Man Ray
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Emmanuel Radnitsky (ou Rudzitsky), dit Man Ray<ref>Son pseudonyme emprunte trois lettres à son prénom et trois à son nom, et signifie littéralement « homme rayon » (de lumière), ce qui doit être entendu comme « l'homme qui écrit avec la lumière », c'est-à-dire le sens étymologique du mot « photographe ».</ref>, né le Modèle:Date de naissance à Philadelphie (États-Unis) et mort le Modèle:Date de décès à [[6e arrondissement de Paris|Paris Modèle:6e]]<ref>Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris Modèle:6e, n° 262, vue 6/11.</ref>, est un peintre, photographe et réalisateur américain naturalisé français<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Acteur du dadaïsme à New York, puis du surréalisme à Paris, Man Ray a perfectionné la technique du photogramme de Christian Schad et inventé, aux côtés de la photographe Lee Miller, le procédé dit de solarisation.
Biographie
Emmanuel Radnitsky naît dans le sud de Philadelphie, en Pennsylvanie, le 27 août 1890. « Manny » est l'aîné d’une famille juive ashkénaze d’origine russe. Ses parents sont Melach « Max » Radnitzky, un tailleur, et Manya « Minnie » Radnitzky (née Lourie ou Luria), couturière. Il a un frère, Sam, et deux sœurs, Dorothy « Dora » et Essie (ou Elsie), la plus jeune née en 1897, peu de temps après leur installation dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn, à New York. Il sera l'oncle de la photographe {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Naomi Savage<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Au début de 1912, la famille Radnitzky change son nom de famille en Ray, sous l’initiative du frère de Man Ray, qui a choisi le nom de famille en réaction à l'antisémitisme fréquent à l'époque. En même temps, Manny devient « Man ». Plus tard, il refusera même de reconnaître avoir eu un autre nom que celui de « Man Ray »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Le père Radnitzky enrôle ses enfants pour l'aider dans son atelier.
Man Ray fréquente la Modern School du Ferrer Center qui fonctionne à Manhattan puis Harlem, selon les principes de l'éducateur libertaire catalan Francisco Ferrer. Cette formation anarchiste est déterminante puisqu'elle le libère très tôt du respect des valeurs établies, désacralise à ses yeux les techniques d'expression traditionnelles et l'encourage à ne suivre que sa propre nécessité individuelle dans toutes ses innovations.
Refusant toute hiérarchie entre la peinture et la photographie, il considère la caméra et le pinceau comme des instruments équivalents à ce qu'est la machine à écrire pour un écrivain<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
New York
Sa carrière commence à New York où il fréquente la Galerie 291 du photographe Alfred Stieglitz. Il travaille ensuite chez un graveur, dans la publicité et enfin comme dessinateur chez un éditeur de cartes<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.
Avec son ami proche Marcel Duchamp, ils forment la branche américaine du mouvement dada. Après quelques expériences artistiques infructueuses, notamment une publication sur le dada new-yorkais en 1920, Man Ray conclut que Modèle:Citation.
Paris
Le Modèle:Date-, Man Ray débarque au Havre (Seine-Maritime), puis arrive à Paris, à la gare Saint-Lazare où Marcel Duchamp l'accueille chez lui, au 22, rue La Condamine<ref name=":0" />.
Le soir même, il est présenté aux surréalistes Louis Aragon, André Breton, Paul Éluard et Gala Dali, Théodore Fraenkel, Jacques Rigaut et Philippe Soupault.
Il s'installe dans le quartier du Montparnasse, rencontre et tombe amoureux de la chanteuse et modèle français Kiki de Montparnasse qui devient sa muse<ref name=":0" />.
Il fréquente les bals des Beaumont ainsi que des cabarets, dont le Bœuf sur le toit et le Jockey<ref>Valérie Duponchelle, « Man Ray, l'homme au double visage », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », 17 février 2018, page 32.</ref>.
Il rencontre également le couturier Paul Poiret. Il réalise de nombreuses photographies de mode qui sont publiées dans les magazines et contribuent à le faire connaître. À son grand regret, il n'aura jamais l'occasion de faire le portrait du couturier. Dans son livre de souvenirs, il confie qu'à la mort de Paul Poiret, il a envoyé à un journal une photographie du médecin personnel du couturier comme étant un portrait de Poiret et qu'elle a été publiée comme telle.
En 1922, ses portraits de peintres et d’écrivains publiés dans Vanity Fair remportent du succès<ref name=":0" />. La même année<ref>X. Rockenstrocly, dir. C. Martin, Henri-Pierre Roché : profession écrivain - Thèse de doctorat, III, B, 1, Université Lyon-II, Lyon, 1996.</ref>, l'agent de Marcel Duchamp, Pierre Roché, un ami rencontré en Modèle:Date- à New York, qui a fait travailler avant guerre Hélène Perdriat pour Paul Poiret et qui est un intime de Marie Laurencin, l'amante de la sœur du couturier, Nicole Groult, lui prête de l'argent pour ouvrir un studio de photographie au 31 bis, rue Campagne-PremièreModèle:Pas clair<ref name=":0" />. En échange Modèle:Référence souhaitée, il y développe les photographies érotiques des uns et des autres, telle celle de Helen Hessel se déshabillant sur la plage.
Outre Vanity Fair, il collabore aux magazines Littérature, Vogue (éditions française, anglaise et américaine), ainsi qu'à La Revue surréaliste<ref name=":0" />.
Avec Jean Arp, Max Ernst, André Masson, Joan Miró et Pablo Picasso, il présente ses œuvres à la première exposition surréaliste de la galerie Pierre à Paris en 1925.
Ami de Marie-Laure de Noailles et de Charles, vicomte de Noailles, il tourne en 1928 à Hyères à la Villa Noailles son troisième film Les Mystères du château de Dé<ref name=":0" />.
En 1929, Man Ray commence à travailler avec Lee Miller qui, en plus d'être sa muse et son assistante, devient sa maîtresse. Jusqu'en 1932, ils entretiennent cette relation créative, développant ensemble le potentiel esthétique de la solarisation<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name=":0" />.
En 1931, il réalise une œuvre à vocation publicitaire intitulée Électricité. Il s'agit d'un album composé d'un ensemble de photographies commandé par la Compagnie Parisienne d'Électricité. Cet ensemble de rayogrammes a pour objectif la promotion de l'électricité à usage domestique, en tant que symbole de la modernité<ref>Modèle:Lien web</ref>.
À Montparnasse, durant vingt ans, Man Ray révolutionne l'art photographique. Les grands artistes de son temps posent sous son objectif, comme James Joyce, Gertrude Stein ou Jean Cocteau. Il contribue à valoriser l'œuvre d'Eugène Atget qu'il fait découvrir aux surréalistes et à son assistante Berenice Abbott. Avec le groupe surréaliste, il participe d'octobre à Modèle:Date- au Modèle:6e Salon des surindépendants<ref>Agnès De La Beaumell, Alberto Giacometti, le dessin à l'œuvre, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2001, 256 p. Modèle:ISBN.</ref>.
En 1934, Meret Oppenheim pose pour Man Ray ; cette série de photographies de nus devient l'une de ses séries les plus célèbres.
Fin 1934, au bal nègre de la rue Blomet, il fait la connaissance de la jeune guadeloupéenne Adrienne Fidelin<ref name="ModèleNoir"/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il a 46 ans et elle presque 20. Elle devient sa compagne, son modèle et sa muse. Inséparables, Man Ray l'introduit dans son cercle d'amis artistes et écrivains, adeptes du surréalisme, mouvement alors en vogue. Dans son autobiographie, Man Ray décrit le groupe constitué par Pablo Picasso, Dora Maar, Paul Éluard et Nusch Éluard, Max Ernst et Leonora Carrington, ainsi que Lee Miller et Roland Penrose, André Breton<ref name="ModèleNoir"/>. C'est ainsi le début d'une histoire d'amour de cinq années étroitement mêlée à une vie artistique intense, au sein de la communauté surréaliste<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>. Adrienne Fidelin prend alors le nom d'Ady Fidelin<ref name="ModèleNoir">Modèle:Lien web</ref>. C'est l'une des membres les plus fascinants de l’avant-garde internationale<ref>Modèle:Article.</ref>.
Hollywood
En 1940, après la défaite de la France, et inquiété du fait de ses origines juives, Man Ray parvient à rejoindre Lisbonne et s'embarque pour les États-Unis en compagnie de Salvador et Gala Dalí ainsi que du cinéaste René Clair. Après quelques jours passés à New York, il gagne la côte ouest avec le projet de quitter le pays pour Tahiti où il resterait quelques années.
Arrivé à Hollywood, il reçoit des propositions d'exposition et rencontre dans un night-club sa deuxième femme, la danseuse et mannequin d'origine roumaine {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Juliet Browner<ref name=":1" />,<ref>https://www.getty.edu/education/teachers/classroom_resources/curricula/performing_arts/downloads/juliet_dancing.pdf</ref> avec laquelle il se marie en 1946<ref>Modèle:Article</ref>, et décide de se remettre à peindre. Installé à Los Angeles, il peint notamment des sculptures mathématiques qu'il avait découvertes et photographiées à l'institut Henri Poincaré dans les années 1930, donnant à chacune d'elles le titre d'une œuvre de Shakespeare<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Retour à Paris
En 1951, il revient à Paris et habite par la suite à l'hôtel Istria, au 31 bis, rue Campagne-Première<ref>Collectif, Étrangers célèbres et anonymes du Modèle:14e, Mairie du Modèle:14e, octobre 2011, p.8.</ref>. Cette même année, il expérimente la photographie en couleur dans son atelier du 2 bis rue Férou<ref name=":0" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Il devient satrape du Collège de 'Pataphysique en 1963, année où il publie son autobiographie Self-Portrait<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Il meurt à Paris le Modèle:Date- et est inhumé au cimetière du Montparnasse (Modèle:7e). Sa tombe porte l'épitaphe : Modèle:Citation étrangère (Modèle:Citation).
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Man Ray photographié par Lothar Wolleh à Paris en 1975.
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La tombe de Man Ray à Paris au cimetière du Montparnasse : Modèle:Citation étrangère.
Entre le 18 et le Modèle:Date-, la tombe de Man Ray est profanée à cinq reprises<ref>La tombe de l’artiste surréaliste Man Ray saccagée au cimetière du Montparnasse à Paris, Libération, 28 mars 2019.</ref>. Le médaillon représentant le couple est brisé et la stèle de son épouse Juliet Man Ray née Browner (1911-1991) est détruite.
Œuvres
Objet
Photographie
- De nombreux portraits dont Marcel Duchamp et Joseph Stella (1920)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Tristan Tzara (1921)<ref>Modèle:Lien web</ref>, la marquise Casati (1922)<ref>Modèle:Lien web</ref>, André Breton (1922)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Francis Picabia (vers 1923)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Jean Cocteau (1924)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Antonin Artaud (1926)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Kiki de Montparnasse (1926)<ref>Reproduction dans Connaissance des arts Modèle:N°, mars 2008, Modèle:P..</ref>, Louis Aragon (1929)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Karin van Leyden (1929)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Salvador Dalí (vers 1929)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Gala Dali (vers 1930)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Lee Miller (vers 1930)<ref>Modèle:Lien web</ref>, René Crevel (vers 1930)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Modèle:Lien (1945)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- L'Énigme d'Isidore Ducasse, 1920<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Élevage de poussière, 1920, Modèle:Dunité, musée d'art de Toulon.
- Rayographie avec main, lentille et œuf, photogramme, Modèle:Dunité, reproduite dans Beaux Arts magazine no 347, Modèle:Date-, Modèle:P..
- Marcel Proust sur son lit de mort, 1922<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Le Violon d'Ingres, 1924, épreuve aux sels d'argent rehaussée à la mine de plomb et à l'encre de Chine et contrecollée sur papier<ref>Paris, MNAM. Reproduction dans Connaissance des arts Modèle:N°, mars 2008, Modèle:P..</ref>
- Noire et Blanche, 1926<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- African sculpture on lying woman, 1930. Il s'agit en réalité d'un portrait de Simone Breton de 1927<ref>Reproduit en couverture de Lettres à Denise Lévy de Simone Breton, éditions Joëlle Losfeld, Paris, 2005</ref>.
- Échiquier surréaliste, 1934, panoptique de vingt portraits d'artistes surréalistes : De haut en bas, et de g. à dr.: Breton, Ernst, Dali, Arp, Tanguy, Char, Crevel, Eluard, De Chirico,Giacometti, Tzara, Picasso, Magritte,, Brauner, Péret, Rosey, Miro, Messens, Hugnet, Man Ray.Modèle:Refnec.
Film
- 1923 : Le Retour à la raison<ref>Le Retour à la raison sur Ubu.com Modèle:Vid</ref>.
- 1926 : Emak-Bakia, cinépoème<ref>Emak-Bakia sur Ubu.com Modèle:Vid</ref>.
- 1928 : L'Étoile de mer.
- 1929 : Les Mystères du château de Dé<ref>Les Mystères du château de Dé sur vimeo.com Modèle:Vid</ref>.
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Villa Emak-Bakia, lieu de tournage du film.
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…Plaque apposée sur la villa.
Peinture
Dessin
- Les Mains libres, dessins de Man Ray pour des poèmes de Paul Éluard, Jeanne Bucher, Paris, 1937.
Ouvrages et monographies
Distinctions
- 1966 : prix culturel de la Société allemande de photographie.
- 1974 : médaille du progrès de la Royal Photographic Society<ref>Progress Medal</ref>.
Expositions
- Atelier Man Ray. Unconcerned but not indifferent, Pinacothèque de Paris, du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref>pinacotheque.com.</ref>.
- Man Ray, vues de l'esprit, Musée Toulouse-Lautrec et Médiathèque Pierre-Almaric, Albi, du Modèle:Date- au Modèle:Date-.
- Man Ray et la mode, Musée Cantini, Marseille, du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Man Ray maître des lumières, Palais Lumière, Evian-les-Bains, du 1er juillet 2023 au 5 novembre 2023.
- Man Ray, le beau temps, La Banque, musée des Cultures et du Paysage, Hyères, du 7 juillet 2023 au 19 novembre 2023<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Hommages
- En 1990, Michel Berger lui a consacré une chanson intitulée Chanson pour Man Ray sur l'album Ça ne tient pas debout
- Le Modèle:Lien, un restaurant-bar situé rue Marbeuf ([[8e arrondissement de Paris|Modèle:8e]] de Paris)
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Georges Ribemont-Dessaignes, Man Ray, collection « Les peintres nouveaux », no 37, Paris, Gallimard, 1929.
- Pierre Descargues, Man Ray, avant-propos de Dora Vallier, Paris, Artcurial, 1991.
- Chantal Vieuille, Nusch, portrait d'une muse du Surréalisme, Artelittera, avec des photographies de Man Ray, Paris, 2010 Modèle:ISBN.
- Modèle:Article.
- Michel Butor, L'Atelier de Man Ray, photographies de Maxime Godard, Paris, Bernard Dumerchez, 2005.
- Noriko Fuku et John P. Jacob, préface de Marc Restellini, Atelier Man Ray. Unconcerned but not indifferent, [catalogue de l'exposition], Éd. Pinacothèque de Paris, 2008.
- Alain Jouffroy, « Man Ray (1890-1976) », in Encyclopædia Universalis (en ligne sur Universalis-edu.com).
Archives
Filmographie
- François Lévy-Kuentz, Man Ray. 2 bis, rue Férou, 1989, 23 min, Éditions Dilecta. Film sur l'atelier de Man Ray peu avant sa destruction.
- Quentin Lazzarotto, Man Ray et les équations shakespeariennes, 2019, produit par l'institut Henri-Poincaré : moyen métrage documentaire.
- Man Ray, dans Chambre noire, interview par Michel Tournier, 10 min 36, 1961.
Articles connexes
- Étant donnés
- Micheline de Bellefroid a relié un de ses livres
Liens externes
- Photothèque numérique officielle sur manray-photo.com.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Images de Man Ray et textes sur le site du Getty Center de Los Angeles.
- Portrait de Man Ray à Paris en 1975 par le photographe espagnol Baldomero Pestana, paru sur El País du 9 mars 2018.