Pierre Boulez

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Modèle:Infobox Musique classique (personnalité)

Pierre Boulez Modèle:MSAPI<ref>Prononciation en français de France standardisé retranscrite selon la norme API.</ref>, né le Modèle:Date de naissance à Montbrison et mort le Modèle:Date de décès à Baden-Baden, est un compositeur et chef d'orchestre français.

Fondateur, puis directeur de l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) et de l'Ensemble intercontemporain, il est également professeur au Collège de France, chaire « Invention, technique et langage en musique », de 1978 à 1995.

Au début de sa carrière, il joue un rôle important dans le développement de la musique sérielle, de la musique électronique et de la musique aléatoire. Ses vues polémiques sur l'évolution de la musique lui valent une réputation d'enfant terrible<ref>Modèle:Article</ref>.

Comme chef d'orchestre, Pierre Boulez est connu principalement pour sa direction des œuvres des compositeurs du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle comme Béla Bartók, Alban Berg, Claude Debussy, Gustav Mahler, Maurice Ravel, Arnold Schönberg, Igor Stravinsky, Edgard Varèse et Anton Webern, mais aussi les œuvres de certains de ses contemporains, tels Elliott Carter ou György Ligeti. Il a été par ailleurs directeur musical des orchestres symphoniques de la BBC, de New York et de Chicago.

En 1976, pour le centenaire du festival de Bayreuth, où il est régulièrement invité, il dirige L'Anneau du Nibelung, cycle de quatre opéras de Richard Wagner dans une mise en scène de Patrice Chéreau. Durant sa carrière, Pierre Boulez se sera vu décerner vingt-six Grammy Awards.

Biographie

Enfance et adolescence

Fils de Léon Boulez, ingénieur et industriel, et de Marcelle Calabre, Pierre Boulez a une sœur, Jeanne<ref>Modèle:Lien web</ref>, et un frère, Roger<ref>Modèle:Lien web</ref>, qui deviendra bibliothécaire de l'École normale supérieure. Il prend ses premiers cours de piano à l’âge de six ou sept ans. Après des études secondaires au petit séminaire de Montbrison, l’institut Victor de Laprade, il est admis pour l’année scolaire 1941-1942 à Lyon en classe de mathématiques supérieures, qu’il abandonne l’année suivante pour préparer le concours du Conservatoire national de musique et d'art dramatique à Paris, où il entre en 1943 dans la classe préparatoire d'harmonie de Georges Dandelot. Il y côtoie Annette Vaurabourg Modèle:Incise qui le présente à sa tante ; celle-ci l’accepte dans sa classe de contrepoint<ref name="Merlin">Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Note. En 1944, après avoir échoué au concours d'entrée de la classe de piano, il intègre la classe d'harmonie avancée d'Olivier Messiaen, d'où il sort l'année suivante avec un premier prix. Il étudie brièvement le sérialisme avec René Leibowitz. Mais jugeant l'enseignement de ce dernier trop rigide quant à l’application des techniques héritées de la seconde école de Vienne, il prend ses distances avec lui dès l'automne suivant et retrouve assez vite une complicité avec Messiaen : « Échanger Messiaen contre Leibowitz, c’était échanger la spontanéité créatrice, combinée avec la recherche incessante de nouveaux modes d’expression contre le manque total d’inspiration et la menace d’un académisme sclérosant » confiera-t-il plus tard à Antoine Goléa. Le Modèle:Date-, la pianiste Yvette Grimaud crée à l’École normale de musique ses Douze notations et ses Trois psalmodies, premières œuvres personnelles du compositeur (après ses essais pour voix et piano en 1942-1943)<ref>Pierre Boulez, Actes Sud coédition Philharmonie de Paris, mars 2015 — Modèle:P.</ref>.

Débuts professionnels

En 1945, pour gagner sa vie, Pierre Boulez se spécialise dans les ondes Martenot, jouant, entre autres, dans la fosse des Folies Bergère<ref>David Le Marrec : Boulez après les Folies Bergère… « Carnets sur sol » operacritiques.free.fr</ref>. Il est engagé en 1946, aux côtés de Maurice Jarre, pour jouer la musique de scène du Hamlet, monté par la compagnie de Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault qui, rapidement, le nomme directeur de la musique de scène. Abandonnant les ondes Martenot, Pierre Boulez dirige son premier ensemble instrumental constitué pour cette création<ref>Pierre Boulez, enfant du théâtre et du Paradis, lefigaro.fr</ref>. Il dirige notamment les musiques de Georges Auric, Francis Poulenc et Arthur Honegger<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.

Il compose durant cette période sa Première Sonate pour piano (1946) qui, plus encore que la Sonatine pour flûte et piano, effectue la synthèse des influences récentes du jeune compositeur. Puis se trouvent ses cantates Le Visage nuptial et Le Soleil des eaux, appuyées sur des poèmes de René Char et souvent décrites comme sa période lyrique, ainsi que sa [[Sonate pour piano n° 2 (Pierre Boulez)|Modèle:2e pour piano]] (1948) écrite à 23 ans, chef-d'œuvre du « premier Boulez », d’un lyrisme véhément prenant pour cadre le modèle de la sonate beethovénienne pour mieux le pulvériser en poussant plus loin l’exploration des techniques sérielles<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 1953, soucieux de faire entendre la musique moderne dans de bonnes interprétations mais surtout exaspéré par ce qu’il entend ailleurs, « toutes griffes dehors » pour reprendre l'expression de Jean-Louis Barrault<ref>Un témoignage de Jean Louis Barrault sur les débuts de Boulez au théâtre Marigny.</ref>, il organise avec ce dernier, et sur la base du mécénat privé, les concerts du « Petit Marigny » dans la petite salle du théâtre où sa programmation d'avant-garde va devenir le Domaine musical. Mais la difficulté à trouver des chefs disponibles pour la création contemporaine le contraint à diriger lui-même les œuvres, d'abord pour des petites formations instrumentales. Il commence à diriger des ensembles plus vastes en 1957 à Cologne, où Hermann Scherchen le laisse diriger son Visage nuptial. Il participe à la création de Déserts de Varèse le Modèle:Date- au théâtre des Champs-Élysées; il est l'auteur du texte de présentation qui est lu en direct sur l'antenne de France 4, plus tard France musique.

Carrière internationale

En 1958, sur l'invitation d’Heinrich Strobel, alors directeur de la station de radio du Südwestfunk, Pierre Boulez prend résidence à Baden-Baden pour seconder le chef d'orchestre Hans Rosbaud, créateur du Marteau sans maître le Modèle:Date-. Celui-ci étant affaibli par la maladie, il le remplacera au pied levé pour de grands concerts orchestraux à Donaueschingen les 17 et Modèle:Date- où il entame sa véritable carrière de chef<ref>Pierre Boulez, compositeur révolutionnaire classical-music.com</ref>.

Dans les années 1950, il est considéré comme le « musicien des modernes », un mouvement comprenant notamment Michel Butor, Roland Barthes ou Michel Foucault, devenant leur « unique référence en matière musicale »<ref name="SamuelPulgent2005">Claude Samuel, Maryvonne de Saint-Pulgent, « Pierre Boulez. Pouvoir de l'homme. Homme de pouvoir », Diapason, Numéro 521, janvier 2005, p.23</ref>. À ce titre, il partage des combats politiques très engagés à gauche. En 1960, il signe par exemple le « Manifeste des 121 », déclaration sur le « droit à l'insoumission » dans le contexte de la guerre d'Algérie<ref name="SamuelPulgent2005"/>. À cette époque, « polémiste redoutable », il s’exprime régulièrement de manière très critique contre des « personnages installés »<ref name="SamuelPulgent2005"/>.

À partir des années 1960, Boulez devient un chef d’orchestre de renommée internationale. Sa carrière se poursuit à l'Orchestre de la Résidence de La Haye<ref>Orchestre de la Résidence de La Haye site officiel</ref>, puis au Concertgebouw d’Amsterdam, notamment après la mort de Rosbaud. À Paris en 1963, il se charge de la célébration du cinquantenaire du Sacre du printemps dont l’enregistrement sera récompensé par l'Académie du disque. Ses représentations de Wozzeck faciliteront son engagement à Bayreuth en 1966 pour la production de Parsifal, son opéra fétiche<ref name="SamuelPulgent2005"/>. Il devient alors de plus en plus difficile pour lui de refuser les offres qu’on lui propose à la tête des plus grandes formations et les contrats vont désormais s’enchaîner avec l'Orchestre de Cleveland en 1967, puis avec l'Orchestre symphonique de la BBC de 1971 à 1975, en alternance avec l'Orchestre philharmonique de New York, où il succède à Leonard Bernstein, de 1971 à 1978 et, plus tard, avec l'Orchestre symphonique de Chicago en 1995.

Après André Cluytens de 1955 à 1958, et avant Alain Altinoglu en 2015, il est le second chef français à être invité au Festival de Bayreuth à diriger la musique de Richard Wagner. En 1966, 1967, 1968 et 1970, il choisit d'y interpréter l'opéra en trois actes Parsifal produit par Wieland Wagner<ref>Pierre Boulez au Festival de Bayreuth sur wagneropera.net</ref>.

De 1976 à 1980, il revient à Bayreuth pour diriger une nouvelle version du Ring mis en scène par Patrice Chéreau. Si, en s'écartant de l'imagerie et de l'interprétation traditionnelles, la mise en scène de Chéreau a causé un scandale lors des premières représentations en 1976, elle a finalement gagné l'assentiment de tout le public du festival et a été saluée par quatre-vingt-cinq minutes d'applaudissements et cent-un levers de rideau lors de la dernière représentation, le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Sur le plan discographique, ses interprétations du Sacre du printemps de Stravinsky, de l’opéra Wozzeck d’Alban Berg ou de la Tétralogie de Richard Wagner, aux côtés de Patrice Chéreau, deviennent une référence dans le monde musical<ref name=":0" />.

À la demande du président Georges Pompidou, Pierre Boulez fonde en 1976-1977 deux institutions dont les coûts sont entièrement pris en charge par des subventions publiques<ref name="SamuelPulgent2005"/> : l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) ainsi que l’Ensemble intercontemporain, formation de 31 solistes vouée à l'exécution de la musique contemporaine. C’est dans les studios de l’Ircam qu’il compose Répons, œuvre spatialisée pour ensemble instrumental et dispositif électroacoustique en temps réel. Il est également impliqué dans les grands chantiers de l’Opéra Bastille, la Cité de la musique et la Philharmonie de Paris<ref name=":0" />. Par la suite, l'influence croissante qu'il exerce en France sur le monde de la musique contemporaine lui valent des critiques qui dénoncent un « système d'influences » et, d'une manière générale, son rôle d'« homme de pouvoir »<ref name="SamuelPulgent2005"/>,<ref>Olivier LammBoulez de B à Z, liberation.fr, 6 janvier 2016</ref>

En 1979, il dirige Lulu d'Alban Berg à l'Opéra de Paris dans la version complétée par Friedrich Cerha. En 1992, Il reprend Pelléas et Mélisande à Cardiff avec le metteur en scène Peter Stein, qu'il retrouve en 1995 à Amsterdam pour une nouvelle production de Moïse et Aaron. Puis il dirige de nouveau Parsifal en 2004 dans la mise en scène controversée de Christoph Schlingensief. Interrogé sur les idées iconoclastes de ce dernier, il déclarera : « Il vaut mieux avoir trop d’imagination que pas assez ».

Fichier:Boulez25oct2004.jpg
Pierre Boulez lors d'une conférence de presse au Palais des beaux-arts de Bruxelles, le Modèle:Date-.

En 1988, dans le cadre du festival d'Avignon, il dirige Répons en plein air à la carrière Boulbon et est le compositeur invité du centre Acanthes, à Villeneuve-lès-Avignon, où il donne une série de cours de direction d'orchestre à de jeunes musiciens<ref>Modèle:Lien web</ref>. La même année, les thèmes concernant le rythme, la mélodie, le timbre, l’harmonie, le matériau et la forme sont abordés dans une série de six films pédagogiques « Boulez Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle » réalisés par Nat Lilenstein. Soucieux de transmettre son expérience, il dirige également à plusieurs reprises des ensembles tels que l'Orchestre des jeunes Gustav Mahler ou celui de l’Académie du festival de Lucerne qui permettent à des apprentis-musiciens de se familiariser avec le travail collectif et à la vie professionnelle.

Dernières années

Dans les dernières années il souffre d'un glaucome et d'autres symptômes neurodégénératifs<ref>France Musique. Émission Relax. Vendredi 29 novembre 2019, avec Christian Merlin</ref>. À l'automne 2010, une opération à l’œil l'oblige à annuler ses concerts en tant que chef pour plusieurs mois. S'il remonte par la suite à quelques occasions sur un podium, il ne donne plus de concerts à partir de 2012.

Fondateur de l'académie du Festival de Lucerne en 2004, Pierre Boulez met fin à son enseignement en 2015, mais reste directeur artistique de l'Académie<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Il meurt le Modèle:Date de décès à l'âge de 90 ans à Baden-Baden <ref>« Mort de Pierre Boulez, symbole d’un Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle musical avant-gardiste », Renaud Machart, Le Monde, 6 janvier 2016 (lire en ligne)</ref>. Il est inhumé dans le cimetière principal de la ville<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Compositeur

Au début des années 1950, influencé par le « Mode de valeurs et d’intensités » d'Olivier Messiaen (1949), Pierre Boulez s’oriente vers un sérialisme généralisé.

Modèle:Article détaillé

Débuts du sérialisme

Parmi les œuvres les plus marquantes du sérialisme généralisé il est possible de citer : Polyphonie X (1950) pour 18 instruments, les deux études de musique concrètes (1951) et Structures pour deux pianos<ref name="HopkinsGriffiths"/>. Structures est aussi une étape clé pour Boulez. Comme c'est l'une des plus visibles de ses œuvres totalement sérialisées, elle a focalisé les critiques. György Ligeti, par exemple, a publié un article qui examine les normes de durée, de dynamique, les attaques en grand détail. Il en conclut que son ascétisme est proche de la compulsion et lui recommande de rompre avec cela. Cette remarque a conduit Boulez à créer le monde sensuel et félin du marteau<ref>Ligeti 1960, 62.</ref>.

Le Marteau sans maître

Le Marteau sans maître, œuvre pour ensemble et voix a été écrit de 1953 à 1957. Sur des poèmes de René Char, elle est créée en 1955 à Baden-Baden<ref name=":0" />. Elle est considérée à la fois comme l'œuvre la plus accomplie du sérialisme et comme une pièce maîtresse de la musique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="HopkinsGriffiths">Hopkins et Griffiths 2011.</ref>.

Ouverture de la forme et choix multiples

Modèle:Article détaillé Modèle:Citation bloc


Pierre Boulez ne sera jamais un musicien "du hasard" ou d'un "aléa" au fondement d'une œuvre. Il reste, de ce point de vue, dans une appréhension historiquement "classique" de la composition et de son contrôle, composition combinatoire dans laquelle il va introduire non plus une seule direction ou possibilité, mais plusieurs, au choix de l'interprète (sonate pour piano no 3, Éclat/Multiples…). Cette flexibilité du matériau musical dans un réseau de possibilités créant plusieurs lectures d'une même œuvre au choix de l'interprète (parties de l‘œuvre ou paramètres du son, hauteurs, nuances...) sera aussi expérimentée aux mêmes époques dans les années 1950 et 1960 par d'autres compositeurs comme Karlheinz Stockhausen, Luciano Berio..

En effet à partir de sa Troisième sonate pour piano, Boulez expérimente ce qu'il appelle la chance contrôlée dont il développe les vues dans les articles<ref>Boulez 1991c and 1986.</ref> « Aléa » et « Sonate, que me veux-tu ? » Il expérimente cette démarche en partie en réaction aux techniques de composition aléatoire de John Cage auquel il reproche, dans l'article « Aléa »<ref name="auto">Article réédité dans Points de repère I.</ref>, l’usage peu contraignant d’un Modèle:Citation. Il introduit une part de hasard nettement plus contrôlé dans ses œuvres dès 1957 en laissant à l'interprète le choix d'interpréter ou non certains fragments, ou de changer leur ordonnance, se trouvant en cela une parenté d’inspiration avec Stéphane Mallarmé ; en particulier la typographie particulière du poème Un coup de dés jamais n'abolira le hasard ou la structure en feuillets mobiles du « Livre », ouvrage posthume dont Jacques Scherer avait publié les notes la même année.

Musique et poésie

Boulez a été particulièrement influencé par la littérature et notamment la poésie, comme beaucoup de compositeurs de son temps<ref>Françoise Siguret, « Boulez/Mallarmé/Boulez : pour une nouvelle poétique musicale », Études françaises, volume 17, numéro 3-4, octobre 1981, p. 97 (lire en ligne).</ref>. Le titre de ses compositions peut en témoigner : Le Soleil des eaux, Le Marteau sans maître et Le Visage nuptial sont empruntés à René Char ; Poésie sans pouvoir à Henri Michaux et Explosante-fixe à André Breton. D’autres œuvres réfèrent à des poètes : c’est le cas de Deux improvisations sur Mallarmé et de Pli selon pli. Portrait de Mallarmé.

Professeur au Collège de France

Parallèlement à son projet avec l’Ircam et à son propre travail de compositeur, Boulez entame ses cours au Collège de France qui l’occuperont de 1978 à 1995 et siège à la Fondation Hugot du Collège de France dès sa création jusqu'en 1995. Modèle:Citation note Jonathan Goldman dans un article de 2003<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans la préface de la seconde édition des Leçons de musique, ce dernier donne une liste d’expressions duales utilisées par Boulez Modèle:Incise qui témoignent de la volonté de son auteur de mieux cerner les enjeux de la composition, de l’interprétation et de la perception.

Sur la quatrième de couverture des Leçons de musique, qui regroupent une grande partie des leçons données par Boulez au Collège de France<ref>Voir sur college-de-france.fr.</ref>, on peut lire ceci : Modèle:Citation Puis sont citées quelques-unes des questions qui occupaient Boulez et qui ont précisément jalonné ses cours : Modèle:Citation bloc

Au long de ces années, Boulez y aborde des thèmes tels que la mémoire, la création, l'idée et la naissance de l'idée, la notion de thème et son évolution au sein de l'œuvre musicale, l'œuvre comme un tout ou comme fragment, et d'autres notions dont on peut avoir un aperçu assez clair dans les résumés en ligne<ref>Voir résumés sur college-de-france.fr.</ref>.

Chef d'orchestre

Fichier:Boulez2008.jpg
Pierre Boulez lors du festival de musique contemporaine de Donaueschingen en 2008 avec l'orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden et Fribourg-en-Brisgau.

Dans le domaine de la direction, son premier maître est Roger Désormière, pour qui la précision et la transparence sont les plus nobles qualités de cet art<ref>Voir le film documentaire, Pierre Boulez : à la recherche d'un temps futur (Arte/SWR, 2005).</ref>.

Le répertoire de prédilection de Pierre Boulez, correspond avant tout aux œuvres des compositeurs qui ont nourri son propre imaginaire et qu’il évoque le plus souvent dans ses articles, à savoir Debussy, Stravinsky et les membres de la seconde école de Vienne, Schönberg, Berg et Webern (dont il enregistre l’intégrale à deux reprises). Boulez est également particulièrement connu pour ses interprétations de Ravel, Bartók et Varèse. Quant à Mahler, peu fréquenté au début de sa carrière, il grave en 1970 Das klagende Lied puis, à partir de 1994, entreprend l'enregistrement de toutes ses symphonies. Mais, dans ce cas aussi, l’intérêt qu’il y porte est motivé par ses propres préoccupations de compositeur à l’époque où il enseigne au Collège de France, attribuant aux symphonies mahlériennes « une forme narrative qui crée au fur et à mesure les articulations formelles dont elle a besoin pour progresser et se déterminer », tandis que germe dans son esprit le développement en « spirale » de Répons.

Boulez dirige également un répertoire plus contemporain (ainsi Luciano Berio, György Ligeti ou encore Elliott Carter), mais ressent pour cela le besoin d’avoir un ensemble de solistes qui puissent s’adapter à toutes sortes de stylistiques. Son contact avec les orchestres et les institutions de la musique à l’étranger, en particulier avec le London Sinfonietta, lui inspire l’idée de l'Ensemble intercontemporain (EIC), créée en 1976, avec l’appui de Michel Guy, alors secrétaire d’État aux Affaires culturelles. Grâce à son installation dans les locaux de l'Ircam puis, plus tard, dans ceux de la Cité de la musique, cet ensemble composé d’une trentaine de musiciens collabore étroitement avec les compositeurs et va devenir l’un des plus remarquables en matière d’interprétation des œuvres du {{#switch: et

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}}, poursuivant et perfectionnant pour ainsi dire pendant plusieurs décennies l’aventure du Domaine Musical.

Après les productions de Wozzeck et de Parsifal en 1966, l'intérêt de Boulez pour l'opéra reste vivace. Il enregistre pour CBS Pelléas et Mélisande en 1969, puis Moses und Aron en 1975.

Dans sa carrière, il lui arrive de collaborer avec des personnalités d’autres domaines artistiques comme les chorégraphes Pina Bausch, Maurice Béjart ou lors du spectacle équestre « Triptyk » de Bartabas. Il dirige également des compositeurs que l’on imagine plus éloignés de son domaine de prédilection, comme Frank Zappa<ref>Modèle:Lien web</ref> ou, plus récemment, Bruckner, Karol Szymanowski, Leoš Janáček et son opéra De la maison des morts, pour lequel il retrouve Patrice Chéreau, et même André Jolivet à l’occasion du centenaire de la naissance du compositeur.

Fichier:BoulezPollini2009.jpg
Pierre Boulez et Maurizio Pollini après une exécution de la Modèle:2e sonate à la salle Pleyel, Paris, janvier 2009.

Œuvres

Compositions

Modèle:Article détaillé

Le catalogue des œuvres de Pierre Boulez est assez court, car il n'a cessé de remettre ses compositions sur le métier pour les retravailler. Certaines ont ainsi subi de nombreux remaniements (Pli selon pli, …explosante-fixe…). Par ailleurs, de nombreuses compositions sont restées en permanence « inachevées » (Modèle:3e sonate, Livre pour quatuor), et d'autres ont même été reniées par leur auteur (Polyphonie X). Tout ceci complexifie l'établissement d'un catalogue clair et compréhensible. Ne sont citées ici que les compositions importantes, celles demeurées au catalogue :

Écrits et entretiens

  • Rencontres avec Pierre Boulez. entretiens avec Antoine Goléa, Paris, Julliard, 1959.
  • Penser la musique aujourd'hui, 1963.
  • Relevés d'apprenti, Paris, Le Seuil, 1966, coll. "Tel Quel".
  • Par volonté et par hasard, entretiens avec Célestin Deliège, Paris, Le Seuil, 1975.
  • Points de repère, en trois tomes reprenant et complétant les textes des Relevés d'apprenti et de Jalons (pour une décennie) : I - Imaginer, II - Regards sur autrui, III - Leçons de musique, Paris, Christian Bourgois, 1981.
  • Jalons (pour une décennie) : dix ans d'enseignement au Collège de France (1978-1988). Textes réunis et présentés par J.-J. Nattiez, préface posthume de Michel Foucault, Paris, Christian Bourgois, 1989, coll. "Musique/Passé/Présent".
  • Le Pays fertile : Paul Klee, Paris, Gallimard, 1989.
  • Correspondance Pierre Boulez-John Cage, Paris, Christian Bourgois, 1991.
  • Éclats 2002, entretiens avec Claude Samuel, Mémoire du livre, 2002.
  • Les Neurones enchantés - Le cerveau et la musique, Entretiens avec Jean-Pierre Changeux et Philippe Manoury, Paris, Odile Jacob, 2014.
  • Entretiens de Pierre Boulez avec Gérard Akoka, Minerve, 2015.
  • Entretiens avec Michel Archimbaud, Paris, Gallimard, 2016.

Autres

En 1960, il compte au nombre des signataires du Manifeste des 121.

Discographie (sélection)

Prix, distinctions et hommages

Un ruban de pellicule de film déroulé
Déroulement de Pierre Boulez par Michel Haumant en 2000 à Forbach.

Prix

Boulez a reçu au cours de sa vie 27 Grammy Awards<ref>Modèle:Lien web</ref> ainsi que les prix suivants : Modèle:Colonnes

Académies

Hommages

Pierre Boulez était citoyen d’honneur de la ville de Baden-Baden, le titre lui ayant été remis le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> (et citoyen d’honneur en Allemagne depuis le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>). Il a été nommé également membre d'honneur de l'Orchestre symphonique de la radio de Baden-Baden et Freiburg, le Modèle:Date-<ref >Modèle:Lien web.</ref>.

Après sa mort, deux salles de concert portant son nom ont été inaugurées :

Le centre musical de Montbrison porte son nom ; il est situé sur la colline du calvaire.

En astronomie, est nommé en son honneur (13602) Pierreboulez, un astéroïde de la ceinture principale découvert en 1994<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Exposition

  • J'ai horreur du souvenir ! Dans les archives de Pierre Boulez, Galerie des Donateurs de la BNF (2022)<ref>Modèle:Lien web</ref>

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

Bibliographie

Ouvrages généraux

Monographies

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Joan Peyser, Boulez. Composer, Conductor, Enigma, New York, McMillan, 1973, 303 p.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul Griffiths, Boulez, Londres, Oxford Studies of Composers, 1978, 64, p.
  • Dominique Jameux, Pierre Boulez, Paris, Fayard, 1984.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Joseh Häusler, Pierre Boulez. Festschrift zum 60. Geburtstag, Universal, Vienne, 1985.
  • Martine Cadieu, Pierre Boulez, Madrid Espasa-Calpe 1985 126 pages
  • Jean Boivin, La classe de Messiaen, Paris, Christian Bourgeois, 1995
  • Peter Szendy, Lire l'Ircam, Paris, Ircam-Centre Pompidou, 1996, Modèle:P..
  • Olivier Meston, Eclat de Pierre Boulez, Michel de Maule, 2001.
  • Philippe Gontier, Incidences... Pierre Boulez, MF éditions, 2006.
  • Véronique Puchala, Pierre Boulez : à voix nue, Lyon, Symétrie, 2008.
  • Jean-Jacques Nattiez, Jonathan Goldman et François Nicolas (textes réunis et présentés par), La Pensée de Boulez à travers ses écrits, Paris, Éditions Delatour, coll. « Musique/Recherches », 2010 Modèle:ISBN
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jonathan Goldman, The Musical Language of Pierre Boulez, Cambridge University Press, 2011.
  • Lambert Dousson, Une manière de penser et de sentir. Essai sur Pierre Boulez, suivi d’un entretien avec Pierre Boulez, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017, 379 p.
  • Modèle:Ouvrage

Entretiens

  • Martine Cadieu, Rencontres avec Pierre Boulez, présentation, Paris, Genève, Éditions Statkine, 1982, 259 pages
  • Jean Vermeil, Conversations de Pierre Boulez sur la direction d’orchestre, Paris, Plume, 1989.
  • Modèle:Lien, Dialogues with Boulez, Lanham, Scarecrow Press, 2001.
  • Robert Parienté, La symphonie des chefs. Entretien avec 70 grands Maestros, Paris, La Martinière, 2004.
  • Michel Archimbaud, Entretiens avec Pierre Boulez, Paris, Gallimard, 2016, coll. "Folio".

Articles

  • Ouvrage collectif, Répons/Boulez, IRCAM/Fondation Louis Vuitton pour la musique, Arles, Actes-Sud Papiers, 1988.
  • Jésus Aguila, Le Domaine musical : Pierre Boulez et vingt ans de création contemporaine, Paris, Fayard, 1992, Modèle:Nb p.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alfonso Padilla, Dialéctica y música. Espacio sonoro y tiempo musical en la obra de Pierre Boulez, Helsinki, Suomen Musiikkitieteellinen Seura, Acta Musicologica Fennica 20, 1995.
  • Ouvrage collectif, Pli selon pli de Pierre Boulez : entretien et études, Contrechamps, 2003.
  • Ouvrage collectif, Pierre Boulez : techniques d'écriture et enjeux esthétiques, Contrechamps, 2006.
  • Ouvrage collectif, La pensée de Pierre Boulez à travers ses écrits, Delatour France, 2010 (version papier du colloque cité en référence).
  • Steinegger Catherine, Pierre Boulez et le théâtre, de la Compagnie Renaud-Barrault à Patrice Chéreau, Mardaga, 2012, coll. « Musica », préface de Joël Huthwohl, Prix des Muses 2013, 432 p.
  • Ouvrage collectif, Pierre Boulez, catalogue de l'exposition de la Philharmonie de Paris, Arles, Actes Sud, 2015.
  • Jérôme Bloch, « Hommage à Pierre Boulez », L'Éducation Musicale Modèle:N°, Modèle:Date-.
  • Benoit Duteurtre, Que reste(ra)-t-il de Pierre Boulez? Classica N° 218 Modèle:Date-, page 28-29.
  • Françoise Siguret, « Boulez/Mallarmé/Boulez : pour une nouvelle poétique musicale », Études françaises, volume 17, numéro 3-4, octobre 1981, p. 97-109 (lire en ligne).

Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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