Michel Tournier
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Michel Tournier, né le Modèle:Date de naissance dans le [[9e arrondissement de Paris|Modèle:9e de Paris]] et mort le Modèle:Date de décès à Choisel est un écrivain français.
Philosophe de formation et germaniste, Michel Tournier commence comme traducteur pour les éditions Plon, puis se présente à des émissions culturelles à la radio et à la télévision. Il publie son premier roman à 42 ans, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, qui reçoit le Grand prix du roman de l'Académie française et qui est salué pour son originalité et la maîtrise « classique » de son écriture. Vendredi ouvre alors trois décennies consacrées à la littérature.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont le plus célèbre est Le Roi des aulnes qui obtient le prix Goncourt en 1970, d'œuvres pour la jeunesse, parmi lesquelles Vendredi ou la Vie sauvage, et d'essais, dont Journal extime.
Il est membre de l'Académie Goncourt de 1972 à 2010.
Biographie
Famille
Sa mère, née à Marie-Madeleine Fournier, était la fille d'un pharmacien de Bligny-sur-Ouche en Côte-d'Or et Michel Tournier a passé ses vacances d'enfant dans le village voisin de Lusigny-sur-Ouche (il y séjourna de nouveau pendant l'été 1944 et pendant la Libération de la région en septembre).
Son père, Alphonse Tournier, est issu d'une famille d'artisans verriers établis dans l'Hérault au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, puis à Lalande en Dordogne<ref>Archives de l'Herault, état civil de Saint-Paul-de-Thomières et de Rieussec et archives de la Dordogne état civil de Lalinde.</ref>. Alphonse Tournier était né à Cognac en Charente, d'un père gascon<ref>Dans le secret des dix: l'Académie Goncourt intime, Marcel Cordier, page 92 sur books.google.fr.</ref> et d'une mère d'ascendance aveyronnaise<ref>L'ascendance gasconne de Alphonse Tournier, trouvait notamment ses racines dans la famille de sa grand-mère Marguerite Feytaud, née à Beauregard-de-Terrasson, en Dordogne en 1838.</ref>.
Les parents de Michel Tournier s'étaient rencontrés à la Sorbonne alors qu'ils étaient étudiants en licence d'allemand. Alphonse, gueule cassée de 14-18 et germaniste accompli<ref name=interieur/>, renonce à l'enseignement et fonde plusieurs sociétés de collecte des droits d'auteurs à l'origine de la SACEM. En 1929, il fonde notamment le Bureau international des éditions musico-mécaniques (BIEM), et il est conseiller de la SACEM.
La famille (trois garçons, dont Jean-Loup Tournier, directeur de la SACEM, et une fille) habite d'abord à Paris, rue Taitbout, dans le Modèle:9e, avant de s'installer dans une grande maison à Saint-Germain-en-Laye. Michel Tournier fréquente alors l'École Saint-Érembert où il est un élève turbulent et médiocre. Il passe durant cette période ses vacances à Fribourg-en-Brisgau, dans un foyer d'étudiants catholiques avec ses frères et sœur et assiste à l'avènement du nazisme avec ses parades militaires et les discours du Führer.
Formation
En 1941, la famille Tournier quitte la maison de Saint-Germain-en-Laye réquisitionnée par les Allemands et s'installe à Neuilly-sur-Seine. Michel Tournier entre au lycée Pasteur, où il découvre la philosophie avec Maurice de Gandillac.
« J'avais comme condisciple au lycée Pasteur Roger Nimier. Il était effrayant de précocité : il avait tout lu, tout compris, tout assimilé à seize ans. Il a publié son premier livre à dix-huit ans, son dernier livre à vingt-huit ans et il est mort à trente-sept ans. C'est une espèce de trajectoire de météore. Franchement, je préfère le contraire. C'est plus sûr de se donner le temps. Il faut aussi ne pas raconter sa vie. Mais un écrivain jeune ne peut qu'aller vite et raconter sa vie » explique-t-il au journaliste Jean-Luc Delblat dans Le Métier d'écrire en Modèle:Date-<ref name="delblat">Modèle:Lien web.</ref>.
Passionné par les ouvrages de Gaston Bachelard et ayant échoué au concours d'entrée à l'École normale supérieure, il choisit de préparer une licence de philosophie à la Sorbonne, où il soutient en Modèle:Date- son diplôme d'études supérieures de philosophie sur Platon<ref>Dans le secret des dix : l'Académie Goncourt intime, Marcel Cordier.</ref>. Il réside ensuite quatre ans dans l'Allemagne en reconstruction Modèle:Incise et suit les cours de philosophie de l'université de Tübingen avant de rentrer en France en 1949. Finalement, il renonce à l'enseignement après son deuxième échec à l'agrégation de philosophie en 1950.
Modèle:Citation, avoue-t-il avec humour à Jean-Luc Delblat. La philosophie tient cependant une part très importante dans ses romans, en particulier dans ses contes enfantins : Modèle:Citation bloc
Débuts dans l'édition et à l'ORTF
Michel Tournier s'installe à Paris, dans un hôtel de l’île Saint-Louis. Il fréquente des écrivains comme Georges Arnaud et Yvan Audouard, des artistes comme Pierre Boulez ou des philosophes comme Gilles Deleuze. Pendant huit ans il fait des traductions pour les éditions Plon, où il est directeur littéraire. Il traduit entre autres certains romans d'Erich Maria Remarque.
Modèle:Citation explique-t-il à Jean-Luc Delblat.
Il participe alors à des émissions culturelles sur Europe 1 et anime une cinquantaine d'émissions mensuelles sur la deuxième chaine de l'ORTF intitulées Chambre noire sur la photographie qui deviendra indissociable de son œuvre : Modèle:Citation bloc
Il se lie alors avec Lucien Clergue avec qui il crée en 1968 le plus grand festival consacré à la photographie en France, les Rencontres de la photographie d'Arles.
Carrière
Après plusieurs textes qu'il juge trop médiocres, Michel Tournier publie en 1967, à quarante-deux ans, son premier roman Vendredi ou les Limbes du Pacifique. Il rencontre vite le succès et l'estime du monde littéraire. Son roman est couronné par le grand prix du roman de l'Académie française.
En 1970, son deuxième roman, Le Roi des aulnes, marque les esprits et obtient à l'unanimité le prix Goncourt.
Écrivain reconnu, Michel Tournier entre au comité de lecture des éditions Gallimard et devient en 1972 membre de l'Académie Goncourt.
Il se consacre dès lors entièrement à la littérature avec en plus de ses romans et nouvelles, des textes pour la jeunesse (comme la reprise de son premier roman sous le titre de Vendredi ou la Vie sauvage en 1971 ou Barbedor en 1980).
Il publie également des essais : Le Vent Paraclet (1978), autobiographie et réflexion littéraire et philosophique, Célébrations (1999).
Il écrit de nombreux articles<ref>Exemple : « Jules Verne ou Le bonheur enfoui ».</ref>, des préfaces de livres, pour Le Bachelier de Jules Vallès ou pour Calligraphe d'Hassan Massoudy.
En 1957, il s'installe dans un ancien presbytère à Choisel dans la vallée de Chevreuse où il travaille dans la solitude, à l'écart de Paris et des dispersions du milieu littéraire. Il se montre très attentif à ses lecteurs qu'il aime rencontrer, tout particulièrement les collégiens auxquels il rend souvent visite<ref>Voir sur espacefrancais.com.</ref>.
Il a aussi beaucoup voyagé pour la longue préparation de ses livres, comme il l'explique en Modèle:Date- à Jean-Luc Delblat : Modèle:Citation bloc
Ses livres sont désormais traduits dans plusieurs dizaines de langues et les tirages sont toujours impressionnants, comme pour Vendredi ou la Vie sauvage (près de trois millions d'exemplaires en France) ou Le Roi des aulnes (quatre millions)<ref>Entretien Michel Tournier, Lire, Modèle:1er juillet 2006.</ref>.
Objet de plusieurs études et thèses<ref name="seun">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, l’œuvre de Michel Tournier lui a valu la médaille Goethe en 1993, et le titre de docteur honoris causa de l'université de Londres en 1997.
Fin de vie
Fin 2010, à 85 ans, il fait connaître à Edmonde Charles-Roux son souhait de démissionner du jury de l'Académie Goncourt<ref>« Chaises vides dans les jurys » - Le Monde.</ref> et d'en devenir membre honoraire<ref>Il est remplacé début 2011 par Régis Debray« Régis Debray élu à l'Académie Goncourt » - Le Monde.</ref>.
Il n'écrit plus mais continue à parler de ses œuvres. Il se confie, comme en Modèle:Date- en répondant à Marianne Payot, journaliste à Lire : Modèle:Citation bloc
Il alimente aussi le fonds Tournier créé en 1996 à la bibliothèque universitaire d'Angers<ref>Voir sur bu.univ-angers.fr.</ref>.
Il meurt le Modèle:Date- à son domicile de Choisel à l'âge de 91 ans<ref>« L'écrivain Michel Tournier, auteur du "Roi des aulnes" et de "Vendredi ou La vie sauvage", est mort à l'âge de 91 ans ».</ref>. Ses obsèques sont célébrées le Modèle:Date-, en l'église Saint-Jean-Baptiste de Choisel<ref>Modèle:Article.</ref>. Il est inhumé dans le cimetière qui jouxte l'église et son presbytère, ayant lui-même choisi son épitaphe : Modèle:Citation bloc
Décoration
- Modèle:Date- : commandeur de la Légion d’honneur<ref>Décret du Modèle:Date-.</ref>
Postérité
Le SNE crée en 2017 le Prix Vendredi en hommage à Michel Tournier<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce prix récompense des ouvrages littéraires francophones destinés aux adolescents.
Analyse de l'œuvre
Style
Dans un style acéré et avec un sens du drame et du sacré qui n'empêche pas l'ironie subversive, Michel Tournier crée un univers personnel animé par des personnages complexes Modèle:Incise en réinterprétant les mythes comme Robinson Crusoé dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique (1967), Castor et Pollux dans Les Météores (1975), les rois mages dans Gaspard, Melchior & Balthazar (1980), Barbe-Bleue et Gilles de Rais dans Gilles et Jeanne, la bulla aurea romaine dans La Goutte d'or (1985), Moïse et la Terre promise dans Eléazar ou la Source et le Buisson (1996).
Il en fait la trame de récits où le réalisme minutieux s'associe à la création imaginaire de mondes différents (l'île du naufragé du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le parcours des rois orientaux de l'Antiquité, le contexte du guerrier et de la sainte au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la Prusse-Orientale du Roi des aulnes et la napola où l'ogre dévoreur se change en saint Christophe sauveur d'enfant durant la Seconde Guerre mondiale et le nazisme…).
Chacun de ses livres résulte d'un long travail d'enquête : « J'ai des caisses entières de notes et de livres annotés. J'ai un principe en ce qui concerne les livres : je ne touche pas, j'évite de lire tout roman, nouvelle ou autre fiction qui traite du sujet qui m'intéresse. C'est tabou ! (rires)... je ne veux pas me laisser influencer par une autre vision de ces choses. En revanche, je pille sans vergogne tout ce qui est histoire, anatomie, archéologie, linguistique, technologie, etc. Je n'ai aucun scrupule à dévaliser les dictionnaires, les traités. Quand j'écris un livre, il y a deux ans d'enquête et deux ans de rédaction. » explique-t-il au journaliste Jean-Luc Delblat.
Il interroge ainsi les parcours humains, soulevant des questions comme celle de la civilisation et de la nature, de la détermination du bien et du mal et de la chute ou du rapport à l'autre et à soi-même à travers le thème du double et de l'androgyne<ref name="seun"/>. Faisant intervenir le jugement moral, on a pu lui reprocher certains aspects troubles de ses œuvres qui présentent parfois « une polysexualité étonnante, troublante, qui participe de la nature cosmique, sans craindre l'immoral »<ref>« On peut éprouver quelque malaise devant la mise en scène des relations amoureuses, et ce même lorsqu'on ne limite pas l'érotisme à des formes conventionnelles. Cette « inquiétante étrangeté » est au cœur du jeu tourniérien » Le Baroque érotique chez Michel Tournier, Fabienne Roitel sur erudit.org.</ref>. Il a publié en 1978, Le Vent Paraclet, où, mêlant autobiographie et réflexion littéraire et philosophique, il éclaire son œuvre.
Il se dit adepte d'une « littérature de célébration de la vie » en opposition à une « littérature haineuse » : Modèle:Citation bloc
Influences
Michel Tournier s'est souvent exprimé sur sa vie et sur ses œuvres. Une de ses phrases rend compte de son ambition : Modèle:Citation.
Germaniste de formation, il reconnaît l'influence thématique et stylistique de la littérature allemande sur sa création littéraire ; particulièrement l'œuvre de Günter Grass (Le Tambour, Les Années de chien, Le Turbot) qui lui apprend à maîtriser la profusion romanesque et à démonter la vision rationaliste de l'Histoire afin d'en révéler la face légendaire, absurde et monstrueuse<ref>Le Magazine littéraire Modèle:Numéro avec majuscule, novembre 1999, « Günter Grass du Tambour au prix Nobel », réaction de Michel Tournier à la victoire de Grass à Stockholm, page 27.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Article de Cicero, mai 2007.</ref>,<ref>Jean-Pierre Damour et Lionel Acher reviennent également sur l'influence de Günter Grass sur Michel Tournier dans l'article qu'il consacre in le Dictionnaire des écrivains de langue française, M-Z, édition Larousse, Paris, 2001, page 1887.</ref>. Tournier parle d'une tradition littéraire d'Modèle:Citation à laquelle se rattachent également François Rabelais, Miguel de Cervantès et Louis-Ferdinand Céline<ref>Modèle:Article.</ref>.
La mise en accusation du rationalisme et l'association du réalisme littéraire à la réinterprétation des mythes apparaissent dès Vendredi ou les Limbes du Pacifique, son premier roman, publié en 1967, présenté comme une réécriture du Robinson Crusoé de Daniel Defoe. Tournier montre dans le journal de bord que tient le naufragé, un occidental qui s'interroge peu à peu et qui finalement, initié par Vendredi, choisit la nature contre la culture et décide de rester sur son île Esperanza dont il a renoncé, contrairement au héros de Defoe, à faire un modèle réduit de la civilisation violente et pyramidale qu'il connaissait en Angleterre. Michel Tournier reprendra en 1971 sous le titre de Vendredi ou la Vie sauvage le thème de ce roman dans un livre pour la jeunesse qui est devenu un classique pour les collégiens.
En 1970, paraît Le Roi des aulnes qui obtient le prix Goncourt. Le titre renvoie à un célèbre poème de Goethe et Michel Tournier y décrit avec réalisme la Prusse-Orientale avec ses marais et ses forêts, et certains aspects du nazisme (Hermann Göring, les Napolas, l'extermination des Juifs) en y associant des mythes comme l'Ogre<ref>Göring, l’ogre de Rominten et grand veneur du Reich, et pour Hitler, l’ogre de Rastenburg, auquel « chaque année la nation allemande […] offre en cadeau d’anniversaire toute une génération d’enfants » (Modèle:P.) Du syncrétisme des figures mythographiques en littératures française et européenne par D. Acke page 84 sur books.google.fr.</ref>, le massacre des Innocents, la phorie (?) de l'enfant (le fait de porter un enfant dans ses bras ou sur ses épaules comme le Roi des aulnes ou saint Christophe)<ref>Le Roi des aulnes reprend ce thème privilégié de la métamorphose, et développe en un véritable leitmotiv celui de la « prise en charge » de l'enfant ; voir sur phil.muni.cz.</ref>. Le roman sera adapté au cinéma en 1996 par Volker Schlöndorff.
En 1975, dans Les Météores, Michel Tournier exploite un autre mythe, celui de Castor et Pollux et de la gémellité, dont il questionne la face obscure<ref>Analogie entre homosexualité et gémellité par Michel Tournier.</ref> et l’ambiguïté de l'androgyne<ref name="seun"/> en même temps qu'il raconte un voyage initiatique autour du monde.
En 1978, paraissent deux titres : Le Coq de bruyère, un recueil de nouvelles qui regroupe des textes divers, contes et récits, et Le Vent Paraclet, un essai dans lequel Michel Tournier parle de lui et de son métier d'écrivain en associant autobiographie et réflexion littéraire et philosophique.
Le quatrième roman, Gaspard, Melchior & Balthazar (1980), s'appuie quant à lui sur le mythe des rois mages qui permet à Michel Tournier d'imaginer les voyages des légendaires rois mages aux motivations diverses (amour, beauté, pouvoir), en leur adjoignant un quatrième personnage<ref>Article de Susanna Alessandrelli.</ref>. La version pour enfants, publiée en 1983, aura pour titre Les Rois Mages<ref>Voir sur intellego.fr.</ref>.
En 1983, Gilles et Jeanne montre d'abord la proximité entre Jeanne d'Arc et Gilles de Rais, guerrier entièrement dévoué à Jeanne, puis la dérive du guerrier qui deviendra alchimiste et monstrueux tueur en série d'enfants mais que Tournier transforme en assassin de femmes en le présentant comme une figure de Barbe-Bleue plutôt qu'un ogre dans la tradition des contes de Perrault<ref>Réécrire la Renaissance, de Marcel Proust à Michel Tournier, Paul J. Smith, page 185 sur books.google.fr.</ref>.
Michel Tournier aborde de nouveaux thèmes avec La Goutte d'or (1985), roman qui traite du choc des cultures et du racisme ordinaire en contant l'histoire d'Idriss, un jeune Berbère saharien. Dépossédé d'une part de lui-même par une photographie prise par une touriste parisienne, Idriss entreprend un voyage hasardeux pour la retrouver en France. En chemin il se fait voler un bijou en forme de bulle d'or : il perd ainsi symboliquement la liberté que représentait la bulla aurea pour les Romains de l'Antiquité<ref>Deux pôles de l'image littéraire au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Franck Dalmas, The University of North Carolina at Chapel Hill page 256 sur books.google.fr.</ref> et affronte le sort des émigrés du quartier de la Goutte-d'Or à Barbés où ils subissent le choc d'un monde des images dont ils n'ont pas les codes et des difficultés matérielles et existentielles des déracinés<ref>La Goutte d’or de Michel Tournier : L’Écriture en questions, Ahlem Laabani, sur bu.umc.edu.dz.</ref>. Marcel Bluwal en a tiré un téléfilm diffusé en Modèle:Date-.
La même année, en 1985, paraît Le Médianoche amoureux, un recueil de contes et de nouvelles à la manière du Décaméron de Boccace puisque chacun des convives du médianoche (repas de minuit) doit raconter une histoire vraie ou imaginaire sur le même thème du double ou de la répétition.
La plume de Michel Tournier se fait alors plus rare. Il publie en 1996 un roman d'une grande concision (139 p.), Eléazar ou la Source et le Buisson, qui raconte le voyage d'une famille de colons du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle irlandais en marche vers la Californie, nouvelle terre promise. Cette reprise du mythe de Moïse explore la question du refus de Dieu, qui ne permet pas à Eléazar/Moïse d'entrer en Terre Promise : il restera dans l’âpre Sierra Nevada du buisson ardent, loin des sources irlandaises, privé du lait et du miel de Canaan.
En 1999, paraît l'un de ses derniers ouvrages, Célébrations : 82 « texticules », mot de Tournier pour définir ces petits textes où il dit de façon souvent espiègle ses admirations pour une œuvre, un artiste ou des éléments comme l'arbre, le cheveu, le serpent ou les saisons.
Œuvres
Romans
- Vendredi ou les Limbes du Pacifique (1967)
- Le Roi des aulnes (1970)
- Vendredi ou la Vie sauvage (1971)
- Les Météores (1975)
- Gaspard, Melchior & Balthazar (1980)
- Gilles et Jeanne (1983)
- La Goutte d'or (1985)
- Eléazar ou la Source et le Buisson (1996)
Recueils de contes et nouvelles
- Le Coq de bruyère (1978)
- Le Médianoche amoureux (1989)
Pièce de théâtre
- Le Fétichiste (1974)
Essais
Littérature d'enfance et de jeunesse
Préfaces
Adaptations de son œuvre
Au cinéma
- 1996 : Le Roi des aulnes, film germano-franco-britannique réalisé par Volker Schlöndorff, d'après le roman éponyme publié en 1970
- 1998 : Le Nain rouge, film belgo-franco-italien réalisé par Yvan Le Moine, d'après Le Coq de bruyère (conte Le Nain rouge)
À la télévision
- 1990 : La Goutte d'or, téléfilm français de Marcel Bluwal, d'après le roman éponyme publié en 1985
Notes et références
Voir aussi
Archives
Bibliographie
- Salim Jay, Idriss, Michel Tournier, et les autres, La Différence, Paris, 1986, 102 p.
- Serge Koster, Michel Tournier, Julliard, 1995, Paris, 230 p. Modèle:ISBN
- Jean-Marie Magnan, Michel Tournier ou la rédemption paradoxale, Marval, Paris, 1996, 141 p. Modèle:ISBN
- Arlette Bouloumié, Michel Tournier : le roman mythologique ; suivi de questions à Michel Tournier, José Corti, Paris, 1997, 278 p. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rachel Edwards, Myth and the Fiction of Michel Tournier and Patrick Grainville, Lewiston, New York, Edwin Mellen Press Ltd, 2000, 310 p. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Luis Montiel, « Más acá del bien en el mal. Topografía de la moral en Nietzsche, Mann y Tournier », Acerca del Mal y la Guerra: Testimonios de una sociedad sin causas, Madrid, 2003, 13 p. Modèle:Lire en ligne
- Farid Laroussi, Écritures du sujet : Michaux, Jabès, Gracq, Tournier, Éditions Sils Maria, Mons, 2006, 184 p. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melissa Barchi Panek, The postmodern mythology of Michel Tournier, Cambridge Scholars, Newcastle upon Tyne, 2012, 170 p. Modèle:ISBN
- Arlette Bouloumié, Michel Tournier : la réception d'une œuvre en France et à l'étranger, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2013, 296 p. Modèle:ISBN
- Vladimir Tumanov, « Black/White: Michel Tournier, Anatole France & Genesis », in Orbis Litterarum, 54 (4), Modèle:P.
- Arlette Bouloumié (dir.), Modernité de Michel Tournier, Presses universitaires de Rennes, 2016 Modèle:ISBN
- Michel Crépu, « Présence du fauve : Michel Tournier (1924-2016) », in La Nouvelle Revue française, Modèle:Date- Modèle:ISBN
- Mathilde Bataillé, Michel Tournier : l'écriture du temps, Presses universitaires de Rennes, 2017, 330 p. Modèle:ISBN
Filmographie
- Michel Tournier, film de Nicolas Ribowski, interview de Bernard Pivot, Gallimard, INA, Paris, 2006, 1 h 35 min (DVD)
- Michel Tournier : Robinson et son double (1924-2000), film de Max Armanet, Centre national de la cinématographie, Paris, 2008, 48 min (DVD)