Louis de Funès
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Cinéma (personnalité) Louis Germain David de Funès de Galarza<ref name="Actenaissance"/> dit Louis de Funès est un acteur français né le Modèle:Date de naissance à Courbevoie et mort le Modèle:Date de décès à Nantes.
Ayant joué dans près de cent cinquante films, il est l'un des acteurs comiques les plus célèbres du cinéma français de la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et réalise les meilleurs résultats du cinéma français, des années 1960 au début des années 1980. Il réalise également les meilleures audiences télévisées. Très peu récompensé, il reçoit toutefois un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 1980.
Après presque vingt ans sur les planches ainsi que devant les caméras dans de nombreux seconds rôles, il impose son personnage de Français moyen impulsif, râleur, au franc-parler parfois dévastateur, aux verbigérations et mimiques parfois muettes. C'est dans les années 1950 qu'il se fait connaître tardivement du public avec La Traversée de Paris (1956), ses premiers rôles principaux et le triomphe au théâtre d'Oscar. Dans les deux décennies qui suivent, on le retrouve dans une suite de succès populaires, parmi lesquels : Pouic-Pouic (1963), Le Gendarme de Saint-Tropez (1964) et ses cinq suites, la trilogie Fantomas (1964 à 1967), Le Corniaud (1965), Le Grand Restaurant et La Grande Vadrouille (1966), Oscar et Les Grandes Vacances (1967), Le Petit Baigneur (1968), Hibernatus (1969), Jo et La Folie des grandeurs (1971), Les Aventures de Rabbi Jacob (1973), L'Aile ou la Cuisse (1976), La Zizanie (1978) et La Soupe aux choux (1981). Il a également participé à l'écriture de quelques scénarios de ses films et signé la réalisation de L'Avare avec Jean Girault en 1980.
Outre la France, les films de Louis de Funès ont connu un grand succès dans divers pays européens, et notamment en Russie, du temps de l'URSS. Sa popularité ne s'étendra que très peu dans le monde anglo-saxon, à l'exception du succès outre-Atlantique du film Les Aventures de Rabbi Jacob, nommé pour un Golden Globe en 1975. Le souvenir de l'acteur est entretenu par deux musées : le musée Louis-de-Funès à Saint-Raphaël et le musée de la Gendarmerie et du Cinéma, dans l'ancienne gendarmerie de Saint-Tropez.
Biographie
Enfance et formation
Modèle:Article connexe Louis de Funès est issu d'une famille espagnole<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref> du côté de son père, Carlos Luis de Funes de Galarza (Séville, 1871 — Malaga, Modèle:DateModèle:Sfn). Sa mère Leonor Soto Reguera (Ortigueira, Modèle:Date — Montmorency, Modèle:Date<ref group=cit.>Extrait du registre d'état civil pour l'année 1957 de la ville de Montmorency (Val-d'Oise) : Modèle:Citation.</ref>) est de famille bourgeoise, son père est un grand avocat de Madrid. Les deux amoureux arrivent d’Espagne en 1904 après que Carlos a enlevé Leonor, dont les parents s'opposaient tout d'abord à leur union (ils accepteront plus tard de la doter confortablement<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>). Né le Modèle:Date au 29 rue Carnot à Courbevoie<ref group="cit." name="acte de décès"/>,<ref name="Actenaissance">Courbevoie Naissances 1914, cote E_NUM_COU_N1914, page 97/174 acte N°366</ref>, Louis Germain David est leur troisième enfant, les deux aînés étant Marie (Maria Teolinda Leonor Margarita, Courbevoie, Modèle:Date<ref>Courbevoie Naissances 1907, cote E_NUM_COU_N1907, page 115/217, acte N°359</ref> — Paris, Modèle:Date), mariée en secondes noces avec le réalisateur François Gir, et Charles (Carlos Teolindo Javier, Courbevoie, Modèle:Date — Rethel, Modèle:Date-)Modèle:Sfn.
Le père, Carlos, personnage un peu fantasqueModèle:Note, ne peut plus exercer sa profession d'avocat depuis son installation en France et s’improvise alors diamantaire. Mais au début des années 1930 il fait croire à son suicide et part pour le Venezuela, Modèle:Citation. Son épouse apprenant le subterfuge va le chercher et l'en ramène rongé par la tuberculose. Il meurt seul et ruiné en Espagne en 1934<ref>France inter 19 07 2018 On s'fait des films</ref>.
Leonor, avec son fort caractère, est aussi une source du sens de la comédie de Louis, son premier « professeur de comédie » : Modèle:Citation. Elle lui donne également ses premières leçons de piano à l’âge de Modèle:Nombre<ref name="Azoulay">Modèle:Extrait vidéo.</ref>.
Le jeune Louis passe son enfance à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), où il fréquente l'école du Centre. À dix ans, Louis de Funès entre au collège Jules-Ferry de Coulommiers, un établissement austère, où son frère est déjà pensionnaire, avec quatre uniques sorties par anModèle:Sfn. Rêveur, indiscipliné, taciturne, malingre, avec son nez allongé et son regard apeuré il est le souffre-douleur de ses camarades du pensionnat. Pendant les trois ans d'internat, où il apprend l'adversité et la méchanceté de ses professeurs, Modèle:Citation. En juin 1926, Louis de Funès connaît sa première expérience théâtrale lors d'un spectacle donné avec ses camarades à l'occasion du cinquantenaire de son collège : il joue et chante dans Le Royal Dindon, opéra comique en un acte de Luigi Bordèse, au théâtre municipal de CoulommiersModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Selon le biographe Jean-Marc Loubier, il tient le rôle d'Modèle:CitationModèle:Sfn. Le journal local commente : Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
En 1930, à Modèle:Nombre, après des études secondaires moyennes au lycée Condorcet de Paris et sur les conseils de son frère devenu fourreur, Louis de Funès entre à l’École professionnelle de la fourrure, située près de la place de la Bastille, mais il en est renvoyé pour chahutModèle:Sfn. Il travaille ensuite chez plusieurs fourreurs, exerce successivement différents métiers (comptable, étalagiste, décorateur)<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>, mais ses renvois fréquents et la lassitude de ses frasques professionnelles conduisent ses parents à l’inscrire, en 1932, à l’École technique de photographie et de cinéma, située à deux pas de son domicile, où il choisit la section cinéma<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>. Dans les cours, il a notamment pour condisciple Henri Decaë, bien plus tard directeur de la photographie sur plusieurs de ses films.Modèle:Citation bloc Finalement, il est renvoyé pour incendie volontaire<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>. Commence alors un cycle de périodes de chômage et d’emplois d’où il finit toujours par se faire renvoyerModèle:Sfn. Son fils Olivier de Funès explique : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Premiers pas sur scène
Lorsque la Seconde Guerre mondiale commence en Modèle:Date-, Louis de Funès, alors âgé de 25 ans, est convoqué pour la mobilisation, étant apte au service passifModèle:Sfn. À l'appel du service militaire à vingt ans, en 1934, il avait été déclaré inapte au service actif pour sa constitution malingre (Modèle:Unité et Modèle:Unité) et l'antécédent de son père emporté par la tuberculoseModèle:Sfn. De nouveaux passages auprès des médecins militaires les trois années suivantes avaient confirmé son inaptitudeModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Il est donc affecté provisoirement à des travaux de manutention et de terrassement, transporté de caserne en caserne, jusqu'à stationner près de la MarneModèle:Sfn. Au cours de la Modèle:Citation, il monte de petits divertissements pour les troupes, où il imite notamment avec talent Maurice ChevalierModèle:Sfn. Quelques jours de maladie en Modèle:Date- le font passer devant une commission médicale, qui le réforme en évoquant la tuberculose, qu'il n'a pourtant pasModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il pensa toute sa vie avoir échappé aux combats à la place d'un autre grâce à une confusion de dossiers radiologiquesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Son frère Charles est, lui, mobilisé, au sein du [[152e régiment d'infanterie|Modèle:152e d'infanterie]] envoyé dans les ArdennesModèle:Sfn. Il est mort pour la France au cours de l'offensive surprise allemande, fauché par une mitrailleuse ennemie à l'entrée de Sault-lès-Rethel le Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="CharlesDeFunès" />,Modèle:Note. Louis devient le tuteur de son neveu orphelin Édouard, mais celui-ci est élevé par sa tante Mine puisque l'oncle Louis est désargentéModèle:Sfn.
Échappant à la mobilisation française de 1939 en raison de sa constitution malingre, Louis enchaîne pendant l'Occupation les petits boulots (étalagiste, cireur et gratteur de parquets…)Modèle:Sfn. Bientôt, Louis de Funès se fait engager comme pianiste de bar et rencontre Eddie Barclay<ref group="n">Cette période varie selon les sources, la famille de Funès affirme qu'elle débute en 1936, mais on trouve des dates postérieures dans certaines biographies.</ref> : Modèle:Citation Il joue dans un grand nombre d’établissements, enchaînant des soirées de douze heures, payé à la coupelle ou touchant un cachet de misère<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le cinéaste Georges Lautner indique : Modèle:Citation
Il se servira de cette capacité dans certains de ses films, tels que Pas de week-end pour notre amour, La Rue sans loi, Frou-frou, Le Corniaud, La Grande Vadrouille, Le Grand Restaurant ou encore L'Homme orchestre.
En 1942, à l’âge de Modèle:Nombre, il décide de devenir comédien, et s’inscrit au cours Simon, réussissant son concours d’entrée grâce à une interprétation d’une scène des Fourberies de Scapin, de MolièreModèle:Sfn. Même s’il n’y fait qu’un court passage<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>, il croise dans le cours d'autres apprentis comédiens, comme Daniel Gélin, qui lui permet de débuter plus tard dans la pièce L'Amant de paille de Marc-Gilbert Sauvajon. Modèle:Citation bloc Daniel Gélin donnera cependant une version un peu différente de leur rencontre sur le quai de métro dans son autobiographie<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. À côté de quelques petites figurations théâtrales, l’acteur se démène pour gagner sa vie grâce à ses activités de pianiste de jazz, donnant parfois des cours le jour, puis jouant la nuit à travers le Paris nocturne<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1945, toujours grâce à Daniel Gélin, que de Funès surnommait Modèle:Citation lorsqu'il le croisait<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>, il débute au cinéma, âgé de plus de trente ans, dans La Tentation de Barbizon, de Jean Stelli. Dans le petit rôle du portier du cabaret Le Paradis, il prononce sa première réplique à l'écran en voyant un client (interprété par Pierre Larquey) qui essaye de passer à travers une porte fermée : Modèle:Citation L'acteur enchaîne dès lors silhouettes, figurations et petits rôles. Quelquefois il incarne même plusieurs personnages dans un même film, comme pour Du Guesclin de Bernard de Latour, en 1948, où il tient tour à tour les rôles de mendiant, de chef de bande, d'astrologue et de seigneur<ref>Du Guesclin (1949), sur l'IMDb</ref>. En 1949, il joue dans Pas de week-end pour notre amour, une comédie conçue autour du ténor-vedette de l'époque, Luis Mariano ; de Funès y tient le rôle secondaire du domestique-pianiste du baron (joué par Jules Berry), ce qui lui permet d'accompagner à l'écran des airs d'opérettes et autres morceaux de facture classique, mais également de jazz<ref group="n">On peut l'écouter au piano à la Modèle:35e ou à la Modèle:40e du film par exemple, ou encore à la Modèle:75e où il effectue un remplacement au pied levé.</ref>.
Ascension
En 1950, il est pianiste-comédien dans la troupe Les Burlesques de Paris de Max Révol lorsque Sacha Guitry lui confie plusieurs petits rôles, notamment dans La Poison (1951), Je l'ai été trois fois (1952), Si Paris nous était conté (1955) et surtout La Vie d'un honnête homme (1953), où il a un rôle un peu plus consistant de valet de chambre Modèle:Citation. Dans ce film, son personnage s'affine un peu plus Modèle:Incise et il est associé pour la première fois à Claude Gensac. En 1952, il rejoint la troupe des Branquignols dirigée par Robert Dhéry, bien que les circonstances de la rencontre entre de Funès et Dhéry varient considérablement en fonction des auteurs. Il y apparaît d’abord dans la revue Bouboute et Sélection. Modèle:Citation bloc
En 1953, on le remarque, aux côtés de Jean Marais et de Jeanne Moreau, dans le rôle de M. Triboudot, le photographe dans Dortoir des grandes d’Henri Decoin. Puis il officie dans Ah ! les belles bacchantes en 1953. Cette revue obtient un grand succès<ref>avec plus de 800 représentations à guichets fermés, Modèle:Harvsp.</ref> — deux années de représentations — et contribue à le faire connaîtreModèle:Note. De plus, intégré dans une troupe dédiée au comique, l’acteur va perfectionner sa technique. Il tourne ses premiers films en couleurs l’année suivante dans l’adaptation du spectacle à l'écran par Jean Loubignac, mais aussi dans La Reine Margot de Jean Dréville, tourné avant, mais sorti en salles après. Cette même année il joue face à Fernandel dans Le Mouton à cinq pattes d’Henri Verneuil, et pour la première fois face à Bourvil dans Poisson d’avril de Gilles Grangier. Jean-Paul Le Chanois, après lui avoir confié deux petits rôles dans Sans laisser d'adresse (1951) et Agence matrimoniale (1952), lui offre le second rôle de M. Calomel dans la comédie populaire à succès Papa, Maman, la Bonne et moi (1954) et sa suite Papa, maman, ma femme et moi (1956). Courant les cachets, il tourne en 1954 pas moins de dix-huit films dans lesquels il n'obtient que des seconds rôles<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1956, il obtient un début de reconnaissance de la critique<ref>Modèle:Article.</ref> au cinéma dans La Traversée de Paris, de Claude Autant-Lara, où il joue l’épicier Jambier. Il s’impose avec force face à Jean Gabin et Bourvil, dans une prestation de quelques minutes au cours de laquelle il dessine en quelque sorte son futur personnage<ref>Modèle:Article.</ref> : lâche devant Modèle:Citation (Jean Gabin) et colérique devant Modèle:Citation (Bourvil). Même si le film a atteint aujourd’hui le statut de film culte, il connaît à sa sortie un succès public pour son Modèle:Citation. Dès l’année suivante, Maurice Régamey lui offre son premier rôle principal dans Comme un cheveu sur la soupe. Son interprétation d'un compositeur suicidaire vaut à l’acteur le Grand Prix du rire 1957, sa première récompense, et le film, Modèle:Citation
Encore en 1957, il est la tête d’affiche de Ni vu, ni connu, d’Yves Robert, dans le rôle du braconnier Blaireau. Accompagné de son chien Fous le camp, cet Modèle:Citation brave toutes les formes d'autorité et finit toujours par échapper au garde-chasse. Le film est un beau succès à sa sortie et vaut à l'acteur quelques articles laudateurs dans la presse, à l'instar de l'hebdomadaire France Dimanche, qui, dans son numéro du Modèle:Date, titre à la une : Modèle:Citation bloc
La même année, il tient à nouveau un rôle principal dans le film Taxi, Roulotte et Corrida, d’André Hunebelle. Ce long-métrage tourné en Espagne, connaît un certain succès avec 2,542 millions d’entrées. Pourtant, la progression de sa carrière au cinéma marque ensuite une pause et l’acteur retourne à des productions ou des rôles moins importants pour quelque temps.
Deux rôles décisifs
C’est d’abord au théâtre que la carrière du comédien va connaître une nouvelle accélération. Depuis ses débuts, l’acteur ne s’est jamais éloigné des planches et il reprend notamment, en 1957, aux côtés de Danielle Darrieux et Robert Lamoureux, le rôle créé par Raimu dans Faisons un rêve de Sacha Guitry. Le biographe de l’auteur, Jacques Lorcey, note : Modèle:Citation
En septembre 1959, pour les tournées Karsenty, il débute les répétitions d'Oscar, une pièce de Claude Magnier créée à Paris l'année précédente avec Pierre Mondy et Jean-Paul Belmondo. À partir du Modèle:1er commencent les cent jours d’une tournée en province et en Afrique du Nord. Le succès est tel qu'on lui propose de reprendre la pièce à Paris en janvier 1961. D’abord hésitant, il accepte finalement<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>. La pièce est un énorme succès, et sur scène il multiplie les improvisations et les prouesses physiques : Modèle:Citation bloc L’acteur reprendra Modèle:Citation dans l’adaptation cinématographique de la pièce réalisée par Édouard Molinaro en 1967, puis à nouveau sur scène au début des années 1970 dans une mise en scène de Pierre Mondy.
En parallèle, il continue à tourner au cinéma, comme en 1961 dans un petit rôle de barman dans Le crime ne paie pas, le troisième film réalisé par Gérard Oury. Lors du tournage, alors qu'il tient le seul rôle comique du film, de Funès essaie de convaincre le réalisateur qu'il est fait pour tourner des films comiques : Modèle:Citation La même année il tient le double rôle des jumeaux Viralot, l'un chef du personnel et l'autre commissaire, dans La Belle Américaine de Robert Dhéry. L'année suivante il incarne un restaurateur colérique et cupide face à Jean Gabin dans Le Gentleman d’Epsom de Gilles Grangier. En 1963 il retrouve la tête d’affiche avec Jacqueline Maillan dans Pouic-Pouic, l’adaptation par Jean Girault de la pièce de boulevard Sans cérémonie, qu’il avait écrite avec Jacques Vilfrid. De Funès avait participé à la création de la pièce en 1952 Modèle:Incise mais la pièce n’avait pas connu le succès. Finalement, malgré cet insuccès et les difficultés rencontrées par le réalisateur auprès des producteurs pour monter le projet autour de l'acteur<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>, ce film lui permet de retrouver un large public et marque le départ de la seconde partie de sa carrière qui ne verra plus sa popularité fléchir.
Dans Oscar comme dans Pouic-Pouic, de Funès incarne un homme aisé et irascible, ayant des difficultés avec sa progéniture : il décline son Modèle:Citation de la commedia dell'arte<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>. Il a alors créé son personnage comique : colérique, autoritaire, grimaçant, tout en énergie et Modèle:Citation
Consécration
Pouic-Pouic, où de Funès incarne un boursicoteur harcelé par les histoires de famille et les péripéties domestiques, marque aussi le début de sa collaboration avec le réalisateur Jean Girault, également musicien<ref>Modèle:Lien web.</ref>, qui le fera jouer dans douze films : Pouic-Pouic (1963), Faites sauter la banque (1964), la série des Gendarme (six films entre 1964 et 1982), Les Grandes Vacances (1967), Jo (1971), L'Avare (1980) et La Soupe aux choux (1981). Malgré les réticences des producteurs qui auraient préféré Darry Cowl ou Francis Blanche<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>, Girault impose de Funès dans le rôle de Ludovic Cruchot, le héros du Gendarme de Saint-Tropez. Le film rencontre un succès considérable et installe l’acteur en haut du box-office pour la première fois. À peine deux mois plus tard, de Funès triomphe à nouveau dans le rôle du commissaire Juve de Fantomas. Dans ce film, construit sur la double composition (Fantômas/Fandor) de Jean Marais dans le premier rôle, de Funès transfigure son personnage<ref group=n>Dans toutes les précédentes adaptations de Fantômas fidèles à l'œuvre originale, le commissaire Juve n'avait jamais été un personnage comique.</ref> et éclipse ses partenaires<ref>Fantomas - Box Office Louis de Funès 1964, publié le 15 août 2010.</ref>. Tandis que les succès populaires s’accumulent il tourne Le Corniaud, réalisé par Gérard Oury, où il partage l’affiche avec Bourvil. La sortie du film en Modèle:Date- est un nouveau triomphe (près de douze millions de spectateurs).
En 1966 il joue le rôle d'un directeur de restaurant dans Le Grand Restaurant, puis d'un chef d'orchestre tyrannique de la France occupée dans La Grande Vadrouille, de nouveau avec Bourvil comme partenaire et Oury comme réalisateur. Le film connaît un succès colossal et a longtemps détenu le record du plus grand nombre de places de cinéma vendues en France<ref group=n>La Grande Vadrouille restera pendant plus de trente ans à la tête du box-office du cinéma en France, devancé par le Titanic de 1997 seulement, et il faudra attendre encore onze ans de plus pour qu'un autre film français le dépasse (Bienvenue chez les Ch'tis, en 2008).</ref> (plus de Modèle:Nombre de spectateurs).
En Modèle:Date-, Louis de Funès acquiert le château de Clermont, situé au Cellier en Loire-Atlantique<ref name="MondeClermont">Modèle:Lien web.</ref>. Il était la propriété de Charles Nau de Maupassant<ref group=n>Charles Nau de Maupassant, malgré son homonymie, n'a aucun lien de parenté avec l'écrivain Guy de Maupassant.</ref>, époux d'une tante paternelle de Jeanne de Funès, et le couple de Funès y est souvent allé en vacances. Depuis la mort de sa tante en 1963, Jeanne de Funès avait hérité de la moitié du château en indivisionModèle:Sfn. Les négociations auprès des six autres cohéritiers pour acheter l'autre moitié échouèrentModèle:Sfn. L'intégralité du domaine est finalement mise aux enchères le Modèle:Date-Modèle:Sfn,<ref name="MondeClermont"/>. Le notaire mandaté par Louis de Funès remporte les enchères pour Modèle:Unité, soit à peu près ce qu'il peut toucher pour un film à la même époqueModèle:Sfn. Cette retraite bretonne lui permet de vivre au calme, loin des journalistes et des curieux, alors que sa vie quotidienne d'antan en région parisienne n'est plus permise depuis trois ans par sa notoriété envahissanteModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. De plus, il offre à son épouse le château de son enfance, elle qui a vécu ses années de précarité alors qu'elle venait d'un milieu bourgeois<ref name="FrèresDeFunès">Modèle:YouTube, Tout le monde en parle, 26 mars 2005.</ref>. L'acteur se sépare de sa maison de campagne dans le Val d'Oise et de son appartement d'été à HyèresModèle:Sfn. Le château, inhabité depuis six ans et délabré, nécessite deux ans de travaux et restaurationsModèle:Sfn.
Dans cette ère de succès où Louis de Funès est quasi continuellement présent dans les salles, des producteurs et distributeurs peu scrupuleux tentent de capitaliser sur sa nouvelle popularité en ressortant d'anciens films où il apparaîtModèle:Sfn. Poisson d'avril (1954) bénéficie ainsi d'une reprise, avec une nouvelle affiche sur laquelle son nom est placé au-dessus de celui de Bourvil, véritable star du film, alors que de Funès n'y est qu'un second rôleModèle:Sfn, pour laisser croire à une nouveauté du duo du Corniaud et de La Grande VadrouilleModèle:Sfn. Louis de Funès s'en insurge dans un entretien au printemps 1968 : Modèle:Citation. Il révèle d'ailleurs que le producteur du film lui doit toujours Modèle:CitationModèle:Sfn. À l'été 1968 Une souris chez les hommes (1964), tourné après Pouic-Pouic et échec à sa sortie, sort sous un nouveau nom, Un Drôle de Caïd, et son affiche présente Louis de Funès comme l'unique vedette, alors que le film est mené par un trio qu'il compose avec Maurice Biraud et Dany Saval, laquelle était la véritable star en 1964Modèle:Sfn,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En Modèle:Date- sortent en Modèle:Citation Les Grands Seigneurs et Les râleurs font leur beurre, qui sont en fait les reprises sous de nouveaux titres des films Le Gentleman d'Epsom (1962), qui enregistre ainsi Modèle:Unité supplémentaires grâce à son affiche Gabin - de Funès, quelques mois après Le Tatoué<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Certains l'aiment froide (1959)Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Aussi, à partir de 1969, Dans l'eau... qui fait des bulles ! (1961) connaît plusieurs nouvelles exploitations sous les titres Le garde-champêtre mène l'enquête, pour profiter du succès des films du Gendarme, et alors qu'il n'y a ni garde-champêtre, ni enquête dans le filmModèle:Sfn, puis Le Poisson sifflera deux fois !<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Toujours en 1969, Les Tortillards (1960) ressort renommé Les tortillards sont là, avec le nom de l'acteur trônant au-dessus de ceux des têtes d'affiche de la sortie originale, Jean Richard et Roger PierreModèle:Sfn.
Le cas le plus extrême est la sortie de Totò à Madrid (1958) sous le titre Un Coup fumant : le distributeur s'offre la Une du Film français comme publicité en Modèle:Date-, avec une affiche où seul de Funès apparaît Modèle:Incise et où les noms des véritables têtes d'affiche Totò et Abbe Lane sont reléguées en dessous du sienModèle:Sfn,Modèle:Sfn. De plus, le producteur italien Lux lance une procédure judiciaire pour Modèle:Citation, car il n'a pas doublé le film en français comme il était prévu à l'époqueModèle:Sfn, et réclame Modèle:Nombre de dommages et intérêtsModèle:Sfn. L'acteur répond en l'attaquant pour Modèle:CitationModèle:Sfn. La justice contraint le distributeur à n'utiliser que des images d'époque dans les publicités du film et à y indiquer la véritable date d'origine, et n'oblige pas de Funès à enregistrer de doublage en françaisModèle:Sfn. La diffusion du film est finalement prévue à partir du Modèle:Date- mais ne semble pas avoir eu lieuModèle:Sfn.
Retour à Gérard Oury et au théâtre
Prévu depuis La Grande Vadrouille, La Folie des grandeurs de Gérard Oury doit marquer les retrouvailles de de Funès et Bourvil, mais la mort de ce dernier interrompt le projet. Simone Signoret suggère alors le nom de Yves Montand à Oury, qui réécrit alors son scénario<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.
D'avril à Modèle:Date- a enfin lieu le tournage de La Folie des grandeurs, en EspagneModèle:Sfn. Louis de Funès s'entend bien avec Yves MontandModèle:Sfn. Comme cela se passait avec Bourvil, ils élaborent parfois ensemble des idées de gags qu'ils soumettent ensuite à Oury<ref name="FolieCineComedies">Modèle:Lien web.</ref>. Louis de Funès invente peu par rapport au scénario, dont il a de toute façon suivi l'ensemble de l'écritureModèle:Sfn. Après ce tournage, l'acteur déclare n'avoir plus envie que de tourner avec Gérard OuryModèle:Sfn. Dès lors, il prend un an de pause au cinéma<ref name="lesoirillustré">Modèle:Article.</ref>, refusant certains films, réservant son énergie pour son retour au théâtre et le prochain projet qu'Oury lui prépareModèle:Sfn. Il évoque aussi en interview un film qu'il réaliserait lui-même<ref name="lesoirillustré"/>. Sorti en décembre 1971, La Folie des grandeurs enregistre Modèle:Nombre en un peu plus d'un an<ref>Modèle:Lien web.</ref> et satisfait la critiqueModèle:Sfn.
Fin novembre 1971<ref>Modèle:Lien web.</ref>, au théâtre du Palais-Royal, il fait l’événement en reprenant Oscar, pour son grand retour au théâtre, neuf ans après La Grosse ValseModèle:Sfn. Cette fois-ci, aucun metteur en scène ne peut s'opposer à sa nouvelle position de superstar, et la notoriété de la pièce s'est élargie avec les millions de spectateurs du film de 1967Modèle:Sfn. Il retrouve de précédents partenaires Modèle:Incise et Pierre Mondy, qui avait créé le rôle de Barnier et déjà dirigé de Funès, met en scèneModèle:Sfn. Avec l'expérience des précédentes représentations et du film, Louis de Funès allonge encore la pièce, qu'il joue presque chaque soir, par ses inventionsModèle:Sfn. Selon L'Aurore, Modèle:CitationModèle:Sfn. Mondy reconnaît que son rôle de metteur en scène était surtout Modèle:Citation, sans nullement le dirigerModèle:Sfn. La pièce est un triomphe critique et commercialModèle:Sfn. La critique est aussi enthousiaste que dix ans plus tôt, louant l'abattage impressionnant de l'acteur sur scèneModèle:Sfn. Sur l'invitation de Claude Pompidou, il joue la pièce au palais de l'ÉlyséeModèle:Sfn.
Bien qu'il ait déclaré ne vouloir plus tourner qu'avec Gérard Oury, Louis de Funès rencontre en 1972 le jeune Christian Fechner, producteur à succès des Charlots, qui s'avère être un grand admirateurModèle:Sfn. Fechner lui propose de produire un film l'associant avec ses poulains, qui lui rendent visite dans sa loge d’OscarModèle:Sfn. Un projet intitulé Merci Patron, d'après leur chanson, est envisagé mais jamais réaliséModèle:Sfn,<ref name="Jean-Guy Fechner">Maxime Delavant, Modèle:YouTube, 2013.</ref>,<ref>Maxime Delavant, Modèle:Dailymotion, 2014.</ref>. Après une pause à l'été 1972, Oscar reprend une seconde saison, avec des changements dans la distribution : Maria Pacôme quitte son rôle, dépassée par les improvisations funésiennes qui la laissent de côté, et Olivier de Funès reprend le rôle de Christian Martin, sur l'insistance de son père, dans ce qui sera son unique expérience au théâtre et sa dernière d'acteurModèle:Sfn. La dernière a lieu le Modèle:Date-, après plus de trois cents représentations en deux saisonsModèle:Sfn.
À la sortie de La Folie des grandeurs, Gérard Oury lui a proposé un film sur l'intolérance, traitant du racisme et de la communauté juive française : Les Aventures de Rabbi JacobModèle:Sfn. Il est pour la première fois dans sa collaboration avec Oury l'unique rôle principal et tête d'afficheModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ambitieux, le film, tout en restant comique, doit délivrer un message humaniste, dans un contexte de montée des tensions israélo-arabes au Moyen-Orient, et aborde un sujet très polémiqueModèle:Sfn. Louis de Funès s'investit énormément dans ce long tournage, de mars à juillet 1973, notamment pour d'éprouvantes séquences dans le chewing-gum et sur les tapis roulants de l'aéroport d'OrlyModèle:Sfn, ainsi que celle du ballet hassidiqueModèle:Sfn, qu'il répète pendant deux semainesModèle:Sfn.
Il se lance ensuite durant l'été dans les répétitions de La Valse des toréadors de Jean Anouilh, à la comédie des Champs-ÉlyséesModèle:Sfn. Le dramaturge l'avait beaucoup apprécié dans sa pièce Ornifle en 1956, et avait tenté vainement de lui écrire une pièce pendant plusieurs annéesModèle:Sfn. Il lui propose finalement de reprendre La Valse des toréadors, une pièce en laquelle il croit beaucoup mais qui avait été assassinée par la critique en 1952Modèle:Sfn. Le comédien accepte, désireux de reprendre le théâtre après le triomphe d'Oscar, et peu enthousiasmé par les scénarios de films qu'il reçoit au même momentModèle:Sfn. Louis de Funès est dérouté par la manière dont Anouilh, qui met en scène sa pièce, dirige les répétitions, de façon trop distante, avec peu d'indications, données une fois la pièce entière jouée, alors que le comédien préfère la méthode de Raymond Rouleau de reprendre chaque répliqueModèle:Sfn. À l'approche de la première, il déclare ne pas savoir son très long texte Modèle:Incise et menace de ne pas participer à la premièreModèle:Sfn.
Le jeudi Modèle:Date- doit sortir en salles Les Aventures de Rabbi Jacob, dans un contexte très tendu, puisque la guerre du Kippour vient d'éclater une semaine plus tôtModèle:Sfn. L'acteur et Gérard Oury assurent la promotion du film Modèle:CitationModèle:Sfn.
Des débordements sont craintsModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Un hebdomadaire de la presse à scandale fait croire que Louis de Funès, sous le coup de menaces, est sous protection policière, en publiant une photo d'une scène du film où son personnage est aux côtés d'un CRSModèle:Sfn. Alors que la projection privée pour les membres de l'équipe se déroule dans une ambiance pesante, sans rires, la première projection publique, tant redoutée, rassure l'acteur et Gérard Oury car les spectateurs rient du début à la fin, jusqu'à couvrir les dialogues<ref name="ThompsonRabbiJacob">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Note. Néanmoins, la journée est aussi endeuillée par le drame du détournement d'avion mené contre la sortie du film<ref name="ThompsonRabbiJacob" />,Modèle:Sfn. Les jours suivants, Louis de Funès est protégé discrètement par la policeModèle:Sfn, à la demande d'Oury, qui recevait des menacesModèle:Sfn. Les Aventures de Rabbi Jacob est un succès commercial, avec Modèle:Nombre en un an<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Avec finalement plus de 7 millions de spectateurs, il domine le box-office des films sortis en 1973Modèle:Sfn. À l'exception des Cahiers du cinéma, la critique est unanimement enthousiasteModèle:Sfn.
Le 19 octobre 1973, lendemain de la sortie du film, a lieu la première de La Valse des toréadors<ref name="LdfValseToréadors">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Ce soir-là, la présence de Jean Anouilh dans le parterre décuple le trac de Louis de Funès, et il fait évincer l'auteur après le premier acte en le cantonnant dans le foyer du théâtreModèle:Sfn. Au cours des représentations, Louis de Funès allonge la pièce en accumulant les inventions, et l'amène à durer jusque après Modèle:HeureModèle:Sfn. Le dramaturge, friand de ces ajouts, lui pardonne son comportement de la premièreModèle:Sfn. La pièce est un succèsModèle:Sfn. La critique est élogieuse<ref name="LdfValseToréadors"/>,Modèle:Sfn. Christian Fechner et Claude Zidi viennent lui proposer dans sa loge le projet de L'Aile ou la Cuisse, qui l'associerait au jeune Pierre RichardModèle:Sfn.
Sur les planches, Louis de Funès se dépense beaucoup et s'épuiseModèle:Sfn. À l'approche de la Modèle:200e, sa pression artérielle est inquiétanteModèle:Sfn et un Modèle:Citation apparaît sur son bras, signe avant-coureur d'un infarctus<ref name="LdfValseToréadors"/>,Modèle:Note. Alors que la fréquentation baisse, et bien que son contrat prévoit un minimum de deux cents représentations jusqu'en juin, l'acteur s'arrête après la Modèle:198e de La Valse des toréadors, jouée le Modèle:Date-Modèle:Sfn — sa dernière apparition au théâtre<ref name="LdfValseToréadors"/>. La relâche est d'abord annoncée comme exceptionnelle puis, sur avis médical, la pièce est définitivement interrompueModèle:Sfn. Louis de Funès déclare à la presse : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Après Les Aventures de Rabbi Jacob, Gérard Oury propose en mars 1974 à l'acteur une nouvelle comédie sur l'intolérance, tournant en dérision les dictatures du monde d'alors, de droite comme de gauche : Le CrocodileModèle:Sfn. Louis de Funès doit jouer le rôle d'un dictateur sud-américain ou sud-européen, Modèle:CitationModèle:Sfn. Dictateur d'extrême-droite, il est renversé par un coup d'État ourdi par son épouse et le chef de sa police, puis parvient à reconquérir le pouvoir en créant une dictature d'extrême gaucheModèle:Sfn. L'acteur est enchanté par le projetModèle:Sfn. Le contrat est signé en mai 1974 devant la presseModèle:Sfn. Dès lors, et après l'épreuve de La Valse des toréadors, Louis de Funès se repose au château de Clermont, où il jardine beaucoup, et refuse d'entreprendre quoi que ce soit en prévision d'un tournage s'annonçant comme très physique, prévu pour commencer en mai 1975 en GrèceModèle:Sfn. Il décline ainsi un cinquième Gendarme et la proposition de Raymond Rouleau de jouer Le Malade imaginaire au théâtreModèle:Sfn. Il signe toutefois en Modèle:Date- le contrat pour L'Aile ou la Cuisse, sur lequel il ne pourra travailler qu'une fois Le Crocodile terminéModèle:Sfn.
Santé fragile
Après les alertes cardiaques de La Valse des toréadors, les assurances surveillent de près Louis de Funès, car une quelconque incapacité de remplir ses contrats les contraindrait à rembourser des sommes colossales aux producteurs montant des films sur son nomModèle:Sfn. À l'approche du tournage physique du Crocodile, le comédien est donc soumis à de nombreux examens médicauxModèle:Sfn. Un cardiologue ne s'alarme pas et diagnostique des douleurs pectorales dont il s'inquiète comme de l'aérophagieModèle:Sfn : il juge Louis de Funès en état de tourner Le Crocodile, mais lui passe son numéro personnel Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Trois jours après, le Modèle:Date- au matinModèle:Note, dans son appartement parisien, Louis de Funès subit un premier infarctus et est transporté à l'unité de soins intensifs de la clinique cardiologique des Modèle:Drs et Vacheron à l'hôpital Necker, vers Modèle:HeureModèle:Sfn, où les médecins parviennent à le sauverModèle:Sfn,Modèle:Note. Toutes les issues de l'hôpital sont bouclées pour éviter la presse et ses photographesModèle:Sfn. Un communiqué officiel rassurant est plus tard publié, expliquant que Modèle:CitationModèle:Sfn. Les médecins parlent d'un léger malaise cardiaque à la presseModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, alors que son état de santé semble s'être amélioré, il perd connaissance en pleine conversation avec son épouse : victime d'un deuxième infarctus, bien plus grave, il est sauvé in extremis, le manque de personnel présent en ce weekend de Pâques ayant failli lui être fatalModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Malgré la sévérité de ces infarctus, Louis de Funès se rétablit rapidementModèle:Sfn. Les cardiologues lui imposent un régime alimentaire drastique, sans graisse, sans sel, sans boisson alcoolisée ou caféinée, sans plats énergétiquesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Surtout, ils lui ordonnent d'arrêter définitivement son métierModèle:Sfn, pour éviter les longues journées de tournage, sources de stress, et les épuisantes performances théâtralesModèle:Sfn. Il accepte sans ciller ces ordres des médecinsModèle:Sfn.
À sept semaines du tournage, Le Crocodile est reporté, dans l'attente de son éventuel rétablissementModèle:Sfn. Le producteur Bertrand Javal doit essuyer des millions de francs de pertes et s'enquiert chaque jour au téléphone de son état de santéModèle:Sfn. Les médecins consultent le scénario et le jugent trop physique pour Louis de Funès, réclamant trop de lieux de tournages différents, de scènes difficiles voire de cascadesModèle:Sfn. À la mi-avril, l'impression est pourtant donnée que le projet se poursuit toujours<ref name="Crocodile">Modèle:Lien web.</ref>. Jusqu'alors très amis, Louis de Funès et Gérard Oury s'éloignent progressivement l'un de l'autre, même si chacun déclare à la presse vouloir tourner à nouveau ensembleModèle:Sfn,Modèle:Note.
Louis de Funès sort de l'hôpital Necker après deux moisModèle:Note, le Modèle:Date-, et part entamer sa convalescence dans son château, à base de lentes promenades et d'un peu de jardinageModèle:Sfn.
Ces infarctus sont paradoxalement pour Louis de Funès un soulagementModèle:Sfn. Cet éloignement forcé du cinéma fait disparaître d'un coup ses angoisses sur la qualité de ses scénarios et son succès au box-officeModèle:Sfn. À l'hôpital puis durant sa convalescence, il affiche un bon moral et un calme qui surprennent ses prochesModèle:Sfn. Depuis des années, il supportait mal la dépense physique de son jeu au théâtre, le poids de porter à lui tout seul des films sur lesquels étaient investis des millions de francs, le milieu des producteurs et ses hypocrisiesModèle:Note, la violence de la critique et la trop grande place de l'argentModèle:Sfn. Il accueille donc favorablement, dans un premier temps, la décision des médecins d'arrêter sa carrière de comédienModèle:Sfn. De toute façon, au vu de sa santé, il ne sera plus que très peu sollicitéModèle:Sfn, étant imaginé trop diminué, voire mourant, par le milieu du cinémaModèle:Note.
Il retourne à l'hôpital Necker pour un séjour pour examens, qui s'achève début juillet 1975Modèle:Sfn. C'est là qu'il est victime d'une tentative d'escroquerie : le Modèle:Date-, un représentant de la société qui produit Le Crocodile, y vient lui faire signer ce qu'il présente comme Modèle:Citation ; le document est en fait un nouveau contrat, qui stipule que si Louis de Funès meurt avant la fin de l'année 1976, le producteur toucherait Modèle:Unité des assurancesModèle:Sfn. L'acteur ne se rend compte de la supercherie que quelques jours plus tard, en étudiant le double des pièces, et porte plainte pour extorsion de signature et escroquerieModèle:Sfn. Ces manigances finissent de le persuader qu'il est mieux qu'il s'éloigne du cinémaModèle:Sfn. Il est annoncé plusieurs jours après qu'il ne tournera pas Le Crocodile, sur l'avis des médecinsModèle:Sfn.
Louis de Funès reste de nouveau pendant plusieurs mois au Cellier, à s'occuper de son jardinModèle:Sfn. Son régime strict l'amaigrit et l'affaiblitModèle:Sfn. Un ami médecin de son fils Patrick lui préconise un régime moins lourd à supporter, qui le rend en meilleure formeModèle:Sfn. À l'automne 1975, il ré-apparaît à Paris lors de premières de théâtre ou de spectacles d'amisModèle:Sfn. Il commence à avoir la nostalgie de la scène et l'envie de tourner un nouveau filmModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Au cours de l'hiver, la déprime le gagneModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Retour sur les écrans
S'il reprend la comédie, il doit néanmoins ralentir son rythme de travail et renoncer définitivement à sa carrière théâtrale, incompatible avec son état<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>. Sa carrière au cinéma est compromise car, outre sa condition physique amoindrie, les risques de rechute font que les assureurs ne veulent plus prendre le risque de le couvrir pour un film. Déterminé, le producteur Christian Fechner réussit finalement à obtenir un accord pour une assurance de onze semaines et prend le risque de produire L'Aile ou la Cuisse avec seulement une partie du tournage assurée<ref name="Azoulay"/>. Pour le grand retour de Louis de Funès, Christian Fechner aurait souhaité donner le rôle principal, celui de son fils Gérard, au nouveau comique montant du cinéma français : Pierre Richard. Mais celui-ci revient sur son accord après avoir lu le scénario <ref>Pierre Richard expliquera par la suite que son rôle ne lui plaisait pas et que le scénario dans son ensemble ne l’avait pas convaincuModèle:Lien web.</ref> et c'est Coluche qui partagera l'affiche avec de Funès. Son régime drastique explique son amaigrissement, son vieillissement, son état diminué, visibles à partir de ce film<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. Louis de Funès appréhende son comique d'une nouvelle manière, parce que, reconnaît-il Modèle:Citation<ref name="Azoulay" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Lorsque le film sort le Modèle:Date-, le public français plébiscite son retour – avec presque six millions d’entrées. Au sujet de cette période, le biographe Bertrand Dicale conclut : l’infarctus subi par l’acteur « signe la fin d’un certain âge d’or, même si commercialement ses derniers films sont des succès absolument gigantesques »<ref>"Louis de Funès (1914-1983)", dans l’émission « Toute une vie » par Matthieu Garrigou-Lagrange, diffusé le 04/04/2020, sur https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/jacques-monory-1924-2018-un-peintre-sentimental-0</ref>.
Christian Fechner annonce pour 1977 un projet avec Robert Dhéry, intitulé Une pie dans l'poirier, qui ne voit jamais le jour<ref name="FechnerFilmFrançais">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'acteur continue à tourner, à un rythme beaucoup moins soutenu, dans La Zizanie avec Annie Girardot en 1978 ou Le Gendarme et les Extra-Terrestres en 1979. À chaque tournage, Christian Fechner impose la présence d'un service de secours, toujours proche du plateau, avec un cardiologue, une équipe de réanimation et une ambulance<ref name="Jean-Guy Fechner"/>.
L'Avare et passage à la mise en scène
Après ces trois nouveaux succès marquant son retour, Louis de Funès désire enfin réaliser son vieux rêve d'interpréter Harpagon de L'Avare de Molière, une pièce qui le fascine depuis plus de vingt ans, bien que dramatiqueModèle:Sfn. Depuis au moins 1957, il avait reçu près d'une quinzaine de propositions pour jouer la pièce, au théâtre ou au cinéma, parfois venant de metteurs en scène prestigieux, mais les a toutes refusées, effrayé par l'ampleur de la tâche, ne se sentant pas assez mûrModèle:Sfn,<ref name="Drucker">Modèle:Ina.</ref>. L'acteur envisage d'abord un téléfilm mais les moyens offerts par les chaînes sont dérisoires au regard de ses ambitions, même s'il leur propose de tourner sans cachetModèle:Sfn. Misant sur sa popularité, Christian Fechner suggère de plutôt développer une adaptation au cinéma et lui accorde un budget de vingt millions de francsModèle:Sfn ; il lui soumet l'idée de réaliser le film<ref name="doc Allard">Mathieu Allard, Il était une fois… Louis de Funès, TMC, documentaire (2013).</ref>. Pour la première et unique fois de sa carrière, Louis de Funès co-signe la réalisation d'un film, en s'occupant de la mise en scène et de la direction d'acteurs de L'Avare, laissant la technique à son partenaire expérimenté Jean Girault, déjà derrière dix de ses films<ref name="Drucker"/>,<ref name="doc Allard"/>. Tourner son adaptation est un bonheur pour lui, même s'il connaît plusieurs difficultés avec le texteModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Malgré une importante promotion<ref name="Drucker"/>, L'Avare, sorti en Modèle:Date-, est, avec Modèle:Unité, un succès modeste face à ses résultats habituels au box-office, sans toutefois constituer un échec commercial<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. L'accueil critique est très contrasté, entre éloges et attaques violentes envers le film et son interprète principal co-réalisateur<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn ; c'est d'ailleurs la seule fois où l'avis de la critique importe à Louis de Funès, qui espérait que sa fidélité à l'œuvre soit reconnueModèle:Sfn. Six mois après la sortie du film, il juge lui-même : Modèle:Citation<ref name="fausse bonne idée"/>. Il a néanmoins offert à Molière son plus important succès au cinéma<ref name="Sgalbiero">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il aurait eu pour ambition de reprendre et adapter au cinéma d'autres grands classiques de Molière, un pari risqué commercialement, auquel l'insuccès relatif de L'Avare met fin<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le Modèle:Date-, lors de la [[5e cérémonie des César|Modèle:5e cérémonie des César]], un mois avant la sortie en salles de L'Avare, Louis de Funès reçoit un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière<ref>Modèle:Lien web.</ref>, des mains de l'acteur comique américain Jerry Lewis<ref name="César">Modèle:Vimeo.</ref>. La décision de l'Académie des arts et techniques du cinéma a été influencée par le fait qu'il se soit lancé dans la réalisation d'un film et parce que le projet de L'Avare symbolise l'union attendue du théâtre classique de Molière et du cinéma comique français populaire<ref name="fausse bonne idée">Modèle:Lien web.</ref>, déjà saluée par le ministre de la Culture lors d'une visite sur le tournageModèle:Sfn. Un extrait du film est projeté après que l'acteur a reçu sa récompense<ref name="César"/>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Claude Gensac raconte que l'acteur était au départ opposé à recevoir cette récompense et n'a accepté qu'après avoir été convaincu par son producteur Fechner puis d'autres amisModèle:Sfn.
Son projet suivant, annoncé lors du tournage de L'Avare, doit être un nouveau Gendarme<ref name="Drucker"/> provisoirement intitulé Le Gendarme et la Revanche des Extra-terrestres, prolongeant l'intrigue du cinquième film<ref group="alpha">Modèle:Article.</ref>. Suivant la volonté de Louis de Funès de tourner un film muet, souvent évoquée mais sans cesse reportée, le film se déroulerait dans l'espace, serait presque muet, et montrerait beaucoup d'effets spéciaux, des scènes en apesanteur et des trucages vidéoModèle:Sfn.
Séduit par le roman La Soupe aux choux de René Fallet, peu après sa parution en 1980Modèle:Sfn, Louis de Funès décide d'en tirer un film, qu'il fait produire à FechnerModèle:Sfn. L'acteur rencontre l'écrivain puis entreprend lui-même l'adaptation en scénario du roman, avec l'aide de son fidèle co-scénariste Jean HalainModèle:Sfn. Outre Jean Carmet, qu'il avait connu dans ses années de galère, et Jacques Villeret, il s'entoure encore de sa proche « famille de cinéma » Modèle:Sfn. Le tournage, très confortable, a lieu à l'été 1981<ref>Modèle:Bifi titre : Modèle:Citation.</ref>,Modèle:Sfn. Les fermes des deux héros sont construites à la campagne puis remontées en studios pour permettre à Louis de Funès de tourner les nombreuses scènes de nuit en pleine journée, un luxe destiné à préserver sa santé<ref name="DernièresAnnées">Modèle:Lien web.</ref>. Comme sur L'Avare, l'acteur partage ouvertement la réalisation et le montage avec Jean Girault mais cette fois-ci sans signer le filmModèle:Sfn. Dans son jeu, il livre pour la première fois, brièvement, des notes dramatiques<ref name="DernièresAnnées"/>,Modèle:Sfn. La Soupe aux choux, sorti en décembre 1981, enregistre Modèle:Nombre en un an<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La critique est assassineModèle:Sfn.
En hommage à Jean Gabin, mort en 1976, et malgré leurs relations sur Le Tatoué, Louis de Funès initie la création du prix Jean-Gabin, qui est décerné de 1981 à 2008<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. À la même époque, Macha Béranger enregistre de longs entretiens avec Louis de Funès pour son émission Allô Macha sur France InterModèle:Sfn. « Sans-sommeil » assidu, écoutant régulièrement l'émission de nuit de l'animatrice, il se livre exceptionnellement sur sa jeunesse, sa carrière, la religion, et ses valeurs, et trouve en Béranger une grande amie, à tel point qu'une rumeur de liaison en naîtModèle:Sfn.
Louis de Funès lance ensuite avec un sixième GendarmeModèle:Sfn. Le projet d'un retour des extra-terrestres est de nouveau écarté, pour ne pas lasser son public après déjà deux films sur le sujetModèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'arrivée des premières femmes dans la Gendarmerie française inspire finalement l'introduction de recrues féminines dans la brigade de Saint-TropezModèle:Sfn. Louis de Funès continue de partager la mise en scène avec Jean Girault — là encore sans la signerModèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'acteur semble très fatiguéModèle:Sfn,Modèle:Note. Il se ressource pendant les pauses en s'amusant avec sa petite-fille de trois ans, JuliaModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les précautions médicales prises pour lui étalent le tournageModèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="DernièresAnnées"/>. Michel Galabru reconnaît que Jean Girault et lui-même partageaient la crainte de se voir annoncer la mort de Louis de Funès à chaque matin de tournage<ref group=alpha>Modèle:Ouvrage.</ref>. C'est étonnamment le réalisateur qui connaît une rapide dégradation de son état et disparaît après la fin des prises de vues tropéziennesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le film s'achève aux studios de Boulogne, dans la douleur, sous la direction de l'assistant-réalisateur Tony Aboyantz, aidé de toute l'équipeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les derniers plans tournés par Louis de Funès dans sa carrière sont donc réalisés là même où il avait tourné sa première apparition au cinéma en 1945, dans La Tentation de BarbizonModèle:Sfn. Le Gendarme et les Gendarmettes, sorti en octobre 1982, enregistre Modèle:Nombre en un an<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La critique descend le film, et juge la série devenue trop longue et immuableModèle:Sfn.
Derniers mois
Après Le Gendarme et les Gendarmettes, de nouveaux projets attendent Louis de Funès, dont la carrière semble loin d'être terminée, bien qu'il soit affaibli. Malgré la mort de Jean Girault, un septième Gendarme est envisagé. Richard Balducci imagine notamment plusieurs idées de suites dans la veine science-fiction du cinquième film<ref name="BalducciAutourdeLdF">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le biographe Bertrand Dicale explique que, bien que Girault soit mort, la série de films pourrait se prolonger autant que Louis de Funès le désire, qu'il serait légitime de tourner autant de nouvelles suites qu'il veut<ref>Louis de Funès et les gendarmes, film documentaire de Jérôme Wybon diffusé en 2014 sur Paris Première. Extrait : Modèle:YouTube.</ref>, ce que conçoit aussi Michel Galabru<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>.
D'autre part, pendant le tournage du Gendarme et les Gendarmettes en Modèle:Date-, il déclarait dans un entretien rêver de reprendre Oscar pour une centaine de représentations avant la fin de l'annéeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il expliquait aussi avoir envie d'adapter le roman Les Morticoles de Léon Daudet, dans un film qu'il verrait bien réalisé par Georges Lautner ou Robert HosseinModèle:Sfn. Également, pendant la postsynchronisation du sixième Gendarme, il avait croisé dans les studios Gérard Oury, qui dirigeait alors celle de L'As des as, et tous deux ont discuté du Crocodile, allant même jusqu'à être tentés de relancer le projetModèle:Sfn. D'autres projets sont évoqués comme un film réalisé par Patrice Leconte, un nouveau film avec Coluche ou encore un film avec la chanteuse Chantal GoyaModèle:Sfn,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Trois semaines avant sa mort, il vient deux jours à Paris et assiste à une représentation de la pièce Papy fait de la résistance de Christian Clavier et Martin Lamotte au théâtre du Splendid, avec Christian Fechner qui veut en faire un film avec luiModèle:Sfn. Le producteur tient à ce qu'il tourne avec de nouveaux jeunes comiques, pour réitérer la réussite qu'avait été L'Aile ou la Cuisse avec ColucheModèle:Sfn. La pièce plaît à l'acteur et il rencontre la troupe après le spectacle pour parler de l'idée de filmModèle:Sfn. Christian Clavier se souvient : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le second soir, Fechner l'emmène à un spectacle du Grand Orchestre du SplendidModèle:Sfn. Ces deux soirées l'ont rendu heureux selon Fechner, qui pense qu'il a apprécié de rencontrer cette jeune génération qui l'admire et désire travailler avec lui ; il se souvient d'un de Funès Modèle:Citation et Modèle:Citation ces deux soirsModèle:Sfn. Il donne son accord de principe pour Papy fait de la résistanceModèle:Sfn, lançant le projet, mais demande que son rôle soit réduit afin de ne pas fatiguer son cœur<ref name="PapyComedies"/>.
En Modèle:Date-, après les vacances scolaires de Noël, Louis de Funès part en famille quelques jours à la montagne, mais l'altitude le fatigue beaucoup, il doit retourner au Cellier. Dans la soirée du Modèle:Date, il se couche très fatigué. En réalité victime d'un nouvel infarctus, il est emmené d'urgence en ambulance au Centre hospitalier universitaire de Nantes, où il meurt à Modèle:Heure<ref group="cit." name="acte de décès">Extrait du registre d'état civil de la ville de Nantes (1983) : Modèle:Citation.</ref>.
Le Parisien libéré et Presse-Océan ont le temps de refaire leur une du lendemain sur sa mort, probablement averti par un personnel hospitalier, tandis que Libération publie une brève<ref name="presseocean">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Le lendemain, et le surlendemain pour le reste de la presse, tous les médias font leur une sur ce qui est vécu comme un drame national<ref name="masqueplume"/>. Jeanne de Funès et ses deux enfants ne reçoivent aucune visite, et les gendarmes du Cellier gardent les abords du château de Clermont<ref name="Europe1Mort">Modèle:YouTube, Europe 1.</ref>. Alors en tournée, Michel Galabru intervient en duplex de Rennes, très ému, dans le journal Antenne 2 Midi, et parle de son partenaire à l'écran comme d'Modèle:Citation, raconte sa drôlerie et le qualifie de Modèle:Citation, tout en rappelant sa popularité en dehors des frontières<ref>Modèle:Ina.</ref>. Coluche, son partenaire de L'Aile ou la Cuisse, est l'invité de Christine Ockrent dans le journal de 20 heures d'Antenne 2<ref name="Antenne2Mort">Modèle:Ina.</ref>.
L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing et son épouse lui rendent hommage<ref name="Antenne2Mort"/>. Le ministre de la Culture, Jack Lang, déclare que Modèle:CitationModèle:Sfn. Le Premier ministre, Pierre Mauroy, envoie une longue lettre de condoléances à la famille de FunèsModèle:Sfn. Georges Marchais adresse, au nom du Parti communiste français, ses condoléances à Jeanne de FunèsModèle:Sfn.
Bien que les obsèques soient prévues « dans la stricte intimité », plus de Modèle:Unité sont présentes le samedi Modèle:Date- dans l'église Saint-Martin du Cellier bondée, alors que le village du Cellier a moins d'habitantsModèle:Sfn,Modèle:Sfn. À l'inverse, peu de personnalités ont fait le déplacement, alors que les enterrements de célébrités en rassemblent d'habitude beaucoupModèle:Sfn. Seuls des compagnons de jeu comme Michel Galabru, Jean Carmet<ref name="obsèquestélé"/>, et Colette Brosset, ainsi que les producteurs Christian Fechner et Gérard Beytout et le compositeur Raymond Lefebvre sont aperçusModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Anne-Aymone Giscard d'Estaing est aussi présente, en remerciement du soutien de l'acteur lors de la campagne de 1981Modèle:Sfn,<ref name="obsèquestélé">Modèle:Lien web.</ref>. Il est inhumé au cimetière du Cellier<ref name="obsèquestélé"/>, sa tombe orientée vers le jardin de son châteauModèle:Sfn.
La télévision française lui rend hommage en bouleversant ses programmes : TF1 re-diffuse La Zizanie le soir du Modèle:Nobr, Antenne 2 Le Corniaud le Modèle:Date- et FR3 annonce la première diffusion de L'Avare pour le mois de marsModèle:Sfn. Les témoignages continuent encore pendant plusieurs jours dans les médiasModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, l'émission Aujourd’hui la vie est consacrée à Louis de Funès : la présentatrice Nicole André invite notamment Claude Gensac, Marthe Mercadier, Daniel Gélin, Robert Dhéry et Christian Marin pour parler de l'acteur<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Malgré sa mort, Christian Fechner poursuit le projet de Papy fait de la résistance. Le rôle prévu pour Louis de Funès n'était pas encore vraiment fixé, Jean-Marie Poiré expliquant qu'Modèle:CitationModèle:Sfn. Les scénaristes envisageaient notamment pour lui, entre autres, le rôle de « Papy » ou celui du demi-frère d'Hitler<ref name="PapyComedies"/>,Modèle:Sfn. Pour pallier la disparition de l'acteur, Fechner parvient à distribuer tous les rôles à des acteurs connus, en plus de ceux du Splendid, formant ainsi une distribution Modèle:Citation, tels Le Jour le plus long (1962) ou Paris brûle-t-il ? (1966)<ref name="PapyComedies"/>, avec de nombreux comédiens ayant tourné avec Louis de Funès comme Michel Galabru, Jacqueline Maillan, Jacques Villeret, Julien Guiomar et Jean CarmetModèle:Sfn. Papy fait de la résistance, sorti en Modèle:Date-, est un succès avec plus de quatre millions d'entréesModèle:Sfn,<ref name="PapyComedies">Modèle:Lien web.</ref>. Le film est dédié à Louis de FunèsModèle:Sfn, car il a permis le lancement du projet<ref name="PapyComedies"/>.
Vie privée
Mariages et enfants
Le Modèle:Date-, Louis de Funès, qui est alors étalagiste, épouse à Saint-Étienne sa première femme, Germaine Louise Élodie Carroyer (1915-2011)<ref name="Naissance 31-7-1914"/>,<ref>ETAT CIVIL Saint-Étienne : déclarations de mariages (1er janvier-1er août 1936) cote 3E169, page 96/168 acte N°376</ref>,<ref name="Actenaissance"/>,Modèle:Note,Modèle:Note,<ref>Germaine Louise Élodie Carroyer, joueuse de tennis</ref>. Un enfant, Daniel (1937-2017), naît de cette union<ref>Modèle:Article.</ref>. Le couple se sépare en Modèle:Date-, après trois ans de mariage, mais le divorce n’est prononcé que le Modèle:Date-<ref>« Louis de Funès », sur cinememorial.com.</ref>.
Louis de Funès se remarie le Modèle:Date- dans le [[9e arrondissement de Paris|Modèle:9e de Paris]], avec Jeanne Augustine Barthélemy<ref name="Actenaissance"/>, dite « Nau de Maupassant » (Nancy, Modèle:Date- - Ballainvilliers, Modèle:Date-), nièce de Charles Nau de Maupassant (sans lien de parenté avec l’écrivain Guy de Maupassant). Le couple habite alors un petit deux-pièces au 42 rue de Maubeuge. Le Modèle:Date-, naît son deuxième fils, Patrick et, le Modèle:Date-, le troisième, Olivier, qui tiendra six rôles aux côtés de son père au cinéma : Fantomas se déchaîne, Le Grand Restaurant, Les Grandes Vacances, L'Homme orchestre, Sur un arbre perché, Hibernatus et un rôle au théâtre dans Oscar. Olivier a lui même trois enfants, la philosophe Julia de Funès, née en 1979, et des jumeaux, Adrien et Charles, nés en 1996<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 1962, Jeanne joue son épouse dans le film de Francis Rigaud, Nous irons à Deauville. Elle conseille par ailleurs souvent son mari dans le choix de ses films, négocie ses cachets, discute parfois avec ses réalisateurs, créant des exaspérations. Sur le tournage de La Grande Vadrouille, Bourvil serait intervenu pour lui interdire le plateau. C’est elle qui choisit Claude Gensac pour jouer à l’écran l’épouse de Louis de Funès. L’actrice avait dit à propos de Jeanne : Modèle:Citation<ref>« Jeanne, la femme de Louis de Funès, est morte », Jean-Christian Hay, Gala.fr, 17 mars 2015.</ref>. Néanmoins, il aurait entretenu une liaison régulière avec Macha Béranger durant les treize dernières années de sa vie<ref>« Michel Galabru confirme, dans ses mémoires, la liaison adultère entre Louis de Funès et Macha Béranger », Olivier Rajchman, Télé-Star.fr, 16 février 2016.</ref>,<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Selon son biographe Jean-Jacques Jelot-Blanc, Modèle:Citation<ref name="Jelot-BlancFigaro">Modèle:Lien web.</ref>.
Convictions religieuses et politiques
Fervent catholiqueModèle:Sfn, Louis de Funès est très pratiquant et possède, selon son confesseur, Modèle:Citation.
Ses idées politiques sont proches de celles du gaullismeModèle:Sfn. Homme de droite<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il déclare beaucoup aimer Charles de Gaulle ainsi que Georges Pompidou, et avoir apprécié dans sa jeunesse la CGT et les réformes du Front populaire lorsque ont été accordés les premiers congés payésModèle:Sfn. Plusieurs sources d'extrême droite lui ont prêté des idées royalistes et traditionalistes, mais, s’il admirait le roi Louis XVI Modèle:Incise, il n’était pas royalisteModèle:Sfn.
Olivier de Funès raconte qu'en mai 68 son père s'intéresse peu au mouvement social, mais Modèle:Citation, qu'il n'apprécie pas ; il est en revanche effrayé par Modèle:Citation, Modèle:Citation, fait souvent référence à la Terreur, et se moque de certains tribuns de la contestationModèle:Sfn. Au cours de l'année il se déclare étonnamment du côté de la jeunesse dans quelques déclarations médiatiques, par exemple au magazine Noir et Blanc : Modèle:Citation<ref name="SoFilm1968">Modèle:Lien web.</ref>. Il a plus tard un regard amer sur les événements : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Pour Louis de Funès, les grèves et révoltes de mai 68 se traduisent par l'arrêt progressif du tournage du film Le Gendarme se marieModèle:Sfn. Alors que, par solidarité avec les autres grévistes français, les techniciens se retirent peu à peu, l'acteur continue pourtant de se présenter au maquillage chaque jour, pour marquer son opposition, n'étant préoccupé que par son filmModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le Syndicat français des acteurs lui enjoint de faire grèveModèle:Sfn. La plupart des tournages en France, français ou étrangers, sont déjà interrompus, paralysés par les grèves ou par les pénuries d'essence. Ne parvenant pas à le convaincre d'arrêter le travail, Jean Girault fait appel à Daniel Gélin, alors en vacances à Saint-TropezModèle:Sfn. Cet acteur, ami de Louis de Funès, lui fait remarquer que l'ensemble de l'équipe technique du film est de toute façon déjà à l'arrêt, qu'il se couvre de ridicule, et qu'il est possible que la gauche arrive au pouvoir en l'absence du général de Gaulle : Modèle:CitationModèle:Sfn. Louis de Funès cesse de travailler le 24 maiModèle:Sfn. Jean Girault a raconté que l'acteur, très inquiet, lui avait révélé l'emplacement d'un coffre contenant une grosse somme d’argent qu'il aurait enterré dans les jardins de son château, et qu'il lui demandait de remettre à sa femme et ses enfants au cas où cette révolte lui coûterait la vie ; une fois l'ordre revenu et les transports rétablis, l'acteur est retourné un week-end au Cellier et a déplacé son trésorModèle:Sfn,<ref name="SoFilm1968" />. Le tournage du Gendarme se marie ne reprend que le 6 juin, après un vote à bulletins secrets de l'équipeModèle:Sfn.
Malgré ses opinions, il a des rapports cordiaux avec des personnalités de gauche. Lors du tournage de La Folie des grandeurs, l'acteur s'entend parfaitement avec Yves Montand mais évite le sujet politique, Patrick de Funès expliquant que Modèle:CitationModèle:Sfn. Durant son long séjour à l'hôpital après son double infarctus en 1975, Louis de Funès échange longuement avec Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste, lui aussi victime d'un infarctus la même annéeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Néanmoins, Michael Lonsdale raconte que sur le tournage d'Hibernatus, en 1969, Jeanne de Funès cherchait à connaître les opinions politiques de tous les membres de l'équipe pour s'assurer qu'il n'y ait pas de gens d'extrême gauche, de communistes<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Louis de Funès n'affiche pas publiquement ses opinions, jugeant qu'un acteur ne doit pas s'engager politiquement ; mais en 1981Modèle:Sfn, alors que la droite semble sur le point de perdre le pouvoir, il apporte pour la première fois son soutien à un homme politiqueModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Avec des artistes comme Brigitte Bardot et Alain Delon, il fait ainsi partie des acteurs appelant à voter pour Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Note. Il participe notamment à une réunion publique pour la réélection du président pendant l'entre-deux tours, le Modèle:Date-, sous le chapiteau de la porte de Pantin<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon Patrick de Funès, il aurait soutenu Giscard pour s'attirer les bonnes faveurs de Marcel Dassault pour la carrière de pilote de son fils Olivier, qui ne trouvait alors pas de travail, mais avait fait là une erreur puisque l'avionneur était le soutien de Jacques Chirac<ref name="PatrickConfinement">Modèle:Lien web.</ref>. Bien que n'appréciant pas le nouveau président socialiste François Mitterrand, qu'il trouve dédaigneuxModèle:Sfn, il est ému par l'abolition de la peine de mortModèle:Sfn. En 1982, lors d'une interview croisée avec Coluche, il déclare qu'il aurait voté pour lui s'il avait maintenu sa candidature à l'élection présidentielleModèle:Sfn.
Travail d'acteur
Inspirations
Certains de ses films se fondent sur des sujets d'actualité, comme l'antisémitisme en France dans Les Aventures de Rabbi Jacob, l'émergence de la nourriture industrielle et de la malbouffe dans L'Aile ou la Cuisse ou encore la pollution et la surproduction industrielle dans La Zizanie<ref name="PatrickConfinement"/>.
Ressorts humoristiques
Art du comique
Selon le comédien Dominique Zardi, le « roi des troisièmes couteaux »<ref group=cit.>Modèle:Citation, Modèle:Ouvrage.</ref> avec plus de cinq cents films à son actif dont une dizaine aux côtés de Louis de Funès, ce dernier était un acteur déjà très perfectionniste à ses débuts : il déclare à son sujet que Modèle:Citation<ref>Interview de Dominique Zardi sur autourdelouisdefunes.fr, 25 juin 2007.</ref>.
Les critiques de cinéma sont partagés sur son talent, certains louent le « comique complexe » du numéro 1 du « comique à la française »<ref name="masqueplume" />, même si d'autres considèrent très dommageable que, comme d'autres grandes vedettes françaises, hormis pour quelques films comme L'Avare, il n'ait « pas toujours [eu] la main heureuse dans le choix de [ses] metteurs en scène »<ref name="masqueplume" />. Pierre Bouteiller, critique sur France Inter, relativise cela en rappelant qu'« on allait voir un film de de Funès, on n'allait pas voir un film avec de Funès<ref name="masqueplume">Modèle:Lien web, à partir de Modèle:Heure.</ref> ». Jean-Louis Bory méprise le cinéma Modèle:Citation de Louis de Funès et ses Modèle:Citation. Le basculement de beaucoup de critiques a lieu pour La Grande Vadrouille. Henry Chapier, pourtant peu suspect de tendresse à l'égard du cinéma dit « commercial », aime ce Modèle:Citation : pour lui, Modèle:Citation.
Louis de Funès a su marier dans son jeu cinq formes comiques qui ont fait son succès : le comique de gestes, le comique de situation, le comique de langage, le comique de caractère, le comique de répétition<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les capacités du comédien à mimer et à faire des grimaces sont les principaux aspects de son humour. Beaucoup de ses mimiques et grands gestes sont très proches des gags de dessins animés, c'est le cas notamment dans Oscar, dans la fameuse scène de l'énorme crise de nerfs, quand par exemple il tire sur son nez comme si c'était un élastique et quand il le relâche il reçoit un coup en pleine figure, et on pourrait en citer bien d'autres de cette même séquence. Ces gags de dessins animés apparaissent également dans La Folie des grandeurs, entre autres dans la scène du bain, où Yves Montand fait passer la serviette par les oreilles de Louis de Funès. Le mime est pour lui essentiel pour ponctuer ses mots : « Quand on décrit une forme de bouteille avec ses deux mains, expliquait-il en joignant le geste à la parole, la bouteille est là, on la voit. Elle flotte un instant dans l’espace, même quand le geste est terminé. »<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref> Il joue aussi beaucoup sur la répétition dans une scène de ses gestes ou paroles. De plus, le ressort de son humour est aussi capté dans le caractère excessif des sentiments et émotions qu’il exprime, que ce soit la peur ou le désespoir – feint ou réel – de son personnage. Il excelle en particulier dans l’expression de la colère : grognements, bruits de la bouche, gifles répétitives sur les autres personnages, grands gestes, etc. Ses rôles se prêtaient volontiers à ce jeu : ses personnages sont souvent hypocrites, antipathiques, sans être, la plupart du temps, méchants ou incapables de rédemption. De Funès disait que rien ne le faisait plus rire, dans la vie courante, qu’une personne en engueulant une autre, sans que cette dernière puisse répliquer. Il évitait les ressorts sentimentaux. Ainsi il n'a donné que trois baisers de cinéma de toute sa carrière : le premier dans le film le Dortoir des grandes d’Henri Decoin où il embrasse l'actrice Line Noro sur la bouche<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group=n>Un an auparavant, il n'embrasse Juliette que sur la joue dans Elle et moi</ref> ; le deuxième dans Comme un cheveu sur la soupe dans la scène finale où il demande à Noëlle Adam qui l'a embrassé sur la joue de l'embrasser sur la bouche ; enfin dans La Zizanie, où de Funès et Annie Girardot se font un bref baiser.
Sa petite taille (Modèle:Unité)<ref>Louis de Funès : Une légende, Modèle:P..</ref> contrastait avec celle de ses partenaires plus grands (par exemple Bourvil avec Modèle:Unité, dans la moyenne nationale, et Yves Montand qui s'approchait des Modèle:Unité) et ajoutait un autre élément comique au personnage.
Évolution de son jeu d'acteur et « personnage »
Analysant la filmographie funésienne, Claude Raybaud considère que Louis de Funès interprète un « personnage de cinéma » bien défini qu'il reprend de film en film, avec des variations. Dans L'Avare, le rôle d'Harpagon lui permet de retrouver des attitudes d'autorité et de cynisme déjà présentes dans son personnage, et de forcer sur son aspect colérique et intraitable, mais l'empêche toutefois de se montrer tendre ou peureux comme peuvent l'apparaître à certains moments ses personnagesModèle:Sfn.
Art du déguisement
Même s’il n’a pas souvent eu l’occasion d’y recourir dans les nombreux films auxquels il a participé, de Funès portait volontiers des déguisements pour accentuer, parfois jusqu’à l'outrance, les situations comiques dans lesquelles il faisait évoluer ses personnages<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
On peut retenir parmi tous ces déguisements et caricatures : son déguisement en poète maniéré portant une perruque dans Le Grand Restaurant, en femme voilée, en général et en Thierry la fronde dans Le Gendarme de Saint-Tropez, en Chinois et en policier américain dans Le Gendarme à New York, en marin, en buisson et en hippie dans Le Gendarme en balade, en religieuse dans Le Gendarme et les Extra-Terrestres, en gendarmette dans Le Gendarme et les Gendarmettes, en pirate, en évêque et en colonel de l'armée italienne dans Fantomas se déchaîne, en Écossais portant le kilt et en fantôme dans Fantomas contre Scotland Yard, en marinier belge<ref group="n">Il est écrit « Antwerpen » (Anvers) sur son pull</ref> dans Les Grandes Vacances, en kayakiste dans Le Petit Baigneur sans oublier les costumes de la Belle Époque dans Hibernatus, en mécanicien dans Le Corniaud, en soldat allemand au casque trop grand dans La Grande Vadrouille, en Grand d'Espagne et en dame de la cour dans La Folie des grandeurs, en rabbin hassidique dans Les Aventures de Rabbi Jacob, en vieille femme, en Américain et en chauffeur dans L'Aile ou la Cuisse, en Harpagon dans L'Avare (avec sa coiffe et sa queue en plumes de paon) mais on retiendra avant tout son déguisement de gendarme dans la série du Gendarme<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les couvre-chefs sont souvent trop grands pour lui, afin de moquer sa petite taille, que ce soit sa casquette dans Des pissenlits par la racine, son casque de la Wehrmacht dans La Grande Vadrouille ou sa casquette de marin dans Les Grandes VacancesModèle:Sfn.
Duos célèbres
Le talent du comédien fonctionnait bien dans le cadre de duos réguliers ou occasionnels avec des acteurs très divers.
Son duo le plus marquant est celui formé avec Bourvil dans Le Corniaud et surtout dans La Grande Vadrouille<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Il constitue un vrai binôme avec Claude Gensac, connue pour le surnom que Cruchot lui donne dans la série des Gendarmes : « Ma biche », qui fut la complice féminine des personnages de de Funès ; elle a souvent joué sa femme à l’écran, à tel point que beaucoup de Français croyaient (et croient encore) que Claude Gensac était aussi sa femme dans la vie<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle a en fait joué avec lui dans onze films répartis sur une période de trente ans. Ils font connaissance au début de l'année 1952 lorsqu'elle est encore fiancée à Pierre Mondy, le partenaire de de Funès dans la pièce La Puce à l'oreille. Lors de leur première rencontre effective au cinéma (fin 1952 dans La Vie d'un honnête homme, un mois après leur confrontation théâtrale dans Sans cérémonie), et alors qu'ils forment un duo de serviteurs, elle apparaît à demi-dénudée sous la main baladeuse de Michel Simon.
Son duo avec Yves Montand dans La Folie des grandeurs a produit plusieurs scènes restées célèbres, comme le réveil avec les rimes en « or » ou le nettoyage des oreilles<ref>Monnaie et cinéma : « Il est l'or de se réveiller »…, 15 janvier 2008.</ref>,<ref>« Ruy Blas » de Victor Hugo revisité par Gérard Oury, 21 mai 2010</ref>,<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.
Il rencontre Jean Gabin au cinéma dans La Traversée de Paris dans une scène d'anthologie, quand celui-ci est un monstre sacré depuis longtemps et trouve ici le rôle qui va changer sa carrière. Il le retrouve dans Le Gentleman d'Epsom mais ne jouera vraiment en duo avec lui que dans Le Tatoué, même si leur collaboration n'a pas toujours été sereine (Gabin reprochant à de Funès son jeu et ses « moulinettes »).
Avec Jean Marais, avec qui il a joué dans Le Capitaine Fracasse, il constitue un duo célèbre du cinéma français dans son rôle du Commissaire Juve dans la série des Fantomas : Fantomas, Fantomas se déchaîne et Fantomas contre Scotland Yard), qui a d'ailleurs amené Jean Marais à lui reprocher de lui voler la vedette, malgré son double rôle.
Il forme un véritable tandem avec Annie Girardot dans La Zizanie, qui dira plus tard combien elle l'avait apprécié et comme sa perte lui fut douloureuse lorsqu'il est décédé.
Louis de Funès a joué de célèbres scènes avec Coluche dans L'Aile ou la Cuisse mais le jeu et la présence de cet acteur sont trop en retrait par rapport au sien pour composer un véritable duo.
L'acteur a aussi beaucoup joué avec Michel Galabru, son supérieur dans la série des Gendarmes, en lui servant de faire-valoir burlesque. Mais les deux s'opposent plutôt que de former un vrai duo, tout comme avec Bernard Blier dans Jo et Le Grand Restaurant), qui a aussi joué avec lui dans Les Hussards.
Il a joué avec son fils, Olivier de Funès, dans Les Grandes Vacances, L'Homme orchestre, Le Grand Restaurant, Sur un arbre perché, Fantomas se déchaîne et Hibernatus, celui-ci y tenant un second rôle, parfois de fils.
D'autres acteurs ont joué plusieurs fois avec lui sans qu'il s'agisse de duos. Maurice Risch (Les Grandes Vacances, Le Grand Restaurant, La Zizanie et certains épisodes de la série du Gendarme).
Il fut également aux côtés de Fernandel dans Le Mouton à cinq pattes, Mam'zelle Nitouche et Boniface somnambule au cinéma<ref group=n>De Funès et Fernandel ne firent que se croiser dans La Vie à deux, et dans deux sketchs différents du film à sketchs Le Diable et les Dix Commandements</ref>, ainsi que sur disque dans Un client sérieux de Georges Courteline en 1954.
Il a joué avec le duo Guy Grosso et Michel Modo dans La série des Gendarmes ou encore Le Grand Restaurant et aussi dans des films où les deux acteurs jouent des rôles secondaires comme Le Corniaud, La Grande Vadrouille, L'Avare, etc.
Noël Roquevert est l'acteur ayant le plus tourné avec Louis de Funès, dans vingt-trois films, mais pas en duo.
Sens artistique et musical
Selon Colette Brosset<ref>Voir ses commentaires dans les suppléments du DVD du Grand Restaurant.</ref>, Louis de Funès avait Modèle:Citation. Sa capacité à assimiler et à servir une chorégraphie était étonnanteModèle:Note. Ses arabesques font merveille<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref> dans des films comme Ah ! les belles bacchantes, Le Grand Restaurant, L’Homme orchestre ou Les Aventures de Rabbi Jacob. Dans Taxi, Roulotte et Corrida, il exécute un flamenco. Perfectionniste, il indiquera au sujet de sa célèbre prestation de danse hassidique : Modèle:Citation bloc
Ses talents de pianiste apparaissent également dans les films suivants : Comme un cheveu sur la soupe de Maurice Régamey, Je n’aime que toi, de Pierre Montazel, Frou-frou, d'Augusto Genina, ou encore Ah ! les belles bacchantes, de Jean Loubignac (avec Francis Blanche au chant, dans Chanter sous le soleil, des célèbres Bouvart et Ratinet). Travailleur acharné, par respect pour les artistes professionnels, il préfère éviter paradoxalement le piano loisirs<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.
L'acteur vu par lui-même
L'acteur vu par la critique et le milieu du cinéma
Durant sa carrière
Modèle:... Au début de sa carrière, Louis de Funès est comparé à Charlie Chaplin par des critiques du journal britannique The Times, qui le qualifient de Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.
Après sa mort
Collaborations avec des réalisateurs et scénaristes
Outre les acteurs, Louis de Funès a régulièrement collaboré avec les mêmes réalisateurs et scénaristes, et particulièrement Jean Girault, qui le laissait libre dans son jeu et dans ses improvisations. Les deux hommes ont travaillé sur douze films : Pouic-Pouic, Faites sauter la banque, la série des Gendarmes, Les Grandes Vacances, Jo, L'Avare et La Soupe aux choux. Ils ont même réalisé L'Avare ensemble. À part ce film et La Soupe aux choux, les films réalisés par Jean Girault ont été écrits avec Jacques Vilfrid. L'acteur a également collaboré à quatre reprises avec Gérard Oury, qui lui a offert ses plus grands succès : Le Corniaud, La Grande Vadrouille, La Folie des grandeurs et Les Aventures de Rabbi Jacob. Une cinquième collaboration a même été envisagée : Le Crocodile. Mais le double infarctus de Louis de Funès a fait tomber le projet à l'eau. Jean Halain est l'auteur de nombreux scénarios de films mettant en vedette Louis de Funès : la trilogie des Fantomas, Le Grand Restaurant, Oscar, Hibernatus, L'Homme orchestre, Sur un arbre perché et L'Avare. L'acteur a également prononcé les mots de Michel Audiard dans Les dents longues, Le Gentleman d'Epsom, Des pissenlits par la racine, Une souris chez les hommes, Les Bons Vivants et Le Diable et les Dix Commandements (Modèle:6e).
Succès et reconnaissance
En Modèle:Date-, un sondage BVA pour Doméo et la Presse régionale classe Louis de Funès comme acteur préféré des Français avec Modèle:Nombre<ref>Modèle:Article.</ref>.
Poids dans le box-office français
Rang | Titre | Année | Entrées |
---|---|---|---|
1 | La Grande Vadrouille<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1966 | 17,28 millions |
2 | Le Corniaud<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1965 | 11,74 millions |
3 | Le Gendarme de Saint-Tropez<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1964 | 7,81 millions |
4 | Les Aventures de Rabbi Jacob<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1973 | 7,29 millions |
5 | Les Grandes Vacances<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1967 | 6,99 millions |
6 | Le Gendarme se marie<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1968 | 6,83 millions |
7 | Le Gendarme et les Extra-Terrestres<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1979 | 6,28 millions |
8 | Oscar<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1967 | 6,12 millions |
9 | L'Aile ou la Cuisse<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1976 | 5,84 millions |
10 | La Folie des grandeurs<ref>Modèle:Lien web</ref> | 1971 | 5,56 millions |
Cachets, contrats et imprésarios
Évolution de ses rémunérations
Après les salaires des petits boulots et les maigres paies de ses soirées de pianiste dans les cabarets, Louis de Funès connaît au début de sa carrière les petits cachets, au théâtre et au cinéma, comme figurant ou silhouette, qu'il enchaîne de façon espacée. Pour quelques semaines à partir du 28 décembre 1945, il obtient chaque soir un cachet de Modèle:Nombre pour un rôle de figuration dans La Maison de Bernarda Alba au théâtre des Champs-ÉlyséesModèle:Sfn. Sa première apparition au cinéma dans La Tentation de Barbizon (1946) lui vaut un cachet de Modèle:Nombre pour une silhouetteModèle:Sfn. Pour sa première apparition créditée au générique d'un film, dans Croisière pour l'inconnu (1948), il touche un cachet de Modèle:Nombre pour dix jours de tournageModèle:Sfn. En 1948, dans la superproduction Du Guesclin, il doit être payé Modèle:Nombre pour un petit rôle mais parvient à s'ajouter d'autres rôles dans le film, et donc récupérer plusieurs cachets (dont un de Modèle:Nombre, plus plusieurs petits de figurant de Modèle:Nombre)Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ces journées de travail sont relativement bien payées — à une époque où le salaire moyen d'un ouvrier est d'un peu plus de Modèle:Nombre par mois — mais restent rares pour l'« acteur de complément » qu'il estModèle:Sfn. Pour son petit rôle pittoresque de général espagnol dans Mission à Tanger (1949), il est rémunéré Modèle:Nombre, soit un peu plus que d'autres acteurs débutants du film comme Jean Richard ou Gérard Séty (tous deux Modèle:Nombre), ce qui s'expliquerait par sa part de création du rôle et ses apparitions plus fréquentes dans le filmModèle:Sfn.
En entrant dans les années 1950, Louis de Funès enchaîne les tournages de façons de plus en plus rapprochée, avec un film par mois ou tous les deux, toujours pour quelques jours seulement voire un seulModèle:Sfn. Au cours de la décennie, il accumule les apparitions, en alternant entre des cachets de second rôle, consistants ou maigres, de figuration et de silhouette. Pour Au revoir monsieur Grock (1950), il touche un cachet de Modèle:Nombre par jour, pour de la figuration parmi les milliers d'autres spectateurs du spectacle du clown GrockModèle:Sfn. Il perçoit un cachet de Modèle:Nombre pour son apparition dans Knock (1951)Modèle:Sfn. Sa seule journée de tournage dans Boniface somnambule (1951), face à Fernandel, lui vaut un cachet de Modèle:Nombre, tandis que la vedette en reçoit un de Modèle:NombreModèle:Sfn.
La valeur de ses paies augmente peu à peu, comme la durée de ses rôles, et il parvient à devenir un second rôle bien payéModèle:Sfn. Il touche un cachet de Modèle:Nombre pour son rôle dans Monsieur Leguignon lampiste (1952), contre Modèle:Nombre pour le premier rôle Yves DeniaudModèle:Sfn. Pour son second rôle dans le film L'Étrange Désir de monsieur Bard (1954), il reçoit Modèle:NombreModèle:Sfn. Ses quatre jours de tournage pour Poisson d’avril (1954), notamment face à Bourvil, lui valent Modèle:Nombre, dont Modèle:Nombre pour son agentModèle:Sfn. Il est rémunéré de Modèle:Nombre, dont Modèle:Nombre pour son agent, pour Le Mouton à cinq pattes (1954), face à Fernandel et son cachet de Modèle:NombreModèle:Sfn. Alors que Noël Roquevert devait jouer pour Modèle:Nombre un rôle secondaire dans L'Impossible Monsieur Pipelet (1955), Louis de Funès récupère finalement le rôle mais pour Modèle:Nombre de cachetModèle:Sfn. La même année, il est viré de la distribution de la pièce Nekrassov au cours des répétitions, et la clause de dédit de son contrat contraint la direction du théâtre Antoine à lui reverser Modèle:NombreModèle:Sfn. Pour Papa, maman, ma femme et moi (1955), il touche Modèle:Nombre, soit près du triple de son cachet pour Papa, Maman, la Bonne et moi (1954) ; l'ensemble des transfuges du premier film a vu leurs cachets augmenter, mais pas dans de telles proportionsModèle:Sfn. Pour La Bande à papa (1956), destiné à lancer la carrière au cinéma de Fernand Raynaud, Louis de Funès a un cachet plus important que le héros du film, avec Modèle:Nombre, contre Modèle:Nombre pour Raynaud, tandis que l'expérimenté Noël Roquevert en touche deux millionsModèle:Sfn.
Tout en continuant les apparitions en second rôle, Louis de Funès obtient ses premiers rôles principaux en étant sous contrat pour trois films avec le producteur Jules Borkon, le premier étant Comme un cheveu sur la soupe (1957)Modèle:Sfn. Le deuxième film dont il tient le premier rôle, Ni vu, ni connu (1958), lui permet d'accéder à une somme qu'il n'avait jamais atteint, Modèle:Nombre pour huit semaines de tournage, soit l'équivalent du budget de tous les petits rôles du filmModèle:Sfn. Le troisième film du contrat, Taxi, Roulotte et Corrida (1958), lui rapporte Modèle:Nombre, contre Modèle:Nombre pour Raymond Bussières et Modèle:Nombre pour Guy Bertil, deux vedettes de l'époque dans des seconds rôlesModèle:Sfn. Pour son second rôle dans Le Capitaine Fracasse (1961), il est avec Modèle:Nombre le deuxième acteur le mieux payé de la distribution, derrière la vedette Jean Marais et son cachet de Modèle:Nombre, et devant les jeunes Philippe Noiret, Geneviève Grad et Gérard Barray, aux rôles cependant bien plus importantsModèle:Sfn. Gérard Oury se souvient que, lorsqu'il l'engage dans Le crime ne paie pas (1962), l'acteur est, pour un court second rôle, déjà très cher : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Pour Le Gendarme de Saint-Tropez (1964), petite production dont il tient le premier rôle, Louis de Funès négocie un cachet de Modèle:Nombre mais aussi un droit de regard sur la distribution et les modifications du scénario, et s'engage pour trois films avec le producteur Gérard BeytoutModèle:Sfn. Pour Fantomas la même année, il touche un cachet de Modèle:NombreModèle:Sfn, contre Modèle:Nombre pour la star Jean MaraisModèle:Sfn, tandis que Mylène Demongeot, le premier rôle féminin, reçoit Modèle:Nombre, et le second rôle Jacques Dynam Modèle:NombreModèle:Sfn. Pour Le Corniaud (1965), Louis de Funès touche le tiers du cachet de Bourvil, la véritable vedette du film à la signature du contratModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le succès du Gendarme de Saint-Tropez, consolidé les mois suivants par ceux de Fantomas et Le Corniaud, permet au comédien d'acquérir la stature de solide tête d'affiche, au grand potentiel commercial, accédant ainsi à des cachets plus élevés. Pour Le Gendarme à New York, son cachet est de Modèle:Nombre, plus un pourcentage sur les bénéficesModèle:Sfn. Pour la suite de Fantomas, Fantomas se déchaîne (1965), le contrat de Louis de Funès prévoit une paie de Modèle:Nombre plus Modèle:Nombre des recettes jusqu'à Modèle:NombreModèle:Sfn, soit Modèle:Nombre, contre au moins Modèle:Nombre — et un pourcentage des bénéfices — prévus pour Jean MaraisModèle:Sfn.
Sur La Grande Vadrouille, en 1966, Bourvil et Louis de Funès ont désormais le même cachetModèle:Sfn, et les deux acteurs touchent chacun Modèle:Nombre des recettes dès lors que le film dépasse les Modèle:Nombre de francs de bénéficesModèle:Sfn. À la sortie du film, Pierre Billard de L'Express rapporte : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Pour le troisième et ultime Fantomas, Fantomas contre Scotland Yard (1967), il finit par dépasser Jean Marais : ce dernier reçoit avec son cachet plus des parts sur les recettes du film la somme de Modèle:Nombre, laquelle comprend les honoraires de son agent, tandis que de Funès a un cachet fixe de Modèle:NombreModèle:Sfn. Devenu une valeur sûre, l'acteur enchaîne les succès. La constance de ses résultats au box-office avec un potentiel de départ d'au moins un million de spectateurs à chaque film justifie un cachet très élevéModèle:Sfn. Ainsi, il touche Modèle:Unité de francs pour Le Tatoué (1968), contre Modèle:Unité pour son partenaire Jean GabinModèle:Sfn. En 1969, à l'apogée de son succès commercial, et année d'Hibernatus, l'hebdomadaire Valeurs actuelles le classe comme le deuxième acteur le mieux payé de France, avec en moyenne Modèle:Nombre par film, derrière Jean-Paul Belmondo (Modèle:Nombre) et devant Alain Delon (Modèle:Nombre) et Annie Girardot (Modèle:Nombre), alors qu'un second rôle touche Modèle:Nombre en moyenne par film<ref group="alpha">Modèle:Harvsp. Valeurs actuelles du Modèle:Date-.</ref>. Son cachet pour Le Gendarme en balade (1970) montre la progression dans ses revenus en six ans puisqu'il touche Modèle:NombreModèle:Sfn, soit le double du budget total du premier filmModèle:Sfn. En 1970, il doit tourner L'Homme orchestre pour un cachet de Modèle:Nombre, en vertu d'un contrat de trois films avec la Gaumont, signé en 1967 après Le Grand Restaurant (1966), mais réclame de réévaluer cette somme sur ses cachets actuels, exigeant Modèle:Nombre, ce que d'autres producteurs lui proposent à la même époque : Alain Poiré s'y oppose, offrant seulement une énorme augmentation sur un contrat suivant, et, en représailles, l'acteur fait durer le tournage du film, causant des millions de francs de dépassement de budget, sans néanmoins parvenir à faire céder PoiréModèle:Sfn,<ref>Modèle:Discogs release, collection Écoutez le cinéma !.</ref>.
Dans les années 1970, où il tourne de gros succès comme Le Gendarme en balade (1970), La Folie des grandeurs (1971), Les Aventures de Rabbi Jacob (1973), L'Aile ou la Cuisse (1976) ou bien Le Gendarme et les Extra-Terrestres (1979), Louis de Funès serait l'un des acteurs les mieux payés d'EuropeModèle:Sfn. Pour les représentations à succès de La Valse des toréadors au théâtre de 1973 à 1974, il accepte d'être payé au pourcentage, âprement négociéModèle:Sfn. Il aurait été payé Modèle:Nombre pour L'Avare en 1979, en tant qu'interprète, réalisateur, et scénariste, selon le biographe Jean-Jacques Jelot-BlancModèle:Sfn. Son dernier film, Le Gendarme et les Gendarmettes en 1982, suite de cinq précédents triomphes, lui vaut un confortable cachet de Modèle:Nombre, et Modèle:Nombre pour son partenaire Michel GalabruModèle:Sfn.
Conceptions salariales, agents et producteurs
Rayonnement international
Outre la France, les films de Louis de Funès connaissent à leur sortie une grande popularité dans plusieurs pays européens, comme l'Italie, le Royaume-Uni<ref group="alpha">Nicole Beaurain, Le Cinéma populaire et ses idéologies, L'Harmattan, 2005, page 49</ref> et l'Allemagne, mais également l'URSS et sa zone d'influence d'Europe de l'Est<ref group="alpha">Marie-Pierre Rey, La Tentation du rapprochement France et URSS à l'heure de la détente (1964-1974), Publications de la Sorbonne, 1995, page 199</ref>,<ref group="alpha">Jean-François Sirinelli, Georges-Henri Soutou, Françoise Thom, Catherine Horel, Culture et Guerre froide, Presses universitaires de la Sorbonne, 2008, page 166</ref>,<ref name="Russie" group="alpha"/>. Dans l'URSS privée des films d'Hollywood, et ouverte au cinéma étranger Modèle:Incise depuis les années 1960, ses films rencontrent un très grand succès, notamment la trilogie des Fantomas, et le comédien qui le double en russe, Vladimir Kenigson, est vénéré et jugé là-bas meilleur que l'original<ref name="Russie" group="alpha">Modèle:Article.</ref>. Ses films y sont acceptés car ils rient de la bourgeoisie et ne montrent pas les avantages de la société capitaliste<ref name="Russie" group="alpha"/>. Les Aventures de Rabbi Jacob n'a pas droit à une sortie en URSS car traitant de l'antisémitisme<ref name="Russie" group="alpha"/>. L'arrivée massive des films américains dans les années 1990 démode ensuite ses films auprès des générations suivantes<ref name="Russie" group="alpha"/>. Parmi les satellites soviétiques, il est particulièrement célèbre en République tchèque<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Dubbing has its drawbacks but children knowing Alain Delon is cool, non?, Radio.cz, 2010</ref>,<ref name="M.deFunès">Monsieur de Funès, documentaire de Gregory Monro et Catherine Benazeth, diffusé sur Arte en 2013, produit par Tangaro, Arte et France Télévisions, Modèle:Unité.</ref>, où il est doublé au début des années 1960 par le célèbre acteur tchèque František Filipovský<ref>Modèle:YouTube.</ref>,<ref group=n>František Filipovský (1907-1993) a été un acteur tchèque renommé. Il obtient en 1954 le titre soviétique d'Artiste émérite et fut désigné Artiste du Peuple en 1984. Depuis 1995, il existe un Modèle:Langue (« Prix František Filipovský ») récompensant tous les ans le meilleur doubleur du pays.</ref>, au sujet duquel de Funès déclare qu'il est son meilleur comédien de doublage, certains fans tchèques n'hésitant pas à préférer sa voix à l'original. Encore aujourd'hui, la série des Gendarmes reste populaire pour les Tchèques<ref>Extrait d'une vidéo d'un spectacle d'écoliers à Prachatice en 2009.</ref>,<ref name="M.deFunès"/>.
En Allemagne de l'Ouest, Louis de Funès était au départ appelé Balduin pour des raisons inconnues. Chacun de ses films comportait ce prénom dans le titre, à l'exemple de Modèle:Langue (Le Gendarme se marie) ou Modèle:Langue (Le Petit Baigneur), bien que le personnage garde son nom d'origine dans le film. Par la suite, les distributeurs de RFA ayant dû admettre qu'appeler Balduin un acteur nommé Louis était absurde, ses quatre derniers films sont exploités avec son vrai prénom : Modèle:Langue (Le Gendarme et les Extra-Terrestres), Modèle:Langue (L'Avare), Modèle:Langue (La Soupe aux choux) et Modèle:Langue (Le Gendarme et les Gendarmettes)Modèle:Sfn.
Malgré son succès européen, Louis de Funès reste relativement inconnu aux États-Unis jusqu'en 1973-1974 et ses fameuses Aventures de Rabbi Jacob, nommées pour un Golden Globe du meilleur film étranger en 1975.
Distinctions
Louis de Funès, comparé aux autres artistes de son époque et au nombre de films qu'il a tournés, n'a pas reçu un nombre très important de récompenses.
En 1957, il reçoit le premier prix de sa carrière, le Grand Prix du rire, pour son rôle dans Comme un cheveu sur la soupeModèle:Sfn. Huit ans plus tard, lors de la Modèle:20e du cinéma au théâtre Marigny, fin Modèle:Date-, Gina Lollobrigida lui remet une Victoire du cinéma pour son rôle dans Le Gendarme de Saint-TropezModèle:Sfn. En 1967, il reçoit le prix Courteline pour son rôle dans le film Les Grandes VacancesModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, lors qu'il tourne Le Gendarme en balade, il est reçu officiellement par le [[405e régiment d'artillerie anti-aérienne|Modèle:405e régiment d'artillerie anti-aérienne]] à Hyères, qui le fait « première classe d'honneur » pour services rendus à la gendarmerie nationaleModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il est fait chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur, honneur qu'il reçoit des mains de Gérard Oury, quatre jours avant le début du tournage des Aventures de Rabbi JacobModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En 1975, les lecteurs du magazine allemand Modèle:Lien lui attribuent le « Bravo Otto » de bronze du meilleur acteur de cinéma<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Également en Allemagne, certains de ses films reçoivent le Goldene Leinwand, récompense décernée à des films ayant réalisé un box-office exceptionnel. Début 1980, il reçoit un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, remis par Jerry LewisModèle:Sfn. Enfin, de façon posthume, Louis de Funès est classé Modèle:17e des 100 plus grands Français de tous les temps, classement établi en Modèle:Date- pour la chaîne de télévision France 2<ref>Modèle:Article.</ref>.
Dix ans après la mort de Louis de Funès, en 1993, Gérard Oury reçoit un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, au nom du Modèle:Citation, et offre la récompense à Jeanne de Funès, en hommage à son époux<ref>Modèle:Vimeo.</ref>.
Sa renommée lui vaut également de rencontrer d'importants personnages politiques. Le Modèle:Date-, il est reçu au palais de l'Élysée par le général de Gaulle Modèle:Incise pour un dîner officiel, en compagnie de son épouse et d'autres grandes personnalités de la culture<ref group=n>Complétaient ce dîner officiel : André Malraux, Jane Sourza, Tino Rossi, Raymond Devos, Jean Piat, Michèle Morgan, Gérard Oury, Fernandel, Jean Delannoy.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1971, ou le Modèle:Date-, il joue exceptionnellement Oscar dans le jardin d'hiver de l'Élysée devant l'ensemble du gouvernement, à la demande du président de la République Georges PompidouModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Quelques jours plus tard, le prince Rainier III l'invite à venir jouer la pièce au palais princier de Monaco, à n'importe quel prix, mais l'acteur refuse, ayant un mauvais souvenir avec Grace de MonacoModèle:Sfn. Sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, il est notamment invité à un dîner officiel, à la demande du président du Gabon, Omar Bongo, en visite en FranceModèle:Sfn. Le Shah d'Iran est plusieurs fois venu voir Oscar au théâtre lors de ses visites en FranceModèle:Sfn. Le ministre de la Culture Jean-Philippe Lecat rend visite au tournage de L'AvareModèle:Sfn. Lors du tournage du même film dans l'oasis tunisienne de Nefta, il rencontre le président tunisien Habib Bourguiba, qui lui récite la tirade de Flambeau dans L'Aiglon d'Edmond RostandModèle:Sfn.
En 1981, il a l'honneur de remettre à son ami Jean Chouquet la médaille de l'Ordre national du Mérite, à la maison de Radio FranceModèle:Sfn.
Dans la culture populaire
Louis de Funès a marqué le cinéma comique français du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Outre les hommages honorifiques classiques tels que l'entreprise horticole Meilland qui décide, en 1984, de nommer un cultivar de rose en son hommage Modèle:Incise, ou encore la poste française qui l'honore d'un timbre postal à son effigie édité en 1998 dans le cadre d’une série consacrée aux acteurs du cinéma français, il a inspiré nombres d'artistes.
Ses traits apparaissent dans l’album de Lucky Luke intitulé Le Bandit manchot, où un personnage inspiré de lui est l’un des joueurs de cartes professionnels de Poker Gulch, une ville placée sous le signe du jeu<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il est affublé d’un subalterne, un petit malfrat du nom de Double-six, inspiré de l’acteur Patrick Préjean.
Dans un autre genre, Valère Novarina publie aux éditions Actes Sud en 1986 un éloge, Pour Louis de Funès : Modèle:Citation<ref>Valère Novarina, citée dans le portrait que lui consacre le site Lire</ref>. Ce texte sur Louis de Funès a donné lieu à plusieurs versions pour la scène, notamment celle créée au Théâtre d’Angoulême par Dominique Pinon le Modèle:Date-, dans une mise en scène de Renaud Cojo. De son côté, Marcel Gotlib utilise sa plume dans le tome III de sa Rubrique-à-brac, où il affuble Louis de Funès d'une perruque, pour y supplanter Bourvil dans Le Rectangle vert, librement inspiré du Cercle rouge de Jean-Pierre Melville, après l'avoir déjà croqué dans le tome I en tant qu'agent de police où il met fin à une bagarre survenue entre deux marionnettistes en pleine représentation.
Dans les années 2000, Alexandre Astier, véritable admirateur<ref>Modèle:Citation, Interview vidéo sur Kaamelott, L'Internaute, 21 décembre 2009</ref>, lui dédie sa série télévisée Kaamelott. On peut d'ailleurs entendre dans la scène finale du dernier épisode de la série, Dies Irae, le thème principal de Jo pendant que la phrase de dédicace apparaît à l'écran.
En Modèle:Date-, Nicolas Sarkozy déclare lors de sa campagne : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est par la suite parfois comparé à l'acteur durant sa présidence<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
En 2013, le journal Télérama lui consacre un numéro spécial hors-série<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Multi-rediffusé pendant la période de confinement dû à la maladie à coronavirus 2019, l'acteur est défini par les médias comme un antidépresseur idéal<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Postérité et hommages
- En 1984, une variété de rose est créée par la société horticole Meilland en son honneur, la rose Louis de Funès<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette plante fait partie des nombreux cultivars de roses portant des noms de célébrités.
- En Modèle:Date-, a été ouvert dans la commune du Cellier, où l'acteur résida à partir de 1967, un musée baptisé le « Musée de Louis », créé par l'association du même nom, constituée en Modèle:Date- avec le soutien de la commune et du conseil général de la Loire-Atlantique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le musée a déménagé fin avril 2014 dans l'orangerie du château de Clermont, ancienne propriété de l'acteur. Le Modèle:Date-, Charles et Roselyne Duringer, fondateurs et dirigeants du musée, annoncent que le musée ferme ses portes en raison d'un manque de financement, mais déclarent chercher une solution pour tenter de faire perdurer le musée dans un autre lieu. Le musée aura néanmoins attiré près de Modèle:Nombre en trois ans<ref>Louis de Funès : son musée fermé, Orange, 28 octobre 2016</ref>. À l'été 2017, une exposition rassemblant une partie des pièces du musée, sera organisée à Nantes au salon des Floralies (quai Henri-Barbusse, près de l’île de Versailles). En fonction du succès de cette exposition, les responsables de l'association qui gère le musée recherchent un lieu dans l’optique de le rouvrir à Nantes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- En 2014, une nouvelle voie du quartier rénové de la ZAC Beaujon ([[8e arrondissement de Paris|Modèle:8e de Paris]]) est baptisée allée Louis-de-Funès<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Refnec
- En 2015, dans le film d'animation Pourquoi j'ai pas mangé mon père réalisé par Jamel Debbouze, le personnage de Vladimir est basé sur Louis de Funès, les animateurs ayant utilisé des images de ses films<ref>« Secrets de tournage », Allociné.</ref>.
- En 2016, à Saint-Tropez, l'ancienne gendarmerie rendue célèbre par les films du Gendarme de Saint-Tropez est transformée en musée nommé Musée de la gendarmerie et du cinéma de Saint-Tropez. Outre les Gendarmes, le musée est également axé sur Brigitte Bardot et traite de toutes les apparitions de Saint-Tropez au cinéma. Une statue grandeur nature de Louis de Funès y est exposée.
- Depuis 2016, l'association Modèle:Citation fait visiter Le Cellier à travers les lieux fréquentés par l'acteur<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- En 2019, est ouvert à Saint-Raphaël un musée qui lui est consacré. La ville a été choisie pour sa proximité avec Saint-Tropez, lieu de tournage de la série de films du Gendarme.
Synthèse de ses œuvres
Théâtre
- 1926 : Le Royal Dindon de Luigi Bordèse<ref group=n>Conformément à l'usage couramment répandu (cf. par exemple le site officiel), la « théâtrographie » de l'acteur débute par cette piécette jouée en amateur au collège.</ref>
- 1944 : L'Amant de paille de Marc-Gilbert Sauvajon, avec Meg Lemonnier, Jean-Pierre Aumont, Bernard Blier, mise en scène Jean Wall, théâtre Michel : figuration
- 1945 : Image anglaise de Jacques Armand, mise en scène Pierre Henry, studio des Champs-Élysées : un client
- 1945 : La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca, mise en scène Maurice Jacquemont, avec Germaine Kerjean, Marthe Mellot, Silvia Monfort, studio des Champs-Élysées : figurant (Modèle:Date-)
- 1946 : Winterset de Maxwell Anderson, mise en scène André Certes, avec Renaud Mary, Yves Vincent, Marie Carlot, Jean-Roger Caussimon, Léon Arvel, Daniel Gélin, théâtre des Carrefours : le clochard (Modèle:Date-).
- 1946 : L'Île grande de Henriette Valet, mise en scène de Teddy Bilis, avec Louis Arbessier, Jacques Sarthou et Jeanne Stora, théâtre de l'Œuvre (Modèle:1er septembre)
- 1948 : Thermidor de Claude Vermorel, sur une mise en scène de l'auteur, avec Claire Mafféi, Gisèle Grandpré, Claude Ferna, Gérard Oury, théâtre Pigalle : François Hanriot (Modèle:Date-).
- 1949 : Le Journal de Jules Renard, sketchs inspirés de l'œuvre de Jules Renard créés en Modèle:Date- au cabaret La Tomate, puis repris à la radio, avec Raymond Souplex, Robert Rocca, Pierre Still, Francine Darbois, Michel Méry, Jean Carmet
- 1949 : Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams, mise en scène Raymond Rouleau, avec Arletty, Yves Vincent, Héléna Bossis, Daniel Ivernel, Maurice Regamey, théâtre Édouard-VII : Pablo (Modèle:Date-).
- 1950 : Le Fils du rémouleur de Max Révol, sur une mise en scène de l'auteur, avec Darry Cowl, Jean-Marc Thibault, Jean Richard, Max Révol, théâtre du Chapiteau.
- 1951 : Vache de mouche<ref>Modèle:Lien web.</ref> de Michel Emer, sur une mise en scène de l'auteur, avec Jack Ary, Micheline Dax, Jean Carmet, Christian Duvaleix
- 1951 : La poison de Sacha Guitry, avec Michel Simon, Pauline Carton, Jean Debucourt, Jeanne Fusier-Gir
- 1951 : Dominique et Dominique de Jean Davray, mise en scène Raymond Rouleau, avec Lucien Nat, Jacques François, théâtre Michel : M. Ernest (Modèle:Date-)
- 1952 : La Puce à l'oreille de Georges Feydeau, mise en scène Georges Vitaly, avec Pierre Mondy, Marthe Mercadier, Jean Le Poulain, théâtre Montparnasse : Augustin Ferraillon
- 1952 : La Peur des coups de Georges Courteline, avec Colette Brosset
- 1952 : Bouboute et Sélection ou Café liégeois<ref>Modèle:Lien web.</ref> de Robert Dhéry, sur une mise en scène de l'auteur, avec Dhéry, Colette Brosset, Roger Saget, Albert Rémy, Mondy, Gérard Calvi, René Dupuy, théâtre Vernet : l’adjudant de pompiers
- 1952 : Sans cérémonie de Jacques Vilfrid et Jean Girault, avec Albert Préjean, Claude Gensac, Maria Mascelli, Jean Paqui, théâtre Daunou : le maître d’hôtel (Modèle:Date--Modèle:Date-<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>)
- 1953 : Ah ! les belles bacchantes de Dhéry, Francis Blanche et Calvi, mise en scène de Dhéry, avec Jacqueline Maillan, Jacques Legras, théâtre Daunou (Modèle:Date-)
- 1953 : Le Journal de Jules renard adaptation de Robert Rocca et Simone Rouziéde, avec Rocca, Carmet, René Berthier, cabaret la Tomate
- 1955 : Ornifle ou le Courant d'air de Jean Anouilh, avec Pierre Brasseur, Jacqueline Maillan, mise en scène Jean Anouilh et Roland Piétri, comédie des Champs-Élysées : Machetu (Modèle:Date-)
- 1955 : Nekrassov de Jean-Paul Sartre, mise en scène Jean Meyer, avec Michel Vitold, Jean Parédès, Roland Armontel - de Funès a été renvoyé par le metteur en scène durant les répétitions
- 1955 : Poppi<ref>Modèle:Lien web.</ref> de Georges Sonnier, mise en scène Pierre Valde, avec Maryse Paillet, Maurice Vallier, théâtre des Arts : Poppi (Modèle:Date-)
- 1957 : Faisons un rêve de Sacha Guitry, mise en scène de l’auteur, théâtre des Variétés (Modèle:Date-)
- 1959 : Oscar de Claude Magnier, mise en scène Jacques Mauclair, tournée Karsenty
- 1961 : Oscar de Magnier, mise en scène Mauclair, comédie des Champs-Élysées (Modèle:Date--Modèle:1er juillet)
- 1962 : La Grosse Valse<ref>Modèle:Lien web.</ref> de Robert Dhéry, sur une mise en scène de l’auteur, avec Robert Dhéry, Colette Brosset, Liliane Montevecchi, Jacques Legras, Janine de Waleyne, Pierre Tornade, Françoise Moncey, Michèle Frascoli, Guy Grosso, Michel Modo, théâtre des Variétés : le douanier Roussel
- 1971-1973 : Oscar de Magnier, avec Maria Pacôme, Olivier de Funès, Mario David, Corinne Le Poulain, mise en scène de Mondy, théâtre du Palais-Royal : Bertrand Barnier (Modèle:Date--Modèle:Date-/Modèle:Date--Modèle:Date-)
- 1973-1974 : La Valse des toréadors<ref>Modèle:Lien web.</ref> de Jean Anouilh, sur une mise en scène de l'auteur et Roland Piétri, avec Sabine Azéma, comédie des Champs-Élysées : le Général (Modèle:Date- 1973-mars 1974), 198 représentations.
Filmographie
Avec Fernandel, Bourvil et Jean Gabin, Louis de Funès fait partie des acteurs français ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les salles de cinéma. Louis de Funès a été très prolifique. Ayant donné la réplique à plusieurs centaines d'acteurs, dirigé par plus d'une quarantaine de réalisateurs, outre une décennie où il s'essaya à différentes activités (une demi-douzaine de séries télévisées, une douzaine de doublages, une dizaine de courts métrages) tout en tournant dans les années 1950, il a plus de cent quarante longs métrages à son actif au cours de ses presque quarante années de carrière.
Quelques films majeurs
Plus de la moitié de la filmographie de Louis de Funès est définie et considérée comme « culte »<ref>Cf. « Les films inoubliables de Louis de Funès », dans Le Point du 2 mars 2018.</ref>. Il est possible de réduire des deux tiers cette filmographie en se limitant aux films ayant dépassé le million d’entrées au box-office et dans lesquels Louis de Funès tient le rôle principal ainsi que les quelques films où, titulaire d’un vrai second rôle dans la première partie de sa carrière, il a bénéficié historiquement de la lumière apportée par les « géants » du cinéma français de l’époque que sont Jean Gabin, Fernandel et Bourvil<ref>Cf. « Box-office pour la France de Louis de Funès » sur Sens Critique.</ref>,<ref>Voir aussi « Louis de Funès - acteur français » sur Box-office.com.</ref>. Ce sont au total 45 longs métrages, sur plus de 140 prestations (les films à sketches n’étant ici pas pris en compte), qui peuvent ainsi être considérés comme majeurs. Le terme « majeur » s’entend donc ici selon un triple point de vue : critique, populaire/commercial et en termes d’avancement de la carrière de Louis de Funès.
Débuts
Accès au graal du rôle principal ; premiers rôles marquants
Reconnaissance et gloire populaire
Plusieurs films jamais réalisés avaient été envisagés pour Louis de Funès, comme Le Crocodile, Merci Patron, Le Cactus de Georges Lautner sur un scénario de Michel Audiard<ref>« La face cachée de Louis de Funès », Allocine.fr.</ref>, Fantomas à Moscou<ref>« Fantômas : Mylène Demongeot, ses confidences sur son partenaire Louis de Funès », Téléstar.fr.</ref>,<ref>« Ces suites de films annoncées qui n'ont pas vu le jour », Allocine.fr.</ref>, Le Gendarme au Pays du Soleil Levant et Le Gendarme dans l'espace (aussi nommé Le Gendarme et le vol de la Joconde)<ref>« 17 suites qui n'ont pas vu le jour », Allocine.fr.</ref>,<ref>« "Le Gendarme dans l'espace" ou "Le Gendarme et le vol de la Joconde" », Allocine.fr.</ref>,<ref>« 5 Choses que vous ne saviez pas sur Louis de Funès »</ref>.
Le film Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré, projet dans lequel l'acteur devait initialement jouer, lui est dédié<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.
Doublage
Modèle:Article détaillé Dans les années 1950, au début de sa carrière, Louis de Funès a participé à quelques doublages<ref>« Doublages », sur le musée virtuel Louis de Funès.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, jusqu'à ce que sa voix ne devienne trop reconnaissableModèle:Sfn. Il a essentiellement doublé des films italiens, dont un de la vedette comique Totò, et deux films américainsModèle:Sfn. À l'inverse, dans le film britannique Week-end à Paris (1953), il a été lui-même doublé dans ses quelques répliques en français par un autre acteur françaisModèle:Sfn.
Musique
Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Début de colonnes
- 1962 : Le Diable et les Dix commandements, avec Fernandel (45T - barclay 70 466)
- 1962 : Le Gentleman d'Epson, avec Jean Gabin
- 1963 : Carambolages, (45T - Vogue - ref: EPL 8098)
- 1963 : Faites sauter la banque !, (45T - BEL AIR 211 151 M)
- 1963 : Nous irons à Deauville, avec Sacha Distel (45T - rca victor 86006)
- 1963 : La Belle Américaine, (45T - Vogue - ref: EPL 7887)
- 1964 : Le Gendarme de St-Tropez, (33T - Seven Seas - ref : HIT 1402)
- 1965 : Le Gendarme à New York, (45T)
- 1965 : Le Corniaud, avec Bourvil (45T - Barclay 70773)
- 1966 : La Grande Vadrouille, (45T)
- 1966 : Le Grand Restaurant, (45T - Barclay 70916)
- 1968 : Le Petit Baigneur, (45T - Vogue - ref: EPL8619)
- 1970 : L'Homme orchestre, (45T - Philips - ref: 6009 088)
- 1971 : La Folie des grandeurs, avec Yves Montand (45T - LP - AZ118)
- 1973 : Les Aventures de Rabbi Jacob, (45T)
- 1976 : L'Aile ou la Cuisse, (33T - Vogue -LDY 28076)
- 1978 : La Zizanie, avec Annie Girardot (33T - Warner Bros)
Modèle:Fin de colonnes Modèle:Boîte déroulante/fin
Radio
- 1965 : Le Gendarme de Bethléem. Quelques mois après la sortie du Gendarme à New York cette année-là, Louis de Funès enregistre pour la radio Europe 1 un conte de Noël de 45 minutes revisitant la Nativité, en compagnie des acteurs Michel Galabru, Élisabeth Wiener et Pierre TornadeModèle:Sfn. Une adaptation à la télévision est faite en 1967, avec l'acteur Michel Serrault<ref>Modèle:Ina.</ref>,<ref>« Cette nuit-là à Bethléem (1967) » sur la base de données de films français avec images.</ref>.
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Notes et références
Notes
Citations
Références
Références bibliographiques
Annexes
Modèle:Autres projets Modèle:Catégorie principale
Bibliographie
Biographies
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- Modèle:Ouvrage; réédition Ramsay, coll. « Ramsay poche cinéma » numéro 114, Paris, 1993, 273 p. Modèle:ISBN
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Bibliographie complémentaire
Numéros spéciaux de revues
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- Charlie Hebdo : De Funès, un génie français, hors série, 6 août 2014, 16 p.
Article de revue
« Louis de Funès », Schnock, n° 45, hiver 2023, p. 24-121 Modèle:ISBN.
Articles universitaires
Autour des films
Documentaires
- 2002 : Philippe Azoulay, Louis de Funès : la Comédie humaine, Rosebud et Studio Canal, Modèle:Unité Modèle:Commentaire biblio
- 2003 : Éric Delacour, Louis de Funès ou le Pouvoir de faire rire, Arte, France 5 et TV5 Monde, Modèle:UnitéModèle:Commentaire biblio
- 2004 : Emmanuelle Daude, Légende : Louis de Funès, France 3, Modèle:Unité Modèle:Commentaire biblio
- 2004 : Laurent Boyer, Le grand classement : les 20 films culte de Louis de Funès, M6 Modèle:Commentaire biblio
- 2007 : Serge Korber, De Funès intime, M6 Vidéo, Modèle:Unité Modèle:Commentaire biblio
- 2007 : Gilles Penso, On a tous grandi avec Louis de Funès, La Boîte 2 Prod et France Télévisions, Modèle:UnitéModèle:Commentaire biblio
- 2010 : Jérôme Revon et Stéphane Gateau, Nous nous sommes tant aimés : Louis de Funès, France 3
- 2012 : Serge Khalfon et Florence Troqueneau, Un jour, un destin : Louis de Funès, France 2
- 2013 : Mathieu Allard, Il était une fois… Louis de Funès, TMC
- 2013 : Gregory Monro et Catherine Benazeth, Monsieur de Funès, Tangaro, Arte, France Télévisions Modèle:UnitéModèle:Commentaire biblio
- 2013 : Stéphane Bonnotte, Louis De Funès, l'Irrésistible, diffusé sur le bouquet de chaînes cinéma Ciné+.
- 2014 : Matthieu Allard, De Funès : 100 ans de rire, D8Modèle:Commentaire biblio
- 2014 : Jérôme Wybon, Louis de Funès et les gendarmes, Paris PremièreModèle:Commentaire biblioModèle:Commentaire biblio