Hector Berlioz
Modèle:Redirect Modèle:Infobox Musique classique (personnalité)
Hector Berlioz ({{#ifeq:1|0|/bɛʁ.ljoz/|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} en français<ref>Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, 1994, Modèle:P..</ref>, {{#ifeq:1|0|/'bɛr.ʎo/|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} en arpitan<ref>Noms en -z et -x sur le site de l'Office géographie arpitan (OARP) et « Berlioz ne rime pas avec myxomatose », La Voix des Allobroges, 12 octobre 2010.</ref>) est un compositeur, chef d'orchestre, critique musical et écrivain français, né le Modèle:Date à La Côte-Saint-André (Isère) et mort le Modèle:Date à Paris.
Reprenant, immédiatement après Beethoven, la forme symphonique créée par Haydn, Berlioz la renouvelle en profondeur par le biais de la symphonie à programme (Symphonie fantastique), de la symphonie concertante (Harold en Italie) et en créant la « symphonie dramatique » (Roméo et Juliette).
L'échec de Benvenuto Cellini lui ferme les portes de l'Opéra de Paris, en 1838. En conséquence, l'opéra-comique Béatrice et Bénédict est créé à Baden-Baden en 1862, et son chef-d'œuvre lyrique, Les Troyens, ne connaît qu'une création partielle à l'Opéra-Comique, en 1863. Berlioz invente les genres du « monodrame lyrique », avec Lélio ou le Retour à la vie, de la « légende dramatique », avec La Damnation de Faust, et de la « trilogie sacrée », avec L'Enfance du Christ, œuvres conçues pour le concert, entre l'opéra et l'oratorio.
Faisant souvent appel à des effectifs considérables dans sa musique symphonique (Symphonie funèbre et triomphale), religieuse (Requiem, Te Deum) et chorale (L'Impériale et Vox populi pour double chœur, Sara la baigneuse pour triple chœur), Berlioz organise d'importants concerts publics et crée le concept de festival. Enfin, avec La Captive et le cycle des Nuits d'été, il crée le genre de la mélodie avec orchestre, qui se développe aussi bien en France Modèle:Incise qu'à l'étranger, avec les cycles de Wagner, Wolf, Mahler, Berg, Schönberg, Richard Strauss et Benjamin Britten.
Toujours en difficultés financières, le compositeur entreprend de présenter lui-même sa musique au cours de vastes tournées de concerts en Allemagne, en Europe centrale et jusqu'en Russie, où sa musique est bien accueillie. Avec son ami Franz Liszt, Berlioz est à l'origine des grands mouvements nationalistes musicaux de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, russes (du Groupe des Cinq jusqu'à Stravinsky et Prokofiev), tchèques (de Dvořák à Janáček) et hongrois (jusqu'à Bartók et Kodály).
Reconnu de son vivant comme un maître de l'orchestration et un chef d'orchestre novateur, Berlioz publie, en 1844, son Traité d'instrumentation et d'orchestration, qui inspire de nombreux compositeurs et demeure un modèle pour les ouvrages traitant du même sujet au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, tels ceux de Rimski-Korsakov et de Charles Koechlin.
Éminent représentant du romantisme européen, Berlioz se considérait lui-même comme un compositeur classique<ref>Modèle:Citation H. Berlioz, Correspondance générale, no 169, tome VIII, Paris, Flammarion, Modèle:P..</ref>, prenant comme modèles Gluck, Beethoven et Weber. Sa musique a longtemps fait l'objet de controverses ou de malentendus, principalement en France. C'est en partie pour les dissiper que Berlioz entreprend la rédaction de ses Mémoires, en 1849, et rassemble certains de ses articles et nouvelles, dans des ouvrages aux titres volontiers humoristiques (Les Soirées de l'orchestre, Les Grotesques de la musique, À travers chants).
Il faut pourtant attendre les célébrations du centenaire de sa mort (1969) et du bicentenaire de sa naissance (2003) pour que la valeur artistique et l'importance de son œuvre, ainsi que son rôle déterminant dans l'histoire de la musique, soient enfin reconnus, surtout dans son pays natal, et que l'intégralité de ses partitions majeures soit enregistrée.
Biographie
La vie de Berlioz a fait l'objet de nombreux commentaires sans nuances : Modèle:Citation s'enthousiasme Romain Rolland<ref name=RR85>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Citation, répond André Boucourechliev ; Modèle:Citation, selon Antoine Goléa<ref name=AG319>Modèle:Harvsp.</ref> ; une vie Modèle:Citation pour Claude Ballif ; Modèle:Citation, en somme, selon l'expression de son premier biographe Adolphe Boschot, qui annonce d'emblée Modèle:Citation.
De l'enfant à l'étudiant (1803-1830)
Issu d'une vieille famille de marchands tanneurs du Dauphiné, établis à La Côte-Saint-André dans la plaine de Bièvre depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, Hector Berlioz naît le 19 Frimaire An XII, soit le Modèle:Date, à cinq heures du soir<ref name=CB7>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est le fils du docteur Louis Berlioz, né le Modèle:Date, et de Marie-Antoinette-Joséphine Marmion, née le Modèle:Date à Grenoble<ref name=CB7/>.
Milieu familial
Un père modèle : le docteur Berlioz
Le père d'Hector Berlioz, Louis Berlioz est médecin. Modèle:Citation. Il publie des Mémoires sur les maladies chroniques, les évacuations sanguines et l'acupuncture et est à ce titre considéré comme introducteur de l'acupuncture en France.
Ayant envoyé son fils Hector au séminaire à l'âge de six ans pour y entreprendre ses études, il décide de se charger personnellement de son éducation à la fermeture de l'établissement en 1811. Berlioz décrit ainsi son père et l'éducation qu'il en a reçue dans ses Mémoires : Modèle:Citation
Le docteur Berlioz apprend à son fils à jouer du flageolet et à lire la musique. Il lui transmet aussi les rudiments de la flûte. Découvrant les dons de son fils et afin de les encourager, il fait venir de Lyon, en 1817, un maître de musique, Imbert<ref name="Mémoires IV"/>, qui enseigne à Hector le chant et la flûte. En 1819, celui-ci est remplacé par Donant<ref name="Mémoires IV">Modèle:Harvsp.</ref> qui lui apprend à jouer de la guitare. Mais le docteur refusera que son fils entreprenne l'étude du piano, de crainte qu'il ne soit entraîné trop loin et se détourne de la médecine à laquelle il le destine<ref name="Mémoires IV"/>. Berlioz est promu bachelier ès lettres à Grenoble, le Modèle:Date-. Son père lui donne alors des cours d’ostéologie dans l'attente de son départ pour Paris (en octobre) où il doit commencer les études de médecine et assister aux cours d'histoire de Lacretelle<ref name="chrono I">Chronologie dans Modèle:Harvsp.</ref> et de littérature de François Andrieux<ref name="chrono I"/>.
Si le docteur Berlioz fut très opposé à la vocation artistique de son fils, à la fin de sa vie il se rapprochera de lui assez sensiblement. À propos du décès de son père, Berlioz écrit : Modèle:Citation
« Méchante mère !… »
La mère de Berlioz est rarement mentionnée dans ses Mémoires. En Modèle:Date-, le docteur Berlioz ayant autorisé son fils Hector à retourner à Paris étudier la musique pour un certain temps, Berlioz relate l'opposition formelle de celle-ci : Modèle:Citation.
Une autre anecdote est relatée dans les Mémoires : Modèle:Citation
Son décès, le Modèle:Date-, est seulement mentionné à l'occasion de celui de son époux : Modèle:Citation.
Frères et sœurs
Hector est l'aîné d'une fratrie de six enfants, dont deux mourront très jeunes : Louise-Julie-Virginie, née le Modèle:Date, morte le Modèle:Date<ref name=CB8>Modèle:Harvsp.</ref> et Louis-Jules-Félix, né le Modèle:Date<ref name=CB8/>, mort le Modèle:Date<ref name=CB9>Modèle:Harvsp.</ref>. Il sera toujours très attaché à ses deux sœurs, Anne-Marguerite, dite Nanci ou Nancy, née le Modèle:Date<ref name=CB8/> et qui mourra le Modèle:Date<ref name=CB141>Modèle:Harvsp.</ref> — plus encore Adèle-Eugénie, née le Modèle:Date<ref name=CB8/> et dont la mort, le Modèle:Date<ref name=CB195>Modèle:Harvsp.</ref>, laissera le compositeur Modèle:Citation au point d'éclater en sanglots lorsqu'il revoit son portrait dans le salon de son beau-frère à Vienne, en 1864<ref name=CB217>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est également très proche de son plus jeune frère, Prosper, né le Modèle:Date<ref name=CB9/>. Ce dernier le rejoint à Paris en Modèle:Date<ref name=CB72>Modèle:Harvsp.</ref>, pour y faire ses études<ref name=CB73>Modèle:Harvsp.</ref>. Il meurt à dix-huit ans, le Modèle:Date, probablement emporté par une fièvre typhoïde, malgré une légende voulant que sa mort ait résulté de l'exaltation éprouvée en assistant à Benvenuto Cellini, l'opéra de son frère<ref name=CB74>Modèle:Harvsp.</ref>.
Premier amour, premières compositions
C'est à l'âge de douze ans que Berlioz découvre l'amour en la personne d'Estelle Dubœuf, âgée de 17 ans, vivant à Meylan, village où réside son grand-père maternel et où il passe une partie de l'été avec ses sœurs et sa mère. Modèle:Citation
À la fin de sa vie, il reverra Estelle, devenue Modèle:Mme et vivant au domaine des Allavets de Vif, en Isère. Il entretiendra une correspondance avec elle et lui proposera le mariage, étant lui-même veuf pour la deuxième fois. Elle n’acceptera pas. Estelle est toutefois mentionnée dans son testament : Modèle:Citation<ref>Testament de Berlioz sur hberlioz.com.</ref>
Au même moment, Berlioz se met à composer<ref name="CGV">Modèle:Harvsp.</ref>. C'est à l'écoute des quatuors de Pleyel et grâce au traité d'harmonie de Charles-Simon Catel qu'il s'initie à l'harmonie. Il compose un pot-pourri à six parties qu'il cherchera vainement à publier, ainsi que deux quintettes pour flûte et cordes dont il reprendra l'un des thèmes dans l'ouverture des Francs-juges (1826)<ref name="Mémoires IV"/>. Ses premières publications sont des mélodies (Pleure, pauvre Colette ; Le Dépit de la bergère ; Le Maure jaloux). Il soumet au jugement de Jean-François Lesueur une cantate à grand orchestre (Le Cheval arabe) en vue de son admission dans la classe de composition du maître<ref name="Mémoires IV" /> et compose une scène empruntée au drame de Saurin, Beverley ou le Joueur<ref name="Mémoires VII">Modèle:Harvsp.</ref>.
Médecine ou musique
Inscrit à l'école de médecine de Paris, il quitte sa famille fin octobre et suit les cours du programme pendant une année, avant d'écrire à son père qu'il préfère l’art à la médecine : « Je sentis ma passion pour la musique s’accroître et l’emporter sur mon désir de satisfaire mon père »<ref>Hector Berlioz, Correspondance générale, Modèle:OpcitModèle:Référence insuffisante</ref>. Il se brouille avec sa famille, fréquente l'Opéra de Paris et suit les enseignements de Jean-François Lesueur, puis d'Antoine Reicha. Un soir, il assiste à une représentation d'Iphigénie en Tauride de Gluck qui le bouleverse.
En 1823, il est admis parmi les élèves particuliers de Jean-François Lesueur et est inscrit au Conservatoire de Paris en Modèle:Date-. Il découvre la musique de Weber et compose en 1824 (Berlioz a alors 20 ans) sa première œuvre d'envergure, Le Passage de la mer Rouge<ref name="chrono I"/> (perdue), suivie d'une Messe solennelle. Créée en l'église Saint-Roch le Modèle:Date-<ref>Chronologie de l'année 1825 dans Modèle:Harvsp.</ref>, cette Messe est exécutée une seconde fois à l'église Saint-Eustache en 1827. Excepté le Resurrexit, Berlioz affirme avoir brûlé cette partition, la jugeant de « peu de valeur »<ref name="Mémoires VIII">Modèle:Harvsp.</ref>. Il en reprend néanmoins des éléments dans Benvenuto Cellini, le Requiem et la Symphonie fantastique. De même, le thème de l’Agnus Dei est repris 25 ans plus tard dans son Te Deum (1849).
Malgré des échecs répétés au concours de Rome (en 1826, il est éliminé à l'examen préliminaire qui consiste en la composition d'une fugue ; en 1827, sa cantate La Mort d'Orphée est déclarée « inexécutable » par le jury ; en 1828, il n'obtient que le second prix avec la cantate Herminie interprétée par Louise Dabadie qui avait obtenu le prix pour Jean-Baptiste Guiraud en 1827), il poursuit ses études au Conservatoire, dirigé alors par le grand maître de l'époque, Luigi Cherubini, avec Antoine Reicha pour la fugue et le contrepoint, et Jean-François Lesueur pour la composition.
L'exécution en 1828 des symphonies de Beethoven par François-Antoine Habeneck, sera une révélation, pour Berlioz. Modèle:Citation
Fiancé à la pianiste Marie-Félicité Moke, il découvre également Goethe et son Faust dans la traduction de Gérard de Nerval, et compose en 1829 Huit scènes de Faust qui, remaniées, deviendront la légende dramatique La Damnation de Faust en 1846.
Rome et l'Italie
C'est en 1830, à sa cinquième tentative – éliminé à l'examen préliminaire en 1826, il est admis à concourir en 1827 mais La Mort d'Orphée est déclarée « inexécutable » ; il n'obtient qu'un second prix en 1828 avec Herminie ; le premier grand prix n'est pas décerné en 1829, année où il compose Cléopâtre – que Berlioz remporte finalement le Prix de Rome avec sa cantate Sardanapale. Dans son esprit, ce concours n'a pour objectif que de convaincre sa famille de sa valeur grâce à la recommandation que constitue un prix attribué par l'Académie des beaux-arts. Dans sa lettre du Modèle:Date- à sa sœur Nancy<ref name="CGI">Modèle:Harvsp.</ref>, il écrit en effet : « Que veux-tu que je te dise, ma pauvre sœur, ce maudit concours ne m'intéressait que pour mon père. »
Désappointé par son échec de l'année précédente avec sa cantate Cléopâtre, incomprise du jury (aucun grand prix n'ayant été décerné cette année-là), il décide de refréner son audace habituelle<ref group=alpha>La scène finale de la cantate devait finir par la mort de Sardanapale qui, vaincu, décide de s'immoler par le feu sur un bûcher, accompagné de ses plus belles esclaves. Berlioz pensa d'abord écrire une sorte de symphonie descriptive de l'incendie mais y renonça, car sa partition, pensait-il, serait alors condamnée par le jury. Une fois le prix acquis, il composa ce nouveau finale.</ref>, ce qui s'avère payant. Le Modèle:Date-, il écrit à sa mère : « Et voyez la bonhomie de Cherubini qui disait à M. Lesueur « Mais diable c'est un homme ; il faut qu'il ait terriblement travaillé depuis l'année dernière ». Peut-on imaginer un aveuglement pareil, attribuer à l’excès de travail l'invention de quelques mélodies bienheureuses, et me croire grandi quand je me suis rapetissé de moitié »<ref name="CGI"/>.
La remise des prix a lieu le Modèle:Date- et la cantate couronnée est exécutée. Berlioz avait modifié l'ouvrage en ajoutant un morceau purement orchestral plus conforme à sa pensée musicale et décrivant l'incendie final. Malheureusement, le corniste qui doit jouer la note déclenchant l'incendie compte mal ses mesures à vide et l'incendie « ne part pas ». Berlioz écrit : Modèle:Citation
S'il flatte peu l'amour-propre de Berlioz, ce prix représente en revanche une reconnaissance officielle. Modèle:Citation
Créée le Modèle:Date- de la même année, sa Symphonie fantastique lui attire quant à elle le succès public<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Après de vaines démarches pour être dispensé du séjour à l'académie de France à Rome (villa Médicis) récompensant les lauréats, c'est donc contrarié que Berlioz quitte Paris le Modèle:Date-.
C'est durant son séjour que Marie-Félicité rompt avec lui pour se fiancer avec Camille Pleyel, fils du célèbre compositeur et fabricant de pianos Ignace Pleyel. Berlioz décide alors de rentrer à Paris avec le projet de se venger en la tuant mais son escapade s'arrête heureusement à Nice où il reste un mois (du Modèle:Date- au Modèle:Date-), composant l'ouverture du Roi Lear et esquissant celle de Rob Roy, avant de repartir pour Rome<ref>Chronologie de l'année 1831 dans Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Citation
Durant son séjour à Rome, Berlioz pérégrine beaucoup et compose relativement peu. Modèle:Citation Il rencontre également Mendelssohn, mais l'Italie l'inspire et le déçoit tout à la fois. Il rentre définitivement à Paris en Modèle:Date-.
Plusieurs de ses ouvrages porteront néanmoins l'empreinte de l'Italie : ses symphonies Harold en Italie (1834) et Roméo et Juliette (1839) mais également son opéra Benvenuto Cellini (1838).
Un compositeur « quasi-officiel » (1831-1845)
Retour à Paris
Berlioz tombe amoureux au cours d'une représentation de Hamlet de Shakespeare, d'une actrice irlandaise qui joue dans la pièce, Harriet Smithson. Modèle:Citation Il l'épouse en 1833 et un fils, Louis, naît le Modèle:Date-.
Louis Berlioz ne suit pas la carrière paternelle : il choisit d'être marin. D'abord aspirant dans la marine de guerre, il passe ensuite à la marine marchande, obtient un brevet de capitaine au long cours<ref>Notice sur data.bnf.fr.</ref>, commande le grand paquebot mixte (voiles et hélice) La Louisiane de la toute récente Compagnie générale transatlantique et meurt à Cuba de la fièvre jaune, à l'âge de 32 ans, en 1866.
Dès 1834, Berlioz se fait connaître comme critique dans la Gazette musicale, puis dans le Journal des débats, où il soutient son système musical, qui subordonne l'harmonie à la recherche de l'expression. Sur ces questions, on constate avant tout que, dans la Symphonie fantastique comme ailleurs, son langage harmonique est d'une grande originalité et ignore bien souvent les traditions établies.
La période 1840-1841 voit la composition de la Symphonie funèbre et triomphale et le cycle Les Nuits d'été pour voix et piano sur six poèmes de Théophile Gautier (Villanelle, Le Spectre de la rose, Absence, Sur les lagunes, Au cimetière, L'Île inconnue), que Berlioz orchestre par la suite. Son mariage, en revanche, est un échec, et le couple se sépare. Il entame peu de temps après une liaison avec la cantatrice Marie Recio<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tom S. Wotton, Hector Berlioz, Books for Libraries Press, 1935, sur Google Livres.</ref>, qu'il épousera à la mort d'Harriet en 1854<ref group="alpha">Harriet Smithson meurt le 3 mars 1854 sans que le divorce ait été prononcé (le divorce n'était plus en vigueur et ne fut rétabli qu'en 1884). De fait, Berlioz continuera à payer le loyer de sa femme, puis ses frais médicaux jusqu'à son décès, tout en entretenant sa nouvelle compagne.</ref>.
Une carrière contrariée (1846-1867)
Pendant cette période, Berlioz est reconnu davantage en sa qualité de chef d'orchestre que de compositeur, et est plus apprécié à l'étranger qu'en France. Il dirige ses propres œuvres, mais aussi des œuvres de ses confrères en Belgique, en Allemagne, en Angleterre, en Hongrie ou en Russie, accompagné de Marie. L'Enfance du Christ est accueillie triomphalement (1864). La période anglaise de 1847-1848 est particulièrement fertile en aventures. Berlioz dirige l'orchestre de Drury Lane à Londres, dont le chef d'orchestre est le compositeur Louis-Antoine Jullien, le roi des concerts promenades et des concerts monstres. Jullien avait sollicité la participation de Berlioz, et celui-ci le maudira après l'avoir encensé. Louis-Antoine Jullien est un fou à plus d'un titre<ref>Michel Faul, Louis Jullien : Musique, spectacle et folie au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Atlantica, 2006 Modèle:ISBN, particulièrement le chapitre 6.</ref>.
En 1847, sur les conseils de son ami Balzac, à un moment où il était à court d'argent, comme c'était souvent le cas<ref>Modèle:Citation Hector Berlioz à Honoré de Balzac, septembre 1847. Cité dans Correspondance intégrale, réunie et annotée par Roger Pierrot, Garnier, Paris, 1969, Modèle:P..</ref>, il se rend en tournée en Russie, où il remporte un triomphe à Saint-Pétersbourg et à Moscou. Il est logé chez la grande-duchesse Hélène, qui l'accueille avec faste. Aux concerts qu'il dirige dans la salle de l'Assemblée de la noblesse, il est bissé jusqu'à douze fois ! Pendant son premier bis, il s'écrie : « Je suis sauvé ! », au deuxième « Je suis riche ! »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A. N. Tchesnokova Les Étrangers à Saint-Pétersbourg et leurs descendants, éditions Satis, Saint-Pétersbourg, 2003, Modèle:P..</ref> Il dirige alors Roméo et Juliette, Le Carnaval romain et la Symphonie funèbre et triomphale. Il reviendra en 1867 dans ce qu'il appelle « la fière capitale du Nord ».
En 1856, il entame la composition de ce que certains considèrent comme son opus magnum (son « grand œuvre »), Les Troyens, et écrit le livret de cet opéra inspiré de L'Énéide de Virgile, poète auquel il est d'ailleurs dédié (la partition porte en effet la dédicace Diuo Virgilio « Au divin Virgile »). La genèse de son ouvrage remonte à sa plus tendre enfance, et l'influence de Virgile et de Shakespeare sont récurrentes dans son œuvre. Les Troyens sont achevés deux ans plus tard, mais Berlioz ne peut les faire jouer dans son intégralité, car les administrateurs sont rebutés par la durée de l'œuvre et les moyens exigés.
Dernières années
En 1862, Berlioz compose l'opéra-comique Béatrice et Bénédict, inspiré de Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare, mais il doit affronter la mort de Marie la même année, puis de son fils Louis, en 1866. Après une tournée triomphale en Russie, au cours de laquelle il va influencer les jeunes Moussorgski, Rimski-Korsakov et Borodine, il fait un voyage à Nice en Modèle:Date-, où il se blesse en faisant une chute. En Modèle:Date-, il effectue son dernier voyage à Grenoble, la ville de résidence de sa sœur et de sa famille. Invité par le maire Jean-Thomas Vendre à l'occasion de trois journées de festivité organisées pour l'inauguration d'une statue équestre de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], il préside un festival de musique.
Il meurt le Modèle:Date à Paris, au 4 rue de Calais, dans le quartier de la « Nouvelle-Athènes » (Modèle:9e arrondissement de Paris). Il repose au cimetière de Montmartre (avenue Berlioz, Modèle:20e division, Modèle:1re ligne), auprès de ses deux épouses Harriet Smithson et Marie Recio<ref>Tombe de Berlioz au cimetière Montmartre.</ref>.
Le Minutier central des notaires de Paris, aux Archives nationales, conserve son testament olographe, daté du Modèle:Date- et accompagné d'un codicille du Modèle:Date-. Un inventaire de ses biens a été dressé à la suite de son décès entre les 5 et Modèle:Date-<ref>Ces deux documents sont consultables sous la forme de microfilms cotés [1] et MC/MI/RS/644 sur le site des Archives nationales (cotes originelles des documents : MC/ET/XVI/1303 et MC/ET/XVI/1304).</ref>.
Œuvres principales
Modèle:Article détaillé Hector Berlioz laisse Modèle:Unité musicales.
Musique symphonique
- 1830 : Symphonie fantastique, épisode de la vie d’un artiste, symphonie à programme, Modèle:Op.
- 1834 : Harold en Italie, symphonie concertante avec alto principal, op. 16
- 1839 : Roméo et Juliette, symphonie dramatique pour solistes, chœur et orchestre, op. 17
- 1840 : Symphonie funèbre et triomphale, op. 15
Ouverture
- 1828 : Waverley, op. 1
- 1831 : Le Roi Lear, op. 4
- 1831 : Rob Roy
- 1843–1844 : Le Carnaval romain, op. 9
- 1844 : Le Corsaire, op. 21
- 1864 : Marche troyenne
Musique lyrique
- 1823 : Estelle et Némorin, perdu
- 1826–1833 : Les Francs-juges, partition incomplète, op. 3
- 1834–1838 : Benvenuto Cellini, op. 23
- 1841-1847 : La Nonne sanglante, inachevé
- 1846 : La Damnation de Faust, légende dramatique, destinée au concert, op. 24
- 1856-1858 : Les Troyens, op. 29
- 1860-1862 : Béatrice et Bénédict, op. 27
Musique chorale et vocale
- 1824 : Messe solennelle, retrouvée en 1992 alors que Berlioz prétendait l'avoir détruite
- 1829 : La Mort de Cléopâtre
- 1832 : Le Retour à la vie, deuxième partie de l'Épisode de la vie d’un artiste, plus tard (en 1855) intitulée Lélio ou le Retour à la vie, monodrame lyrique, destinée au concert, op. 14b
- 1837 : Grande Messe des morts ou Requiem, op. 5
- 1840–1841 : Les Nuits d'été, op. 7
- 1846 : Le Chant des chemins de fer, op. 19 Modèle:N°
- 1849–1851 : Tristia, op. 18
- 1850–1854 : L’Enfance du Christ, trilogie sacrée, destinée au concert, op. 25
- 1849–1855 : Te Deum, op. 22
Analyse de l'œuvre
Les quatre symphonies
De la Symphonie fantastique au Retour à la vie
Dès 1830, six ans seulement après la [[symphonie n° 9 de Beethoven|symphonie Modèle:N° de Beethoven]], encore sous l'influence du Faust de Goethe qu'il venait de lire, Berlioz compose la Symphonie fantastique, op. 14, qui enthousiasme Franz Liszt. Elle est créée le Modèle:Date-, dans la salle du conservatoire où fut également exécutée sa cantate Sardanapale avec laquelle il obtint le prix de Rome en 1830. Modèle:Citation
Avec cette œuvre, Berlioz va lancer une toute nouvelle forme de « musique descriptive », appelée « musique à programme » et va avoir un écho important chez les musiciens des pays germaniques (auprès du hongrois Franz Liszt et plus tard chez l'allemand Richard Strauss). Par la suite, elle influencera la musique française (Saint-Saëns, Dukas, Franck et d'Indy).
Lélio ou le Retour à la vie, est composé lors du séjour de Berlioz à la villa Médicis et constitue une suite et complément de la Symphonie fantastique (pour cette raison, Berlioz demande que cet ouvrage soit exécuté immédiatement après la Symphonie fantastique). Lélio alterne chant, chœurs et monologues. Berlioz a puisé des éléments de ses ouvrages antérieurs, en particulier La Mort d’Orphée (1827) pour le Chant de bonheur et La Harpe éolienne et la Fantaisie sur la Tempête de Shakespeare qu'il avait écrit en 1830 avant son départ pour Rome. Le texte, composé par Berlioz lui-même, a pour sujet sa passion alors non partagée pour l'actrice Harriet Smithson, ainsi que ses conceptions sur l'art.
C'est le Modèle:Date- dans la salle du Conservatoire qu'est créé Lélio, précédé de la Fantastique. Harriet Smithson, qui était présente au concert, accepte alors d'être présentée à Berlioz<ref name="chrono II">Chronologie dans Modèle:Harvsp.</ref>.
Harold en Italie
Cette symphonie fut écrite à l'initiative du violoniste Niccolò Paganini. En effet, celui-ci se disant trop malade pour composer demanda à Berlioz d'écrire une pièce pour le Stradivarius alto qu'il venait d'acquérir. Quand Berlioz lui propose les premières esquisses de l'ouvrage, les nombreuses pauses que comportait la partie solo firent échouer le projet. En effet, Paganini s'attendait à un concerto, ce qui ne correspondait pas à la pensée créatrice de Berlioz. Modèle:Citation
Cette symphonie se compose de quatre mouvements : Harold aux montagnes, Marche des Pèlerins, Sérénade et Orgie des brigands. Elle est créée le Modèle:Date-, salle du Conservatoire, puis redonnée le 14 et le Modèle:Date- sous la direction de Girard. C'est à cette occasion que devant les erreurs de direction de Girard, Berlioz prit la décision de diriger lui-même ses ouvrages, devenant ainsi un chef d'orchestre reconnu tant en France qu'au niveau européen.
Paganini entendit l'œuvre en concert le Modèle:Date-. Son enthousiasme fut tel qu'il fit don de Modèle:Unité à Berlioz, ce qui permit à celui-ci de se consacrer à sa troisième symphonie Roméo et Juliette.
Roméo et Juliette
La première audition a lieu le Modèle:Date-, salle du Conservatoire sous la direction de Berlioz (200 exécutants), suivie de deux autres, les Modèle:1er et Modèle:Date-. Richard Wagner, présent à une de ces auditions, écrit dans ses mémoires<ref>Ma vie de Richard Wagner. Traduction de Néomi Valentin et Albert Schenk (1911) révisée, complétée et annotée pae Dorian Astor. Edition PERRIN</ref> : Modèle:Citation. Le succès est grand. Berlioz rapporte dans sa lettre du Modèle:Date-, adressée à son père : Modèle:Citation
Symphonie funèbre et triomphale
La Symphonie funèbre et triomphale est une commande du ministre de l'Intérieur, Charles de Rémusat, pour le transfert des victimes des trois journées de la révolution de 1830 vers le monument qui venait d'être élevé sur la place de la Bastille, la colonne de la Bastille. Destinée à être exécutée en plein air (au moins la première fois), cette symphonie est conçue pour une masse d'instruments à vent et de percussions (Berlioz y emploie en particulier un chapeau chinois). Elle se compose de trois mouvements : Marche funèbre, Oraison funèbre et Apothéose, les deux derniers s’enchaînant sans interruption. Par la suite, Berlioz a ajouté un orchestre à cordes et un chœur dans le final de l’Apothéose. Les deux versions sont toujours jouées en concert. Richard Wagner en a fait ainsi le commentaire : « Je n’aurais vraiment nulle répugnance à donner le pas à cette composition sur les autres œuvres de Berlioz : elle est noble et grande de la première à la dernière note…; un sublime enthousiasme patriotique, qui s’élève du ton de la déploration aux plus hauts sommets de l’apothéose, garde cette œuvre de toute exaltation malsaine. »<ref>Traduction française d'un article de Richard Wagner sur Berlioz publiée dans le Ménestrel du 5 octobre 1884 et primitivement paru dans le Dresdner Abendzeitung le 5 mai 1884. Consultable sur le site de la Bibliothèque de France.</ref>
Œuvres lyriques
Benvenuto Cellini
Modèle:… L'atmosphère de cabale organisée par les adversaires de Berlioz pour son entrée à l'Opéra de Paris avec Benvenuto Cellini en 1838 conduit à l'échec des représentations. Toutefois, son engagement à la bibliothèque du Conservatoire et l'estime que lui porte Paganini lui permettent d'écrire Roméo et Juliette.
La Damnation de Faust
La lecture du Faust de Goethe inspira à Berlioz l'écriture des Huit scènes de Faust en 1828. Modèle:Citation
Berlioz, trouvant de « nombreux et énormes défauts » à cette œuvre « incomplète et fort mal écrite »<ref name="Mémoires XXVI"/>, la renia. Modèle:Citation
C'est en 1845, lors d'un voyage en Autriche, en Hongrie, en Bohème et en Silésie que Berlioz reprit son projet de 1828. Le livret, constitué des fragments retouchés utilisés dans les Huit scènes de Faust, auxquels il rajoute deux ou trois scènes écrites par M. Gandonnière<ref name="Mémoires XXVI"/>, est complété par les vers de Berlioz. Il composa cet ouvrage avec beaucoup de facilité, ne cherchant pas les idées mais les laissant venir à l'improviste. Dans une auberge de Passau, sur les frontières de la Bavière, il composa l’introduction « Le vieil hiver a fait place au printemps » ; à Vienne sur les bords de l’Elbe, l’air de Méphistophélès « Voici des roses » ; à Pesth, à la lueur du bec de gaz d’une boutique, la Ronde des paysans ; à Prague, il se leva au milieu de la nuit pour noter le chœur d’anges de l’apothéose de Marguerite « Remonte au ciel, âme naïve » ; à Breslau, il imagina les paroles et la musique de la chanson latine des étudiants « Jam nox stellata velalina pandit ». L’effet extraordinaire que produisit la marche sur le thème hongrois de Rákóczy, exécutée à Pesth le Modèle:Date-, décida Berlioz à l’introduire dans sa nouvelle œuvre.
Les première et deuxième auditions de La Damnation de Faust, légende dramatique en 4 partie eurent lieu les 6 et Modèle:Date- à l'Opéra-Comique à Paris devant des salles à moitié vides. Le chroniqueur du journal satirique Le Charivari rapporte dans un trait spirituel : Modèle:Citation. Berlioz qui avait tout investi dans l’entreprise se trouva ruiné et projeta alors de s'en sortir par une tournée en Russie. Berlioz envisagea une adaptation à la scène qui n'aboutira pas. La première mise en scène réalisée par Raoul Gunsbourg à l'Opéra de Monte-Carlo le Modèle:Date- rencontra un grand succès. Depuis, l’ouvre est donnée dans ses deux versions, en concert ou avec des mises en scène.
L'Enfance du Christ
L'Enfance du Christ a pour origine une mystification. Lors d'une soirée passée chez son ami l'architecte Joseph-Louis Duc, Berlioz qui détestait les jeux de cartes montre un tel ennui qu'on lui propose de composer une pièce musicale pour s'occuper. Un premier morceau d'orgue voit le jour, auquel l'auteur ajoutera des paroles et qui deviendra L'Adieu des bergers à la Sainte Famille. La forme proche des mystères médiévaux, et l'envie sans doute de mystifier la critique parisienne hostile à sa musique, pousse Berlioz à l'attribuer à un certain Pierre Ducré, musicien ayant vécu au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et dont Berlioz aurait retrouvé le manuscrit à la bibliothèque du Conservatoire. La partition porte de ce fait la mention « L’Adieu des bergers à la Sainte Famille. Fragment de la Fuite en Égypte, mystère en 6 actes par Pierre Ducré, maître de musique de la Sainte-Chapelle de Paris, 1679 ». Dans sa lettre à Théophile Gautier le Modèle:Date-, Berlioz relate la création de cette pièce : Modèle:Citation Le Modèle:Date-, Berlioz dirige le Modèle:6e concert de la Old Philarmonic Society de Londres où il fait entendre pour la première fois Le Repos de la Sainte Famille<ref name="chrono IV">Chronologie dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le succès est tel que Berlioz décide de compléter son œuvre.
L’Enfance du Christ, dont les paroles sont également de Berlioz, se compose finalement de trois parties : Le Songe d'Hérode (achevé le Modèle:Date-), La Fuite en Égypte (donnée en concert le Modèle:Date- à Paris)<ref name="chrono IV"/> et L'Arrivée à Saïs. La première audition dans sa totalité est donnée lors du concert du Modèle:Date- salle Herz sous le titre « L’Enfance du Christ, trilogie sacrée, paroles et musique de M. H. Berlioz. »<ref name="chrono IV"/> Le succès est unanime et indigne Berlioz qui le trouve calomnieux pour ses œuvres antérieures : Modèle:Citation
Les Troyens
L'opéra en 5 actes Les Troyens est très largement inspiré des livres II et IV de L'Énéide de Virgile (livre de chevet d'Hector Berlioz depuis son enfance). Cet opéra représente la plus ambitieuse de toutes les créations d'Hector Berlioz et est considéré comme un sommet du répertoire lyrique.
Musique religieuse
Messe solennelle
M. Masson, maître de chapelle de l’église de Saint-Roch, demanda à Berlioz d’écrire une messe solennelle qu’il ferait exécuter, le jour des Saints-Innocents, fête patronale des enfants de chœur. La copie fut confiée à ses jeunes élèves et c'est Henri Valentino alors à la tête de l’orchestre de l’Opéra qui devait en assurer la direction grâce à l’intervention de Lesueur. Le Modèle:Date- la répétition générale fut un fiasco : Modèle:Citation. L’exécution qui devait avoir lieu le lendemain fut reportée.
Grâce à un emprunt de Modèle:Unité contracté auprès d'Augustin de Pons et après avoir copié lui-même les parties, Berlioz fit exécuter la nouvelle version de sa Messe solennelle à Saint-Roch le Modèle:Date-. Son maître lui déclara : Modèle:Citation
N'ayant jamais été éditée, l’œuvre fut longtemps considérée comme perdue jusqu'à ce que le chef de chœur et organiste Frans Moors retrouve par hasard le manuscrit autographe (que Berlioz avait affirmé avoir brûlé) en 1991 à l'église Saint-Charles-Borromée d'Anvers<ref>Gilles Macassar, « Le miracle d'Anvers. La messe solennelle d'Hector Berlioz », Télérama, Modèle:N°, 15 décembre 1993, Modèle:P..</ref>. Recréée le Modèle:Date- sous la baguette de John Eliot Gardiner en l'église Saint Petri de Brême, elle est publiée pour la première fois en 1994 dans la New Berlioz Edition chez Bärenreiter.
Bärenreiter ayant accordé les droits de la création française et du premier enregistrement mondial de l’œuvre à la structure de production Opéra d'Automne, la création française eut lieu le 7 octobre 1993 dans la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay, sous la direction de Jean-Paul Penin, à la tête de l'orchestre de la Philharmonie Nationale de Cracovie, sous les auspices de la Présidence de la République et de l'UNESCO (Direction du Patrimoine mondial). Les interprètes étaient : Christa Pfeiler (mezzo-soprano),(Ruben Velasquez (ténor), Jacques Perroni (baryton-basse) et le chef de chœur, Jacek Mentl. Le même soir eut lieu une deuxième excécution, pour les besoins de l'enregistrement par France Télévision (France 3) et France Musique (enregistrement publié chez Musidisc-mars 1994)<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. L'année suivante, la Messe Solennelle fut donnée au festival Berlioz de la Côte Saint-André, toujours sous la direction de Jean-Paul Penin, avec l'orchestre de la Philharmonie Nationale de Cracovie. Avec l'appui de l'UNESCO, des ambassades de France au Paraguay et en Argentine, La création américaine de la Messe Solennelle eut dans la mission Jésuite d'Encarnaçion, puis au Teatro Colon de Buenos Aires (Orchestre Philharmonique de Buenos Aires), sous la direction du même chef.
Requiem
Cliché de Charles Reutlinger.
Tout aussi anticlérical que le roi Louis-Philippe, Berlioz écrivit néanmoins de la musique d'inspiration religieuse. Celle-ci est avant tout marquée par une théâtralisation bien éloignée de l'esprit liturgique.
Alors qu'il était considéré dans toute l'Europe comme un héros romantique, tourné vers l'Allemagne (mais au langage très « personnel », unique), Berlioz avait en fait de nombreux ennemis à Paris. Le romantisme allemand n'avait pas encore pris pied en France où l'inspiration française et italienne restaient toujours très présentes, comme lors des siècles précédents. De ce fait, l'art musical pouvait être soumis à la politique, au pouvoir, aux alliances et aux trahisons…
En Modèle:Date- Berlioz obtint une commande sur proposition du ministre de l'intérieur Adrien de Gasparin<ref>Chronologie dans la Correspondance générale - Année 1837 Tome II 1837 Edition du centenaire Flammarion.</ref>, (à qui le requiem fut dédié) pour une messe des morts, sur les fonds du département des Beaux-Arts. Les partisans du directeur du Conservatoire, Luigi Cherubini, tentèrent en vain de faire résilier le contrat<ref group=alpha>Cherubini avait été lié aux deux monarques précédents, Louis XVIII et Charles X, frères de Louis XVI et chefs de file des légitimistes.</ref>. D'un point de vue purement musical, Berlioz était trop hors-normes et trop proche du mouvement romantique. Après qu'il eut terminé l'œuvre (en moins de trois mois) et que les arrangements eurent été pris pour la création en concert, le ministère annula celui-ci, sans explication.
Le Requiem eut cependant sa chance, grâce au service solennel organisé à l'hôtel des Invalides pour l’inhumation du général Damrémont<ref>Lettre du Ministre de la Guerre à Berlioz du 15 novembre 1837 - Correspondance générale Tome II - Edition du centenaire Flammarion.</ref>. Le Modèle:Date-, il fut joué dans la chapelle des Invalides, décorée de milliers de chandelles pour la circonstance, en présence de la famille royale, du corps diplomatique et de toute la haute société parisienne ; Berlioz avait obtenu cent quatre-vingt-dix instrumentistes, deux cent dix choristes, quatre ensembles de cuivres placés dans les coins de la chapelle, ainsi que seize timbales.
Le Requiem valut à Berlioz un succès critique et public. Berlioz écrit le Modèle:Date- à Humbert Ferrand<ref>Lettre 3209 dans la Correspondance générale - Tome VII - Edition du centenaire Flammarion.</ref>: Modèle:Citation
Te Deum
Le Te Deum fut composé entre novembre-Modèle:Date- et août-Modèle:Date-. Berlioz attendait une grande cérémonie pour le créer. En 1852, il espéra un moment le faire exécuter pour le sacre de Napoléon III; mais cet événement n'ayant pu aboutir, c'est finalement à l'inauguration de l'exposition universelle le Modèle:Date-, qu'il fut entendu la première fois à Saint-Eustache sous sa direction. Ce fut une exécution grandiose avec 900 exécutants et un orgue spécialement créé pour l'occasion. L’œuvre emprunte plusieurs passages à sa Messe solennelle (en particulier le thème de l’Agnus Dei), écrite vingt-cinq ans plus tôt, et des partitions inachevées du compositeur. Le Te Deum est composé de plusieurs mouvements, appelés Hymnes ou Prières par Berlioz :
- Te Deum (Hymne)
- Tibi omnes (Hymne)
- Prélude pour orchestre. Dignare (Prière)
- Christe, Rex gloriae (Hymne)
- Te ergo quaesumus (Prière)
- Judex crederis (Hymne et prière)
- Marche pour la présentation des drapeaux, pour orchestre
En ce qui concerne le Prélude, Berlioz précise : Modèle:Citation Dans une lettre à Liszt le Modèle:Date-<ref name="CGV"/>, il écrit : Modèle:Citation Celui-ci ne fut ni publié ni exécuté du vivant de Berlioz.
Il n'en est pas de même du mouvement Marche pour la présentation des drapeaux, nécessitant, à la demande de l'auteur, la présence de 12 harpes et de ce fait souvent omis dans les enregistrements. Le mouvement fut pourtant bien exécuté à la création du Te Deum en 1855.
Cette création fut couronnée de succès. Dans Le Pays, Journal de l'Empire, Escudier rapporte dans son feuilleton musical du Modèle:1er mai : Modèle:Citation
Mélodies
Instrumentation et orchestration
Modèle:Section TI Modèle:… Les thèmes beethovéniens et shakespeariens, qui s'entrecroisent dans toute la production de Berlioz, ont fortement marqué son œuvre. À cela il faut ajouter l'attachement qu'il portait à la réforme de l'opéra français, qui s'était développée à l'initiative de Gluck, sous les règnes du Louis XV et Louis XVI, à l'orée de l'ère classique (au début du troisième tiers du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle). Il ne faudrait surtout pas oublier le goût de Berlioz pour la musique de la période révolutionnaire et de l'Empire (à noter que cela ne l'empêchait nullement d'être monarchiste : le romantisme se développa en France à l'époque du roi Louis-Philippe Ier, monarque orléaniste et donc favorable à la monarchie constitutionnelle que les débuts de la Révolution avaient instaurée).
C'est ainsi que Berlioz est l'auteur d'une orchestration de La Marseillaise, encore souvent entendue actuellement. Mais il est aussi (et surtout) une grande figure romantique à l'humour ravageur, mais très rigoureux dans l'écriture et très exalté dans l'exécution. Son œuvre va peu à peu se dégager de la forme musicale académique de son temps pour s'orienter vers des orchestrations d'une grande richesse de timbres et de couleurs, une écriture contrapuntique toute personnelle et un penchant pour les très grandes formations orchestrales. Ses velléités de liberté le conduiront à s'affranchir des textes qu'il met en musique, au point de les écrire lui-même, comme le fit aussi Richard Wagner.
Sans tomber dans l'exagération qui prévalait à l'époque, Berlioz s'intéressa énormément à la nature des timbres. Il fut également l'ami d'Adolphe Sax, dont il encourageait fortement les travaux, notamment ceux concernant la famille des saxophones.
Irréductible à toute école, la musique de Berlioz est d'une grande originalité. Cependant, en dépit des succès considérables remportés à l'étranger, son œuvre est restée longtemps méconnue dans son propre pays, voire mésestimée, mis à part certains extraits de la Damnation de Faust et, bien sûr, la Symphonie fantastique, qui a fait l'objet de superbes et indémodables enregistrements dus à Pierre Monteux, Charles Munch et Igor Markevitch.
L'œuvre de Berlioz a cependant été reçue avec chaleur en Allemagne, et ce depuis les premières représentations des Troyens par Félix Mottl, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, jusqu’à Rafael Kubelík, qui fut l’artisan de sa résurrection dans les années 1960. Depuis, les Allemands n'ont pas hésité à organiser des congrès Berlioz dans leur pays, par exemple à Essen-Werden, en Modèle:Date-, sous l’initiative d’Hermann Hofer et de Matthias Brzoska. Ces toutes dernières années, Les Troyens et Benvenuto Cellini sont passés dans le répertoire habituel de Dresde, Leipzig, Mannheim, Hambourg, Dortmund, Düsseldorf et Gelsenkirchen.
En France, sous la direction de Serge Baudo, Lyon a accueilli pendant quelque dix ans le festival international Hector-Berlioz. Ce festival a maintenant lieu à La Côte-Saint-André (Isère), la ville natale de Berlioz. En outre, c'est l'ouvrage lyrique Les Troyens qui a été présenté lors de l'inauguration de l'Opéra Bastille à Paris, en Modèle:Date-.
Galerie
- Influences musicales
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Christoph Willibald Gluck (1714-1787)
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Carl Maria von Weber (1786-1826)
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Ludwig van Beethoven (1770-1827)
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Gaspare Spontini (1774-1851)
- Amitiés artistiques
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Felix Mendelssohn (1809-1847)
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Robert Schumann (1810-1856)
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Johannes Brahms (1833-1897)
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Mikhaïl Glinka (1804-1857)
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Mili Balakirev (1837-1910)
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Alexandre Borodine (1833-1887)
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Modeste Moussorgski (1839-1881)
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Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908)
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Giacomo Meyerbeer (1791-1864)
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Charles Gounod (1818-1893)
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Georges Bizet (1838-1875)
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Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Postérité
Après la Seconde Guerre mondiale, à une époque où Berlioz était surtout connu du grand public comme l'auteur de la Symphonie fantastique et de l'ouverture du Carnaval romain, plusieurs chefs d'orchestre ont œuvré à sa réhabilitation, Arturo Toscanini en Italie, Igor Markevitch en Allemagne, Dimitri Mitropoulos aux États-Unis, Sir John Barbirolli en Angleterre et aux États-Unis, en dirigeant une grande partie de ses autres compositions. Thomas Beecham donne en 1947 la première exécution, presque intégrale, des Troyens, avant de confier au disque Harold en Italie (1951), puis le Te Deum (1953). En 1957 Rafael Kubelík enregistre Les Troyens dans son intégralité (Royal Opera House, Covent Garden), mais en anglais, une deuxième fois en 1962, en italien (production de La Scala). Ernest Ansermet enregistre en 1964 une version de référence des Nuits d'été avec Régine Crespin. À l'occasion du centenaire de la mort du compositeur (1969), Colin Davis entreprend une « Intégrale Berlioz » pour le label Philips. Dans les années 2000, il enregistre à nouveau un cycle Berlioz avec le LSO. Cette démarche a été poursuivie par John Eliot Gardiner, qui enregistre Les Troyens au Théâtre du Châtelet avec l'Orchestre révolutionnaire et romantique à l'occasion du bicentenaire de la naissance du compositeur. Sergiu Celibidache, Charles Dutoit, Leonard Bernstein, Riccardo Muti, Adrian Boult, Alexander Gibson, Roger Norrington, Eliahu Inbal, André Previn, Daniel Barenboim, Seiji Ozawa, James Levine, Valeri Guerguiev, Simon Rattle, Michael Tilson Thomas, Antonio Pappano, John Nelson, Robin Ticciati ont enregistré de nombreuses œuvres de Berlioz. En 2018, John Nelson enregistre Les Troyens avec l'orchestre philharmonique de Strasbourg et le Requiem en 2019 avec Le LSO. Philippe Jordan dirige à la scène les opéras de Berlioz, dont Les Troyens en 2019 à l'occasion de la célébration du cent cinquantième anniversaire de la mort du compositeur.
En France, un premier Festival Berlioz est créé en 1979 à Lyon sous l'égide de Serge Baudo. Il est transféré en 1994 à La Côte-Saint-André, ville natale du compositeur ou il se déroule chaque année durant les mois d'août et septembre. En 2003 la maison natale (classée monument historique en 1942) est réhabilitée et devient un Musée de France, faisant partie de la Fédération Nationale des Maisons d'écrivains et des patrimoines littéraires.
Divers chefs d'orchestre à l'instar de leurs collègues étrangers se sont également attachés à défendre ses partitions, à commencer par Pierre Monteux, Paul Paray et surtout Charles Munch, qui réalisera de nombreux enregistrements de ses œuvres, Georges Sébastian, André Cluytens, Jean Martinon, Jean Fournet et Louis Frémaux, eux-mêmes suivis par Georges Prêtre, Pierre Boulez, Serge Baudo et Michel Plasson. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Jean-Claude Casadesus, Sylvain Cambreling, Jean-Paul Penin ou encore Marc Minkowski et François-Xavier Roth ont pris le relais de leurs aînés.
En 1985, Le Carnaval romain, ouverture basée sur des thèmes de son opéra Benvenuto Cellini, est interprété au concert du nouvel an à Vienne, sous la direction de Lorin Maazel. C'est la seule fois où une œuvre de Berlioz est entendue lors de ce traditionnel concert.
En 1969, lors du centième anniversaire de sa mort, André Malraux, alors ministre de la Culture, décide le transferts de ses cendres au Panthéon, décision sans suite. En 2003, pour le bicentenaire de sa naissance, sous la présidence de Catherine Massip, le projet est de nouveau à l'ordre du jour mais restera sans effet. En 2019, à l'occasion du Modèle:150e de sa mort et à l'initiative de Bruno Messina, directeur artistique du Festival Berlioz, il est envisagé pour la troisième fois le transfert des cendres de Berlioz au Panthéon (à suivre...). Dans le cadre de cette célébration, paraît, le Modèle:Date-, un coffret de 27 CD représentant pour la première fois l'enregistrement de toutes ses œuvres (label Warner Classics, texte de présentation de David Cairns). Choc de Classica, il obtient aussi un Diapason d'or.
Distinctions
- Modèle:Déco CLH, Modèle:Date-Modèle:Sfn ;
- Modèle:Déco OLH, Modèle:Date-Modèle:Sfn,<ref>Modèle:Base Léonore.</ref> ;
- Fichier:PRU Roter Adlerorden BAR.svg Ordre de l'Aigle rouge de Prusse, Modèle:Date-Modèle:Sfn ;
- Fichier:Us redribbon rib.png Ordre du Faucon blanc de Saxe, Modèle:Date-Modèle:Sfn ;
- Fichier:D-SAX Sachsen-Ernestinischer Hausorden BAR.svg Ordre de la Maison ernestine de Saxe, Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Sfn ;
- Fichier:Royal Guelphic Order.png Croix des Guelfes de Hanovre, Modèle:Date-Modèle:Sfn ;
- Fichier:PRU Hohenzollern Order.png Ordre de la maison de Hohenzollern, Modèle:Date-Modèle:Sfn ;
- Membre honoraire de la Royal Philharmonic Society (1859)<ref>Membres honoraires depuis 1826.</ref>.
Hommages
La pointe Berlioz, située sur l'[[île Alexandre-Ier|île Alexandre-{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] en Antarctique, a été référencée par l'UK Antarctic Place-Names Committee en hommage au compositeur français, en 1960.
La cité Hector Berlioz fut nommée en son nom au centre-ville de Bobigny.
L'astéroïde de la ceinture principale d'astéroïdes « (69288) Berlioz », découvert par Freimut Börngen le Modèle:Date, a été nommé en hommage au compositeur<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Un cratère sur Mercure porte également le nom de Berlioz en son honneur, depuis 2013<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le ferry SeaFrance Berlioz, construit en 2005 aux chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, a été nommé en hommage au compositeur.
L'orchestre symphonique de Grenoble, alors dirigé par Adrien Rougier, a porté le nom d'Hector Berlioz dans les années 1920<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
De nombreuses voies publiques portent son nom, notamment à Paris, Marseille, Lyon, Nice, Grenoble, Nantes, Lille, Strasbourg, Rouen, Lorient, Le Mans, Bobigny, Besançon, Toulon, La Seyne-Sur-Mer, etc.
Deux lycées portent son nom en France : un à Vincennes et un autre dans sa ville natale de La Côte-Saint-André.
La bibliothèque du Conservatoire de Paris porte depuis 1990 le nom de médiathèque Hector-Berlioz<ref>Modèle:Article.</ref>. Dans la même ville, le square Hector-Berlioz lui rend aussi hommage.
En littérature
Modèle:… En 1843, Honoré de Balzac dédie Ferragus à Hector Berlioz<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans son roman Sodome et Gomorrhe, Marcel Proust oppose Berlioz et Wagner d'une manière inattendue, dans une diatribe antisémite du baron de Charlus au narrateur : Modèle:Citation bloc
Le 23 décembre 1862, Berlioz publie un article élogieux sur Salammbô dans le Journal des Débats. Le 4 décembre, il avait adressé à Flaubert une lettre admirative: "Je voulais courir chez vous aujourd'hui, cela m'a été impossible; mais je ne puis attendre plus longtemps pour vous dire que votre livre m'a rempli d'admiration, d'étonnement, de terreur même... J'en suis effrayé, j'en ai rêvé ces dernières nuits." C'est le début d'une correspondance.
Dans le roman de Mikhaïl Boulgakov Le Maître et Marguerite, le personnage athée « Mikhail Alexandrovich Berlioz » emprunte son nom (Берлиоз) au compositeur de La Damnation de Faust<ref>Présentation du personnage sur masterandmargarita.eu.</ref>.
La pièce de théâtre L'Entente cordiale<ref>L’Entente cordiale : rencontre entre Berlioz et Wagner.</ref> d'Olivier Teitgen" décrit une soirée passée entre Berliofrançais de la seconde génération, cette race d'artistes de haut vol, de haute ambition, tels que Delacroix et Berlioz, avec un fond de maladie, quelque chose de congénitalement incurable, de vrais fanatiques, de l'expression, virtuoses jusqu'au bout des ongles..." Nietzsche Ecce Homo, Œuvres philosophiques complètes, Gallimard 1974 p.267
Dans les arts
En 1876, le peintre Henri Fantin-Latour rend hommage à Berlioz dans son tableau monumental L'anniversaire<ref>Modèle:Lien web.</ref> dans lequel il représente Roméo et Juliette, Clio, Didon et Margueritte, personnage de La Damnation de Faust. Au premier plan de cette peinture conservée en salle 22 du musée de Grenoble, Fantin-Latour se représente de dos en autoportrait.
En 1885, le sculpteur Joseph Carlier réalise un buste en marbre du compositeur pour le Palais Garnier.
En 1893, le sculpteur Pierre Rambaud exécute un marbre de 122 cm de haut et de 144 cm de profondeur représentant Berlioz assis dans un fauteuil rendant son dernier souffle, la chemise entrouverte laissant voir son corps décharné. La main gauche est sur son cœur tandis que la droite qui a lâché sa plume d'écriture, pend déjà inerte. Cette œuvre est conservée au musée de Grenoble depuis le don de celle-ci par la veuve du sculpteur en 1896<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le sculpteur Alfred Lenoir réalise une statue en plâtre, intitulée Hector Berlioz à son pupitre, qui orne le hall de la mairie de Montville. Cette œuvre témoigne de séjours du compositeur chez son ami le baron Modèle:Lien, entre 1845 et 1847. C'est là, dans le parc du château près de l'église, que Berlioz met au point La Damnation de Faust<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Serge Chamchinov a réalisé un livre peint, Hector Berlioz : La Damnation de Faust d'après la partition, en 2010.
Au cinéma
- Le film La Symphonie fantastique (1942) de Christian-Jaque, avec Jean-Louis Barrault dans le rôle de Berlioz, est considéré par de nombreux critiques comme un pied de nez à l'occupant nazi (le film ayant été produit par la Continental-Films, société de production française à capitaux allemands) pour son exaltation de la grandeur passée de la France sous couvert d'une biographie romancée.
- Un amour de Berlioz (1981-1984), film réalisé par Georges Combe
- La mini série La Vie de Berlioz (1983) de Jacques Trébouta, avec Mathieu Kassovitz (Berlioz jeune) et Daniel Mesguich (Berlioz vieux), retrace la vie du compositeur.
- Le film de Gérard Oury, La Grande Vadrouille (1966) montre l'orchestre de l'Opéra de Paris répétant un extrait de La Damnation de Faust (la célèbre marche hongroise, ou Marche de Rakoczy) sous la direction de Louis de Funès, caricature de chef d'orchestre perfectionniste, irascible et passionné. Dans son autobiographie, Gérard Oury s'exprime à propos de la scène : Modèle:Citation
- Le chaton musicien du long-métrage d'animation des studios Disney, Les Aristochats (1970), se nomme Berlioz en hommage au compositeur. Le second, peintre, a été appelé Toulouse en référence à Toulouse-Lautrec.
Numismatique et philatélie
- Une médaille à l'effigie de Berlioz a été réalisée en 1897 par le peintre et graveur polonais Wincenty Trojanowski. Un exemplaire de cette médaille est conservé au musée Carnavalet (ND 0156).
- Un Billet de 10 francs Berlioz a été émis de 1974 à 1978.
- La Poste française émet un timbre à son effigie en 1936<ref>Fiche technique du timbre-poste sur wikitimbres.fr.</ref>. En fait deux : un vert et un violet (1938). Et un troisième en 1983. Tous à surtaxe.
Festivals
- Le festival Berlioz à La Côte-Saint-André : une relation toute particulière lie le compositeur romantique à la notion de « festival » et ce qu’elle sous-entend de festif, populaire et rassembleur. En effet, dès les années 1830, Berlioz organisait une série de manifestations musicales, autour d’un même lieu et d’une même idée, et nommait l’événement festival. Dans ses feuilletons et Mémoires, Berlioz raconte ces journées « festivalesques » qui se terminent bien souvent en banquets<ref>Mémoires de Hector Berlioz, membre de l'Institut de France : comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre (nouvelle édition), C. Lévy, Paris.</ref>... Le festival Berlioz naît à Lyon en 1979, sous l’égide de Serge Baudo, à l’époque chef et directeur musical de l’Orchestre national de Lyon. Depuis 1994, le festival a lieu à La Côte-Saint-André (château Louis XI, Musée Hector-Berlioz, Halle médiévale, Église) et dans les communes environnantes.
- Musée Hector-Berlioz : la maison natale du compositeur à La Côte-Saint-André, dans le Dauphiné, construite vers 1680, est classée monument historique en 1942<ref>Modèle:Base Mérimée</ref>, labellisée Maisons des Illustres et Musée de France.
- Sous l'impulsion de l'homme politique Georges Frêche, la programmation de l'Opéra national de Montpellier est répartie à partir de 1990 entre l'Opéra Comédie et la grande salle du palais des congrès Le Corum, renommée Opéra Berlioz.
Bibliographie
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Œuvre littéraire de Berlioz
Membre de l'Institut de France et critique musical réputé, Berlioz a laissé plusieurs ouvrages :
- Voyage musical en Allemagne et en Italie (1844),
- publié sous forme de feuilleton dans le Journal des débats en 1843, puis en recueil en Modèle:Date-, avant d'être intégré aux Mémoires en 1870.
- Grand traité d'instrumentation et d'orchestration modernes (1843),
- publié pour la première fois en 1844, puis dans une version révisée en 1855, avec Le chef d’orchestre : Théorie de son art.
- Études sur Beethoven, Gluck et Weber (1844).
- Euphonia ou La ville musicale (1844), nouvelle initialement publiée en feuilleton dans La Revue et gazette musicale de Paris, du Modèle:Date- au Modèle:Date-; réédition dans La France fantastique de Balzac à Louÿs, anthologie de Jean-Baptiste Baronian, Marabout, coll. « Anthologie du fantastique », 1973, p. 115-146.
- Les Soirées de l'orchestre (1852) (disponible en ligne).
- Les Grotesques de la musique (1859) (disponible en ligne).
- À travers chants (1862) (disponible en ligne).
- Mémoires (1870, posthume) (disponible en ligne).
Cette œuvre critique et autobiographique est regroupée et rééditée depuis trente ans en France, notamment sous les auspices de l'association nationale Hector-Berlioz :
- Modèle:Ouvrage, texte établi, avec introduction, notes et choix de variantes par Léon Guichard ; préface de Henry Barraud [réimpression en 1998]
- Modèle:Ouvrage, texte établi, avec introduction, notes et choix de variantes par Léon Guichard ; préface de Henri Sauguet
- Modèle:Ouvrage, annotés par Guy Sacre ; préface de Gérard Condé
- Modèle:Ouvrage, édition présentée et annotée par Pierre Citron Modèle:Plume
- Mémoires d'Hector Berlioz de 1803 à 1865 : et ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre écrits par lui-même, texte établi, présenté et annoté par Peter Bloom, Paris, Vrin, coll. « Musicologies », 2019 Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage, sous la direction de Joël-Marie Fauquet
- Modèle:Ouvrage, sous la direction de H. Robert Cohen, Yves Gérard, Marie-Hélène Coudroy et Anne Bongrain (8 volumes)
- Modèle:Ouvrage :
- tome I : 1803 - Modèle:Date-, Pierre Citron (dir.), 1972, 595 p.
- tome II : Modèle:Date-- Modèle:Date-, Frédéric Robert (dir.), 1975, 797 p.
- tome III : Modèle:Date--1850, Pierre Citron (dir.), 1978, 835 p.
- tome IV : 1851- Modèle:Date-, Pierre Citron, Yves Gérard et Hugh J. Macdonald (dir.), 1983, 791 p.
- tome V : Modèle:Date-- Modèle:Date-, Hugh J. Macdonald et François Lesure (dir.), 1989, 769 p. Modèle:ISBN
- tome VI : Modèle:Date--1863, Hugh J. Macdonald et François Lesure (dir.), 1995, 591 p. Modèle:ISBN
- tome VII : 1864-1869, Hugh J. Macdonald (dir.), 2001, 500 p. Modèle:ISBN
- tome VIII : Suppléments, Hugh J. Macdonald (dir.), 2003, 856 p. Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage, texte établi et présenté par Peter Bloom, Joël-Marie Fauquet, Hugh J. Macdonald et Cécile Reynaud.
Ouvrages généraux
Histoire de la musique
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- Modèle:Ouvrage, édition complétée par Jacques Lonchampt
Monographies
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Traités de théorie musicale
Critique musicale
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- Modèle:Ouvrage avant-propos de Gustave Samazeuilh
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Ouvrages littéraires
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- Modèle:Ouvrage (Texte disponible sur wikisource)
- Franz Liszt, Tout le ciel en musique, édition Le Passeur 2019 p. 69-72
Ouvrages sur Berlioz
Biographie
- Adolphe Jullien, Hector Berlioz : sa vie et ses œuvres, Hachette Livre BNF, édit 1888
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Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- François Buhler, Hector Berlioz in Quatre Grands Compositeurs bipolaires, Art et santé mentale, t. 2, Publibook, Paris, 7 novembre 2019, p. 71-137, Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage, traduit de l'anglais par Dennis Collins Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage, traduit de l'anglais par Dennis Collins Modèle:Plume
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- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
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- Cécile Reynaud, Berlioz, éditions Jean-Paul Gisserot 2000
- Claude Dufresne, Hector Berlioz, Tallendier 2002
- Romain Rolland, Sur Berlioz, Complexe Des, collection Regard littéraire 2003
- Georges Zagaroza, Berlioz homme de lettres, Du Murmure 2006
- Modèle:Ouvrage
- Patrick Favre-Tissot-Bonvoisin, Hector Berlioz, Bleu nuit éditeur 2019, 175 p. Modèle:ISBN
- Christian Wasselin, Le Paris de Berlioz, Collection « Le Paris des artistes », éditions Alexandrines, 2023
Études biographiques et musicologiques
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- Modèle:Ouvrage (Texte disponible sur wikisource) Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Dominique Catteau, Les Troyens d'Hector Berlioz ou la tragédie de l'absence, société des écrivains 2013
- René Maubon, Hector Berlioz ou la passion de la musique, Les éditions de Paris May Chaleu, 2019
Études musicologiques et littéraires
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- Modèle:Ouvrage (Modèle:Présentation en ligne) Modèle:Plume
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- Modèle:Ouvrage (réédition, précédée d'une préface par Pierre-Jean Remy, de l'article paru en 1908 dans son recueil de chroniques Musiciens d'aujourd'hui) Modèle:Plume
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- Dominique Catteau, Nietzsche et Berlioz, une amitié stellaire, Publibook 2012
- Pierre-René Serna, Café Berlioz, recueil d'articles et d'informations inédites, que l'on ne retrouvera pas sous une autre plume, Paris, éditions Bleu nuit, 2018, 176 p. Modèle:OCLC
- Hector Berlioz 1869 - 1919, 150 ans de passions, sous la direction de Alban Ramaut et Emmanuel Reibel, Avant-propos de John Eliot Gardiner, éditions Aedam Musicae 2019.
- Cécile Reynaud et Gisèle Séginger, Berlioz, Flaubert et l'Orient, Paris, Le Passage, 2021 (prix René Dumesnil - Académie des Beaux-Arts).
Revues et articles
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Catalogues
- Modèle:Ouvrage
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- Modèle:Ouvrage (catalogue de l'exposition qui s'est tenue à la Bibliothèque nationale de France en 2003-2004 pour le bicentenaire de la naissance du compositeur)
Notes et références
Notes
Références
Articles connexes
Liens externes
- Modèle:Gutenberg author
- Catalogue des œuvres sur musiqueorguequebec.ca
- Modèle:Lien web
- Modèle:Lien web
- Modèle:Lien web (avec en particulier tous les textes littéraires)
- Messe solennelle (archive sur archive.is)
- Correspondances et partitions manuscrites de Berlioz au Musée des lettres et manuscrits de Paris sur museedeslettres.fr
- Modèle:Lien web
- Médiathèque Hector-Berlioz du Conservatoire de Paris (CNSMDP) sur mediatheque.cnsmdp.fr
- Lors de la création du Conservatoire le 16 thermidor an III (Modèle:Date-), la jeune école se voit déjà dotée d’une bibliothèque.
Bases de données et dictionnaires
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