">Modèle:Article</ref>.

Le 11 juin 2020, Clément Delpirou est remplacé par Denis Olivennes Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref> Denis Olivennes devient cogérant du quotidien avec Paul Quinio, également directeur de la rédaction par intérim<ref name="www.liberation.fr_cgvu" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Départ définitif de Laurent Joffrin

Le Modèle:Date-, Laurent Joffrin quitte la direction du journal pour se lancer en politique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il décide de créer un mouvement social-démocrate et lance un appel intitulé Engageons-nous Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Parmi les 150 premiers signataires à avoir répondu à l'appel, on trouve des acteurs de la société civile, de nombreuses personnalités (sociologues, chercheurs, médecins, journalistes, artistes, politologues, avocats, hauts-fonctionnaires…) et quelques très rares anciens responsables politiques<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Dov Alfon, nouveau directeur et cogérant de la publication

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Dov Alfon, directeur et cogérant de la publication, ainsi que directeur de la rédaction.

Sur proposition de Denis Olivennes<ref name=point>Modèle:Lien web</ref>, directeur général et cogérant du titre, Dov Alfon Modèle:Incise est nommé le 16 septembre 2020 directeur de la rédaction par les journalistes avec une majorité de Modèle:Unité. Il succède ainsi à Laurent Joffrin et devient également directeur de la publication, directeur de la rédaction et cogérant du journal en compagnie de Denis Olivennes<ref name="www.liberation.fr_cgvu"/>.

Au cœur de son projet : l'accélėration de la mutation du titre vers un quotidien avant tout numérique<ref name="18septembre2020_www.liberation.fr">Changer «Libé», rester «Libé», Dov Alfon, Libération, 18 septembre 2020.</ref> et accessible par abonnement avec, selon ses propres termes, une rédaction « assise » qui va traiter à chaud l'actualité immédiate sur le site web du quotidien et une rédaction « debout » qui va produire les contenus propres de Libé, c'est-à-dire des sujets que les autres n'ont pas<ref name=point/>. Il esquisse ainsi son plan : Modèle:Citation<ref name=jdd/>.

Selon Alfon, le quotidien est trop tourné vers le print (le journal papier) et le site Internet actuel remplit mal sa mission d’information en temps réel<ref name=lem/>. Résultat : Modèle:Citation. De nouveaux outils technologiques ultraperformants vont donc être utilisés, notamment le logiciel de publication et de gestion des contenus numériques du Washington Post, « Arc Publishing »<ref name=point/>.

Le quotidien pourra ainsi se concentrer davantage sur l’investigation, capable à son sens d’attirer plus d’abonnés, à l’image de l'enquête sur des faits de harcèlement et d'agressions sexuelles chez l’éditeur de jeux Ubisoft publiée par Libé en 2020 et qui a poussé plusieurs dirigeants de cette société à démissionner<ref name=lem/>.

Modèle:Citation, témoigne un rédacteur, Modèle:Citation<ref name=lem>Un ancien d’« Haaretz » choisi pour diriger « Libération », Louis Imbert et Sandrine Cassini, Le Monde, 17 septembre 2020.</ref>.

2021 : résultats en hausse et développement des outils techniques et marketing

Le 5 février 2021, dans une interview à Mind Média<ref>Mind Media, site officiel.</ref>, Denis Olivennes présente les résultats 2020 de la société et dresse un premier bilan de ses six mois à la tête du quotidien : il commente les nouveaux projets de développement éditoriaux, techniques et marketing et annonce que Modèle:Citation. Denis Olivennes espère notamment les 110 000 abonnements numériques Modèle:Citation afin de viser l'équilibre financier du quotidien<ref>Modèle:Lien web</ref>. En mai 2021, Lauren Provost devient la nouvelle directrice adjointe de la rédaction de Libération<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle succède à Christophe Israël, qui rejoint le groupe suisse Tamedia<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le journal demeure néanmoins en difficulté financière, et nécessite 15 millions d'euros pour assurer son avenir économique, mi-2022<ref>Modèle:Lien web</ref>. Son co-gérant, Denis Olivennes, contacte le PDG de CMA-CGM, Rodolphe Saadé, pour apporter un soutien financier au groupe de presse.

Le milliardaire Daniel Kretinsky, propriétaire du groupe CMI qui possède notamment Marianne, annonce avoir renfloué le journal à hauteur de 15 millions d'euros en septembre 2022<ref>Modèle:Lien web</ref>: 14 millions sous forme de prêt (à un taux de 4 % (euribor + 3 %)<ref name=medpart2022sept/>, remboursable à partir de 2026) et un don de 1 million d'euros fait à la holding de tête qui possède les actions du groupe, le Fonds de dotation pour une presse indépendante (FDPI, actionnaire majoritaire de Libération)<ref name="LeFigaro">Modèle:Lien web</ref>. Selon Médiapart, l'essentiel de ces apport s'est fait sous forme d'obligation non remboursable en actions, souscrite auprès de Presse indépendante SAS, la holding intermédiaire entre le journal et son fonds de dotation de Libération<ref name=medpart2022sept>Modèle:Lien web</ref>.

En septembre 2022, la presse informe que le sauvetage du quotidien en 2014 est au cœur d’une enquête judiciaire. Bruno Ledoux, actionnaire majoritaire du journal à l’époque, est visé par une enquête du Parquet national financier (PNF) pour fraude fiscale aggravée et abus de biens sociaux. La justice s’intéresse notamment aux opérations de recapitalisation du quotidien<ref>Jérémie Baruch, Anne Michel et Abdelhak El Idrissi, Le sauvetage de « Libération » en 2014 au cœur d’une enquête judiciaire, lemonde.fr, 20 septembre 2022</ref>. Les enquêteurs s’intéressent également à la vente du siège, qui a changé de main à plusieurs reprises avant d’être racheté l’été 2022 par le fonds d’investissement Mark<ref>Enquête ouverte pour fraude fiscale contre un ex-actionnaire majoritaire de « Libération », sudouest.fr, 20 septembre 2022</ref>.

Positions éditoriales

De ses débuts situés à l'extrême gauche, Libération a gardé une étiquette de journal de gauche. Néanmoins, dès 1978, Serge July décrit le quotidien comme « libéral-libertaire »<ref>« L’ex-Gauche prolétarienne était “libertaire-autoritaire”, Libération est libéral-libertaire », Serge July, Esprit, mai 1978.</ref> et en 2019, dans un ouvrage publié aux Presses universitaires de France une douzaine d'années après son départ du journal, il précise : Modèle:Citation bloc

En 1981, dès le début de la présidence de François Mitterrand, à la suite d'une nouvelle équipe et d'une nouvelle formule, le quotidien assume une ligne éditoriale de gauche socialiste<ref name=ftv>"Libération" fête ses 50 ans : "On s’engueule dans la rédaction et c’est ça qui est bien !", assurent des journalistes, sur France TV Info.</ref> version PS et dans les années 1980, qui constituent l'âge d'or du journal, devient beaucoup plus modéré. Alain Brillon, archiviste à Libération<ref>Alain Brillon, sur LinkedIn</ref>, soulignant l'infléchissement de la ligne éditoriale, avance qu'Modèle:Citation

En 1998, Noam Chomsky affirme, citant une étude réalisée par un chercheur néerlandais, que Libération était, durant les années Reagan (1981-1989), Modèle:Citation des journaux européens Modèle:Citation, allant même Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.

En 2006, quand Laurent Joffrin arrive à la tête de la rédaction sur nomination de l'actionnaire Edouard de Rothschild, ce dernier déclare: Modèle:Citation<ref name=Maler>Modèle:Lien web</ref>. Le journal est ainsi décrit par Acrimed, une association française de critique des médias, comme le « quotidien de Rothschild »<ref>Thibault Roques, Les étranges fluctuations éditoriales des « Unes » de Libération, acrimed.org, 25 novembre 2013.</ref>, manière de dire que l'aspect financier impose ses droits jusqu'à perturber la vision d'une ligne éditoriale<ref name="depeche2014"/>. Henri Maler, cofondateur d'Acrimed, écrit : Modèle:Citation.

Le 3 janvier 2012, Libé publie en une « La lettre aux Français » de François Hollande alors candidat du Parti socialiste à la présidentielle, une pleine page sans commentaire ni annotation qu'Emmanuelle Anizon et Olivier Tesquet, journalistes à Télérama, considèrent davantage comme « un tract plus qu'un article », une décision assumée par Nicolas Demorand, alors codirecteur du journal<ref name="AnizonTesquet">Emmanuelle Anizon et Olivier Tesquet, Presse de gauche et pouvoir : des relations pas toujours adroites, telerama.fr, Publié le 14/12/12, mis à jour le 08/12/20</ref>. En 2012, dès le début de la présidence de François Hollande, Télérama souligne encore la proximité entre la rédaction et le pouvoir socialiste : les portraits du nouveau président, tels que « l'effort tranquille », sont toujours bienveillants<ref name="AnizonTesquet"/>.

La même année, pour le site Acrimed, la présence de François Hollande au pouvoir est révélatrice de l'évolution du journal et montre « un quart de siècle de progressisme affiché qui, de renonciation en reniement, s’est souvent traduit, sur le papier, par maints louvoiements éditoriaux » et ces errances, ou cette absence de ligne éditoriale bien définie, ont parfois été critiquées par une partie des journalistes qui dénonce des « Unes racoleuses qui défigurent » le journal<ref>“Libération” : Nicolas Demorand (encore) au pied du mur ?, telerama.fr, 2 avril 2012.</ref>. De la même manière, pour certains de ses anciens rédacteurs comme Pierre Marcelle, les différents renoncements de Libération ont eu pour conséquence que le journal « a perdu son identité, c'est devenu un journal comme les autres »<ref name="depeche2014"/>, et pour Philippe Gavi, cofondateur du journal, un titre « frappé par la banalisation »<ref>Philippe Gavi: "Il y a bien longtemps que Libération n'est plus une marque", lexpress.fr, 10 février 2014.</ref>.

En mars 2013, Nicolas Demorand écrit dans un éditorial de la rubrique « Économie » concernant la France: Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref>Compromis, Nicolas Demorand, 5 mars 2013, Libération.</ref>. Pour Henri Maler, cet éditorial fixe un cap économique et politique Modèle:Citation et du gouvernement : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2017, lors des élections présidentielles et à quelques heures du second tour, le journal publie en couverture une photo d'Emmanuel Macron avec un appel explicite : « Faites ce que vous voulez, mais votez Macron »<ref>Pierre Rimbert, Un barrage peut en cacher un autre, monde-diplomatique.fr, juin 2017.</ref>. Dans sa rubrique CheckNews, le journal reviendra sur cette couverture en concédant avoir voulu la victoire d'Emmanuel Macron contre Marine Le Pen, mais en récusant avoir soutenu le programme du candidat<ref>Libération a-t-il contribué à faire élire Emmanuel Macron ?, liberation.fr, 12 novembre 2017.</ref>.

En 2020, le journal La Montagne indique que Libération a Modèle:Citation que les autres principaux journaux français, dans un article intitulé « Sous le vernis des opinions politiques de six grands journaux nationaux, une même palette d’analyses économiques », publié à l'occasion de la sortie d'un livre de Michaël Lainé<ref name=montagne>Modèle:Lien web</ref>.

Pour Marianne, toujours en 2020, la rédaction de Libération, comme d'autres titres de la presse de gauche, est fracturée entre deux camps que le magazine décrit comme les multiculturalistes et les universalistes. La discorde porte sur des thèmes de société tels que le féminisme, les minorités et l’islam, principalement<ref name="Menusier202211">Antoine Menusier, Multiculturalistes contre universalistes : de "Libé" au "Monde", fractures dans les rédactions de gauche, marianne.net, Modèle:1er novembre 2020</ref>. Des plumes extérieures jugées contraires à la ligne « néo-féministe » du journal sont remerciées, telle la philosophe et psychanalyste Sabine Prokhoris<ref name="Menusier202211"/>.

En 2023, selon Alexandra Schwartzbrod, la directrice adjointe de la rédaction de Libération, Modèle:Citation

Organisation

En 1981, Libération quitte ses locaux de la rue de Lorraine (Modèle:Arrondissement) pour le 9 rue Christiani (Modèle:Arrondissement)<ref>Marie Déalessandri, « Quand le journal Libération vivait son âge d’or dans le Modèle:18e », 18dumois.info, mai 2014.</ref>.

En décembre 2015, le journal déménage de son adresse historique, l'ancien immeuble du 11 rue Béranger situé dans le Modèle:Arrondissement, pour s'installer dans le Modèle:Arrondissement, aux côtés d'autres journaux d’Altice Media Group dans l'immeuble du 23 rue de Châteaudun. Il rejoignait notamment la rédaction de L'Express et celle de L'Étudiant.

En octobre 2017, nouveau déménagement au 2, rue du Général-Alain-de-Boissieu, dans le Modèle:Arrondissement. La rédaction du journal s'installe au sein de l'Altice Campus de SFR Presse.

Depuis le milieu des années 1990, les fonctions de PDG et de directeur de la rédaction sont clairement disjointes. Le PDG fixe les orientations stratégiques (nouvelles formules, supplémentsModèle:, etc.) tandis que le directeur de rédaction est chargé des choix éditoriaux.

Les statuts du journal prévoient que le PDG propose à la rédaction un directeur que celle-ci est libre d'accepter ou non.

Financement

En 2010, Libération est le troisième quotidien français qui reçoit le plus de subventions de l'État avec quatorze millions d'euros et, en 2012, avec 6,3 millions d'euros d'aides directes<ref>Subventions : la presse passe au contrôle, Vincent Truffy, mediapart.fr, 16 avril 2012.</ref> et plus de dix millions d'aide totale<ref name="finances" />.

En 2010 et 2011, le quotidien sort deux résultats d’exploitation positifs de plus de 2,5 millions d'euros – réalisant par là une des meilleures performances de la presse écrite – et reçoit le Grand Prix des Médias 2012<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Fin 2012, Libération n'est plus endetté qu'à hauteur de 6,6 millions d'euros (passif de sauvegarde) et prévoit un résultat d'exploitation en baisse mais positif à hauteur d’environ un million.

Fin 2013, le quotidien prévoit une perte nette de 1,3 million d'euros, le chiffre d'affaires étant de 58 millions. Pressée par les actionnaires, la direction envisage de réviser les accords sociaux des employés. Édouard de Rothschild et les héritiers de l'éditeur italien Carlo Carraciolo annoncent vouloir se désengager<ref>Libération doit se serrer la ceinture, Alexandre Debouté, lefigaro.fr, 25 novembre 2013.</ref>.

En 2014, Bruno Ledoux annonce vouloir poursuivre l'activité en redéveloppant le journal autour d'un nouveau projet et d'un nouvel actionnariat alors que Patrick Drahi arrive au capital. Cette année, le journal subit de nouveau une perte en augmentation, à 9 millions d'euros et le chiffre d'affaires chute à 40 millions. Une grande partie de cette perte est néanmoins due au coût exceptionnel d'un plan de départ de 90 salariés, environ un quart de l'effectif du journal<ref name="challenge">Comment Patrick Drahi rebranche "Libération", Challenges, Modèle:1er juin 2015.</ref>.

Au Modèle:Date-, le journal Libération (SARL Libération) est détenu à hauteur de près de 100 % par la société SAS Presse Media Participation (PMP).

PMP est détenue à hauteur de 85 % par la société SAS Presse Media Participation Holding (PMP Holding).

PMP Holding est détenue à hauteur de :

  • 50 % par la société BLHM (Bruno Ledoux Holding Media) représentée par Bruno Ledoux ;
  • 50 % par la société Holco B représentée par Marc Laufer (représentant les intérêts de Patrick Drahi).

Bruno Ledoux est président de PMP.

Les autres actionnaires de PMP (15 %) sont dans l'ordre des montants d'investissement :

  • la société Business & décision représentée par Patrick Bensabat (spécialisée dans les solutions et développements informatiques) ;
  • Michael Benabou (cofondateur de la société Vente-privee.com) ;
  • la famille Gerbi (fondateur de la société Gérard Darel) ;
  • la société Mediaschool Group représentée par Franck Papazian (école de journalisme) ;
  • la société Dinojo.

La SCPL (Société civile des personnels de Libération) veille sur la liberté et l'indépendance du journal. Les seize membres de cette instance sont élus pour deux ans par l'ensemble des salariés. Ils représentent les trois collèges : rédaction, fabricants et administratifs et commerciaux.

En 2016, le site data.gouv.fr du ministère de la Culture publie que le journal reçoit Modèle:Unité de subventions directes de la part de l'État<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Entre 2017 et 2020, Libération a un contrat de « fact-checking » avec Facebook. En 2018, pour 249 articles publiés et entrés dans la base Facebook, le quotidien a facturé 245 000 dollars<ref>Combien a rapporté à Libé son partenariat de factchecking avec Facebook en 2018?, liberation.fr, 30 janvier 2019</ref>. En 2020, le quotidien facture 239 200 dollars à Facebook dans le cadre de ce contrat. Il justifie la fin de ce contrat par le fait que, « en termes d’indépendance éditoriale, la direction a jugé plus pertinent de miser sur les abonnés numériques et des contenus à valeur ajoutée plutôt que sur un contrat avec une entreprise privée »<ref>Pauline Moullot, Pourquoi CheckNews ne fait plus de fact-checking avec Facebook, liberation.fr, 7 mars 2021</ref>.

2020 : Transfert vers une fondation

Fichier:Denis Olivennes.jpg
Denis Olivennes, cogérant de la publication avec Dov Alfon.

Le Modèle:Date-, Patrick Drahi annonce épurer les dettes de Libération et placer le titre sous une fondation régie par un fonds de dotation afin de lui garantir Modèle:Citation<ref name="+1" />. Altice France va donc créer un fonds de dotation pour une presse indépendante dans lequel il intégrera le journal, dernier titre de presse écrite détenu par le groupe depuis la vente de L'Express en 2019<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Modèle:Citation, estime Laurent Joffrin, qui va intégrer le conseil d'administration du fonds de dotation. Altice France devrait continuer à épurer les dettes et dotera substantiellement la structure<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les salariés regrettent cependant de ne pas avoir été consultés. Ils demandent des certitudes en ce qui concerne le budget et le fonctionnement du titre et appellent à être intégrés dans la future gouvernance<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date-, en remplacement de Clément Delpirou, Denis Olivennes est nommé cogérant de la publication avec Paul Quinio.

En septembre 2020, la SARL Libération passe à SAS Presse indépendante, détenue à 99,99 % par un fonds de dotation indépendant Modèle:Incise et à 0,01 % par Denis Olivennes Conseil, tandis que Denis Olivennes lui-même Modèle:Incise reste cogérant du quotidien. La question de la soi-disant « indépendance » du quotidien se pose alors, d'autant plus qu'Altice, la maison-mère de SFR, conserve une forte influence sur le journal. Ses cadres, Denis Olivennes y compris, sont présents à tous les étages du montage juridique qui permet de le contrôler<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le 11 septembre, considérant que les conditions de la cession du journal à un fonds de dotation ne sont pas à même de garantir la pérennité du titre, une centaine de personnalités lancent un appel dans une tribune au « Monde »<ref>« Pour un quotidien “Libération” entièrement libre » : l’appel d’une centaine de personnalités », tribune collective Le Monde, Modèle:Date-.</ref>.

Le 16 septembre, Dov Alfon devient directeur de la publication, directeur de la rédaction et cogérant avec Denis Olivennes en remplacement de Paul Quinio<ref name="www.liberation.fr_cgvu"/>. Dans son premier éditorial, il précise les modalités de fonctionnement du fonds de dotation en réponse à ces interrogations<ref name="18septembre2020_www.liberation.fr" />.

Résultats financiers

En 2017, Libération a réalisé un chiffre d'affaires de Modèle:Unité avec une perte de Modèle:Unité. L'effectif (donnée 2016) était de Modèle:Nobr<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2020, les dettes cumulées se situaient entre Modèle:Nobr d'euros<ref>AFP, "Libération" va quitter le groupe Altice pour devenir une société à but non lucratif, francetvinfo.fr, Modèle:Date-</ref>.

En 2021, le chiffre d'affaires de Libération était de Modèle:Nobr d'euros, en hausse de 10 %. Toutefois, le journal était déficitaire, la perte d'exploitation s'élevant à Modèle:Nobr d'euros<ref name="LeFigaro" />.

Diffusion

Modèle:Section à actualiser

La diffusion payée moyenne de Libération en France de 1996 à 2021 selon les chiffres publiés par l'ACPM<ref>Modèle:Lien web</ref> :

Comme pour la plupart des autres quotidiens nationaux français, la diffusion payée a fortement baissé depuis 2001. La croissance amorcée en 2011 ne semble pas se confirmer depuis 2013 : les chiffres semestriels de 2013 montrant une baisse de 11 % à 19 % par rapport à 2011 et 2012<ref>Déclarations déposées mensuelles, juin 2013, ojd.com</ref>.

Au premier semestre 2014, le titre a une diffusion moyenne de Modèle:Unité<ref>Les ventes du Figaro ont progressé au premier semestre, lefigaro.fr, Modèle:1er août 2014.</ref>. La baisse des ventes se poursuit en 2015 notamment pour les ventes en kiosque (-26 % en Modèle:Date-)<ref>Rentrée en berne pour la presse, surtout pour "Libération" et "L'Express", actu.orange.fr, 8 novembre 2015.</ref>.

En moyenne en 2015 :

  • environ Modèle:Nombre papier par jour et 27 000 abonnés papier<ref name=challenge/> ;
  • environ 4 millions de visiteurs uniques en ligne jour<ref>Modèle:Lien web.</ref> ;
  • environ 10 000 abonnés numériques<ref name=challenge/>.

2017 a été une année positive avec un retour à la croissance de la diffusionModèle:Refnec. Cependant, dès l'année suivante, les ventes chutent à nouveau de 10,6%.

À partir de 2018, la stratégie du journal a évolué avec le choix de mettre l'accent sur les abonnements numériques. Dans un communiqué, la direction de Libération annonce plus de Modèle:Nombre abonnés par mois<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Graph:Chart

À la fin de l'été 2022, Libération dépassait les 59 000 abonnés numériques<ref name="LeFigaro" />. En 2023, le journal déclare disposer de 73 000 abonnés numériques, et vise 115 000 abonnés numériques en 2025<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Quelques collaborateurs de Libération, passés ou présents

Modèle:Catégorie principale Modèle:Colonnes

Société des journalistes et des personnels de Libération

Modèle:... Une société de journalistes a pour mission de veiller à l'indépendance journalistique du périodique<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Société des lecteurs de Libération (SLL)

Fin Modèle:Date, alors que le journal est menacé d'un dépôt de bilan, des salariés du journal créent la Société des lecteurs de Libération (SLL), afin « de resserrer les liens entre le journal et ses lecteurs [et] d’assurer l’indépendance éditoriale de Libération » dans un « univers médiatique contrôlé par quelques riches familles et groupes industriels ». Un bureau provisoire, constitué de trois salariés (Olivier Costemalle, responsable du service médias à Libération ; Nicolas Cori, journaliste au service économie ; et Martine Peigner, responsable de la promotion), gère les premiers pas de la SLL avec l'aide, notamment, de Karl Laske (journaliste au service Société), Catherine Cordonnier (responsable du CE) et Catherine Coroller (journaliste au service Société).

Selon Olivier Costemalle, « différentes sensibilités [représentatives de la rédaction] cohabitent au sein du bureau actuel. La SLL n’est pas impliquée dans les querelles qui divisent les salariés (et qui ont tendance à s’estomper, puisque le désaccord majeur portait sur la cogérance, qui est maintenant terminée). »<ref>Le Modèle:Lien brisé de la Société des lecteurs de Libération.</ref>.

À la fin de Modèle:Date-, la SLL revendique plus de Modèle:Nombre et Modèle:Unité récoltés. Au début de Modèle:Date-, deux personnalités qui partagent les valeurs de Libération mais n'en sont pas salariés, Zina Rouabah et William Bourdon, deviennent coprésidents de la SLL. Ils ont notamment pour mission d’organiser une assemblée générale et de procéder à l’élection de nouveaux responsables au conseil d’administration et au bureau. Cette assemblée générale se tient en Modèle:Date-, confirme Rouabah et Bourdon dans leur fonction et élit un conseil d'administration qui compte désormais 16 membres. L'association édite un journal dont le Modèle:1er<ref>Modèle:Lien brisé.</ref> sort en Modèle:Date- et le second numéro<ref>Modèle:Lien brisé.</ref> en Modèle:Date-, anime un site web et organise des rencontres dans toute la France associant des lecteurs aux journalistes. En 2008, si les liens avec la direction du journal se sont largement distendues devant la faible coopération ceux avec la Société Civile des Personnels de Libération (SCPL) ont été réaffirmés notamment par la voix de son président, Christophe Ayad lors de la seconde AG de l'association le Modèle:Date-.

Principales rubriques

Les principales rubriques de Modèle:Laquelle avaient pour nom « Rebonds », « Grand angle », « Portrait »… Modèle:Incise et « Livres », « Libération été »… en supplément.

En 2023, on retrouve tous les jours les rubriques « Éditorial », « Monde », « France », « Événement », « Expresso ”, « Idées », « Le portrait »,

… et épisodiquement de nouvelles rubriques comme « CheckNews », « Tu mitonnes » ou encore « L ».

Le P'tit Libé

Lancé en octobre 2015, Le P'tit Libé était un supplément destiné aux enfants de 7 à 12 ans qui a cessé de paraître en octobre 2020<ref name="ejo.ch"/>. Chaque vendredi, un sujet traité dans les médias pour adultes y était décrypté en profondeur<ref>Modèle:Article</ref>.

Histoire

Le site a été imaginé par les journalistes Cécile Bourgneuf<ref>Modèle:Lien web</ref>, Sophie Gindensperger et Elsa Maudet et la graphiste Émilie Coquard<ref>Modèle:Article</ref>. L'objectif : expliquer une fois par mois aux plus jeunes un sujet qui fait les gros titres. Le premier numéro, consacré à la crise des migrants, est paru en Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref> :

  • au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, un numéro spécial<ref>Modèle:Article</ref> a été publié afin d'expliquer l'événement. Étant donné le retentissement mondial de ces attaques, ce dossier a été traduit en anglais<ref>Modèle:Article</ref> ;
  • durant la campagne électorale pour l'élection présidentielle et les élections législatives de 2017, le site a expérimenté un format hebdomadaire avec son « P'tit carnet de bord des élections »<ref>Modèle:Article</ref> ;
  • au cours du premier confinement de 2020 dû à la pandémie de Covid-19, le P'tit Libé publiait tous les jours trois articles comprenant des tutos et des idées d’activité<ref name="ejo.ch"/>.

À l'été 2017 et l'été 2018, un hors-série papier appelé « Le petit journal des grandes vacances » a été vendu en kiosques<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Après deux ans de publication mensuelle en version imprimée, le P'tit Libé devient hebdomadaire et passe au Modèle:Unité numérique sur abonnement fin 2017<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name="ejo.ch">Modèle:Lien web.</ref>.

En 2020, avec l’arrivée de Denis Olivennes et de Dov Alfon à la direction de Libération, une des premières mesures d'économie du journal alors déficitaire est de Modèle:Citation pour les adultes<ref name="ejo.ch"/> et le P'tit Libé cesse de paraître le 23 octobre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Contenu

Les numéros traitent de politique, d'actualité internationale, de sujets de société, de culture et de sport. Choisi en fonction des thèmes couverts par les médias généralistes à ce moment-là, un seul sujet, accompagné d'illustrations<ref>Modèle:Lien web.</ref>, est abordé chaque semaine<ref name="ejo.ch"/>.

Critiques et polémiques

Défense de pédocriminels

Modèle:Article détaillé

Affaires : Versailles, Dugué et Flip Fnac

En 2014, un livre d'Anne-Claude Ambroise-Rendu, historienne spécialiste de la pédophilie, de la justice et du crime, a cité le journal comme ayant à plusieurs reprises donné la parole à des pédocriminels à la fin des années 1970, par le dessin pédopornographique du Modèle:Date- du groupe Bazooka, une fellation d'enfant à un adulte<ref name="verdrager">Dessin légendé "Apprenons l'amour à nos enfants", selon "L'enfant interdit : Comment la pédophilie est devenue scandaleuse" par Pierre Verdrager, Editions Armand Colin, 2013</ref>, inséré par surprise dans les pages d'annonces « Taules »<ref>Modèle:Article.</ref> puis la publication début 1979 d'une lettre de Jacques Dugué, un pédocriminel attendant son jugement en prison dans l'affaire Jacques Dugué et en Modèle:Date- d'une pétition de 63 personnalités, parmi lesquelles Pascal Bruckner, Georges Moustaki et Christiane RochefortModèle:Sfn, défendant un homme en détention préventive, accusé de pédocriminalité dans l'affaire des films de la FNAC. Quinze jours plus tard, les écrivains pédophiles Tony Duvert et Gabriel Matzneff sont interviewés par Guy Hocquenghem<ref>Le 10 avril 1979, selon Anne-Claude Ambroise-Rendu</ref> qui a rejoint Libération depuis 1975 et est juste après invité par Bernard Pivot à Apostrophes, où il vante Libération comme le seul journal où on peut dire certaines choses sur "les rapports avec l'enfance"<ref>Archives INA du 20 avril 1979</ref>. Au cours de cette période, le quotidien, devenu déficitaire, refuse toujours la publicité commerciale et se met à publier des petites annonces pour mineurs de 12 à 18 ans.

En Modèle:Date-, dans le cadre de l'affaire de Versailles, peu avant le procès de trois hommes en détention préventive depuis 38 mois, une pétition d'intellectuels titrée "trois ans pour des baisers et des caresses, ça suffit!" est publiée dans Le Monde puis le lendemain dans Libération. Le lendemain de la pétition, le procès débute. Le Monde félicite la Cour d'assises de supprimer le huis clos<ref name="Georges-1977">Modèle:Article.</ref> même si les victimes sont mineures, pour que les signataires de la pétition comprennent pourquoi l'enquête a duré plus de trois ans<ref name="Georges-1977" /> et son évolution : les victimes affirmaient certes avoir donné leur consentement, mais il s'avère très fragile vu leur âge et l'influence des adultes, comme le révèle l'audience publique. Les témoins y révèlent aussi des faits plus graves que les simples caresses et baisers évoqués par la pétition<ref name="Georges-1977" />, signée par Modèle:Nombre au cours des semaines précédentes. Si la durée de la détention provisoire était « inadmissible », « là s'arrête l'indignation » écrit le journaliste envoyé par Le Monde<ref name="Georges-1977" />, pour qui Modèle:Citation celui Modèle:Citation<ref name="Georges-1977" /> mais de Modèle:Citation<ref name="Georges-1977" />. Il Modèle:Citation, conclut le journal<ref name="Georges-1977" />.

Puis l'entourage des trois accusés rebondit sur cette polémique et réunit une trentaine de personnes le Modèle:Date- à l'université de Jussieu, pour la plupart motivées par des questions d'aide juridiques. Cela est signalé par un encart publicitaire dans Libération du Modèle:Date-, texte annonçant aussi la création prochaine du "Front de libération des pédophiles" (FLIP), qui se réunira une seule fois, deux ans plus tard, avant d'être dissous.

Dessin de Bazooka et éditorial de Serge July

À l'été 1977, Serge July a recruté Bazooka, groupe de graphistes du mouvement punk pour « secouer » le journal <ref>Serge July, « Bazooka fout la merde. Le graphisme punk. La Science Fiction visuelle devient quotidienne », Libération, 12 août 1977</ref> en lui donnant « une totale liberté d'expression ». Selon lui « l'agression » graphique pratiquée par Bazooka « est aujourd’hui une manière d’exister, d’entretenir un rapport avec un monde désespérant »<ref name="smoral">Scylla Morel "Bazooka : un commando graphique à Libération", revue Médiamorphoses [1]</ref>. Bazooka intervient au « marbre » (maquette) juste avant le départ aux rotatives mais sa « dictature graphique »<ref name=smoral/> provoque les réticences de la rédaction et la collaboration cesse<ref name=larsen>Biographie du dessinateur Lulu Larsen</ref>. Bazooka travaille alors pour une autre publication, créée par Libération, la revue Un Regard moderne<ref>Après un numéro 0 pilote titré Un Regard sur le monde. Épistolier (1978), p. 20.</ref>, arrêtée en novembre 1978, après seulement six numéros, la rédaction de Libération accusant Bazooka de « pirater le journal au montage »<ref>Autobiographie du Groupe Bazooka</ref> par la publication, dans la page d'annonce « Taules » de la revue encartée dans le numéro du 5-6 novembre 1978, consacrée aux détenus, d'un dessin pédopornographique<ref>Modèle:Article.</ref>.

Le Modèle:Date, l'annonce du projet de création d'un "Front de libération des pédophiles", déjà publiée en mai 1977 lors de l'affaire de Versailles, est republiée par Libération, tout comme la lettre de Jacques Dugué, incarcéré pour des actes de pédophilie et le dessin pédopornographique ayant défrayé la chronique. Le tout est accompagné d'un éditorial de Serge July titré « Les outrages de Libération », où il accuse le gouvernement de vouloir étouffer et marginaliser un journal « novateur », par les poursuites d'une justice « sclérosée » et « bourgeoise ».

Autocritiques de 2001 et 2020

Libération a évoqué le premier une partie de ces faits, dans un ensemble d'article publiés le Modèle:Date-<ref name="libe_vertige">Modèle:Article.</ref>, en réponse à la republication par des journaux anglais, italiens et allemands<ref>L'article avait été publiés par la presse allemande (Bild), britannique (The Independent) et italienne (La Repubblica).</ref>, d'un article pédophile de Daniel Cohn-Bendit, tiré de son livre de 1975 Le Grand Bazar et paru à l'été 1976, peu après le suicide de la terroriste Ulrike Meinhof<ref name="Millot-2001">Modèle:Article.</ref> dans le magazine culturel allemand de son ex-mari, puis diffusé un quart de siècle plus tard à la presse par la fille de cette dernière.

La plupart des articles du Modèle:Date- dans Libération appuient une contre-attaque médiatique de Daniel Cohn-Bendit. Après deux semaines de silence, il vient d'être questionné dans une interview au 20 heures de TF1 sur ces écrits pédophiles. L'un des articles, signé de Sorj Chalandon, tente d'y voir les errements d'un temps révolu, en affirmant que Libération a lui aussi été, Modèle:Citation, pris dans le Modèle:Citation de son époque, où les journalistes croyaient avoir pour tâche d'abattre ce qui semblait relever de l'ordre moral, aboutissant à faire l'apologie de comportements criminels<ref name="libe_vertige"/>.

Écrit sous la forme d'un court mea culpa récapitulatif, cet article de Sorj Chalandon de Modèle:Date- ne dit cependant pas un mot de Christian Hennion, dont l'enfant dont il a été nommé tuteur dénoncera les attouchements qu'il lui a fait subir<ref name="andraca">"«Libération» a-t-il employé un journaliste pédophile entre 1975 et 1995 ?" par Robin Andraca, dans Libération du 10 janvier 2020 [2]</ref>, dans un livre publié en 2009. Interrogé pour la première fois sur cette omission en Modèle:Date-<ref name=andraca/>, Sorj Chalandon répondra qu'elle relève de sa seule responsabilité<ref name=andraca/>. L'affaire Gabriel Matzneff venait d'éclore, le journal avait de nouveau fait amende honorable à propos de divers publications datant des années 1970 jugées complaisantes avec la pédophilie <ref name= AFP/>, mais sans évoquer le cas de Christian Hennion<ref name= AFP/> . Libération aborde finalement le sujet le Modèle:Date-<ref name="AFP">Pédophilie. Le journal Libération poursuit son opération de transparence par l'AFP, le 10 janvier 2020 [3]</ref> sur interpellation de ses lecteurs<ref name=andraca/>.

Peu après les articles datant de 2001, une enquête d'une jeune historienne, Anne-Claude Ambroise-Rendu, débouche sur le premier article scientifique sur le sujet, dans une revue spécialisée sur les médias en 2003<ref>Un siècle de pédophilie dans la presse (1880-2000) : accusation, plaidoirie, condamnation Anne-Claude Ambroise-Rendu, dans la revue Le Temps des médias 2003</ref>, qui élargit la recherche sur 120 ans, puis sur un livre en 2014<ref>Histoire de la pédophilie, xixe-xxie siècle, Paris, Fayard, 2014,</ref>.

Affaire Tuvia Grossman

Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date, Libération publie un cliché fourni par Associated Press représentant au premier plan un jeune homme blessé (notamment à la tête) devant un policier israélien en arrière-plan dressant de façon menaçante une matraque, qu'il légende comme un « Palestinien victime des affrontements » et situant la scène à l' esplanade des Mosquées à Jérusalem. Rapidement, il apparaît que le jeune homme blessé, du nom de Tuvia Grossman, est un étudiant juif qui a été sorti de son taxi et sévèrement molesté par une des Arabes, le soldat israélien tentant de lui apporter secours en faisant fuir ses agresseurs. Libération publie un démenti le 6 octobre reconnaissant avoir légendé incorrectement le cliché et avoir indiqué un faux lieu.

Libération est condamné par le tribunal judiciaire de Paris le Modèle:Date par la [[17e chambre du tribunal judiciaire de Paris|Modèle:17e chambre]] à verser Modèle:Nombre de dommages-intérêts à Tuvia Grossman (défendu par Maître William Goldnadel) pour atteinte à son image, aggravée par une légende erronée<ref>La guerre des hommes-bombes, Paul Giniewski, page 252 et suivantes</ref>.

Affaire Mehdi Meklat

En Modèle:Date-, alors que Mehdi Meklat est au cœur d'une polémique sur les réseaux sociaux, puis dans la presse<ref name="Bastié">D'anciens tweets injurieux d'un chroniqueur du Bondy Blog provoquent un tollé, lefigaro.fr, 20 février 2017.</ref>, plusieurs personnalités et journalistes, notamment Jack Dion de Marianne, accusent Libération de prendre la défense du blogueur du Bondy Blog, dont il est partenaire<ref>Indispensable Bondy blog, Johan Hufnagel, liberation.fr, 21 février 2017.</ref>. Celui-ci dénonce une Modèle:Citation, qui rejette la faute sur les médias ayant dévoilé le racisme de Mehdi Meklat pour oublier ceux qui à l'instar de Libération Modèle:Citation<ref name="Dion">L’affaire Mehdi Meklat revue et corrigée par les conspirationnistes, Jack Dion, marianne.net, 21 février 2017.</ref>. Hugues Serraf, trouve lui Modèle:Citation<ref>Medhi Meklat, comédien et martyr de l'info alternative, Hugues Serraf, atlantico.fr, 21 février 2017.</ref>. Par la suite, il estime dans un nouvel éditorial qu'un autre journaliste du quotidien, Philippe Douroux et un contributeur extérieur que Dion croit appartenir à Libération, Eric Loret, continuent de défendre le journaliste du Bondy Blog<ref>Quand Libé tend une main compassionnelle à Mehdi Meklat, Jack Dion, marianne.net, Modèle:1er mars 2017.</ref>.

Alain Finkielkraut, dont certains tweets de Meklat disaient qu'il fallait lui « casser les jambes » ce « fils de pute », juge que Libération et d'autres titres de presse étaient trop en accord avec Mehdi Meklat quand celui-ci affirmait que « la stigmatisation du voile n'est rien d'autre que du racisme et la perpétuation du colonialisme » pour dénoncer l'autre face du blogueur<ref name="Finkielkraut201702">Alain Finkielkraut: l'affaire Meklat ou «la convergence des haines», Alain Finkielkraut, lefigaro.fr, 24 février 2017.</ref>.

Révélations concernant la « Ligue du LOL »

Modèle:Article détaillé Le vendredi Modèle:Date-, dans la soirée, le service Checknews de Libération révèle que plusieurs personnalités de la sphère journalistique parisienne, à partir de 2009, se sont livrées à un harcèlement de militantes, de journalistes féministes (aussi bien femmes que hommes) au sein d'un groupe Facebook autoproclamé « Ligue du LOL »<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Théo Moy, Ligue du LOL : un raté médiatique qui embarrasse la profession, marianne.net, 6 février 2021</ref>.

Deux journalistes de Libération, Vincent Glad et Alexandre Hervaud, sont alors mis en cause. Le Modèle:Date-, le directeur de publication Laurent Joffrin annonce leur mise à pied à titre conservatoire. Le lundi Modèle:Date-, Laurent Joffrin confirme lors d'un comité de rédaction le licenciement des deux journalistes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En juillet 2022, Vincent Glad fait condamner Libération aux prud'hommes pour licenciement abusif. Le quotidien devra lui verser près de 52 000 euros, dont 10 569 euros pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse » et 30 000 euros d’indemnisation pour « licenciement vexatoire »<ref>Ligue du LOL : Vincent Glad fait condamner "Libération" aux prud'hommes pour licenciement abusif, marianne.net, 21 juillet 2022</ref>,<ref>Ligue du LOL : « Libération » condamné à indemniser le journaliste Vincent Glad, lemonde.fr, 21 juillet 2022</ref>.

Forum au Gabon pour redorer l'image d'Ali Bongo

La Lettre A, quotidien spécialisé dans les médias, révèle en Modèle:Date- qu'un forum au Gabon a été financé principalement par un service de la présidence gabonaise. Le projet de forum, visait, selon Laurent Mauduit, à associer Libération à un plan de communication d’Ali Bongo, « pour redorer son blason ». En dépit d'un premier refus de la Société des personnels, celle-ci sous la pression de la direction du journal finit par s'incliner. Le quotidien aurait reçu Modèle:Monnaie pour sa prestation, tandis que ses actionnaires auraient empoché trois millions d’euros<ref>« Libé » a touché 3,45 millions d’euros pour un forum au Gabon en 2015, les salariés se disent « trahis », nouvelobs.com, 28 mars 2019.</ref>. L'enquête diligentée en interne révèle que Modèle:Monnaie de commissions auraient été versés à « un intermédiaire »<ref>« Libération » dans une mauvaise affaire gabonaise, lemonde.fr, 28 mars 2019.</ref>. Pierre Fraidenraich a présenté sa démission du groupe Altice après ces révélations. Lui et le directeur de la rédaction Laurent Joffrin avaient été récemment entendus comme témoins dans une enquête ouverte par le Parquet national financier concernant cet événement<ref>Forum au Gabon : Pierre Fraidenraich, ex-dirigeant de Libération, démissionne de BFM business, leparisien.fr, 28 mars 2019.</ref>,<ref>Laurent Mauduit, MÉDIAS Enquête préliminaire sur un forum de «Libération» au Gabon, mediapart.fr, 28 mars 2019.</ref>. Lors de la conférence qui suit la révélation de cette affaire, Laurent Joffrin concède devant une partie de la rédaction avoir été au courant d’un « important complément d’argent » versé à Libération, en violation, selon Robin Andraca, « des engagements pris par la direction auprès des représentants des salariés en 2015. »<ref>Robin Andraca, «Libé» a-t-il touché de l'argent pour organiser un forum au Gabon en 2015 ?, liberation.fr, 27 mars 2019.</ref>

Le lundi Modèle:Date-, une motion de défiance votée à une large majorité de 76,8 % des suffrages exprimés (72,8 % des journalistes ayant participé au vote) appelle à plus de transparence et à ce que les salariés du journal soient désormais représentés par un administrateur salarié disposant d'un droit de vote dans les instances du groupe qui décident de la gestion et de l’avenir du journal. La démission du directeur Laurent Joffrin n'est cependant pas demandée<ref name="avril2019_www.nouvelobs.com">Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Notes

Références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Monographies :

Articles :

Articles connexes

Liens externes

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