Les Aventures de Rabbi Jacob

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Fichier:Information icon.svg Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

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Les Aventures de Rabbi Jacob est un film comique franco-italien réalisé par Gérard Oury, sorti en 1973.

Ultime collaboration entre Gérard Oury et Louis de Funès, le film raconte les mésaventures de Victor Pivert, un industriel français arriviste, cynique et autoritaire, empli de préjugés racistes, antisémites et xénophobes, ne demandant qu'à se rendre au mariage de sa fille ; englué malgré lui dans les péripéties d’une révolution dans un pays arabe menée par Mohamed Larbi Slimane, poursuivi par les barbouzes du colonel Farès et des policiers français, il se fait passer pour un vénérable rabbin revenu d'Amérique dans le quartier juif de Paris. L'acteur principal est entouré notamment de Claude Giraud, Henri Guybet, Suzy Delair et Marcel Dalio.

Après les succès rencontrés par Le Corniaud (1965), La Grande Vadrouille (1966), Le Cerveau (1969) et La Folie des grandeurs (1971), Gérard Oury concrétise une vieille envie de traiter de la petite communauté juive orthodoxe parisienne, entendant délivrer un message humaniste de tolérance aux spectateurs français voire au-delà, sans se départir du ton burlesque habituel du cinéaste, de sa construction de vaudeville et du jeu extravagant de Louis de Funès. Le tournage a notamment lieu à Paris et ses alentours, au sein des studios de Billancourt et à New York. Cette fois-ci seule tête d'affiche, Louis de Funès s'investit énormément dans ce tournage long et complexe, en particulier pour les éprouvantes séquences de l'usine de chewing-gum et la scène du ballet hassidique.

Élaboré dans un contexte de montée des tensions israélo-arabes au Moyen-Orient, qu'il évoque implicitement, le film apparaît dans les salles lors de l'éclatement de la guerre du Kippour et provoque un détournement d'avion contre sa sortie. Grand succès populaire avec Modèle:Unité d'entrées, il finit en tête du box-office français de l'année 1973. La critique, d'ordinaire rude à l'égard d'Oury et de Funès, est enthousiaste envers cette comédie aux accents politiques et son message pacifiste. Unique percée outre-Atlantique de Louis de Funès, le film est même nommé pour le [[Golden Globe du meilleur film en langue étrangère|Modèle:Lang du meilleur film en langue étrangère]] en 1975.

Les Aventures de Rabbi Jacob demeure un Modèle:Citation du cinéma comique français et l'un des premiers à mettre en scène la communauté juive de France.

Synopsis

De New York, le rabbin est parti

Un taxi New-Yorkais de couleur jaune.
C'est à bord d'un taxi jaune et noir new-yorkais que Rabbi Jacob, son secrétaire et son assistance se rendent à l'aéroport JFK.

À New York, dans la dynamique communauté hassidique de Brooklyn. Des Juifs à longues barbes et papillotes, habillés de longs caftans et de grands chapeaux noirs, déambulent dans les rues en tenant des discussions animées tandis que des enfants, à la tête encadrée des mêmes papillotes et portant de grandes [[Kippa|Modèle:Lang]], jouent au baseball à même le trottoir avec les bornes d’incendie. Les jeux et discussions sont interrompus pour saluer Rabbi Jacob, vénérable rabbin de ladite communauté, qui s’apprête à gagner Paris pour assister à la Modèle:Lang d’un jeune parent, David Schmoll. Juif typique de ce milieu, il s'exprime avec un fort accent yiddish, quelle que soit la langue dans laquelle il parle. Après avoir embrassé la Modèle:Lang de sa porte au milieu des acclamations de ses fidèles, il prend pudiquement congé de sa femme et reçoit un gâteau au fromage avec ses dernières recommandations pour le voyage qu’il entreprend avec son secrétaire Samuel<ref group="E">Le film est censé se dérouler du vendredi soir au samedi après-midi, ce qui est incohérent, car des juifs orthodoxes et à plus forte raison un rabbin ultra-orthodoxe, n’auraient jamais pris l’avion, la voiture ou le téléphone à chabbat. Conscients du problème mais incapables de le résoudre, les scénaristes s’en remettent à la « magie du cinéma ».</ref>. De nombreux Modèle:Lang envahissent le taxi pour accompagner leur vénéré Modèle:Lang à l’aéroport JFK, ce qui de prime abord encombrant, se révèle assez pratique pour passer outre les embouteillages, au sens propre<ref group="E">Ce « miracle » n’est pas le seul du trajet : Rabbi Jacob, qui se trouvait à l’extrême-gauche de la banquette arrière pour saluer sa femme par la vitre, se retrouve un plan plus loin au milieu de la banquette avec Samuel à sa gauche.</ref>. Au cours du trajet, Rabbi Jacob se laisse aller à une douce rêverie, fredonnant J’irai revoir ma Normandie car Modèle:Citation.

À Paris, un vendredi

Fichier:1971 Citroën DS 21 Pallas Injection (14134188678).jpg
Une Citroën DS 21 Pallas noire similaire à celle de Victor Pivert.

En Normandie, à bord d’une rutilante Citroën DS équipée d’un téléphone automobile et surmontée d’une barque à moteur baptisée la Modèle:Nobr romains, Victor Pivert et son chauffeur Salomon rentrent sur Paris au départ de Deauville pour célébrer le mariage d'Antoinette Modèle:Incise avec le zézayant Alexandre, fils d’un général. Pivert, incarnation du grand petit-bourgeois français, persifleur, chauvin sur les bords et sûr de la supériorité des valeurs de son petit monde, double aussi allègrement qu’illégalement les voitures qui ont le tort de se trouver sur son chemin, insultant au passage celles des automobilistes étrangers. Or, ce raciste patenté (Modèle:Citation), qui s'étrangle en découvrant un mariage interracial autant qu'il s'amuse de voir les Noirs convoler dans des Rolls blanches, apprend avec un mélange de stupeur et de consternation que son chauffeur Salomon est juif, neveu d'un rabbin — Rabbi Jacob — de surcroît (magnanime, il décide, bien qu’il soit juif, Modèle:Citation). Recevant un appel de sa femme Germaine, dentiste de son état, jalouse de nature et furieuse du retard de son mari, Victor Pivert tente de détourner la conversation en lui faisant part, sur le ton de la confidence, de la judéité de leur chauffeur. Celui-ci, tendant l'oreille, en perd la conduite des yeux et provoque une sortie de route. La voiture tombe dans une mare et se retourne sur le toit, mais supportée par la Modèle:Nobr romains, flotte et ne coule pas.

Fichier:Mad Adventures of Rabbi Jacob.JPG
Le café Les Deux Magots, situé boulevard Saint-Germain, où Slimane est enlevé par Farès et ses sbires. L’un de ceux-ci proteste : Modèle:Citation

À Paris, le sémillant Mohammed Larbi Slimane se rend au café Les Deux Magots. Menant une révolution dans un pays arabe (non nommé) du tiers-monde, il pense avoir rendez-vous avec un camarade dissident, mais comprend rapidement qu'il a été piégé par la police secrète de son pays. Il tente vainement d’échapper au commando dirigé par le sinistre colonel Farès avant d’être assommé, enfermé dans un coffre et emmené en quelque endroit perdu pour interrogatoire.

Une veille de chabbat à l'usine Le Yankee

Un bâtiment industriel avec une haute cheminée, isolé au beau milieu de champs.
En pleine campagne, Victor Pivert s'abrite dans l'usine de chewing-gum Le Yankee, croisant ainsi la route de Slimane, séquestré par les maramouches du colonel Farès.

Pivert erre sur la route, priant saint Antoine de Padoue de lui venir en aide en lui promettant de se trouver un nouveau chauffeur, Modèle:Citation. Il a en effet congédié l’outrecuidant Salomon car ce dernier, entendant que les employés de l’usine de Monsieur s’étaient mis en grève, en avait fait de même et regimbé à remorquer la voiture tombée à l’eau. Il avait de même refusé d’en allumer les phares et, sortant de l’eau, s’était mis à chanter le Modèle:Lang en pleine campagne pour cause de chabbat. Apercevant une lumière, l’industriel remercie saint Antoine et aboutit inopinément dans l’usine de chewing-gum Le Yankee, que Farès a choisie pour son isolement afin de juger le dissident politique Slimane avant de l’exécuter.

Distraits par un appel de Pivert qui croit téléphoner à la police, Farès et ses sbires laissent Slimane sous surveillance légère. Celui-ci parvient à s'échapper, entraînant malgré lui dans sa cavale un Victor Pivert tombé dans la cuve de gomme liquide (chewing-gum à la chlorophylle) en fuyant Farès et sa suite<ref group="E">Cette scène hautement complexe dont le tournage prend trois semaines (à raison de huit heures par jour), contient pour cette raison une série d’erreurs et faux-raccords : comme elle doit être tournée plusieurs fois, le plan retenu montre Louis de Funès descendant l’échelle déjà recouverte de la supposée gomme liquide. Celle-ci étant en réalité composée d'un mélange de farine de froment, de gruau, de glucose, de colorant pâtissier et de levure chimique, la cuve de Modèle:Nombre déborde la nuit et le produit se répand dans tout le studio ; le lendemain, l’équipe du film doit refabriquer le produit après avoir nettoyé le studio, ce qui explique les variations de couleur du chewing-gum qui passe du vert clair au vert foncé entre différents plans. Lors de la chute des hommes de Farès, l’un des acteurs touche du pied la caméra qui devient visible. Louis de Funès tournant une dizaine de prises pour perfectionner son jeu, cela nécessite de le nettoyer à chaque fois pour retirer la gomme irritante et coriace. La scène fait enfin appel à une astuce : lorsque de Funès sort de la cuve, des bulles s'échappent de la pointe de ses souliers. Ce gag est réalisé grâce à des préservatifs achetés par centaines à la pharmacie d'à côté, que l'accessoiriste teint en vert et gonfle à l'aide d'une pompe à vélo via des tubes reliés sous le costume.</ref>. Pris en poursuite par ces derniers ainsi que par la police française qui, dépêchée par Salomon, croit l’avoir vu abattre deux hommes de main de Farès<ref group="E">Lorsque Pivert congédie son chauffeur Salomon, on voit une petite route de campagne avec en arrière-plan un ciel sombre. Plus tard, lorsque Pivert est pourchassé par les tueurs de Farès, il emprunte le même chemin pour retourner à sa voiture. Or, l'arrière-plan n'est plus le même — la scène de la poursuite est en effet tournée à Merry-sur-Yonne et présente un arrière-plan montagneux alors que l’action est censée se dérouler entre les régions Hauts-de-France et Île-de-France, une zone où il n'y a pas de montagne.</ref>, Pivert est sommé par Slimane qui le tient en joue, de se rendre à l’aéroport d’Orly. Le séditieux entend regagner son pays avant le soir avec son otage, assuré d'en devenir le Premier Ministre s’il y parvient.

Le samedi à Orly

Débarrassés du chewing-gum dont ils étaient recouverts de la tête au pieds, et rasés de frais, Pivert et Slimane se rendent à Orly au volant de la DS, remise à l'endroit, mais à court d’essence. Pendant qu’on lui fait le plein, Pivert tente d’alerter deux motards de la police par un « festival » de grimaces, mais sa tentative tourne court lorsque Farès s’arrête par hasard à la même station. Cependant, ce dernier se lance à leur poursuite alors que le pompiste n'a pas encore terminé son office, et la voiture des poursuivants accrochée à la pompe se disloque dès la première accélération. Quant à l’industriel, il est contraint de faire croire à sa femme qu’il s’enfuit avec « une amante vieille et velue », le jour du mariage de sa fille. Entendant ces mots, Germaine passe ses nerfs sur une infortunée patiente qu’elle finit par abandonner dans son fauteuil de dentiste, sans avoir achevé ses soins.

En arrivant à Orly, Pivert tente vainement d’attirer l’attention d’un officier de la sûreté. Toutefois, profitant du « faible » de Slimane pour les rousses, il parvient à lui fausser brièvement compagnie, pour retrouver sa femme qui, arrivée en trombe dans l'aéroport, s’est emparée du microphone du bureau des renseignements. Cependant, Farès et ses sbires ressurgissent et Pivert ne doit son salut qu’à l'intervention de Slimane. Les fugitifs parviennent à tromper l'attention des barbouzes, toujours sur leurs talons, en se grimant en rabbins hassidiques, mais arrivés dans le hall de l’aérogare, ils sont pris pour le vénérable Rabbi Jacob et son assistant, par Tsippé Schmoll dite « la Mamé », belle-sœur de Rabbi Jacob, à la vue et l’ouïe quelque peu défaillantes. La Mamé, venue accueillir le rabbin avec ses enfants et David, trouve que son cher beau-frère a attrapé un accent américain et s’empresse de lui donner une Modèle:Citation en prononçant Modèle:Citation, tandis que Germaine est accostée, puis enlevée par Farès et ses hommes.

Un chabbat dans le vieux quartier juif de Paris

Photo en noir et blanc d'une rue entourée de modestes immeubles à trois étages aux façades défraîchies. Les enseignes des commerces sont en français et en hébreu, et arborent des étoiles de David. Quatre voitures et quelques passants apparaissent.
La rue des Rosiers, centre du vieux quartier juif de Paris, en 1965.

Entretenant la méprise, « Rabbi Jacob » et son Modèle:Citation sont entraînés, malgré eux, à la rue des Rosiers, au cœur du vieux quartier juif de Paris avec ses commerces juifs aux devantures calligraphiées en français et en yiddish. Le « bon catholique » qui a adopté sans trop de peine l’accent requis, prend un bain de foule parmi les Juifs et Juives en liesse venus acclamer le vénérable [[Tsadik|Modèle:Lang]], recevoir sa bénédiction (que Pivert donne en signant la croix, avant de se faire corriger par Slimane) et lui offrir divers présents dont un « modeste [[Schtreimel|Modèle:Lang]] ». Quelque peu désarçonné lorsque certains se ruent vers lui pour embrasser le moindre pan de son caftan, de ses [[Papillotes|Modèle:Lang]] ou de ses mains, Pivert tente tant bien que mal de donner le change, en adoptant la méthode enseignée à « Rabbi Jacob » par « Rabbi Seligman » : Modèle:Citation.

Pendant ce temps, le véritable rabbin et Samuel, étonnés de ne rencontrer personne, sont appréhendés par le commissaire Andréani qui est informé du subterfuge de Pivert. Un entartage et une vérification d'identité plus tard, le policier s'apercevra de sa méprise. Cependant, les mésaventures du vrai Rabbi Jacob ne sont pas finies : appelant son neveu pour lui faire part de sa déception quant au comité d’accueil, il se fait éconduire par Salomon qui croit avoir affaire à un plaisantin puisque « Rabbi Jacob » est arrivé rue des Rosiers. Cependant, le chauffeur fraîchement congédié reconnaît bien vite son ancien patron, lequel se hâte de lui proposer une réintégration à son poste avec augmentation de salaire. Plutôt amusé de la soudaine « conversion » de « Monsieur », Salomon se trouve assez disposé à porter assistance au « bouc émissaire », mais il se montre bien plus circonspect à la perspective de voir Mohammed Larbi Slimane dans son quartier.

« Rabbi Jacob » Modèle:Incise est ensuite invité à une danse hassidique. Contre toute attente, « Monsieur » trouve rapidement ses marques et se révèle même « très doué », entraînant le malheureux Rabbi Seligman dans la danse<ref group="E">La scène de la danse contient un faux-raccord apparent lorsque Slimane se cache les yeux deux fois de suite. De Funès répète la chorégraphie au studio de Boulogne-Billancourt avec Ilan Zaoui pendant deux mois, à raison de deux fois par semaine et une heure et demie par séance, afin d'apprendre les pas au millimètre. Modèle:Cf. Modèle:Ouvrage.</ref>. Après la chute, il s’exclame, provoquant l’euphorie générale : Modèle:Citation.

Il est temps de se rendre à la synagogue où doit se tenir la « communion juive<ref group="E">La Modèle:Lang de David est appelée par Victor Pivert une « communion juive » ; tant la Modèle:Lang que la communion chrétienne sont des rites de passage signalant l’entrée de l’enfant dans la communauté. Cependant, la communion est un prolongement de la dernière cène, au cours de laquelle le communiant est invité à partager le pain de Jésus, figuré par l’hostie, tandis que la cérémonie en l’honneur du Modèle:Lang est Modèle:Lang facultative — celui-ci devient Modèle:Lang, « astreint aux prescriptions », dès le premier jour de ses treize ans, qu’il le célèbre ou non.</ref> » de David. Pivert appelle auparavant sa femme pour lui faire savoir qu’il se cache chez des amis juifs (au grand étonnement de son épouse) à l’Étoile de Kiev, un delicatessen situé rue des Rosiers. Séquestrée par Farès dans son propre cabinet et sous la menace d’une fraiseuse, elle est contrainte de passer l’appareil au « commissaire » qui n’a aucun mal à obtenir d’un Pivert décidément bien naïf les informations dont il a besoin.

Pendant ce temps, la cérémonie juive avance bon train : hymne Modèle:Lang repris antiphoniquement par l’assemblée des orants qui se balancent d’avant en arrière, affublés de leurs plus beaux habits et de leurs châles de prière (« Rabbi Jacob » a lui-même revêtu pour l’occasion son beau Modèle:Lang, et passerait pour un rabbin des plus convenables s’il omettait de se signer devant l’almemor), bénédiction du jeune Modèle:Lang par son « oncle Jacob » et Rabbi Seligman (un catholique et un musulman bénissent donc non sans émotion et le plus sérieusement du monde un jeune Juif innocent ; les puristes feront néanmoins remarquer que Modèle:Citation n’est pas la bénédiction la plus appropriée à la circonstance), Modèle:Lang de l’officiant, lecture de la Torah par David, Modèle:Lang de son père repris par l’assistance, puis, avant même qu’il ne l’ait réalisé, c’est au tour de Rabbi Jacob<ref group="E">Le passage parcouru par « Rabbi Jacob » est le début d’une nouvelle péricope, la Modèle:Lang. Outre le fait que la section de lecture précédente ne corresponde pas à ce qu’a lu David, le passage suivant ne devrait être lu que la semaine suivante.</ref>. Ce dernier use de mille stratagèmes pour échapper à la lecture, qu'il est totalement incapable de faire. Finalement, il se décharge du « grand honneur » en le transmettant à Modèle:Citation. L’on n’entendra pas la lecture de Rabbi Seligman Modèle:Incise, mais celle-ci s’effectue apparemment sans heurt, puisque le prêtre poursuit l’office normalement.

Soudain, Salomon surgit dans la synagogue et s’adressant à l’assemblée en hébreu, provoque une levée de châles qui permet aux fugitifs de sortir en hâte au nez et à la barbe du commissaire Andréani. Salomon offre sa motocyclette à Slimane et Pivert, afin qu’ils puissent arriver au mariage d'Antoinette. Pivert ne peut s'empêcher de remarquer la proximité de leur deux prénoms et leur demande s'ils ne seraient pas au fond des « cousins éloignés ». Entre-temps, Antoinette, furieuse de ne pas voir ses parents arriver, s’est rendue à l’appartement de sa mère et l’a délivrée, après quoi, Germaine a immédiatement appelé Salomon pour le prévenir de l’arrivée de Farès à la synagogue. Salomon s’est alors adressé aux orants en hébreu pour leur demander d’arrêter les poursuivants, se rendant compte, mais trop tard, qu’il s’agissait du commissaire Andréani<ref group="E">Lorsque la Mamé se précipite au secours de Salomon, elle est suivie de Hanna dont la chevelure est voilée, or le judaïsme ne prescrit le port du voile qu’aux femmes mariées.</ref>.

C'est à l’église que tout finit

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Au croisement de la rue de Rivoli et de la rue de Rohan, où se recroisent Pivert et Slimane, Farès et ses hommes et rabbi Jacob et Samuel.
Fichier:Paris invalides cathedrale int.jpg
La cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, où doit se célébrer le mariage d'Alexandre et Antoinette.

Pivert et Slimane se lancent à corps perdu dans une course à travers Paris pour assister au mariage d’Antoinette, laquelle, de son côté, est arrivée plus tôt avec sa mère à la rue des Rosiers. Cependant, apercevant la Citroën et la Modèle:Nobr romains, Pivert et Slimane se ruent sur les voleurs qui se trouvent naturellement être Farès et ses hommes. Peu avant, ceux-ci ont capturé les « vrais » Rabbi Jacob et Samuel devant l’Étoile de Kiev, les ayant évidemment pris pour Pivert et Slimane.

Le canon du revolver sur la tempe, Slimane prie Farès de laisser la vie sauve aux otages, assurant qu’ils ne parleront pas. Pivert abonde dans ce sens, le suppliant de le laisser assister au mariage de sa fille, quitte à l’assassiner plus tard avec une lettre piégée. Tandis qu’à grands gestes, il mime l’explosion de ladite lettre, le téléphone automobile sonne pour annoncer à Slimane, Modèle:Lang, que sa révolution ayant réussi à Modèle:Nombre [[Temps moyen de Greenwich|Modèle:Abréviation discrète]], il est désormais président de son pays et que la France Modèle:Incise est toute à sa disposition. Slimane triomphe et Farès est défait, tandis que Pivert, subitement requinqué, rappelle au nouveau président ses vaillants « états de service ». C'est ainsi que, prestige oblige, ils arrivent escortés par la Garde républicaine — en retard, certes, mais en grande pompe et en fanfare<ref group="E">Cependant, on ne voit pas un seul membre de cette fanfare mobile à l’écran.</ref> — à la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides où la cérémonie de mariage était sur le point d’être annulée, au grand dam du fiancé d'Antoinette, de son père, général dans l’Armée française en tenue d’apparat, et de la générale au beau chapeau en fourrure de vison orné de seyantes rouflaquettes.

Sortis de la voiture, Slimane<ref group="E">Lorsqu’il sort de la Citroën, Slimane réapparaît avec ses vêtements d'origine. Or, si Pivert s’est débarrassé de ses propres vêtements lorsqu’il s’est déguisé en rabbin, il est peu probable que Slimane ait conservé les siens jusqu'à la fin du film.</ref> s’en va à la rencontre du ministre, pendant que Pivert se répand en nouvelles simagrées pour faire patienter le curé Modèle:Incise et justifier son accoutrement au général et à la générale offusqués<ref group="E">Lorsque la Citroën arrive, la générale porte une élégante toque en fourrure noire à larges bords, sans accessoires, mais une scène plus tard, le chapeau est pourvu de papillotes afin que Pivert puisse les tirer.</ref>. Germaine et les Schmoll arrivent en trombe avec la voiture de « Madame » dont les freins ont lâché et qui termine sa course en heurtant la Citroën, fracassant la Modèle:Nobr romains. Tandis que « Monsieur et Madame » s’empoignent, les Schmoll au grand complet retrouvent Rabbi Jacob et Samuel. Au général de plus en plus excédé, Pivert explique que ses amis, les Schmoll, l’ayant invité à la synagogue, il les a, à son tour, invités à l’église. Le commissaire Andréani, qui a promptement épinglé Pivert et Slimane, est sommé de les relâcher. Alexandre ayant exulté lors de l’arrestation, il est giflé par Antoinette qui a auparavant échangé un long regard avec Slimane lorsqu’elle l’a rencontré pour la première fois. L’hélicoptère venu accueillir Slimane fait voler le voile de la mariée et le bel Arabe découvre que la mariée est non seulement jolie, mais rousse ; elle saisit la main qu’il lui tend et tous deux s’envolent, sans que Pivert ne s’y oppose, puisque sa fille est partie « avec un président de la République ». Lui-même est invité par la famille Schmoll à la fête qui suit la Modèle:Lang et, bien qu’il ne soit pas juif, Modèle:Citation

Fiche technique

Modèle:Source Imdb

Distribution

Modèle:Commentaire biblio

Modèle:Colonnes

Non crédités

Modèle:Colonnes

Personnages

  • Victor Pivert (Louis de Funès) : un patron d'usine, catholique, bourgeois et raciste.
  • Mohamed Larbi Slimane (Claude Giraud) : un révolutionnaire arabe.
  • Salomon (Henri Guybet) : le chauffeur juif de Victor Pivert.
  • Farès (Renzo Montagnani) : le chef de la police politique du pays arabe.
  • Germaine Pivert (Suzy Delair) : la femme de Victor Pivert, dentiste.
  • Antoinette Pivert (Miou-Miou) : la fille de Victor Pivert
  • Rabbi Jacob (Marcel Dalio) : le rabbin, oncle et invité d’honneur à la bar-mitzvah de David Schmoll.
  • Le commissaire Andréani (Claude Piéplu) : un commissaire divisionnaire.

Production

Genèse et développement

Gérard Oury et les Juifs

Photo en noir et blanc de deux hommes et une femme discutant à la terrasse d'un café.
Gérard Oury (à gauche) avec ses comédiens lors du tournage de son premier film, La Main chaude, en 1959.

Le réalisateur Gérard Oury est juif mais n'a pas été élevé dans la religion, ni n'a été pratiquant<ref name="Blumenfeld"/>,Modèle:Sfn. Il a pris conscience de son identité lorsque, jeune acteur, il a été empêché de travailler par les lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy puis a dû fuir en zone libre, à Monaco et en Suisse pour ne pas être arrêté<ref name="Blumenfeld"/>,Modèle:Sfn. Oury est fasciné par la communauté juive orthodoxe hassidique vivant à Paris, rue des Rosiers<ref name="Blumenfeld"/>,<ref name="CineComedies" />,Modèle:Sfn. Sa fille Danièle Thompson raconte une anecdote remontant aux années 1960 : Modèle:Citation<ref name="Blumenfeld"/>. Alors que ses amis juifs ne leur ressemblent pas, il est intrigué par la persistance de ces traditions, ces tenues qu'il juge incongrues, ces règles très strictes, ce mode de vie ascétique contrebalancé par une grande joie dans des fêtes et danses le jour de shabbat<ref name="Schaller">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn.

Gérard Oury n'exprime cependant pas son identité dans ses filmsModèle:Sfn. La Grande Vadrouille (1966) ne fait ainsi aucune allusion au sort des Juifs pendant la Seconde Guerre mondialeModèle:Sfn. En ce début des années 1970, une certaine Modèle:Citation règne parmi les Juifs, après la victoire israélienne de la guerre des Six Jours et le libérateur mémoriel qu'est le documentaire Le Chagrin et la Pitié (1969)Modèle:Sfn. Après Le Corniaud (1965), La Grande Vadrouille et La Folie des grandeurs (1971), trois succès avec Louis de Funès, l'idée d'un film sur cette communauté lui vient lors du tournage du dernier<ref name="CineComedies" />,<ref name="JoieDeFaireRire" />. Il la soumet rapidement à son acteur fétiche<ref name="Sarraute Le Monde" group="alpha" />. Sa fille et co-scénariste Danièle Thompson l'incite à travailler ce sujet : Modèle:Citation et d'Modèle:Citation<ref name="Schaller" />,<ref name="CineComedies" />,<ref name="JoieDeFaireRire" />. Dès Modèle:Date-, une semaine après la sortie de La Folie des grandeurs, Oury et de Funès commencent déjà à aborder ce qui pourrait être leur prochaine collaborationModèle:Sfn. L'histoire alors imaginée amènerait son personnage à vivre en compagnie de trois rabbins, dont l'un serait interprété par Charles DennerModèle:Sfn. Le tournage se déroulerait à Paris, à New York, en IsraëlTel-Aviv) et en Jamaïque, à partir du Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Un projet difficile à lancer

Modèle:Citation bloc

Fichier:Gaumont Logo 1970-1980.jpg
Malgré le triomphe de La Folie des grandeurs, la Gaumont, entrée dans une période de restructuration, ne produit pas le film suivant d'Oury.

Après Le Cerveau en 1969 et La Folie des grandeurs en 1971, Alain Poiré, producteur principal à la Gaumont, doit selon toute évidence produire ce nouveau film d'Oury<ref name="Poiré">Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans ses mémoires parus en 1988, Oury explique que le producteur était alors en mauvaise posture dans sa société. En 1970, Jérôme Seydoux, héritier de la société Schlumberger, fut chargé de mettre de l'ordre dans les comptes de la filiale Gaumont, et acquit alors le pouvoir et la stature d'un vice-président<ref name="Poiré" />. La firme entra dans une période de restructuration pendant deux ans et mit une pause dans ses productions, Seydoux posant aussi son veto à certains projets<ref name="Poiré" />. Au sein de l'entreprise, on imaginait que ce changement de direction entraînerait à terme une nouvelle politique de production, avec des films moins « grand public » : Alain Poiré voyait donc sa place menacée, bien qu'il ait été derrière de nombreux succès historiques de la firmeModèle:Sfn. Il était par ailleurs très mal vu en ces années-là à la Gaumont depuis l'échec de la superproduction Boulevard du rhum, qui avait coûté très cher à la compagnie<ref name="Poiré" />. Il aurait donc dit à son ami : Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref name="CineComedies" />,<ref group="note">Gérard Oury ne retourne qu'auprès de Poiré et de la Gaumont qu'en 1978, pour La Carapate, son film suivant.</ref>. Cependant, Danièle Thompson avoue en 2019 que Poiré était sceptique devant le sujet et peu enthousiasmé, ce qu'Oury a préféré omettre dans ses mémoiresModèle:Sfn.

Le projet des Aventures de Rabbi Jacob est en péril. Le réalisateur peine dans sa recherche d'un nouveau producteur, le sujet de son film en repoussant beaucoup : Modèle:Citation lui répond-on de nombreuses foisModèle:Sfn. En effet, le film touche un sujet très sensible à l'époque puisque les relations entre arabes et juifs sont très tendues, notamment à cause de la rivalité existant entre Israël et les pays arabes du Moyen-Orient depuis les débuts du conflit israélo-palestinien. Lorsque Gérard Oury tente de monter son projet de film, déjà quatre guerres ont eu lieu entre Israël et ses voisins arabes depuis 1948<ref group="note">La guerre de 1948, la guerre de Suez en 1956 et les guerre des Six Jours et guerre d'usure en 1967.</ref>. Ces tensions se ressentent jusqu'en Europe depuis la prise d'otages puis l'assassinat de onze athlètes israéliens par des terroristes palestiniens lors des Jeux olympiques de Munich de 1972.

Durant un temps, Gérard Oury envisage même de partir réaliser son film aux États-Unis, à New York, où les majors lui ont proposé de venir à de nombreuses reprises depuis le succès du Corniaud, mais abandonne vite cette possibilité, redoutant le Modèle:Lang et les méthodes de travail américaines et jugeant que Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref name="CineComedies" />. Après plusieurs mois, il trouve finalement un producteur en la personne de Bertrand Javal et sa société de production Films PomereuModèle:Sfn, producteur de L'Aveu (1970) de Costa-Gavras et délégué sur Le Petit Baigneur (1968)<ref name="CineComedies" />,<ref name="Blumenfeld"/>. Thompson estime a posteriori que Javal Modèle:Citation pour un si gros filmModèle:Sfn.

Écriture du scénario

Les précédentes comédies de Gérard Oury Modèle:Incise avaient été co-écrites avec Marcel Jullian et Danièle ThompsonModèle:Note. Dès le début du projet, Jullian annonce à Oury ne pas participer au scénario faute de temps, étant sollicité par d'autres activités dont les directions des maisons d'édition Plon et Julliard puis d'Antenne 2, dont il est l'un des fondateurs<ref name="CineComedies" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref group="note">Marcel Jullian collabora de nouveau avec Oury sur l'écriture du scénario de La Soif de l'or en 1992.</ref>. Le réalisateur se retrouve donc seul avec sa fille Danièle, une collaboration à quatre mains qui durera sur sept scénarios jusqu'à la fin des années 1980<ref name="CineComedies"/>,<ref name="JoieDeFaireRire" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="DeLeonardis" group="note" />. Leur relation filiale et leurs Modèle:Citation aident particulièrement à l'élaboration des idées et à la résolution des divergencesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Leurs longues et épuisantes séances d'écritures s'étalent aux heures de bureau, de Modèle:Heure à Modèle:HeureModèle:Sfn. D'ailleurs, la défection de Jullian avait aussi été motivée par cette durée de travail scénaristique préconisée par Oury, selon lui déraisonnable et lassante, surtout pour une comédieModèle:Sfn. L'écriture du scénario couvre ainsi quarante semainesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le réalisateur et sa co-scénariste de fille se réunissent d'abord dans l'appartement parisien d'Oury au 179, rue de CourcellesModèle:Sfn,<ref name="Siclier" group="alpha" />. À partir de Modèle:Date-, ils se déplacent dans la base de production, installée boulevard MalesherbesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Là, le scénario est peaufiné chaque jour jusqu'en Modèle:Date-, avec le réalisateur de seconde équipe Jacques Besnard pour construire le découpage techniqueModèle:Sfn. Tous les membres de l'équipe alors présents peuvent s'impliquer dans le processus créatif, pour inventer ou améliorer des gags, ou se les voir soumettre pour en vérifier l'effetModèle:Sfn,Modèle:Note.

Photo en noir et blanc d'un homme corpulant en chemise, portant un bébé dans ses bras en lui parlant.
Archie Bunker, héros de la sitcom américaine All in the Family incarné par Carroll O'Connor, inspire le personnage de Victor Pivert.

L'un des points de départ du scénario est la création du personnage principalModèle:Sfn. Danièle Thompson, vivant aux États-Unis, apporte l'inspiration en se rappelant d'un feuilleton populaire là-bas, All in the Family, racontant la vie d'une famille ouvrièreModèle:Sfn. Le personnage du père de famille, Archie Bunker, est Modèle:CitationModèle:Sfn. De cet antihéros réactionnaire, les scénaristes en tirent un équivalent français, mais bourgeois et patron dans l'industrieModèle:Sfn. Oury le nomme Victor Pivert, « comme l'oiseau », en souvenir d'un moment de franche rigolade lorsque Louis de Funès s'était lancé dans l'imitation de Modèle:Citation en apercevant la devanture d'un magasin au nom d'un volatile — il espère, sans le lui dire, que l'acteur puisse improviser quelques moments comiques de ce patronymeModèle:Sfn,Modèle:Note.

Photographie noir et blanc d'un homme en train de parler.
L'affaire Ben Barka donne le moteur de l'intrigue : le rapt en plein Paris de Slimane, meneur d'une révolution dans un pays arabe.

Gérard Oury aime fonder ses comédies sur l'actualité, Le Corniaud d'après un réel trafic de drogue lié à la French Connection ou Le Cerveau sur l'attaque du train postal Glasgow-LondresModèle:Sfn. Il bâtit l'intrigue en s'inspirant de l'enlèvement du tiers-mondiste et panafricaniste Mehdi Ben Barka en plein Paris, devant la terrasse de Lipp en Modèle:Date-<ref name="RTS Travelling" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Opposant socialiste au roi du Maroc, Ben Barka est arrêté par deux policiers français et livré aux services secrets chérifiens, séquestré dans une villa de banlieue prêtée par des truands parisiens, puis vraisemblablement interrogé sous la torture et exécuté, sans que son corps ne soit jamais retrouvé ; l'affaire, encore à élucider, connaît de nombreuses révélations contradictoires dans les années 1960 et 1970<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Hafidi Ben Barka" />,Modèle:Sfn. Les scénaristes imaginent Slimane, révolutionnaire arabe du Tiers monde, capturé par la police secrète de son pays près du café Les Deux Magots, à deux pas de Lipp<ref name="RTS Travelling">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Hafidi Ben Barka">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Ils parsèment l'intrigue de références au déroulement de l'enlèvement et aux soubresauts de l'affaire<ref name="Hafidi Ben Barka" />,Modèle:Sfn. Ils se permettent même de la citer ouvertement : l'un des sbires de Farès s'exclame Modèle:CitationModèle:Sfn. Ils égrènent enfin des références à la diplomatie pétrolière, aux ventes d'armes de France et aux récurrentes grèves post-mai 68Modèle:Sfn.

Comme à chaque scénario, le réalisateur sort son Modèle:Citation, une pochette en carton où il compile dès qu'il le peut des bribes d'idées de scènes, gags ou dialogues, des articles de presse inspirants, des dessins humoristiques ou même des scènes coupées ou idées non exploitées des films antérieurs<ref name="CNCInterview">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Siclier" group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans cet amas de feuillets, ils exhument une note indiquant « usine de chewing-gum », vieille idée qu'ils n'avaient jamais réussi à caser<ref name="CNCInterview" />,<ref name="Picard Chewing-gum"/>,<ref name="Siclier" group="alpha" />,Modèle:Note. L'endroit, propice aux gags burlesques, leur paraît être le lieu idéal pour y séquestrer Slimane et lui faire rencontrer Pivert<ref name="CNCInterview" />,Modèle:Sfn. Thompson précise : Modèle:Citation<ref name="Picard Chewing-gum">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn.

Plusieurs blocages sévères perturbent la bonne avancée du récitModèle:Sfn. Oury et Thompson n'arrivent pas à imaginer ce qui pourrait rendre pressé Pivert au début de l'histoire, sa raison d'être impatient de revenir chez lui, en partie responsable de l'accidentModèle:Sfn. Ils sollicitent le scénariste aguerri Jean-Loup Dabadie qui introduit l'idée du mariage de la fille de PivertModèle:Sfn. Deux incohérences les font également hésiter pendant longtemps<ref name="JoieDeFaireRire" />. Le film ne peut se dérouler que d'un vendredi soir à un samedi, puisque Salomon est congédié à cause de shabbat et que les scénaristes tiennent à ce que la scène de l'usine ait lieu la nuit : l'emboitement des intrigues oblige à ce que Rabbi Jacob voyage le vendredi soir de New York à la France et que, pour l'accueillir, la famille Schmoll et lui utilisent la voiture et le téléphone<ref name="JoieDeFaireRire" />,Modèle:Sfn. Or, jamais un rabbin libéral, des juifs orthodoxes et à plus forte raison un rabbin ultra-orthodoxe, n'auraient pris l'avion, la voiture ou le téléphone à shabbat<ref name="CineComedies"/>,<ref name="JoieDeFaireRire" />,<ref group="alpha" name="French Comedy">Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn. Les scénaristes se résignent à laisser cette anomalie, espérant qu'elle ne soit pas trop remarquée<ref name="CineComedies"/>,<ref name="JoieDeFaireRire" />,Modèle:Sfn. De même, le fait que Pivert porte la véritable barbe d'un rabbin après la lui avoir rasé ne semble pas assez vraisemblable à Oury et Thompson<ref name="JoieDeFaireRire" />,Modèle:Sfn. Le subterfuge leur a été inspirée par une scène de To be or not to be (1942) d'Ernst Lubitsch, l'un des maîtres d'Oury, dans laquelle la confusion régnait entre plusieurs postiches de boucs<ref name="JoieDeFaireRire" />,Modèle:Sfn. Là, il ne semble pas crédible aux scénaristes qu'une vraie barbe rasée puisse devenir un postiche porté par quelqu'un d'autre<ref name="ErreursDeFilms">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="JoieDeFaireRire" />,Modèle:Sfn. Ils finissent également par contourner le problème en ne montrant que la transformation déjà effectuée, empêchant le spectateur de se poser des questions en enchaînant rapidement par de nouvelles péripéties<ref name="JoieDeFaireRire" />,Modèle:Sfn.

Photo prise lors d'une journée ensoleillée d'une place surplombée par une muraille et entourée de monuments dont une tour et un grand édifice surmonté d'un dôme doré.
Jérusalem dans les années 1970. Indécis sur l'avancée du récit, Gérard Oury et Danièle Thompson voyagent en Israël pour trouver l'inspiration.

Une dernière entrave majeure se pose à partir de l'aéroportModèle:Sfn. Oury et Thompson hésitent sur l'orientation du film après ces premiers basesModèle:Sfn. Ils pensent d'abord faire détourner un avion à Slimane avec Pivert pour otage et poursuivre l'aventure en IsraëlModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le père et la fille se rendent dans ce pays<ref name="Oury Envoyé Spécial"/>, pour effectuer quelques repérages mais surtout s'imprégner de la culture juive<ref name="CineComedies"/>,Modèle:Sfn. Leur séjour d'une semaine les ravit, sans pour autant faire avancer l'intrigueModèle:Sfn,. De retour à Paris, ils optent pour la petite communauté juive de la rue des RosiersModèle:Sfn : Modèle:Citation explique ThompsonModèle:Sfn.

Tout au long de l'écriture, Oury et Thompson craignent sans cesse de heurter la sensibilité de la communauté juive<ref name="actuj"/>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ils redoutent Modèle:Citation de Modèle:Citation<ref name="CNCInterview"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La situation est d'ailleurs tendue : la prise d'otages et l'assassinat de onze athlètes israéliens par des terroristes palestiniens lors des Jeux olympiques de Munich Modèle:Incise survient en Modèle:Date-<ref name="actuj"/>,Modèle:Sfn. Thompson relate en 2023 : Modèle:Citation<ref name="Thompson Première 2023" />. De plus, ils se documentent abondamment sur la culture et la communauté juives, remontant jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="actuj">Modèle:Lien web.</ref>. Afin d'éviter également les erreurs liturgiques, Oury engage comme consultant le rabbin Josy Eisenberg, animateur des émissions La Source de vie et À Bible ouverte sur la deuxième chaîne<ref name="actuj"/>,<ref name="Eisenberg Parisien">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Eisenberg se trouve finalement être un bon co-scénariste, imaginant des gags et apportant d'après Oury Modèle:Citation ; selon Thompson, il les libère Modèle:Citation<ref name="actuj"/>,<ref name="Eisenberg Parisien" />,Modèle:Sfn.

Choix des interprètes

Fichier:Louis de Funès — L'Homme orchestre (1970).jpg
Louis de Funès en 1970, lors du tournage de L'Homme orchestre.

Le personnage de Victor Pivert a été conçu dès le départ pour Louis de Funès qui a demandé à Gérard Oury de lui écrire « un beau rôle de salopard ». Le patronyme même a été choisi en souvenir d’un moment de franche rigolade, lorsque De Funès avait imité un rossignol en apercevant la devanture d’un patron au nom de l’oiseau. L’on retrouve les éléments habituels de son jeu énergique, avec ses grimaces, son attitude à double standard selon le statut de son interlocuteur, et son complexe physique (qui revient dans plusieurs de ses rapports à sa femme ainsi que dans l’une des scènes de l’aéroport où le culturiste Robert Duranton Modèle:Incise figure un CRS devant lequel Pivert bafouille par ses propos et finit par renoncer). Au reste, le comédien, pieux catholique et positionné politiquement à droite, n’est pas sans partager les idées de celui qu’il incarne, déclarant de ce film qu’il lui a « décrassé l’âme » de nombreux préjugés (en revanche, ses collègues de tournage soulignent tout l’écart entre l’ignominie du personnage et la gentillesse de l’interprète). Alors que ses précédents films post-Modèle:Nobr Modèle:Incise touchaient déjà à des sujets politiques contemporains, l'acteur poursuit sa tentative de changement d'image en abordant le thème du racisme et l'antisémitisme<ref name="Blumenfeld"/>.

Il en est de même pour celui qui prête vie au double de Pivert, héros nominal du film : comme Rabbi Jacob, Marcel Dalio naît à Paris, dans la rue des Rosiers, sous le nom d’Israël Moshe Blauschild. Ayant tourné avec les grands acteurs de son temps, il a vu sa carrière cinématographique prometteuse brutalement interrompue par l’arrivée des Nazis en France. Tandis qu’il fuit aux États-Unis (Rabbi Jacob qui, en 1973, n’était plus venu à Paris depuis Modèle:Citation, en a probablement fait de même), sa famille disparaît dans les camps et les affiches de ses films sont utilisées par les autorités pour illustrer « un Juif typique »<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Revenu en France après la libération, il peine toutefois à renouer avec le succès et repart souvent à Hollywood où il joue des rôles secondaires de Français. En 1964, il apparaît dans Le Monocle rit jaune de Georges Lautner, où il tient le rôle d’un « honorable correspondant » juif qui chante J’irai revoir ma Normandie, performance que renouvelle Rabbi Jacob dans le taxi qui l’emmène de Brooklyn à l’aéroport. Dalio qui, du reste, n’appréciait guère Gérard Oury<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, réapparaît brièvement aux côtés de Louis de Funès dans L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi (1976), où il incarne le tailleur confectionnant l'habit vert d'académicien du personnage interprété par Louis de Funès.

Fichier:Renzo Montagnani 1972b.jpg
L'acteur italien Renzo Montagnani, interprète du colonel Farès, en 1972.

Dans ses films précédents, Gérard Oury avait tenu à respecter la similitude des nationalités entre acteurs et personnages. Ici en revanche, le dissident du pays « arabe » et le chef de la police secrète de ce pays, sont joués par Claude Giraud et Renzo Montagnani qui ne sont pas arabes (Giraud est français et Montagnani est italien) ; si trois hommes de main sont issus du Maghreb, Gérard Darmon (qui joue ici l’un de ses premiers rôles) est juif tandis que Henri Guybet, qui campe Salomon, ne l'est pas ; interrogée sur ces disparités, Danièle Thompson répond que c’est le principe même de l’anti-racisme qui sous-tend le film. Guybet, auquel le film a fourni son premier rôle d’envergure, précise toutefois que Gérard Oury lui avait demandé s’il était juif car Salomon devait s’exprimer en hébreu ; ayant convaincu le réalisateur avec la scène de la voiture Modèle:Incise, il parfait ses répliques hébraïques auprès d’un rabbin. Pour les scènes synagogales, Gérard Oury ne peut en revanche que faire appel à un véritable Modèle:Lang (chantre), Jacob Toledano qui officie principalement à la Grande synagogue de Genève et donne des concerts à échelle internationale. La couleur locale est complétée par la famille du Modèle:Lang David Schmoll : Janet Brandt, une actrice new-yorkaise qui répond aux critères de l’annonce passée dans le journal : Modèle:Citation, ne parle pas un mot de la langue de Molière avant le tournage ; elle doit l’apprendre pour ses répliques, y compris Modèle:Citation ; Moïshe Schmoll, père de David, est représenté par Judka Herpstu dit Jean Herbert, un ancien enfant caché qui commence à trouver son public dans les cabarets en racontant ses histoires avec l’accent yiddish de son père mais ne croit pas encore assez à ce personnage pour faire figurer son nom de scène, Popeck, au générique. Louis de Funès et Gérard Oury le convainquent de cultiver ce rôle qui le fait effectivement connaître.

Fichier:Miou-Miou, Marcia Trionfale (1976).jpg
Miou-Miou en 1975.

Pour le rôle de Modèle:Madame, Louis de Funès chercha à imposer la comédienne Claude Gensac, son habituelle épouse à l'écran depuis la série des Gendarmes. Mais Gérard Oury refusa, justement parce qu'elle était trop liée à cette série, et choisit Suzy Delair, dont le dernier tournage remontait à dix ans, tandis que celui de sa fille Antoinette est assuré par la débutante Miou-Miou qui fait à l'époque partie, comme Henri Guybet, du cercle du Café de la Gare.

Préparations

Modèle:...

La complexité des gags et des décors

Au cours de la préparation, le scénario évolue en fonction de la faisabilité des gags, déterminée par les spécialistes « truqueurs » sous l'égide de l'assistant-réalisateur Bernard StoraModèle:Sfn. Déjà derrière l'accident de la 2 CV dans Le Corniaud, de la DS scindée en deux dans Le Cerveau, ou du carrosse de La Folie des grandeurs, Pierre Durin est chargé des Modèle:Citation à la conception complexeModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les Modèle:Citation sont plutôt l'apanage de l'accessoiriste Jacques Martin, rivalisant d'ingéniosité et disposant d'une fourgonnette Modèle:Citation selon StoraModèle:Sfn,Modèle:Sfn. C'est par leur biais que naît le principe de la DS de Pivert surmontée d'un bateau : à l'origine, le gag du véhicule dans le lac s'annonce compliqué et Durin prévoit d'installer des rails au fond de l'eau sur lesquels glisserait la voiture ; quelqu'un dans la production suggère de monter plus simplement la réplique en résine de la carcasse de la voiture sur un bateauModèle:Sfn. En plus de concevoir les gags imaginés par les scénaristes, ces truqueurs sont volontiers invités à enrichir le film d'autres effets comiquesModèle:Sfn.

Alors qu'une partie importante du film se déroule dans la rue des Rosiers, cœur du Pletzl, le vieux quartier juif du Marais à Paris, le tournage sur place est impossible, au risque de bloquer une artère de la capitale déjà régulièrement embouteillée et de gêner la circulation de tout l'arrondissementModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Un quartier à l'apparence similaire est déniché dans le centre historique de Saint-Denis, à l'ombre de la basilique : la rue Jean-Jaurès, vouée à la démolition et peuplée d'immigrés algériens et de juifs tunisiens<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="TournageSaintDenis">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Fargeas">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Le décorateur transforme l'endroit en une évocation de la rue des Rosiers, avec l'entrée de la synagogue, une boucherie casher et plusieurs petits commerces aux noms juifs, masquant les enseignes en arabeModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le delicatessen À l'Étoile de Kiev est aménagé Modèle:Incise dans le couscous El DjézaïrModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Fichier:Przedbórz, synagogue - Bimah.jpg
La synagogue en bois de Przedbórz, vieille du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, en Pologne, incendiée par l'armée allemande en 1939.

Gérard Oury espère trouver une belle synagogue pour la cérémonie de bar-mitsvah, dans un périmètre raisonnable, mais la plupart des vieilles synagogues ont été détruites pendant la guerre<ref name="Thompson MK2" />. Le décorateur Théobald Meurisse en élève alors l'intérieur dans les studios de Billancourt<ref name="Thompson MK2" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il s'inspire d'images de synagogues parfois très anciennes, pour la plupart en bois, détruites ou brûlées en Pologne et en Russie durant la Seconde Guerre mondiale, d'après un livre prêté par Josy EisenbergModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Fichier:Cour intérieure des Invalides1.jpg
La scène finale se déroule dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides.

L'obtention de la cour d'honneur et la cathédrale de l'hôtel des Invalides ainsi que des cavaliers de la Garde républicaine s'annonce difficile, d'autant plus pour un tel film<ref name="Debré" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Oury s'entend dire qu'une telle autorisation est impossible : Modèle:Citation<ref name="Debré" />. Il sollicite une audience auprès du ministre, Michel Debré<ref name="Debré" />. Sous son dehors austère, Debré est également le président de la Société des amis d'Eugène Labiche<ref name="Debré" />. Oury parvient à gagner les faveurs du ministre en titillant son goût pour la comédie et leur passion commune pour ce dramaturge<ref name="Debré" />. Séduit par les péripéties du film, Michel Debré accorde finalement trente gardes républicains sur les cinquante demandés et prévient le réalisateur de la nécessité d'évacuer les lieux pour les fréquentes cérémonies officielles<ref name="Debré" />,Modèle:Note.

Gérard Oury fait une fois de plus preuve de son aisance auprès de la haute société, qui lui avait déjà permis d'accéder à de nombreux monuments italiens et français pour Le Corniaud, à l'opéra Garnier et aux hospices de Beaune pour La Grande Vadrouille, au paquebot France mobilisé dans le port du Havre pour Le Cerveau et aux palais royaux espagnols pour La Folie des grandeursModèle:Sfn. Quelques mois après, l'autorisation lui est néanmoins retiréeModèle:Sfn. Il lui est interdit de faire décoller et atterrir un hélicoptère dans la cour d'honneur, de peur de faire chuter les tuiles datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Thompson MK2" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le ministre de la Culture, Maurice Druon, règle la situation lorsque le réalisateur lui assure de ne pas faire voler l'hélicoptère au niveau du toitModèle:Sfn.

Entraînement de la danse hassidique

Fichier:Ilan Zaoui lors d'un rassemblement.jpg
Le jeune chorégraphe Ilan Zaoui (ici en 2019 à l'inauguration du musée Louis-de-Funès) entraîne l'acteur pour la scène de la danse hassidique, inventée pour sa compagnie Kol Aviv.

Le scénario prévoit que Victor Pivert, à son arrivée dans le quartier juif, soit contraint à jouer des mélodies fameuses au violon, puisque le véritable Rabbi Jacob en est un virtuose<ref name="Zaoui AutourDeLdF">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. La presse annonce pour Louis de Funès trois heures de cours de violon par jour pendant un mois et demiModèle:Sfn. Cherchant ainsi des musiciens klezmer, Margot Capelier découvre, par l'intermédiaire d'Alexandre Arcady, le jeune Ilan Zaoui<ref name="Zaoui AutourDeLdF" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Étant également le chorégraphe d'une troupe mêlant des inspirations israélienne, judéo-yéménite et hassidique<ref name="Blumenfeld" />,Modèle:Sfn, Zaoui l'invite à leur spectacleModèle:Sfn. De cette représentation de la compagnie Kol Aviv, Capelier retient une séquence de danse d'influence hassidiqueModèle:Sfn. Gérard Oury, sa compagne Michèle Morgan et Danièle Thompson assistent ensuite à une démonstration dans les locaux de la Fédération des sociétés juives de France ; une seconde audition est organisée pour montrer la danse à Louis de Funès et son épouseModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Séduit par cette danse, Oury change sa scène pour l'incorporer et engage Kol Aviv et son chorégraphe<ref name="Blumenfeld" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les troupes reprenant ce folklore sont alors rares en France ; Philippe Gumplowicz, membre de Kol Aviv et ce jour-là à la tête de l'orchestre, explique a posteriori : Modèle:Citation<ref name="Blumenfeld" />.

Costume de rabbin les bras et jambes écartés, exposé dans un décor vert.
Réplique de la tenue de rabbin portée par Victor Pivert lors de la danse. Exposé à la Cinémathèque en 2020, devant un décor évoquant la couleur du chewing-gum Le Yankee.

La chorégraphie de Kol Aviv apparaissant dans le film n'est pas une vraie danse traditionnelleModèle:Sfn. Zaoui parle subtilement d'Modèle:CitationModèle:Sfn. D'ailleurs, elle est censée évoquer la culture yiddish alors que Zaoui est lui-même séfaradeModèle:Sfn. Il détaille : Modèle:CitationModèle:Sfn. Les danses dans les fêtes hassidiques ont la forme de duos d'hommes ou de farandoles : Zaoui en tire plutôt un vrai ballet plus visuel, frontal, symétrique, davantage adapté au spectacle ; la fin de la chorégraphie reprend toutefois les couples d'hommes et les farandolesModèle:Sfn. Il adapte sa danse au format du film, pratiquant quelques modifications, raccourcissant sa création<ref name="Zaoui AutourDeLdF" />. D'ailleurs, une première partie, par la suite abandonnée, devait entamer la danse dans un rythme lent par un mouvement de prière évoquant les balancement d'avant en arrière des orthodoxes à la synagogue ou dans la salle d'études, jusqu'à l'arrivée des percussions lançant le ballet effréné<ref name="Zaoui AutourDeLdF" />,<ref name="Gumplowicz" />,Modèle:Sfn.

Ilan Zaoui enseigne d'abord cette danse à Louis de Funès seul<ref name="Blumenfeld" />,<ref name="Zaoui AutourDeLdF" />,Modèle:Sfn. Le réalisateur laisse une totale liberté au chorégraphe<ref name="Blumenfeld" />,<ref name="Zaoui AutourDeLdF" />,<ref name="Knobel" />. Les répétitions ont lieu en parallèle du tournage aux studios de Billancourt ou chez Vladimir Cosma pendant une dizaine de mâtinées, durant une heure et demie<ref name="Zaoui AutourDeLdF" />,Modèle:SfnModèle:Note. Zaoui retient de son élève son sérieux, sa puissance physique, son exigence et son sens du rythme et du mouvement<ref name="Zaoui AutourDeLdF" />,<ref name="Knobel">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Note. L'acteur explique à ses fils : Modèle:CitationModèle:Sfn. Il suggère quelques inventions, dont le geste de remuer les doigts en regardant vers le ciel<ref name="Zaoui AutourDeLdF" />. Ils sont rejoints par les neuf autres danseurs et Claude Giraud dans les ultimes répétitions reconstituant l'ensemble de la chorégraphie<ref name="Zaoui AutourDeLdF" />,Modèle:Sfn.

Tournage

L'usine de chewing-gum Le Yankee

Dans une vitrine, un livret de scénario en mauvais état, ouvert à une page agrémentée de dessins et notes. Des tâches vertes en bas de la page droite.
Exemplaire du scénario ouvert à la scène du bureau de l'usine, maculé de traces de faux chewing-gum et annoté par la scripte Colette Crochot.

Le tournage des Aventures de Rabbi Jacob commence le Modèle:Date- par les scènes de l'usine Le Yankee, aux studios de Billancourt, pour une semaine de prises de vues dans ce décor centré sur la cuve de chewing-gum<ref name="Loison Chewing-gum">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Quelques passages sont tournés dans les coursives, les escaliers et parmi les machines de la véritable sucrerie de Goussainville, dans le Val-d'Oise<ref name="L2TC"/>,Modèle:Sfn. Les plans extérieurs nocturnes sont filmés près d'une autre usine sucrière du Val-d'Oise, la distillerie désaffectée de Frémainville, entourée de champs<ref name="Loison Chewing-gum" />,<ref name="LieuxTournage" />,<ref name="L2TC"/>,<ref name="YonneFrémainville" />. L'ensemble des séquences avec le chewing-gum requiert trois semaines<ref name="Loison Chewing-gum" />,Modèle:Sfn.

L'immersion dans le faux chewing-gum rend le tournage éprouvant : la matière est visqueuse, collante, s'avère irritante pour la peau et sèche rapidement en gonflant<ref name="Loison Chewing-gum" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Gérard Oury explique qu'Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Chaque soir, Louis de Funès et ses partenaires nécessitent une heure de nettoyage, à la spatule en bois pour enlever l'essentiel, au savon gras, et à la brosse en chiendent pour récurer le reste<ref name="Loison Chewing-gum" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="Zitrone" group="alpha">Modèle:Article.</ref>,Modèle:Note. L'acteur principal impressionne l'équipe par son abnégation durant ces trois semaines sous cette pâte coriace<ref name="Loison Chewing-gum" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Claude Carliez, coordinateur des cascades physiques, raconte qu'il Modèle:CitationModèle:Sfn. Il doit aussi subir les courants d'air glacials parcourant la sucrerie de GoussainvilleModèle:Sfn,<ref name="Zitrone" group="alpha" />. Difficulté supplémentaire, deux ou trois mois plus tard, lors de la poursuite en pleine campagne entre l'usine et la berge où est amarrée la DS, le faux chewing-gum s'accroche à la végétation et le sucre contenu dans le mélange attire sur l'acteur des essaims entiers d'abeilles et autres insectesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Modèle:Citation bloc

Claude Carliez règle les cascades, dont les bagarres dans l'usineModèle:Sfn. Il doit notamment faire chuter ses hommes dans le chewing-gum depuis le bureau surplombant la cuve, lorsque Pivert y retombe suivi de deux maramouches, puis d'un troisième jeté par SlimaneModèle:Sfn,Modèle:Note. Les cascadeurs doivent atterrir dans la cuve sans que la chaise à roulettes sur laquelle est collée Pivert ne leur arrive dessusModèle:Sfn. Ils répètent cette chute avec un lit de cartons afin d'économiser le liquideModèle:Sfn. De plus, les comédiens et les cascadeurs doivent ensuite faire attention aux débris de verre médical tombés dans la pâte, dangereux pour les yeuxModèle:Sfn. Gérard Darmon déclare avoir éprouvé un problème oculaire à cause d'un ingrédient employé dans le faux chewing-gum, par la suite également subi par Louis de Funès<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Au matin du samedi 24 mars, le gardien du studio découvre que le faux chewing-gum a débordé de la cuve et s'est répandu dans tout le décor, la pâte ayant fermenté sous l'effet de la chaleur continue des projecteurs au cours de la semaine ; les issues du plateau sont même bloquées par la matière<ref name="Loison Chewing-gum" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="Zitrone" group="alpha" />,Modèle:Sfn. Les pompiers passent le week-end à aspirer et gratter le solModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Gérard Oury n'obtient de son truqueur Pierre Durin que de pouvoir refabriquer au mieux Modèle:Nombre de pâte en deux jours, au lieu des cinq tonnes remplissant auparavant la cuve : un faux fond est donc placé dans la cuve pour la réduire de moitié<ref name="Loison Chewing-gum" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. En travaillant jour et nuit, l'équipe permet au tournage de la scène de reprendre dès le lundi 26Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cet indicent explique les variations de couleur du chewing-gum du vert clair au vert foncé entre différents plans<ref name="ErreursDeFilms" />,Modèle:Sfn.

L'aéroport d'Orly

L'équipe prend place à partir du Modèle:Date- à l'aéroport d'OrlyModèle:Sfn. Des scènes sont filmées devant l'aérogare, sur la terrasse panoramique d'Orly-Sud et sur le tarmac à la sortie d'un avion d'Air France<ref name="LieuxTournage" />,<ref name="L2TC"/>,<ref name="Orly">Modèle:Lien web.</ref>. Certains jours, les contraintes du lieu obligent à faire travailler Louis de Funès jour et nuitModèle:Sfn, levé à Modèle:Heure, arrivant à Modèle:Heure à l'aéroport pour tourner le matin, puis à nouveau de Modèle:Heure à Modèle:Heure, pour recommencer ensuite après Modèle:HeureModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En effet, l'enchevêtrement de tapis roulants à bagages Modèle:Incise n'est disponible que la nuit, lorsque le trafic est interrompuModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La scène est physique : le costume du comédien cache un épais rembourrage, atténuant les chocs des chutes, alors que la vitesse est de Modèle:Unité par minuteModèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'acteur demande même à recommencer de nombreuses fois la cascade jusqu'à se trouver Modèle:CitationModèle:Sfn. Quelques plans sont pris dans le hall d'arrivée d'Orly-Ouest, tout en prenant soin de ne pas perturber ni être gêné par les passages des véritables voyageursModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Pour réduire la présence à Orly, le reste est tourné dans une reconstitution des halls de l'aéroport construite dans les deux plus grands plateaux contigus des studios de Billancourt<ref name="Knobel" />,<ref name="Orly" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le Modèle:Lang emporté par Rabbi Jacob est conçu par Pierre Durin et nécessite plusieurs recettes et de nombreux essais, pour obtenir le meilleur effet comique lorsqu'il est écrasé sur le visage du commissaire AndréaniModèle:Sfn.

La rue des Rosiers reconstituée à Saint-Denis

Carte postale sépia d'une rue au début des années 1900. Des enfants prennent la pose au milieu de la voie. Légende : « Saint-Denis, rue du Saulger ».
La rue Jean-Jaurès à Saint-Denis, vouée à la démolition dans les années 1970, où les décorateurs reconstituent la rue des Rosiers, à l'ombre de la basilique Saint-Denis.

Modèle:... La rue des Rosiers, cœur du vieux quartier juif du Marais à Paris (le Pletzl), où ont lieu plusieurs scènes du film (notamment la danse hassidique), a été reconstituée dans la rue Jean-Jaurès à Saint-Denis<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La plupart des figurants qui déambulent dans la rue Jean-Jaurès sont des gens du quartier et appartiennent non pas à la communauté juive mais musulmane<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Retour aux studios

Modèle:...

La scène finale, aux Invalides

Un hélicoptère en vol.
Alors que le ministre indique venir chercher Slimane avec sa Modèle:Citation, l'hélicoptère apparaissant à l'écran est un SA-341 G Gazelle<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La scène finale, dans la cour d'honneur des Invalides et dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides<ref name="L2TC"/>, est tournée entre le 5 et le 26 juinModèle:Sfn. Bernard Stora raconte que Modèle:CitationModèle:Sfn. L'envol de l'hélicoptère est rendu complexe par les précautions requises envers le monument historique : la fragilité des tuiles protégées, vieilles de trois siècles, oblige à ne pas faire voler d'hélicoptère au niveau des toits<ref name="Thompson MK2" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le problème est contourné en le filmant descendre sans atteindre les toits, puis en l'amenant par camion sur le sol de la cour pour le voir décoller de quelques mètres, envol simulé par une grue<ref name="Thompson MK2" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Gérard Oury raconte que les prises de vues sont un jour interrompues par l'arrivée d'un cortège de voitures officielles pour un enterrement ; le ministre Michel Debré est d'ailleurs excédé par Modèle:Citation qu'il découvre, oubliant l'accord donné six mois plus tôt au réalisateur<ref name="Debré">Modèle:Lien web.</ref>. Aux Invalides, Yves Montand rend visite à ses camarades de La Folie des grandeurs<ref name="CineComedies"/>.

Autres extérieurs

L'embouteillage et le mariage mixte, sur la route de Deauville à Paris, sont tournés dans le bourg de Montjavoult, dans l'Oise<ref name="L2TC"/>,<ref name="Montjavoult">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Les décorateurs transforment en arbre un monument aux morts situé au pied l'église<ref name="Montjavoult" />. Sur un panneau indiquant les directions de Gisors et Chaumont, les noms sont maquillés en « Oisors » et « Haumont »<ref name="ErreursDeFilms" />,<ref name="Montjavoult" />. Le bref moment du départ des gendarmes à la recherche de Pivert est filmé devant une maison de la grande-rue d'Avernes, dans le Val-d'Oise<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Début juillet, l'équipe tourne dans la station-essence Fina de Morainvilliers sur l'autoroute A13<ref name="LieuxTournage" />,<ref name="L2TC"/>,Modèle:Sfn. Des plans d'exposition et des fonds de transparences sont filmés sur l'autoroute à hauteur de la centrale de Porcheville<ref name="LieuxTournage" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date-, touché par une critique d'un de ses films lue le matin-même le qualifiant de Modèle:Citation, Louis de Funès refuse de jouer la scène des grimaces lancées à des motards de la gendarmerieModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le scénario, validé par la vedette, était pourtant clair : Modèle:Citation<ref name="Durant" group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'acteur annonce dès son arrivée sur le plateau qu'il n'en fera pas et s'enferme dans sa caravane-loge, réclamant au réalisateur une nouvelle idéeModèle:Sfn,<ref name="Durant" group="alpha" />. Gérard Oury écarte toute suppression de ce gagModèle:Sfn,<ref name="Durant" group="alpha" />. Le comique et son ami réalisateur négocient et se disputent pendant deux heuresModèle:Sfn,<ref name="Durant" group="alpha" />. La confrontation est encore plus violente que celle survenue sur Le Corniaud en 1964Modèle:Sfn. Oury parvient à lui faire comprendre que ces mimiques ne sont pas gratuites mais nécessaires à l'avancée du récit, qu'il s'agit ainsi de comique de situation plutôt que de simples grimaces, et qu'il ne faut pas se préoccuper de la critiqueModèle:Sfn,<ref name="Durant" group="alpha" />,Modèle:Sfn. L'acteur cède et joue même plus de grimaces que prévuModèle:Sfn,<ref name="Durant" group="alpha" />.

Durant quelques jours à partir du Modèle:Date-, le tournage se déplace à Merry-sur-Yonne, en Bourgogne, pour une scène difficile dans l'eau<ref name="LieuxTournage" />,<ref name="L2TC"/>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Salomon et Pivert remorquent le bateau surmonté de la voiture, avec de l'eau jusqu'au torse, sous la pluieModèle:Sfn. Les lances d'incendie des pompiers locaux sont utiliséesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les prises de vues ont lieu sur et au bord de l'Yonne, près d'un des points où la rivière se sépare du canal du Nivernais (aux alentours des Rochers du Saussois)<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="YonneFrémainville">Modèle:Lien web.</ref>.

À Paris, les prises de vues sont également réalisées au café Les Deux Magots sur le boulevard Saint-Germain, lieu de l'enlèvement de Slimane<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="LieuxTournage" />,<ref name="L2TC"/>. L'ultime périple jusqu'aux Invalides, le long de la rue de Rivoli, passe devant la Samaritaine puis devant l'hôtel de ville (soit un faux raccord puisque les deux endroits sont inversés), avant de tomber dans la station de métro Palais-Royal, de retrouver la bande de Farès dans la DS aux abords du musée du Louvre et d'arriver place de la Concorde puis au [[Pont Alexandre-III|pont Alexandre-Modèle:III]]<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="PalaisRoyal" />,<ref name="LieuxTournage" />,<ref name="L2TC"/>,<ref name="ErreursDeFilms">Modèle:Lien web.</ref>.

Fin de tournage à New York

Photo en noir et blanc de trois voies empruntées par des voitures sur un pont à haubans. En arrière-plan, la rive d'un dense quartier de grattes-ciel.
Le générique suit le taxi empruntant le pont de Brooklyn pour arriver à Manhattan dans le Lower East Side.

Après le tournage des transparences aux studios d'Épinay<ref name="PalaisRoyal">Philippe Lombard, « "Victor et Slimane pénètrent dans le métro à moto, et sortent en courant." Feuille de service des Aventures de Rabbi Jacob… », Twitter, Modèle:Date-.</ref>, et avec plus de cinq semaines de retard sur le plan de travail, le réalisateur et son équipe partent pour New York le Modèle:Date, pour y tourner les scènes ouvrant le filmModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le tournage doit vite s'achever car la production n'a plus d'argent, d'autant plus qu'aux États-Unis Modèle:Citation et les syndicats américains imposent de lourdes contraintesModèle:Sfn. Au fur et à mesure, Bertrand Javal a dû vendre beaucoup de parts du film pour terminer de le financerModèle:Sfn. Marc Maurette, ancien assistant-réalisateur de Jacques Becker, réussit avec le peu de budget restant à recruter, à bas prix et au dernier moment, une équipe technique sur placeModèle:Sfn. Étant bilingue, il règle de nombreux problèmes lors de cette partie du tournage et utilise à bon escient le faible budgetModèle:Sfn. Des plans aériens de la ville sont filmés pour le générique d'ouverture.

Le départ de Rabbi Jacob de Brooklyn est tourné sur Henry Street dans le Modèle:Lang, où vit la communauté juive de New York<ref name="LieuxTournage">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Devant le refus des locaux d'apparaître dans le film, l'équipe engage des figurants grimés avec de fausses moustaches, barbes et papillotesModèle:Sfn. Les juifs orthodoxes du quartier n'apprécient pas la présence du tournage et des professeurs d'une Modèle:Lang accusent même Gérard Oury de tourner un film pornographiqueModèle:Sfn.

La séquence de l'embouteillage à la sortie de New York (lorsque Rabbi Jacob se rend à l'aéroport JFK) paralyse réellement le trafic routier new-yorkais et ce jusqu'au centre de la villeModèle:Sfn. La police interrompt donc le tournage et reconduit l'équipe dans une portion du périphérique alors en travaux, pour ne plus entraver la circulationModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le moment où les Modèle:Lang soulèvent le taxi pour sortir des embouteillages nécessite un moulage en plastique polyester du véhicule, sans moteur et aux roues factices, bien moins lourd que le véritable taxi de Modèle:NombreModèle:Sfn, mais pesant toutefois Modèle:Unité, additionnés aux Modèle:Unité du passagerModèle:Sfn. L'élévation de ce taxi factice requiert l'utilisation d'un trépied, qui roule sur la route ; celui-ci est habilement caché derrière l'un des figurants les plus costaudsModèle:Sfn.

Gérard Oury, même s'il n'est pas content de l'équipe technique américaine qui d'après lui Modèle:Citation, est satisfait des images tournées à New York : Modèle:CitationModèle:Sfn. Le réalisateur, son directeur de la photographie Henri Decaë, sa scripte Colette Crochot et Marc Maurette quittent New York le Modèle:Date, à Modèle:Heure. Le tournage est ainsi bouclé ; l'image et le son sont enfin remis Modèle:Citation pour que le montage commenceModèle:Sfn.

Tournage supplémentaire d'une cascade

Fichier:Lac de la Raviège 2.jpg
Le lac artificiel de la Raviège, où le cascadeur Rémy Julienne lance la DS.

L'assistant-réalisateur Bernard Stora a passé des semaines à chercher le décor idéal pour filmer les plans du plongeon de la Citroën DS de Victor Pivert dans un lacModèle:Sfn. Alors que les premiers plans de la scène, où la voiture évite le camion en faisant une embardée, sont réalisés Modèle:Citation selon Stora, les plans du plongeon sont tournées dans le sud de la France, au lac de la RaviègeModèle:Sfn. Ces prises de vues avec une équipe très réduite ont lieu le Modèle:Date-Modèle:Sfn, plus d'un mois après la fin du tournage principal, et à peine quelques semaines avant la sortie en salle du filmModèle:Sfn. Complexe à réaliser, la séquence doit montrer la DS surmontée du bateau Modèle:Nobr romains sortir de route, dévaler une pente, puis sauter en l'air et tomber à l'envers dans le lac, amerrissant ainsi sur le bateau. Rémy Julienne, coordinateur des cascades automobiles, assure le réglage et l'exécution de cette cascade, la considèrant comme la plus dangereuse qu'il ait faite<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation bloc

Bande originale

Un homme d'une soixantaine d'années posant en tournant le dos à un orchestre, la baguette de chef à la main, dans un studio d'enregistrement.
Vladimir Cosma (ici en 2007) signe sa première bande originale pour un film de Gérard Oury et l'une de ses plus fameuses compositions.

Vladimir Cosma compose la bande originale des Aventures de Rabbi JacobModèle:Sfn,<ref name="Lerouge" group="alpha" />. Ancien assistant de Michel Legrand, il a été révélé depuis peu par les comédies d'Yves Robert et de Pierre RichardModèle:Sfn,<ref name="Lerouge" group="alpha">Modèle:Chapitre</ref>. Il est fortement recommandé à Gérard Oury par son meilleur ami François Reichenbach, dont il vient de mettre en musique La Raison du plus fouModèle:Sfn. Alors que le tournage approche, Oury recherche en premier lieu une musique pour la danse « hassidique » effectuée avec brio par Victor Pivert, devant être prête pour l'entraînement des acteurs et les prises de vues<ref name="Cosma Première 2">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Gandon">Vladimir Cosma, tout pour la musique, documentaire d'Antoine Gandon et Christian Gandon, émission Empreintes, Modèle:Date-, France 5.</ref>. La musique originale de Philippe Gumplowicz sur laquelle repose la chorégraphie de Kol Aviv est, au goût d'Oury, moins séduisante que la danse elle-mêmeModèle:Sfn. Des compositeurs prestigieux dont Georges Delerue, Norbert Glanzberg et Michel Polnareff élaborent des maquettes refusées<ref name="Cosma Première 2" />,Modèle:Sfn,<ref name="Lerouge" group="alpha" />,Modèle:Sfn,<ref group="note">Pour Gérard Oury, Georges Delerue avait déjà mis en musique Le crime ne paie pas, Le Corniaud et Le Cerveau, et Michel Polnareff était le compositeur de La Folie des grandeurs.</ref>.

Des mois durant, Reichenbach persiste à convaincre Oury que, bien que moins connu, Cosma, venu de Roumanie, soit le seul apte à créer la musique « juive » désiréeModèle:Sfn,Modèle:Note. Oury se rend à la première du film Le Grand Blond avec une chaussure noire pour écouter le travail de Cosma<ref name="Cosma Première 2" />,<ref name="Suigo" />. Le réalisateur ne convoque le musicien que tardivement, lors du tournage à l'aéroport d'Orly : il lui avoue ne pas adhérer à cette bande originale du Grand Blond, composition Modèle:Citation (la flûte de Pan), une Modèle:Citation, Modèle:Citation Modèle:Incise mais fait confiance à Reichenbach ; Cosma le rassure en lui répondant être capable d'autre chose<ref name="Cosma Première 2" />,<ref name="Cosma Première 1" />,Modèle:Sfn,<ref name="CosmaEntretien" group="alpha" />,<ref name="CosmaCitation1" group="cit." />.

Cosma écrit la musique de la danse d'après le motif de base de Philippe Gumplowicz puis rencontre le reste du groupe Kol Aviv<ref name="Gumplowicz">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="SACEM Feuille timbres">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Blumenfeld" />,<ref name="Cosma Première 2" />,Modèle:Note. Sa composition doit respecter la chorégraphie déjà établie<ref name="Lerouge" group="alpha" />. Ce travail requiert d'être rendu rapidement pour l'apprentissage de Louis de Funès avant le tournageModèle:Sfn. Sous la surveillance d'Oury et du monteur Albert Jurgenson, la maquette est enregistrée au studio Davout en la présence de la troupe, afin de donner le rythme et l'esprit de la danseModèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="CosmaEntretien" group="alpha" />. À l'époque, les maquettes sont directement enregistrées dans leurs versions définitives, avec les musiciens au complet<ref name="CosmaEntretien" group="alpha" />. Validant cette musique, le réalisateur engage Cosma pour écrire l'ensemble de la bande originale<ref name="Cosma Première 2" />. Cosma participe ensuite aux entraînements du comédien avec Ilan ZaouiModèle:Sfn. Lors du tournage, la première partie plus lente Modèle:Incise est finalement abandonnée, la danse s'ouvrant directement par les percussions endiablées<ref name="Gumplowicz" />,Modèle:Sfn.

Photo sépia d'un group de musiciens.
Un groupe de musiciens klezmer de l'ouest de Ukraine, dans l'Empire austro-hongrois, en 1912.

Au sujet de cette danse et des autres créations d'apparence folklorique, Cosma estime que la « musique juive » n'existe pas à proprement parler, en dehors des chants religieux : Modèle:Citation<ref name="CosmaEntretien" group="alpha" />,Modèle:Sfn,Modèle:Note,Modèle:Note. Cosma s'inspire ainsi de sa propre culture d'origineModèle:Sfn. Plusieurs morceaux sont même l'œuvre de son père Teodor<ref name="SACEM Feuille timbres" />. L'aspect typiquement juif passe par l'interprétation klezmer, l'emploi d'instruments et de musiciens aux vibratos et glissandos particuliersModèle:Sfn. Les tonalités klezmer de la bande-originale sont notamment dues au clarinettiste Pierre Gossez et au violoniste Paul Toscano, qui ne sont d'ailleurs pas juifsModèle:Sfn. Le film comporte aussi de véritables chants religieux traditionnels, dont l'hymne Yigdal, dans la scène de la synagogue<ref name="SACEM Relevé">Modèle:Lien web.</ref>.

Le générique, lorsque le vrai Rabbi Jacob quitte New York, suit l'envie du réalisateur exprimée à Cosma dès leur première rencontre : Modèle:Citation<ref name="Suigo">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Cosma Première 2" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="CosmaEntretien" group="alpha">Modèle:Article.</ref>. Au lieu d'évoquer d'emblée le folklore juif, Cosma choisit ainsi de commencer par une musique plus actuelle reflétant la modernité et la mixité culturelle de la ville : un thème soutenu par une rythmique pop, avec Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref name="Cosma Première 2"/>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il utilise également des synthétiseurs, aussi entendus lors de l'inquiétante visite de l'usine<ref name="Mazaudier">Modèle:Lien web.</ref>. Il y apporte néanmoins du lyrisme, Modèle:Citation, Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref name="CosmaRTL" />,<ref name="Cosma Première 1" />,Modèle:Sfn,<ref name="Lerouge" group="alpha" />,Modèle:Sfn. Plutôt qu'une mélodie, davantage nécessaire aux pièces lentes, Cosma construit un motif musical de plusieurs notes, à la manière du début de la [[Symphonie no 5 de Beethoven|Symphonie Modèle:N°]] de Beethoven<ref name="CosmaRTL">Modèle:Youtube</ref>. Ce motif de six notes remonterait à son enfance, lorsqu'il consignait déjà plein d'idées musicales dans un cahierModèle:Sfn. Ces notes Modèle:Citation s'accordent à la nervosité de Victor Pivert<ref name="CosmaRTL" />. Modèle:Vignette multiple Louis de Funès inspire à Cosma Modèle:Citation : Modèle:Citation<ref name="Cosma Première 2" />,<ref name="Paratonerre">Modèle:Lien web.</ref>. Fait exceptionnel, le thème principal est soumis à l'approbation de la vedette : après avoir été Modèle:Citation par l'ébauche présentée, Gérard Oury conduit aussitôt Cosma aux studios de Billancourt devant l'acteur lui jouer le morceau sur un vieux piano bastringue ; Louis de Funès est enthousiaste<ref name="Cosma Première 2" />,<ref name="Gandon" />,<ref name="CosmaFemmeActuelle">Modèle:Youtube, Femme actuelle, 2014.</ref>,<ref name="Lerouge" group="alpha" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Cosma est comblé de mettre en musique un comédien qu'il admirait déjà enfant en Roumanie dans ses petits rôles des rares films occidentaux traversant le rideau de fer<ref name="Paratonerre" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Ce thème-générique est ensuite décliné en plusieurs variantes tout au long du film<ref name="SACEM Feuille timbres" />,Modèle:Sfn, dont une version klezmer lors de la fête célébrant l'arrivée de « Rabbi Jacob » rue des RosiersModèle:Sfn. Cosma élabore d'autres thèmes récurrents : celui lié aux maramouches, musique tour-à-tour sinistre ou mouvementée, à chaque péripétie de Slimane face aux hommes de Farès, celui, très lyrique, centré autour de Slimane et ses élans amoureux, entendu dans la scène de l’aéroport puis clôturant majestueusement le film et celui, ironique, accompagnant ou précédant les apparitions de l'inepte commissaire Andréani, ainsi qu'un morceau de transition reprenant l'air de J'irai revoir ma Normandie pour l'apparition de Pivert sur les routes de France<ref name="SACEM Feuille timbres" />,<ref name="SACEM Relevé" />,<ref name="lamusiquedefilm.net">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Lerouge" group="alpha" />.

Grâce au Grand Blond avec une chaussure noire et aux Aventures de Rabbi Jacob, Vladimir Cosma devient l'un des compositeurs les plus demandés du cinéma françaisModèle:Sfn. Il retrouve Gérard Oury pour Le Coup du parapluie (1980), L'As des as (1982), Lévy et Goliath (1986), La Soif de l'or (1993) et Le Schpountz (1999) et Louis de Funès sur L'Aile ou la Cuisse (1976) et La Zizanie (1978)<ref name="Lerouge" group="alpha" />,Modèle:Sfn,<ref name="Perrot" group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Note,Modèle:Note. Il explore à nouveau la musique juive à travers L'As des as et Lévy et GoliathModèle:Sfn,<ref name="Perrot" group="alpha" />.

Modèle:Média externe

La bande originale des Aventures de Rabbi Jacob paraît en 1973 en 33 tours sous le label Polydor, ainsi qu'en single 45 tours de deux extraits<ref name="SoundtrackCollector">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="BO 1973" />. Des albums sont aussi diffusés en Israël, aux États-Unis et en Argentine entre 1973 et 1976<ref name="SoundtrackCollector" />,<ref>Modèle:Discogs release, 1976, LP, Parnaso Records.</ref>. La musique est ensuite publiée en LP, cassette puis CD dans plusieurs compilations des œuvres de Cosma à partir des années 1980<ref>Modèle:Discogs release, 1980, LP, Disques Déesse.</ref>,<ref>Modèle:Discogs release, 1983, LP, Carrère.</ref>,<ref>Modèle:Discogs release, 1983, cassette, Carrère.</ref>,<ref>Modèle:Discogs release, 1996, CD, Pomme Music.</ref>,<ref>Modèle:Discogs release, 2002, CD, Pomme Music.</ref>,<ref name="BO 2009" /> et deux consacrées aux bandes originales des films de Louis de Funès<ref name="SoundtrackCollector" />,<ref>Modèle:Discogs release, 1998, Play Time.</ref>,<ref>Modèle:Discogs release, 2007, Play Time.</ref>,<ref>Modèle:Discogs release, 2014, EmArcy, Universal Music.</ref>. Une version remaniée plus complète est disponible au sein du coffret de CD Vladimir Cosma : 40 bandes originales pour 40 films édité par Larghetto en 2009<ref name="BO 2009" />, avant d'être publiée seule en 2016<ref>Modèle:Discogs release, 2016, CD, Larghetto Music.</ref>. L'album vinyle original est réédité en 2019<ref>Modèle:Discogs release, 2019, LP, Universal Music France.</ref>, puis en CD l'année suivante dans la collection Écoutez le cinéma ! avec un titre alternatif orchestré par Hubert Rostaing<ref>Modèle:Discogs release, 2019, CD, Universal Music France.</ref>.

Modèle:Album

Modèle:Album

Exploitation et accueil

Sortie mouvementée

Modèle:Citation bloc

Peinture montrant les hommes du Génie égyptien utilisant les pompes pour détruire la barrière de sable de la ligne Bar-Lev, avec en fond les bateaux, les hélicoptères traversant le canal tout cela sous le feu incessant de l'artillerie.
La traversée par l'armée égyptienne du canal de Suez lance la guerre du Kippour opposant Israël aux pays arabes l'entourant, deux semaines avant la sortie du film.

Les Aventures de Rabbi Jacob doit sortir dans les salles le Modèle:Date-. Une campagne de promotion massive est organisée par l'attaché de presse Georges Cravenne, à l'instar des lancements des précédentes comédies de Gérard Oury<ref name="BOStory" />,<ref name="Cravenne JDD" />,<ref group=alpha name="Courtade">Modèle:Article : Modèle:Citation.</ref>,Modèle:Sfn. L'affiche conçue par Jacques Vaissier rassemble tous les moments forts du film<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Plusieurs reportages télévisés ont couvert le tournage de ce film très attendu<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Louis de Funès et le réalisateur accordent de nombreux entretiens à la presse et la radio-télévisionModèle:Sfn. Les journalistes québécois Lise Payette et Jacques Fauteux font le déplacement jusqu'en France pour la télévision de Radio-Canada<ref name="OuryDeFunesRadio-Canada">Interview de Louis de Funès et Gérard Oury, par Lise Payette et Jacques Fauteux, novembre 1973, dans l'émission Appelez-moi Lise sur Radio-Canada (visible ici, sur le compte Facebook Les Archives de Radio-Canada).</ref>. Gérard Oury présente notamment le film sur France Inter et dans Pour le cinéma sur la première châine<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'acteur vedette est interrogé par 24 heures sur la Une lors des dernières répétitions au théâtre de La Valse des toréadors<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Il est aussi questionné par Michel Droit sur la deuxième chaîne<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les 8, 9, 10 et 11 novembre 1973, le journal Libération consacre plusieurs pages au film sous le titre Modèle:Citation, une initiative d'un personnage à part dans la rédaction, Georges Audibert, vue comme une provocation par les critiques fustigeant le cinéma « commercial »Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="Samuelson" group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, Israël est attaqué par surprise par une coalition menée par l'Égypte et la Syrie, marquant ainsi le début d'un nouveau conflit israélo-arabe, la guerre du Kippour, aux conséquences mondiales<ref name="ThompsonParisMatch">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Dès le lendemain, Gérard Oury, Georges Cravenne, le producteur Bertrand Javal et le distributeur Gérard Beytout envisagent de reculer la sortie en salles, fixée depuis dix-huit moisModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Le film peut apparaître comme insultant envers l'un ou l'autre camp ou une exploitation malsaine du conflit en cours<ref name="ThompsonParisMatch" />,Modèle:Sfn. Ils décident finalement de ne pas la déplacer, malgré le sujet polémique, à leurs risques et périls, les enjeux financiers étant trop imposants<ref name="Cosma Europe1" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. À cette période, Danièle Thompson craint que son père subisse une crise cardiaque, au regard de son angoisseModèle:Sfn. Gérard Oury et Louis de Funès poursuivent la promotion en appuyant le message de tolérance et de paix de leur comédieModèle:Sfn. Un boycott du film ou des manifestations sont redoutésModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Pensant que l'affiche montrant le comique déguisé en rabbin Modèle:Incise pourrait être perçue comme offensante et malvenue, le réalisateur et sa fille partent de nuit avec des amis dans Paris décoller le maximum d'affiches<ref name="ThompsonParisMatch" />,<ref name="DeFunèsUnJourUnDestin" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Henri Verneuil déconseille à Oury de sortir le film après l'avoir vu, de peur d'émeutes voire d'attentats<ref name="Cosma Europe1">Vladimir Cosma, Modèle:YouTube, Europe 1, 2020.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un hebdomadaire de la presse à scandale fait croire que Louis de Funès, sous le coup de menaces, est sous protection policière, en publiant une photo de la scène où Pivert approche un CRSModèle:Sfn,<ref group="alpha">Modèle:Article.</ref>. À l'approche de la sortie, Oury reçoit plusieurs billets anonymes suppliant Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La préfecture de police de Paris, après des moments d'inquiétude, annonce finalement qu'aucun risque de débordement n'est à craindre pour la sortieModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Photo en couleur de la façade d'un cinéma.
Le cinéma parisien Gaumont Alésia (ici en 2014) accueille la première du film en Modèle:Date-.

Peu avant la sortie, une projection privée pour quelques membres de l'équipe s'avère désastreuse : personne ne réagit de tout le film, tendu par l'actualité et sa résonnance dans la plupart des scènes<ref name="ThompsonParisMatch" />,Modèle:Sfn. Tous entrevoient un futur échecModèle:Sfn. D'après Thompson, Louis de Funès est alors Modèle:Citation<ref name="ThompsonParisMatch" />,Modèle:Sfn,Modèle:Note. La première projection publique a lieu au Gaumont Alésia à ParisModèle:Sfn. Aucune première réservée à des invités, pratique traditionnelle pour faire l'évènement, n'est organisée, selon une conviction ancienne de Gérard Oury et Louis de Funès de privilégier le véritable public : pour eux, un parterre d'invités est un mauvais public, riant difficilement, et ce serait absurde d'offrir des places gratuites à des critiques qui pourraient être défavorables<ref name="OuryDeFunesRadio-Canada"/>. Cette projection tant appréhendée est finalement un succès rassurant : les spectateurs rient du début à la fin, jusqu'à couvrir les dialogues, et réservent une ovation à l'acteur et au réalisateur<ref name="ThompsonParisMatch" />,Modèle:Sfn,<ref name="ThompsonCitation" group="cit."/>.

Un avion d'Air France sur le tarmac d'un aéroport.
Danielle Cravenne détourne un Boeing 727-228 d'Air France et prend en otages ses passagers pour empêcher la sortie en salle du film.

Le même jour, Danielle Cravenne, l'épouse du publiciste, tente de détourner le vol Paris-Nice sur Le Caire<ref name="ThompsonParisMatch" />,<ref name="Cravenne JDD">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Cravenne Telerama" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Armée d'une carabine [[.22 Long Rifle|22 Modèle:Lang]], d'un faux pistolet et prétendant détenir une grenade, elle menace de détruire le Modèle:Nobr si le long métrage n'est pas interdit<ref name="ThompsonParisMatch" />,<ref name="DeFunèsUnJourUnDestin" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle formule également plusieurs revendications liées à la guerre du KippourModèle:Sfn. Convertie au judaïsme depuis son mariage et touchée par la cause palestinienne, la jeune femme est psychologiquement fragile et l'éclatement du conflit l'a profondément perturbée<ref name="ThompsonParisMatch" />,<ref name="Cravenne Telerama">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="LeMondeCravenne" group="alpha">Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. N'ayant pas vu le film, elle le suppose anti-palestinien et juge sa sortie intolérable au vu de la situation internationale<ref name="ThompsonParisMatch" />,<ref>Danièle Thompson, dans le documentaire Il était une fois… « Les Aventures de Rabbi Jacob » sur Modèle:Nobr, diffusé le Modèle:Date-.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Alors que les radios suivent en direct le détournement, un journaliste de RTL présume à l'antenne une douteuse opération de promotionModèle:Sfn. Danielle Cravenne accepte que l'avion se pose à Marignane pour se ravitailler avant de repartir vers l'Égypte<ref name="LeMondeCravenne" group="alpha" />,Modèle:Sfn. Sur place, après l'évacuation des passagers, des tirs du GIPN l'atteignent à la tête et à la poitrine : elle meurt dans l'ambulance qui l'évacuait vers une clinique, à l'âge de trente-cinq ans<ref name="LeMondeCravenne" group="alpha" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Photo en noir et blanc d'une femme et un homme dehors la nuit. En arrière-plan, la façade du cinéma Berlitz affiche en grandes lettres : « Hibernatus - Louis de Funès »
Danielle et Georges Cravenne à la première d'Hibernatus au Berlitz en Modèle:Date-.

Gérard Oury s'exprime quelques heures après le drame<ref name="DeFunèsUnJourUnDestin">Louis de Funès, derrière le masque, émission d'Un jour, un destin par Serge Khalfon, 2012, Modèle:Nobr.</ref>,Modèle:Note. Les jours suivants, le réalisateur reçoit des coups de téléphone anonymes, de très nombreuses lettres d'insultes et de menaces, demande à changer de numéro de téléphone et se déplace armé d'un pistoletModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. À la demande d'Oury, Louis de Funès est protégé par la police — discrètement et à son insuModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La une du Libération le surlendemain se fait sur Modèle:CitationModèle:Sfn. La légitime défense avancée par les policiers est mise en cause<ref name="Cravenne Telerama" />,Modèle:Sfn. Georges Cravenne, défendu par Robert Badinter et Georges Kiejman, perd le procès qu'il intente ensuite à l'État<ref name="Cravenne Telerama" />.

Accueil critique

Les Aventures de Rabbi Jacob reçoit des critiques favorables<ref name="Doduik">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Quasiment toute la presse salue le film avec enthousiasmeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La critique est d'ordinaire très violente envers les « films commerciaux » de Louis de FunèsModèle:Sfn. La presse cinéphile refusait jusqu'alors de distinguer ses comédies des Modèle:Citation de Jean Lefebvre, Darry Cowl ou Max Pécas<ref name="Renou-Nativel">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. De même, les comédies à grand budget de Gérard Oury attirent d'habitude les foudres des critiques parce qu'elle touchent un large publicModèle:Sfn. C'est la portée pacifiste et antiraciste du film, prouvant qu'Oury et de Funès peuvent aborder des messages sérieux derrière le burlesque, qui séduit de nombreux commentateurs<ref name="Doduik" />,<ref name="Renou-Nativel" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Déjà, La Folie des grandeurs et ses quelques piques politiques avaient fait entrevoir à certains critiques la possibilité d'un cinéma comique populaire pouvant dénoncerModèle:Sfn.

Hebdomadaire corporatif gardant toujours une certaine retenue, Le Film français sort cette fois-ci de sa réserve pour écrire : Modèle:CitationModèle:Sfn. Félicitant le retour d'une comédie burlesque comme il ne s'en fait plus à l'époque, Judith Cris du New York Magazine considère le film Modèle:Citation<ref name="Cris" group="alpha">Modèle:Article.</ref>. Politique Hebdo considère que Modèle:Citation<ref name="Doduik" />.

Dans La Croix, Henri Rabine déclare Modèle:Citation, il a Modèle:Citation ; le critique pense que ce Modèle:Citation<ref name="Doduik" />,Modèle:Sfn. Pour Claude Sarraute du Monde, le réalisateur et l'acteur Modèle:Citation<ref name="Sarraute Le Monde" group="alpha">Modèle:Article</ref>. Par le passé anti-de Funès, Henry Chapier proclame dans Combat qu'Modèle:CitationModèle:Sfn. René Barjavel du Journal du dimanche reconnaît Modèle:Citation : Modèle:Citation<ref name="Doduik" />. Pour Les Échos, Modèle:Citation<ref name="Doduik" />.

Modèle:Citation bloc

Un homme d'un cinquantaine d'années dans une combinaison nautique rattachée à un canoé, tenant deux rames.
La critique salue le numéro riche, expressif et énergique de Louis de Funès, ici dans un autre de ses succès, Le Petit Baigneur (1968).

La performance de Louis de Funès est louée par tous. Robert Chazal, indéfectible soutien de l'acteur dans France-Soir, affirme : Modèle:Citation<ref name="Doduik" />,Modèle:Sfn. Dans L'Express, Jacques Doniol-Valcroze écrit qu'Modèle:CitationModèle:Sfn. Jean de Baroncelli est dithyrambique dans Le Monde : Modèle:Citation<ref name="Baroncelli" group="alpha">Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn. Newsweek le décrit Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation.</ref>. Mentionnant Modèle:Citation, Le Monde est par ailleurs seul à évoquer la scène de la danse, un moment pourtant devenu l'un des plus célèbres du filmModèle:Sfn. Henry Chapier déclare également Modèle:CitationModèle:Sfn.

Ses partenaires sont appréciés, France-Soir détaillant qu'Modèle:Citation<ref name="Doduik" />. Baroncelli savoure cette Modèle:Citation entourant la vedette<ref name="Baroncelli" group="alpha" />. Henri Rabine félicite le retour de Suzy Delair après dix ans d'absence au cinéma et la place accordée à Marcel Dalio et Claude Giraud<ref name="Doduik" />. Les critiques voient en Henri Guybet la véritable révélation du film, Rabine remarquant ce Modèle:Citation<ref name="Doduik" />.

Jamais véritablement éreinté, le film n'est à la limite traité qu'avec un ton vaguement distant, considéré avec un rien de condescendance de principe, sans plusModèle:Sfn. Télérama persifle Modèle:Citation<ref name="Doduik" />. Samuel Lachize livre dans L'Humanité-Dimanche une analyse très politique du film, mais l'exonère de graves manquements et conclut, à l'inverse de La Croix, Modèle:CitationModèle:Sfn. Le magazine Valeurs actuelles estime que Modèle:Citation, citant Jacques Tati, Pierre Étaix ou Pierre Richard<ref name="Doduik" />. Les Nouvelles littéraires donne un résumé moqueur : Modèle:Citation puis conclut : Modèle:Citation<ref name="Doduik" />. L'hebdomadaire d’extrême-droite Minute ne reproche rien directement au film sinon d'être Modèle:CitationModèle:Sfn.

Fichier:Cahiers du cinéma, logo 1972-1975.jpg
Seuls critiques véritablement négatifs, les Cahiers du cinéma dénoncent la promotion accordée au film par Libération.

La seule critique véritablement négative vient des Cahiers du cinémaModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La promotion accordée au film pendant trois jours sur plusieurs pages dans Libération fait polémique auprès des journalistes les plus à gaucheModèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="Samuelson" group="alpha" />. Georges Audibert fait notamment un long interview d'Oury et rapporte qu'au cours d'une projection dans un cinéma parisien des gens se sont levés et ont applaudi la scène de la poignée de main entre l'Arabe et le Juif<ref name="Samuelson" group="alpha" />. Ces articles complaisants envers un film « commercial » irritent les critiques des Cahiers du cinéma, qui demandent à publier une sorte de droit de réponse dans le quotidien, afin de dénoncer Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref name="Samuelson" group="alpha" />. La revue cinéphile est alors versée dans le maoïsmeModèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref name="Samuelson" group="alpha" />. De plus, Marin Karmitz, réalisateur du film mao Coup pour coup, réclame que soit repoussée la parution de son propre entretien Modèle:Citation<ref name="Samuelson" group="alpha" />. Pour cette frange politisée de la critique, Les Aventures de Rabbi Jacob ne constitue qu'une comédie populiste de droite<ref name="LeclercCrocodile" />. Au détour d'un article théorique des Cahiers, Pascal Bonitzer l'évoque comme un exemple du Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Article.</ref>. Serge Daney, critique des Cahiers animant la rubrique cinéma de Libération, raille Modèle:Citation<ref name="LeclercCrocodile" />, qui venait de déclarer : Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref name="Daney" group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Modèle:Citation bloc

Box-office

Photogramme d'un dessin animé. Des nains portant des pioches en train marchent sur un tronc d'arbre servant de pont, devant le soleil couchant.
Seule une reprise du classique des studios Disney, Blanche-Neige et les Sept Nains (1938) parvient à détrôner le film à l'approche de Noël.

Les Aventures de Rabbi Jacob sort en salles à l'approche des vacances scolaires de la Toussaint, propices aux films familiaux<ref name="BOStory">Modèle:Lien web.</ref>. En cet automne 1973, les concurrents potentiels sont L'Emmerdeur avec Lino Ventura et Jacques Brel dans un duo comique, Le Grand Bazar des Charlots ou encore le drame Deux Hommes dans la ville associant Alain Delon et Jean Gabin<ref name="BOStory"/>. Dès la semaine de la sortie, le film d'Oury est présent sur Modèle:Nombre en France, un large circuit de distribution alors novateur<ref group=alpha name="Courtade" />. À Paris, il est exploité dans seize salles d'Modèle:Lien et prend largement la tête des entrées pendant six semaines, avant d'être détrôné par Le Magnifique avec Jean-Paul Belmondo fin novembreModèle:Sfn. Le Film français fait sa une du succès du film avec, en gros titres, des chiffres jamais vus auparavant dans la capitale : Modèle:Citation<ref name="BOStory"/>,Modèle:Sfn.

Dans le même temps, le film prend directement la première place du Modèle:Lang national la semaine de sa sortie avec Modèle:Unité puis fait mieux la suivante avec Modèle:Unité et se surpasse en troisième semaine avec Modèle:Unité, cumulant ainsi déjà plus de deux millions d'entrées<ref name="BOStory" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette constance est le signe d'un bon bouche à oreille<ref name="BOStory" />. Une baisse survient en quatrième semaine avec Modèle:Unité, sans cependant décrocher de la première position<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Après sept semaines d'exploitation en tête du Modèle:Lang<ref>Modèle:Lien web.</ref>, le film cède sa place à une reprise en salles du dessin animé américain Blanche-Neige et les Sept Nains (1938)<ref name="BOStory" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les Aventures de Rabbi Jacob atteint la barre des quatre millions d'entrées lors des fêtes de Noël<ref name="BOStory" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il a ainsi profité de l'affluence des vacances de la Toussaint puis de celles de fin d'année<ref name="BOStory" />.

Le film finit l'année avec Modèle:Unité : en à peine trois mois d'exploitation, il s'assoit comme le plus vu dans les cinémas français au cours de l'année 1973, devant Le Dernier Tango à Paris sorti en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il devient également le onzième film en quinze ans à avoir dépassé le million d'entrées à ParisModèle:Sfn. Il franchit le cap des cinq millions d'entrées dans la France entière fin Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il se maintient dans les dix meilleurs résultats nationaux hebdomadaires jusqu'en mi-Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En novembre 1974, le film établit un record en totalisant plus d'un million et demi de spectateurs dans son Modèle:Lien à Paris<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="ParisBanlieue1973" />,Modèle:Sfn. Une moto Kawasaki 100 Modèle:Incise est offerte au million-cinq-cent-millième spectateur parisienModèle:Sfn. À la fin de l'année, Les Aventures de Rabbi Jacob est le treizième film le plus vu dans les salles françaises en 1974 avec Modèle:Unité, portant le total à Modèle:Unité depuis sa sortie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il engrange encore Modèle:Nombre en 1975 et Modèle:Nombre en 1976, cumulant dès lors Modèle:Nombre en quatre ans<ref name="Quatre ans">Modèle:Lien archive.</ref>.

Box-office détaillé des premières semaines d'exploitation du film, semaine par semaine, à Paris et en banlieue
Source : « Box-office hebdomadaire Paris 1973 et 1974 » sur Box-Office Story, d'après Ciné-chiffres/Le Film français
Semaine Rang Entrées Cumul Modèle:N° du box-office hebdo.
1 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 189 436 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
2 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 189 244 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
3 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 188 973 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
4 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 123 262 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
5 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 115 287 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
6 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 95 411 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
7 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:2e 73 599 Modèle:Unité Le Magnifique
8 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:4e 72 820 Modèle:Unité Blanche-Neige et les Sept Nains (ressortie)
9 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:7e 45 361 Modèle:Unité Vivre et laisser mourir
10 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:5e 70 219 Modèle:Unité Blanche-Neige et les Sept Nains (ressortie)
11 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:6e 91 163 Modèle:Unité Blanche-Neige et les Sept Nains (ressortie)
12 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:6e 37 700 Modèle:Unité Mon nom est Personne
13 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:7e 39 277 Modèle:Unité Malicia
14 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:9e 34 148 Modèle:Unité Malicia
15 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:9e 28 533 Modèle:Unité Papillon
16 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:14e 15 642 Modèle:Unité Opération Dragon
Box-office détaillé des premiers mois d'exploitation du film, semaine par semaine, en France
Source : « BO hebdo France 1973 et 1974 » sur Les Archives du box-office, d'après le CNC.
Semaine Rang Entrées Cumul Modèle:N° du box-office hebdo.
1 du Modèle:Date au Modèle:Date<ref group="note">Le box-office de la première semaine comprend les avant-premières.</ref> Modèle:1er 557 289 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
2 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 738 295 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
3 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 873 022 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
4 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 478 867 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
5 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 392 961 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
6 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 355 980 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
7 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 241 361 Modèle:Unité Les Aventures de Rabbi Jacob
8 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:2e 222 931 Modèle:Unité Blanche-Neige et les Sept Nains (reprise)
9 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:6e 130 509 Modèle:Unité Blanche-Neige et les Sept Nains (reprise)
10 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:5e 273 164 Modèle:Unité Blanche-Neige et les Sept Nains (reprise)
11 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:5e 281 520 Modèle:Unité Blanche-Neige et les Sept Nains (reprise)
12 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:6e 205 351 Modèle:Unité Mon nom est Personne
13 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:4e 167 551 Modèle:Unité Mon nom est Personne
14 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:3e 141 312 Modèle:Unité Mon nom est Personne
15 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:4e 124 500 Modèle:Unité [[Mais où est donc passée la septième compagnie ?|Mais où est donc passée la Modèle:7e compagnie ?]]
16 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:8e 99 677 Modèle:Unité Papillon
17 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:10e 89 912 Modèle:Unité Papillon
18 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:14e 68 026 Modèle:Unité Papillon
19 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:15e 48 051 Modèle:Unité Lacombe Lucien
20 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:18e 42 611 Modèle:Unité Les Chinois à Paris
21 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:20e 38 893 Modèle:Unité Les Chinois à Paris
23 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:23e 32 898 Modèle:Unité Les Chinois à Paris
24 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:20e 34 848 Modèle:Unité Les Chinois à Paris
25 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:18e 52 070 Modèle:Unité Le Mouton enragé
26 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:28e 21 223 Modèle:Unité Les Valseuses
27 du Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:19e 42 111 Modèle:Unité Les Valseuses
Quatre jeunes hommes tout sourire en smoking, tenant chacun un appareil photo.
Louis de Funès reconquiert le box-office français après deux années d'hégémonie des Charlots.

À la fin de son exploitation en salles sur plusieurs années, Les Aventures de Rabbi Jacob enregistre Modèle:Unité, dont un score exceptionnel de plus de deux millions rien qu'à Paris<ref name="BOStory" />,<ref name="ParisBanlieue1973">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="JP Box-office">Modèle:Lien web.</ref>. Avec le recul, le film est en tête du box-office des films sortis en France en 1973, loin devant Mon nom est Personne et Mais où est donc passée la septième compagnie ?<ref name="JP Box-office" />,Modèle:Sfn. Louis de Funès place ainsi une nouvelle fois un film au sommet du classement, après l'avoir fait en 1964, 1965 (avec Le Corniaud), 1966 (avec La Grande Vadrouille), 1967 et 1970Modèle:Sfn. Il s'agit du troisième meilleur box-office de l'acteur, derrière ces deux films d'Oury et Le Gendarme de Saint-Tropez (1964)<ref name="BO Louis de Funès">Modèle:Lien web.</ref>. Il réaffirme son règne sur le box-office après plusieurs années dominées par la nouvelle génération de comiques comme les Charlots, Pierre Richard ou Jean Yanne<ref name="BOStory" />,Modèle:Note.

Sorties à l'étranger

Titre « Modèle:Langue ».
Le titre allemand du film.

Les Aventures de Rabbi Jacob sort aussi en Belgique le Modèle:Date-Gand) sous le titre flamand Modèle:Langue, au Portugal le Modèle:Date- nommé Modèle:Langue, aux Pays-Bas le Modèle:Date-, en Allemagne de l'Ouest le Modèle:Date- intitulé Modèle:Langue, au Danemark le Modèle:Date- sous le titre Modèle:Langue, en Italie le même jour titré Modèle:Langue, en Espagne en Modèle:Date- nommé Modèle:Langue, en Finlande le Modèle:Date- intitulé Modèle:Langue, en Argentine le Modèle:Date-, aux États-Unis le Modèle:Date-New York en français sous-titré<ref name="Canby">Modèle:Article.</ref>), en Suède le Modèle:Date- sous le titre Modèle:Langue, au Royaume-Uni le Modèle:Date-, en Turquie le Modèle:Date- titré Modèle:Langue, en Irlande le Modèle:Date-, et au Japon le Modèle:Date- nommé Modèle:Langue<ref name="ImdbRelease">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:releaseinfo|releaseinfo|reference}} {{#if:Dates de sortie des Aventures de Rabbi Jacob (1973)|Dates de sortie des Aventures de Rabbi Jacob (1973)|Modèle:Titre sans précision}} sur l’Modèle:Lang.</ref>. Au tournant des années 1990, le film sort en Pologne (Modèle:Langue), en Hongrie (Modèle:Langue) et en Russie (Modèle:Langue)<ref name="ImdbRelease" />.

Le film connaît également des sorties en Australie, au Brésil (Modèle:Langue), en Bulgarie (Modèle:Langue), au Canada, en Grèce (Modèle:Langue), en Norvège (Modèle:Langue), en Roumanie (Modèle:Langue), en Tchécoslovaquie (nommé Modèle:Langue en tchèque et Modèle:Langue en slovaque) et en Ukraine (Modèle:Langue)<ref name="ImdbRelease" />. Le titre international anglophone est : Modèle:Langue<ref name="ImdbRelease" />. Le film ne sort pas en Union soviétique, où Louis de Funès est pourtant populaire, car il traite de l'antisémitisme<ref group="alpha">Modèle:Article.</ref>. Il est interdit en Algérie, y compris plus tard à la télévision, car il met en avant une autre religion que l'islam et est considéré comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Mercier" group="alpha" />.

Les Aventures de Rabbi Jacob enregistre notamment Modèle:Unité en Espagne et Modèle:Unité en Allemagne<ref name="JP Box-office" />,<ref name="BO Louis de Funès" />. Outre les succès dans ces deux pays, la critique du New York Magazine de Modèle:Date- évoque également un record au box-office du Canada<ref name="Cris" group="alpha"/>. Au Modèle:Date-, le film a engrangé Modèle:Unité aux États-Unis<ref>Modèle:Article in Modèle:Lien web.</ref>.

Distinction

Exploitations ultérieures

À l'instar des autres films de Louis de Funès, Les Aventures de Rabbi Jacob est régulièrement programmé à la télévision française et remporte de bonnes audiences<ref name="BoussaingaultTV">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La plus ancienne trace de diffusion date du jeudi Modèle:Date- sur TF1<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les premières diffusions recensées par l'Inathèque remontent au mardi Modèle:Date- sur Antenne 2 en première partie de soirée<ref>Modèle:Lien web.</ref> puis sur TF1 le Modèle:Date- à Modèle:Heure<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Une diffusion le dimanche Modèle:Date- sur TF1 attire Modèle:Nombre de spectateurs<ref>Modèle:Lien archive.</ref>. En 2019, dix-neuf passages sur les chaînes nationales gratuites françaises sont alors recensés<ref name="BoussaingaultTV" />.

En vidéo, Les Aventures de Rabbi Jacob sort d'abord en VHS en 1981<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, Société nouvelle de cinématographie, 1981 Modèle:BNF.</ref>, puis dans d'autres éditions en 1992<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, Modèle:N° de la Modèle:Coll, TF1 entreprises, 1992 Modèle:BNF.</ref> et 1998<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, Compagnie internationale de communication, 1998, Modèle:BNF.</ref>. Le film paraît en DVD en 2002<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, TF1 vidéo, 2002 Modèle:BNF.</ref> puis en 2004 (dans un coffret incluant un livret sur sa création et des documentaires)<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, TF1 vidéo, 2004, Modèle:BNF.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> et en 2010<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, TF1 vidéo, 2010, Modèle:BNF.</ref>. Il est édité en Blu-ray en 2008<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, TF1 vidéo, 2008, Modèle:BNF.</ref>. Une nouvelle restauration sort dans les salles de cinéma en Modèle:Date-, ensuite disponible en Blu-ray 4K<ref>Modèle:Lien web.</ref>, notamment dans un coffret reprenant les suppléments de 2004<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, TF1 vidéo, 2018 Modèle:BNF.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette version est rééditée en DVD et Blu-ray en 2020<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, TF1 vidéo, 2020 Modèle:BNF.</ref>,<ref>Les Aventures de Rabbi Jacob, TF1 vidéo, 2020 Modèle:BNF.</ref>.

Postérité

Fin de la collaboration entre Gérard Oury et Louis de Funès

Modèle:Article détaillé

Couverture d'un magazine de propagande chilien, avec la photo d'un homme d'âge mur en costume militaire bleu, cheveux courts, légère moustache, regard dirigé vers une fenêtre.
Après Rabbi Jacob, Le Crocodile devait pourfendre les dictatures de tous bords de l'époque, dont celle du général Pinochet au Chili.

En plein succès du film, dès le début de 1974, Gérard Oury lance Louis de Funès Modèle:Incise dans une nouvelle comédie sur l'intolérance, ridiculisant les dictatures du monde d'alors, de droite comme de gauche : Le Crocodile<ref name="LeclercCrocodile"/>,<ref name="LombardCrocodile">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Il doit camper un dictateur d'un pays du sud : despote d'extrême droite, Crochet est renversé par un coup d'État ourdi par son épouse et le chef de sa police, puis prend le parti de ses anciens opposants révolutionnaires et parvient à reconquérir le pouvoir en créant une dictature d'extrême gauche<ref name="LombardCrocodile" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'idée de mettre dos à dos les deux camps est venue à Oury à la lecture des critiques politiques adressées par la presse cinéphilique aux Aventures de Rabbi Jacob<ref name="LeclercCrocodile">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Note. Il écrit le scénario avec Danièle Thompson et, même si ce film n'a plus de rapport avec le judaïsme, Josy EisenbergModèle:Sfn. L'acteur-vedette doit notamment être entouré de Régine Crespin, Aldo Maccione et Charles Gérard<ref name="LeclercCrocodile" />,<ref name="LombardCrocodile" />. De nouveau, Bertrand Javal produit ce projet risquéModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les prises de vues sont annoncées pour Modèle:Date-<ref name="LombardCrocodile" />,Modèle:Sfn.

S'il ne tourne entretemps dans aucun film, Louis de Funès s'épuise au théâtre, à soixante ans passésModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il subit deux infarctus en Modèle:Date-<ref name="Blumenfeld" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il ne peut dès lors plus assumer ce futur tournage à l'étranger où des scènes très physiques vont reposer sur ses épaules<ref name="LeclercCrocodile" />,<ref name="LombardCrocodile" />,Modèle:Sfn. Après plusieurs mois d'hésitation, Le Crocodile est finalement abandonné, entraînant la ruine du producteur<ref name="LombardCrocodile" />,Modèle:Sfn. Jusqu'alors amis, Louis de Funès et Gérard Oury s'éloignent progressivement l'un de l'autre, même si chacun déclare à la presse vouloir travailler de nouveau ensembleModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Malgré les réticences des compagnies d'assurances, le comédien réapparaît à l'écran, amaigri et plus assagi, dans L'Aile ou la Cuisse (1976) de Claude Zidi, alors que la profession le pensait fini ; il reprend ainsi le chemin des plateaux pour encore quelques succès<ref name="Blumenfeld" />,<ref name="LeclercCrocodile" />,<ref name="LombardCrocodile" />,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Oury essuie d'autres ratés au théâtre et au cinéma avant de revenir avec La Carapate (1978), mené par Pierre Richard<ref name="LeclercCrocodile" />,<ref name="LombardCrocodile" />,Modèle:Sfn. Il tente plusieurs fois de reprendre Le Crocodile avec une autre vedette, en vain<ref name="LeclercCrocodile" />,<ref name="LombardCrocodile" />,Modèle:Sfn. En 1993, lorsque Gérard Oury reçoit un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière au nom du Modèle:Citation, il le dédie à Louis de Funès, son acteur-fétiche, mort dix ans auparavant, et offre la statuette à sa veuve<ref name="LeclercCrocodile" />,<ref>Modèle:Vimeo.</ref>.

Reportage de Gérard Oury en Israël

Fichier:Photograph at the Middle East Peace Agreement Ceremony - NARA - 1985480.jpg
En 1993, à l'occasion des vingt ans du film et de la récente signature des accords d'Oslo, Gérard Oury tourne un reportage en Israël et dans les territoires palestiniens.

À l'occasion du vingtième anniversaire des Aventures de Rabbi Jacob, en 1993, Gérard Oury réalise pour l'émission Envoyé spécial un reportage sur la situation au Proche-Orient, à la demande de Paul Nahon et Bernard Benyamin<ref name="Reportage Envoyé Spécial">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Oury Envoyé Spécial">Modèle:Ina.</ref>,Modèle:Sfn. Il est ravi de cette brève incursion dans le journalisme, métier de sa mère Marcelle HouryModèle:Sfn. L'année est marquée par l'avancée du processus de paix israélo-palestinien avec la signature des accords d'Oslo en septembre<ref name="Oury Envoyé Spécial" />,Modèle:Sfn. Retournant dans un pays visité vingt ans auparavant lorsqu'il écrivait son film, Gérard Oury part donc documenter les relations entre israéliens et palestiniens sur le terrain, ainsi que leurs rapports contrariés à ces accords historiques alors plein d'espoirs<ref name="Reportage Envoyé Spécial" />,<ref name="Oury Envoyé Spécial" />. Il ponctue son reportage d'extraits du film<ref name="Reportage Envoyé Spécial" />. Le documentaire l'amène en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, à Jérusalem-Est et sa vieille ville, dans une école talmudique, au cimetière juif du Mont des Oliviers, à la Porte dorée, à l'institut Notre Dame de France, au Saint-Sépulcre, et dans la bande de Gaza, à la rencontre de juifs libéraux ou orthodoxes, de musulmans et des différentes communautés chrétiennesModèle:Sfn. Il reçoit un accueil chaleureux et constate la notoriété de sa comédie auprès des Israéliens et des Arabes<ref name="Oury Envoyé Spécial" />,Modèle:Sfn. Il filme notamment une manifestation antigouvernementale d'extrémistes juifs et l'anniversaire de la déclaration d'indépendance de la Palestine avec un discours à distance de Yasser Arafat<ref name="Reportage Envoyé Spécial" />,Modèle:Sfn. Le cinéaste conclut son reportage sur l'extrait de la poignée de main entre Salomon et Slimane, le Juif et l'Arabe, cousins Modèle:Citation<ref name="Reportage Envoyé Spécial" />.

Le reportage est diffusé à la veille de Noël 1993, sur France 2Modèle:Sfn. Lors de l'entretien suivant la diffusion, Gérard Oury raconte la popularité des Aventures de Rabbi Jacob dans le monde<ref name="Oury Envoyé Spécial"/>. Selon lui, Mouammar Kadhafi, dictateur de la Libye, l'aurait trouvé très drôle<ref name="Oury Envoyé Spécial"/>. L'ambassadeur de Belgique en France Alfred Cahen lui aurait également relaté que Yasser Arafat aurait été bouleversé par la poignée de main entre cousins Modèle:Citation en regardant le film<ref name="Oury Envoyé Spécial"/>. En prolongement musical, Oury choisit d'associer les chanteurs français juif et algérien Jean-Jacques Goldman et Khaled, plus tard auteurs ensemble de la chanson à succès Aïcha<ref name="Oury Envoyé Spécial"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Reconnaissance et popularité

Photographie d'un homme âgé, aux cheveux blancs, portant des lunettes, en smoking, un sourire doux et d'une femme âgée aux cheveux blonds, portant une veste brillant. Les deux se tiennent la main.
Gérard Oury et Michèle Morgan lors du festival de Cannes 2001.

En Modèle:Date-, Les Aventures de Rabbi Jacob est projeté lors de la [[festival de Cannes 2001|Modèle:54e édition]] du festival de Cannes à l'occasion d'un hommage rendu à Gérard Oury<ref name="Cannes2001">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:YouTube, INA.</ref>. Aucun de ses films n'avaient été sélectionné par le festival<ref name="Cannes2001" />. De nombreux acteurs dirigés par Oury montent les marches avec sa famille, Michèle Morgan et lui<ref name="Cannes2001" />. Le président Jacques Chirac félicite Modèle:Citation<ref name="Cannes2001" />.

Les Aventures de Rabbi Jacob, à l'instar des autres films de Louis de Funès, marque la culture populaire française. Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? (2014), autre comédie sur le racisme, aligne les références au film d'Oury, notamment en le mentionnant dans des dialogues ou avec la sonnerie de portable du gendre juif reprenant le thème musical de CosmaModèle:Sfn. En 2016, La Terre promise, album de Lucky Luke écrit par Jul, dans lequel le cow-boy escorte une famille de Juifs d'Europe de l'est jusqu'au Modèle:Lang, rend plusieurs hommages aux Aventures de Rabbi Jacob<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le film et ses répliques sont encore utilisés dans la vie politique française et belge des années 2010<ref>Modèle:YouTube, 27 avril 2019.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Une exposition consacrée au film à La Ciotat est prévue en Modèle:Date- à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa sortie<ref>Modèle:Lien web.</ref>, avant d'être repoussée à cause du déclenchement d'un nouvel épisode violent du conflit israélo-palestinien<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Adaptation en comédie musicale

En 2002, le producteur de Notre-Dame de Paris émet l'idée d'une comédie musicale adaptée des Aventures de Rabbi Jacob<ref name="Sasportas Figaro" />,<ref name="Haloche Figaro" />,<ref name="Lacomme JDD" />. Gérard Oury donne son accord verbal, peu de temps avant sa mort en Modèle:Date-<ref name="Lacomme JDD" />. Vladimir Cosma accepte de retravailler et moderniser ses compositions pour la comédie musicale, créant ainsi des morceaux aux style très variés, allant vers la musique pop et raggamuffin<ref name="Sasportas Figaro" />,<ref name="Haloche Figaro" />. Danièle Thompson surveille de près l'élaboration du projet, mis en scène par Patrick Timsit<ref name="Haloche Figaro" />,<ref name="Lacomme JDD" />,<ref name="Guarinos RegardEnCoulisse" />. Respectueux de la trame originale, le spectacle repose sur des tableaux scéniques reprenant les scènes principales du film, telles celles de la rue des Rosiers ou de l'usine de chewing-gum<ref name="Lacomme JDD" />. Les chorégraphies du spectacle mêlent jazz, danse contemporaine, danse urbaine et hip-hop<ref name="Haloche Figaro" />,<ref name="Guarinos RegardEnCoulisse" />. Ilan Zaoui revient régler la danse hassidique dans une version allongée, trente-cinq ans après l'avoir enseigné à Louis de Funès<ref name="Haloche Figaro" />. Le rappeur MC Solaar remporte un grand succès en interprétant la chanson Le Rabbi muffin, d'après le thème musical du film<ref name="ChartsInFrance" />,<ref name="Ultratop" />. Attendue comme un évènement, Les Aventures de Rabbi Jacob, la comédie musicale est finalement un échec public et critique, souffrant de la comparaison avec sa source<ref name="Médioni Express" />,<ref name="Palou Figaro" />,<ref name="Guarinos RegardEnCoulisse" />,<ref name="Uzzo PurePeople" />,<ref name="Parisien Comédies musicales" />. Joué au palais des congrès de Paris à partir du Modèle:Date-, le spectacle quitte l'affiche au bout d'un mois et demi<ref name="Fous de théâtre" />,<ref name="Morandini" />.

Projet de suite par Danièle Thompson

Modèle:Citation bloc

Femme de Modèle:Nombre, cheveux au balayage blond, les yeux très bleus, souriante.
Danièle Thompson, ici en 2014, envisage une suite quarante ans après, menée par une actrice.

Le Modèle:Date-, le site Allociné<ref name="Allociné Rabbi Jacqueline">Modèle:Lien web.</ref> dévoile le projet d'une suite au film, annoncé par les sociétés de production G Films, appartenant à Danièle Thompson (devenue réalisatrice dans les Modèle:Nobr), et Haut et Court<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="RJacqueline Picard" /> : Modèle:Citation<ref name="RJacqueline express">Modèle:Lien web.</ref>. L'annonce prévoit une sortie à la période de Noël 2018 et provoque l'étonnement général<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="RJacqueline express" />. Le film est intitulé « Rabbi Jacqueline », un titre provisoire. Aucun réalisateur ou acteur ne sont alors désignés<ref name="RJacqueline express" />. Selon la fille de Gérard Oury, Modèle:Citation<ref name="RJacqueline Picard" />. Le tournage est à l'origine prévu courant 2017<ref name="RJacqueline lepoint" />.

Danièle Thompson écrit le scénario aux côtés de son fils Christopher et de l'auteur de bande dessinée Jul, choisi pour son sens de la satire<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="RJacqueline Picard" />. Elle est toutefois aussi prise par son film Cézanne et moi (2016) et sa série Bardot (2023)<ref name="Thompson PublicSénat"/>. Dans les Modèle:Lnobr et 2010, en raison d'un certain repli communautaire et d'une remontée du racisme et de l'antisémitisme en France, Les Aventures de Rabbi Jacob est considéré comme impossible à refaire, à cause de ses thématiques difficiles à aborder<ref name="RJacqueline Picard" />,<ref name="RJacqueline express" />. Danièle Thompson indique néanmoins que Modèle:Citation<ref name="RJacqueline lepoint">Modèle:Lien web.</ref>. Jul détaille que le film abordera des problématiques contemporaines, comme celles de la théorie du genre ou du « mariage pour tous »<ref name="RJacqueline Picard">Modèle:Lien web.</ref>. Thompson admet aussi que plaire au public constituera un défi : Modèle:Citation<ref name="RJacqueline Picard" />.

Au cours des six années suivantes, Danièle Thompson déclare à plusieurs reprises toujours travailler sur le scénario, attendant d'aboutir à une version satisfaisante<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En Modèle:Date-, Henri Guybet explique ne pas vouloir apparaître dans le film : Modèle:Citation<ref name="Guybet2018">Modèle:Lien web.</ref> ; quelques mois plus tard, Thompson indique pourtant sa participation au projet s'il se réalise<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2023, la réalisatrice avoue renoncer au projet, accusant Modèle:Citation : Modèle:Citation, tout en reconnaissant la difficulté déjà existante cinquante ans plus tôt<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Thompson Première 2023">Modèle:Lien web.</ref>. Elle précise cependant le mois suivant que le projet n'est Modèle:Citation<ref name="Thompson PublicSénat">Modèle:Lien web.</ref>.

Analyse

L'universitaire Arnaud Mercier voit dans le nom complet de Slimane une référence à Mohamed Larbi Ben M'hidi, fondateur du Front de libération nationale exécuté par l'armée française en 1957 durant la guerre d'Algérie<ref name="Mercier" group="alpha" />.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Citations

Modèle:Références

Erreurs, incohérences et faux-raccords notables

Modèle:Références

Références bibliographiques

Modèle:Références

Autres références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Bibliographie

Sur le film

Ouvrages de membres de l'équipe

Sur Louis de Funès

Bibliographie complémentaire

Documentaires

Liens externes

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