Psychologie analytique
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La psychologie analytique (Modèle:Langue en allemand), ou « psychanalyse jungienne <ref>https://cgjungfrance.com/2006/04/la-psychanalyse-jungienne/</ref> », est une théorie psychologique élaborée par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung à partir de 1913. Créée au départ pour se différencier de la psychanalyse de Sigmund Freud<ref name="Psy.analytique: p.71" group="J">Entrée « Psychologie analytique », Modèle:P.71.</ref>, elle se propose de faire l'investigation de l'inconscient et de l'« âme », c'est-à-dire de la psyché individuelle.
L'histoire de la psychologie analytique est intimement liée à la biographie de Jung. Représentée dans ses débuts par l'« école de Zurich », avec Eugen Bleuler, Franz Riklin, Alphonse Maeder et Jung, la psychologie analytique est d'abord une théorie des complexes psychiques, jusqu'à ce que ce dernier, dès sa rupture avec Freud, en fasse une méthode d'investigation générale des archétypes et de l'inconscient, ainsi qu'une psychothérapie spécifique.
La psychologie analytique, ou « psychologie complexe » (Modèle:Langue en allemand), est à l'origine de nombreux développements, en psychologie comme dans d'autres disciplines. Les continuateurs de Jung sont en effet nombreux, et organisés en sociétés nationales dans le monde. Les applications et développements des postulats posés par Jung ont donné naissance à une littérature dense et multidisciplinaire.
La faisant reposer sur une conception objective de la psyché, Jung a établi sa théorie en développant des concepts clés du domaine de la psychologie et de la psychanalyse, tels celui d'« inconscient collectif », d'« archétype » ou de « synchronicité ». Elle se distingue par sa prise en compte des mythes et traditions, révélateurs de la psyché, de toutes les époques et de tous les continents, par le rêve comme élément central de communication avec l'inconscient et par l'existence d'instances psychiques autonomes comme l'animus pour la femme ou l'anima pour l'homme, la persona ou l'ombre, communs aux deux sexes.
Considérant que le psychisme d'un individu est constitué aussi bien d'éléments de la vie personnelle du sujet que de représentations faisant appel aux mythes et symboles universels, la psychothérapie liée à la psychologie analytique se structure autour du patient et vise au développement du « Soi », par la découverte de cette totalité psychique à travers la notion d'individuation.
Le psychiatre suisse et ses continuateurs, dépassent en outre le cadre épistémologique de la psychanalyse freudienne pour explorer des disciplines comme la science physique ou les types de personnalités, qu'ils incluent dans une théorie psychique dite « analytique ». Cette intégration d'autres disciplines a provoqué des divergences théoriques nombreuses et les critiques de tous bords ont mis en cause la psychologie analytique, accusée d'être une Modèle:Citation, voire une mystique.
Histoire de la psychologie analytique
Modèle:Article détaillé L'histoire de la psychologie analytique est intimement liée, à ses débuts, à la biographie du psychiatre suisse qui en a jeté les bases : Carl Gustav Jung (1875-1961). Celui-ci est en effet le premier à en développer les postulats, d'abord seul (à la suite de sa rupture avec Freud), puis, peu à peu, il est rejoint par des personnalités du monde médical, psychanalytique ou psychiatrique principalement qui élaborent ainsi une littérature abondante et diversifiée.
Les débuts : l'« école de Zurich » et la période psychanalytique
Jung commence sa carrière comme psychiatre à la clinique psychiatrique universitaire de Zurich surnommée le « Burghölzli<ref group="I">Modèle:P.91.</ref> », en 1900. C'est dans cet hôpital universitaire, sous la direction d'Eugen Bleuler qu'il va, petit à petit, constituer sa nouvelle approche. Tout d'abord il amasse une somme importante de rêves et de délires de patients. Il met au point une méthode tenant de la psychanalyse, fondée sur l'échange verbal (Modèle:Langue) et sur l'étude des manifestations inconscientes ainsi que sur le transfert. Refusant l'hypnose, comme Freud, Jung développe une approche amplificatoire des symboles oniriques, ce qui le distingue du fondateur de la psychanalyse. Enfin, il décrit un appareil psychique différent de la topique freudienne, notamment par l'hypothèse d'un inconscient collectif, qu'il conceptualise à la suite de l'étude des délires de son patient Emil Schwyzer<ref group="I">Chapitre « L'homme au soleil phallique ».</ref>. Au début, Jung définit cette méthode comme Modèle:Citation, empruntant à son mentor Eugen Bleuler le nom de « psychologie des profondeurs » ou (Modèle:Langue en allemand)<ref name="I.p359" group="I">Modèle:P.359.</ref>. Son versant expérimental, datant de ses travaux avec Franz Riklin<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, tente d'approcher les complexes grâce à la méthode dite des « associations de mots<ref group="I">Modèle:P.135.</ref> ». Il travaille aussi avec le psychanalyste Ludwig Binswanger<ref group="I">Modèle:P.173-177.</ref>. Dès ces années, Jung considère que l'inconscient est formé en partie d'éléments psychiques autonomes, souvent personnifiés, et qui influencent le conscient. Il se démarque dès lors de la doctrine des pulsions de Freud. Jung parle à ce moment de « psychologie des complexes ».
C'est sa position de pionnier de la psychanalyse, et Modèle:Citation de Freud<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, qui valent à Jung d'être considéré comme le père de la psychologie analytique. C'est en effet à la suite d'une longue collaboration avec la psychanalyse de Freud, de 1909 à 1913<ref group="F">Modèle:P.714.</ref>, qu'il peut développer ses concepts et approcher la structure de l'inconscient. Ainsi, en 1910 l'Association Internationale de Psychologie Analytique (« API ») est créée et Jung en est son premier président, et ce jusqu'en 1914<ref group="I">Modèle:P.297.</ref>. Dès les débuts de la psychanalyse, l'école de Zurich de Bleuler et Jung forme Modèle:Citation<ref name="N. p96" group="N">Modèle:P.96.</ref> reconnaît Freud. Publiant des Modèle:Langue (« Annales ») et accompagnant Freud lors de ses allocutions, le jeune Jung se démarque néanmoins rapidement de l'orthodoxie psychanalytique.
En 1906, Jung publie sa Psychologie de la démence précoce dans laquelle il utilise la psychanalyse mais où pointe déjà sa vision divergente du concept de libido<ref group="I">Modèle:P.161-162.</ref>. Cependant Freud signale cet ouvrage comme étant l'un des points d'aboutissement, avec celui de Bleuler sur la schizophrénie, de l'école de Zurich<ref group="N">Modèle:P.98.</ref>. Aux États-Unis, grâce à ses recherches sur les associations surtout<ref group="G">Modèle:P.14 : Modèle:Citation</ref>, et à la suite de son allocution à l'université Clark à Worcester, en 1908, Jung est davantage connu que Freud. L'année 1907 marque l'apogée des contributions de l'école suisse à la psychanalyse de Vienne<ref group="N">Modèle:P.100.</ref>.
C'est un ouvrage de Jung qui va provoquer sa rupture avec la psychanalyse et précipiter la création de la psychologie analytique. Jung rencontre en 1912 « Miss Miller », portée à sa connaissance par les travaux de Théodore Flournoy, et dont le cas névrotique étaye davantage sa théorie de l'inconscient collectif<ref group="I">Modèle:P.324-327.</ref>. L'étude de ses visions lui procure les matériaux nécessaires pour fonder son raisonnement, qu'il développe dans l'ouvrage Métamorphoses de l'âme et ses symboles. Freud parle alors d'Modèle:Citation<ref group="G">Modèle:P.15-16. C'est dans la seconde partie de l'ouvrage que la divergence s'accuse ; Freud indique ainsi à Ernest Jones que c'est à la page 174 de l'édition d'origine (page 241 de l'édition française de 1953) que, selon lui, Jung s'est Modèle:Citation. Il s'agit de la conception élargie de la libido de Jung.</ref>,<ref group="I">Modèle:P.328.</ref>. Jung est officiellement banni du cercle psychanalytique viennois dès le mois d'Modèle:Date-. Dès lors, le mouvement psychanalytique se divise en deux obédiences : les partisans de Freud d'un côté, avec Karl Abraham (qui écrit une critique de Jung<ref>Modèle:Harvsp.</ref>) et Ernest Jones en défenseurs de l'orthodoxie freudienne, et ceux de Jung de l'autre, dont Modèle:Lien, Franz Riklin, Modèle:Lien, Alphonse Maeder<ref group="I">Modèle:P.353.</ref>.
Rupture avec Freud et fondation de la psychologie analytique
Ce n'est qu'après avoir rompu avec Freud, en 1914<ref>Modèle:Citation, in Modèle:Harvsp.</ref>, que Jung donne à sa démarche le nom de « psychologie analytique »<ref group="I">Modèle:Citation, Modèle:P.386-387.</ref> parce qu'elle se propose d'analyser et d'identifier les phénomènes de la psyché. Les ouvrages de vulgarisation la feront connaître sous le nom d' « analyse jungienne », terme qui sera repris par ses successeurs pour la différencier de la psychanalyse. Quant à Freud, il l’a toujours ignorée<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le docteur Ernst Bernhard, jungien italien, la nomme par ailleurs la « psychologie individuative » mais Jung préfère parler soit de psychologie analytique, soit, dans ses premiers travaux, de « psychologie complexe »<ref group="F">Modèle:P.723.</ref>,<ref group="G">Modèle:P.17. « Psychologie complexe » s'entend comme psychologie fondée sur une méthode et des concepts liés les uns aux autres au sein d'un système structuré et non au sens de complexes psychiques.</ref>. Frieda Fordham explique néanmoins que l'expression « psychologie complexe » est plus appropriée que celle de « psychologie analytique » qui prête à confusion avec l'approche du psychologue George Frederick Stout qui est le premier à l'employer en 1886<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Jung définit précisément la psychologie analytique dès Modèle:Date- au {{#if: 17
| Modèle:Abréviation discrète | XVII
}}e Congrès International de Médecine organisé à Londres, lors d'une conférence intitulée « Modèle:Langue<ref group="I" name="I.p359"/> ». Il y présente cette Modèle:Citation comme étant née de la Modèle:Citation, la distinguant de la psychanalyse de Sigmund Freud et de la psychologie des profondeurs d'Eugen Bleuler<ref group="J" name="Psy.analytique: p.71"/>. Jung y suggère également de libérer la théorie psychanalytique de son Modèle:Citation en se focalisant sur un nouveau point de vue, énergétique, se fondant sur la pensée d'Henri Bergson<ref group="I">Modèle:P.359 et 373 notamment.</ref> et sur le pragmatisme de William James pour son approche épistémologique. Mais ce n'est qu'en 1914, après sa démission de l'Association Internationale de Psychanalyse que Jung organise autour de lui un groupe de médecins qui rejettent comme lui l'école de Vienne<ref name="I. p372" group="I">Modèle:P.372.</ref>. Ces derniers constituent donc l'école de psychanalyse de Zurich<ref group="I">Modèle:P.379.</ref>. Jung en partage la direction avec Alphonse Maeder<ref group="I">Maeder est l'assistant de Jung depuis 1906 (Modèle:P.319) et l'épaule dans la direction de l'école de psychanalyse de Zurich (Modèle:P.353).</ref> qui apporte à la conception des rêves comme compensation psychique une fonction prospective, orientée par la nécessité d'accomplir le développement du sujet<ref group="G">Modèle:P.422-423. Baudouin précise qu'Alphonse Maeder est un chercheur indépendant qui, s'il s'est séparé de Freud, ne peut être réduit à être le simple disciple de Jung.</ref>. Franz Riklin est quant à lui également affilié à Jung. En 1916 ce dernier publie simultanément une série d'articles à New York et Londres, écrits durant les quatorze dernières précédentes et intitulée Modèle:Langue. La préface de cet ouvrage constitue un véritable manifeste de ce courant, dans lequel Jung précise ses postulats de travail. Selon Charles Baudouin, Modèle:Citation<ref group="G">Modèle:P.18.</ref>, notamment les types psychologiques et les archétypes.
Jung conserve ainsi son obédience à la théorie psychanalytique, disant, dès les débuts de son schisme, qu'il emprunte à la fois à Freud et à Alfred Adler (et sa théorie de la volonté de puissance), pour en faire une synthèse. Sa terminologie change néanmoins suivant le point de vue adopté dans ses investigations. Sa démarche n'est plus exclusivement sexuelle et la valeur du symbole se détourne de l'orientation freudienne, enfin, la méthode synthétique et prospective est privilégiée<ref name="J. Psy.a : p72" group="J">Entrée « Psychologie analytique », Modèle:P.72.</ref>. Néanmoins la création de la psychologie analytique n'est pas quelque chose de consciemment recherché, Jung évoluant dès 1914 et jusqu'en 1918 dans une phase de régression et de Modèle:Citation<ref group="I">Modèle:P.577.</ref> qui lui permet de se confronter à l'inconscient. Sa façon de diriger la cure analytique s'en ressent ; il cherche alors chez ses patients les éléments de leurs Modèle:Citation et donne là les premiers signes d'une future théorie cohérente et distincte de celle de Freud et qu'il appelle à cette époque alternativement « psychologie analytique » ou « psychologie prospective ».
Jung constitue donc autour de lui et de sa femme Emma un cercle de partisans<ref group="I" name="I. p372"/> formé d'Eugène Bleuler, de Franz Riklin (auteur d'une volumineuse étude sur la symbolique dans les contes intitulée Modèle:Langue en 1908), d'Alphonse Maeder (qui permet également la diffusion de la psychanalyse en France<ref group="N">Modèle:P.103.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>), d'Modèle:Lien, de Toni Wolff, d'Hans Trüb et d'Herbert Oczeret. Jung réunit également chez lui des sommités du monde intellectuel comme le chimiste Modèle:Lien, ainsi que le mystique juif Modèle:Lien. Contrairement à la psychanalyse de Freud, la psychologie jungienne s’est raccordée à d'autres disciplines.
Jung et ses partisans fondent donc le « Club psychologique de Zurich<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref group="I">Deirdre Bair précise que ces psychiatres qui rompirent avec Freud faisaient remonter l'origine de leur groupe à la fin de l'année 1911, lorsque Bleuler avait réuni au Burghölzli un groupe informel, Modèle:P.388.</ref> » qui réunit nombre de personnes différentes et qui devient l'Association de Psychologie Analytique le Modèle:Date- et dont Jung est le premier président<ref group="G">Modèle:P.37.</ref>. Cette association a pour but avoué de promouvoir les théories de Jung et rassemble la plupart des analystes zurichois qui ont rompu avec Freud<ref group="I">Liste détaillée des membres de l'Association de Psychologie Analytique Modèle:P.391-395</ref>. Elle suit néanmoins les principes de l'école suisse de psychanalyse, mais on s'y intéresse davantage aux moyens d'aider les gens Modèle:Citation<ref group="I">Modèle:P.390.</ref>.
À ce moment-là de sa vie, Jung est considéré comme le seul théoricien analytique capable de rivaliser avec l'homme de Vienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="I">Selon Deirdre Bair c'est la publication des Types psychologiques en 1921 qui propulse Jung au rang de plus sérieux concurrent de Freud, Modèle:P.436.</ref>, d'autant plus que la psychologie analytique s'implante aux États-Unis, avec les analystes Kristine Mann et Eleanor Bertine et en Angleterre, avec Mary Esther Harding, qui fonde en 1922 le Club Psychanalytique de Londres. Par ailleurs, le docteur Helton Godwin Baynes traduit les œuvres de Jung en langue anglaise. Au Club de Zurich, certaines dissensions aboutissent néanmoins à des départs, avec le cercle des fidèles de Jung d'une part et le cercle de Riklin d'autre part<ref group="I">Modèle:P.417.</ref>. Oskar Pfister notamment dénonce le culte de la personnalité autour de Jung.
L'institut C. G. Jung et le « groupe de Munich »
Modèle:Article détaillé En 1925, à Zurich, a lieu la première conférence de l'Association de Psychologie Analytique intitulée « La psychologie analytique », au cours de laquelle Jung donne une histoire de sa pensée, revenant aussi sur ce qu'il nomme Modèle:Citation. Dès lors, Jung s'entoure d'hommes et de femmes qui le suivront jusqu'à la fin de sa vie. Aniéla Jaffé est d'abord secrétaire de l'Institut à partir de 1947 avant de devenir sa secrétaire personnelle à partir de 1955 et ce jusque dans ses dernières années. Barbara Hannah est sa continuatrice aux États-Unis alors que James Kirsch, Carl Alfred Meier, seul analyste qualifié par Jung de Modèle:Citation, et Jolande Jacobi (qui passe son doctorat de psychologie dans le seul espoir de l'aider dans son travail) le représentent en Europe. Jung fait aussi la connaissance en 1933 de celle qui sera sa continuatrice principale, Marie Louise von Franz.
Cependant, la psychologie analytique va connaître dès 1933, lorsque Jung remplace Ernst Kretschmer à la présidence de Société Internationale de Psychothérapie, alors récupérée par les nazis, sa période la plus trouble. Son critique principal, Richard Noll argue que Jung est alors, de sa volonté même, « Modèle:Langue » de la psychothérapie en Allemagne, souhaitant contrôler la société freudienne de psychanalyse. Jung quitte la présidence en 1940 non sans avoir empêché que des concepts de la psychologie analytique, comme celui d'inconscient collectif, n'aient été récupérés à des fins de propagande idéologique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1935, devant le succès des ralliements, le Club psychologique devient une association professionnelle, la Modèle:Langue, groupant médecins et psychologues autour de Jung<ref name="G:p34" group="G">Modèle:P.34.</ref>. Depuis 1933, existe également le cercle d'Eranos (ou « Journées d'Eranos ») à l'initiative d'une admiratrice de Jung, Olga Froebe-Kapteyn. Il s'agit d'un rendez-vous de spécialistes de disciplines diverses, à Ascona, en Suisse italienne, autour de l'étude du symbolisme et qui s'impose rapidement comme un lieu d'humanisme<ref group="A">Modèle:P.6.</ref>. Eranos concerne au début nombre d'analystes jungiens, mais également des personnalités scientifiques comme Mircea Eliade ou Paul Radin<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Olga Fröbe-Kapteyn fonde également l'« ARAS », pour Modèle:Langue, une entreprise de catalogage des symboles, images de rêves et autres manifestations des archétypes à travers les âges et les cultures, initiée en 1933.
En 1948, Jung rédige les statuts de fondation d'un institut destiné à faire se rencontrer des éminents spécialistes de diverses disciplines, dans une orientation commune, celle de la psychologie analytique<ref group="A">Modèle:P.17.</ref>. Il y enseigne jusqu'à sa mort et guide toute une génération d'étudiants qui poursuivent ses recherches. Carl Alfred Meier en est le premier président et, depuis le Modèle:Date-, date du Modèle:80e de Jung, l'AIPA, qui siège à Zurich, rassemble toutes les sociétés jungiennes du monde<ref group="J" name="J. Psy.a : p72"/>. Un Modèle:Langue est également créé, dont Jung est le président, épaulé par Medard Boss<ref group="I">Modèle:P.815-816.</ref>. L'institut publie régulièrement des Études qui hissent la psychologie analytique au rang de théorie psychologie de premier ordre. Le premier volume est signé du Professeur Carl Alfred Meier et est consacré aux incubations et aux symboles de la guérison dans les rêves. L'étude compte également les travaux d'Hans Schaer sur les « Représentations du salut », ceux de Gerhard P. Zacharias, de Siegmund Hurwitz ou d'Edgar Herzog, auteur de Modèle:Langue (La Psyché et la mort), lié aux thèmes oniriques morbides<ref group="G">Modèle:P.424.</ref>. Des ouvrages écrits en coopération apparaissent également, ainsi celui de Marie Louise von Franz et d'Emma Jung sur La Légende du Graal (1961).
Le groupe de Munich est, après celui de Zurich, le plus prolifique en termes de recherches et en particulier après la Seconde Guerre mondiale. Il publie, en deux volumes, une étude dense intitulée Modèle:Langue (Royaume de l'âme en français)<ref group="K">Modèle:Ouvrage.</ref> et animée par le Modèle:Dr Gustav R. Heyer et le Modèle:Pr Friedrich Seifert<ref group="G">Modèle:P.427.</ref>. Ils y examinent l'imagerie de la psyché à travers les âges et les civilisations. Heyer traite également de l'aspect thérapeutique, en s'attachant à montrer que le masochisme peut être résolu par une approche non sexualiste mais tenant du collectif. Selon lui, la sexualité peut elle aussi signifier autre chose qu'elle-même, en cela elle ne peut être, comme chez Freud, le seul niveau de lecture des psychopathologies. L'étude rassemble d'autres jungiens se concentrant davantage sur l'anthropologie tels Hilde Supan-Schwerdt qui distingue deux psychismes, l'un spirituel et l'autre matériel ou l'indianiste et ami de longue date de Jung, Heinrich Zimmer. Ce dernier décrypte l'imagerie liée à l'inconscient dans la religion indienne et établit un parallèle entre la figure du gourou et celle de l'analyste européen<ref group="G">Modèle:P.429-30.</ref>. Le groupe de Munich compte également S. Strauss-Kloebe, M. von Hornstein, E. Weippert ou Lucy Heyer.
Internationalisation de la psychologie analytique
L'histoire de la psychologie analytique a eu très tôt des échos dans les pays anglo-saxons et en premier lieu au Royaume-Uni<ref group="A">Chapitre 3 « Modèle:Langue », Modèle:P.36.</ref>. Nombre de patients de Jung étaient en effet des Américains ou des Britanniques, qui fondèrent par la suite des institutions dans leurs pays respectifs. Il y eut également des analystes en URSS<ref group="A">Chapitre 16 « Modèle:Langue », Modèle:P.205.</ref>, à l'insu du pouvoir<ref name="I:p868" group="I">Modèle:P.868.</ref>, avec des analystes comme Emilii Medtner ou Valery Zelensky. Cependant, d'autres pays ont accueilli la théorie jungienne, malgré l'ancrage de la psychanalyse de Freud dans les cercles universitaires comme l'Allemagne ou l'Italie pour les plus importants<ref group="I" name="I:p868"/>. Modèle:Citation dans un pays catholique<ref name="Delacampagne,p.225-226">Modèle:Ouvrage.</ref>. Des universités américaines offrent aujourd'hui des cours et des formations à la démarche jungienne comme la Modèle:Langue en Californie<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>. Sur le modèle de l'Institut C. G. Jung de Zurich où le psychiatre suisse a officié, se sont également créés des instituts de formation à l'analyse et de recherches comme le Modèle:Langue<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>. Existent également des instituts locaux, à Los Angeles, San Francisco et Chicago.
Selon Christian Delacampagne l'école jungienne a évolué dans deux directions : en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis une partie de ses membres l'ont professionnalisé au sein d'organisations structurées, une autre partie, depuis, a tenté de la prolonger, revendiquant son influence orientale et son art de vivre, proche de la mouvance New Age<ref name="Delacampagne,p.225-226"/>. La Société suisse de psychologie analytique, constituée à Zurich le Modèle:Date, est ainsi la première à se définir comme strictement réservée aux praticiens de l'analyse<ref group="G">Modèle:P.45.</ref>. Son premier président est Kurt Binswanger, à qui succède Fierz-Monnier en 1961. Sur son modèle, nombre de sociétés professionnelles vont apparaître dans différents pays au point de se regrouper, en 1958, sous l'autorité d'une Société internationale de psychologie analytique dont le premier président est Robert Moody, suivi par Franz Riklin. L'autre branche donnera naissance à divers courants de développement personnel ou de pratiques alternatives proches du syncrétisme spiritualiste<ref>Modèle:Article.</ref>.
Après la création d'instituts et d'associations de recherche en psychologie analytique, l'organisation de congrès réguliers, un certain nombre d'auteurs vont émerger, poursuivant les travaux de Jung et en en développant la portée dans le domaine de la médecine et de la psychiatrie surtout. L'étude des psychoses, initiée par Jung et Bleuler, est synthétisée par M. Schehaye. Mary Esther Harding poursuit l'étude des symboles du Soi (Modèle:Langue, 1956), Erich Neumann s'intéresse à l'influence du génétique, H. K. Fierz-Monnier se concentre sur la signification clinique des types jungiens, Renée Brand étudie le phénomène de transfert analytique et Albert Jung analyse la réalisation de soi<ref group="G">Modèle:P.459.</ref>. L'examen des rêves d'enfant selon la conception culturelle de Jung va également entrer en psychiatrie grâce à plusieurs figures : Michael Fordham, W. Zublin, Robert Moody (sur la fonction du contre-transfert) et A. Plaut.
Dès le début de la psychologie analytique, l'Allemagne est réceptive aux apports de Jung, en raison de son activité à Zurich et du fait qu'il est germanophone. L'Institut de Stuttgart notamment propose des formations théoriques<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>, ainsi que l'Institut de Munich<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref> et de Köln<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>. En Suisse, l'Institut de Küsnacht est le premier à s'établir en 1948<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>. Il existe par ailleurs le Modèle:Langue de Stuttgart. Enfin l'Institut de Zurich est parmi les plus reconnus au monde<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref> et en Suisse, à tel point que la très réputé Modèle:Langue permet aux étudiants jungiens d'appliquer la psychologie analytique à des patients hospitalisés<ref group="I" name="I:p868"/>. En Italie, une seule organisation existe : la Modèle:Langue<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>, implantée à Rome, Florence, Milan et Naples, et à laquelle sont rattachés des analystes jungiens italiens de renom parmi lesquels Ernst Bernhard, Mario Trevi, Aldo Carotenuto et Silvia Montefoschi.
Historiquement, en dépit de trois personnalités d'importance, Henri Corbin, Gilles Quispel et Élie Humbert<ref group="I" name="I:p868"/>, la France est en retard dans la découverte des travaux de Jung. La Société française de psychologie analytique<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>, fut fondée en 1969 et depuis 2014. De nombreuses autres associations existent également : le Groupe d'Études C. G. Jung<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>, Les Cahiers jungiens de psychanalyse<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref> et la Revue de Psychologie Analytique<ref group="O">Site internet de la Revue de Psychologie Analytique</ref> qui éditent des études de spécialistes jungiens, et le Cercle francophone de recherche et d'information C. G. Jung, présidé par Michel Cazenave et qui possède une université<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>. En Belgique, il existe une École belge de psychanalyse jungienne à Bruxelles<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref> aux côtés d'une Société belge de psychologie analytique<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>. Au Canada, il existe une Modèle:Langue basée en Ontario<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref> ; au Brésil une Modèle:Langue<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref> ainsi que le Modèle:Langue de Buenos Aires ; en Colombie, les Modèle:Langue<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref> ; en Argentine, la Modèle:Langue<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref> ; en Suède, le Modèle:Langue<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref> ; en Israël, la Modèle:Langue d'Eward F. Edinger, contemporain de Jung<ref group="O">Modèle:Lien web.</ref>.
Les analystes jungiens vont non seulement propager la psychothérapie analytique mais également poursuivre les travaux de Jung sur les rêves, les archétypes et sur certains concepts comme la synchronicité ou la symbolique des nombres. Marie Louise von Franz est ainsi la principale continuatrice de Jung. Reliant l'alchimie, les mathématiques et les contes de fées à l'analyse jungienne, elle étend sa méthode et publie aussi la plupart des manuscrits inachevés de Jung. Les analystes actuels, James Hillman, John Beebe, Anthony Steven ou Clifford Mayes, ont véritablement assimilé, puis approfondi la psychologie analytique de Jung.
Développements de la psychologie analytique
Les nombreuses approches de Carl Gustav Jung ont donné lieu à des continuités théoriques, des recherches et des pratiques diverses aussi. Parmi les domaines ayant donné lieu à des continuations, les plus connus sont : la typologie psychologique, les psychothérapies d'inspiration jungienne, l'éducation et la pédagogie et l'étude des archétypes notamment. Une série de personnalités de diverses disciplines, analystes ou non, témoignent de la pérennité et du développement constant de la psychologie analytique.
Courants de la psychologie analytique
Psychologie archétypale
Le psychothérapeute américain et premier directeur de l'Institut Jung de Zurich, en 1959, James Hillman, étudie les manifestations symboliques modernes, et surtout celles faisant jour dans des pathologies comme l'anxiété, l'onanisme ou la folie. Hillman se définit lui-même comme un analyste Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref> et nomme son approche la « psychologie archétypale ». Il voit dans l'activité onirique la clé de l'équilibre personnel, expliquant que le rêve contient les Modèle:Citation L'interprétation ne peut être littérale, autrement elle simplifie à outrance. L'émotion et le processus de métaphorisation de l'imagination sont premiers sur l'interprétation intellectuelle. L'inconscient collectif est selon Hillman un Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère en allemand), source du renouveau de la personnalité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La mythologie permet donc d'expliquer les pathologies, mais aussi de donner des clés appropriées pour la thérapie. Hillman recommande donc un Modèle:Citation, en distinguant deux voies modernes : l'Modèle:Citation, marquée par la pensée chrétienne et judaïque, celle du Moi, et Modèle:Citation, celle de l'inconscient, polycentrique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et qui nourrit Le polythéisme de l'âme (1982). Hillman ne reconnaît par ailleurs pas les nombreux concepts établis par Jung comme le processus d'individuation, et dénonce le Modèle:Citation, si bien que certains le considèrent comme un Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les travaux du mythologue américain Joseph Campbell sont proches de ceux d'Hillman. Cet anthropologue américain a ainsi étudié les domaines de la mythologie comparée et de la religion comparée dans une approche psychologique, dans le but de découvrir les schémas fondamentaux et archétypiques de la croyance et du mythe. Il a développé une théorie du « monomythe », c'est-à-dire l'idée que tous les mythes du monde racontent essentiellement la même histoire, sur laquelle ils ne sont que des variations. Dans son essai de 1949, Le Héros aux mille et un visages (Modèle:Langue) Campbell analyse les variations d'images et les métaphores utilisées de tous temps pour symboliser les transformations psychiques de l'individu dans une méthode proche de celle d'Hillman, c'est-à-dire fondée sur l'interprétation émotionnelle.
Éducation et psychologie analytique
L'ouvrage de Carl Gustav Jung, Psychologie et éducation, est le premier à mêler psychologie analytique et pédagogie. Cette étude donna lieu par la suite à la création d'une pensée jungienne de l'éducation. David Lucas dans son article « Carl Gustav Jung et la révolution copernicienne de la pédagogie » résume ainsi cette fusion de la psychologie de Jung avec les catégories de l'éducation, considérée comme praxis : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.
Ce type de travaux permet une approche nouvelle du nourrisson notamment, approche initiée surtout par Michael Fordham (Modèle:Langue, 1948). Charles Baudouin cite également G. H. Graber (Modèle:Langue, 1948) et Charlotte Geitel (« L'enfant introverti », in Modèle:Langue, 1937)<ref group="G">Modèle:P.450-452.</ref>. L'Modèle:Citation étrangère (ou « pédagogie archétypale » en français) est le nom d'une pédagogie fondée sur la psychologie analytique et synthétisée par les travaux de Clifford Mayes (Modèle:Langue).
Influence sur les sciences humaines
Ethnologie et anthropologie de l'imaginaire
L'étude des mythologies comparées a bénéficié de la psychologie analytique, notamment à travers le concept d'« archétype »<ref group="G">Modèle:P.432.</ref>. Deux figures ont en effet intégré une partie de la démarche de Jung au sein des études mythologiques. Le mythologue Hongrois Károly Kerényi, tout d'abord, a collaboré plusieurs fois avec Jung<ref group="I">Modèle:P.840-841.</ref>, dans Introduction à l'essence de la mythologie (1953) puis dans Le Fripon divin (1958), avec l'anthropologue américain Paul Radin également. Mircéa Eliade parle lui aussi d'Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et soulignée par les trois hommes.
Des ethnologues jungiens ont par ailleurs très tôt permis une diversification disciplinaire de la théorie de Jung. Ainsi John Layard, qui étudie l'endogamie et les rites de mariage dans diverses cultures dans Modèle:Langue (1945), et Erich Neumann, qui élabore quant à lui une analyse historique et culturelle de la figure du héros comme symbole du Moi agissant. La notion d'archétype a également influencé la conception anhistorique de l'imaginaire de Gaston Bachelard notamment à partir de son livre La Terre et les Rêveries du repos (1946)<ref>Modèle:Article</ref>. Jung a également travaillé avec l'indianiste Heinrich Zimmer (Modèle:Langue, 1946) et avec le sinologue et traducteur du Yi King, Richard Wilhelm.
Archétypologie et esthétique
L'analyse des manifestations archétypales conduit nombre d'analystes à étudier l'œuvre d'art et la littérature dans une perspective jungienne. Charles Mauron nomme cette approche la « psychocritique », et, s'il emprunte nombre de concepts à la méthode de Freud, l'examen des conditions psychiques personnelles est, selon ses mots, tiré des travaux de Jung<ref group="K">Modèle:Article.</ref>. Jennifer Waelti-Walters étudie les thèmes archétypaux liés au mythe d'Icare dans l'œuvre de Jean-Marie Le Clézio<ref group="K">Modèle:Article.</ref>. L'analyste jungienne belge Gilberte Aigrisse a également publié « Une interprétation jungienne de quelques toiles de van Gogh » alors que James Kirsch étudie le symbolisme dans Moby Dick d'Herman Melville, à travers le complexe d'inflation.
Charles Baudouin a par ailleurs proposé diverses lectures de grands auteurs, tels Molière ou Jean Racine. Enfin Gilbert Durand, à travers son ouvrage Les Structures anthropologiques de l'imaginaire, s'appuyant sur les archétypes et leurs dynamismes de représentation, établit deux régimes esthétiques : le « diurne » et le « nocturne ». La mythanalyse, qu'il développe avec Pierre Solié, se veut aussi être une « archétypologie<ref>Modèle:Citation, in « Gilbert Durand », Encyclopédie philosophique universelle, III : les œuvres philosophiques, tome 2 (sous la dir. de Jean-François Mattéi), Paris, PUF, 1992.</ref> ». Durand a également réalisé un travail d'élargissement de l'archétypologie vers le domaine artistique, notamment dans Beaux-arts et archétypes : la religion de l'art (1989) en introduction duquel il explique que : Modèle:Citation<ref group="K">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le critique et spécialiste de la littérature Northrop Frye qui publie en 1949 Modèle:Langue se réfère directement à la théorie des archétypes de Jung, qui sont pour lui des Modèle:Citation. En somme, les mythes sont Modèle:Citation<ref group="K">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le critique littéraire Georges Poulet, enfin, a notamment transposé les modèles jungiens dans l'étude des textes et des univers de fiction<ref group="K">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les psychothérapies d’inspiration psychanalytique
Indirectement, la théorie de Jung a eu une profonde influence sur la société et sur les psychothérapies d’inspiration psychanalytique (« Modèle:Abréviation »). En effet, les notions jungiennes ont connu une réactualisation au sein des psychothérapies, notamment celle de la « cure analytique », consistant en un face-à-face avec le patient. Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, dans leur Dictionnaire de la psychanalyse expliquent : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La thérapie du « jeu de sable » est également issue de la psychologie analytique. Développé par Dora Kalff<ref group="K">Modèle:Ouvrage.</ref> à partir du « jeu du monde » de Modèle:Lien, il s'agit pour le patient, adulte ou enfant, de donner forme, avec du sable sec et humide, et des figurines, aux images inconscientes et imaginaires. Ce jeu fait écho à un épisode de la vie de Jung, quand il dut se confronter à l'inconscient. Le jeu lui permet alors de canaliser les images émanant de la psyché.
Plusieurs autres méthodes psychothérapeutiques empruntent à la psychologie analytique. Charles Baudouin cite pèle-mêle : la méthode de Paul Bjerre, celle de Léopold Szondi, créateur de la notion d'« inconscient familial » et de la « psychologie du destin », de Robert Desoille et son approche du « rêve éveillé », de Paul Diel et de sa « psychologie de la motivation<ref group="G">Modèle:P.436.</ref> », de Ludwig Binswanger et Medard Boss, créateurs de l'« analyse existentielle ». Les pratiques d'Igor Caruso et de Paul Tournier (la « médecine de la personne »), ainsi que d'A. Stocker, entre autres, sont également influencées par la psychologie analytique. Le psychothérapeute Paul Watzlawick, qui étudia à l'institut C. G. Jung de Zurich de 1949 à 1954, fonde sa thérapie familiale sur l'hypothèse d'un inconscient familial proche de l'inconscient collectif de Jung. Stephen Gilligan qui développa la « créativité générative », proche des techniques de l'hypnose ericksonienne, et qui reprend l'idée d'un inconscient créateur dont l'expression est le Soi<ref group="G">Baudouin dresse une liste non exhaustive des thérapeutes influencés par la psychologie analytique, Modèle:P.457.</ref>.
La caractérologie et la typologie
Dès ses débuts, la psychologie jungienne a intéressé la psychologie expérimentale et la psychométrie, notamment aux États-Unis. Ainsi, C. A. Neymlann et K. D. Kohlstedt, dans Modèle:Langue (1928) établissent un questionnaire fondé sur la typologie de Jung. Laird (1926) puis Flemming (1927) l'utilisent dans les procédures de recrutement ou de reconversion<ref group="G">Modèle:P.445.</ref>. Les types psychologiques ont ainsi une influence féconde sur une génération de psychologues : Katherine Cook Briggs et sa fille, Isabel Briggs Myers, en 1962, développent le questionnaire MBTI (pour Modèle:Langue), utilisé dans certaines méthodes de coaching et provenant largement de la classification en types de Jung.
La socionique est une autre théorie des relations entre les types de personnalités inspirée également des types psychiques, créée par Aushra Augustinavichute, dans les pays de l'Est, dès les années 90. Par ailleurs, la typologie jungienne de la personnalité a nettement influencé la graphologie et la caractérologie dite de l'« école de Groningue ». Une élève de Jung, Ania Teillard, auteur des Types psychologiques de Jung et leur expression dans l'écriture (1946) et de L'Âme et l'écriture (1948) met en relief les correspondances graphiques et les types psychiques. Enfin, le psychiatre et neurologue suisse Hermann Rorschach s'inspira de la typologie de Jung pour bâtir son test projectif et portant son nom, publié dans Modèle:Langue (1921) et très utilisé aujourd'hui<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Éthique, sociologie et économie
Le professeur d'économie et sociologue Eugen Böhler enfin appliqua la théorie jungienne au comportement de masse<ref group="I" name="I:p868"/>, expliquant que la vie économique Modèle:Citation<ref group="K">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eugen Böhler, Der Mythus in der Wirtschaft in Industrielle Organisation, XXXI, 1962, Modèle:Pp.129-136.</ref> alors qu'Erich Neumann, dans Tiefenpsychologie und neue Ethik (1947) explique en quoi la vision jungienne renouvelle la morale, en se fondant sur le psychisme<ref group="K">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Erich Neumann, Tiepfenpsychologie und neue Ethik, Zurich, Rascher, 1948.</ref>. Il a décrit le phénomène de la « souffrance représentative » par lequel un individu partage et exprime le fardeau d’un collectif et qu’il peut « détoxifier » par son travail thérapeutique individuel, suivant la formule de Jung selon laquelle tout changement sociétal est d'abord personnel. Hans Trüb, dans Du Soi au monde (1947) étudie la figure du Soi dans l'imaginaire jungien, source d'une nouvelle éthique s'il elle n'est pas confondue avec la figure de Dieu<ref group="I">Modèle:P.821.</ref>.
Fondements philosophiques et épistémologiques
Héritage philosophique
Carl Gustav Jung se réclame principalement du courant philosophique de l'Américain William James, fondateur du pragmatisme, et qu'il a rencontré lors de son séjour aux États-Unis, en 1909<ref group="I">Sur leur rencontre voir : Modèle:P.257-258.</ref>. Jung y fait également la connaissance d'autres figures de ce courant comme John Dewey ou Franz Boas en anthropologie<ref group="I">Modèle:P.254-255.</ref>. Le pragmatisme est pour Jung la voie sûre pour asseoir la psychologie sur des bases scientifiques selon Sonu Shamdasani<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En ce sens sa théorie est une observation des phénomènes, une phénoménologie selon ses mots. Le psychologisme est suspect à ses yeux<ref group="D">Modèle:Citation, Modèle:P.171.</ref>. Tout au long de ses écrits, Jung voit dans l'empirisme non seulement le gage d'une neutralité de méthode mais aussi le respect d'un principe éthique qui doit être la règle du psychologue : Modèle:Citation explique-t-il<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Selon Luigi Aurigemma, la pensée de Jung est également marquée par celle d'Emmanuel Kant, et plus généralement par la philosophie rationaliste allemande<ref group="I">Voir les Modèle:P.64, 74, 76 et 395.</ref>. Ses conférences dévoilent sa parfaite assimilation de la pensée kantienne, en particulier des textes Critique de la raison pure et Critique de la raison pratique<ref group="L">Modèle:P.54.</ref>. La pensée de Jung appartient pour Luigi Aurigemma au Modèle:Citation car elle Modèle:Citation<ref group="L">Modèle:P.19.</ref>. Jung utilise en effet la grille rationaliste de Kant pour brider sa pensée et s'interdire des excursions dans le métaphysique<ref group="L">Modèle:P.21.</ref>. Pour Françoise Parot, et a contrario de la Modèle:Citation, Jung est l'Modèle:Citation (Maître Eckhart de Hochheim, saint Augustin ou Hildegarde de Bingen<ref group="L">Modèle:P.96 et suivantes.</ref>) et des Romantiques, qu'ils soient scientifiques, comme Carl Gustav Carus ou Gotthilf Heinrich von Schubert en particulier, ou philosophes et écrivains, tels Nietzsche, Goethe, et Schopenhauer, dans sa conceptualisation de l'inconscient en particulier<ref group="J">Modèle:P.75.</ref>. Quant à sa typologie elle est profondément dépendante de la pensée de Carl Spitteler<ref group="I">Voir les Modèle:P.386 et 434.</ref> et de son concept d'« imago<ref name="F:p725" group="F">Modèle:P.725.</ref> ».
Héritage scientifique
Jung étant psychiatre de formation, il possède une connaissance approfondie de l'état des sciences de son temps<ref group="F">Voir le chapitre « Les sources de C. G. Jung », Modèle:P.750-755.</ref>. Il se réfère en effet régulièrement à la psychologie expérimentale de Wilhelm Wundt. Son test des associations de mots établi avec Franz Riklin est de fait l'application directe de la théorie de Wundt<ref group="I">Modèle:P.105.</ref>. Bien que la psychologie analytique doive beaucoup à Sigmund Freud, Jung emprunte des concepts à d'autres théories de son temps. Ainsi, l'expression d'« abaissement du niveau mental » provient des recherches du psychologue français Pierre Janet dont Jung a suivi les cours pendant ses années d'étude en France, en 1901<ref group="I">Modèle:Citation, Modèle:P.111.</ref>. Jung utilise par ailleurs le concept de « participation mystique » qu'il doit à l'ethnologue français Lucien Lévy-Bruhl<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="I">Modèle:P.882.</ref> et qu'il l'utilise pour décrire Modèle:Citation, à l'image de cette tribu d'Amérique du Sud rencontrée lors d'un de ses voyages et dans laquelle les hommes prétendent qu'ils sont des aras rouges<ref name="C:p155" group="C">Modèle:P.155.</ref>. Enfin, l'expression anglaise de Modèle:Citation étrangère, qui sert de synonyme pour les archétypes jungiens provient de l'éthologie.
Néanmoins, l'apport principal qui façonna la psychologie analytique demeure la psychanalyse de Freud, et dont Jung repris nombre de concepts, en particulier la méthode d'investigation de l'inconscient par les associations d'idées. Les apports d'autres analystes sont également intégrés à sa démarche, tels ceux de Sándor Ferenczi (Jung s'appuie sur sa notion d'« affect ») ou Ludwig Binswanger avec la Modèle:Langue. Jung affirme ainsi que Modèle:Citation<ref name="Interview de Jung">Répondant au correspondant du New York Times à Genève, M. L. Hoffman, qui avait formé le projet d’un article sur Freud, Jung répondit point par point à ses questions relatives à son rapport à la psychanalyse du médecin viennois, le 24 juillet 1953, in Modèle:Lien web.</ref>.
Différences avec la psychanalyse
La psychologie analytique ne reconnaît pas les postulats fondamentaux de la psychanalyse et propose deux ruptures majeures vis-à-vis de la théorie freudienne : l’existence d’un inconscient « double », à la fois individuel et collectif<ref name="F:p276" group="F">Modèle:P.726.</ref> et le sens donné au concept de « libido<ref group="I">Pour une explication des origines de la division sur le concept de libido, voir : Modèle:P.321-322.</ref> ». Jung élargit en effet la conception freudienne de la pulsion vers un concept de dynamique psychique globale. Le désir de la mère dans la vision jungienne n’est pas relatif à l'inceste et ne confine pas au seul complexe d'Œdipe<ref group="F">Modèle:P.714-715.</ref>,<ref group="I">Modèle:P.348.</ref>. Par ailleurs, la névrose est provoquée par une incapacité du conscient à affronter la réalité et ne provient pas nécessairement de la lointaine enfance<ref group="F">Modèle:P.717.</ref>. La divergence est selon lui davantage philosophique : Modèle:Citation<ref name="Interview de Jung"/>. Parmi les divergences principales, la perception du symbole est centrale. Il est la composante fondamentale de l'archétype et il s'oppose au signe<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>, alors que pour Freud il est le produit de la condensation. Par ailleurs, pour Jung — comme pour la psychanalyste Sabina Spielrein (La Destruction comme cause du devenir, 1912)<ref group="I">Bair explique que Jung Modèle:Citation, Modèle:P.334.</ref> et qui a introduit la notion en psychanalyse — la pulsion de mort est liée à la renaissance de l'être et n'est pas unilatéralement un instinct de mort<ref>Modèle:Article.</ref>.
Enfin, la divergence majeure quant à l'analyse est celle relative au transfert. Jung explicite sa position dans Psychologie du transfert également développée par Alphonse Maeder ; il s'agit selon lui d'un phénomène qui consiste en le fait de transférer sur son analyste des sentiments, négatifs ou positifs, au cours de la cure et qui est recherché par la psychologie analytique alors que Freud y voit une cause de détérioration (la « névrose de transfert »). Il ne s'agit donc pas pour Jung d'un phénomène pathologique qu'il s'agirait de réduire par l'analyse, mais d'un phénomène naturel dans la relation entre deux êtres humains, qui résulte du déploiement des dynamiques archétypiques entre deux personnes. Le transfert est donc, sinon normal, nécessaire à l'analyse. L'analyste permet au patient de se libérer d'un complexe en l'absorbant, de manière à lui permettre de progresser. De ce fait, la distinction freudienne entre transfert et contre-transfert est inopérante, ce dernier terme étant réservé à la façon dont l'analyste fait inconsciemment obstacle à la poursuite du processus analytique<ref name="F:p740" group="F">Modèle:P.740.</ref>.
Les postulats de la psychologie analytique
La psyché, ou « âme », objet de la psychologie analytique
La psychologie analytique décrit et révèle des Modèle:Citation, selon Jung. Celle-ci est décrite comme le lieu de rencontre entre le conscient et l'inconscient, ce dernier étant considéré comme une dynamique qui tend à l'équilibre<ref group="F">Henri F. Ellenberger parle d'une approche révolutionnaire de la libido, Modèle:P.717.</ref>. Chaque concept de la psychologie jungienne donne du sens à un aspect du système psychique. Les termes de « système psychique », de « psyché » ou d'« âme » sont tour à tour employés par Jung et ses collaborateurs pour désigner le psychisme. Néanmoins Jung n'utilise pas le terme d'« âme » sans en reconnaître les connotations religieuses, ce qui lui valut la critique de « mystique », notamment de la part de Freud<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ou de Richard Noll. Pour la psychologie analytique, l'âme humaine, au sens psychique, est Modèle:Langue (« naturellement religieuse » en latin) ; en ce sens, cette théorie réhabilite la fonction religieuse et spirituelle en psychologie. Il s'agit en effet pour Jung de la seule position éthique permettant de penser l'homme dans sa globalité : Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="I">Pour l'attitude de Jung vis-à-vis de la religion chrétienne voir : Modèle:P.829.</ref>.
1. le Moi ;
2. le conscient ;
3. l'inconscient personnel ;
4. l'inconscient collectif ;
5. la partie de l’inconscient collectif qui ne peut être connue, dite « inconscient archaïque<ref>Schéma inspiré de : Pioton-Cimetti et E. Graciela, Aspects psychosociaux de C. Gustav Jung, Paris, 1995, illustration no 10, Modèle:P.255.</ref> ».
La psychologie analytique envisage plusieurs voies possibles pour accéder à la psyché, voies qu'elle nomme les « manifestations psychiques ». Freud se limitait au rêve et à son contenu latent, aux mots d'esprit, aux lapsus et enfin aux actes manqués, sans oublier le comportement pathologique et névrotique alors que Jung étend les manifestations inconscientes à la culture et aux systèmes de pensée. Le rêve, qui demeure, comme chez Freud, la « voie royale » d'exploration de l'inconscient, et les visions, qui sont des rêves transgressant la barrière consciente, sont ainsi des moyens d'étude directe de l'inconscient. Les fantasmes, par ailleurs, sont des matériaux inconscients, que la méthode de l'imagination active permet d'intégrer. Les productions esthétiques (dessins, écrits...), dont les allégories et gravures alchimiques, sont des projections conscientes de matériaux inconscients. Les mythes, enfin, à un niveau davantage culturel, sont des représentations d'archétypes. Le domaine de la parapsychologie est également pour Jung un réservoir de phénomènes psychiques. La vision de fantômes, par exemple, s'explique par une projection de complexes psychiques personnifiés.
Le rêve et le mythe
En 1916, Carl Gustav Jung publie Points de vue généraux de la psychologie du rêve, dans lequel il développe sa propre compréhension des rêves, qui diffère beaucoup de celle de Freud. Pour Jung, les rêves sont aussi une porte ouverte sur l'inconscient, mais il élargit leurs fonctions par rapport au point de vue freudien. Une des principales fonctions du rêve est ainsi de contribuer à l'équilibre psychique en compensant les jugements de la vie consciente : un homme dévoré par son ambition et son arrogance par exemple se verra en rêve petit et frêle<ref group="J">Entrée « Rêve », Modèle:P.80.</ref>,<ref group="G">Modèle:P.116.</ref>. L'inconscient pour Jung lui montre par ce moyen que son attitude est trop assurée, trop consciente, et refuse l'intégration de parties inférieures de la personnalité, en général niée par le caractère arrogant : l'acceptation de faire des erreurs ou les sentiments. Jung appelle ce mécanisme la « compensation », fonction qui a pour rôle de rétablir l'équilibre naturel de la psyché<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>. Un contenu inconscient est ainsi mis en images par l'intermédiaire du symbole qui, pour Jung, a une face affective (il fait naître un sentiment pouvant être parfois numineux lorsqu'il est relié à un archétype) et une face intellectuelle<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>. Certains sont personnels, et d'autres sont collectifs et ont de tout temps signifié des événements existentiels ; ils expriment les phases du processus d'individuation qui se retrouvent dans les ouvrages littéraires, les peintures, l'alchimie ou encore les mythes.
La psychologie analytique est surtout connue pour son étude historique et géographique des mythes comme élaboration inconsciente visant à expliquer, par le symbole, la structure et les manifestations de la psyché. Le mythe représente directement les éléments et phénomènes provenant de l'inconscient collectif et pouvant se modifier, dans sa représentation, à travers l'histoire mais demeurant dans leurs significations toujours semblables. Si Jung se fonde surtout sur les mythes chrétiens ou païens (grecs et latins), il tente néanmoins de montrer que l'inconscient est composé de mythologèmes qui se retrouvent dans toutes les cultures. Il s'intéresse alors aux religions de l'hindouisme, du zoroastrisme ou encore à la pensée chinoise, qui toutes sont communes quant aux représentations des fondamentaux de la psyché. La psychologie analytique s'intéresse au champ des significations, partant de l'hypothèse que l'être est en contact constant avec les matériaux universels et symboliques de l'humanité<ref>Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>.
Concepts de la psychologie analytique
Les « lieux psychiques »
Jung va, dès 1906, se démarquer de la topique psychanalytique élaborée par Freud en imaginant la structure de la psyché comme un ensemble d'instances psychiques plus ou moins autonomes, et non plus seulement comme un ensemble polaire conscient/inconscient<ref name="H:p794" group="H">Modèle:P.794.</ref>. Reprenant néanmoins des concepts majeurs élaborés par Freud, comme le Moi et l'inconscient, Jung en élargit la dimension au collectif. Sa contribution principale reste le Soi, ou archétype de la totalité, qui structure la psyché et oriente son développement, et les instances personnifiées comme l'anima et l'animus, la persona et l'ombre.
La conscience
La conscience est selon Jung un champ d'attention, plus ou moins variable mais qui ne constitue pas la totalité de la psyché<ref group="C">Modèle:Citation, Modèle:P.92.</ref>. La conscience a émergé de l'inconscient au fil du développement phylogénétique de l'appareil psychique et neurologique humain<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour Jung, Modèle:Citation<ref group="D">Modèle:P.295.</ref> ; elle est en effet le lieu psychique privilégié du Modèle:Citation, caractérisé par la volition et le raisonnement, par la mémoire également<ref name="H:p795" group="H">Modèle:P.795.</ref>. Le Moi n'est cependant pas la seule autorité sur la conscience, celle-ci étant intermittente<ref group="C">Modèle:P.87.</ref> et d'autres complexes peuvent devenir semi-conscients<ref name="F:p727" group="F">Modèle:P.727.</ref>. L'anima peut ainsi devenir autonome et agir contre le Moi, comme dans les rêves notamment. James Hillman parle ainsi d'un « moi imaginal » lorsqu'il baigne dans l'inconscient. Celui-ci est souvent figuré sous les traits d'un personnage d'autorité comme le roi dans l'alchimie ou les rêves. Certains autres phénomènes psychiques ou physiques provoquent également dans la conscience des « abaissement du niveau mental » qui laissent alors pénétrer des contenus inconscients. Les visions et délires sont autant de zones de faible résistance psychique qui influencent directement la conscience.
L'inconscient
Concept psychanalytique par excellence, l'inconscient (Modèle:Citation étrangère en allemand) est néanmoins chez Jung bien plus qu'un réservoir de souvenirs et de pulsions refoulées : il a une dimension vitale (il a une fonction dans le développement de l'individu) et une dynamique propre<ref group="H" name="H:p795"/>. Tout d'abord, la psychologie analytique définit l'inconscient comme l'espace de l'inconnu, son approche est, dans ses premiers travaux, philosophico-pragmatique. Jung part en effet d'une conception théologique et philosophique de l'inconscient, celle de Schopenhauer et de la psychologie expérimentale. Par l'étude des complexes entreprise avec Franz Riklin, Jung postule un inconscient motivé qui compense l'attitude consciente<ref group="C">Modèle:P.188.</ref>. Il constate que l'homme se distingue par deux réalités, l'une connue (la conscience) et l'autre inconnue, constituée de matériaux et de phénomènes hors de portée de l'attention qu'il nomme la Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>. La structure de cet espace répond aux représentations traditionnelles de la psychanalyse de Freud, néanmoins Jung va distinguer dans l'inconscient une partie collective et une partie individuelle, propre à la personnalité : l'« inconscient personnel » composé des instances psychiques personnifiées, c'est-à-dire l'ombre, la persona, l'anima ou l'animus. Il intègre également d'autres processus comme les complexes autonomes<ref group="F" name="F:p725"/>. L'inconscient personnel se manifeste dans les rêves et les productions imaginaires et est également en constante relation avec la personnalité : Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>.
L'inconscient collectif
Concept majeur de la psychologie analytique<ref group="H" name="H:p794"/>, l'inconscient collectif (Modèle:Citation étrangère en allemand) a été postulé bien avant elle, en philosophie et en psychologie expérimentale notamment. Jung dit d'ailleurs en tenir l'idée de Schopenhauer mais c'est la méthode de Freud qui lui en a permis l'investigation<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>. Alors que l'inconscient personnel fait partie intégrante de la personnalité, l'inconscient collectif est universel et est commun à tous les hommes. Il constitue ainsi Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>. Jung en parle comme de la couche la plus profonde de l'âme, qui abrite deux processus clés de la psychologie analytique : les instincts et les archétypes. Jung le qualifie de « collectif » car ces matériaux se distinguent par leur récurrence d'apparition dans l'histoire humaine<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>. L'inconscient collectif ne se transmet pas mais ses éléments constitutifs, les archétypes se transmettent comme des possibilités de représentations. L'expérience humaine, au fil des siècles, nourrit ce réservoir d'images primordiales qui conditionne ensuite tout être humain. Les rituels religieux ou animistes naissent d'une identification aux matériaux collectifs par la voie de la participation mystique. Les grands mythes naissent de ces systèmes fonctionnels autonomes, qui ne doivent rien à la personnalité, et qui la conditionnent en particulier lorsqu'un archétype est excité (« constellé » dans le vocabulaire jungien) ; c'est pourquoi selon Jung, tous les mythes ont des interprétations similaires d'une civilisation à l'autre. L'inconscient collectif enfin est comme un champ où tous les points sont reliés, c'est-à-dire que les archétypes et les instincts sont tous dits « contaminés » : un mythe a des motifs appartenant à d'autres mythes proches, ce qui forme un réseau dense où chacun se tient et conditionne les autres. Les images mythiques sont sous forme de chaîne multidimensionnelle, mise en évidence par Marie-Louise von Franz. Les recherches les plus spéculatives de Jung, notamment sur la synchronicité, dans La Synchronicité comme principe d'enchaînement a-causal (1952), posent l'hypothèse que la nature de cette couche de l'inconscient collectif et des archétypes est « psychoïde » (« comme l'âme »), c'est-à-dire qu'ils échappent à la représentation (au contraire des phénomènes psychiques connus) et qu'ils participent d'une transgression des limites matière-esprit.
Le Soi
Le terme de « Soi » (Modèle:Citation étrangère) est le plus difficile d'approche au sein de la psychologie analytique<ref name="F:p731" group="F">Modèle:P.731.</ref>. Jung en parle dès l'ouvrage Métamorphoses de l'âme et ses symboles (1912). Il utilise ce terme dans le sens d'un concept mais il en fait par la suite l'un des piliers de sa théorie. En psychanalyse traditionnelle c'est notamment Heinz Kohut qui l'a théorisé et développé, mais dans une acception narcissique. Jung utilise le « Soi » pour désigner l'archétype qui structure la psyché. Le retrouvant dans toutes les mythologies et religions du monde, il s'agit d'un archétype central représentant la relation dynamique qui existe entre la conscience et l'inconscient. Jung dit du Soi qu'il est Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>, c'est-à-dire qu'il est un lieu psychique inhérent à la structure inconsciente. Il a pour fonction de réaliser l'être et de maintenir le contact des différentes couches psychiques entre elles : Modèle:Citation. Jung demeure toutefois conscient de la réalité anthropomorphique de ce concept<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il traduit l'expérience de la totalité, la capacité de représentation de la totalité, autant que le processus psychique qui va dans le sens d'une conscience englobant de plus en plus d'éléments inconscients. Le Soi intervient dans le processus d'individuation enfin. Il est le concept le plus repris et le plus développé par les continuateurs de Jung<ref>Modèle:Article</ref>. Marie Louise Von Franz estime ainsi qu'il est l'archétype ordonnateur de tous les autres, celui qui possède en soi la structure de la psyché et ses plans architectoniques alors que Michael Fordham appelle « soi primaire » l'état où la différenciation psycho-corporelle n'existe pas encore dans le développement de l'enfant. En tant que représentation de la totalité psychique, le Soi est nécessairement paradoxal et est Modèle:Citation, un espace a-moral comme l'est l'inconscient<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Soi est un archétype universellement représenté, à travers une symbolique de la Totalité et de la Quaternité : Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>.
La synchronicité
Carl Gustav Jung proposa de nommer « synchronicité<ref group="I">Jung évoque officiellement le concept lors d'une conférence à la mémoire de Richard Wilhelm en 1930, Modèle:P.831.</ref> » l'occurrence simultanée de deux événements qui ne présentent pas de rapport de causalité mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les éprouve. Le concept n'a de sens qu'au sein de la psychologie et ne peut être réduit à un fait avéré et scientifique dans la mesure où il constitue pour Jung une hypothèse de travail qui a causé de nombreuses ambiguïtés : Modèle:Citation<ref>Cité par Pierre Pallud, « L'idée de synchronicité dans l'œuvre de Jung », in Cahiers jungiens de psychanalyse, no 28, 1981, Modèle:P.2.</ref>. Le concept est parmi les plus développés par les continuateurs de Jung, par Michel Cazenave, Carl Alfred Meier, James Hillman et, en clinique par le britannique, George Bright<ref>Modèle:Article</ref>, principalement, mais il a aussi été récupéré par divers courants de spiritualité qui en retirent la rigueur scientifique<ref group="A">Modèle:P.10.</ref>. Selon Jung, un archétype constellé dans l'inconscient peut, sous certaines conditions, transgresser la frontière matière/psyché. Jung a étudié ces phénomènes avec le physicien Wolfgang Pauli<ref group="I">Modèle:P.835. Pauli donne par ailleurs des conférences à l'Institut C. G. Jung de Zurich, dont il est membre bienfaiteur depuis 1947, Modèle:P.839.</ref>, au travers d'une correspondance nourrie des apports des deux spécialistes ainsi que dans leur essai commun : La Synchronicité, principe de relation a-causale (1952)<ref>Un résumé de leur recherche est disponible in : Modèle:Article.</ref>. Les deux hommes voient dans la synchronicité la possibilité d'explication d'un rapport des faits « non constatables en soi », et donc l'apparition est liée aux manifestations de l'inconscient et des archétypes<ref group="E">Modèle:Citation, in Correspondance Pauli-Jung, Albin Michel, 2007, Modèle:P.162.</ref>. Jung appelle Modèle:Langue (terme provenant de Schopenhauer<ref group="I">Modèle:P.839.</ref>) cet état où ni la matière ni la psyché ne sont distinguables alors que Pauli voit lui un concept limite, double : à la fois scientifique et symbolique. Selon lui, le phénomène dépend de l'observateur<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Néanmoins, tous deux se rejoignent sur la possibilité d'une conjonction de la physique et de la psychologie : Modèle:Citation
Les processus psychiques
La psychologie analytique distingue deux types de « processus psychiques » : ceux provenant de l'individu, dits « personnels », appartenant à la psyché subjective, et ceux collectifs, liés à la structure même de la psyché objective, appelés « transpersonnels<ref group="H" name="H:p794"/> ». Ces processus sont tous archétypiques. Certains sont particulièrement liés à la conscience comme l'anima, la persona ou l'ombre, les autres sont davantage collectifs. Jung nomme ces premiers les « personnages » car ils sont toujours personnifiés et représentent un aspect de la psyché.
Les archétypes contra-sexuels : l'anima et l'animus
L'anima chez l'homme et l'animus chez la femme sont les archétypes du sexe opposé ; c'est pourquoi Jung nomme ce couple « contra-sexuel ». Ils ont une fonction de régulation ou d'adaptation et contiennent une certaine charge psychique les rendant relativement autonomes au Moi<ref group="F">Modèle:P.728-729.</ref>. L’anima est ainsi une image innée de la femme chez l’homme (c'est la part féminine de l’homme) alors que l’animus est une image innée de l’homme chez la femme (c'est la part masculine de la femme). Tous deux sont perçus dans les rêves et se distinguent des autres archétypes personnels par la charge émotionnelle qu'ils véhiculent. Leur intégration permet de relier le conscient à l'inconscient et forme le travail préliminaire de l'individuation. Pour Jung, tout homme a une image (ou « imago ») psychique de la femme, représentant dans sa psyché personnelle sa propre relation avec l'inconscient. C'est pourquoi, pour les hommes, l'anima représente les sentiments et les affects. Cette dernière ne renvoie pas à l'Œdipe freudien : il s'agit d'une fonction psychique personnifiée (celle de la relation du Moi masculin à l'inconscient) qui a pour but de compenser la conscience<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>. Contrairement à l'anima, l'animus féminin n'est pas unique mais multiple<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>. Chez la femme, il est à l'origine de comportement et de paroles acerbes et magistrales, péremptoires. Ces deux archétypes peuvent « fasciner » le Moi, c'est-à-dire l'envahir psychiquement. Jung parle alors de « possession par l'animus ou l'anima » lorsque l'un ou l'autre envahit le champ du conscient. L'étude des manifestations de l'anima ou de l'animus a donné lieu à une littérature analytique abondante, d'Emma Jung (La Légende du Saint Graal, 1988) à Marie Louise von Franz (La Femme dans les contes de fée, 1979), de Clarissa Pinkola Estés (Femmes qui courent avec les loups, 1996) à Annick de Souzenelle (Le Féminin de l'Être. Pour en finir avec la côte d'Adam, 1997).
La persona
Comme l'anima et animus, la persona (terme provenant du nom grec du masque du comédien) est un autre concept clé de la psychologie analytique désignant la part de la personnalité qui organise le rapport de l'individu à la société et présent de la même façon chez les deux sexes<ref group="F" name="F:p727"/> : Modèle:Citation<ref group="D">Glossaire, entrée « Persona », Modèle:P.460.</ref>. Le concept de persona, au sein de l'écologie psychique, s'oppose donc à l'ombre, qui est la véritable personnalité mais reniée par le Moi. Le Moi conscient s'identifie tout d'abord avec la persona au cours du développement de l'enfant. Les identifications aux diplômes, au rôle social, au titre honorifique, à la carrière par exemple, sont autant d'éléments qui participent à la constitution de la persona et qui, à terme, constituent une voie d'ignorance de soi. Pour Jung, la persona n’a rien de réel, elle n’est qu’un compromis entre l’individu et la société donnant l’illusion de l’individualité. L'individuation doit, dans un premier temps, permettre à l'individu de dévêtir ce masque, sans trop d'empressement néanmoins car souvent il est le seul moyen d'identification du patient.
L'enfant intérieur
L'enfant divin (ou « fripon divin »), l'enfant intérieur, Modèle:Langue (« enfant éternel » en latin), l'enfant éternel ou encore Modèle:Langue représente l'archétype de la part enfantine qui existe en chaque adulte, quel que soit le sexe. Jung développa cette instance psychique avec Paul Radin et Károly Kerényi dans Le Fripon divin : un mythe indien et dans Introduction à l'essence de la mythologie. Paul Radin le définit comme un des mythes centraux de l'humanité : Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon sa relation à l'ombre, le fripon divin connaît quelques variantes, bénéfiques ou maléfiques comme la fée, le lutin ou le gnome. Le mythe du petit personnage farceur a été défini par Radin comme étant la figure de l'archétype du trickster, Kokopelli chez les Amérindiens (littéralement : « farceur »), petit personnage mythique présent dans toutes les cultures.
L'ombre
L'ombre est l'archétype de la partie inférieure de la personnalité, la somme de tous les éléments psychiques personnels et collectifs qui, incompatibles avec le Moi n'ont pas été vécus ou acceptés moralement<ref group="F">Modèle:P.728.</ref>. Ils forment donc dans l'inconscient de l'individu, quel que soit son sexe, une personnalité souvent autonome et opposée au conscient. L'ombre se comporte toujours de façon compensatoire, elle a pour but de limiter le Moi dans son désir de contrôle, et de lui rappeler l'existence d'une part de la personnalité enfouie à cause de l'éducation et de la socialisation. Le personnage de l'ombre est souvent dans les rêves figuré sous les traits du double, bénéfique ou maléfique, ou du héros et de l'anti-héros, du traître également (Judas pour Jésus Christ par exemple). Jung y voit un archétype, celui de l'Modèle:Citation personnifié le plus souvent par les avatars du Diable. Dans la thérapeutique jungienne, l'ombre doit être acceptée puis intégrée à la psyché car elle est à l'origine de nombreux conflits psychiques, tant interne qu’externe, en même temps qu'elle impose au sujet de se confronter à ce qu'il veut ignorer de lui-même, et que de cette confrontation naît une forme d'éveil<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les archétypes
Avec le concept d'inconscient collectif, auquel il est étroitement lié, celui d'archétype (« grandes images » au sens étymologique) est fondamental dans la compréhension de la psychologie analytique<ref group="F" name="F:p276"/>. Jung emploie parfois l'expression d'« images primordiales » ou de Modèle:Langue (« schéma de comportement »)<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref> de manière synonymique car l'archétype est inhérent à la structure neuronale et conditionne la représentation humaine. L'archétype est un complexe psychique autonome siégeant dans l'inconscient des civilisations, à la base de toute représentation de l'homme sur son univers, tant intérieur qu'extérieur : ils sont Modèle:Citation<ref group="D">Modèle:P.394.</ref>. L'archétype se démarque par une intense charge émotionnelle et instinctuelle dont la rencontre teinte la vie de l'homme qui y est confronté de manière existentielle : Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>. Les archétypes, dont il est erroné, pour Jung, de croire dresser la liste, sont à la source de tous les mythes et parfois dominent même les nations ou les religions, qui y trouvent leurs terreaux de croyances. Jung a ainsi parlé du nazisme comme un assujettissement à l'archétype païen relatif au dieu nordique Wotan, expliquant le débordement d'agressivité et la fascination exercée par Hitler. Jung nomme également l'archétype comme des structures imaginales immuables dans l'histoire et les civilisations telles la forêt et la mer pour l'inconscient, le père-soleil, la mère-Terre, le mariage sacré (Modèle:Grec ancien en grec), le dragon, l'arbre de vie, l’Modèle:Langue, etc. Le débat sur le caractère héréditaire des archétypes est récurrent au sein de la psychologie jungienne, même si Jung a toujours refusé d'en faire des éléments hérités biologiquement<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>.
L'individuation
L'individuation est le processus complexe qui passe par différentes étapes de prise de conscience formées de la confrontation et de l'intégration des contenus inconscients. Il s'agit du concept central de la psychologie analytique<ref group="F" name="F:p731"/>,<ref group="G" name="G:p34"/>, développé dès 1916, puisqu'il est le but de la psychothérapie jungienne, dans la mesure où il permet de réaliser le Soi<ref group="L">Modèle:P.43.</ref> : Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'individuation est donc le processus initiatique<ref group="L">Modèle:P.35.</ref> que doit emprunter l'analysé pour intégrer les autres instances de la psyché : la persona qui représente l'identification de la personne avec son rôle dans la société, l'ombre qui contient tout ce que la personne juge moralement répréhensible, l'anima (pour les hommes), ou l'animus (pour les femmes), qui représentent respectivement les valeurs féminines et masculines. Pour Jung nombre de conflits inconscients à l'origine de troubles névrotiques résultent de la difficulté à accepter cette dynamique qui vient décentrer le sujet conscient de sa position habituelle et le confronter à des parts de lui-même qu'il avait l'habitude d'ignorer<ref group="F">Modèle:Citation, Modèle:P.732.</ref>.
La personnalité et la typologie
Le modèle explicatif des types
Les types psychologiques sont la contribution majeure de la psychologie analytique aux sciences humaines. Débordant le cadre expérimental pour développer une théorie de la personnalité, Jung met en évidence, dans son ouvrage fondateur : Les Types psychologiques, dès 1911, trois grandes paires de caractéristiques de la psyché humaine, caractéristiques qu’il fonde à la fois sur sa pratique de la psychanalyse mais aussi sur une étude de la différenciation psychologique au cours des différentes époques pré et post-chrétiennes<ref group="G">Pour un résumé des typologies avant Jung sur lesquelles il s'est fondé pour élaborer ses types psychologiques, voir Modèle:P.189.</ref>. Constatant l'utilisation abusive de sa typologie, qui tranche définitivement avec la caractérologie traditionnelle (il s'agit de mécanismes, non de caractères<ref group="C" name="C:p155"/>), il développe dans l'ouvrage L'Homme et ses symboles une mise en garde : si l'homme de science peut schématiser ainsi la personnalité, il n'en demeure pas moins que le mélange réel ne peut être réductible à une image aussi simplificatrice<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="C">Modèle:P.97, note de Roland Cahen : cette représentation de quatre fonctions représente Modèle:Citation.</ref>. Dans cette typologie, Jung distingue quatre fonctions dont deux sont dites « rationnelles » car elles émettent un jugement soit de l'ordre de la logique (fonction Pensée<ref group="N" name="N. p96"/>), soit de l'ordre de l'affectif (fonction Sentiment<ref group="C">Modèle:P.97.</ref>). Les deux suivantes sont dites « irrationnelles » car elles se fondent sur une perception soit de l'ordre global des choses perçues sans en voir le cheminement (fonction Intuition<ref group="C">Modèle:P.96-97.</ref>) soit de l'ordre de la perception corporel immédiate (fonction Sensation<ref group="C">Modèle:P.95.</ref>). Chaque individu possède les quatre fonctions à des degrés d'évolution différents, en raison de l'influence de l'éducation et de la socialisation<ref group="G">Modèle:Citation ; Baudouin compare cela à la préférence pour une main plutôt que pour l'autre, Modèle:P.153.</ref>. La fonction principale sera la plus consciente, à la disposition de la volonté mais toutes sont des fonctions d'adaptation au réel<ref group="G">Modèle:P.151.</ref>. C'est la plus développée, celle avec laquelle l'individu est le plus à l'aise pour se diriger dans le monde et s'y adapter. Deux autres fonctions plus ou moins développées, dites « auxiliaires », antagonistes de celles conscientes puisqu'elles s'opposent nécessairement deux à deux. Elles plongent dans l'inconscient personnel, d'où elles peuvent constituer des refoulements ou s'allier à des complexes psychiques.
À cette première grille de lecture, Jung sur-ordonne deux « attitudes » : l'extraversion<ref group="C">Modèle:P.129.</ref>, qui est le mouvement de la libido vers l'extérieur et qui se réfère à l'objet et l'introversion<ref group="C">Modèle:P.130.</ref> qui est elle le mouvement de la libido tournée vers l'intérieur et dont le point de départ est le sujet. Ainsi Jung dessine, à partir de ces quatre fonctions et de ces deux attitudes, et selon leur degré de conscience et de dominance sur le sujet, un certain nombre de types psychologiques expliquant notamment les conflits de personnes (un introverti face à un extraverti) ou les passions personnelles (un type Pensée deviendra scientifique). Ce modèle eut une forte influence sur les théories managériales, à travers le Modèle:Langue et la vision socionique, mais aussi en développement personnel, en graphologie.
Deux développements : le MBTI et la socionique
Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs, sa mère, sont deux Américaines et analystes jungiennes qui dans les années 1950 ont développé l'approche de Jung, en élaborant un questionnaire psychométrique pour faciliter l'application et la démocratisation de la théorie, son utilisation également dans le monde du travail. Le test du Modèle:Abréviation identifie alors 16 grands types de personnalité à partir des deux préférences possibles sur chacune des quatre dimensions précédentes. Il détermine alors des « préférences individuelles » et quatre « tempéraments » qui forment les catégories de personnes, notamment au travail. Myers et Briggs ont ainsi créé leur fondation<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dispensant des formations. Parallèlement, dans le monde soviétique, mais accessible seulement depuis les années 1990, Aushra Augustinavichute, une lituanienne, élabore la socionique<ref>Modèle:Lien web.</ref> qui modélise la personnalité, sur la base des types psychologiques de Jung, selon 16 types, en huit paires des types complémentaires, aussi appelés duals. Avec Antoni Kępiński, elle développe les sociotypes utilisés aujourd'hui dans le management et dans le marketing pour approcher les comportements du consommateur. La socionique est un modèle stipulant que chacun des seize types psychologiques possèdent un rôle social plus ou moins déterminé. Chaque personne accepte et produit de l’information de manière différente selon son type, ce qui génère des comportements différents selon les types. Il est ainsi possible de pronostiquer les tendances des relations entre les gens, notamment dans certains milieux comme la famille ou le travail<ref group="J">Modèle:P.99.</ref>.
Les complexes
Alors psychiatre à la clinique universitaire de Zurich, accompagné de Franz Riklin, Jung élabore une théorie générale des complexes psychiques, colligée sous le titre Modèle:Langue. Il est ainsi l'inventeur du terme et est à l'origine de son adoption en psychanalyse<ref group="G">Modèle:Citation, Modèle:P.186.</ref>. Le complexe (Modèle:Langue en allemand)<ref group="N">Modèle:Citation, Modèle:P.99.</ref> » désigne les fragments psychiques à forte charge affective, séparés du conscient et constitués Modèle:Citation<ref group="D">Entrée « Complexe » du glossaire final, Modèle:P.454.</ref>. Les indices de complexes sont ainsi nombreux : pouls, transpiration, temps de réponseModèle:Etc.<ref group="G">Modèle:P.173.</ref>. Il s'agit d'un nœud psychique de pulsions s'agglomérant dans l'inconscient et influençant le conscient. Néanmoins, de manière parallèle à l'opposition inconscient personnel / inconscient collectif, Jung distingue deux types de complexes : les « complexes supra-personnels » liés à des archétypes et symbolisant leurs influences sur le conscient et les « complexes personnels », qui sont nés des collisions avec la disposition instinctive générale<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>. Une fois autonomes, les complexes sont personnifiés dans l'inconscient et apparaissent sous des formes symboliques dans les rêves notamment<ref group="G">Modèle:P.189.</ref>.
Les instincts
Les instincts sont des données objectives, naturelles, ancrées dans la biologie et dans le vivant, qui insufflent aux archétypes leur énergie psychique<ref group="J">Néanmoins il ne faut pas confondre archétypes et instincts, la différence venant que les premiers ont un caractère numineux au seuil de la conscience alors que les seconds sont liés au corps et en cela sont plus communs, entrée « Instinct », Modèle:P.55.</ref>. Jung en dénombre sept : la sexualité (en cela il s'oppose à Freud qui en fait l'instinct premier), la faim, la soif, le sommeil, la créativité, le religieux et la volonté de puissance enfin. Dans la psychologie analytique, l'instinct et son image sont liés<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>. Ainsi, Modèle:Citation explique James Hillman<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> qui ajoute : Modèle:Citation. L'instinct est donc à la source de toute conscience et de toute inconscience, de toute réalité psychique. Il possède donc un dynamisme et une image instinctuelle<ref group="J">Entrée « Instinct », Modèle:P.55.</ref>. Ils forment en quelque sorte le contenu ou le thème (mot que Jung reprend souvent, de manière synonyme) de l'archétype, au-delà de sa forme symbolique et c'est pour cette raison qu'ils sont considérés au sein de la thérapie jungienne car ils renseignent sur l'attitude du conscient face aux nécessités biologiques<ref group="J">Entrée « Instinct », Modèle:P.56.</ref>. Dans tous les cas, les archétypes et leurs dynamiques font qu'ils sont souvent confondus avec les instincts même si Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:Ouvrage.</ref>.
La psychothérapie analytique
La psychologie analytique s'est nourrie principalement des cas d'analyses, d'abord conduites par Jung, puis par ses continuateurs. Les psychothérapeutes d'inspiration analytique n'ont en effet jamais cessé de pratiquer l'analyse parallèlement à ses recherches. Rattachée aux « psychothérapie d'inspiration psychanalytique » (Modèle:Abréviation), la démarche dite « jungienne » diverge néanmoins de l'analyse type de Freud, par le cadre éthique qu'elle instaure, et par les techniques<ref group="I">Modèle:P.247. Deirdre Bair précise que Jung évite d'employer le mot de « technique » dans ses écrits, mais qu'il préfère parler Modèle:Citation.</ref> mises en œuvre.
Le cadre thérapeutique et éthique
Déontologie et conduite de l'analyse
Formellement, l'analyse jungienne diffère peu de celle de la psychanalyse traditionnelle. Elle porte en effet sur un nombre de séances hebdomadaires allant de une à deux et sur une méthode de discussion, d'élaboration et d'abréaction semblable, et dure en moyenne trois ans<ref group="F" name="F:p740"/>. Néanmoins la position spatiale de l'analyste et de l'analysé peut différer ; ceux-ci sont soit en face-à-face ou bien le thérapeute jungien a recours à un divan.
Des éléments non analytiques peuvent prendre place, tels que l'imagination active ou le jeu de sable<ref group="A">Chapitre 19 « Modèle:Langue », Modèle:P.233-236.</ref>, la peinture ou toute autre forme de créativité. L'entretien peut-être parfois semi-directif (alors que la cure psychanalytique est un entretien non-directif)<ref group="F">Modèle:P.738.</ref>. L'individu est au centre de la thérapie, comme l'explique Marie-Louise Von Franz dans Psychothérapie. L'expérience du praticien, ouvrage dans lequel elle récapitule la pensée de Jung sur ce point. Le transfert est recherché (au contraire de la cure psychanalytique, qui en distingue des hostiles) et l'interprétation des séries de rêves est l'un des piliers de la thérapie jungienne. Pour le reste, les règles s'apparentent à la psychanalyse classique : l'analyste examine l'association libre et vise la neutralité et l'éthique, celle-ci étant entendue comme le respect du rythme de développement du patient. En effet, l'analyse jungienne ne vise pas seulement et uniquement l'examen du passé du patient, mais a pour tâche de reconnecter la conscience avec l'inconscient et ainsi permettre une adaptation avec la vie sociale et émotionnelle.
La névrose est en effet le symptôme non d'un retour du refoulé mais d'une incapacité éthique et fonctionnelle, parfois somatique, à faire face à certains aspects de la réalité. L'inconscient est, dans l'analyse jungienne, la source de l'éthique et elle a pour tâche de mettre à la conscience l'ombre du patient, d'autant plus que Modèle:Citation<ref>Extrait de Modèle:Lien web.</ref>. C'est pourquoi les analystes jungiens doivent avoir une solide culture générale, notamment en références aux symboles et en déontologie professionnelle. Leur formation est longue (cinq ans après la formation initiale de psychologue, psychiatre, ou de travailleur social en général). En France par exemple, la Société française de psychologie analytique forme les analystes d'obédience jungienne<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
« Travail intérieur » et individuation
La psychothérapie issue de la psychologie analytique repose sur les postulats décrits par Jung, considérés comme des concepts opérants et mis en cohérence par le « travail intérieur », c'est-à-dire l'individuation<ref group="K">Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Citation indique Jung, et il précise que Modèle:Citation. La thérapie jungienne a pour but l'individuation, mais elle s'adresse aussi à la cure des symptômes immédiats comme la névrose ; elle se veut une thérapie « synthétique-herméneutique<ref group="F">Modèle:P.736.</ref> ».
Pour la psychologie analytique, la thérapeutique s'enracine dans le vécu et le quotidien du patient : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Si la plupart des continuateurs de Jung mettent en œuvre une psychothérapie similaire à la sienne, quelques-uns en mettent en cause certains points. James Hillman, par exemple, se focalise davantage et exclusivement sur l'émotion véhiculée par l'image, se passant de toute interprétation littérale et intellectuelle. D'autres se concentrent sur l'enfant exclusivement, comme Clifford Mayes, en utilisant la catharsis. D'autres encore, tels que Michael Fordham, s'appuient sur les effets de dé-intégration et de la re-intégration depuis l'enfance<ref>Michael Fordham, Children as individuals. New York: G. P. Putnam & Sons (1969) Modèle:P. (en anglais).</ref>.
Techniques mises en œuvre : imagination active et dialogue intérieur
L'imagination active est une méthode qui permet de donner une forme sensible aux images de l'inconscient et de s'y confronter dans le cas où est ressentie une perturbation émotionnelle, permettant ainsi un élargissement de la conscience<ref group="H">Modèle:P.794 : Modèle:Citation.</ref>. Elle consiste ainsi à fixer son attention sur cette émotion, et, plus généralement, sur les fantasmes inconscients portés à la conscience, puis de les laisser se développer librement, sans que la conscience n'interfère. L'utilisation de techniques artistiques est recommandée<ref group="F">Modèle:P.737.</ref>. Elle conduit donc à Modèle:Citation<ref group="J">Entrée « Fonction transcendante », Modèle:P.42.</ref> ou à donner vie aux images spontanées<ref group="G">Modèle:P.312.</ref>.
Le dialogue intérieur est la seconde technique utilisée en psychothérapie jungienne ; c'est une méthode très similaire à celle de l'imagination active<ref group="J">Entrée « Confrontation », Modèle:P.24.</ref>. L'analyste jungien Anthony Steven explique que le dialogue intérieur permet de représenter les archétypes sous les traits de figures autonomes personnifiées qu'il nomme Modèle:Grec ancien<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Charles Baudouin en fait une « variante » de l'imagination active<ref group="G">Modèle:P.313.</ref>, qui représente ce « théâtre intérieur » de la psyché<ref group="G">C. G. Jung, cité Modèle:P.313.</ref> et de l'être. Le dialogue intérieur est devenu un outil de développement personnel grâce à Hal Stone et Sidra Stone, un couple d’analystes américains d’inspiration jungienne. Ils en ont fait une thérapie brève à part entière dont Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Critiques de la psychologie analytique ou critique ad hominem de Jung ?
La psychologie analytique est, dès sa fondation, l'objet des critiques venant de la sphère psychanalytique ; Sigmund Freud, en premier lieu, voit en l'œuvre de Jung celle Modèle:Citation. Les tenants du freudisme multiplièrent durant tout le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle les critiques, portant principalement sur le caractère mystique des écrits de Jung. D'autres analystes, en particulier des praticiens jungiens, dénoncent le « culte de la personnalité » autour du psychiatre suisse. Enfin, sa collusion avec le nazisme, durant la Seconde Guerre mondiale, demeure l'une des polémiques les plus récurrentes<ref group="A">Modèle:Citation étrangère, Modèle:P.244-245.</ref>.
Richard Noll et la « prophétie » de C. G. Jung
La critique du psychiatre américain Richard Noll, qui publie deux ouvrages (Le Culte de Jung, 1994 et Le Christ aryen, 1997) examinant l'ambivalence du personnage de Jung, est la plus acerbe à l'encontre des collusions du psychiatre suisse. Son argumentation assimile Jung à un gourou aux délires de grandeurs et pétri de théories racistes et nazies, promoteur d'un christianisme intégriste. Selon lui, Jung est en réalité un Modèle:Citation<ref name="Noll, introduction">Modèle:Lien web.</ref> qui, se faisant toutefois passer pour chrétien, œuvre pour le retour du paganisme. Ainsi, derrière l'arrière-plan des accusations de collusion avec le nazisme, critique qui existe également chez Ernest Jones<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ce que reproche Noll, c'est la tentative que Jung a selon lui entreprise, via le culte de sa personne comme modèle et prophète, à savoir restaurer le paganisme : Modèle:Citation<ref name="Noll, introduction"/>. Noll considère aussi que Jung est un habile menteur n'ayant jamais cru à ses concepts originaux, œuvrant pour la déconfiture du monde religieux : Modèle:Citation<ref name="Noll, introduction"/>.
Néanmoins, ces ouvrages sur Jung sont considérés par la plupart des psychologues et historiens de la psychanalyse comme des attaques personnelles. Élisabeth Roudinesco notamment argumente : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Richard Noll affirme également que dans la fameuse tour de Bollingen, Jung, franc-maçon, fait représenter un certain nombre Modèle:Citation<ref group="K">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Critique du « culte de la personnalité » de C. G. Jung
L'analyste jungien britannique Andrew Samuels dans Modèle:Langue<ref group="K">Modèle:Ouvrage.</ref> explore le milieu de la psychologie analytique, éclairant les nombreuses dissensions internes autour de concepts clés de Jung mais en raison des divergences de personnes également<ref group="A">Modèle:P.252-253.</ref>. Dans Modèle:Langue, Robert Withers<ref group="K">Modèle:Ouvrage.</ref> examine la prépondérance de la figure de Jung sur la psychologie analytique, ce qui aboutit à un véritable culte de la personnalité. Lors de la fondation du Club de psychologie de Zurich, explique-t-il, les critiques quant à ce culte autour de Jung existent déjà. Hans Rudolf Wilhelm, suivant Oskar Pfister, prétend que Jung a accumulé autour de lui une Modèle:Citation, son premier partisan<ref group="I">note no 20, Modèle:P.1102.</ref>. Plus tard, en 1948, Medard Boss et Hans Trüb se démarquent aussi de l'approche jungienne originelle<ref group="I">Modèle:P.819-820.</ref>.
Critiques venant de la psychanalyse freudienne
Du point de vue psychanalytique, nombre d'analystes continuateurs de Freud se sont prononcés sur le « cas de Jung ». Dominique Bourdin, agrégé de philosophie et docteur en psychopathologie et psychanalyse, stigmatise Jung dans La Psychanalyse, de Freud à aujourd'hui : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Karl Abraham est le premier à établir, alors que Jung était encore rattaché officiellement à Freud, une critique argumentée. Dans son écrit « Critique de l'essai d'une présentation de la théorie psychanalytique de C. G. Jung », Karl Abraham s'attaque aux postulats de la psychologie analytique. Il dénonce le Modèle:Citation opéré par le psychiatre suisse. La Modèle:Citation du concept, qui devient dès lors un Modèle:Citation fait de Jung un Modèle:Citation et non plus un psychanalyste. Cette critique est récurrente dans la littérature psychanalytique<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Yvon Brès explique quant à lui que le concept jungien d'inconscient collectif Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La seconde génération de psychanalystes freudiens, représentée par Donald Woods Winnicott ou Jacques Lacan par exemple, perpétuent la critique. La synthèse critique est réalisée par Edward Glover, continuant celle d'Ernest Jones, dans l'ouvrage Freud ou Jung (1941)<ref group="A">Modèle:P.36-37.</ref>.
Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Alain Amselek, dans Le Livre Rouge de la psychanalyse, critique la tendance de Jung à être fasciné par l’image et à réduire l’humain à l’archétype. Il montre que Jung vit dans le monde des Idées et des abstractions, dans le monde des livres et des vieux secrets perdus dans les grimoires. En fait d’empiriste, Jung est un idéaliste, pur raisonneur, qui a su montrer les talents incontestables de son intellect pour la spéculation et l’invention d’idées. Tout en se recommandant d’une épistémologie plus moderne et plus avancée que celle de Freud, Jung reste pris dans son intellectualisme et dans un provincialisme étroit. Ses hypothèses sont déterminées en fait par la conception du monde qui préexiste chez lui et dont il a sans cesse cherché des confirmations dans les vieilles traditions de l’Europe médiévale et occidentale<ref>Alain Amselek, Le Livre Rouge de la psychanalyse, Desclée de Brouwer, Paris, 2010, Modèle:P.85 à 119.</ref>.
Références et sources
Principaux ouvrages de C. G. Jung utilisés
Autres ouvrages de C. G. Jung utilisés comme sources
Autres sources bibliographiques
Sites internet d'associations de psychologie analytique
Autres sources utilisées
Ouvrages cités mais non utilisés
Voir aussi
Articles connexes
- Bibliographie sur la psychologie analytique
- Histoire de la psychanalyse
- Inconscient (psychologie analytique)
- Psychanalyse
- Psychanalyse des enfants
- Psychiatrie dynamique
- Psychiatrie romantique
- Psychothérapie
- Psychothérapie psychanalytique
Liens externes
Sitographie
- « Modèle:Langue » : psychologie analytique de l'enfant et de l'adolescent
- « Mérelle » : forum d'échange, introduction à l'œuvre de Jung
- Toutes les associations autour de C. G. Jung en France
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue, projet de catalogage des symboles archétypiques
Principales revues de psychologie analytique
- Cahiers Jungiens de Psychanalyse, principale revue française
- Revue de Psychologie Analytique - psychanalyse jungienne, cliniques et théories, revue scientifique francophone internationale
- La Vouivre, revue suisse
- Action et Pensée, revue de l'institut international de psychanalyse et de psychothérapie Charles Baudouin.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue publié par la Modèle:Langue
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue publié par la fondation Philemon, association de conservation des manuscrits de Jung
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue publié semestriellement par le Modèle:Langue
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue, revue de l'IAJS
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue publié depuis 1970 par le Modèle:Langue
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue, la plus ancienne revue de psychologie analytique, éditée à la Nouvelle Orléans.
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- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue, revue de la Modèle:Langue
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue, revue trimestrielle de la Modèle:Langue de New York
Bibliographie complémentaire
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- Sylvie Trinquier, Le corps humain dans les rêves, Éditions du Cygne, 2009 ;
- Sylvie Trinquier, La féminité dévoilée dans les rêves, une exploration de l'inconscient féminin, Éditions du Cygne, 2011
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