Inconscient
L'inconscient (Modèle:En langue<ref group="n"> Modèle:Langue (« l'inconscient »), antonyme chez Freud de das Bewusste (le conscient): adjectif substantivé, étymologiquement le participe passé d'un ancien verbe composé du préfixe be- et de wissen, « savoir » (Dictionnaire Duden, étymologie).</ref>), antonyme de « conscient »<ref group="n"> « Inconscient » : de in- et conscient, composé du préfixe con-, « avec », et de scientia, « le savoir ».</ref>, est une notion psychologique et psychanalytique qui renvoie à des phénomènes échappant à la conscience. Objet d'une longue maturation au travers de la philosophie, de la littérature et de la psychologie, l'inconscient devient, au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un concept majeur de la psychanalyse, non plus seulement au sens de « non conscient », mais au sens désormais des première et deuxième topiques freudiennes. Pour Jacques Lacan, l'inconscient est essentiellement lié au langage.
La notion archétypale d'inconscient collectif est attribuée à Carl Gustav Jung, fondateur, après sa rupture avec Freud, de la psychologie analytique. La notion d'inconscient cognitif s'applique aujourd'hui dans le domaine des neurosciences.
L'inconscient jusqu'à Freud
Selon J. Laplanche et J.-B. Pontalis, l'adjectif « inconscient » peut s'employer d'abord au Modèle:Citation de ce qui n'est pas présent Modèle:Citation<ref name="L&P-ics">Jean Laplanche, Jean-Bertrand Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse (1967), PUF-Quadrige, 2004: entrée « Inconscient (S.m, et adj.). », Modèle:P..</ref>. En ce sens le préconscient et l'inconscient, tels que Freud définit ceux-ci dans le cadre de sa première topique, sont confondus<ref name="L&P-ics"/>.
Occurrence du terme
Élisabeth Roudinesco et Michel Plon relèvent que la première occurrence du terme — au sens de « non conscient » — se trouve dans la langue anglaise, dans les écrits du juriste, Henry Home Kames, en 1751<ref name="Dicopsy">Modèle:Ouvrage.</ref>. Peu après, les termes Unbewusstsein et bewusstlos sont utilisés en allemand par Ernst Platner (1776). Malgré les écrits précurseurs de Maine de Biran, les auteurs français ne s'intéresseront que peu au sujet et le terme passera dans la langue française beaucoup plus tardivement, grâce à l'écrivain suisse, Henri-Frédéric Amiel qui, en 1860, parle dans son Journal de la Modèle:Citation<ref name="Dicopsy"/>.
Conceptualisation du terme
D'après Plon et Roudinesco, la philosophie s'était dès l'Antiquité intéressée à une activité susceptible d'échapper à la conscience, mais c'est au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que Descartes, à travers le cogito, conceptualise l'opposition entre la conscience comme fondement de la raison et ce qui y échappe<ref>Rue Descartes, 1/2001 (Modèle:N°), Modèle:P., Modèle:DOI.</ref> — relégué par lui dans le domaine de la folie<ref> cf. Méditations métaphysiques, Paris, Librairie générale française, 1990, Modèle:P., cité dans Pierre Sauvêtre, « Folie / non-folie », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 6| 2004, mis en ligne le 22 janvier 2009, consulté le 13 avril 2013. Modèle:DOI.</ref>,<ref name="Dicopsy1"/>. Leibniz, avec un texte concernant les « petites perceptions confuses » (ou théorie des petites perceptions<ref>Modèle:Article.</ref>) s'approche également d’un concept d'inconscient qui s'oppose à la conception cartésienne de la conscience. Il constate que nos pensées humaines sont continues à l'insu de nos consciences<ref>L'inconscient de Descartes à Freud: Redécouverte d'un parcours. Par Michel Parahy, L'Harmattan, 2010 Modèle:Lire en ligne.</ref>. Dans le même temps, Pascal et Spinoza remettront en cause l’autonomie de la conscience à travers notamment l’importance des automatismes et des affects<ref name="Dicopsy1"/>.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle apparaît sur ce présupposé la « première psychiatrie dynamique »<ref name="Dicopsy1">Modèle:Ouvrage.</ref> qui pratique une Modèle:Citation<ref name="Dicopsy1"/> comme chez Franz Anton Mesmer, ce qui amène à voir l’inconscient « comme une dissociation de la conscience: subconscience ou automatisme mental »<ref name="Dicopsy1"/>, avancent Plon et Roudinesco, et accessible à l'hypnose.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, avec les philosophes Schelling et Arthur Schopenhauer apparaît, selon Plon et Roudinesco, l'idée d’une psyché présente dans l’âme humaine et qui échappe à la rationalité, Eduard von Hartmann publie en 1868 la Philosophie de l'Inconscient<ref>Histoire de la psychologie de Évelyne Pewzner et Jean-François Braunstein, Armand Colin, 2000.</ref>. Et c'est dans ce siècle que se développe une « psychologie expérimentale », médicale et physiologique, avec Johann Friedrich Herbart, Hermann von Helmholtz, Gustav Fechner, Wilhelm Wundt et Carl Gustav Carus qui fut le premier à noter le rôle éminent des fonctions sexuelles, dans la vie psychique<ref name="Dicopsy1"/>.
Sigmund Freud va transformer la tradition philosophique et psychiatrique précédente, où, à propos de l'inconscient, étaient alors employés des termes Modèle:", remarque Michèle Porte<ref name="Porte-ics"/>. Selon Plon et Roudinesco, au tournant du siècle, Freud développe une nouvelle conception, à partir de la synthèse de l'enseignement de Charcot, Bernheim et Breuer dans un premier temps, puis de son ouvrage L'Interprétation du rêve (1900) dans un second<ref name="Dicopsy2"/>, donnant par là naissance à la psychanalyse où la notion d'inconscient est centrale<ref name="Dicopsy2"> Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref>.
Selon l'historien Alain Besançon, Modèle:Citation<ref name="Besançon">Alain Besançon, L'histoire psychanalytique. Une anthologie, Paris, Mouton, 1974 ; Modèle:Lien web.</ref>.
L'inconscient en psychanalyse
Chez Freud, dans la première topique, l'inconscient est l'un des trois systèmes de l'appareil psychique, (avec le préconscient et le conscient) et constitué de contenus refoulés. Puis, dans la deuxième topique, il n'est plus un système à part mais une qualité du ça et, pour une part, du moi et du surmoi. Pour Laplanche et Pontalis, Modèle:Citation<ref name="L&P-ics"/>.
Au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, différents psychanalystes approfondiront le travail de Freud : Melanie Klein et Karen Horney insistent sur la relation archaïque avec la mère ; Jacques Lacan développe, à partir d'une théorie du signifiant, les liens entre inconscient et langage<ref name="Dicopsy3">Modèle:Ouvrage.</ref>. Tout en critiquant cette conception langagière de l'inconscient de Lacan, Jean Laplanche, dans le cadre de la théorie de la séduction généralisée, passera à sa propre notion de « signifiant énigmatique », puis de « message énigmatique » au sens de messages compromis avec l'inconscient de l'autre parental qui les adresse à l'enfant.
L'inconscient chez Freud
L'adjectif substantivé en allemand das Unbewusste (abrégé : Ubw ; Ics en français) désigne l'inconscient Modèle:Citation ; l'adjectif « inconscient » (unbewusst:ubw ; abréviation « ics » en français) Modèle:Citation<ref name="L&P-ics"/>.
L'inconscient est le concept fondamental de la psychanalyse : Modèle:Citation<ref name="L&P-ics"/>, écrivent Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis dans le Vocabulaire de la psychanalyse. Freud définit en effet la psychanalyse comme Modèle:Citation<ref name="Porte-ics">Michèle Porte, « Inconscient (Ics) (l'-) » (article), dans Dictionnaire international de la psychanalyse (dir. Alain de Mijolla), tome I, Calmann-Lévy (2002), Hachette Littérature, 2005, Modèle:P..</ref>.
Dans une lettre à Lou Andreas-Salomé, il écrira à propos de son texte sur L'inconscient (1915): Modèle:CitationModèle:Sfn. Philippe Valon remarque alors que Freud emploie le terme rare d'origine latine d' Agnoszierung<ref group="n"> Agnoszierung, mot autrichien, est un substantif abstrait formé sur le verbe agnoszieren (du latin agnoscere: anerkennen en allemand) qui signifie « reconnaître » en français et s'emploie notamment au sens d' identifizieren pour « identifier » un mort dans l'expression einen Toten agnoszieren (d'après le dictionnaire Wahrig, Deutsches Wörterbuch, Munich, Bertelsmann, 1986/1987 Modèle:ISBN Modèle:P. pour agnoszieren).</ref> pour « reconnaissance » ; Jean Laplanche, dit-il, en signale Modèle:CitationModèle:Sfn. D'après Valon, si Freud tend à choisir Modèle:Citation, c'est bien parce qu'il entend signifier par là Modèle:CitationModèle:Sfn.
La découverte de l'inconscient comme constitutif du psychisme
En 1893 et 1895, au moment des Études sur l'hystérie, Freud et Breuer évoquent dans leur « Communication préliminaire », la « dissociation de la conscience » ou « dissociation du conscient » qu'ils appellent aussi « double conscience », phénomène qu'ils observent, disent-ils, Modèle:". Ils donnent à ces Modèle:" le nom Modèle:". Même si plus tard, à l'occasion du cas « Dora » (1905), Freud attribue cette formulation d' « état hypnoïde » au seul Breuer, il est loisible, selon Roudinesco et Plon, d'entrevoir dans cette déclaration alors commune de Freud et Breuer en 1895 Modèle:Citation<ref name="Dicopsy2"/>. Toutefois, c'est seulement dans la lettre à Wilhelm Fliess du Modèle:Date- que Freud utilise explicitement pour la première fois le terme d'« appareil psychique » en indiquant déjà Modèle:Citation<ref name="Dicopsy2"/>. Dans la lettre du Modèle:Date-, Freud situe Modèle:Citation, écrit-il.
À la fin des années 1890, Freud est en train de travailler à L'Interprétation du rêve : il fait part le Modèle:Date- à Fliess de Modèle:" de l'ouvrage, qu'il estime lui avoir été Modèle:Citation<ref name="Dicopsy2"/>. C'est au chapitre VII de L'Interprétation du rêve, consacré à l'exposé de la théorie du fonctionnement de l'appareil psychique, que Freud va décrire Modèle:Citation : conscient, préconscient et Inconscient<ref>É. Roudinesco et M. Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, entrée: « Interprétation du rêve (L') », Paris, Fayard, 2011, Modèle:P..</ref>.
L'inconscient au sens topique
Freud élabore un appareil psychique constitué de systèmes doués de fonctions différentes et disposés dans un certain ordre les uns par rapport aux autres. On peut les considérer comme des lieux (topos : « lieu » en grec), d'où la notion de topique. D'après Michèle Porte, le nom « Inconscient » désigne Modèle:"<ref name="Porte-ics"/>.
- Dans la première topique de l’appareil psychique, Freud nomme « inconscient » une instance composée d’éléments refoulés à qui a été refusé l’accès à l’instance préconscient-conscient et qui est constituée de représentations des pulsions régies par les mécanismes du processus primaireModèle:Sfn. Dans l'article de Freud sur L'inconscient (Das Unbewusste, 1915), les contenus refoulés de l'inconscient sont appelés Modèle:Citation, parmi lesquels compte Modèle:Citation<ref name="L&P-ics"/>. Les représentations inconscientes Modèle:Citation<ref name="L&P-ics"/>. Si, assez souvent, l'inconscient est classiquement assimilé à Modèle:Citation, Laplanche et Pontalis expriment la réserve suivante: dans la théorie freudienne, Modèle:Citation<ref name="L&P-ics"/>. Pour les deux auteurs, l'inconscient freudien est Modèle:Citation<ref name="L&P-ics"/>.
- Dans la seconde topique, avec le remaniement de la théorie de l'appareil psychique à partir de 1920 chez Freud<ref name="L&P-ics"/>, l'inconscient va désigner principalement l'instance du « Ça », tout en recouvrant partiellement celles du « Moi » et du « Surmoi »Modèle:Sfn. Selon Laplanche et Pontalis, le terme « inconscient » est alors employé Modèle:Citation, qualificative du ça et en partie du moi et du surmoi, sans être Modèle:Citation<ref name="L&P-ics"/>. Toujours d'après les mêmes auteurs, le ça Modèle:Citation<ref name="L&P-ça">Jean Laplanche, Jean-Bertrand Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse (1967), PUF-Quadrige, 2004: entrée « Ça (subst.) », Modèle:P..</ref>. Les contenus du ça, « contenus » étant à entendre comme Modèle:", sont inconscients, Modèle:Citation<ref name="L&P-ça"/>.
Après Freud
Courants freudistes
Melanie Klein et Karen Horney conservent bien Modèle:", mais déplacent Modèle:"<ref name="Dicopsy3"/>.
D'après Roudinesco et Plon, certains courants du freudisme comme l'annafreudisme et l'Ego psychology vont faire du moi de la deuxième topique freudienne Modèle:Citation, contrairement à l'importance reconnue par Freud de Modèle:" (dans Le Moi et le Ça)<ref name="Dicopsy3"/>.
Lacan
L’inconscient est le discours de l’Autre
Modèle:Article connexe Pour Jacques Lacan, il a été fréquemment oublié, après Freud, que Modèle:CitationModèle:Sfn à travers les discours qui l’ont constitué (ceux des parents principalement) et dans lesquels il se situeModèle:Sfn. Ainsi dans la mesure où toute parole est destinée à quelqu'un, où elle possède une adresse, le sujet s'identifie dans le discours à ce qu'il pense être son identité, son moi, qui n'est en réalité qu'un autreModèle:Sfn. Mais le sujet questionne véritablement son existence à partir de l'« Autre », un Modèle:CitationModèle:Sfn, cette question est de l’ordre de la loi symbolique qui fonde l’alliance et la parenté (ce que Freud nomme le complexe d’Œdipe), ordre symbolique identique à l'ordre du langage car Modèle:Citation bloc
L'inconscient est structuré comme un langage
Modèle:Article connexe Le discours de l'Autre constitue une chaîne signifiante dans une altérité vis-à-vis du sujet aussi radicale que Modèle:Citation selon la formule de Lacan dans les ÉcritsModèle:Sfn mais cette chaîne prend les formes de la répétition freudienne en interférant dans les coupures du discours et fait symptômeModèle:Sfn. S'appuyant sur la linguistique de Ferdinand de Saussure et de Roman Jakobson, Lacan montre que les lois qui structurent l’inconscient se retrouvent dans la chaîne du discours : l’inconscient est structuré comme un langage, ce qui ne signifie pas qu'il l’est comme une langueModèle:Sfn. La linguistique structurale a mis au jour la distinction entre signifiant et signifié mais, pour Lacan, c'est le signifiant qui prime sur le signifié, et les deux ordres sont séparés par une barre qui marque la résistance à la signification. Il est donc nécessaire d’abandonner l’illusion que le signifiant représente le signifié, par exemple les signifiants « homme » et « femme » ne rendent pas compte des concepts d’homme et de femme mais renvoient à la différence des places assignés l’un à l'autre par la loi symbolique, phallique ; en ce sens Modèle:Citation et à l'imaginaireModèle:Sfn. Lacan établit ainsi la correspondance entre des figures de style et les formes de manifestations de l’inconscient identifiées par Freud tels le déplacement et la condensation : le symptôme prend la forme d'une métaphore et la métonymie celle du désirModèle:Sfn.
Le sujet de l’inconscient
Les productions de l’inconscient montrent que, dans l’inconscient, « ça pense », mais sous la forme d’une Modèle:Citation où le sujet de l’énonciation, distinct du sujet de l’énoncé (du « je » grammatical), apparaît fugitivement au moment du Modèle:Citation, toujours fuyantModèle:Sfn. Pour autant, le sujet de l’inconscient est toujours Modèle:Citation de par la structure du signifiant : le sujet est représenté par un signifiant pour un autre signifiant, ce qui implique que le sujet s'évanouit, réduit à n'être qu'un signifiant dans le mouvement même où il est amené à parlerModèle:Sfn. Ce n’est que dans le retour du refoulé qu'il peut donner quelque chose à entendre. C’est pourquoi le rêve est un rébus, Modèle:Citation, témoignant de pensées non arbitraires mais dont on ne peut tirer de conclusion définitive Modèle:CitationModèle:Sfn.
La lettre
Ce n'est pas le phonème qui constitue l’unité d’organisation de l'inconscient mais la lettre, de nature localisable et différentielle, à la fois pur symbole et élément matériel, pris par le sujet comme objet perdu voire objet lui-même. En ce sens, les mots sont traités comme des choses, et à l'image de la poésie, Modèle:CitationModèle:Sfn, ainsi les éléments (en eux-mêmes dépourvus de signification) de la chaîne signifiante à l’œuvre dans l’inconscient tirent leur valeur de leur émergence dans le discours en tant que signe d’un désir interditModèle:Sfn.
Topologie
L'inconscient ne devrait pas être représenté comme un dedans opposé à un dehors mais selon une structure topologique de bord : Modèle:CitationModèle:Sfn. Cette topologie peut être rapportée à diverses formes, dont la bande de Möbius : les manifestations de l’inconscient ne franchissent pas un bord mais sont dans une continuité comme l’envers et l’endroit d’une telle bandeModèle:Sfn.
Laplanche
La notion lacanienne de l'inconscient Modèle:Citation a été critiquée par Jean Laplanche dans le rapport coécrit avec Serge Leclaire, « L'inconscient, une étude psychanalytique », soumis à discussion du colloque de Bonneval sur « L'Inconscient » (automne 1960)<ref>J. Laplanche et S. Leclaire, « L'inconscient, une étude psychanalytique », dans : Jean Laplanche, Problématiques IV L'inconscient et le ça, Modèle:P..</ref>. Selon Roudinesco et Plon, tandis que Leclaire y démontre à partir d'un cas clinique, Modèle:Citation<ref name="Dicopsy4">Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref>.
Patrick Merot observe quant à lui que tout en poursuivant une lecture critique de Freud et en reformulant la théorie de la séduction par son élargissement que signifie la théorie de la séduction généralisée, Jean Laplanche n'a pas cessé non plus de poursuivre Modèle:"Modèle:Sfn. Pour Laplanche en effet, Modèle:Citation correspond à Modèle:Citation que reproduit Modèle:CitationModèle:Sfn.
Dans la ligne de la lettre 52 de Freud à Wilhelm Fliess, la théorie de la séduction généralisée, avec le « primat de l'autre » que représente l'inconscient adulte, a pour corollaire chez Laplanche une théorie de la « traduction » conséquente, et ainsi que l'écrit en 1997 Dominique Scarfone au sujet du Modèle:", un tel processus traductif fait que Modèle:CitationModèle:Sfn.
L'inconscient en psychologie analytique
Modèle:Article détaillé Proche dans un premier temps de la psychanalyse freudienne, Carl Gustav Jung a par la suite créé sa propre école de psychologie analytique: le point de vue de Sigmund Freud se rapportant à l'idée d'un inconscient individuel s'opposait à l'idée d' « inconscient collectif » de Jung<ref>C.G. Jung, L'homme et ses symboles, Robert Laffont, 1964, Modèle:P. : Modèle:Citation.</ref>,<ref>C. G. Jung, Sur l’Interprétation des rêves, Albin Michel, 1998, Modèle:P. : Modèle:Citation bloc</ref>.
Dans le cadre de la psychologie analytique, l'inconscient a sa définition propre. Pour Carl Gustav Jung en effet, l'inconscient se composerait d'un « inconscient personnel », d'un « inconscient collectif » et d'un « inconscient spirituel » qui nous préviendrait de dangers et trouverait la solution de certains conflits. Jung donne des exemples de rêves qui auraient une fonction d’avertissement<ref>Carl Gustav Jung, L’Homme à la découverte de son âme, 1987, Albin Michel, Paris, Modèle:P..</ref>. Modèle:Citation bloc
Inconscient cognitif
L'Inconscient dans l'art
Le sujet de l'inconscient touche aux origines et aux explorations de la psychanalyse - Freud à Vienne, Ferenczi à Budapest, Jung à Zurich. Il concerne le spiritisme, la théosophie d'Hélène Blavatsky, l'anthroposophie de Rudolf Steiner. Et les avant-gardes : expressionnisme, abstraction, Dada, surréalisme. Autant Ernst que Kupka, Arp que Klee, Ubac que Man Ray<ref>"La puissance de l'inconscient dans l'art, des sociétés spirites au surréalisme", Philippe Dagen, Le Monde, le 09 avril 2009, https://www.lemonde.fr/culture/article/2009/04/09/la-puissance-de-l-inconscient-dans-l-art-des-societes-spirites-au-surrealisme_1178720_3246.html </ref>.
Freud a révolutionné nos représentations des pulsions sexuelles et des désirs inconscients, rencontré Breton puis Dalí le « fanatique », analysé des œuvres de Léonard de Vinci et Michel-Ange, collectionné des milliers d’antiques. Salvador Dalí considérait ce "maître spirituel" en toute simplicité comme son propre père<ref> "Freud & l’art : une relation surréaliste", Natacha Nataf, Beaux Arts magazine, 22 octobre 2018. https://www.beauxarts.com/grand-format/freud-lart-une-relation-surrealiste/</ref>.
Kandinsky, peintre russe, est souvent considéré comme l’auteur de la première œuvre d'art abstrait de l'époque moderne. Son premier grand ouvrage théorique sur l’art, intitulé Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, paraît fin 1911. Il expose dans ce court traité sa vision personnelle de l’art, dont la véritable mission est d’ordre spirituel, ainsi que sa théorie de l’effet psychologique des couleurs sur l’âme humaine et leur sonorité intérieure inconsciente.
Dans l'art contemporain, la théorie de l'inconscient dans l'art abstrait a été développée par l'artiste Ekaterina Aristova<ref>Ekaterina Aristova : “Je travaille l’idée, le concept et l’âme”, texte par Ekaterina Melnikova, Artistik Rezo, https://www.artistikrezo.com/art/ekaterina-aristova-je-travaille-lidee-le-concept-et-lame.html </ref>, qui a publié à Paris le Manifeste de l'art inconscient<ref>"Ekaterina Aristova, peintre de l’âme", Maïlys Celeux-Lanval, Beaux Arts Magazine n°444, 28 juin 2021, https://www.beauxarts.com/expos/ekaterina-aristova-peintre-de-lame/</ref>.
Le premier Manifeste du surréalisme a été publié par André Breton en 1924. Breton définit le surréalisme : « Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale »<ref>André Breton, Œuvres complètes, t. I, Éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, p. 328.</ref> L'approche de André Breton a été basé sur la théorie de psychanalyse de Freud.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Textes de référence
- Sigmund Freud,
- Projet d'une psychologie scientifique in Lettres à Wilhelm Fliess 1887-1904 éd. Presses Universitaires de France, 2006 Modèle:ISBN
- L'Interprétation des rêves, tr. en français Modèle:1re éd. I. Meyerson (1926), Paris, PUF ; nouvelle éd. révisée (1967) : 1987 Modèle:ISBN, 2001 Modèle:ISBN ; L'Interprétation du rêve, traduit par Janine Altounian, Pierre Cotet, René Laîné, Alain Rauzy et François Robert, OCF.P, Tome IV, P.U.F., 2003 Modèle:ISBN ; dans PUF, Modèle:Coll, 2010 Modèle:ISBN
- Psychopathologie de la vie quotidienne, éd. Payot-poche, 2004 Modèle:ISBN
- « L'Inconscient » in Métapsychologie (1915), éd. Gallimard-Folio, 1986 Modèle:ISBN ; in Métapsychologie, dans Œuvres Complètes de Freud / Psychanalyse — OCF.P XIII 1914-1915, trad. Janine Altounian, André Bourguignon, Pierre Cotet, Jean Laplanche et Alain Rauzy, Paris, PUF, Modèle:2e éd., 1994 Modèle:Isbn ; Métapsychologie, édition PUF-Quadrige, Préface de François Robert, 2010 Modèle:ISBN
- Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient, éd. Gallimard-Folio, 1992 Modèle:ISBN
- Le Moi et le Ça (1923), traduction de C. Baliteau, A. Bloch, J.-M. Rondeau, OCF.P, tome XVI, Paris, PUF, 1991, Modèle:P. Modèle:ISBN
- Carl Gustav Jung,
- L’Homme à la découverte de son âme, 1987, Albin Michel, Paris
- L'homme et ses symboles, Robert Laffont, 1964
- Sur l’Interprétation des rêves, Albin Michel, 1998
- Jacques Lacan,
- Le Séminaire, livre X L'angoisse (1962-1963), texte établi par Jacques-Alain Miller, Seuil, 2004
- Jean Laplanche,
- Problématiques IV. L'Inconscient et le ça (1981), PUF-Quadrige, 1998 Modèle:ISBN
- Nouveaux fondements pour la psychanalyse, Paris, PUF, 1987 Modèle:ISBN ; Modèle:2e éd. avec un index général des Modèle:", 1990 Modèle:ISBN. Rééd poche, Paris, PUF, Modèle:Coll, 2008
- « Court traité de l'inconscient » (Nouvelle revue de psychanalyse, 1993), dans Entre séduction et inspiration : l'homme, Paris, PUF, Modèle:Coll, 1999 Modèle:ISBN Modèle:P.
- « Trois acceptions du mot "inconscient" dans le cadre de la théorie de la séduction généralisée » (2003), dans Sexual. La sexualité élargie au sens freudien 2000-2006, Paris, PUF, Modèle:Coll, 2007 Modèle:ISBN Modèle:P.
- Jean Laplanche et Serge Leclaire
- « L'inconscient, une étude psychanalytique » (Bonneval, 1960), dans : Jean Laplanche, Problématiques IV L'inconscient et le ça (1981), Modèle:P.
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- Sophie de Mijolla-Mellor,
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- Modèle:Chapitre.
- Michèle Porte, « Inconscient (Ics) (l'-) » (article), dans Dictionnaire international de la psychanalyse (dir. Alain de Mijolla), tome I, Calmann-Lévy (2002), Hachette Littérature, 2005, Modèle:P. Modèle:Plume
- Salomon Resnik, Biographie de l'Inconscient, Dunod, 2006 Modèle:ISBN
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- Dominique Scarfone, Jean Laplanche, Psychanalystes d’aujourd’hui, PUF, 1997 Modèle:ISBN Modèle:Plume
- Saverio Tomasella, L'Inconscient - Qui suis-je sur l'autre scène ?, Eyrolles, 2011 Modèle:ISBN
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- Philippe Valon, Discussion: Claude Barazer, « L'inconscient existe-t-il ? », dans La conviction. Jean Laplanche ou Le primat de l'autre, Annuel 2015 de l'A.P.F., Paris, PUF, Modèle:P. Modèle:Isbn Modèle:Plume
Études générales et critiques
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