L'Avare (film, 1980)

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Fichier:Information icon.svg Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Modèle:Infobox V3/Fin L'Avare est une comédie française réalisé par Jean Girault et Louis de Funès, sorti en 1980.

Adapté de L'Avare de Molière, le long-métrage marque l'unique incursion de Louis de Funès dans la réalisation, du moins la seule signée par l'acteur. Il supervise l'ensemble de la création de cette adaptation et se met en scène dans le rôle d'Harpagon, dans ce qui demeure l'un de ses derniers films. Bien qu'il rêvait depuis longtemps d'interpréter la pièce, ce n'est qu'à la fin des années 1970 qu'il franchit le pas, après avoir refusé de nombreuses propositions durant plus de vingt ans, aussi bien au théâtre qu'au cinéma.

Le film raconte les mésaventures du vieil Harpagon, riche mais avare, qui a enterré dans son jardin une cassette pleine d'or et soupçonne perpétuellement son entourage de vouloir la lui voler. Il prépare pour ses enfants des mariages d'argent et, pour lui-même, caresse un projet de secondes noces qui devra ne rien lui coûter avec la jeune Marianne, de condition modeste, sans savoir que son fils Cléante en est amoureux et que sa fille Élise aime Valère, l'intendant de la maison. Mais le jour où il s'apprête à signer son contrat de mariage, sa cassette disparaît.

L'Avare est tourné dans l'ordre chronologique de l'intrigue, d'Modèle:Date- à Modèle:Date-, dans les studios de Billancourt, dans les ruelles médiévales et la cathédrale de Senlis puis, pour la scène finale, en Tunisie dans le désert du Sahara. Dès son annonce, le projet est largement commenté, faisant de la sortie du film un événement culturel majeur. Symbole de la rencontre d'un cinéma comique populaire avec le théâtre classique de Molière, L'Avare influence la remise d'un César d'honneur à Louis de Funès pour l'ensemble de sa carrière.

Avec Modèle:Unité en France, L'Avare n'est finalement qu'un succès « modéré » — en comparaison des résultats habituels de Louis de Funès au box-office — mais devient l'adaptation de Molière au plus large public. L'accueil de la critique est contrasté, notamment sur le jeu de l'acteur principal, qui pour certains renouerait brillamment avec les représentations originelles de la pièce sous Molière, alors que d'autres jugent la réalisation et la direction d'acteur médiocres.

Des années après sa sortie, cette version de L'Avare demeure l'une des adaptations de Molière les plus montrées aux écoliers.

Modèle:Sommaire

Synopsis

Fichier:Expo Louis de Funès à Paris - 45 - Cassette de L'Avare.jpg
La cassette d'Harpagon, lors de l'exposition sur Louis de Funès à la Cinémathèque, en 2020Modèle:Note.

L’action se passe à Paris, dans la demeure du seigneur Harpagon. Au petit matin, on le voit cacher soigneusement une cassette, contenant dix mille écus d’or, au fond de son jardin. En effet, Harpagon est un vieillard avare prêt à enterrer ses richesses, au sens propre, plutôt qu’à les partager avec ses proches, qui subissent douloureusement sa conduite barbare.

Au même moment, Élise s'entretient avec Valère, l'intendant de son père. Valère, amoureux d'Élise, s'est fait engager dans la maison pour l'épouser, et tous deux viennent de se fiancer en secret. Pour gagner la confiance d'Harpagon, il approuve continuellement ses idées, envies ou actions ; dans le même temps, sachant que le vieil homme n’acceptera jamais un pauvre pour gendre, il cherche à retrouver son père. Valère quitte discrètement Élise à l’arrivée de Cléante, le fils d’Harpagon. Ce dernier, très agité, découvre à sa sœur son amour pour la belle Marianne, fille d'une veuve sans le sou. Pour subvenir à leurs besoins, il est obligé de s'endetter partout, et songe même à s’enfuir avec Marianne ; il incite Élise à faire de même, pour mettre fin à leur condition insupportable.

Harpagon s’est rendu à la messe, où il prie tranquillement. Sa prière est rapidement troublée par une femme vêtue de noir qui secoue sa sébile pour faire la quête. Après avoir mimé une profonde prière, s'avachissant sur son prie-Dieu, il finit par s'enfuir de l'église. La quêteuse poursuit l'avare jusque chez lui, avec le bruit entêtant de sa sébile. Affolé, Harpagon va voir sa chère cassette et tombe sur La Flèche, le valet de Cléante. Il le chasse à coups de pied, le soupçonnant de vouloir le voler. Seul, il rêve tout haut ses dix mille écus, mais il est interrompu par l'arrivée de Cléante et Élise. Furieux d’avoir été surpris, il gronde ses enfants et critique toutes leurs dépenses, car il les soupçonne aussi de vouloir le voler. En réalité, Cléante et Élise viennent lui parler de leurs projets de mariage. Harpagon annonce alors qu’il veut épouser Marianne, au désespoir de Cléante, et qu’il destine ses enfants à deux personnes très vieilles et très riches. Élise rejette fermement son mariage avec le seigneur Anselme, un nanti de 50 ans, et se querelle avec Harpagon. Celui-ci appelle Valère et le fait juge de l’affaire. Valère fait semblant d’approuver le père, mais conseille secrètement à la fille de retarder la signature du contrat, en attendant un événement favorable.

Fichier:Senlis (60), escalier de la rue des Prêtres depuis la place de la fontaine des Etuves.jpg
Les rues de Paris dans le film, en réalité le cœur historique de Senlis.

Cléante, plus que jamais pressé d’obtenir de l’argent, a réussi à trouver un prêteur. La Flèche lui fait son rapport et lui apprend, non seulement que le prêteur est pingre, mais en plus qu’il remplace une partie de la somme prêtée par des objets miteux et invendables. Cléante se rend chez l’intermédiaire pour s’expliquer, et découvre que le prêteur est Harpagon lui-même. Violent échange entre le père et le fils, après quoi Harpagon rentre chez lui pour un rendez-vous. La personne qui l’attend est Frosine, une intrigante chargée de régler les détails du mariage entre Harpagon et Marianne. Elle en espère d’ailleurs une belle récompense, et enchaine les flatteries pour le vieillard, allant jusqu’à le persuader que la jeune Marianne a une inclination particulière pour les hommes plus âgés. Mais elle se rend bien vite compte de la nature ingrate d’Harpagon quand celui-ci la met dehors sans la payer.

Pour recevoir sa future, et fêter le mariage de sa fille, Harpagon donne les ordres pour le repas, et fait démonstration de sa cupidité, en malmenant ses domestiques. Valère, qui le seconde, le soutient dans tout ce qu’il dit. Le seul qui ose protester est Maitre Jacques, cuisinier et aussi cocher de la maison. Il critique les sermons insensés d’Harpagon et l’attitude flatteuse de Valère, qu’il a percé à jour. Il va jusqu’à répéter tous les ragots qui se disent sur l’Avare. Pour sa sincérité, il est roué de coups de bâton par le maitre puis par l’intendant.

Entrée de Marianne, escortée par Frosine. La jeune fille est terrorisée par le mariage qu’on prépare, d’autant plus qu’elle est amoureuse d’un jeune inconnu qui lui rend souvent visite. Elle rencontre son futur mari avec horreur, que Frosine s’empresse de cacher. Cléante, qu’elle reconnait comme son prétendant inconnu, vient la saluer. Il lui décrit, à coups de double sens, sa répugnance à la voir épouser un autre, et elle répond de même. Cléante en profite pour se moquer de son père, en lui commandant une collation hors de prix et en lui subtilisant une bague de grande valeur qu’il remet à Marianne comme gage d’amour.

Une fois seuls, les deux amants peuvent s’entretenir sur les choses à faire, et mettent Frosine dans la confidence. Celle-ci imagine un stratagème pour tromper Harpagon et le faire renoncer à un mariage qui, somme toute, ne lui apporte aucun bien. Alors qu’ils sortent de leur entretien, Harpagon aperçoit Cléante baiser galamment la main de Marianne, et soupçonne quelque chose. Pour tester son fils, il prétend avoir changé d’avis et lui laisser Marianne, pourvu qu’elle lui plaise. Cléante tombe dans le piège et dévoile ses sentiments. Les deux hommes entrent dans une violente dispute, que Maitre Jacques essaie maladroitement d’arrêter, mais qui ne fait qu’empirer jusqu’à ce qu’Harpagon parte en maudissant son fils. Cléante est rejoint par La Flèche qui, ayant épié Harpagon toute la journée, a réussi à subtiliser la cassette. Constatant le vol, un Harpagon hors de lui se met à délirer, et à accuser tout le monde (y compris le spectateur).

Peinture ovale en couleur. Buste d'homme de profil, portant perruque, regardant le spectateur.
Un portrait de Molière s'adresse à Harpagon à la fin du film, après qu'il a retrouvé sa cassette. Il s'agit de l'œuvre de Pierre Mignard, peinte en 1658, actuellement au musée Condé.

Il fait venir un commissaire chez lui pour enquêter, exigeant que le coupable soit trouvé et pendu. Maitre Jacques, par revanche, accuse Valère. Harpagon oblige celui-ci à s’expliquer, et Valère, se trompant sur le motif de l’accusation, avoue ses fiançailles avec Elise. Furieux, Harpagon s’apprête à le faire condamner pour les deux crimes.

Arrive le seigneur Anselme, qui vient signer son contrat de mariage avec Elise. Il trouve la maisonnée quelque peu chamboulée. Quand il demande à Valère ses origines, il apprend avec stupeur que Valère est le fils de Dom Thomas d’Alburcy, gentilhomme napolitain, dont la famille aurait fait naufrage. Nouvelle stupéfaction lorsque Marianne, bouleversée, affirme que Valère est son frère, et leur mère la veuve de Dom Thomas. Le seigneur Anselme, ému, avoue que Dom Thomas d’Alburcy est son ancien nom, qu’il croyait sa famille morte depuis des années, et il embrasse ses enfants retrouvés. Les charges de Valère tombent, au moment où Cléante vient informer son père qu’il détient sa cassette et que, s’il le laisse épouser Marianne, il pourra la récupérer.

Le film se termine sur des doubles noces : Valère va s'unir à Élise et Cléante à Marianne. Harpagon accepte ces deux unions à condition qu'Anselme paye tous les frais. Pendant la fête, La Flèche conduit Harpagon à l'endroit où était cachée sa cassette. Enfin heureux, Harpagon contemple ses écus d'or. Un portrait de Molière l'interpelle : « Harpagon ?! Bonne chance, cher Harpagon ». L'Avare s'en va , traînant sa cassette au bout d'une chaîne, jusqu’au milieu d'un immense désert. C'est là que surgit la quêteuse habillée en noir, et poursuit Harpagon en secouant sa sébile

Fiche technique

Modèle:Source générique

Photographie en noir et blanc d'un homme âgé d'une soixante d'années, droit, l'air digne, dans un uniforme de gendarme.
Louis de Funès en 1978, tournant Le Gendarme et les Extra-terrestres sur le port de Saint-Tropez. Il est à la fois interprète principal, réalisateur et adaptateur du scénario de L'Avare.

Distribution

Fichier:Michel Galabru 1978 — Tournage Le Gendarme et les Extra-terrestres.jpg
Michel Galabru lors du tournage du Gendarme et les Extra-terrestres. Fidèle partenaire de Louis de Funès, il interprète maître Jacques dans L'Avare, après avoir été à la Comédie-Française durant sept ans.

Production et réalisation

Louis de Funès, Molière et L'Avare

L'envie d’interpréter Harpagon au théâtre

Modèle:Encadré Depuis au moins les années 1950, Louis de Funès rêve de jouer la pièce L'Avare de Molière, et son personnage central d'Harpagon. C'est le seul texte classique qu'il accepterait de servir, bien que le rôle soit dramatiqueModèle:Sfn. Le principal intérêt du rôle est, pour lui, de montrer un défaut qu'il trouve très comique : l'avariceModèle:Note. Il s'est particulièrement amusé de ce défaut chez sa mère<ref name="doc Allard"/>,<ref name="AutourdeLdF"/>, qu'il considère comme son premier professeur de comédie (son fort caractère et ses énervements ayant en grande partie influencé son jeu d'acteur)<ref name="TéléStar 1980"/>. Plusieurs fois, le jeune Louis a été témoin de l'avarice de sa mèreModèle:Note. Il raconta par exemple qu'elle Modèle:Citation alors qu'elle avait perdu de l'argent qu'elle avait caché<ref name="doc Allard"/>,<ref name="doc Azoulay"/>. Une autre fois, elle s'était mise dans un état d'excitation impressionnant en égarant un billet de banque : Modèle:Citation<ref name="Première décembre 1979"/>.

Par la suite, durant sa carrière, l'avarice compte parmi les passions humaines qu'il apprécie le plus incarner<ref group="alpha" name="Dicale2009p485"/>. Très tôt, il dissémine dans son jeu des mimiques et des gestes de rapports à l'argent<ref group="alpha" name="Dicale2009p485"/>. On trouve des mimiques de rapacité, dont le geste enveloppant pour attraper des billets, dès 1953 dans le personnage du commissaire de police du film Les Corsaires du bois de Boulogne, le chauffeur de taxi de Week-end à Paris, le petit escroc de Légère et court vêtue et le directeur de l'hôtel de La Tournée des grands ducs<ref group="alpha" name="Dicale2009p485"/>. Dans Comme un cheveu sur la soupe apparaît son jeu de rétention des billets à la sortie du portefeuille, qui deviendra plus tard classique chez l'acteur<ref group="alpha" name="Dicale2009p485"/>. Dans Le Gros Lot, segment du film à sketches Les Veinards, il interprète un gagnant de la loterie cramponné à sa valise de billets<ref group="alpha" name="Dicale2009p485"/>. Le personnage de don Salluste dans La Folie des grandeurs est aussi cupide et proche de sa richesse qu'Harpagon<ref name="Avengers"/>,<ref name="Gallet"/>,<ref>La Folle heure des grandis, documentaire de Stéphane Lerouge et Thibault Carterot, consacré à La Folie des grandeurs, Gaumont, 2002. Avec les témoignages de Jean-Claude Sussfeld, Marcel Jullian, Danièle Thompson et Gérard Oury.</ref>,Modèle:Note.

Modèle:Citation bloc

En plus d'être avare, Harpagon est aussi un personnage malhonnête, sans scrupules et sans morale<ref group="alpha" name="Dicale2009p485"/>. Pour l'acteur, Harpagon constitue la quintessence des personnages qu'il incarne depuis qu'il a accédé à des rôles d'importance au théâtre et au cinéma<ref group="alpha" name="Dicale2009p485"/>,Modèle:Note. Il pense aussi que Molière, lorsqu'il jouait sur scène, devait avoir un jeu similaire au sien : fort, musqué, grimacier, « au public »<ref group="alpha" name="Dicale2009p492"/>. Il a parfois été conforté dans cette idée par des critiques ou autres hommes de théâtre<ref group="alpha" name="Dicale2009p492"/>. Jean Anouilh notamment, pour qui il interpréta Ornifle ou le Courant d'air puis La Valse des toréadors, lui trouve une filiation avec Molière et la commedia dell'arte : Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Dicale2009p492"/>,Modèle:Sfn,<ref group="cit.">Jean Anouilh, préface du programme de La Valse des toréadors, 1973 (Modèle:Harvsp) : Modèle:Citation</ref>. Louis de Funès a envie de jouer L'Avare au théâtre, au contact du public :

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De nombreuses occasions manquées, au théâtre et au cinéma

Tableau représentant un comédien jouant L'Avare, debout, s'attrapant lui-même.
Le comédien Grandmesnil dans L'Avare à la Comédie-Française, lors du monologue de la cassette. Pendant une trentaine d'années, le rôle d'Harpagon attire et obsède Louis de Funès autant qu'il l'effraie.

De très nombreux projets de représentations au théâtre ou d'adaptations filmiques de L'Avare ont régulièrement été montés autour de Louis de Funès, avec une annonce dans la presse presque chaque année depuis les années 1950<ref group="alpha" name="Dicale2009p483-4">Modèle:Harvsp.</ref>. À chaque fois, il a refusé le rôle d'HarpagonModèle:Sfn. Lors du tournage du film, il s'explique : Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Dicale2009p483-4"/>,<ref name="Drucker"/>. Toutefois, en 1964, pour son ami l'homme de radio Jean Chouquet, il a accepté d'enregistrer un disque 45 tours Louis de Funès joue avec les classiques sur des extraits de textes de Molière (ainsi que La Fontaine, La Bruyère, Racine, Boileau, Corneille et Voltaire), puis un disque 33 tours sur Molière et La Fontaine, tous deux contenant le monologue de la cassette de L'Avare<ref name="AutourdeLdF"/>,Modèle:Note.

La plus ancienne proposition viendrait d'André Barsacq, en 1957, pour jouer la pièce une fois par semaine au théâtre de l'Atelier<ref name="AutourdeLdF"/>,<ref name="Drucker"/>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. En 1958, Georges Vitaly annonce qu'il mettra en scène Louis de Funès dans L'Avare à la fin de l'année au théâtre La Bruyère, après l'avoir dirigé dans La Puce à l'oreille en 1952Modèle:Sfn. En 1959, l'acteur signe un contrat avec les tournées Karsenty pour jouer L'Avare en tournée en province mais, effrayé et angoissé par le rôle, décide d'accepter la proposition de Marcel Karsenty de jouer à la place Oscar, la pièce qui le rendra célèbre<ref name="Drucker"/>,Modèle:Sfn,<ref name="AutourdeLdF"/>. Au printemps 1960, il est annoncé dans L'Avare à la rentrée au théâtre Fontaine de Jean RichardModèle:Sfn et il apprend le texte à cette occasion<ref name="ExpressHeymann"/>. Début 1961, il est annoncé qu'outre ses six représentations d’Oscar par semaine au théâtre de la Porte-Saint-Martin, il jouerait le septième soir dans L'Avare au théâtre de l'AtelierModèle:Sfn. En 1962, on lui propose de l'interpréter sous la direction de Daniel Sorano, pour les festivals d'été, aux côtés de Rosy Varte notammentModèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref group="cit." name="Sorano"/>. Toujours en 1962, le réalisateur Jean Chérasse, avec qui il vient de tourner La Vendetta, lui propose une adaptation cinématographique très libre de L'Avare, qu'il accepte, mais le film ne trouve pas de producteur et l'acteur s'engage sur d'autres projetsModèle:Sfn,<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>. La même année encore, le comédien est annoncé au théâtre de l'Atelier, pour les matinées du week-end, mais est occupé par La Grosse Valse au théâtre des VariétésModèle:Sfn. Fin 1963, à la faveur du tournage de Faites sauter la banque, Georges Wilson, directeur du TNP, semble s'être mis d'accord avec l'acteur pour des représentations de L'Avare durant la saison 1964-65 au prestigieux théâtre de ChaillotModèle:Sfn. En 1967, Jean-Louis Barrault l'invite, par voie de presse, à jouer la pièce dans son théâtre de FranceModèle:Sfn. En 1968, lors du développement périlleux du Tatoué, le réalisateur Denys de La Patellière envisage de tourner à la place une adaptation de L'Avare avec Louis de Funès, tandis qu'il dirigerait l'autre vedette prévue, Jean Gabin, dans un film adapté d'un roman de BalzacModèle:Sfn. En Modèle:Date, Louis de Funès est annoncé dans L'Avare au cinéma, au moment où il tourne HibernatusModèle:Sfn. Fin 1971, alors que le comédien va reprendre Oscar au théâtre, Jacqueline Cartier de France-Soir fait part d'un projet de jouer la pièce de Claude Magnier en alternance avec L'Avare, Louis de Funès devant travailler avec le metteur en scène Jacques Charon sur la pièce aussitôt après la première d’OscarModèle:Sfn. Au printemps 1972, pendant le succès d’Oscar au théâtre du Palais-Royal, alors que le directeur Jean-Michel Rouzière lui propose pour la saison suivante de choisir entre poursuivre Oscar ou monter L'Avare, Louis de Funès préfère continuer OscarModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Réalisation d'un rêve de vingt ans

Modèle:Encadré

Un long cheminement

Pendant des années, Louis de Funès Modèle:Citation<ref name="Giannoli Jours de France"/>. De nombreuses idées d'adaptation lui viennent, qu'il note dans un très gros cahier à spirales sur lequel il écrit dès qu'il a un moment libre, lors de ses tournages par exemple<ref name="Giannoli Jours de France"/>. De plus, il réunit peu à peu une importante documentation sur la pièce, sur la biographie de Molière, sur ses œuvres et son époque<ref name="Giannoli Jours de France"/>. Il se procure notamment une version de L'Avare comprenant, outre le texte original, des indications de mise en scène et éléments d'analyse de la pièce écrits par Charles Dullin, comédien de la première moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle qui compte parmi les plus fameux interprètes d'Harpagon<ref name="Drucker"/>.

Depuis un double infarctus en mars 1975, Louis de Funès ne peut plus faire de théâtre, ce qui rend définitivement impossible son rêve de jouer L'Avare sur scèneModèle:Sfn. Sa dernière performance théâtrale demeure La Valse des toréadors de Jean Anouilh, jouée durant Modèle:Nombre en 1973-1974<ref name="autourdeldf">Modèle:Lien web.</ref>. Après son retour au cinéma dans L'Aile ou la Cuisse en 1976, il est sous contrat pour trois films Modèle:Incise avec le jeune producteur Christian Fechner, qui s'est battu pour lui obtenir une assurance, lui permettant ainsi de reprendre le chemin des plateaux de tournage après ses graves problèmes de santé. Désormais, il tourne en étant suivi de près par des médecins, à un rythme de travail ralenti, apparaissant dans un film par an, et suit un régime alimentaire drastique. Sa seule possibilité de jouer L'Avare serait donc un projet pour l'écran, au cinéma voire à la télévision<ref name="Première mars 1980"/>,Modèle:Note.

Un projet pour la télévision puis pour le cinéma

Fichier:Katharine Hepburn Laurence Olivier Love Among the Ruins 1975.jpg
Il neige au printemps, acclamé pour sa réalisation, donne l'idée à Louis de Funès d'adapter L'Avare en téléfilm.

L'envie d'une adaptation filmée de L'Avare resurgit lors d'une diffusion de Il neige au printemps de George Cukor<ref name="Drucker"/>. Louis de Funès est impressionné par ce téléfilm américain qui parvient à être de grande qualité malgré très peu de décors et surtout de très longs dialogues — ce qui l'effrayait dans L'Avare<ref name="Drucker"/>,Modèle:Note. Il apprécie également l'interprétation d'Harpagon par Henri Virlogeux dans le téléfilm L'Avare de Jean Pignol, diffusé en 1978<ref name="Première décembre 1979"/>. Il se décide donc d'adapter à son tour L'Avare pour la télévision<ref name="Drucker"/>. Il considère avoir atteint la maturité nécessaire pour jouer le rôle, d'autant plus qu'il a désormais l'âge d'Harpagon, Modèle:Citation<ref name="Drucker"/>. Christian Fechner le convainc de se lancer dans ce projet<ref name="doc Allard"/>.

Des discussions ont lieu en 1978 avec des responsables de la télévision françaiseModèle:Sfn. Connaissant le manque de moyens de la télévision, l'acteur leur propose de tourner un Avare pour lequel il ne toucherait aucun cachet<ref name="Première mars 1980"/>,Modèle:Sfn. Les chaînes de télévisions lui proposent un budget de production de Modèle:Unité de francs, soit autant que pour une soirée de variétés<ref name="Première mars 1980"/>,Modèle:Sfn. Mais ce budget est trop insuffisant par rapport à ses ambitions, Modèle:Citation<ref name="Première mars 1980"/>. Misant sur l'énorme popularité de l'acteur, Christian Fechner lui suggère de plutôt développer une adaptation pour le grand écranModèle:Sfn, et lui accorde un budget de vingt millions de francs, soit treize fois plus que celui proposé par les chaînes de télévisionModèle:Sfn.

Christian Fechner soumet à Louis de Funès l'idée de réaliser le film lui-même, en raison de sa grande connaissance de la pièce<ref name="doc Allard"/>. Depuis ses premiers grands rôles, le comédien désirait passer à la réalisation et prenait de plus en plus de place dans la conception de ses films mais, malgré plusieurs occasions, il n'avait jamais franchi le pasModèle:Sfn,Modèle:Note. Il décide de coréaliser le film avec son ami Jean Girault, réalisateur de douze de ses films, à savoir les cinq précédents films du Gendarme, Pouic-Pouic, Faites sauter la banque !, Les Grandes Vacances et Jo, puis, après L'Avare, La Soupe aux choux et Le Gendarme et les Gendarmettes<ref name="Drucker"/>,Modèle:Note. Il s'agit du seul film dont il signe la réalisation<ref name="doc Allard"/>. Également sur proposition de Fechner, Louis de Funès accepte un temps — et pour la seule fois de sa carrière — de coproduire le film, mais se rétractera la veille du tournage<ref group="alpha" name="Coproduction">Modèle:Harvsp.</ref>,Modèle:Note,Modèle:Note. Pour son travail d'interprète, réalisateur, et scénariste, il aurait touché un cachet de Modèle:Nombre, selon des rumeurs de l'époqueModèle:Sfn,<ref name="ExpressHeymann"/>.

Écriture, préparation, décors, costumes et annonce

Modèle:...

Après la fin du tournage du Gendarme et les Extra-terrestres en Modèle:Date-, Louis de Funès dispose d'un an pour préparer tranquillement son filmModèle:Sfn. Il entame avec Jean Girault l'écriture du scénario. Il fait également appel à un assistant régulier, Jean Halain, fils d'André Hunebelle et scénariste, qui n'avait pas travaillé sur un de ses films depuis Sur un arbre perché en 1970, et est crédité sur L'Avare à la Modèle:Citation.

L'acteur tient à conserver le texte intégral de la pièce dans son film<ref name="Avengers"/>, contre l'avis de Christian Fechner qui veut des coupes afin qu'elle soit la plus lisible possible pour un public moderne mais cède finalement face à sa vedetteModèle:Sfn. De fait, les scénaristes effectuent quelques modifications dans le texte de Molière. À côté de ce respect du texte, il ose beaucoup d'innovations dans la mise en scène et dans l'ajout de gags<ref group=alpha>Modèle:Harvsp, entrée « L'Avare ».</ref> (comme l'imitation de Donald Duck au tribunal ou encore la fuite d'Harpagon devant la femme qui demande de l'argent à la messe). Ils aboutissent à un scénario de Modèle:Nombre (alors qu'un scénario « normal » fait rarement plus de Modèle:Nombre)<ref name="Première mars 1980"/>.

Modèle:Citation bloc

Il donne aussi des indications pour les décors et costumesModèle:Sfn, dont la création est confié à Rosine Delamare, grande costumière de théâtre et de cinéma (sur de nombreux films de cape et d'épée tels que les Angélique), et Sydney Bettex, décorateur britannique collaborant régulièrement avec Jean Girault, notamment sur tous les Gendarmes<ref name="Envers" group="alpha"/>,<ref group="note">La Cinémathèque française possède une collection de quinze dessins préparatoires de costumes pour L’Avare réalisés par Rosine Delamare.</ref>.

Lorsque Le Gendarme et les Extra-terrestres sort en salles en Modèle:Date-, Louis de Funès n'annonce pas son projet suivant durant la promotion, ce qu'il a pourtant toujours fait auparavant, laissant planer l'incertitude<ref group="alpha" name="Dicale2009p483-4"/>. En réalité, il n'ose pas encore annoncer publiquement qu'il prépare une adaptation de L'Avare. Après avoir sporadiquement parlé d'Harpagon dans diverses interviews, évoquant sa fascination pour le personnage mais aussi son intimidation face au rôle, il finit par révéler son projet dans un long texte qu'il signe, publié dans Figaro dimanche, où il dit notamment : Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Dicale2009p485">Modèle:Harvsp.</ref>. Le film doit sortir en mars ou en Modèle:Date-<ref name="Giannoli Jours de France"/>.

Attribution des rôles

La composition de la distribution est entièrement décidée par Louis de Funès<ref group="alpha" name="Dicale2009p486">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Première décembre 1979"/>. Ce sont pour la plupart des anciens camarades de jeu de ses précédents films car, dans sa fin de carrière, il ne s'entoure plus que de sa troupe de fidèles, sa Modèle:Citation, des amis qu'il a régulièrement côtoyé lors de tournages ou au théâtre<ref name="AutourdeLdF"/>,<ref name="doc Allard"/>. On retrouve ainsi Michel Galabru en maître Jacques, cuisinier et cocher d'Harpagon<ref group="note">La première rencontre cinématographique entre Louis de Funès et Michel Galabru remonte au film Nous irons à Deauville, en 1962. Ils se sont ensuite retrouvés dans les six films du Gendarme de Saint-Tropez, Le Petit Baigneur et Jo.</ref>, Modèle:Citation Claude Gensac dans le rôle de l'entremetteuse Frosine<ref group="alpha" name="Dicale2009p486"/>,<ref group="note">Claude Gensac retrouve ainsi un rôle d'ampleur aux côtés de Louis de Funès, après avoir été absente de ses derniers films et reléguée dans un rôle mineur dans L'Aile ou la Cuisse. « Madame de Funès à l'écran », elle a interprété les épouses des personnages de Louis de Funès dans Oscar, Les Grandes Vacances, Le gendarme se marie, Hibernatus, Le Gendarme en balade, Jo, Le Gendarme et les Gendarmettes.</ref>, Guy Grosso et Michel Modo en Brindavoine et La Merluche, les deux laquais d'Harpagon<ref group="alpha" name="Dicale2009p486"/>,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p435"/>,Modèle:Note, Henri Génès en commissaire qu'Harpagon convoque pour retrouver sa cassette, et Micheline Bourday, apparue dans Le Gendarme et les Extra-Terrestres en épouse de l'adjudant Gerber, dans deux rôles (Dame Claude, servante d'Harpagon, et la quêteuse qui le poursuit avec sa sébile)<ref name="Raggianti" group="alpha"/>. Louis de Funès distribue également le rôle muet inventé de la mère de Marianne à Madeleine Barbulée, une amie avec qui il a joué à ses débutsModèle:Note, et celui de Maître Simon, le courtier qui établit l'usure entre Harpagon et Cléante, à Max Montavon, un acteur dont il est très proche et qui joue des seconds rôles dans nombre de ses films<ref group="alpha" name="Loubier2014 p435"/>.

Fichier:Henri Virlogeux.png
Ayant apprécié son interprétation d'Harpagon dans un téléfilm en 1978, Louis de Funès voulait confier le rôle d'Anselme à Henri Virlogeux, qu'il avait déjà côtoyé dans Le Tatoué.

L'acteur-réalisateur désire rassembler pour son film des acteurs et actrices ayant une bonne expérience du théâtre classique<ref group="alpha" name="Dicale2009p486"/>. Michel Galabru est un comédien rompu aux classiques, pensionnaire de la Comédie-Française de 1950 à 1957, après trois années de Conservatoire<ref group="alpha" name="Loubier2014 p435">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="alpha" name="Dicale2009p486"/>. Claude Gensac est aussi une ancienne élève du Conservatoire<ref group="alpha" name="Loubier2014 p435"/>,<ref group="alpha" name="Dicale2009p486"/>. Tous deux acceptent aussitôt mais le préviennent de la complexité à jouer et retenir les textes de Molière<ref group="alpha" name="Loubier2014 p435"/>. Pour le rôle d'Anselme, il pense à Henri Virlogeux, qui avait justement interprété Harpagon dans le téléfilm de Jean Pignol diffusé en 1978, mais celui-ci refuseModèle:Sfn,<ref name="AutourdeLdF"/> ; il confie donc le rôle à Georges Audoubert, alors pensionnaire de la Comédie-Française<ref group="alpha" name="Loubier2014 p435"/>.

Quant aux rôles de « jeunes », Louis de Funès visite le Conservatoire et plusieurs cours de théâtre parisiens comme le cours Florent, accompagné de Jean Girault et Christian Fechner, et fait passer des auditions lui-même<ref group="alpha" name="Dicale2009p486"/>,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p436"/>,<ref name="Drucker"/>,<ref name="Première décembre 1979"/>,<ref name="ExpressHeymann"/>. Ayant récemment découvert le magnétoscope grâce à Fechner, il demande que les comédiens les plus intéressants soient filmés en vidéo, pour les sélectionner à l'image<ref group="alpha" name="Dicale2009p486"/>. À la fin de sa carrière, la vedette manifeste un intérêt pour les comédiens débutants, qu'il espére lancer, conseiller et soutenir, lui qui a vécu des décennies difficiles avant d'accéder à la célébrité à Modèle:Nombre<ref name="DernièresAnnées"/>. Marianne, l'amante de Cléante qu'Harpagon compte épouser, est incarnée par Anne Caudry, notamment vue dans Confidences pour confidences et Oublier Venise<ref name="Première décembre 1979"/>. Le rôle de Cléante, fils d'Harpagon, est confié à Franck Cabot-David, élève de l'ENSATT et du Conservatoire, qui était déjà Cléante dans le téléfilm de Jean Pignol, et que Louis de Funès avait déjà vu dans une réalisation de Jean Delannoy<ref name="Drucker"/>,<ref group="note">Franck Cabot-David a notamment été l'acteur principal de la série télévisée Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut de Jean Delannoy, d'après Manon Lescaut.</ref>. L'interprète d'Élise, la fille d'Harpagon, est Claire Dupray, également élève du Conservatoire. Élève au cours Florent, Pierre Aussedat participe sans succès à une audition pour le rôle de Valère, mais, Louis de Funès ayant toutefois apprécié sa prestation, il est recontacté trois semaines plus tard pour le rôle du clerc du commissaire<ref name="AutourdeLdF"/>,<ref name="Int Aussedat">Modèle:Lien web.</ref>.

Seule exception, le rôle de La Flèche, valet de Cléante, n'est pas distribué à la suite d'auditions<ref group="alpha" name="Loubier2014 p436">Modèle:Harvsp.</ref>. Ayant eu vent du projet dans la presse professionnelle un an avant sa réalisation, Bernard Ménez s'est aventuré à se proposer lui-même auprès de Louis de Funès, en le rencontrant dans sa loge lors du tournage du cinquième Gendarme à Billancourt<ref name="Int Menez">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Menez CineComedies">Modèle:Lien web.</ref>,<ref group="alpha" name="Dicale2009p486"/>,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p436"/>. À l'époque, il avait déjà acquis une petite notoriété avec les films Pleure pas la bouche pleine et Le Chaud Lapin de Pascal Thomas, et connaissait très bien le rôle puisqu'il l'avait joué, avec d'autres pièces du répertoire classique, pour les collèges et les lycées de la région parisienne dans le cadre de la « compagnie Sganarelle », dont il est le fondateur<ref name="Int Menez"/>,<ref name="Menez CineComedies"/>,<ref group="alpha" name="Dicale2009p486"/>. Louis de Funès lui dit le connaître, ayant vu les films de Pascal Thomas, et l'apprécier beaucoup : il lui donne aussitôt le rôle et l'envoie vers le producteur<ref name="Int Menez"/>. Maurice Risch, récurrent partenaire funésien, avoue regretter de ne pas avoir tenu ce rôle de La Flèche<ref group=alpha>Alain Kruger et Thibaut Bruttin, « “Son œil était tellement sincère” : entretien avec Maurice Risch », dans Modèle:Harvsp.</ref>.

Tournage

Aux studios de Billancourt et dans les rues de Senlis

Le tournage débute le Modèle:Date, aux studios de BillancourtModèle:Sfn,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p436"/>. Il se déroule dans une ambiance studieuseModèle:Sfn,Modèle:Note. L'état de santé de l'acteur principal depuis son double infarctus nécessite de le ménager, l'obligeant à ne tourner que quelques heures par jour, et de lui accorder du repos après ses scènes<ref name="Int Dagonneau"/>. Les prises de vues ont donc lieu de midi à Modèle:Heure<ref name="Int Dagonneau">Modèle:Lien web.</ref>. Le matin est consacré aux répétitions, menées par Louis de FunèsModèle:Sfn. Le producteur Christian Fechner a offert à son acteur un emploi de temps idéal, dont l'ensemble de l'équipe du film profite aussi : le tournage ne se tient que cinq jours par semaine, pour préserver les week-ends de l'acteur, et une pause d'une semaine a lieu à Noël pour lui permettre de passer les fêtes avec sa familleModèle:Sfn,Modèle:Note. Comme à chacun de ses tournages depuis L'Aile ou la Cuisse, une équipe médicale est présente à proximité pour surveiller Louis de Funès<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le film est tourné en continuité, c'est-à-dire dans l'ordre chronologique de la pièce, ce qui représente un luxe, certains décors étant ainsi utilisés à des jours voire des semaines d'intervalleModèle:Sfn. Le producteur permet au film d'occuper les six plateaux des studios de Billancourt — loués pour six mois, d'Modèle:Date- à Modèle:Date- — pour qu'aucun décor ne soit détruit et qu'aucun accessoire ne soit déplacé après les prises de vues, dans le cas où les rushes ne conviendraient pas à Louis de Funès et qu'il faudrait donc re-tourner une scène, Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref name="AutourdeLdF"/>. Cela arrive à plusieurs reprises, notamment pour les deux premières scènes de la pièce : entièrement jouées par les jeunes comédiens débutants, très denses en texte et manquant de rythme (déjà dans le texte de Molière), ces scènes sont tournées une deuxième fois, après visionnage des rushes et d'un pré-montage sommaireModèle:Sfn.

Le tournage reçoit la visite de Jean-Philippe Lecat, ministre de la Culture, venu saluer un film représentant selon lui la réconciliation des cultures populaire et savanteModèle:Sfn.

Fichier:Senlis NDame2 tango7174.jpg
Intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Senlis, où est tournée la scène d'exposition d'Harpagon, qui s'enfuit pour échapper à la quête.

Les quelques scènes d'extérieurs sont tournées dans la vieille ville de SenlisModèle:Sfn, la municipalité ayant consenti à neutraliser ses ruelles médiévales pendant la première semaine du mois de Modèle:Date<ref group="alpha" name="Loubier2014 p436"/>,<ref group="note">Parmi ces rares lieux de tournage extérieurs à Senlis, Harpagon descend un escalier de la place de la Fontaine des Étuves lorsqu'il est poursuivi par la quêteuse, puis il passe par les rues de la Treille et de la Chancellerie. L'entrée de la maison d'Harpagon est au Modèle:N°, rue des Cordeliers. L'entrée du notaire maître Simon se situe rue du Haubergier. (L'Avare (Jean Girault, Louis de Funès, 1980) sur la page « Paname Urbex » sur Facebook)</ref>. La cathédrale Notre-Dame de Senlis sert de décor pour le début de la scène d'exposition d'Harpagon, lorsqu'il fuit la messe pour échapper à la quête<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le chef opérateur Edmond Richard doit travailler avec la basse luminosité de la saison : Modèle:Citation<ref name="Richard">Modèle:Lien web.</ref>. Ce tournage en extérieurs s'avère difficile en raison d'un froid terribleModèle:Sfn. Le froid hivernal est tel que l'eau gèle dans les pichets d'étain sur la terrasse de l'auberge où se rendent Frosine, Cléante, Élise et MarianneModèle:Sfn. Les comédiens, dont les costumes d'époque cachent de chaudes épaisseurs d'habits modernes, doivent sucer des glaçons avant chaque prise pour qu'il n'y ait pas trop de buée lorsqu'ils parlentModèle:Sfn. Louis de Funès est Modèle:Citation lorsqu'il tourne la scène du monologue, dans un jardin de Senlis par Modèle:Unité<ref name="DernièresAnnées">Modèle:Lien web.</ref>.

En dehors du froid à Senlis, le principal ennui lors du tournage est qu'il arrive à Louis de Funès d'avoir des problèmes de mémoire, bien qu'il ait eu auparavant beaucoup de texte à jouer au théâtre, notamment pour La Valse des toréadors de Jean AnouilhModèle:Sfn. Il ne parvient pas à mémoriser certaines tirades d'Harpagon, ce qui empêche de les tourner en continuitéModèle:Sfn. Ces répliques sont donc découpées en plusieurs prises de quelques lignes, entrecoupées au montage par des plans de coupe et contrechamps imaginés par Jean GiraultModèle:Sfn. Ainsi, le monologue du vol de la cassette est découpé en quinze plans, en plus d'un passage où La Merluche et Brindavoine viennent narguer l'avareModèle:Sfn. La scripte Florence Moncorgé-Gabin explique que Modèle:CitationModèle:Sfn. Également, lors du dernier acte, très difficile et aux longues répliques, Louis de Funès manque d'assurance face à l'interprète d'Anselme, Georges Audoubert de la Comédie-Française, et ne peut plus jouer<ref name="making-of"/>,Modèle:Sfn :

Modèle:Citation bloc

Quelques fois, le tournage est émaillé par des fous-rires. Même s'il a joué La Flèche des centaines de fois, Bernard Ménez parvient à être désarçonné par Louis de Funès : Modèle:CitationModèle:Sfn. Pourtant rôdé à son comique, Michel Galabru est également sujet à des fous-rires, notamment au moment de l'affrontement entre Harpagon et Maître Jacques à propos du repas : Modèle:CitationModèle:Sfn.

La coréalisation Jean Girault / Louis de Funès

Texte indiquant Modèle:Citation sur un fond uni marron clair.
Bien que Louis de Funès ait signé la réalisation du film, l'affiche présente L'Avare comme uniquement réalisé par Jean Girault.

Modèle:Article détaillé

Sur le plateau de L'Avare, Louis de Funès effectue ses premiers pas dans la réalisation, qu'il partage avec le réalisateur prolifique Jean Girault. En réalité, l'acteur-réalisateur ne s'immisce que très peu dans la technique, et ne lance par exemple aucun Modèle:Citation, Modèle:Citation, ou Modèle:CitationModèle:Sfn. Avouant ne pas connaître grand chose aux appareils de cinéma<ref name="Drucker"/>, l'acteur-réalisateur novice laisse à son partenaire expérimenté les aspects techniques de la réalisation Modèle:Incise, tandis qu'il prend pleinement en charge le côté artistique du film<ref name="doc Allard"/>, c'est-à-dire la mise en scène et la direction d'acteursModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Néanmoins, lors d'une visite sur le plateau, Édouard Molinaro, réalisateur d'Oscar et Hibernatus, trouve Louis de Funès en train de filmer, en costume d'Harpagon, assis sur la dolly, l'œil sur l'œilleton de la caméra<ref name="doc Azoulay"/>,<ref name="Raggianti" group="alpha">Modèle:Ouvrage</ref>. Louis de Funès désigne sous le terme de Modèle:Citation la part de travail de Girault<ref name="TéléStar 1980"/>. Bernard Ménez explique que Jean Girault Modèle:Citation et son coréalisateur Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref name="Menez CineComedies"/>. Le chef opérateur Edmond Richard reconnaît que le comédien Modèle:Citation et va jusqu'à dire que Modèle:Citation<ref name="Richard"/>.

S'accaparant la direction d'acteurs, Louis de Funès veille notamment sur l'interprétation de ses partenaires, surtout les jeunes plutôt inexpérimentésModèle:Sfn ; il agit comme étant le Modèle:Citation. L'acteur-réalisateur dirige également les répétitionsModèle:Sfn,<ref name="Première décembre 1979"/>. Pour Michel Galabru, Modèle:Citation<ref name="AutourdeLdF"/>,<ref name="doc Azoulay"/>. D'après Claude Gensac, il ne dirigeait de fait personne, mais donnait seulement des conseils sur leur jeu à ceux qui lui en demandait<ref name="making-of"/>.

Modèle:Citation bloc

La coréalisation entre Jean Girault et Louis de Funès se fait dans la lignée de leurs précédents tournages, où l'acteur s'imposait de plus en plus par rapport à son ami réalisateurModèle:Sfn. Leur fructueuse collaboration est en effet due à leur vision identique de la fonction de réalisateur comique, qui ne devrait que guider l'acteur Modèle:Incise et lui laisser une grande liberté de créationModèle:Sfn. Louis de Funès réclamait un metteur en scène qui ne lui donne pas d'ordres et se contente Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans le même sens, alors que beaucoup de réalisateurs tiennent à ce que leur direction d'acteur soit strictement respectée, Jean Girault, lui, a la même conception que son acteur fétiche : il ne peut qu'accepter les idées de cet acteur Modèle:Citation, et ne doit fournir qu'un sujet et un cadre technique lui permettant d'y évoluer selon ses idées et improvisationsModèle:Sfn,Modèle:Note. Ainsi, lors des tournages, il sollicite régulièrement l'acteur, pour se fonder sur ses inventions, et accepte la plupart de ses propositions, même si elles obligent à transformer le scénario et le découpageModèle:Sfn. Seules les limites techniques peuvent laisser le dernier mot à Jean Girault, par ailleurs reconnu pour ses qualités de technicien : il réclame seulement que soit respectée la cohérence du montage. Par exemple, il sera intraitable si l'entrée d'un personnage dans le plateau ne colle pas avec d'autres plans filmés quelques jours auparavant mais, à l'opposé, peut accepter de corriger plusieurs scènes du scénario pour une nouvelle idée de gag visuelModèle:Sfn.

Un acteur habillé en gendarme joue la comédie, en étant observé par un homme de dos.
Louis de Funès observé par Jean Girault, lors du tournage du Gendarme et les Extra-terrestres, en 1978.

À l'époque de Jo, Jean Girault expliquait : Modèle:CitationModèle:Sfn. Devenus coréalisateurs sur L'Avare, la relation entre les deux ne change pas : alors que Louis de Funès multiplie les idées pour son jeu ou celui de ses partenaires en plein tournage, Jean Girault refrène les trouvailles de l'acteur-réalisateur, en invoquant les problèmes de montageModèle:Sfn. Par rapport à leurs précédents films, le montage doit être encore plus rigoureux puisque, pour s'assurer de respecter le texte de Molière, aucune scène ou réplique ne peut être altérée, supprimée ou déplacéeModèle:Sfn. Michel Galabru raconte : Modèle:CitationModèle:Sfn. Cela peut entraîner quelques querelles dérisoires entre ces vieux amis ; Galabru rapporte par exemple : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Modèle:Citation bloc

Sur L'Avare, Louis de Funès a totalement l'ascendant sur son coréalisateur. Florence Moncorgé-Gabin, scripte de quatre films de Jean Girault, dont deux sans de Funès, explique que Modèle:CitationModèle:Sfn. Christian Fechner relate que Modèle:Citation mais reconnaît que Modèle:CitationModèle:Sfn ; le producteur va même jusqu'à parler d'un Modèle:Citation entre les deuxModèle:Sfn. La journaliste Danièle Heymann explique Modèle:Citation<ref name="ExpressHeymann"/>.

De plus, Jean Girault n'est pas très à l'aise avec le texte classique qu'il doit tourner, à l'opposé de ses comédies populaires habituelles : Claude Gensac avoue que Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans le désert du Sahara, en Tunisie, pour la scène finale

Les derniers plans du film, imaginés par Louis de Funès, montrent Harpagon tirant sa cassette dans le sable d'un désertModèle:Sfn. Christian Fechner pense tourner cette courte scène dans la Mer de sable d'Ermenonville dans l'OiseModèle:Sfn,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p436"/>. Louis de Funès a une ambition plus coûteuse, désirant tourner dans l'oasis tunisienne de Nefta, qu'il avait découverte lors du service militaire au titre de la coopération de son fils PatrickModèle:Sfn, et dont il fut séduit par la beauté<ref group="alpha" name="deFunès2005 Nefta">Modèle:Harvsp.</ref>,Modèle:Note. Le producteur, d'abord réticent, cède au caprice de l'acteur, en reconnaissant que le film sera de toutes façons rentable et qu'un tournage en Tunisie ne peut être qu'agréableModèle:Sfn.

Photographie d'un désert balayé par le vent.
La séquence finale de L'Avare est tournée dans des dunes du désert du Sahara proches de l'oasis de Nefta, en Tunisie.

Une Caravelle est affrétée spécialement pour Tozeur, avec Olivier de Funès comme copiloteModèle:Sfn. Une équipe de vingt-cinq personnes fait le déplacement en Tunisie et séjourne au Sahara Palace de NeftaModèle:Sfn. L'oasis est alors protégé par d'importants dispositifs de police, en raison de la venue du président tunisien Habib Bourguiba, qui rencontre par ailleurs Louis de Funès et lui récite la tirade de Flambeau dans L'Aiglon d'Edmond RostandModèle:Sfn,<ref name="ExpressHeymann"/>. Le lendemain de leur arrivée, l'équipe tourne la scène finale de L'Avare dans un morceau de désert occupé quelque temps plus tôt par le tournage de La Guerre des étoilesModèle:Sfn,<ref name="ExpressHeymann"/>. Louis de Funès traîne au bout d'une longue chaîne la cassette d'Harpagon, emplie de trente-quatre kilos de fausses pièces — le poids exact de Modèle:Unité<ref name="Drucker"/>,<ref group="alpha" name="Dicale2009p491"/>, l'acteur s'étant renseigné auprès de spécialistes de la monnaie<ref name="AutourdeLdF"/>. Des prises de vues sont également réalisées le lendemain puis toute l'équipe retourne à Paris<ref group="alpha" name="Dicale2009p491">Modèle:Harvsp.</ref>. Quelques heures plus tard, une violente insurrection armée menée par des opposants au régime de Bourguiba, qui aurait pu empêcher le retour de l'équipe, a lieu dans la zone<ref group="alpha" name="Dicale2009p491"/>,<ref name="ExpressHeymann"/>.

Cette scène finale, d'une durée de Modèle:Unité, revient ainsi à Modèle:Unité<ref group="alpha" name="Dicale2009p491"/>,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p436"/>,<ref name="ExpressHeymann"/>. Toutefois, lors de la projection des rushes à Paris, Louis de Funès est quelque peu déçu des images tournées : malgré son poids, la cassette ne s'est pas autant enfoncée dans le sable qu'il le souhaitait et Harpagon ne semble pas souffrir lorsqu'il la traîne, puisqu'elle glisse sans mal à la surface de la dune<ref group="alpha" name="Dicale2009p491"/>.

Bande originale

Un homme d'une soixantaine d'années posant en tournant le dos à un orchestre, la baguette de chef à la main, dans un studio d'enregistrement.
Vladimir Cosma était pressenti pour composer la bande originale de L'Avare, après Rabbi Jacob, L'Aile ou la Cuisse et La Zizanie.

Pour la bande-originale de L'Avare, Louis de Funès désire une composition néo-classique, proche du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref group="alpha" name="Lerouge">Modèle:Chapitre.</ref>. Il ne reprend pas Raymond Lefebvre, collaborateur régulier de Jean Girault (sur les Gendarmes notamment), et fait plutôt appel à Vladimir Cosma, qui avait mis en musique Les Aventures de Rabbi Jacob, L'Aile ou la Cuisse et La Zizanie, et accepte avec enthousiasme<ref group="alpha" name="Lerouge"/>. Cosma s'était déjà plongé dans l'étude des partitions des prestigieux compositeurs du Grand Siècle pour le thème néo-baroque de L'Aile ou la Cuisse<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. Finalement, l'épouse de l'acteur, Jeanne de Funès, parvient à imposer avec entêtement un compositeur totalement inconnu, Jean Bizet, qui n'est autre que son professeur de piano<ref group="alpha" name="Lerouge"/>. Le fait est révélateur du pouvoir décisionnaire du couple sur ses films, auquel personne ne peut s'opposer, que ce soit le producteur ou le réalisateur<ref group="alpha" name="Lerouge"/>. Stéphane Lerouge, spécialiste de la musique de film, considère le choix de ce compositeur novice au cinéma comme Modèle:Citation au regard de l'ambition du film<ref group="alpha" name="Lerouge"/>.

Jean Bizet écrit pour L'Avare son unique composition pour un film<ref group="alpha" name="Lerouge"/>,Modèle:Note. Sa musique est peu marquante<ref group="alpha" name="Lerouge"/>, et sert surtout à rappeler l'époque de l'intrigue, pour mettre le spectateur dans l'ambiance du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Shi p169">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour ce faire, la composition de Jean Bizet est une musique de style baroque avec des instruments comme le violon, le clavecin, ou encore le piccolo<ref name="Shi p169"/>.

À ce jour, la bande-originale de L'Avare n'a pas été publiée. Seul le générique du film est présent dans la compilation en CD Louis de Funès, bandes originales des films, Modèle:Vol., publiée en 1998 et ré-éditée en 2007, avec les musiques de Pouic-Pouic, Le Grand Restaurant, Le Petit Baigneur, Le Tatoué, Sur un arbre perché, Les Aventures de Rabbi Jacob, L'Aile ou la Cuisse, La Zizanie et des chansons de La Grosse Valse<ref>Modèle:Discogs release, 1998, Play Time.</ref>,<ref>Modèle:Discogs release, 2007, Play Time.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Exploitation et accueil

Promotion et avant-premières

Modèle:Média externe

Modèle:Citation bloc

Alors que le tournage est en cours, le Modèle:Date-, le journal de 20 heures de TF1 dévoile un extrait du film, avec des images tournées récemment : la scène entre Michel Galabru et Louis de Funès dans laquelle Harpagon demande Modèle:Citation<ref>Modèle:Ina / Modèle:Youtube.</ref>.

Fichier:César d'honneur 1993 — Gérard Oury.jpg
Une photographie de Louis de Funès et Kirk Douglas lors des Césars 1980, où il reçut son César d'honneur, et celui décerné à Gérard Oury en 1993, exposés au musée Louis de Funès.

Symbolisant l'union tant attendue du théâtre classique de Molière avec un cinéma comique français populaire, L'Avare influence la décision de l'Académie des arts et techniques du cinéma de remettre à Louis de Funès un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière lors de la [[5e cérémonie des César|Modèle:5e cérémonie des César]], le Modèle:Date-<ref name="César">Modèle:Vimeo.</ref>,<ref name="fausse bonne idée">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un extrait du film est projeté, un mois avant sa sortie en salles, après que l'acteur a reçu sa récompense des mains de Jerry Lewis<ref name="César"/>,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p439">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.

À l'instar de L'Aile ou la Cuisse et La Zizanie, L'Avare bénéficie d'une promotion d'envergure<ref name="BO Story"/> avec un budget publicitaire de Modèle:Unité, qui permet notamment une campagne d'affichage massive dans toute la France urbaine<ref group="alpha" name="Dicale2009p492">Modèle:Harvsp.</ref>,Modèle:Note. Trois jours avant la sortie du film, Louis de Funès est invité dans Les Rendez-vous du dimanche sur TF1, l'émission de l'après-midi à large audience de Michel Drucker<ref name="BO Story"/>, où est diffusé la bande-annonce du film puis l'extrait déjà diffusé en décembre<ref name="Drucker"/>, également diffusé dans le journal de 20 heures d'Antenne 2 le même jour<ref>Modèle:Ina</ref>. Depuis L'Aile ou la Cuisse, l'acteur accepte de participer à la promotion de ses films, donnant de nombreuses interviews, au cours du tournage puis lors de la sortie du film<ref group="alpha" name="Dicale2009p492"/>. Avec Michel Drucker, il revient sur la création du film, ses inspirations, ses partenaires de jeu et sur l'important traitement médiatique de son film<ref name="Drucker"/>. En effet, la sortie du film est l’événement culturel majeur du moment, massivement couvert par la presse<ref group="alpha" name="Dicale2009p493">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="note">La bande-annonce parle de Modèle:Citation.</ref>. Dans Les Nouvelles littéraires, Jours de France, Le Quotidien de Paris ou encore France-Soir, les articles sur le film s'étalent sur de pleines pages<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>, tandis que Louis de Funès est en une de L'Express en Harpagon, aux côtés du buste de Molière<ref name="Drucker"/>,<ref name="ExpressHeymann"/>. L'acteur apparaît également dans Monsieur Cinéma le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Depuis l'annonce du projet, l'intrusion de l'acteur populaire et commercial qu'est Louis de Funès dans le domaine de la culture savante que représente Molière est largement commentée par la presse, qui critique aussi l'ampleur des moyens publicitaires et la sortie simultanée du film sur Modèle:Nombre<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>. La plupart de ses déclarations sont commentées et vivement critiquées, notamment lorsqu'il affirme plusieurs fois Modèle:Citation, entraînant des réponses violentes, le qualifiant de « prétentieux », comme par exemple Télérama qui écrit Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Loubier2014 p438"/>.

Le producteur Christian Fechner n'a toutefois pas organisé de projections pour la presse avant la sortie du film<ref name="revue de presse"/>, comme c'était le cas pour L'Aile ou la Cuisse, sauf pour quelques journalistes proches de Louis de Funès<ref group="alpha" name="Dicale2009p492"/>. Une avant-première mondiale a lieu le Modèle:Date-, au cinéma Le Colisée du Havre, où l'acteur principal ne se rend pas<ref group="alpha" name="Dicale2009p492"/>. Une autre avant-première, offerte par France-Soir à ses lecteurs, est organisée le Modèle:Date-, dans les deux salles, pleines, du Marignan-Concorde, sur les Champs-Élysées : Louis de Funès assiste aux séances, inquiet du résultat, sans se montrer au public, et constate avec joie que les spectateurs rient bien mais sont aussi silencieux et attentifs pendant les scènes « sérieuses »<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>.

Un accueil critique mitigé

Modèle:... Modèle:Encadré

L'Avare reçoit un accueil très contrasté de la critique, plus que tout autre film de Louis de Funès, puisqu'une partie de la critique ne tarit pas d'éloges tandis que l'autre attaque très violemment le film et son interprète principal coréalisateur<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>. Étonnamment, des critiques ou des publications qui lui ont souvent été favorables étrillent le film, alors que d'autres qui étaient d'habitude virulents à son égard expriment cette fois-ci des avis positifs<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>. Pour la première fois de sa carrière, le comédien craint véritablement l'avis des critiques professionnels, parce qu'ils vont juger son travail de coréalisation mais surtout car il tient à ce que sa fidélité à l'œuvre de Molière soit reconnueModèle:Sfn. Jusqu'alors, l'acteur ne lisait pas les critiques, souvent trop violentes envers lui<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>,Modèle:Note.

Dans France-Soir, Robert Chazal, soutien indéfectible de Louis de Funès, dont il est l'ami et le biographe, parle d'une Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>,<ref group="note">Robert Chazal est l'auteur de la première biographie de l'acteur et l'unique publiée de son vivant : Louis de Funès, Paris, Éditions Denoël, collection Étoiles, 1972.</ref>. Jean-François Revel, futur académicien, consacre son éditorial dans L'Express au film et titre Modèle:Citation<ref name="Drucker"/>. Dans une critique très élogieuse, il rappelle que Modèle:Citation et soutient que Louis de Funès Modèle:Citation Modèle:Incise et conclut : Modèle:CitationModèle:Sfn. Le Point applaudit : Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref name="VA critiques"/>. Le journal La Croix titre Modèle:Citation et évoque Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans Les Nouvelles littéraires, Michel Boujut et Roland Topor éreintent durement le film alors que, quelques pages plus loin, Georges Charensol en tire une critique positive<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>,Modèle:Note. Topor condamne l'aspect trop commercial du film : Modèle:Citation<ref name="revue de presse"/>.

Fait rare et presque unique, le jeu d'acteur de Louis de Funès est abondamment et finement analysé, la plupart des critiques s'attendant à ce que son immersion dans le théâtre classique lui donne l'occasion de s'éloigner de son répertoire habituel, qu'il change de jeu<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>. Pour plusieurs critiques, ce n'est pas le cas. Dans Le Monde, Jean de Baroncelli exprime son dépit : Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>,<ref name="DeBaroncelli">Modèle:Lien web.</ref>. De même, Fabienne Pascaud dans Télérama trouve qu'il Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Dicale2009p493"/>,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p438"/>. Avec une pointe de méchanceté, Le Canard enchaîné note que Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p438"/>. Michel Perez pense également que Louis de Funès aurait dû abandonner son jeu traditionnel, qu'il n'a jamais apprécié<ref name="Dicale2009 p295" group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>,Modèle:Note.

Dans Le Figaro, titrée Modèle:Citation, la critique de Jean-Jacques Gautier, de l'Académie française, est très négative envers l'acteur et son film, bien qu'il ait été l'un de ses soutiens lorsqu'il faisait du théâtre : après avoir détaillé tout ce qu'il juge être des manquements à l'œuvre classique, l'académicien termine Modèle:CitationModèle:Sfn. La revue Cahiers du cinéma, toujours virulente envers les films de l'acteur, constate avec joie le désintérêt du public pour son filmModèle:Sfn,Modèle:Note. Guy Dumur du Nouvel Observateur descend le film avec ironie<ref name="Daumur" group="alpha">Modèle:Article.</ref>,Modèle:Note

De manière générale, la critique négative remet en question l'intérêt même du projet, et va jusqu'à reprocher à Louis de Funès une sorte de prétention d'avoir imaginé être capable de jouer et mettre en scène du Molière, à l'exemple de L'Humanité Dimanche qui proclame Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Loubier2014 p438"/>,Modèle:Sfn,<ref name="VA critiques"/>. Ainsi, l'attitude de la critique envers Louis de Funès pour L'Avare est à rapprocher de celles à l'égard de Raimu interprétant Le Malade imaginaire à la Comédie-Française en 1944 ou de Fernand Raynaud jouant Le Bourgeois gentilhomme en 1962<ref group="alpha" name="Loubier2014 p438">Modèle:Harvsp.</ref>, deux comiques s'étant essayés à l'œuvre de Molière<ref group="alpha" name="Dicale2009p485"/>. Dans L'Express, Jean-François Revel commentait : Modèle:Citation<ref name="Drucker"/>.

Un box-office décevant

L'Avare sort le Modèle:Date- dans une combinaison importante de Modèle:Nombre en France, dont vingt-et-une pour Paris et vingt-et-une pour sa périphérie, soit un large circuit de distribution<ref group="alpha" name="Dicale2009p492"/>. La presse corporative qualifie de sortie Modèle:Citation cette sortie parisienne dans quarante-deux salles<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/>. Ces méthodes de distribution encore récentes, qui consistent à tirer un grand nombre de copies pour sortir dans beaucoup de salles dès la première semaine, ont pour but de toucher d'emblée la majeure partie du public potentiel du film<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/>.

Lors de sa première semaine, le film attire Modèle:Unité à Paris et en banlieue, soit 15 % du total des entrées du Modèle:Date- au Modèle:Date-, un résultat plutôt convenable mais sans plus<ref group="alpha" name="Dicale2009p495">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Film français commente amèrement : Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/>. Le film sort pourtant en période de vacances scolaires d'hiver, propice aux films familiaux<ref name="BO Story"/>. Durant sa deuxième semaine, le film perd Modèle:Nombre de ses entrées parisiennes<ref name="BO Story"/>. La quatrième semaine voit la sortie du nouveau film avec Jean-Paul Belmondo, Le Guignolo, qui écrase la concurrence<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/>, avec Modèle:Unité pour son seul premier jour<ref name="Première fiche Cinéma"/>. En comparaison, les résultats du premier jour respectif de L'Avare, Star Trek, le film et 1941 réunis équivalent à Modèle:Unité<ref name="Première fiche Cinéma">Modèle:Article.</ref>. Avec ses quarante salles parisiennes, Le Guignolo enregistre Modèle:Unité en une semaine, soit le double de la première semaine de L'Avare<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/>,Modèle:Note.

Un bouche-à-oreille médiocre, associé aux mauvaises critiques, fait qu'au fil des semaines le box-office hebdomadaire de L'Avare chute conséquemment<ref name="BO Story"/>. Ces scores peu encourageants, Modèle:Citation, sont soulignés avec insistance par la presse<ref name="BO Story"/>. Le film reste douze semaines à l'affiche des salles d'exclusivité parisiennes<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/>,<ref group="note">La période d'« exclusivité » d'un film désigne en France son exploitation dans les salles de première exclusivité à Paris, et parfois au même moment dans une grande ville en régions. Le film est uniquement projeté dans ces salles situées aux abords des Champs-Élysées, avec un accueil de qualité supérieure, pour lequel le spectateur paie un tarif maximal. Par la suite, quelques semaines plus tard, le film termine sa période d'« exclusivité » et commence à être projeté dans les salles de continuation, situées dans les mêmes quartiers mais aux tarifs plus bas.</ref>. L'énorme budget du film est amorti par les recettes françaises des douze premières semaines<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/>. Au Modèle:Date-, L'Avare enregistre un total de Modèle:Unité, et est le Modèle:5e film ayant attiré le plus de spectateurs au cours de l'année, derrière Kramer contre Kramer (février), Les Sous-doués (avril), Le Guignolo (mars) et la ressortie des 101 Dalmatiens (décembre)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Box-office des premières semaines d'exploitation du film, semaine par semaine, à Paris et en banlieue
Source : « Box-office hebdomadaire Paris 1980 » sur Box-Office Story, d'après Ciné-chiffres/Le Film français
Semaine Rang Entrées Cumul Salles Modèle:N° du box-office Modèle:Abréviation discrète
1 Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="JP's Box-office"/>,<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/> Modèle:1er 137 813 Modèle:Unité 42 L'Avare
2 Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="JP's Box-office"/> Modèle:1er 120 218 Modèle:Unité 41 L'Avare
3 Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref> Modèle:3e 76 001 Modèle:Unité 41 Star Trek, le film (Modèle:1ere Modèle:Abréviation discrète, Modèle:Nombre, Modèle:Unité)
4 Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/> Modèle:6e 42 697 Modèle:Unité 33 Le Guignolo (Modèle:1ere Modèle:Abréviation discrète, Modèle:Nombre, Modèle:Unité)
5 Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref> Modèle:6e 30 285 Modèle:Unité 22 Le Guignolo (Modèle:2e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:Nombre, Modèle:Unité)
6 Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref> Modèle:14e 17 497 Modèle:Unité Modèle:NC Le Guignolo (Modèle:3e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:Nombre, Modèle:Unité)
7 Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref> Modèle:20e 11 897 Modèle:Unité Modèle:NC Le Guignolo (Modèle:4e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:Nombre, Modèle:Unité)
Box-office des premières semaines d'exploitation du film, semaine par semaine, en France
Source : « Box-office hebdomadaire France 1980 » sur Les Archives du box-office, d'après le CNC.
Semaine Rang Entrées Cumul Modèle:N° du box-office Modèle:Abréviation discrète
1 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 577 668 Modèle:Unité L'Avare
2 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 532 446 Modèle:Unité L'Avare
3 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:1er 355 637 Modèle:Unité L'Avare
4 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:3e 197 664 Modèle:Unité Le Guignolo
5 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:3e 185 513 Modèle:Unité Le Guignolo
6 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:5e 105 059 Modèle:Unité Le Guignolo
7 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:5e 103 237 Modèle:Unité Kramer contre Kramer
8 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:7e 80 803 Modèle:Unité Kramer contre Kramer
9 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:12e 56 600 Modèle:Unité Les Sous-doués
10 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:11e 45 516 Modèle:Unité Les Sous-doués
11 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:17e 31 819 Modèle:Unité Les Sous-doués
12 Modèle:Date au Modèle:Date Modèle:25e 19 897 Modèle:Unité Les Sous-doués

À la fin de son exploitation en salles, le film enregistre Modèle:Unité sur Paris et sa périphérie<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/> et Modèle:Unité dans la France entière<ref name="BO Story"/>,Modèle:Sfn. Sans constituer un échec commercial retentissant<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/>, L'Avare est un succès modeste face aux résultats habituels de Louis de Funès au box-office<ref name="Dumez"/>,Modèle:Sfn, à l'exemple de son film précédent Le Gendarme et les Extra-terrestres qui, avec ses Modèle:Unité, était le [[Liste des films numéro un par année en France|Modèle:N°]] du classement annuel français de 1979. Depuis le début de sa période de gloire, l'acteur n'avait connu qu'un seul score plus faible : Modèle:Nombre pour l'insolite Sur un arbre perché (1971)<ref name="DeFunèsBO"/>.

En définitive, l'adaptation de l'œuvre de Molière par Louis de Funès et Jean Girault affiche des résultats décevants alors que l'année 1980 a vu les succès de nombreuses comédies françaises comme La Boum, Les Sous-doués, Inspecteur la Bavure ou Le Guignolo<ref name="BO Story"/>. L'Avare parvient à la treizième place du classement des films sortis en France en 1980<ref group="note">À la Modèle:13e, L'Avare se situe derrière Le Coup du parapluie de Gérard Oury avec Pierre Richard et devant La Banquière avec Romy Schneider. Le Guignolo est à la Modèle:9e. L'Avare est le Modèle:8e français de la liste, en excluant les succès des films étrangers L'Empire contre-attaque, Kramer contre Kramer, Y a-t-il un pilote dans l'avion ? et Les Blues Brothers.</ref>. L'essentiel des entrées est principalement dû à la réputation de l'acteur et à sa base solide d'admirateurs qui viennent en salles dès lors qu'il est à l'affiche, tandis que le bouche-à-oreille n'a par la suite pas fonctionné, en raison des défauts du film<ref name="Avengers"/>.

Claude Gensac rappelle aussi que beaucoup de Français ne gardent qu'un souvenir scolaire de Molière, qu'ils ont étudié avec ennui en classe, ce qui expliquerait le peu d'intérêt du public pour cette énième adaptation de son œuvre<ref name="Gensac1983">Modèle:YouTube.</ref>. L'insuccès de L'Avare funésien rejoint ainsi une lignée d'adaptations théâtrales réalisées dans les années 1980 et que le public boude, avec, d'après Molière, Les Fourberies de Scapin (1980), Le Bourgeois gentilhomme (1982) et La Folle Journée ou le mariage de Figaro (1989) de Roger Coggio, Le Tartuffe de et avec Gérard Depardieu, Monsieur de Pourceaugnac (1985) de Michel Mitrani et, d'après Marivaux, Les Fausses Confidences (1984) de Daniel Moosmann<ref name="Buache" group="alpha"/>.

Alors qu'il dominait le box-office français dans la seconde moitié des années 1960, Louis de Funès est désormais battu par Jean-Paul Belmondo (devenu commercialement plus puissant), avec certes moins de films chaque année à son actif, et dans un contexte d'hégémonie du cinéma américain, que ce soit des superproductions telles que Apocalypse Now et Alien ou des films d'auteur comme Manhattan de Woody Allen ou Kramer contre Kramer<ref group="alpha" name="Dicale2009p495"/>.

Exploitations ultérieures

Sorties à l'étranger

Titre « Modèle:Langue ».
Titre allemand du film.

En raison de la popularité internationale de Louis de Funès, L'Avare sort également à l'étranger, notamment en Allemagne de l'Ouest le Modèle:Date- sous le titre « Modèle:Langue » (dans la lignée des déroutantes habitudes des distributeurs allemandsModèle:Sfn), aux Pays-Bas le Modèle:Date- intitulé « Modèle:Langue », et au Portugal le Modèle:Date- nommé « Modèle:Langue »<ref name="Imdb release">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:releaseinfo|releaseinfo|reference}} {{#if:||L'Avare}} sur l’Modèle:Lang</ref>. Le film connaît également des sorties en Espagne et en Argentine (Modèle:Langue), en Grèce (Modèle:Langue), en Bulgarie (Modèle:Langue), en République tchèque (Modèle:Langue), en Hongrie (Modèle:Langue), en Pologne (Modèle:Langue), en Roumanie (Modèle:Langue) et en URSS (Modèle:Langue)<ref name="Imdb release"/>. Le titre employé dans les pays anglophones est « Modèle:Langue »<ref name="Imdb release"/>. En Allemagne de l'Ouest, L'Avare n'attire que Modèle:Unité, un score qui contraste sévèrement avec celui du Gendarme et les Extra-terrestres et ses Modèle:Unité outre-Rhin l'année précédente<ref name="BO Story"/>. En Espagne, le film fait Modèle:Unité<ref name="DeFunèsBO">Modèle:Lien web.</ref>.

Diffusions à la télévision française

La première diffusion de L'Avare à la télévision a lieu en mars 1983 sur FR3, en hommage à Louis de Funès mort en janvier de la même année<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>. À l'inverse des autres films de l'acteur, L'Avare est peu rediffusé<ref group="note">Contrairement à de nombreux films de Louis de Funès, multi-rediffusés, tels que Le Grand Restaurant (26 diffusions), Pouic-Pouic (23 diffusions) ou La Zizanie (23 diffusions), L'Avare n'apparaît pas dans les classements annuels des films les plus diffusés à la télévision française, et a donc dû connaître près de dix diffusions depuis 1983.</ref>. Le film passe notamment le lundi Modèle:Date- sur FR3, en première partie de soirée (Modèle:Heure)<ref name="fausse bonne idée"/>, vu par Modèle:Nombre de téléspectateurs<ref>Modèle:Lien web.</ref>. France 3 le rediffuse l'après-midi du Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il passe une nouvelle fois sur la chaîne le Modèle:Date-, en troisième partie de soirée, à la suite du documentaire Louis de Funès, la comédie humaine<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est ensuite diffusé le Modèle:Date- sur Téva, à Modèle:Heure<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. TMC le programme le Modèle:Date- en soirée dans le cadre d'un « mois Louis de Funès »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Téva rediffuse le film le Modèle:Date- à Modèle:Heure<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À l'occasion d'un « cycle Louis de Funès », Paris Première le diffuse le Modèle:Date-, à Modèle:Heure<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le film connaît deux diffusions rapprochées les 4 et Modèle:Date- sur Téva, à Modèle:Heure<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La chaîne pour enfants Gulli le programme le Modèle:Date- à Modèle:Heure<ref>Modèle:Lien web.</ref>. TMC le rediffuse le dimanche Modèle:Date- en seconde partie de soirée, après La Zizanie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Gulli le rediffuse le Modèle:Date- à Modèle:Heure, réunissant Modèle:Nombre<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le film est régulièrement diffusé sur Ciné+ Famiz<ref>Modèle:Lien web.</ref>, les droits étant détenus par Studiocanal. À la mort de Michel Galabru en janvier 2016, plusieurs chaînes modifient leur programmation pour lui rendre hommage, et Ciné+ Famiz diffuse alors Papy fait de la résistance puis L'Avare le mardi Modèle:Date- en soirée<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Une faible audience de Modèle:Nombre suit la diffusion du film le dimanche Modèle:Date- à Modèle:Heure sur la chaîne C8 du groupe Canal+<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Éditions vidéo

L'Avare sort d'abord en VHS, avec notamment une édition en 1992<ref>L'Avare, Cinema Video Conseil, Powder, « CVC collection », 1992 Modèle:BNF</ref>. En 1995, la VHS de L'Avare constitue le Modèle:N° de la collection « Les grands comiques », avec celle de Ah ! les belles bacchantes<ref>L'Avare, Union générale cinématographique, Film office, Modèle:Coll Modèle:N°, Modèle:BNF (voir sur le musée virtuel Louis de Funès).</ref>. Par la suite, le film est présent dans plusieurs intégrales de VHS, en 2002 dans un coffret intitulé L'essentiel de Louis de Funès : Modèle:20e anniversaire incluant huit autres films<ref>L'Avare, StudioCanal video, Universal Music SA, L'essentiel de Louis de Funès : Modèle:20e anniversaire, 2002 Modèle:BNF.</ref>, ainsi qu'en 2004 dans un coffret titré Louis de Funès : l'indispensable contenant au total douze films<ref>L'Avare, StudioCanal video, Universal Music SA, coffret Louis de Funès : l'indispensable, 2004 Modèle:BNF, (voir sur le musée virtuel Louis de Funès).</ref>.

En 2002, le film sort en DVD chez Studiocanal<ref name="DVD 2002">L'Avare, StudioCanal video, 2002 Modèle:BNF, (voir sur le musée virtuel Louis de Funès).</ref>. Ce dernier inclut une galerie de photos, une filmographie de l'acteur, les bandes-annonces et un documentaire making-of composé de témoignages de Christian Fechner, Michel Galabru, Claude Gensac et Michel Modo et de l'archive de l'interview de Louis de Funès par Michel Drucker<ref name="DVD 2002"/>. En 2003, ce DVD est commercialisé dans un pack duo avec La Zizanie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2004, L'Avare constitue le Modèle:N° de la collection « Comiques de légende »<ref>L'Avare, M6 Interactions, Modèle:Coll Modèle:N°, 2004 Modèle:BNF</ref>. En 2009, le film est présent dans un coffret avec La Zizanie et Le Tatoué<ref>Modèle:Lien web</ref> et dans une intégrale de huit films titrée L'essentiel de Louis de Funès<ref name="DVD 2009 2015">L'Avare, Universal Pictures video France, coffret L'essentiel de Louis de Funès, 2009 Modèle:BNF et 2015 Modèle:BNF.</ref>. L'Avare ressort ensuite en DVD en 2010, dans une remastérisation en haute définition<ref name="DVD2010">Modèle:Lien web.</ref>. Cette édition reprend les bonus de celle de 2002<ref name="DVD2010"/>. Ce DVD est par la suite présent dans plusieurs intégrales, dans un coffret l'associant à La Zizanie et L'Aile ou la Cuisse en 2011<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dans un autre comprenant L'Aile ou la Cuisse et Pouic-Pouic en 2014<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dans les rééditions de L'essentiel de Louis de Funès en 2015<ref name="DVD 2009 2015"/> et 2016<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et dans un coffret de quatre films en 2017<ref>L'Avare, Studio Canal, Universal Pictures video France, coffret Louis de Funès : 4 comédies incontournables, 2017 Modèle:BNF</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'Avare sort tardivement en Blu-ray, en septembre 2020.

Postérité

L'Avare dans la carrière de Louis de Funès

Modèle:...

Fichier:Le Gendarme et les Extra-terrestres — Tournage défilé 2.jpg
Le projet suivant de Louis de Funès est un nouveau « Gendarme » mettant en scène la vengeance des extra-terrestres du Gendarme et les Extra-terrestres.

Réalisation d'un vieux rêve, L'Avare est un film très personnel pour Louis de Funès, Modèle:Citation selon l'historien du cinéma Antoine de Baecque<ref>Modèle:Article.</ref>. Tourner son adaptation a été pour lui un vrai bonheur<ref name="making-of"/>,<ref name="Gensac1983"/>. Il essuie donc avec amertume les critiques mitigées qu'on lui adresse<ref group="alpha" name="Loubier2014 p438"/>. Quant aux résultats auprès du public, lorsqu'on l'interroge sur le « demi-succès » de L'Avare, il rétorque : Modèle:CitationModèle:Sfn, un chiffre par ailleurs erroné. En représailles aux avis négatifs, Louis de Funès annonce s'attaquer à « Monsieur Jourdain », personnage principal de la pièce Le Bourgeois gentilhomme, qui représente selon lui Modèle:Citation, sans suite<ref group="alpha" name="Loubier2014 p438"/>. Interrogé par Michel Drucker lors de la promotion de L'Avare, il déclarait également avoir envie de jouer L'Avare sur scène, ce qui pourrait être un éventuel projet futur, malgré ses problèmes de santé<ref name="Drucker"/>. D'après Didier Tarot, cadreur sur ses ultimes films, l'acteur aurait dans ces années-là l'ambition Modèle:Citation<ref name="Tarot">Modèle:Lien web.</ref>.

Dans l'immédiat, son prochain projet, annoncé lors du tournage de L'Avare, est un nouveau « Gendarme » provisoirement intitulé Le Gendarme et la Revanche des Extra-terrestres<ref name="Première décembre 1979"/>,<ref group="note">Faisant suite aux évènements du cinquième film, Le Gendarme et la Revanche des Extra-terrestres, au synopsis assez flou, se serait déroulé dans l'espace. Louis de Funès rêvant de tourner un film muet, le film aurait été presque muet, avec beaucoup d'effets spéciaux, des scènes en apesanteur et des trucages vidéo. (Modèle:Harvsp)</ref>. Découvrant un roman de René Fallet, l'acteur s'oriente finalement vers son adaptation, qui aboutit à La Soupe aux choux, troisième film du contrat avec Christian Fechner, sorti en 1981. Par la suite, puisque les premières femmes entrent dans la Gendarmerie, Jean Girault, le scénariste Jacques Vilfrid et Louis de Funès planchent sur l'arrivée de femmes gendarmes dans la brigade de Saint-Tropez, au lieu d'un retour des extraterrestres : Le Gendarme et les Gendarmettes sort en 1982, trois ans après Le Gendarme et les Extra-terrestres. Ultime aventure du gendarme de Saint-Tropez, il s'agit aussi du dernier film réalisé par Jean Girault, mort durant le tournage, et du dernier tourné par Louis de Funès, mort quelques mois après sa sortieModèle:Sfn.

Sur La Soupe aux choux et Le Gendarme et les Gendarmettes, Jean Girault et Louis de Funès continuent de partager ouvertement la réalisation comme ils l'ont fait sur L'Avare, le premier s'occupant des aspects techniques tandis que le second se consacre à la mise en scène et la direction d'acteurs<ref group="alpha">Modèle:Harvsp.</ref>.

Reconnaissance et popularité

L'Avare de Louis de Funès serait l'adaptation de Molière au plus grand succès commercial<ref name="Sgalbiero" group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'Harpagon de Louis de Funès est l'une des plus célèbres interprétations du rôle, et aurait contribué à un regain de popularité de la pièce<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ainsi, des années après sa sortie, ce film est l'une des adaptations de Molière les plus souvent montrées dans les collèges et lycées lors qu'est étudiée son œuvre, en raison de la popularité toujours existante de l'acteur principal auprès des jeunes générationsModèle:Sfn,<ref group="alpha" name="Loubier2014 p439"/>,<ref name="doc Allard"/>,Modèle:Sfn. La plupart des manuels scolaires français illustrent la pièce par des photogrammes de Louis de Funès en Harpagon, Modèle:Citation selon l'universitaire Isabelle Calleja-RoqueModèle:Sfn. Cette appui sur la version funésienne d'Harpagon intervient à une époque où la dimension comique des personnages de Molière est mise en avant auprès des élèves, alors que, jusque-là, primait chez les auteurs de manuels Modèle:CitationModèle:Sfn.

D'après Patrick de Funès, des professeurs de comédie emploient également des extraits du film pour guider leurs élèves vers une interprétation originaleModèle:Sfn. Denis Podalydès, acclamé pour ses représentations de L'Avare à la Comédie-Française de 2009 à 2013, dit s'être inspiré, entre autres, de Louis de Funès pour sa propre interprétation d'Harpagon<ref name="podalydès"/>, tout comme Laurent Stocker<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou Laurent Poitrenaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le personnage d'Harpagon reste attaché à Louis de Funès. Dans l'épisode Les hormones de la série d'animation Il était une fois… la Vie en 1988, le Modèle:Citation de la glande thyroïde, réserve d'iode du corps, a les traits de l'acteur dans L'Avare et est très proche de son iode<ref>Modèle:Youtube</ref>. Le personnage est doublé par Roger Carel et reprend le monologue d'Harpagon. Plusieurs répliques de la pièce sont reprises, telle que Modèle:Citation.

En 2021, L'Avare est le septième film de Louis de Funès le mieux noté sur Allociné<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Analyse

Modèle:Article détaillé

Contexte artistique

À la fin des années 1970, lorsque Louis de Funès se lance dans son projet d'adaptation de L'Avare à la télévision ou au cinéma, la production audiovisuelle française connaît un regain d'intérêt pour les adaptations de pièces de théâtre de Molière, notamment avec le succès critique et public du Molière (1978) d'Ariane Mnouchkine<ref name="BO Story"/>. Ses œuvres les plus célèbres sont alors régulièrement adaptées en téléfilms<ref name="BO Story"/>. Par exemple, à la même période, Roger Coggio s'engage dans la réalisation de deux films tirés des pièces de théâtre de l'auteur, Les Fourberies de Scapin (1980) et Le Bourgeois gentilhomme (1982), qui sortiront après L'Avare<ref name="BO Story"/>.

À la même époque, des mises en scènes originales modernes de certaines pièces de Molière font l'objet de querelles. Ainsi, quelques semaines avant la sortie de L'Avare dans les salles, la mise en scène de Tartuffe par Jean-Paul Roussillon à la Comédie-Française montre des policiers abattant Tartuffe à l'arme automatique, après un combat de kung-fu styliséModèle:Sfn. À l'opposé, le Don Giovanni (1979) de Joseph Losey est considéré comme le modèle du chef-d'œuvre populaire : les milieux culturels sont et restent émerveillés par ses qualités et son succès, et félicitent d'avoir réussi à montrer l'opéra Don Giovanni de Mozart et da Ponte à un plus grand nombre de spectateurs français que jamais auparavantModèle:Sfn.

L'interprétation de L'Avare a toujours oscillé entre des versions dramatiques ou comiques, révélant le talent de Molière dans le mélange des registres<ref group="alpha" name="DandreyCinémathèque">Modèle:Chapitre.</ref>. En 1979, Michel Bouquet s'illustre dans une interprétation « métaphysique » d'Harpagon, sombre, mélancolique et tourmenté, sans gesticulations, que l'on peut opposer à une version « physique » du rôle, mouvementée et au jeu énergique<ref group="alpha" name="DandreyCinémathèque"/>. Louis de Funès s'oppose à la vision dramatique de la pièce : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Inventions, mise en scène, influences

Modèle:...

Modèle:Citation bloc

Modèle:Citation bloc

La mise en scène de Louis de Funès consiste essentiellement à agrémenter le texte de Molière d'idées visuelles, voire de scènes entières muettes<ref name="revue de presse"/>,Modèle:Sfn. La réalisation technique peu imaginative de Jean Girault, inhérente à tous ses films, n'enchaîne que de classiques champ-contrechamps ou plans larges-gros plans<ref name="Dumez"/>. La plupart des « trouvailles » funésiennes concernent le personnage d'HarpagonModèle:Sfn.

Le générique montre Harpagon en train d'enterrer sa cassette<ref name="Avengers"/>. Après la longue première scène d'Élise, Valère et Cléante, l'apparition d'Harpagon se fait dans une scène inventée, où à la messe, il évite puis fuit la femme qui fait la quête<ref name="Sgalbiero" group="alpha"/>.

Certaines courtes scènes ou plans ajoutés sont destinés à mieux faire comprendre le texte et les références, un procédé que le critique Jean de Baroncelli désigne comme des Modèle:Citation<ref name="DeBaroncelli"/>.

Les apartés, les répliques destinées au public et non aux autres personnages, sont prononcés en regard caméra par les comédiens, une idée que Louis de Funès tire de la prestation de Laurence Olivier dans Richard III, adapté de la pièce de Shakespeare<ref name="Drucker"/>. Plusieurs éléments de la scène où Harpagon retrouve sa chère cassette, dont un jeu d'ombre au début, semblent inspirés de Nosferatu le vampire (1922) de Murnau, dont il possédait une copie pour la salle de projection de son château<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'ellipse entre les scènes 1 et 2 de l'acte II disparaît puisqu'on voit Harpagon puis Cléante et La Flèche se rendre chez maître Simon<ref name="dossier"/>.

Le monologue de la cassette, lorsque Harpagon remarque sa disparition, comporte des inventions notables. Le trou de la cassette volée est aussi large qu'une tombe et Harpagon s'y allonge lors qu'il déclame Modèle:Citation, lançant un regard caméra sur la seconde phrase<ref name="Gallet"/>. La Merluche et Brindavoine interviennent sans dialogue dans un tour de magie moqueurModèle:Sfn. Un gag burlesque ponctue le moment où Harpagon fouille frénétiquement les recoins de sa maison : il tire un tiroir bien trop long pour le petit meuble dont il sort<ref name="Jean Cau">Modèle:Article.</ref>,<ref name="making-of"/>. Enfin, pour prononcer les répliques directement adressées au publicModèle:Note, Harpagon / Louis de Funès arrive sur une scène de théâtre, avec « le roi » comme spectateurModèle:Sfn,<ref name="Travers">Modèle:Lien web.</ref>. Ce passage, presque avant-gardiste<ref name="Première mars 1980"/>, est qualifié de Modèle:Citation par Bertrand Dicale, autre biographe funésienModèle:Sfn.

Alors que Molière termine sa pièce par la réplique Modèle:Citation, Louis de Funès invente une scène finale où, après avoir prononcé cette réplique, Harpagon part au loin avec sa cassette retrouvée, finissant par la traîner dans le sable d'un désert, où la quêteuse du début réapparaît et le poursuitModèle:Sfn,<ref name="ExpressHeymann">Modèle:Lien web.</ref>. Entretemps, le son de la sébile qu'elle agite revenait à plusieurs reprises dans le film<ref name="AutourdeLdF"/>. Danièle Heymann voit dans ce personnage et cette scène finale une allégorie de la Mort : Modèle:Citation<ref name="AutourdeLdF"/>,<ref name="ExpressHeymann"/>. Justifiant cet ajout final insolite, l'acteur-réalisateur affirme : Modèle:Citation<ref name="Giannoli Jours de France"/>.

Coupes et modifications du texte original

Après avoir souvent coupé dans les dialogues qu'on lui écrivait ou largement modifié les scénarios de ses films, Louis de Funès est pourtant, pour son adaptation de L'Avare, intransigeant sur l'inaltérabilité du texte de Molière<ref group="alpha" name="Dicale2009p483-4"/>. Christian Fechner suppose que l'acteur, déjà conscient que chacune des « trouvailles » ajoutées dans son adaptation serait sévèrement jugée, craignait que des critiques lui reproche en plus toute modification de l'œuvre originale s'il en opérait<ref group="alpha" name="Dicale2009p483-4"/>.

De fait, les scénaristes ont réalisé quelques coupes, notamment dans la scène 1 de l'acte Modèle:II de la pièce, où La Flèche lit à Cléante le contrat d'usure conclu par maître Simon avec un prêteur anonyme, sans savoir qu'il s'agit d'Harpagon<ref group="alpha" name="Dicale2009p483-4"/>,Modèle:Sfn. Ils suppriment quelques phrases juridiques et certains des objets sans valeurs — des Modèle:Citation — énumérés qu'Harpagon tente d'écouler dans son prêt abusif comme Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Dicale2009p483-4"/>. Une réaction de Cléante, Modèle:Citation, disparaît également, la réplique étant par ailleurs fréquemment coupée par les metteurs en scènes contemporains<ref group="alpha" name="Dicale2009p483-4"/>. D'autres gros morceaux de texte disparaissent : la fin de la scène 5 de l'acte Modèle:II, entre Harpagon et Frosine, et la première moitié de scène 1 de l'acte Modèle:IV, la complainte de Cléante et MarianneModèle:Sfn. De petites phrases de transition sont aussi ajoutées<ref group=alpha>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Autre modification, une partie du texte de Frosine, jouée par Claude Gensac, est transformée pour introduire une courte scène de comédie avec Harpagon, inédite au théâtreModèle:Sfn. Lorsque celle-ci complote dans une auberge avec les jeunes, elle imagine Modèle:Citation, qu'elle présenterait à Harpagon pour qu'il abandonne son projet de mariage avec Marianne. Dans le film, la scène imaginée et décrite par Frosine est montrée à l'écran : dans sa maison, Harpagon se voit présenter une femme grande, voilée de blanc, à la présence fantomatique, il la contemple, s'immisce sous son voile pour la découvrir, en ressort horrifié, puis finit par être séduit lorsque Frosine lui promet qu'elle souhaite lui Modèle:CitationModèle:Sfn. La description par la marieuse de la fausse Modèle:Citation passe du style indirect au style direct, puisqu'elle la présente à HarpagonModèle:Sfn :

Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc

Selon le biographe Jean-Marc Loubier, l'erreur fondamentale de Louis de Funès est Modèle:Citation ; avoir voulu conserver la quasi-intégralité du texte original est aussi un faux pas d'après lui car Modèle:Citation<ref name="fausse bonne idée"/>. Pour le critique littéraire Frédéric Grolleau, le rendu est de ce fait Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref name="Grolleau">Modèle:Lien web.</ref>.

Décors, accessoires et costumes

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Fichier:Ecole des maris Chauveau.jpg
Lors de la lecture du contrat d'usure, on remarque le frontispice de l'édition originale de 1682 de L'École des maris sur l'un des murs.

Louis de Funès a donné des indications pour les décors et costumesModèle:Sfn. Chaque personnage se voit attribuer une couleur dominante pour ses costumesModèle:Sfn,<ref name="Envers" group="alpha"/>, conçus dans des couleurs très contrastées, très vives, avec par exemple le vêtement d'Harpagon entièrement noir ou la robe de Frosine rose foncé<ref name="Shi p259">Modèle:Harvsp.</ref>. Les décors sont dans des teintes pastel un peu fanéesModèle:Sfn,<ref name="Envers" group="alpha"/>. L'association des couleurs des costumes et des décors doit donner Modèle:CitationModèle:Sfn. Il a tenu de plus à ce que l'action ne se limite qu'à un seul lieu, la maison d'Harpagon, construite en studio : Modèle:Citation<ref name="Shi p204">Modèle:Harvsp.</ref>,Modèle:Sfn,<ref name="Envers" group="alpha"/>. De fait, de courtes scènes se déroulent à l'extérieur de la maison d'Harpagon, notamment au bureau du notaire maître Simon, dans une auberge, au tribunal et dans un lointain désert<ref name="dossier">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Louis de Funès va jusqu'à respecter le texte de Molière dans un détail précis : il souhaite que la cassette pèse le poids réel d'après les informations données dans la pièce<ref name="Giannoli Jours de France"/>. Il se renseigne auprès spécialistes de la monnaie, pour établir que les Modèle:Citation indiqués dans le texte pèseraient Modèle:Unité<ref name="Giannoli Jours de France"/>. L'acteur découvre ainsi que la vision traditionnelle d'Harpagon serrant sa cassette sous son bras trahit le texte original<ref name="Giannoli Jours de France"/>. Il montre donc plutôt dans son film un Harpagon traînant sa lourde cassette ou la portant difficilement<ref name="Giannoli Jours de France"/>.

La fidélité au texte est symbolisée dans les décors par la présence de reproductions agrandies de pages de l'édition originale de L'Avare de 1669 et des couvertures d'éditions scolaires de la pièceModèle:Sfn,<ref name="Envers" group="alpha">« L'envers de L'Avare », chapitre « Le rôle de sa vie », Modèle:Harvsp.</ref>. Après le générique montrant l'enterrement de la cassette, le film commence sur la première page de l'édition originale, en gros plan sur la première réplique de Valère, alors qu'elle est prononcée. La scène d'ouverture entre Élise et Valère a lieu dans une pièce aux murs tapissés de la couverture de l'édition des Classiques Larousse, un choix destiné à annoncer aux spectateurs que le film respecte complètement le texte original<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,Modèle:Sfn,<ref name="Spielmann" group="alpha"/>. Lors de la scène du tribunal, la couverture de l'édition des Classiques Vaubourdolle recouvre les mursModèle:Sfn. Au delà de tout intérêt artistique, l'universitaire Guy Spielmann explique que cet effort de l'acteur-réalisateur de montrer ostensiblement son respect envers l'œuvre, son texte intégral et le sérieux de son projet, révèle sa grande peur d'être accusé par les critiques de « trahir » Molière<ref name="Spielmann" group="alpha"/>.

Fichier:AsterixUderzo1971.jpg
Sur demande de Louis de Funès, Albert Uderzo (ici dessinant Astérix en 1971) a dessiné les chevaux d'Harpagon pour une scène du film.

L'acteur-réalisateur a demandé à Albert Uderzo, dessinateur d’Astérix, de dessiner en taille réelle les chevaux d'Harpagon, pour la scène où maître Jacques montre à l'avare leur maigreur et refuse de les utiliser, tellement ils sont peu nourris<ref name="Uderzo">Modèle:Lien web.</ref>. Uderzo accepta et réalisa Modèle:Citation<ref name="Uderzo"/>. Il est aussi l'auteur des caricatures de Priam et Anchise qui apparaissent à l'écran lorsque Frosine décrit Marianne à Harpagon et lui fait croire qu'elle n'est attiré que par les vieilles personnes. Le dessinateur lui-même jugeait que l'idée de remplacer de véritables animaux par des dessins en taille réelle était Modèle:Citation<ref name="Uderzo"/>. Pour Michel Galabru, cette invention Modèle:Incise fait partie des quelques Modèle:Citation commises par Louis de Funès dans son adaptation : Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Harvsp, Modèle:Google Livres.</ref>. Toujours selon l'acteur, le décor était trop riche par rapport à l'avarice d'Harpagon : Modèle:Citation<ref group="alpha" name="Dicale2009p492"/>.

Interprétation et direction d'acteurs

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Gravure. Buste d'homme de face portant chapeau. Légende: Molière en 1668.
L'interprétation d'Harpagon par Louis de Funès est directement comparée à celle de Molière, ici dans le rôle en 1668.

L'intention de Louis de Funès est de jouer la pièce comme elle aurait été jouée à sa création, avec un jeu plein d'exagérations, comme le réclamait la commedia dell'arte. Louis de Funès et ses partenaires restituent la Modèle:Citation de la pièce, essentielle pour la rendre comique<ref name="ToutMolière">Modèle:Lien web.</ref>. Son interprétation donne un aperçu de la façon dont Molière, au jeu très chargé, la jouait<ref name="ToutMolière"/>. Lors de la promotion du film, il commenta néanmoins : Modèle:CitationModèle:Sfn.

La présence de Louis de Funès dans le rôle d'Harpagon apparaît comme le seul véritable intérêt du film. L'universitaire Patrick Dandrey, spécialiste de Molière, considère que le choix de Louis de Funès dans le rôle d'Harpagon est parfait pour conserver la dimension farcesque de la pièce, car l'acteur, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le journaliste Jean-François Revel estime que Modèle:Citation<ref name="AutourdeLdF"/>. L'apport de l'acteur est notamment pour Revel dans Modèle:Citation<ref name="AutourdeLdF"/>.

En considérant que Louis de Funès a un Modèle:Citation bien défini qu'il reprend de film en film, le rôle écrit par Molière lui permet en comparaison de retrouver des attitudes d'autorité et de cynisme déjà présentes dans son personnage, et de forcer sur son aspect colérique et intraitable, mais l'empêche toutefois de se montrer tendre ou peureux comme peuvent l'apparaître à certains moments ses personnagesModèle:Sfn.

Pour de nombreux observateurs et Louis de Funès lui-même, le personnage d'Harpagon constituait l'essence, la source, de son personnage de cinéma : un homme tyrannique, toujours en mouvement et en position d'autorité sur son entourage<ref name="Spielmann" group="alpha">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Guy Spielmann, Modèle:Langue, Modèle:Page, in Derval Conroy et Danielle Clarke (Modèle:Dir.), Teaching the Early Modern Period, Houndmills, Palgrave Macmillan, 2011, Modèle:Isbn, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Olivier Mongin, auteur d'un essai sur le « corps comique », voit le rôle comme l'Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'universitaire Guy Spielmann juge cependant que cette proximité entraîne une impression de « déjà-vu » par rapport à des scènes de ses films précédents, notamment La Folie des grandeurs, autre comédie en costumes<ref name="Spielmann" group="alpha"/>.

Fichier:Charles Dullin, L'Avare, 1944.jpg
Les écrits de Charles Dullin sur la pièce, ici en Harpagon en 1944, inspirent l'interprétation et la mise en scène de Louis de Funès.

Selon Michel Galabru et Jean Girault, de Funès aurait été fortement inspiré par certaines attitudes de sa mère dans son interprétation d'Harpagon<ref name="making-of"/>,<ref group="cit." name="Girault mère"/>. En revanche, il ne peut s'inspirer de précédentes interprétations scéniques de L'Avare, puisqu'il prétend n'avoir jamais vu de représentation de la pièce au théâtre, tout du moins au cours de sa carrière d'acteur, pour ne pas être influencé par un autre acteurModèle:Sfn,<ref name="ExpressHeymann"/>. Il s'est cependant fortement documenté, notamment en lisant la version annotée L'Avare, mise en scène et commentaires de Charles Dullin. Inconsciemment, Louis de Funès emprunte à Charles Dullin une idée de mise en scène qu'il avait lu dans ses notes : lors de la séquence du tribunal, les personnages présents derrière Harpagon réagissent aux révélations de Valère, de Marianne puis d'Anselme par des Modèle:Citation de surprise<ref name="Drucker"/>. Au cours de la même scène, l'acteur vedette se livre aussi à des imitations de Donald Duck énervé<ref name="making-of"/>,<ref name="Sgalbiero" group="alpha"/>,Modèle:Note.

Dans son ouvrage Modèle:Lang, l'universitaire Modèle:Lien, pour illustrer sa méthodologie d'analyse et sa théorie de l'acteur, livre une analyse très détaillée du jeu des comédiens dans le film, et notamment sur la gestuelle de Louis de Funès<ref group=alpha>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Frédéric Grolleau considère et apprécie que le film ne montre que le côté méprisant d'Harpagon, sans appuyer sur ce qui pourrait attiser de la pitié envers lui<ref name="Grolleau"/>. À l'inverse, le biographe Jean-Marc Loubier considère que l'acteur-réalisateur Modèle:Citation<ref name="fausse bonne idée"/>.

Alors que la pièce dure environ deux heures et demi au théâtre, le film ne s'étend que sur deux heures, car joué très vite : Modèle:Citation explique Louis de Funès<ref name="Drucker"/>. Il avait pourtant annoncé pratiquer d'importantes coupes à la pièce pour réduire le film à Modèle:NombreModèle:Sfn.

Qualité de l'adaptation et de la réalisation

Modèle:Encadré Modèle:...

À la sortie du film, la réalisation est jugée indigente, sans parti pris artistique, de même que les décors et costumes<ref name="revue de presse"/>,<ref name="Envers" group="alpha"/>. Les quelques « trouvailles » ajoutées sont jugées saugrenues, voire uniquement mises là pour faire « moderne » auprès des critiques<ref name="revue de presse"/>. Selon Claude Gensac, certaines de ces idées ne dénotent pas du comique de Molière puisque, si l'on suit les registres de comptes que tenait La Grange, on observe que de nombreux éléments comiques du même type étaient ajoutés au texte au fur et à mesure des représentations<ref name="making-of"/>. Pour le déguisement de paon arboré par Harpagon, Patrick Dandrey relève par exemple que des costumes bien plus absurdes et extravagants étaient créés sous Molière pour l'effet comique<ref group="alpha" name="DandreyCinémathèque"/>.

Réalisateur et ancien acteur, Gérard Oury juge que Louis de Funès, qu'il a dirigé avec succès dans Le Corniaud, La Grande Vadrouille, La Folie des grandeurs et Les Aventures de Rabbi Jacob, n'aurait pas dû réaliser lui-même L'Avare : Modèle:Citation<ref name="fausse bonne idée"/>,Modèle:Sfn.

Également interprète d'Harpagon, Henri Virlogeux estime que Louis de Funès a manqué d'un véritable metteur en scène pour le diriger : Modèle:Citation<ref name="AutourdeLdF"/>.

Le critique de cinéma Jean-Michel Frodon explique que Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le critique littéraire Frédéric Grolleau trouve l'adaptation Modèle:Citation<ref name="Grolleau"/>. L'historien du cinéma Jean Tulard estime que Louis de Funès Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le biographe Bertrand Dicale relève deux importantes critiques sur la pièce : Francisque Sarcey, critique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, trouvait que, à l'exception de scènes au comique irrésistible, cette comédie est essentiellement Modèle:Citation, Modèle:Citation ; d'autre part, Charles Dullin constatait que la pièce est souvent réduite dans ses mises en scènes à Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Note,Modèle:Note. Dicale considère que le film se situe entre ces deux écueils : Modèle:CitationModèle:Sfn. Il l'illustre notamment par la transition, au cours du monologue de la cassette, Modèle:Citation d'Harpagon sur la scène de théâtreModèle:Sfn.

Michel Galabru juge que les deux adaptations de Roger Coggio d'après Molière, Les Fourberies de Scapin (1981) et Le Bourgeois gentilhomme (1982) — dans lesquelles il a joué —, ont été mises en scène avec beaucoup plus de finesse, et qu'elles sont notamment Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Harvsp, Modèle:Google Livres.</ref>. Freddy Buache, dans sa biographie de Michel Mitrani Modèle:Incise, qualifie L'Avare funésien d'Modèle:Citation et explique que l'écueil de ce genre de production repose sur le fait que Modèle:Citation<ref name="Buache" group="alpha">Modèle:Ouvrage.</ref>.

D'autres acteurs se sont exprimés sur le film. En 2009, alors qu'il est Harpagon à la Comédie-Française, Denis Podalydès déclare : Modèle:Citation<ref name="podalydès">Modèle:Lien web.</ref>. Christian Clavier s'exprime sur le film en 2018 : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Admirateur de Louis de Funès, et très ému par les derniers films où l'acteur est vieilli et émacié, Alexandre Astier aime L'Avare funésien et déclare : Modèle:Citation<ref group="alpha">Alain Kruger et Thibaut Bruttin, « “Une vitesse surnaturelle” : entretien avec Alexandre Astier », dans Modèle:Harvsp.</ref>. Michel Fau considère que, par ses parti-pris artistiques, le film est Modèle:Citation, ce qui le rend à la fois étrange et audacieux à ses yeux<ref>Louis de Funès, créature / créateur, documentaire de Nicolas Perge et Baptiste Etchegaray, Caïmans productions / Studiocanal, 2020, 52 minutes.</ref>.

Six mois après la sortie du film, Louis de Funès jugeait lui-même : Modèle:Citation<ref name="fausse bonne idée"/>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Citations

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Références bibliographiques

Modèle:Références

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

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Ouvrages

  • Voir aussi l'article « Louis de Funès » pour une large bibliographie sur l'acteur.

Articles de presse

Films documentaires

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Discographie

Liens externes

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