Robert Faurisson
Robert Faurisson, né le Modèle:Date de naissance- à Shepperton (Royaume-Uni) et mort le Modèle:Date de décès- à Vichy, est un militant négationniste français.
Professeur de lycée puis maître-assistant en lettres modernes à l'université, il connaît un début de notoriété à partir de la fin des années 1960 en publiant une étude sur Rimbaud, puis un moindre succès avec sa thèse consacrée à Lautréamont. À la fin des années 1970, il accède à la célébrité à travers une série de scandales médiatiques et de procès en raison de sa négation du génocide juif. Il devient en France, à partir des années 1980, une icône des négationnismes d'extrême droite et d'ultragauche, convergeant dans les années 2000 dans une partie de l'antisionisme en Occident comme dans le monde arabo-musulman. Jugé antisémite, proche des milieux d'extrême droite, voire néonazis, il est condamné à plusieurs reprises pour « incitation à la haine raciale » et « contestation de crime contre l'humanité ».
Figure emblématique du négationnisme, il ajoute aux auteurs fondateurs de ce courant, Paul Rassinier et Maurice Bardèche, une fixation sur la négation de l'existence des chambres à gaz. Il joue sur l'apparente crédibilité d'une démarche hypercritique pseudo-scientifique, unanimement disqualifiée dans le monde de la recherche. Qualifié de Modèle:Citation par Robert Badinter, il attaque ce dernier en diffamation mais est débouté par la justice qui acte cette qualification en 2007. Dans un jugement du 6 juin 2017, confirmé en appel le 12 avril 2018, le tribunal de grande instance de Paris établit qu'écrire que Faurisson est « un menteur professionnel », un « falsificateur » et « un faussaire de l’histoire » est conforme à la vérité.
Origines familiales et formation
Robert Faurisson naît au Royaume-Uni, à Shepperton (comté du Surrey), d'un père français, employé à la Compagnie des messageries maritimes, et d'une mère écossaise, sous le nom de Robert Faurisson-Aitken<ref>Robert Faurisson naît d'une union hors mariage, ce que Valérie Igounet suppose essentiel dans sa future obsession du mensonge (Modèle:Harvsp). Son prénom (« Robert-Faurisson ») est la contraction d'un des prénoms et du nom de son père, le nom est celui de sa mère, Jessica Hay Aitken. Il est détenteur de la nationalité britannique par sa mère, voir Modèle:Harvsp et Modèle:Harvsp.</ref>. Il a trois frères et trois sœurs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Durant son enfance, sa famille se déplace au gré des postes occupés par son père : à Saïgon, Singapour, Kobe puis Shanghai, jusqu'en 1936, où elle revient en métropole. Il fait alors ses études principalement au petit séminaire de Versailles, au collège de Provence à Marseille et au lycée Henri-IV de Paris (classes préparatoires littéraires) où il a pour condisciple Pierre Vidal-Naquet<ref>Pierre Vidal-Naquet, « Mes affaires Dreyfus », Modèle:Date-.</ref>. Ce dernier dit de lui qu'il « partait pour de perverses expéditions contre ses camarades plus jeunes » et se distinguait « par des propos hitlériens qui le faisaient remarquer en ces temps peu éloignés de la Libération »<ref>https://journals.openedition.org/edl/2359</ref>. Puis il fait des études de lettres classiques à la Sorbonne.
Professeur de l'enseignement secondaire
Sa carrière d'enseignant commence en 1951 avec un poste d'adjoint d'enseignement successivement aux lycées Voltaire et Carnot à Paris, après une maîtrise de lettres consacrée à « La psychologie dans les romans de Marivaux » et l'obtention d'un diplôme supérieur de lettres (DES). Nommé au collège de Nogent-sur-Marne à la rentrée 1952, il interrompt ses activités professionnelles pour raison de santé en février 1953 et séjourne alors au sanatorium des étudiants de France à Saint-Hilaire-du-Touvet. Il reprend l'enseignement à la rentrée 1955 au lycée Blaise-Pascal d'Ambert<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour sa biographe Valérie Igounet, Modèle:Citation : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Agrégé de lettres en 1956<ref>Modèle:Lien web</ref>, il est nommé professeur au lycée des Célestins de Vichy (1957-1963), un établissement de filles. Il est ensuite affecté au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand (1963-1969), qui accueille des garçons. Le rapport de la Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin Lyon III résume en ces termes sa carrière dans le secondaire : Modèle:Citation
Il acquiert à cette époque une brève notoriété, tout d'abord en 1961 avec la publication d'un article intitulé « A-t-on lu Rimbaud ? » qui suscite une polémique littéraire (voir infra). Puis, en mars 1962, la presse locale et nationale signale qu'il a été incarcéré à Riom pour « offense au chef de l'État » ; Modèle:Citation : Modèle:Citation bloc
Après l'ouverture d'une information judiciaire et un nouvel incident lors de son audition par le juge d'instruction qui relève Modèle:Citation, il est incarcéré une quinzaine de jours, puis finalement condamné à deux reprises à des peines d'amende et d'emprisonnement avec sursis, une expertise médicale ayant retenu Modèle:Citation
C'est également durant cette période que son nom apparaît à l'occasion de l'affaire Audin : Faurisson donne un peu d'argent au Comité Audin ; mais par la suite, il envoie une lettre dans laquelle il demande qu'on ne lui envoie plus l'« ignoble littérature [du Comité] », qu'il a donné « par pitié pour Modèle:Mme Audin », ajoutant : « Et puis, un bon conseil, cachez vos juifs. Je comprends qu'un Vidal-Naquet vibrionne à plaisir dans cette malodorante affaire, mais<ref>Lettre de Pierre Vidal-Naquet à Serge Thion, publiée par Serge Thion, Une allumette sur la banquise, Modèle:P. et citée par Florent Brayard, Comment l'idée est venue à M. Rassinier, Modèle:P.. Florent Brayard précise que Faurisson n'a jamais élevé d'objections à propos de cette lettre.</ref> … »
Carrière universitaire
De 1969 à 1973, il est maître assistant stagiaire puis titulaire de littérature française à Paris III. Le 17 juin 1972, il soutient sa thèse de doctorat d'État sur La Bouffonnerie de Lautréamont, sous la direction de Pierre-Georges Castex<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De décembre 1973 à mars 1980, il est maître de conférences en littérature contemporaine à l'[[université Lumière-Lyon-II|université Lyon Modèle:II]].
Il se signale de nouveau à l'attention des médias par le traitement qu'il fait subir aux poèmes de Nerval en 1977, mais s'impose définitivement durant les années 1978-1980 qui marquent le début de l'affaire Faurisson : il devient alors le principal négationniste français et un des principaux à l'échelle mondiale. Cette affaire a des conséquences notables sur sa carrière universitaire qui prend fin de façon brutale, sans toutefois qu'il soit privé de ses ressources.
De 1980 à sa retraite en 1995, il est détaché, à sa demande, au Centre national de télé-enseignement (CNTE) (actuel CNED), sans aucune activité effective d'enseignement<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. En 1980, alors qu'il n'a plus aucune activité de recherche ni d'enseignement au sein de l'Université, il bénéficie d'une mesure collective de reclassement qui lui donne le grade de professeur des universités<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
Les mystifications littéraires
Au cours des années 1960 et 1970, Robert Faurisson mène de front ses publications sur la littérature et ses premiers écrits négationnistes, où se retrouve le même discours de dénonciation de supposées Modèle:Citation, qu'elles soient littéraires ou historiques<ref>Modèle:Citation Voir Modèle:Harvsp.</ref>. Pour l'historienne Valérie Igounet, il est alors essentiellement un Modèle:Citation<ref>Valérie Igounet, « Le provocateur (1968-1978) », dans Modèle:Harvsp.</ref> à la recherche de la célébrité<ref>Modèle:Citation Valérie Igounet, Sur les pas de Robert Faurisson, héraut du négationnisme français, Conspiracy Watch, 2 avril 2012.</ref>. Pierre Milza insiste pour sa part sur la dimension paranoïaque de sa démarche<ref>Modèle:Citation, Pierre Milza, Le négationnisme en France, Relations internationales, Modèle:N°, printemps 1991. En ligne.</ref>, tandis que Jean Stengers y voit une Modèle:Citation. Henry Rousso et Valérie Igounet soulignent également le rôle que pourrait avoir joué pour Robert Faurisson comme pour son inspirateur Paul Rassinier l'image pervertie de Jean Norton Cru et (à propos de Rassinier) la Modèle:Citation.
Le succès relatif de sa production littéraire le conduit finalement à la fin de cette première époque à se consacrer exclusivement au négationnisme.
A-t-on lu Rimbaud ? (1961)
En 1961, Robert Faurisson publie dans la revue Bizarre, éditée par Jean-Jacques Pauvert, une étude de l'œuvre d'Arthur Rimbaud, sous le titre A-t-on lu Rimbaud ?<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lors de sa première édition, le texte est signé des simples initiales R. F., l'auteur souhaitant dans un premier temps garder l'anonymat dans une mise en scène médiatique jouant sur le mystère<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La thèse de l'étude est d'attribuer au sonnet Voyelles, de Rimbaud, un sens érotique et scatologique, censé avoir été ignoré jusqu'à cette révélation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les critiques sont partagés<ref>Voir Modèle:Article.</ref>. Antoine Adam, André Breton et Pieyre de Mandiargues lui font un accueil favorable<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. René Étiemble, moqué par Faurisson qui l’a qualifié de Modèle:Citation, est en revanche très sévère<ref>Voir René Étiemble, « Modèle:M. Robert Faurisson a-t-il lu Rimbaud ! » Modèle:Citation cité par Modèle:Harvsp. Voir également une synthèse de la réfutation apportée par René Étiemble dans Modèle:Ouvrage.</ref>. La revue rebondit sur le sujet en publiant en 1962 un numéro spécial consacré à L'Affaire Rimbaud<ref>« L'Affaire Rimbaud », collectif (Antoine Adam, René Étiemble, André Breton), Bizarre, Modèle:N°, 1962</ref>. L'originalité de l'interprétation faurissonnienne est par la suite relativisée<ref>Modèle:Citation, selon Marc Ascione, « Faurisson-Tintin au pays des Peaux-Rouges ou l'Action française bouleverse la science. Contribution à l'histoire des lectures de Voyelles », Parade Sauvage, Revue d'études rimbaldiennes, hommage à Steve Murphy, octobre 2008, cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Sans être totalement écartée, l’interprétation érotique du sonnet n’est retenue par d’autres critiques qu’avec davantage de prudence<ref>Pour André Guyaux mentionnant notamment Steve Murphy et Antoine Fongaro, Modèle:Citation, voir Modèle:Article.</ref>.
A-t-on lu Lautréamont ? (1972)
Robert Faurisson publie en janvier 1971 un premier article consacré à Lautréamont dans La Nouvelle Revue française, intitulé « Les divertissements d’Isidore ». Il y présente sa thèse sur Lautréamont. Les Chants de Maldoror et les Poésies seraient une parodie, là encore insoupçonnée jusqu'à cette démystification. L’article est salué dans Rivarol. Invité par Michel Polac à l’émission littéraire Post-scriptum le 24 avril 1971, Robert Faurisson y est notamment confronté à Gérard Legrand. Il soutient de manière provocante qu’il suffit d’étudier le texte Modèle:Citation pour y voir Modèle:Citation qu’on ait jamais vue<ref>Modèle:Harvsp. Valérie Igounet signale également à cette occasion un incident opposant hors plateau Michel Polac à Robert Faurisson qui lui avait fait état de ses idées sur les chambres à gaz.</ref>.
En 1972, il présente sa thèse sur Lautréamont. La vision de Faurisson est à nouveau contestée, le jury critiquant Modèle:Citation, tandis qu'il se voit notamment accusé par le critique Pierre Albouy de Modèle:Citation<ref>Voir Modèle:Harvsp.</ref>. La thèse est cependant publiée par Gallimard<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Bien que suscitant moins d'écho que sa précédente publication sur Rimbaud, l'ouvrage reçoit un accueil partagé : le caractère provocateur de l'auteur est fréquemment souligné, tandis qu'une partie des critiques sont beaucoup plus sévères<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dans une étude Modèle:Quand, Guy Laflèche, professeur au Département des études françaises de l'université de Montréal, spécialiste de Lautréamont et auteur d'une édition critique des Chants de Maldoror, considère les travaux de Faurisson sur Lautréamont comme un « torchon », reprochant à Faurisson contresens, confusions entre sens propre et sens figuré, interprétations hors contexte, lectures au premier degré, redites, critique normative et savoir mal digéré<ref>Voir « Le “talent” de Faurisson. À propos du travail de Faurisson sur Lautréamont… », Pratique de l’histoire et dévoiements négationnistes ainsi que Modèle:Article.</ref>.
Après avoir brièvement enseigné à Paris, Robert Faurisson est nommé fin 1973 à l'Université Lyon-II, contre l'avis de celle-ci, sans que cela puisse cependant être imputé à ses premières activités négationnistes<ref>Modèle:Harvsp et Modèle:Harvsp.</ref>. S'il est défendu et apprécié par un Modèle:Citation, ses cours sont peu fréquentés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il se retrouve peu à peu isolé au sein de l'Université Lyon-II<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
La « méthode Ajax » de critique de textes
Durant ses années d'enseignement, il se présente comme l'initiateur d'une nouvelle méthode de Modèle:Citation, baptisée Modèle:Citation du nom du produit ménager<ref>Modèle:Harvsp.</ref> en raison de son aspect « décapant » : elle refuse toute prise en compte du contexte et de l'auteur et s'en tient à une lecture au pied de la lettre du discours<ref name="fresc">Modèle:Harvsp.</ref>. Celui-ci se prête alors aisément à une hypercritique conduisant systématiquement à en rejeter l'authenticité ou la sincérité<ref name="fres2004">Modèle:Harvsp.</ref>. Faurisson applique bientôt cette même Modèle:Citation aux sources historiques, coupées de leur contexte et réduites au sens immédiat des termes, auxquels il peut alors Modèle:Citation. Il va ainsi contribuer à donner un habillage scientifique aux discours politiques d'auteurs comme Maurice Bardèche ou Paul Rassinier<ref name="rouss">Modèle:Harvsp.</ref> ou à ceux plus récents d’Arthur Butz<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le négationnisme
Les premières « recherches » négationnistes (1964-1977)
Robert Faurisson entre en contact épistolaire de 1964 à 1967 avec Paul Rassinier, l'un des fondateurs du courant négationniste<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette correspondance montre qu'il adhère d'emblée à cette démarche, sans émettre aucune réserve sur son adoption par l'extrême droite française pour qui elle est un artifice nécessaire à sa propre survie<ref>Modèle:Harvsp. Selon Henry Rousso, Modèle:Citation, voir Modèle:Harvsp.</ref>. Elle laisse présager ce qui va suivre : la focalisation presque exclusive du discours négationniste sur le thème de la « possibilité technique des chambres à gaz » jusqu'au prochain tournant des années 2000, approche qui suscite d'ailleurs les réticences de Rassinier<ref>Modèle:Citation. Dans le même ordre d'idées, Maurice Bardèche, autre figure historique de la première génération négationniste, révélera par la suite sa déception après avoir rencontré Faurisson et son peu d'intérêt pour ses thèmes fétiches. Voir Modèle:Harvsp.</ref>.
Après la mort de Paul Rassinier, s'ouvre plus d'une décennie de gestation du négationnisme français, marquée tout à la fois par l'absence de meneur potentiel, par la diffusion des thèses négationnistes à l'extrême droite, en particulier au sein du Front national<ref>Modèle:Citation, Modèle:Harvsp.</ref>, mais aussi par leur appropriation par une fraction de l'ultragauche d'inspiration bordiguiste<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. C'est aussi l'époque des « recherches » menées par Faurisson, qui visite brièvement les archives d'Auschwitz à deux reprises ; Tadeusz Iwaszko, conservateur du Musée d'Auschwitz, prend cependant conscience dès 1977 du caractère orienté et mensonger des visites de Faurisson, qui s'est initialement présenté Modèle:Citation. Iwaszko met alors fin à toute assistance<ref>Voir Modèle:Harvsp.</ref>. Pour l'essentiel, Robert Faurisson fréquente surtout la bibliothèque du Centre de documentation juive contemporaine à Paris dont l'accès lui est également fermé à partir de la fin 1977<ref>Modèle:Harvsp et Modèle:Harvsp.</ref>.
Selon Pierre Guillaume, puis Jean-Claude Pressac, les « travaux » de Robert Faurisson s’appuient sur Modèle:Citation de documentation pour étayer ses dires<ref>Pierre Guillaume, cité par Modèle:Harvsp, ainsi que Modèle:Ouvrage.</ref>. L'état des recherches sur le sujet conduit à relativiser fortement l'impression donnée par ce type d'affirmation courante dans le courant négationniste quant à la somme de « travail » de Faurisson. La biographe Valérie Igounet revient à plusieurs reprises sur le caractère limité des recherches originales de Faurisson, qui s'en remet à partir des années 1980 à ses intermédiaires, mais aussi aux dossiers de la défense lors des procès où il est en cause, pour lui fournir sa documentation. Par ailleurs, Faurisson n'a jamais travaillé sur les archives nazies ouvertes après 1989<ref>Voir également à ce propos la postface de Jean-Claude Pressac dans Modèle:Ouvrage.</ref>. Sur cette maigre base documentaire, il construit pourtant la rhétorique qui va constituer son principal apport au négationnisme : les chambres à gaz n'ont été utilisées que comme instrument d'épouillage et non pour tuer des hommes ; leur caractère homicide est une supercherie, produit d'un « complot juif »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans ses débuts, tout en veillant à ne pas paraître abuser trop ouvertement de son statut d'enseignant, Faurisson exploite pourtant celui-ci au service de son idéologie. Ses thèmes de travaux, cités notamment dans ses candidatures répétées pour le titre de professeur montrent que cette orientation négationniste est explicite au sein de l'Université : son cours de maîtrise et son Modèle:Citation portent sur le Journal d'Anne Frank dont il conteste l'authenticité<ref>Sur les écrits faurissonien à propos du Journal d'Anne Frank, voir plus généralement Le Journal d'Anne Frank: Les falsifications de Faurisson, Didier Daeninckx ainsi que Modèle:Harvsp.</ref> ; il accorde une mention « très bien » assortie des félicitations au mémoire de maîtrise de Cécile Dugas consacré à Robert Brasillach, lauréat en 1979 du prix Brasillach de l'Association des amis de Robert Brasillach, et qui aboutit en 1985 à la publication d'une hagiographie de l'ancien collaborationniste<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
De même, il diffuse ses premiers écrits négationnistes en 1974 dans des cercles restreints au sein de l'Université<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref> ou en usant de son titre formel d'enseignant rattaché à l'université dans des courriers provocateurs adressés à plusieurs spécialistes de la Seconde Guerre mondiale<ref>L'historien Lucien Steinberg, destinataire de l'un de ces courriers à en-tête de l'Université Censier-Paris III écrira notamment : Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Ses écrits sous couvert de son statut d'enseignant et son utilisation trompeuse de papier à en-tête universitaire sont condamnés dès juin 1974 par le conseil de l'université de la Sorbonne, à la suite d'une lettre adressée au Centre de documentation juive de Tel-Aviv, révélée par la suite par l'hebdomadaire Tribune Juive<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette première affaire est mentionnée dans la presse par Le Canard enchaîné, puis par Le Monde qui publie un article de Charlotte Delbo à son propos sans qu'il y soit nommé<ref>Charlotte Delbo, « Démythifier ou falsifier », Le Monde, 11-12 août 1974.</ref> : il est privé d'un éventuel usage du droit de réponse qu'il réclame pourtant au quotidien et qu'il ne cesse d'exiger dès lors<ref>Voir Modèle:Harvsp.</ref>. Elle lui vaut également une fin de non-recevoir de la part du syndicat SNESup dont il se déclare membre dans certains de ses courriers et qui refuse finalement et définitivement sa demande d'adhésion lors de son affectation à l'université Lyon-II<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le tournant négationniste (1977-1978)
Il tente en 1977 de se faire à nouveau connaître comme spécialiste de la critique littéraire avec un nouvel ouvrage à nouveau publié par les éditions Pauvert (mais avec une moindre conviction<ref>Modèle:Citation Cité par Modèle:Harvsp.</ref>), cette fois consacré aux poèmes de Gérard de Nerval<ref>La clé des Chimères et autres chimères de Nerval</ref> dont il propose une « traduction » littérale issue de sa méthode personnelle de critique des textes. Mais comme le rapporte Valérie Igounet, Modèle:Citation. Le succès n'est pas au rendez-vous<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref> et les critiques s'arrêteront finalement à l'inanité des « traductions »<ref>Modèle:Citation Voir Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1977 également, il publie dans la revue d'extrême droite Défense de l'Occident « Quelques exécutions du maquis Bernard », une liste de personnes selon lui Modèle:Citation lors de l'épuration en Charente, censée préfigurer un futur ouvrage sur Les « Bavures », chronique sèche de 78 jours d'« Épuration » (Modèle:1er juin-17 août 1944) dans quelques communes du Confolentais : il s'agit d'amorcer une possible réhabilitation de miliciens<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette première publication est suivie en 1978, dans la même revue, d'un article où Faurisson reprend les thèses de Paul Rassinier et des négationnistes anglo-saxons Modèle:Lien (sous le pseudonyme de Richard Harwood) et Arthur Butz, tout en rendant hommage à François Duprat, théoricien néo-fasciste de la « droite nationale » et Modèle:Citation du négationnisme au sein de celle-ci<ref>Modèle:Harvsp. Selon Jean-Claude Pressac et Valérie Igounet, l'influence d'Arthur Butz, considéré parfois comme le véritable père de la seconde génération négationniste, et de sa Mystification du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle semble avoir été décisive dans la formation de Robert Faurisson qui s'en approprie l'habillage scientifique sans pour autant en reconnaître le rôle par la suite. Voir Modèle:Harvsp.</ref>. Comme le conclut Valérie Igounet, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Enfin, en janvier 1978, il tente, mais pratiquement en vain, de donner une publicité à ses théories lors d'un colloque sur le sujet Églises et chrétiens de France dans la Seconde Guerre mondiale, au Centre régional d'histoire religieuse de Lyon. Ayant fait irruption dans les débats lors des questions du public, il a la déception d'être rapidement interrompu, puis de voir que les actes du colloque ne reproduisent pas ses propos<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
À l'aube des années 1980, Robert Faurisson va finalement se concentrer sur ce seul sujet davantage porteur de célébrité : le négationnisme<ref name="celebrite">Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
Le premier scandale Faurisson (1978-1980)
À travers sa soif de célébrité<ref name="celebrite" />,<ref>Notamment relevée par l'historien Laurent Joly, à propos de l'article paru dans Le Monde en décembre 1978, en ces termes : « Le texte de Faurisson met en évidence la personnalité mégalomane de son auteur ». Voir Laurent Joly, Darquier de Pellepoix et l'antisémitisme français, Berg International, 2002, 199 p. Modèle:Isbn, Modèle:P.. Voir également la journaliste Ariane Chemin qui relève également la « mégalomanie » dans « Le jour où "Le Monde" a publié la tribune de Faurisson », Le Monde, 20 août 2012.</ref> et l'exploitation de son statut académique<ref>Elhanan Yakira, « Scholarship in the service of denial and denial in the service of the revolution : Robert Faurisson and Pierre Guillaume », dans Modèle:Lang, Cambridge University Press, 2010, 342 p. Modèle:Isbn, Modèle:P..</ref>, Faurisson joue à partir de la fin des années 1970 un rôle clé dans l'histoire du négationnisme, résumé par l'historienne Valérie Igounet en ces termes : Modèle:Citation. L'histoire de Faurisson à partir de 1978 est donc faite d'une succession de provocations médiatiques et de procès utilisés comme tribunes, qui se confond avec celle plus large du mouvement négationniste français.
L'irruption dans le débat public (1978-1979)
Après vingt-deux tentatives infructueuses en quatre ans<ref name="fresc" />, tirant parti du scandale suscité par une interview de Louis Darquier de Pellepoix, ex-commissaire général aux questions juives du régime de Vichy publiée par L'Express en octobre 1978<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>, Faurisson parvient à se révéler au grand public par un premier article publié par Le Matin de Paris le Modèle:1er novembre 1978<ref>« Les chambres à gaz, ça n'existe pas », Le Matin de Paris, Modèle:1er novembre 1978. Rédigé par Claude Régent à la suite d'une interview avortée de Faurisson, l'article est accompagné d'un entretien avec Maurice Bernardet. Voir Modèle:Harvsp.</ref>, et surtout le 29 décembre 1978 avec la publication d'une lettre tribune par le quotidien Le Monde, intitulée « Le Problème des chambres à gaz, ou la rumeur d'Auschwitz », version abrégée de son article de Défense de l'Occident. Le Monde accompagne cette publication d'une réfutation par l'historien Georges Wellers, intitulé Modèle:Citation et la fait suivre le lendemain d'un article de l'historienne Olga Wormser sur l'histoire de la Shoah et d'un second du président de l'Université Lyon-II, Maurice Bernadet, condamnant les propos de l'enseignant mais avouant l'impuissance de l'institution en l'absence formelle de faute professionnelle avérée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ces articles lui ouvrent la voie des « droits de réponse » dont il fait par la suite un abondant usage afin d'être publié et de prolonger la polémique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il tire alors également parti de la curiosité du public français pour ces questions après la diffusion du téléfilm Holocauste en 1979, qui marque pour Pierre Vidal-Naquet la « spectacularisation du génocide, sa transformation en pur langage et en objet de consommation<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ».
Faurisson fait l'objet d'une enquête administrative<ref>L'enquête administrative — demandée par le ministre des universités Alice Saunier-Seïté immédiatement après la parution de l'article du Matin de Paris et l'interpellation du ministre à ce propos à l'Assemblée nationale par le député Pierre Sudreau — est menée par le recteur Marius-François Guyard ; les cours de Robert Faurisson sont suspendus à titre conservatoire pendant celle-ci. Le rapport du recteur est rendu le 4 décembre 1978. Voir Modèle:Harvsp. Henry Rousso rend également compte de la différence de traitement des affaires Faurisson en 1978 et Notin en 1990 au sein de l'Université sur les plans disciplinaires et administratifs.</ref>, dont les conclusions en décembre 1978 recommandent une mutation Modèle:Citation afin d'éviter le Modèle:Citation et conclut que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Par la suite, Faurisson se dit dans l'incapacité d'assurer ses cours en raison de menaces pesant sur sa personne<ref>Robert Faurisson fera régulièrement état de violences et d'agressions à son endroit. Une seule agression semble effectivement attestée, mais beaucoup plus tardive puisqu'ayant eu lieu en 1989 à Vichy. Modèle:Harvsp.</ref> (Valérie Igounet émet à cet égard l'hypothèse d'une part de manipulation, l'enseignant prévenant les organisations juives de la date et de l'heure de ses cours où il se rend accompagné d'un huissier afin de faire constater les réactions dont il fait l'objet<ref>Modèle:Harvsp.</ref>). Il est finalement affecté à l'enseignement à distance (sans activité d'enseignement effective) en octobre 1979 avec son accord<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour le philosophe et historien François Azouvi, dès lors, « Faurisson est ainsi installé dans la posture idéale pour lui : celle de la victime solitaire face au consensus des puissants […] la mécanique perverse est en marche : plus Faurisson sera réfuté, plus il se déclarera victime d'un complot<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:Epub Modèle:ISBN, emplacement 6259 sur 12075.</ref> ».
Ce n'est cependant qu'en 1990 que son poste sera définitivement transféré au Centre national d'enseignement à distance malgré ses protestations et qu'il sera privé de sa position universitaire. Il est donc resté formellement affecté à Lyon II et titulaire de sa chaire durant près d'une décennie et aura été au total salarié par l'État sans remplir aucun service public de 1979 à sa retraite en janvier 1995<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Selon le rapport de la Commission sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin Lyon III, ces retards s'expliquent essentiellement par Modèle:Citation et par Modèle:Citation
Dans les années 1970-1980, il est défendu en justice par Daniel Burdeyron, un ancien militant néonazi, devenu responsable du FN<ref>Modèle:Ouvrage, n. 6.</ref>.
La Vieille Taupe et le soutien du « révisionnisme révolutionnaire »
Robert Faurisson bénéficie dans les années 1980 du soutien actif de Pierre Guillaume, de Serge Thion et d'une poignée de militants de l'ultragauche<ref>Modèle:Harvsp. Comme le rappelle Pierre Milza, Modèle:Citation Pierre Milza, Le négationnisme en France, Relations internationales, Modèle:N°, printemps 1991. En ligne.</ref>, rassemblés autour des éditions de La Vieille Taupe. Pour l'historien Henry Rousso, Modèle:Citation Avec la défense de Robert Faurisson et de sa cause, cette fraction de l'ultra-gauche déjà acquise aux idées de Paul Rassinier dans les années 1970 se donne l'occasion de durer à travers ce que la biographe Valérie Igounet qualifie d'Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Pierre Guillaume rencontre Faurisson en novembre 1979 et réactive à son profit ses réseaux politiques<ref>« Il est clair à cette date [avril 1980] que La Vieille Taupe fonctionne comme un petit groupe à part entière, entièrement voué à la négation de la Shoah, dont les principaux protagonistes sont Pierre Guillaume, Serge Thion, Jacob Assous, Denis Authier, Jean-Gabriel Cohn-Bendit, Maurice di Scuillo, Jean-Luc Redlinski, Gabor Tamàs Rittersporn », Christophe Bourseiller, L'extrémisme: Enquête sur une grande peur contemporaine, CNRS Éditions, 2012, 49 p. Modèle:Isbn, Modèle:P..</ref>. Il lui apporte sa caution de militant de gauche<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et multiplie les tracts en sa faveur<ref>« Les chambres à gaz sont-elles indispensables à notre bonheur ? » en mai 1979, « Qui est le juif ? » en juin 1979 à Lyon, « Notre royaume est une prison », diffusé après l'attentat de la rue Copernic en octobre 1980, Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, il consulte Raymond de Geouffre de la Pradelle, l'avocat de Paul Rassinier, Paul Touvier et défenseur dans la presse d'Adolf Eichmann et Rudolf Hess afin de nier le fait que 86 internés du Camp de Natzweiler-Struthof furent gazés pour compléter la Collection de squelettes juifs du professeur Hirt<ref>Robert Faurisson: "Il Est Temps de Finir Avec La "Chambre À Gaz" Du Struthof Et Ses 86 "Gazés", Scribd</ref>.
En avril 1980, Serge Thion publie Vérité historique ou vérité politique ? Le dossier de l'affaire Faurisson. La question des chambres à gaz. Il contribue par la suite fortement à la diffusion des écrits faurissonniens sur le Web grâce à son site de l'Aaargh (Association des anciens amateurs de récits de guerre et d'Holocauste)<ref name="gp">Gérard Panczer, « L'internationale négationniste sur le Net », Mauvais Temps, no 4, 1999. Ainsi que Gilles Karmasyn, en collaboration avec Gérard Panczer et Michel Fingerhut, « Le négationnisme sur Internet : Genèse, stratégies, antidotes », Revue d'histoire de la Shoah, no 170, septembre-décembre 2000.</ref>.
Le 1er novembre, Faurisson, hostile à la série Holocauste, réalisée par Marvin J. Chomsky, le cousin de Noam Chomsky, publie, sans son accord, un « avis » du linguiste, publié le 11 octobre ; sur la liberté d'expression, en guise de préface de son livre Mémoire en défense (contre ceux qui m'accusent de falsifier l'Histoire : la question des chambres à gaz) qui, alerté par Jean-Pierre Faye, demande à Serge Thion de la retirer en vain<ref>Les ambiguïtés de l'affaire Chomsky - Faurisson " Mon texte n'est qu'en faveur de la liberté " déclare l'enseignant américain, Le Monde</ref>.
En décembre 1980, la publication aux Éditions de La Vieille Taupe du Mémoire en défense contre ceux qui m'accusent de falsifier l'histoire permet à Faurisson de réaliser un nouveau coup médiatique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est également par l'intermédiaire de Pierre Guillaume que Faurisson parvient à être reçu par Ivan Levaï en décembre 1980 sur Europe 1<ref name="Faurisson">Robert Faurisson sur Europe 1 : interview par Ivan Levaï le 17 décembre 1980.</ref> ; il y formule la synthèse de son discours dans une déclaration préparée à l'avance, devenue emblématique<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : Modèle:Citation bloc
Felipe Brandi, après d'autres, souligne le caractère finalement extrêmement marginal de cette survie d'une fraction de l'utra-gauche dans les années 1980 et 1990 à travers cette conjonction avec Faurisson : Modèle:Citation. En revanche, Alain Finkielkraut insiste dès 1982 sur l'importance de ce négationnisme d'extrême-gauche et sur sa « modernité »<ref>Modèle:Ouvrage. Voir à ce propos l'analyse de Modèle:Ouvrage, Modèle:Epub Modèle:Isbn, emplacements 6687-6735 sur 12075.</ref>. De fait, on ignore alors que, sous couvert d'antisionisme, le négationnisme va s'ouvrir de nouvelles portes notamment à l'extrême gauche par la suite dans les années 2000Modèle:Refnec
Noam Chomsky et la liberté d'expression de Robert Faurisson
Noam Chomsky est mis en relation avec Robert Faurisson par Serge Thion et Pierre Guillaume en 1979. Il signe alors une pétition en faveur de Modèle:Citation de Faurisson, lancée par le négationniste américain Modèle:Lien. À la suite des réactions suscitées par cet engagement, il adresse à Serge Thion quelques pages de Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Voir Modèle:Lang, texte original sur chomsky.info</ref>, où il indique cependant Modèle:Citation<ref>Cité par Pierre Vidal-Naquet, dans « De Faurisson et de Chomsky », 1981, dans Modèle:Harvsp.</ref>. Il a la surprise de découvrir peu après que ce texte a été joint comme préface au Mémoire en défense contre ceux qui m'accusent de falsifier l'histoire rédigé par Robert Faurisson et publié par les éditions de la Vieille Taupe dirigées par Pierre Guillaume, mais il en assume finalement la publication<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Une polémique naît de ce soutien, illustrée en particulier par une controverse entre Noam Chomsky et Pierre Vidal-Naquet<ref>« Haro sur un imprécateur. La mauvaise réputation de Noam Chomsky », Le Monde diplomatique, avril 2001.</ref>,<ref>Pierre Vidal-Naquet, « De Faurisson et de Chomsky », 1981, dans Modèle:Harvsp.</ref>. Ce dernier lui reprochera notamment de qualifier Faurisson de « libéral relativement apolitique »<ref>Noam Chomsky, Préface à Mémoire en défense …, citée par Pierre Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, Modèle:P..</ref>.
La multiplication des affaires dans les années 1980-1990
Une stature internationale au sein de la chapelle négationniste
Le début des années 1980 est également l'occasion pour Robert Faurisson d'élargir son public au-delà des frontières françaises. Il commence à être entendu sur quelques radios des pays arabes et se voit interviewé par l'hebdomadaire irakien Kol al Arab<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, préfigurant ainsi son futur virage iranien des années 2000. Il se fait également reconnaître par le milieu négationniste américain en participant dès septembre 1979 à une première « Convention révisionniste » à Los Angeles, organisée par l'[[Institute for Historical Review|Modèle:Lang]] fondée par les militants antisémites Willis Carto et Modèle:Lien. Il entretient dès lors des relations étroites avec cet organisme qui, comme le résume le politologue Jérôme Jamin, Modèle:Citation. Il devient un des principaux orateurs de ses conventions annuelles et entre au comité de rédaction du Modèle:Lien<ref>Modèle:Harvsp. Cette revue fait l’objet d’une étude menée par l'Organization of American Historians qui conclut que ce n'était qu'une Modèle:Citation (Modèle:Citation). Voir Extremism in America : Institute for Historical Review, Anti-Defamation League, 2005.</ref>.
Ses relations avec ses homologues sont cependant parfois tumultueuses pour celui qui se qualifie lui-même de Modèle:Citation et semble se vouloir l'unique maître à penser de ce courant. Il rompt par exemple avec Carlo Mattogno lorsque ce dernier reste en contact avec Jean-Claude Pressac après l'affaire du rapport Leuchter<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dans le même ordre d'idées, le négationniste britannique David Irving se voit quant à lui qualifié de Modèle:Citation. Pierre Vidal-Naquet relate un témoignage plus général de Pierre Sergent sur l'isolement de Faurisson au début des années 1990 au sein du milieu négationniste international où Modèle:Citation.
Les affaires Pressac, Roques, Leuchter
Des « hommes de papier » permettent également à Robert Faurisson de susciter des affaires et de faire parler de lui et de sa cause : pour Valérie Igounet, il Modèle:Citation<ref name="igou297">Modèle:Harvsp.</ref>. Ce seront successivement Jean-Claude Pressac avec lequel l'affaire a un cours inattendu et ambigu, puis Henri Roques et Fred Leuchter, dont il est l'inspirateur, sinon en partie l'auteur<ref name="igou297" />.
Jean-Claude Pressac
Jean-Claude Pressac est un cas rare dans la galaxie négationniste : réputé être passé du statut de collaborateur de Faurisson en 1979-80<ref>Modèle:Harvsp.</ref> à celui d'adversaire déclaré à partir de 1981-82<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, il demeure une source d'interrogations sur sa démarche personnelle vis-à-vis de la négation de la Shoah et plus généralement du nazisme. Son parcours semble par ailleurs inséparable de celui de Robert Faurisson.
Pharmacien à Compiègne, initialement en quête de documentation – semble-t-il – pour un roman historique ayant le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Reich comme toile de fond<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, Jean-Claude Pressac s'adresse à Robert Faurisson à l'aube des années 1980. Pour ce dernier, il est alors l'homme providentiel dont la « formation scientifique » apporte à ses thèses déjà chancelantes un appui inespéré : comme le résume Nicole Lapierre, Modèle:Citation Dans l'immédiat, il joue plus prosaïquement le rôle d'émissaire en quête de documentation aux archives du Musée d'Auschwitz, où Faurisson n'est plus le bienvenu<ref>Une large partie de la « documentation » de Faurisson sur Auschwitz et notamment plusieurs plans des crématoires lui est fournie par Pressac. Voir Modèle:Harvsp.</ref>.
Mais la suite est inattendue : Modèle:Citation, à l'opposé des attentes de Robert Faurisson et de Pierre Guillaume. Pressac, pour des raisons qui demeurent incertaines, se détourne finalement du « maître » qui semble vivre cette rupture comme une trahison et dont il devient lui-même un ennemi acharné. D'abord invité surprise et emblématique du colloque de l'École des hautes études en sciences sociales à la Sorbonne en 1982 à l'initiative de Pierre Vidal-Naquet<ref>Modèle:Harvsp ainsi que « Étude et réalisation des Krematorien IV et V d'Auschwitz-Birkenau », dans Colloque de l'École des hautes études en sciences sociales, L'Allemagne nazie et le génocide juif, Paris, Le Seuil, 1985.</ref>, Pressac publie par la suite successivement deux ouvrages exclusivement consacrés à la micro-histoire des chambres à gaz d'Auschwitz baptisée « Histoire technique des chambres à gaz », dont le premier en 1989 sous l'égide de la fondation Klarsfeld ainsi que divers articles consacrés à réfuter dans le détail les écrits de Faurisson, après avoir participé à l'édition française de l'Album d'Auschwitz en 1983. Ses contributions à la recherche sont validées et reconnues ; Pressac fait ainsi l'objet d'un accueil d'abord enthousiaste de la part de l'histoire universitaire <ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Selon Nicole Lapierre, pour Denis Peschanski et François Bédarida de l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP), à propos du second ouvrage de Pressac : Modèle:Citation. La contre-attaque faurissonienne ne tarde pas, sous une forme inattendue : Pressac serait en réalité un nostalgique du nazisme, collectionneur de reliques hitlériennes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les ambigüités de Jean-Claude Pressac conduisent notamment Serge Klarsfeld et Pierre Vidal-Naquet à prendre leurs distances avec lui<ref name="lap" /> et à entretenir le doute à son propos<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Personnage finalement confus, Pressac apporte un concours reconnu à l'histoire de l'extermination tout en restant à la limite de son engagement initial en faveur du négationnisme. Quoi qu'il en soit, la violence de son conflit personnel avec Robert Faurisson anime la scène négationniste jusqu'à son décès en 2003 et donne à Faurisson l'occasion répétée de nouvelles publications<ref>Modèle:Harvsp, ainsi que Modèle:Harvsp et son « Annexe : entretien avec Jean-Claude Pressac ».</ref>.
L'affaire Roques (1985-1986)
L'affaire Roques est plus simple : Henri Roques, militant de longue date de l'extrême droite néofasciste notamment au sein de la Phalange française, soutient en juin 1985 à l'Université de Nantes, devant un jury de complaisance lui-même composé de militants d'extrême droite<ref>Le jury était composé de Jean-Claude Rivière et Jean-Paul Allard, membres du GRECE, Pierre Zind et enfin Thierry Buron, ancien membre du Parti des forces nouvelles. Voir Modèle:Harvsp.</ref>, une thèse pour le doctorat d'Université en Lettres modernes sur Les confessions de Kurt Gerstein. Étude comparative des différentes versions. Appuyée sur les classiques du négationnisme, fortement marquée par l'empreinte faurissonienne et visant à disqualifier ce témoignage, la thèse fait bientôt scandale : pour Henry Rousso, Modèle:Citation. La soutenance et l'attestation du titre de « docteur » sont finalement annulées en juillet 1986 pour irrégularités administratives<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Or, en contact avec Faurisson depuis 1978, Roques a bénéficié de sa « documentation » et de ses « conseils ». Valérie Igounet, à la suite de Pierre Vidal-Naquet, s'interroge sur ce que recouvre cette collaboration<ref>L'affaire Roques Modèle:Citation Modèle:Harvsp. Voir également Pierre Vidal-Naquet, Mémoires, tome 2, le Trouble et la Lumière, 1955-1998, Paris, 1998, Modèle:P..</ref>.
En 1986, il adhère à l'Union des athées, ce qui suscite la démission d'Henri Caillavet<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il en sera exclu en Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le rapport Leuchter (1988-1990)
Faurisson joue enfin un rôle clé dans l'affaire dite du rapport Leuchter. Depuis 1985, il s'est fortement impliqué dans la défense d'Ernst Zündel, propagandiste néo-nazi en procès au Canada<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À cet effet, il concourt avec David Irving à recruter Modèle:Lien, qui se dit lui-même ingénieur et que Faurisson présente comme étant Modèle:Citation. Contre rémunération, Leuchter témoigne au procès Zündel en 1988 et fournit le « rapport Leuchter » où il affirme l’impossibilité du fonctionnement des chambres à gaz sur lesquelles il est allé enquêter à Auschwitz et à Majdanek<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Lors du procès, Leuchter s’avère être un imposteur dénué de qualifications scientifiques<ref>Modèle:Harvsp et Modèle:Lang, holocaust-history.org, ainsi que Kenneth McVay, Le Rapport Leuchter : une FAQ, 1988, traduction française sur phdn.org</ref>. Il n’a d’autre part aucune expérience professionnelle réelle en matière de construction de chambres à gaz<ref>Deborah Lipstadt détaille les informations données sur ce point par les représentants officiels des 6 États américains recourant à exécution par chambre à gaz et conclut : Modèle:Citation. Voir Modèle:Harvsp.</ref>. Son expertise chimique des résidus laissés par l’utilisation du Zyklon B à Auswchitz est réfutée par une étude menée en 1994 par l’Institut de recherche médico-légale de Cracovie<ref>Modèle:Article. Voir également Modèle:Ouvrage.</ref>. L’ensemble des considérations techniques et historiques du « rapport Leuchter » est invalidé notamment par Jean-Claude Pressac<ref>Voir Modèle:Article.</ref>.
En dépit de son invalidation sur tous les plans, le rapport de Fred Leuchter est depuis régulièrement utilisé par Robert Faurisson qui y voit une preuve définitive de l’impossibilité technique des chambres à gaz ; Valérie Igounet conclut dans sa biographie qu’Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp et Modèle:Harvsp.</ref>.
Faurisson en difficulté (1995-2000)
À partir de 1995 et jusqu'au début des années 2000, Faurisson est en perte de vitesse : il est concurrencé par une troisième génération de jeunes négationnistes Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref> (Olivier Mathieu, Alain Guionnet) ; affichant plus ouvertement leur antisémitisme, ceux-ci supportent mal ses exigences de reconnaissance et considèrent que son thème fétiche de l'existence des chambres à gaz est dépassé. Son meilleur soutien, Pierre Guillaume, lassé de son intransigeance, s'affranchit également de la tutelle du « maître »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Surtout, dit Valérie Igounet, Modèle:Citation Une nouvelle mutation de l'ultra-gauche négationniste est en effet en marche, cette fois islamo-négationniste et surtout organisée autour d'un nouveau concurrent qui plagie ouvertement Faurisson : Roger Garaudy publie Les Mythes fondateurs de la politique israélienne en 1995 aux Éditions de La Vieille Taupe<ref>Sur la polémique entre Pierre Guillaume et Robert Faurisson à propos de la Modèle:Citation de ses écrits par Roger Garaudy, voir Modèle:Harvsp et en particulier à propos de Faurisson : Modèle:Citation.</ref>.
Faurisson va Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À cet effet, son discours se radicalise et ses précautions verbales s'atténuent<ref name="igou315">Modèle:Harvsp.</ref>. Ses écrits sont ignorés par la presse nationale et ne paraissent plus que dans ce que Valérie Igounet qualifie de Modèle:Citation, à un moment où Modèle:Citation : Le Choc du mois, Rivarol, National-Hebdo, Tribune nationaliste (organe du Parti nationaliste français et européen) ou encore Militant<ref name="igou315" />. Les circonstances et le caractère plus que jamais provocateur et Modèle:Citation de ses propos vont pourtant paradoxalement favoriser son instrumentalisation par de nouveaux acteurs de la scène négationniste, à laquelle il consent volontiers<ref name="Igounet p390">Modèle:Harvsp.</ref>.
En Modèle:Date-, il adresse publiquement un courrier à Bruno Gollnisch et Jean-Marie Le Pen, qui lui répondent dans Faits et Documents<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Antisionisme et consécration (les années 2000)
Les premiers contacts avec l'antisionisme arabo-musulman
Robert Faurisson commence à être l'objet d'interviews dans des médias de pays arabes dans les années 1980. Ses écrits y sont ensuite diffusés dans les années 2000, époque où il se focalise sur la dénonciation d'un « complot judéosioniste »<ref>Valérie Igounet, interviewée par Thomas Mahler, « "Internet représente la victoire de Faurisson" », lepoint.fr, 22 octobre 2018.</ref>. Modèle:...
Le rebond iranien
Pour l'historienne Valérie Igounet, la « question palestinienne » caractérise une nouvelle mutation du discours de Robert Faurisson dans les années 2000, qui lui permet d'atteindre le stade de la Modèle:Citation au sein de la mouvance négationniste après ses précédentes difficultés. Il tire alors parti de l'actualité après la seconde intifada et bénéficie de son instrumentalisation comme outil de propagande politique en Iran : Modèle:Citation
Cette période coïncide en effet avec l'adoption du négationnisme comme discours officiel par le régime iranien<ref>Valérie Igounet, à propos du discours prononcé le 14 décembre 2006 par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad : Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref> et plus généralement avec la diffusion du négationnisme dans une partie du monde arabo-musulman à la suite de l'effet Roger Garaudy. Présenté comme « le professeur Faurisson », Robert Faurisson devient une personnalité régulièrement mise en avant par les medias iraniens, notamment à l'occasion de conférences négationnistes organisées à partir de 2006 à Téhéran, ce qui conduit Valérie Igounet à conclure que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Plus prosaïquement, Faurisson récupère la place de Roger Garaudy, que l'âge a rendu de moins en moins apte à assumer le rôle de porte-parole itinérant du négationnisme<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Sur le fond, Faurisson rebondit grâce à un double phénomène analysé par Henry Rousso : la rencontre entre d'une part en France Modèle:Citation et d'autre part la récupération de ce négationnisme occidental dans les pays arabes. Sur ce nouveau terrain, son expression ne rencontre aucun des freins juridiques ou politiques propres à l'histoire européenne. Il peut alors servir à Modèle:Citation
Sur un autre plan, celui du financement de la nébuleuse négationniste française, Valérie Igounet émet la double hypothèse d'un financement par les courants négationnistes américains, mais aussi celle de contributions de longue date par l'Iran à partir de l'affaire Gordji en 1987<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Une nouvelle nébuleuse « antisioniste » autour de Faurisson
Une Modèle:Citation<ref name="huff">Modèle:Harvsp.</ref> se constitue parallèlement autour de Faurisson afin d'en relayer la propagande, avec en particulier Paul-Éric Blanrue et l'humoriste Dieudonné. Pour Valérie Igounet, Modèle:Citation. Internet participe grandement de ce rebond<ref>Valérie Igounet, « Mort d'un faussaire », L'Histoire n°454, décembre 2018, p. 27.</ref>.
Paul-Éric Blanrue, héritier idéologique de Faurisson, joue un rôle clé dans son retour sur la scène médiatique des années 2000<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Plusieurs membres de cette nébuleuse alliant une fraction de l'extrême gauche propalestinienne et l'extrême droite antisémite se retrouvent ou se reconnaissent dans la liste du parti antisioniste constituée par Dieudonné pour les élections européennes de 2009, dont Alain Soral et Thierry Meyssan<ref name="igo375">Modèle:Harvsp.</ref>. On y rencontre également Ginette Hess-Skandrani ou encore Maria Poumier, auteur d'un opuscule hagiographique consacré à Faurisson<ref>Modèle:Harvsp. Voir à ce propos Modèle:Harvsp.</ref>, ainsi que Modèle:Lien. Peter Rushton devient l'administrateur du Modèle:Citation robertfaurisson.blogspot.com, dont Guillaume Fabien Nichols serait l'animateur ; tandis que Rushton fut un proche du [[Parti national britannique|Modèle:Lang]] puis du Modèle:Lien, Nichols est un ancien du Parti nationaliste français et européen (PNFE)<ref>Modèle:Harvsp ainsi que « Procès Dieudonné-Faurisson : la cour des Miracles négationniste ! », 27 juillet 2011, REFLEXes, cité par Valérie Igounet.</ref>.
Remis en selle grâce à ces soutiens, Faurisson est l'instrument consenti d'une nouvelle provocation médiatique en décembre 2008, organisée par Paul-Éric Blanrue en présence de différents emblèmes de ce nouveau Modèle:Lang des extrêmes antisémites et antisionnistes dont Jean-Marie Le Pen, Alain de Benoist ou encore Kémi Seba<ref>Modèle:Citation, Modèle:Harvsp.</ref> : Dieudonné lui remet sur la scène du Zénith un Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation, Le Monde.fr, 28 décembre 2008, ainsi que Modèle:Harvsp.</ref>. La soirée se conclut par un dîner de réveillon en l'honneur de Robert Faurisson à la Main d'or. Le tapage médiatique rebondit avec un spectacle de Dieudonné dédié à Robert Faurisson le 29 janvier 2009 à l'occasion de son anniversaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et se prolonge avec une première vidéo du sketch Dieudonné-Faurisson diffusée sur le Web, suivie à l'automne 2011 d'une seconde réalisée par Blanrue en forme d'interview apologétique de Faurisson<ref>Modèle:Citation. Voir Modèle:Harvsp ainsi que Modèle:Harvsp : Modèle:Citation.</ref>. Il est également relayé par Jean Bricmont, coauteur de la pétition en faveur du militant Vincent Reynouard, qui prend, sous couvert d'antisionisme, la défense de la « liberté d'expression de Robert Faurisson »<ref>Voir Une galaxie rouge, brune et… verte, blogs.mediapart.fr, 9 juin 2012, ainsi que Meïr Waintrater, « Paul-Eric Blanrue, un antisémite très ordinaire », L’Arche, no 634, mars 2011, Modèle:P. et Jean-Paul Gautier, Michel Briganti, André Déchot, La galaxie Dieudonné : Pour en finir avec les impostures, Syllepse, 2011, 191 p. Modèle:Isbn.</ref>.
Comme le résume Valérie Igounet, Faurisson est devenu l'alibi consenti d'une Modèle:Citation.
En avril 2016, lors du banquet du Modèle:65e du journal Rivarol, Faurisson fait une allocution de plus d'une heure à teneur négationniste devant près de 600 personnes<ref>Huffington Post Les images ahurissantes du banquet de Rivarol avec Jean-Marie Le Pen tournées par "Le Petit Journal"</ref>. En réaction, la Licra et le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra) saisissent le Parquet de Bobigny pour les propos négationnistes tenus par Faurisson<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le falsificateur
L'Histoire universitaire et Faurisson
La déclaration d'historiens
Dès février 1979 paraît dans Le Monde une déclaration<ref>« La politique hitlérienne d'extermination : une declaration d'historiens », Le Monde, 21 février 1979, p. 23.</ref> rédigée par Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet et signée par 34 historiens<ref>À savoir, outre les deux rédacteurs, Philippe Ariès, Alain Besançon, Robert Bonnaud, Fernand Braudel, Pierre Chaunu, Monique Clavel-Lévêque, Marc Ferro, François Furet, Yvon Garlan, Jacques Julliard, Ernest Labrousse, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Lévêque, Nicole Loraux, Robert Mandrou, Claude Mossé, Roland Mousnier, Jacques Néré, Claude Nicolet, Valentin Nikiprowetzky, Évelyne Patlagean, Michelle Perrot, Madeleine Rebérioux, Maxime Rodinson, Jean Rougé, Lilly Scherr, Pierre Sorlin, Lucette Valensi, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne et Édouard Will.</ref> ; retraçant l'histoire de l'extermination, elle souligne la valeur des témoignages en tant que sources historiques et en rappelle les règles de critique dans le travail de l'historien. Elle se conclut en affirmant : Modèle:Citation bloc Cette dernière formulation vise l'absurdité de la remise en cause faurissonienne d'un constat scientifique rigoureusement étayé, en l'état de l'art, par l'analyse critique des nombreuses sources disponibles. Cependant, par le biais d'un complet renversement de sens, elle est dès lors abondamment instrumentalisée par la propagande négationniste et en particulier par Faurisson qui la présente comme un aveu d'impuissance et d'échec de « l'histoire officielle » : usant d'un procédé fréquent du négationnisme consistant à faire une lecture sélective du texte volontairement oublieuse des sources et de ce qui en est dit, il réduit cette déclaration à cette seule formule extraite de son contexte qui devient dès lors aisément manipulable<ref>Voir par exemple Modèle:Harvsp.</ref>.
Le caractère lapidaire de cette conclusion est critiqué par certains historiens pour qui elle semble asséner une « histoire officielle<ref>Jean Stengers écrit : Modèle:Citation, voir Modèle:Harvsp.</ref> » ; sa maladresse est par la suite regrettée par Pierre Vidal-Naquet lui-même<ref name="lap" />. Henry Rousso souligne l'existence à ce moment d'un malaise des historiens déroutés par l'irrationalité de Faurisson<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>, que Jean Levi analyse en ces termes, dans une réflexion plus générale sur l'écriture de l'histoire : Modèle:Citation
Soucieux de ne pas contribuer à donner crédit ni légitimer Faurisson après son irruption dans le débat public, les historiens veillent à l'exemple de Pierre Vidal-Naquet à ne pas engager de débat avec l'Modèle:Citation qui prolonge abstraitement dans ses publications les crimes contre l'humanité du nazisme<ref name="pvn">Pierre Vidal-Naquet, « Un Eichmann de papier », 1980, dans Modèle:Harvsp.</ref>. L'historien Maxime Steinberg écrit significativement à ce propos dans un compte rendu du colloque de l'EHESS tenu à la Sorbonne : Modèle:Citation
La réfutation immédiate de son discours s'opère cependant par un double moyen : d'une part l'analyse et la mise en évidence de ses procédés falsificateurs lors d'études sur le négationnisme en tant que courant idéologique, d'autre part le rappel et l'approfondissement de l'analyse historique sur ses thèmes fétiches, ainsi qu'un retour, selon les mots d'Annette Wieviorka Modèle:Citation<ref>Voir Modèle:Harvsp ainsi que François Bédarida qui donne comme exemple de réponse au souci de Modèle:Citation les travaux de Jean-Claude Pressac sur les chambres à gaz, dans Modèle:Article.</ref>.
La manipulation de l'Histoire
Les procédés faurissoniens et ceux plus largement partagés au sein du courant négationniste sont très tôt mis en évidence en particulier par Pierre Vidal-Naquet dans plusieurs contributions éparses à partir de 1980, rassemblées en 2005 dans les Assassins de la mémoire, ainsi que par Nadine Fresco notamment dans Les redresseurs de morts. Chambres à gaz : la bonne nouvelle. Comment on révise l'histoire<ref name="fresc" />. Par la suite, le courant idéologique négationniste et le rôle de Faurisson en son sein font l'objet d'analyses plus spécifiques, en France notamment par Valérie Igounet et Henry Rousso. Pour ce dernier en effet, Modèle:Citation.
Le point commun de ces analyses du discours est d'en mettre en évidence le caractère pseudo-scientifique, les artifices et la démarche manipulatrice<ref>Gilles Karmasyn met notamment en évidence la falsification d'une lettre de l'historien Martin Broszat à propos des chambres à gaz, ainsi que celle d'un article du journaliste Eric Conan. Voir Où Faurisson falsifie ad nauseam la lettre de Martin Broszat, phdn.org, 2000 ainsi que La chambre à gaz du crématoire d’Auschwitz I, le Krema I et ses transformations, phdn.org, 2001.</ref> à la suite de Pierre Vidal-Naquet pour qui Modèle:Citation.
Pour Yves Ternon, Modèle:Citation. François Bédarida y voit « derrière une feuille de vigne de scientificité », la conjonction des « faux-semblants de la méthode hypercritique », de « failles de raisonnement » confinant au « charlatanisme » et enfin de la théorie du complot<ref name="isbn9782870279823">Modèle:Ouvrage.</ref>. François Rastier souligne pour sa part un double effet de glissement Modèle:Citation. Deborah Lipstadt souligne quant à elle la faculté remarquable de Faurisson à réécrire les faits qui lui conviennent tout en niant ceux qui iraient à l'encontre de ses présupposés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour Nicole Lapierre, enfin, Modèle:Citation.
En définitive, seuls les soutiens politiques les plus extrémistes de Robert Faurisson prétendent encore que ses publications auraient un caractère scientifique<ref>Voir entre autres Modèle:Ouvrage et Modèle:Ouvrage. </ref>,<ref>Modèle:Ouvrage. Ou encore Barbara Lefebvre et Sophie Ferhadjia qui évoquent, comme beaucoup d’autre, le fait que Modèle:Citation. Voir Modèle:Ouvrage.</ref>. C’est le cas en particulier en France du Front national des années 1980 et 1990, et de ses dirigeants Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch<ref>Voir Modèle:Ouvrage ainsi que Modèle:Harvsp, ou encore Pierre-André Taguieff à propos de l'affaire du « détail » des chambres à gaz selon Jean-Marie Le Pen, dans « la filière Faurisson », Le nouvel Observateur, 18-24 septembre 1987. Taguieff y souligne, à chaud, à quel point le décès prématuré de François Duprat en 1978 n'a pas mis fin à la stratégie de communication du Front national sur les thèses négationnistes.</ref>.
Une théorie du complot
Modèle:... Le discours tenu par Robert Faurisson est par ailleurs une théorie du complot, recyclage du prétendu complot juif. Outre Pierre Bédarida<ref name="isbn9782870279823" />, Pierre-André Taguieff relève que « le négationnisme reformulé par Faurisson dans les années 1970 baigne dans le conspirationnisme antisioniste<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Epub emplacement 8642 sur 9455.</ref> » et que, dans celui-ci « le « complot judéo-maçonnique » se transforme en complot occidentalo-sioniste, voire sionisto-mondialiste<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Epub emplacement 8591 sur 9455.</ref> ».
Des « thèses » immédiatement réfutées
Les « démonstrations » faurissoniennes issues de ces procédés de manipulation des sources sont explicitement réfutées parfois point par point, par exemple à propos du « journal Kremer » (du nom de Johann Kremer, un médecin SS affecté à Auschwitz en 1942) par Georges Wellers<ref>« Une abondance de preuves », Le Monde, 29 décembre 1978 ; « Un Roman inspiré », Le Monde, 21 février 1979, Les chambres à gaz ont existé : des documents, des témoignages, des chiffres, Gallimard, 1981 ; La solution finale et la mythomanie néo-nazie, New York, 1979. À la même époque mais à l'inverse, Gabriel Cohn-Bendit se fourvoie pour un temps dans la défense de l'interprétation faurissonienne du Journal Kremer.</ref> puis par l'historien belge Maxime Steinberg en 1989 dans Les yeux du témoin ou le regard du borgne, L'histoire face au révisionnisme<ref>Modèle:Ouvrage. Autre version en ligne.</ref>. François Delpech, lui-même professeur au Centre Régional d'Histoire religieuse de l'Université Lyon II, s'adresse quant à lui aux enseignants dans un article publié par la revue Historiens et Géographes en juin 1979 afin de Modèle:Citation.
Enfin, un colloque international organisé par l’École des hautes études en sciences sociales se tient en juillet 1982 à la Sorbonne sous la direction de Raymond Aron et François Furet ; publié en 1985 sous le titre L'Allemagne nazie et le génocide juif, il dresse l'état des lieux de l'histoire du génocide, en présentant successivement les fondements de l'antisémitisme nazi, la genèse et le développement de la « solution finale », les réactions qu'elle a suscitées et enfin l'historiographie de la question<ref>Voir à ce propos les recensions de Maxime Steinberg et de François Bédarida dans Modèle:Article et Modèle:Article.</ref>. Dans l'historiographie anglo-saxonne des années 1990, on voit également Deborah Lipstadt prendre en particulier Faurisson comme exemple lorsqu'elle choisit de conclure son ouvrage fondateur sur le négationnisme par un chapitre consacré à la réfutation détaillée de trois de leurs thèmes fétiches (l'utilisation du Zyklon B, la « preuve » de l'existence des chambres à gaz et enfin le Journal d'Anne Frank)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Certains auteurs dénoncent cependant une relative faiblesse de l'historiographie française du début des années 1980, qualifiée par exemple de Modèle:Citation par l'historien belge Jean Stengers et imputent pour partie à ce défaut l'écho suscité dans l'opinion publique par les thèses de Faurisson<ref>Voir Modèle:Harvsp, ainsi que Pierre Vidal-Naquet, « Le défi de la Shoah à l'Histoire », Les Temps Moderne, no 507, octobre 1988, Modèle:P..</ref>.
Par ailleurs, en France comme dans d'autres pays (Raul Hilberg face à Faurisson lui-même lors du premier procès Zündel au Canada en 1985, Christopher Browning lors du procès en appel en 1988<ref>Modèle:Lien, « Régenter le passé : le négationnisme et la loi », et Michael Marrus, « L'histoire et l'Holocauste dans le prétoire », dans Florent Brayard (dir.), Le génocide des juifs: entre procès et histoire, 1943-2000, Complexe, 2000, 308 p. Modèle:Isbn, Modèle:P. et Modèle:P., ainsi que Régine Robin, La mémoire saturée, Stock, 2003, 540 p. Modèle:Isbn.</ref>), les historiens (par exemple Léon Poliakov, Nadine Fresco, Valérie Igounet, Annette Wieviorka et Henry Rousso en 2007) sont également appelés à témoigner et apporter leur expertise lors des différents procès dans lesquels Robert Faurisson est en cause ou bien lui-même appelé à témoigner à partir des années 1980<ref>Voir Modèle:Harvsp. Outre le procès Zündel, Faurisson témoigne également durant les années 1980 en faveur de Modèle:Lien et de Thies Christophersen.</ref>. Cependant, c'est alors en quelque sorte dans les prétoires qu'a finalement lieu, aux yeux des négationnistes, le débat qu'ils réclamaient en vain et dont ils peuvent dès lors se prévaloir, même lorsque le procès ne tourne pas à leur avantage<ref>Voir Modèle:Harvsp à propos du procès Zündel en 1985.</ref>. La difficulté est alors que la notion de preuve, dans le formalisme procédural, est fortement réduite par rapport à ce qui est essentiel aux travaux historiques<ref>Michael Marrus, « L'histoire et l'Holocauste dans le prétoire », dans Florent Brayard (dir.), Le génocide des juifs: entre procès et histoire, 1943-2000, Complexe, 2000, 308 p. Modèle:Isbn, Modèle:P..</ref>.
Plus prosaïquement, un mouvement de réfutation similaire se produit sur le Web dans les années 1990 avec des sites privés portant la contradiction comme le phdn.org de Gilles Karmasyn, Internet étant rapidement devenu un terrain de repli du négationnisme notamment français<ref name="gp" />. Dans le monde anglo-saxon, ce sont cependant davantage les institutions universitaires qui se soucient d'occuper ce terrain, à l'image du site Modèle:Lang<ref>Modèle:Lang</ref> spécifiquement dédié à documenter l'affaire Irving.
Pour Henry Rousso, cependant, Modèle:Citation
La fiction d'une contre-histoire « révisionniste »
Certains historiens tels Raul Hilberg, Jean Stengers ou encore Serge Klarsfeld considèrent que des écrits tels ceux de Faurisson ont pu susciter involontairement un certain approfondissement de la recherche<ref>« Je dirai que, d’une certaine manière, Faurisson et d’autres, sans l’avoir voulu, nous ont rendu service. Ils ont soulevé des questions qui ont eu pour effet d’engager les historiens dans de nouvelles recherches. Ils ont obligé à rassembler davantage d’informations, à réexaminer les documents et à aller plus loin dans la compréhension de ce qui s’est passé », Raul Hilberg, « Les Archives de l'horreur », Le Nouvel Observateur, 3-9 juillet 1982, Modèle:P.. Voir également les propos similaires de Serge Klarsfeld rapportés par Modèle:Harvsp, ainsi que Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant, comme le souligne Henry Rousso, Modèle:Citation.
Robert Faurisson prétend pourtant régulièrement avoir forcé les historiens à engager le débat avec lui et en fait sa principale victoire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'historien Modèle:Lien, témoin au procès du négationniste anglais David Irving en 2000, note à propos de la publication des écrits de Faurisson et de leur réfutation par Georges Wellers dans Le Monde en 1978 que Modèle:Citation.
L'artifice se prolonge en effet jusque dans les néologismes : Faurisson se pose en alternative « révisionniste » à de supposés Modèle:Citation en réponse à la qualification de Modèle:Citation forgée par Henry Rousso en 1990 pour désigner le phénomène dont il est le représentant et le différencier du révisionnisme légitime, néologisme depuis unanimement adopté<ref>Voir Modèle:Ouvrage.</ref>.
Mais bien avant les questions de pertinence du débat ou de terminologie, les écrits de Faurisson sont limités au seul déni de la thèse adverse et sont finalement caractérisés par l'absence totale de construction d'une quelconque histoire alternative : Jacqueline Authier-Revuz et Lydia Romeu mettent à cet égard en évidence ses Modèle:Citation : Modèle:Citation. La prétention négationniste à offrir une sorte d'histoire alternative censée être plus « vraie » qu'une histoire supposée officielle est de ce fait immédiatement démentie. Robert Faurisson lui-même se reconnaît d'ailleurs « incapable d’entreprendre une critique plus exhaustive de l’histoire du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale<ref>Robert Faurisson, Annales d’Histoire révisionniste, no 4, printemps 1988, Modèle:P., cité par Modèle:Harvsp et par Pierre Milza, Le négationnisme en France, Relations internationales, Modèle:N°, printemps 1991. Lire en ligne.</ref> ».
Un idéologue antisémite d'extrême droite
Les Schleiter et le réseau familial
Robert Faurisson bénéficie du soutien actif et continu d'un entourage familial par ailleurs nettement engagé à l'extrême droite. Discrète mais constamment présente lors des procès Faurisson, sa sœur Yvonne Schleiter qui Modèle:Citation serait selon Valérie Igounet Modèle:Citation Elle joue pour Robert Faurisson un rôle logistique essentiel, à la fois intermédiaire, traductrice et secrétaire. Elle anime par exemple une liste de diffusion sur Internet, « Bocage », qui relaie notamment les messages de Vincent Reynouard<ref>Modèle:Harvsp.</ref> qu'elle accueille à sa sortie de prison<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et mène avec Jean Plantin la réédition des écrits faurissonniens dans les Écrits révisionnistes en 2004.
Son mari René Schleiter est candidat MNR aux municipales de 2001 au Vésinet<ref name="Municipales">Modèle:Lien web.</ref> et suppléant de Nicolas Bay lors des élections législatives de 2002<ref>Modèle:Lien web.</ref>, écrit dans une revue néonazie, Tabou<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Son premier fils, Philippe Schleiter (dit Philippe Christèle<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou Philippe Sevran) dit en 1999 refuser de condamner son oncle, au nom de la Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il fut coordinateur national du Renouveau étudiant<ref>Modèle:Lien web.</ref> et membre du Front national, fut pressenti pour remplacer Samuel Maréchal à la tête du Front national de la jeunesse<ref name="LLA">Modèle:Lien web.</ref>. Directeur des ventes de Durandal-Diffusion des éditeurs français indépendants Modèle:Incise, candidat du MNR aux municipales de 2001 à Limay<ref name="Municipales"/>, dirigea le Mouvement national de la jeunesse et participa à la création de Polémia avec Jean-Yves Le Gallou<ref name="LLA"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il soutient la candidature d'Éric Zemmour lors de l'Élection présidentielle française de 2022 et coordonne les investitures en vue des élections législatives<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Victor Boiteau, «Sympathies nazies»: les équipes de Pécresse dézinguent les accointances de Zemmour, liberation.fr, 9 février 2022</ref>.
Son second fils, Xavier, milita au GRECE et au FN<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et fut membre du groupe de rock identitaire français In memoriam<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L'apolitisme de façade
Faurisson se présente comme « apolitique »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, mais ses contradicteurs le considèrent comme un sympathisant d'extrême droite de longue date.
Pierre Vidal-Naquet, qui fut le condisciple de lycée de Robert Faurisson, assure que ce dernier professait des opinions néonazies dans son adolescence<ref>Modèle:Citation Pierre Vidal-Naquet, Mémoires, Modèle:Vol., Paris, 1995, Modèle:P.. Voir également Modèle:Harvsp.</ref>. Un autre de ses anciens condisciples, Louis Seguin, confirme que Modèle:Citation.
En 1949, il assiste avec Noël Dejean de la Bâtie au procès de l'ancien milicien Pierre Gallet<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1960, professeur à Vichy, Robert Faurisson est membre d'une « Association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain » ainsi que de l'Association des amis de Robert Brasillach, et participe aux réunions du Front national pour l'Algérie française (FNAF), fondé depuis peu par Jean-Marie Le Pen<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, dont il est également membre un temps<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il y est un proche de l'ancien collaborateur André Garnier<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En mai 1961, il est interrogé au commissariat de Vichy sur sa participation aux réunions du FNAF et sur ses relations supposées avec des membres de l'Association des combattants de l'Union française (ACUF) et du Mouvement populaire du 13 mai (MP 13), proches de l'OAS<ref>Déclenchant un esclandre à cette occasion, il est par la suite brièvement incarcéré puis condamné à un mois de prison avec sursis. Voir Modèle:Harvsp. Le Rapport Rousso conclut qu'Modèle:Citation.</ref>.
Par la suite, Maurice Bernadet, président de l'université Lyon II, voit Modèle:Citation. L'historienne Valérie Igounet conclut quant à elle que Modèle:Citation et ajoute que Modèle:Citation. Cet avis est rejoint par l'historien belge Maxime Steinberg, pour qui Modèle:Citation.
L'antisémitisme
L'antisémitisme est également évoqué à son propos par différents témoins. Ainsi, pour Pierre Citron, directeur de l'UER de Lettres à l'université Paris III où enseigne Faurisson en 1973 et où il tente de faire signer par ses collègues une pétition en faveur de la réédition des écrits antisémites de Céline, Faurisson avait Modèle:Citation. Jacques Baynac, un temps associé à l'aventure de La Vieille Taupe, rapporte pour sa part une rencontre avec Robert Faurisson où se révèle un racisme instinctif<ref>Faurisson se trahit en effet lors d'une rencontre avec Baynac en 1983 où il parle de sa récente participation au dernier congrès de la Modèle:Citation de l'Institute for Historical Review, en lui déclarant : Modèle:Citation Cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Dans son rapport adressé à la ministre de l'Éducation nationale en 1978, Marius-François Guyard, recteur d'académie à Lyon souligne un antisémitisme qui Modèle:Citation, et ajoute : Modèle:Citation<ref>Cité par Modèle:Harvsp.</ref>. En 1996, lors de l'affaire Bernard Notin, Faurisson prend la défense de celui-ci dans un tract antisémite intitulé Affaire Notin : les organisations juives font la loi, adressé aux enseignants de l'université Lyon III<ref>Voir Modèle:Harvsp.
Pour sa part, Henry Rousso note à propos de l'article publié par Bernard Notin dans la revue Économies et sociétés, à l'origine de l'affaire : Modèle:Citation Voir Modèle:Harvsp.</ref>.
Cet antisémitisme transparaît encore de la proximité de Faurisson avec les nostalgiques du nazisme. Il qualifie ainsi en 1978 les néo-nazis et également auteurs négationnistes Modèle:Lien et Thies Christophersen d'Modèle:Citation<ref>« Le problème des chambres à gaz ou la rumeur d'Auschwitz », tract daté du 12 avril 1978, cité par Modèle:Harvsp. Faurisson réalise également en 1985 la relecture pour La Vieille Taupe de la traduction française du Mythe d'Auschwitz de Modèle:Lien. Voir à ce propos Modèle:Harvsp.</ref>. En septembre 1979, il prononce une conférence à Washington devant les membres de la [[Alliance nationale (États-Unis)|Modèle:Lang]], parti néo-nazi américain<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1989, il se laisse surprendre par un sympathisant filmant une réunion privée de quelques grands noms de ce courant. Il y apparaît sans aucune gêne aux côtés de Ernst Zündel, David Irving et Modèle:Lien<ref>Modèle:Harvsp. La scène est reproduite par Michael Schmidt dans le documentaire La Peste brune (1991) et mentionnée brièvement par Modèle:Article.</ref>. Il est enfin au cœur du discours faurissonien lui-même sur l'Modèle:Citation, comme le souligne l'historien Pierre Bridonneau<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ou encore Pierre Vidal-Naquet pour qui ce n'est finalement pas l'antisémitisme éventuel de l'homme qui importe, mais avant tout celui qui imprègne ses discours<ref name="pvn" />. À cet égard, pour Henry Rousso, Modèle:Citation
Pierre-André Taguieff relève pour sa part une radicalisation du discours où, « dans un entretien avec l’historienne Valérie Igounet, enregistré à Vichy le 9 avril 1996, Faurisson s’attaque expressément aux Juifs, et non plus seulement aux « sionistes » comme il le faisait dans ses déclarations de 1978 et de 1980 », citant le propos selon lequel « les Juifs se comportent, dans cette affaire, comme de fieffés menteurs<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Epub emplacement 8654 sur 9455.</ref> ».
Valérie Igounet synthétise un chapitre consacré à de nombreux exemples de la question de l'antisémitisme faurissionnien en ces termes : Modèle:Citation
Robert Faurisson a été condamné à plusieurs reprises par la justice française, notamment pour « Incitation à la haine raciale » ainsi que « contestation de crime contre l'humanité » cette fois en vertu de la loi Gayssot. Selon un lieu commun du lexique négationniste et notamment sous la plume de Robert Faurisson, la loi française du 13 juillet 1990, dite « loi Gayssot », est d'ailleurs communément désignée sous le vocable de Modèle:Citation, afin d'y accoler coûte que coûte un patronyme juif : elle est en effet censée être une nouvelle démonstration du complot juif mené par le Modèle:Citation<ref>Voir à ce propos Modèle:Lien web.</ref>. Enfin, le Comité des droits de l’homme des Nations unies juge en novembre 1996 que Modèle:Citation<ref name="comiteDHONU"/>,<ref>Manuel du discours de haine, Anne Weber, Martinus Nijof Publishers, Leiden - Boston, 2008, Modèle:P..</ref>. C’est bien le caractère foncièrement raciste du discours faurissonnien qui lui est alors opposé<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Procédures judiciaires
Robert Faurisson est l'objet, mais aussi l'initiateur, de nombreuses procédures judiciaires. Bien que la plupart des décisions de justice ne soient pas en sa faveur, il en détourne au besoin le sens, n'hésitant pas à renverser un échec en « victoire du révisionnisme »<ref>Pour le juriste Thomas Hochmann, Modèle:Citation Voir Modèle:Harvsp.</ref>. Ces procédures lui offrent surtout une tribune et lui permettent d'attirer l'attention des médias : pour Valérie Igounet, qui rejoint en cela Taguieff, Modèle:Citation. Sous l'angle médiatique et dès juillet 1981, le chroniqueur judiciaire Paul Lefèvre relevait à son propos : Modèle:Citation.
1981-1998
La première condamnation pénale de Robert Faurisson est prononcée le 3 juillet 1981 lors d'un procès contre l'historien Léon Poliakov qu'il avait qualifié de « manipulateur et fabricateur de textes » : Robert Faurisson doit payer Modèle:Unité d'amende et Modèle:Unité symbolique de dommages-intérêts à Léon Poliakov<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1979, le MRAP et la LICRA et six autres associations intentent à Robert Faurisson un double procès, d'une part en responsabilité civile pour les deux articles parus en 1978 dans Le Matin de Paris et Le Monde<ref>Paul Cassia, « La dernière plaidoirie, l'affaire "LICRA C/Faurisson" », Robert Badinter, un juriste en politique, Fayard, 2009, 562 p. Modèle:Isbn.</ref> et d'autre part pour diffamation raciale et incitation à la haine raciale<ref>Modèle:Harvsp et Modèle:Harvsp.</ref> :
Le jugement du premier procès est rendu le 8 juillet 1981<ref>Il est reproduit dans Modèle:Harvsp.</ref>. Robert Badinter y avait plaidé contre Faurisson en ces termes :
« Il ne vous restait, en présence de la vérité, que ce qui est le prix du faussaire ; il ne vous restait, en présence des faits, qu'à les falsifier ; en présence des documents, qu'à les altérer ou à les tronquer ; en présence des sources, à ne pas vouloir les examiner ; en présence des témoins, à refuser leurs dires… Face à la vérité, M. Faurisson et ses amis n'avaient que le choix d'être des faussaires, et c'est le parti qu'ils ont adopté en se drapant dans une dignité qui n'était pas la leur, celle de la science historique… Avec des faussaires, on ne débat pas, on saisit la justice et on les fait condamner<ref>Cité par Paul Cassia, « La dernière plaidoirie, l'affaire "LICRA C/Faurisson" », Robert Badinter, un juriste en politique, Fayard, 2009, 562 p. Modèle:ISBN.</ref>. »
Faurisson est condamné au franc de dommages et intérêts symbolique pour avoir déclaré que « Hitler n'a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Son appel est rejeté en avril 1983<ref>« Viscéralement antisémite, voilà ce que vous êtes M. Faurisson », L'Humanité, 3 avril 2007, ainsi que Modèle:Harvsp. Jugement reproduit dans Modèle:Harvsp.</ref>. À cette occasion, Modèle:Citation. Ce jugement ayant été publié partiellement dans le recueil Dalloz-Sirey du 3 février 1982<ref>Recueil Dalloz-Sirey du 3 février 1982, Modèle:P., suivi d'une note de Bernard Edelman.</ref>, Faurisson attaque en 1983 la SA Dalloz en vue d'obtenir des dommages-intérêts ; le T.G.I. de Paris reconnaît le caractère fautif de coupures non signalées et condamne la société défenderesse à la seule publication du jugement de 1983<ref>TGI Paris (Modèle:1re chambre, Modèle:1re section), Faurisson c. S.A. Dalloz, 23 novembre 1983, publication judiciaire au recueil Dalloz-Sirey en 1985, Modèle:P. (confirmé par la CA Paris, 8 mars 1985).</ref>.
Le jugement du second procès est rendu le 3 juillet 1981. Faurisson est à nouveau condamné, cette fois à trois mois de prison avec sursis et Modèle:Unité d'amende, pour avoir déclaré sur Europe 1, le 17 décembre 1980 : « Les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des juifs forment un seul et même mensonge historique, qui a permis une gigantesque escroquerie politico-financière dont les principaux bénéficiaires sont l'État d'Israël et le sionisme international et dont les principales victimes sont le peuple allemand, mais non ses dirigeants, et le peuple palestinien tout entier. » Le jugement est confirmé en appel en juin 1982 uniquement pour le délit de diffamation raciale. En juin 1983, la Cour de cassation rejette le pourvoi de Robert Faurisson, ainsi que ceux de la LICA, du MRAP et de l'Amicale des anciens déportés d'Auschwitz, qui réclamaient sa condamnation pour incitation à la haine raciale<ref>« Un arrêt de la Cour de cassation sur l'affaire Faurisson », Le Monde, 30 juin 1983.</ref>.
La loi Gayssot ayant été adoptée le 13 juillet 1990, Robert Faurisson est condamné, le Modèle:Date-, à cent mille francs d'amende avec sursis pour « contestation de crime contre l'humanité », par la Modèle:17e chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris. Dans un entretien au Choc du mois de septembre 1990, il déclarait, notamment, que « le mythe des chambres à gaz est une gredinerie » et qu'il a « d'excellentes raisons de ne pas croire à cette politique d'extermination des Juifs, ou à la magique chambre à gaz, et on ne me promènera pas en camion à gaz. » Patrice Boizeau, directeur de la publication du mensuel, a, lui aussi, été condamné, à trente mille francs d'amende et à verser vingt mille francs de dommages-intérêts à chacune des onze associations d'anciens déportés qui s'étaient constituées partie civile. Le tribunal a également ordonné la publication du jugement dans quatre quotidiens, à raison de quinze mille francs par journal<ref>« Pour “contestation de crimes contre l'humanité” — Modèle:M. Robert Faurisson est condamné à Modèle:Unité d'amende avec sursis », Le Monde, Modèle:Date-.</ref>.
Le Comité des droits de l'homme des Nations unies a estimé, le Modèle:Date-<ref name=comiteDHONU>Comité des droits de l'homme des Nations unies : Communication no 550/1993 : France. 16 décembre 1996.</ref>, que la France n'avait pas violé le paragraphe 3 de l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en condamnant Faurisson sur la base de la loi Gayssot (cour d'appel de Paris, Modèle:Date-).
Faurisson est condamné, le Modèle:Date-, à vingt mille francs d'amende pour « contestation de crime contre l'humanité », par la Modèle:17e chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris, pour avoir nié l'existence de la Shoah dans un courrier publié dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol le Modèle:Date-<ref>« Robert Faurisson a été condamné pour “contestation de crime contre l'humanité” », Le Monde, Modèle:Date-.</ref>.
12 octobre 2000
Condamnation par le Tribunal correctionnel de Paris de Stéphane Khémis, directeur de la publication du magazine L'Histoire, pour refus d'insertion d'un droit de réponse de Faurisson. Cette condamnation est confirmée le Modèle:Date- par la cour d'appel de Paris<ref>Cour d'appel de Paris, Modèle:11e chambre (section A), reproduit dans la Gazette du Palais, Modèle:Date-, no 100, Modèle:P.2, note Daniel Amson (confirmant Tribunal de grande instance de Paris, Modèle:Date-, no d'affaire : 8305888). Le commentateur critique la condamnation, la réponse de Faurisson pouvant, selon lui, nuire à l'intérêt des victimes de la déportation et constituer une apologie de la contestation des crimes contre l'humanité.</ref>.
Condamnation du 3 octobre 2006
Le MRAP, la LICRA et la LDH portent plainte contre Faurisson à la suite des propos tenus en février 2005 sur la chaîne iranienne Sahar TV<ref>« Ban on TV shows “airwaves no longer free in France” », BBC Monitoring Middle East, 26 février 2005.</ref>,<ref>Marie-Laure Colson, « Ces négationnistes qui votent Ahmadinejad », Libération, 30 décembre 2005.</ref>,<ref>Agence France-Presse, « Procès correctionnel du révisionniste Robert Faurisson reporté au 11 juillet », 20 juin 2006.</ref>,<ref>Agence France Presse, « La semaine judiciaire », 7 juillet 2006.</ref>. Il y avait affirmé que les nazis cherchaient une Modèle:Citation consistant à Modèle:Citation et qu'Modèle:Citation, et y avait attribué à des épidémies de typhus Modèle:Citation<ref>Cité par Modèle:Harvsp.</ref>.
Il a reconnu que les propos qui lui étaient reprochés exprimaient le fond de sa pensée, mais a déclaré qu'il ne se souvenait pas s'il avait effectivement tenu ces propos et qu'il ignorait que les propos reprochés étaient destinés à être diffusés sur une chaîne de télévision par satellite qu'on peut capter en France.
Son avocat, Éric Delcroix, a demandé au tribunal de refuser l'application de la loi Gayssot, dont l'adoption constituerait une voie de fait de la part du législateur ; pour lui, reconnaître l'existence de cette voie de fait, qu'il rapproche des voies de fait commises par l'administration, ne constituerait pas un contrôle de constitutionnalité des lois, contrôle que les juridictions françaises refusent d'effectuer (il estime utile de répéter cette argumentation devant plusieurs tribunaux, jusqu'à obtenir gain de cause, car il a réussi précédemment à faire écarter l'application, par la justice française, de la législation relative au contrôle des publications étrangères)<ref>Cour administrative d'appel de Paris (Modèle:4e chambre A), 22 janvier 2002, no 98PA04225, Reynouard et fondation européenne pour le libre examen historique, Lettre de la Cour administrative d'appel de Paris, no 39, février 2002.</ref>.
Citant une déclaration de Faurisson, selon laquelle les peines prononcées à son encontre étaient de plus en plus légères, le parquet a estimé qu'une peine plus sévère qu'une simple amende était nécessaire, et il a requis une peine de prison, avec ou sans sursis. Le jugement rendu le 3 octobre 2006 l'a condamné à trois mois de prison avec sursis et Modèle:Unité d'amende<ref>« Prison requise contre Robert Faurisson pour des propos négationnistes », Agence France Presse, 11 juillet 2006.</ref>,<ref>« Le négationniste Robert Faurisson a été condamné à trois mois de prison avec sursis », Le Monde, 3 octobre 2006.</ref>.
Le Modèle:Date-, la Modèle:11e chambre de la cour d'appel de Paris a confirmé la décision du tribunal correctionnel. Elle a cependant porté le montant des dommages-intérêts à mille euros, contre un euro symbolique en première instance, pour chacune des trois associations parties civiles<ref>« Condamnation confirmée à trois mois avec sursis pour Robert Faurisson », AFP, 4 juillet 2007.</ref>.
Procès contre Robert Badinter
En 2007, il attaque en justice Robert Badinter, estimant que ce dernier, en le traitant de « faussaire de l'histoire<ref>Modèle:Citation. Source : Modèle:Ouvrage.</ref> » lors d'une émission sur Arte le 11 novembre 2006, a tenu des propos diffamatoires. Lors de la première journée d'audience au tribunal de grande instance de Paris, le 12 mars, Robert Faurisson a réaffirmé que « les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des Juifs forment un seul et même mensonge historique<ref>« Faurisson-Badinter : décision le 21 mai », Le Nouvel Observateur, Modèle:Date-.</ref>. » À l'audience, le ministère public a estimé que le jugement de condamnation de Faurisson de 1981 « constitue un réquisitoire implacable qui [lui] a donné l'ensemble des attributs du faussaire<ref>Pascale Robert-Diard, « Devant le tribunal de Paris, le procureur affirme que M. Faurisson a tous “les attributs du faussaire” de l'histoire », Le Monde, Modèle:Date-.</ref> ». Le jugement, rendu le 21 mai, estime que la condamnation de Modèle:M. Faurisson reposait « non sur des considérations morales » mais sur « la responsabilité professionnelle » de l'universitaire qui avait « tenté d'appuyer sur une prétendue recherche critique à caractère scientifique et historique sa volonté de nier les souffrances des victimes du génocide des Juifs, de réhabiliter les criminels nazis qui l'ont voulu et exécuté et de nourrir ainsi les provocations à la haine ou à la violence à caractère antisémite ». En utilisant le mot de « faussaire », relève le tribunal, Robert Badinter a « donc conservé une parfaite modération dans le propos<ref name=Lemonde>« Robert Faurisson perd son procès en diffamation contre Robert Badinter », Le Monde, Modèle:Date-.</ref> ». En conclusion, le tribunal a débouté Robert Faurisson et l'a condamné à verser Modèle:Unité à Robert Badinter au titre des frais de justice<ref name=Lemonde/>.
Selon Thomas Hochmann, l'arrêt rendu par le tribunal permettait aussi de mettre un terme à l'exploitation que Faurisson avait pendant 25 ans faite de la Modèle:Citation dans l'affaire qui l'opposait à la LICRA<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Affaire des propos tenus à Téhéran
Le Modèle:Date-, Robert Faurisson participe à une conférence sur l'Holocauste organisée à Téhéran et qui rassemble les principaux négationnistes du monde entier. Le président Jacques Chirac demande alors l'ouverture d'une enquête préliminaire au sujet du discours qu'il prononce à l'occasion de la conférence<ref>Isabelle Lasserre, « L'Iran se pose en chef de file des révisionnistes », Le Figaro, Modèle:Date-.</ref>. Le parquet de Paris a confirmé, le Modèle:Date-, qu'il avait effectivement ouvert une procédure contre les propos tenus à Téhéran par Robert Faurisson, afin de déterminer quels propos exacts ont été reproduits, et sur quels médias ils avaient été diffusés en France<ref>« Information judiciaire sur les propos de Faurisson à Téhéran fin 2006 », AFP, Modèle:Date-.</ref>.
Le 2 février 2012, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad lui décerne dans le cadre du festival international du film de Téhéran le « premier prix du courage, de la résistance et de la combativité ». La remise du prix fait suite à la projection du film que Paul-Éric Blanrue a consacré à Faurisson. Faurisson est ensuite reçu en audience privée par le président iranien<ref>« Exclu: Les photos de vacances de Faurisson en Iran », StreetPress.</ref>.
Procès contre le journal Le Monde et sa journaliste Ariane Chemin
En 2013 il assigne en citation directe pour injures publiques le journal Le Monde et la journaliste Ariane Chemin en raison d'un article publié le 20 août 2012<ref>Le jour où "Le Monde" a publié la tribune de Faurisson, Ariane Chemin, Le Monde, 20 août 2013</ref> dans lequel la journaliste l'avait notamment décrit comme un « menteur professionnel », « falsificateur » et « faussaire d'histoire<ref>Robert Faurisson poursuit le Monde, L'Express, 29 novembre 2013</ref> ». Le 16 janvier 2014 le tribunal correctionnel déboute Faurisson de son action. Le Ministère public avait notamment fait valoir qu'en attaquant en injure publique et non en diffamation Faurisson avait empêché la défense de se prévaloir des dispositions de la loi de 1881 sur la liberté de la presse<ref>Le révisionniste Faurisson débouté de son action en justice contre Le Monde, La Croix, 16 janvier 2014</ref>.
En septembre 2014, profitant du fait que l'article incriminé est repris dans un livre publié à l'occasion du Modèle:70e anniversaire du journal Le Monde, Faurisson porte plainte pour diffamation contre le journal et l'auteure de l'article. La défense plaide l'exception de vérité qui, selon la loi de 1881, prévoit que la défense doit administrer une preuve qui est « parfaite, complète et corrélative aux imputations dans toute leur portée et leur signification diffamatoire<ref>Le négationniste Faurisson perd à nouveau contre Le Monde, The Times of Israel, 6 juin 2017</ref> ».
Le moyen invoqué par la défense va contraindre le ministère public à examiner en détail les nombreuses condamnations encourues par Faurisson et à se pencher sur le caractère scientifique de ses travaux. Il empêche aussi le tribunal d'acquitter les défendeurs au bénéfice de la bonne foi, comme cela avait notamment été le cas lors du procès contre Robert Badinter<ref name="Chemin 2017">Les méthodes du négationniste Robert Faurisson examinées à la loupe par la justice, Jean-Baptiste Jacquin, Le Monde, 6 juin 2017</ref>. Son avocat annonce toutefois vouloir se pourvoir en cassation<ref>[1]</ref>.
Le 6 juin 2017, le tribunal de grande instance de Paris déboute Robert Faurisson de l'action en diffamation qu'il avait intentée contre la journaliste Ariane Chemin et dit qu’écrire que M. Faurisson est « un menteur professionnel », un « falsificateur » et « un faussaire de l’histoire » est conforme à la vérité, ce qui marque une claire rupture avec les affaires judiciaires précédentes dans lesquelles Faurisson était impliqué<ref name="Chemin 2017" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le 12 avril 2018, la Cour d'Appel de Paris, saisie du volet civil de l'affaire, confirme le jugement rendu en première instance et déboute Robert Faurisson<ref>Modèle:Article.</ref>.
Selon l'historien Henry Rousso, qui compare cette affaire à celle qui, en 2000, avait opposé le négationniste britannique David Irving à l'historienne américaine Deborah Lipstadt, le jugement démonte la thèse de Faurisson selon laquelle les décisions judiciaires précédentes n'auraient pas reconnu ses mensonges et auraient refusé de se prononcer sur le fond. Au contraire, le jugement du 6 juin 2017 précise que « quelles que soient les formulations et précautions stylistiques ou méthodologiques retenues par les différentes juridictions s’étant prononcées, [il résulte] que Robert Faurisson a bien été condamné pour avoir occulté et travesti la vérité historique ». Les juges précisent encore que « Toutes ces décisions n’ont [eu] de cesse de stigmatiser, en des termes particulièrement clairs, les manquements et les abus caractérisant ses méthodes, et de valider, partant, le jugement porté par différentes personnes qu’il a cru devoir poursuivre de ce fait, et les qualificatifs, identiques à ceux ici incriminés, qu’ils ont employés à son encontre<ref>Henry Rousso : « Dire que Faurisson est un faussaire est conforme à la vérité », Henry Rousso, Le Monde, 10 juin 2017</ref>. »
Vie personnelle
Il épouse en 1951 Anne-Marie Tuloup, fille du directeur des mines de BrassacModèle:Qui, dont il a deux fils et une fille<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Il a utilisé, entre autres, les pseudonymes « Jessie Aitken »<ref name="Igounet p390" /> et « Robert Figeac »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, il donne une conférence négationniste à Shepperton, sa ville de naissance en Angleterre, qui est interrompue par des membres de Modèle:Lien<ref>Modèle:Article.</ref>. Il meurt le lendemain à 89 ans, à son domicile de Vichy d'une attaque cardiaque<ref>Modèle:Lien web</ref> ,<ref>"L'ex-professeur de lettres, condamné à de nombreuses reprises pour ses thèses antisémites remettant en cause la réalité de la Shoah, est mort dimanche à l'âge de 89 ans." par Tristan Bertheloot, Libération, 23 octobre 2018.</ref>. Il est inhumé quelques jours plus tard dans le cimetière de cette ville dans la stricte intimité familiale<ref>"Exclu- Les obsèques de Faurisson à Vichy vendredi et "dans la plus stricte intimité" (famille)", francesoir.fr, 24 octobre 2018.</ref>.
Publications
Publications littéraires
Publications négationnistes
L'une des caractéristiques de la production faurissonniene est d'être composée de multiples réemplois : comme le note Valérie Igounet, Modèle:Citation
Robert Faurisson a par ailleurs annoncé à plusieurs reprises un ouvrage définitif sur la question des chambres à gaz. Celui-ci, s'il a jamais été écrit, n'a jamais paru. Valérie Igounet avance l'hypothèse que la publication des Crématoires d'Auschwitz de Jean-Claude Pressac en 1993 Modèle:Citation.
Plus généralement, comme le formule Nadine Fresco, Modèle:Citation. Les redites qu'on trouve chez Robert Faurisson sont aussi de fréquentes reprises de cette « vulgate », bien qu'il ait aussi contribué lui-même à l'inspirer.
- Mémoire en défense contre ceux qui m'accusent de falsifier l'histoire, La Vieille Taupe, 1980.
- Modèle:Ouvrage
- « Chronique sèche de l'Épuration – Exécutions sommaires dans quelques communes de Charente limousine », Revue d'histoire révisionniste, no 4, février-avril 1991.
- Réponse à Jean-Claude Pressac, édité par l'AAARGH, 1993
- Écrits révisionnistes (1974-2018),
- volume 1 1974-1983 - volume 2 1984-1989 - volume 3 1990-1992 - volume 4 1993-1998 - volume 5 1999-2004 - volume 6 2005-2007 - volume 7 2008-2010 - volume 8 2011-2015 - volume 9 2016-2018
- Écrits révisionnistes (1974-1998), en 4 volumes, Édition privée hors commerce, 1999.
- Écrits révisionnistes (1999-2004), en 5 volumes, Édition privée hors commerce, 2005 (réédition des 4 volumes précédents + un 5e volume sur la période 1999-2004).
- Écrits révisionnistes (2005-2018), 4 volumes, Édition privée hors commerce, 2007, 2010, 2015 et 2018 .
- Het « Dagboek » van Anne Frank : een kritische benadering, en collaboration avec Siegfried Verbeke.
- Le révisionnisme de Pie XII, 2009
Filmographie
Robert Faurisson apparait, sous son propre nom, dans le film L'Antisémite de Dieudonné (2012)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Médiagraphie
Bibliographie
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage, Modèle:Lire en ligne.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Lien web
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- Modèle:Chapitre
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- Modèle:Ouvrage
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- Modèle:Lien web
- Modèle:Article
- Modèle:Lien web, version française de Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Modèle:Article.
Autres ouvrages
Robert Faurisson fait également l'objet de différents ouvrages et articles ayant en commun d'être produits par des militants ou des sympathisants de la cause négationniste.
- François Brigneau, Mais qui est donc le professeur Faurisson ? : Une enquête, un portrait, une analyse, quelques révélations, Publications F.B., coll. « Mes derniers cahiers », Modèle:2e série, no 1, Paris, 1992, 80 Modèle:P. (lire en ligne)
Ancien membre de la Milice française, François Brigneau est un journaliste d'extrême droite (Minute, Présent, National-Hebdo) condamné pour antisémitisme dans les années 1980. Valérie Igounet donne différents exemples de la complaisance dont il fait preuve pour son sujet. Il s'ouvre par exemple de manière significative sur une citation apparemment élogieuse et tronquée de Pierre Citron datant de 1972 où celui-ci qualifie Robert Faurisson de Modèle:Citation, insistant au passage sur le fait que Pierre Citron est Modèle:Citation. Mais il omet tout au long les déclarations ultérieures de ce dernier témoignant de l'antisémitisme de Robert Faurisson<ref group="RB" name="igo375">Modèle:Harvsp, ainsi que Modèle:Harvsp.</ref>. - Collectif (Éric Delcroix, Jean-Gabriel Cohn-Bendit, Claude Karnoouh, Vincent Monteil, Jean-Louis Tristani), Intolérable intolérance, Éditions de la différence, 1981.
Ouvrage de soutien à Robert Faurisson. Éric Delcroix a été son avocat. - Modèle:Ouvrage
Maria Poumier figure au rang des soutiens de Roger Garaudy en 1995-1996. Son ouvrage est qualifié d'Modèle:Citation par Valérie Igounet<ref group="RB" name="igo375" /> : il tente d'en donner l'image d'un « humaniste » persécuté, du rang de Galilée, image volontiers reprise par la suite par Robert Faurisson lui-même<ref group="RB">Voir à ce propos Modèle:Harvsp, ainsi que Stéphanie Courouble-Share qui applique au cas Faurisson l'analyse de Marc Angenot sur la parole pamphlétaire et sa relation avec la paranoïa de la conspiration, dans Stéphanie Courouble-Share, Négationnistes : quand tombent les masques… (1/2), conspiracywatch.info, Modèle:Date-.</ref>.