Fantasme (psychologie)

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  1. REDIRECT Modèle:Voir homonymes
Fichier:Rätsel der Psyche, Margret Hofheinz-Döring, Öl, 1970 (WV-Nr.5010).jpg
« Énigme de la psyché » (Rätsel der Psyche) de Margret Hofheinz-Döring (1910–1994).

Le fantasme Modèle:Incise est une manifestation, consciente ou inconsciente, d’un désir. C'est un concept majeur de la psychanalyse.

Étymologie, histoire et définition du mot « fantasme »

« Fantasme » vient du grec phantasma qui signifie « fantôme, hallucination visuelle »<ref>Dictionnaire de l'Académie française, neuvième édition, [1].</ref>. De même que la « fantaisie » reprise du grec phantasia signifiant « apparition », fantaisie étant la Modèle:Citation, « fantasme » est Modèle:Citation<ref name="Robert histoire">Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française (1992), tome 2 F/PR, entrées: « fantaisie » « fantasme », Paris,Dictionnaires Le Robert, 2000, Modèle:Isbn, Modèle:P..</ref>.

Le mot « fantasme », ayant signifié d'abord « fantôme », s'est introduit avec le sens d' « illusion » au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle; il est devenu un terme médical, avec le sens d'« image hallucinatoire » (1832)<ref name="Robert histoire"/>. Puis, toujours d'après Le Robert historique, Modèle:Citation<ref name="Robert histoire"/>.

Psychanalyse

Le fantasme (allemand : Modèle:Lang) est une Modèle:Cita qui a la Modèle:Cita soutenant la réalisation d'un désirModèle:Sfn. Cela peut concerner une production consciente ou un rêve diurne pour se procurer de façon imaginaire un assouvissement érotique, agressif, d'amour-propre, etc. Le fantasme serait également à rapprocher du rêve nocturne ou du symptômeModèle:Sfn : toutes ces manifestations ont une même origine : le fantasme inconscientModèle:Sfn.

Traduction française de die Phantasie en psychanalyse

Avec le développement de la psychanalyse, le mot « fantasme » s'est mis à marquer Modèle:Citation au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et dans ce sens, son emploi est à présent courant, là où Modèle:Citation<ref name="Robert histoire"/>. Selon le Dictionnaire historique de la langue française, à l'article « fantasme », la graphie phantasme a été aussi d'usage, mais Modèle:Citation<ref name="Robert histoire"/>. Le Vocabulaire de la psychanalyse précise que la graphie « phantasme », telle qu'elle est Modèle:Citation, a été proposée par Suzan Isaacs pour distinguer le fantasme inconscient du fantasme conscientModèle:Sfn.

La traduction devenue classique par « fantasme » en français du mot allemand Phantasie employé par Freud n'est pas sans poser quelques problèmes de fidélité au texte freudien. En 1989, dans l'ouvrage Traduire Freud, l'équipe de traduction des Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse opte finalement pour reprendre la proposition de Daniel Lagache de traduire die Phantasie par « fantaisie » au sens ancien du mot en français : en 1967 (dans le Vocabulaire de la psychanalyse), l'objection à cette proposition de Lagache était liée au sens moderne du mot « fantaisie » aujourd'hui connoté de celui de « caprice », d'« irrégularité », d'« absence de sérieux », etc.Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Mais la traduction par « fantaisie » a l'avantage Modèle:Citation comme c'est le cas de l'allemand Phantasie (et de sa traduction anglaise fantasy), tandis que « fantasme » désigne seulement Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans l'emploi qu'en fait Freud, Modèle:Lang) en allemand signifie « l'imagination », moins au sens de l' Modèle:Lang des philosophes que Modèle:CitationModèle:Sfn. En français, le terme « fantasme », aujourd'hui Modèle:Citation est d'une Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans Traduire Freud, Jean Laplanche note l'observation de Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy dans L'absolu littéraire (1976) où ceux-ci rapportent die Phantasie aux écrits du premier romantisme en la distinguant de l'Einbildungskraft de Kant qui est « l'imagination transcendantale »Modèle:Sfn. Modèle:Loupe

Freud

Jean Laplanche et J.-B. Pontalis donnent en 1967 cette définition du « fantasme »: c'est un « scénario imaginaire où le sujet est présent et qui figure, de façon plus ou moins déformée par les processus défensifs, l'accomplissement d'un désir et, en dernier ressort, d'un désir inconscient »Modèle:Sfn. Toutefois, est-il précisé d'emblée dans le Vocabulaire de la psychanalyse, le fantasme peut se présenter sous diverses modalités : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Genèse de la notion de fantasme chez Freud

Le terme Modèle:Lang, qui appartient à la langue courante et signifie « imagination », « fantaisie », apparaît chez Freud dès les Études sur l'hystérie (1895), avec l'observation faite de la fréquence de rêveries diurnes chez les hystériquesModèle:Sfn. D'après Roger Perron, la notion va se préciser dans les Lettres à Wilhelm Fliess et prendre rapidement place Modèle:CitationModèle:Sfn. Perron cite Freud dans la lettre du Modèle:Date-: Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans le Manuscrit M, Freud — cité par Perron — explique comment Modèle:Citation : il s'agit de Modèle:CitationModèle:Sfn. Dès lors, souligne Roger Perron, Modèle:CitationModèle:Sfn.

Fichier:IngresOdipusAndSphinx.jpg
Ingres, Œdipe explique l'énigme du Sphinx, 1827.

Avec le renoncement à ses neurotica (Lettre à Wilhelm Fliess du Modèle:Date-), Freud renonce à son affirmation précédente d'une « réalité » de fait d'un Modèle:Citation dans l'étiologie de l'hystérie: il va admettre progressivement queModèle:CitationModèle:Sfn. Pour Roger Perron, la naissance de la notion psychanalytique de fantasme date donc vraiment de 1897, et elle serait Modèle:Citation (Lettre à Fliess du Modèle:Date-)Modèle:Sfn, ainsi que Freud authentifiera Modèle:Citation beaucoup plus tard dans Ma vie et la psychanalyse (1925): Modèle:Citation (Freud en 1925)Modèle:Sfn.

Dans la suite de l'œuvre

La notion de fantasme se retrouve tout au long de l'œuvre freudienne et surtout avant le tournant des années 1920Modèle:Sfn. Roger Perron cite ainsi « Les souvenirs-écrans » (1899), L'Interprétation du rêve (1900), Le délire et les rêves dans la « Gradiva » de W. Jensen (1907), « La création littéraire et le rêve éveillé » (1908), « Les fantasmes hystériques et leur relation à la bisexualité » (1908), « Les théories sexuelles infantiles » (1908), Totem et Tabou (1913), L'homme aux loups (1918 [1914]), « Un enfant est battu » (1919)Modèle:Sfn.

D'après le même auteur, le statut du fantasme reste néanmoins Modèle:Citation dans l'œuvre de Freud, spécialement Modèle:CitationModèle:Sfn. Au chapitre VII de L'Interprétation du rêve, Freud a généralisé le modèle du rêve comme réalisation du désir (« le rêve est l'accomplissement d'un désir ») — où le fantasme inconscient apparaît comme étant d'origine pulsionnelle — au travail de pensée dans son ensemble, rendant compte de la sorte Modèle:CitationModèle:Sfn. À une nuance d'importance près toutefois, remarque Perron, que Freud précisera dans « Formulations sur les deux principes du fonctionnement psychique » (1911) : le fantasme Modèle:CitationModèle:Sfn. C'est très net au moment de la « satisfaction hallucinatoire du désir » du très jeune enfant qui, en l'absence du sein ou de la personne lui procurant la satisfaction, doit commencer de « se représenter » l'objet né en quelque sorte de son absence mêmeModèle:Sfn : Wilfred Bion développera à ce sujet une Modèle:CitationModèle:Sfn.

Klein

Chez Melanie Klein, l'ensemble de la vie psychique ne saurait être compris que comme fantasmatique. Klein écrit en 1975:Modèle:Citation<ref>Klein, M (1975) Love, Guilt and Reparation and Other Works 1921-1945. London: Karnac Books, p. 290</ref>.

Lacan

Modèle:Article détaillé Lacan reprend le concept freudien de fantasme mais en souligne la fonction défensive, un Modèle:Cita qui empêche le surgissement d'un épisode traumatique et n'appartient pas au seul registre de l'imaginaireModèle:Sfn.

Bien que les fantasmes varient d'un sujet à l'autre, il y a une structure théorique générale, le fantasme fondamental, que le patient en analyse Modèle:Cita en remaniant ses défenses et en modifiant son rapport à la jouissanceModèle:Sfn.

Lacan propose un mathème pour rendre compte du fait que le fantasme relève du symbolique et de l'imaginaire ainsi que de l'opposition au réel : Modèle:CitaModèle:Sfn. Le symbolique est représenté par le Modèle:Cita ($) qui renvoie à la division du sujet consécutive à sa naissance et son entrée dans le langage, l'objet a (a) est le manque fondamental comblé imaginairement, et la fonction de nouage (◇) du symbolique, de l'imaginaire et du réel qu'opère le fantasmeModèle:Sfn.

Psychologie analytique

Modèle:Loupe Au-delà de l’idée de désirs refoulés plus ou moins conscients du Moi, en psychologie analytique le mot « fantasme » désigne des contenus psychiques issus des profondeurs de l’inconscient qui se traduisent en émergences agissantes. Pour C G Jung, le fantasme serait « le produit d’une activité psychique créatrice »: il s’agirait d’une irruption de contenus inconscients quand l’attitude est passive ou d’imagination active quand le moi s’engage dans « une attitude intuitive d’attente »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ainsi, en psychologie analytique, le fantasme est au cœur de la pratique de l’imagination active, une « imagination à qui on donne libre cours pour créer comme elle l’entend selon sa propre logique et les fins qu'elle se donne »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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