Karen Horney

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Modèle:Infobox Biographie2 Karen Horney, née le Modèle:Date de naissance à Blankenese, actuel quartier de Hambourg, et morte le Modèle:Date de décès à New York, est une psychiatre et psychanalyste américaine d'origine allemande.

D'abord formée à la psychanalyse à Berlin autour de la personnalité de Karl Abraham, Karen Horney est cofondatrice en 1920 de l'Institut psychanalytique de Berlin. Dans sa « période allemande », elle commence toutefois de critiquer certains concepts fondamentaux du freudisme. Cette critique devient systématique à partir de son émigration en 1932 aux États-Unis.

Son œuvre et sa pensée évoluent depuis ses premiers travaux sur la sexualité féminine, où elle s'oppose radicalement à la notion d'envie du pénis selon la conception classique du complexe d'Œdipe féminin chez Freud et Karl Abraham, jusqu'à son orientation nettement culturaliste, qui lui fait « adapter » la psychanalyse à la société américaine dans le contexte de ce qui a pu être désigné de manière critique sous le terme de « néofreudisme ».

Le « révisionnisme » d'Erich Fromm et de Karen Horney a été fortement critiqué par Theodor W. Adorno.

Biographie

Elle naît dans une famille protestante, son père est un capitaine de la marine marchande d'origine norvégienne et naturalisé allemand, et sa mère est néerlandaise.

Formation en Allemagne

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Sophie-Charlotte-Straße 15, Berlin-Zehlendorf : Plaque commémorative pour Karen Horney, Modèle:Citation, qui vécut à Berlin de 1909 à 1932.

Karen commence ses études de médecine en 1906<ref>Notice biographique de Karen Horney, sur muskingum.edu Modèle:Lire en ligne</ref> à l'université de Fribourg-en-Brisgau, l'une des premières universités allemandes à accepter des étudiantes, à l'université de Göttingen (1908) et obtient son diplôme de médecin en 1913 à l'université Humboldt de Berlin. Elle se marie avec Oscar Horney et ils ont trois enfants, notamment l'actrice allemande Brigitte Horney. Elle commence en 1910 une analyse à Berlin avec Karl Abraham, qu'elle interrompt<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>, Modèle:Refnec. En 1920, elle est membre fondateur de l'Institut psychanalytique de Berlin<ref name=DIP/>.

Psychanalyste américaine

Séparée de son mari en 1926, elle émigre aux États-Unis avec ses trois filles en 1932, répondant à l'invitation de Franz Alexander qui la sollicite pour le poste de directrice associée du Chicago Psychoanalytic Institute qu'il vient de créer, puis en 1934, elle s'installe à New York où elle devient membre de la New York Psychoanalytic Society<ref name=DIP/>. D'après Yvon Brès, Karen Horney, qui est protestante et n'est pas d'origine juive, Modèle:Citation<ref name="Brès">Yvon Brès, « Horney Karen (1885-1952) », Encyclopædia Universalis, consulté le 2 août 2020 Modèle:Lire en ligne</ref>.

En 1936, à l'occasion d'un passage par Berlin pour finaliser son divorce, elle donne une conférence à l'Institut de psychothérapie alors dirigé par Matthias Göring<ref name="RoudiPlonKH"> Modèle:Chapitre</ref>. Ce dernier en est ravi en raison de l'Modèle:Citation de la conférencière<ref name="RoudiPlonKH"/>. À la requête de Göring lui-même, elle lui fait parvenir une copie du texte de sa conférence intitulée « Le besoin névrotique d'amour »<ref name="RoudiPlonKH"/>. À cette date de 1936, selon Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, sa soif de reconnaissance aurait Modèle:Citation<ref name="RoudiPlonKH"/>.

Devenue célèbre et jalousée par ses collègues pour son succès, elle va être interdite de formation et contrainte en 1941 de quitter la New York Psychoanalytic Society (NYPS)<ref name="RoudiPlonKH"/>.

Son nom est ensuite lié à l'école culturelle américaine, à laquelle appartiennent également Erich Fromm, Harry Stack Sullivan, Clara Thompson et Abram Kardiner. Elle fonde avec Muriel Ivimey, Harold Kelman, Elizabeth Kilpatrick et Alexander Reid Martin, l'Association for the Advancement of Psychoanalysis, et participe à la fondation de l'American Institute for Psychoanalysis en 1941<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

En 1941, elle participe aussi à la fondation de la revue The American Journal of Psychoanalysis<ref name=DIP>Modèle:Chapitre.</ref>.

À partir de 1950, elle développe sa théorie de l' « autoérotisation de soi »<ref name="RoudiPlonKH"/>.

Elle meurt d'un cancer en 1952<ref name="RoudiPlonKH"/>.

Aspects de l'œuvre et de la pensée de Karen Horney

Fichier:Freudhorney.jpg
Freud / Horney

Yvon Brès considère que Modèle:Citation<ref name="Brès"/> : tandis que dès ses premiers travaux, Horney semble Modèle:Citation, elle entreprend dans Voies nouvelles de la psychanalyse, ouvrage connu en France, mais que Brès ne tient pas Modèle:Citation, une Modèle:Citation des notions fondamentales du freudisme : libido, complexe d'Œdipe, narcissisme, instinct de mort, transfert, surmoi, masochisme<ref name="Brès"/>.

Karen Horney apporte des contributions dans le domaine de la sexualité féminine et de la technique analytique <ref name=DIP/>. Selon Élisabeth Roudinesco, ses travaux l'amènent à s'orienter vers le culturalisme<ref name="RoudiPlonKH"/>.

Travaux sur la sexualité féminine

Horney est en désaccord avec Freud sur l'envie du pénis, le masochisme féminin ainsi que sur le développement des femmes. Ses premiers travaux à ce sujet furent d'abord passés sous silence, mais pris en considération à leur republication en 1967 sous le titre Feminine Psychology<ref name=DIP/>. Bernard Paris rapporte que depuis, Karen Horney a été de plus en plus reconnue comme Modèle:Citation<ref name=DIP/>.

Avec l'interrogation, dans l'entre-deux-guerres, sur la relation précoce de l'enfant à sa mère ainsi que sur la sexualité féminine, et à la suite des travaux de Melanie Klein, a lieu Modèle:Citation : on passe alors de l'intérêt porté au père, au patriarcat et à l'Œdipe classique à une redéfinition du maternel, du féminin et à une critique du pouvoir masculin<ref name="RoudiPlonKH"/>. Pour Roudinesco et Plon, c'est ce qui amène Karen Horney à quitter le terrain du freudisme en s'orientant vers le culturalisme, et à fonder la psychologie de la femme sur une identité propre, Modèle:Citation : Horney considère en 1926 que la société masculine refoule l'envie de maternité des hommes, puis en 1930, elle développe même la thèse selon laquelle la psychanalyse, Modèle:Citation, ne peut pas résoudre la question féminine<ref name="RoudiPlonKH"/>.

Rapprochement avec l'école culturelle et prise en compte de l'« actuel »

Avec ses ouvrages The Neurotic Personality of Our Time (1937) et New ways in Psychoanalysis (1939), Horney est souvent considérée comme un membre néofreudien de l'« école culturelle » (avec Erich Fromm, Harry Stack Sullivan, Clara Thompson et Abraham Kardiner) : en fait, ses deux livres proposent un modèle pour la structure de la névrose qui tient beaucoup compte de l'environnement, notamment de la famille ; ceux-ci créent une « angoisse fondamentale » vis-à-vis de laquelle l'enfant élabore des stratégies de défense Modèle:Citation<ref name=DIP/>.

La rupture avec Freud est importante dans la mesure où Karen Horney recommande de se focaliser Modèle:Citation<ref name=DIP/>.

Dans son livre Neurosis and Human Growth (1950), elle s'intéresse aux stratégies psychiques mises en œuvre par les gens pour compenser leurs sentiments d'insuffisance et la façon dont ils cultivent une image idéalisée d'eux-mêmes, qu'ils actualisent en recherchant la gloire<ref name=DIP/>.

Elle est également l'auteure de contributions en études littéraires et biographiques et s'intéresse aux questions de genre et de culture, Abraham Maslow voit en elle une des fondatrices de la psychologie humaniste<ref name=DIP/>.

Karen Horney et la psychanalyse aux États-Unis

Modèle:Article connexe Une certaine adaptation de la psychanalyse à la société américaine, qui n'est pas par ailleurs sans témoigner de l'influence de Freud sur la culture, se heurte au reproche qu'adresse par exemple Theodor Adorno à Fromm et Horney de Modèle:Citation aux dépens des Modèle:Citation.

Psychanalyse et contexte social américain

Dans l'intention de s'adresser à un large public, Karen Horney et Erich Fromm introduisent les concepts psychanalytiques dans des ouvrages rendus plus Modèle:Citation<ref name="Kurzweil">Modèle:Chapitre.</ref>.

Horney et Fromm abordent des questions sociales. Sans tomber dans la simplicité, leurs écrits font écho à la Modèle:Citation à trouver des solutions rapides allant dans le sens de l'optimisme des Américains sur la Modèle:Citation<ref name="Kurzweil"/>. D'après Edith Kurzweil, ce ne sont toutefois que Modèle:Citation<ref name="Kurzweil"/>. À partir de là, l'influence de Freud sur la culture, qu'elle soit appréciée ou rejetée, est devenue Modèle:Citation<ref name="Kurzweil"/>.

Adorno : critique du « révisionnisme » de Fromm et d'Horney

La critique par le philosophe de l'École de Francfort commence en 1936, quand Theodor W. Adorno lit un article d'Erich Fromm intitulé « Les conditions sociales de la thérapeutique psychanalytique », adressé au Journal pour la recherche sociale édité par l'Institut de recherche sociale sous la direction de Max Horkheimer<ref name="FKb">Modèle:Article</ref>. Comme il l'écrit à Horkheimer, Adorno va se trouver alors Modèle:Citation, ce qu'il fera dix ans plus tard dans une conférence à la Société psychanalytique de San Francisco (publiée en traduction allemande en 1952) sous le titre La psychanalyse révisée (dans la traduction de Jacques Le Rider)<ref name="FKb"/>.

D'après Franz Kaltenbeck, la critique d'Adorno vaut pour Fromm, Horney et consorts, qui veulent Modèle:Citation. Kaltenbeck indique qu'Horney a Modèle:Citation, ce qui a pu Modèle:Citation. Toujours est-il, selon Kaltenbeck, qu'Adorno s'en prend principalement à Karen Horney plutôt qu'à Erich Fromm, Modèle:Citation, Adorno n'étant peut-être pas au courant des liens de Karen Horney avec Matthias Göring<ref name="FKb"/>.

Même si d'un côté il est un dissident reprochant à Freud de Modèle:Citation, Adorno reste d'un autre côté un freudien orthodoxe, dans la mesure où il a défendu la théorie des pulsions (Triebtheorie) contre les « révisionnistes » comme Erich Fromm et Karen Horney, estime Sergio Paulo Rouanet<ref name="SPRou">Modèle:Chapitre.</ref>. Pour Adorno en effet, Fromm et Horney rejettent la théorie freudienne des pulsions Modèle:Citation<ref name="SPRou"/>.

Publications

  • L'auto-analyse, 1942, Paris, Stock, 1953 (Self-analysis, New York: W. W. Norton and Company Inc., 1942)
  • La Personnalité névrotique de notre temps, Éd. de L'Arche, 1997 Modèle:ISBN (The Neurotic Personality of Our Time, New York: W. W. Norton and Company Inc., 1937)
  • Les voies nouvelles de la psychanalyse (New ways in Psychoanalysis, 1939), traduction par B. Paris, Paris, L'Arche, 1951
  • La Psychologie de la femme, Payot-poche Modèle:N°, 2002 Modèle:ISBN (Feminine Psychology, 1967)
  • Nos conflits intérieurs, 1945, Paris, L'Arche, 1997 Modèle:ISBN (Our inner conflicts. A constructive theory of neurosis, New York: W. W. Norton and Company Inc., 1945)
  • Dernières conférences, Éditions des Femmes, 1992 Modèle:ISBN
  • The Technique of Psychoanalytic Therapy, The American Journal of Psychoanalysis, 28, 3-12, 1968
  • On the Genesis of the Castration Complex in Women, The International Journal of Psychoanalysis, 5, 50-65, 1924
  • The flight from Womanhood, The International Journal of Psychoanalysis, 7, 324-329, 1926
  • Maternal conflicts, The American Journal of Orthopsychiatry, 3, 455-463, 1933
  • The problem of Feminine Masochism, Psychoanalytic Review, 22, 241, 1935
  • Neurosis and human growth. The struggle toward self-realization, New York: W. W. Norton and Company Inc., 1950

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

(Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs)

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Articles connexes

Liens externes

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