Arletty

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Arletty, nom de scène de Léonie Bathiat, née le Modèle:Date de naissance à Courbevoie et morte le Modèle:Date de décès à Paris<ref>Archives en ligne de l’état civil des Hauts-de-Seine, commune de Courbevoie, acte de naissance no 212, année 1898 (page 56/158).</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, est une actrice et chanteuse française.

Elle figure dans quelques chefs-d'œuvre du patrimoine cinématographique français des années 1930 et 1940 : Hôtel du Nord (1938), Le jour se lève (1939), Les Visiteurs du soir (1942) et Les Enfants du paradis (1945), quatre films de Marcel Carné, les trois derniers dialogués par Jacques Prévert.

Biographie

Jeunesse

Léonie Bathiat raconte, dans son livre La Défense, qu'elle est née à Courbevoie, 33, rue de Paris, « dans un rez-de-chaussée sombre éclairé par le sourire de mes parents »<ref name="a">Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle est la fille de Michel Bathiat, ajusteur-tourneur pour les tramways de Paris, et de Marie Marguerite Philomène Dautreix, lingère<ref name="a" />. Elle a un frère aîné, Pierre<ref name="Souvais">Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon son biographe Michel Souvais, les Bathiat descendaient de l'épistolière Miette Tailhand-Romme, nièce du conventionnel auvergnat Gilbert Romme, auteur du calendrier républicain<ref name=Souvais/> ; « une miniature [de Miette Tailhand-Romme] d'Andreï Voronikhine témoigne également de l'étonnante ressemblance d'Arletty avec son aïeule du temps de 1789 »<ref name=Souvais/>. Ironie du sort, son père est illettré.

Souffrant de problèmes respiratoires, elle est mise en pension à l'âge de quatre ans et demi dans la ville de sa famille paternelle, Clermont-Ferrand. Elle reçoit une éducation religieuse dans l'institution privée Sainte-Thérèse jusqu'en 1910.

Elle poursuit ses études à Puteaux à l'Institution Martinois. Le secrétariat étant alors pour les femmes un métier d'avenir, elle étudie la sténographie chez Pigier<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Elle a 16 ans quand la guerre de 1914 fauche sur le champ de bataille son premier amour, qu'elle avait surnommé « Ciel » à cause de la couleur de ses yeux. Ce drame est à l'origine de sa promesse de ne jamais se marier pour ne pas être veuve de guerre.

Son père, promu chef de traction, meurt le Modèle:Date, écrasé par un tramway. De ce fait, Léonie, son frère et sa mère n'ont plus droit de résider dans le pavillon affecté aux employés des tramways de Paris<ref name="Demonpion_43">Modèle:Ouvrage.</ref>. Ils trouvent refuge chez une tante, dans le Marais. Léonie travaille pour aider les siens. Elle sera tourneuse d'obus, dactylo ; pas longtemps.

Débuts dans le monde

En 1917, elle rencontre Jacques-Georges Lévy sur la plate-forme d'un autobus. Ils ont le même âge. Il est banquier, suisse et juif : elle le surnomme « Edelweiss ». Pygmalion dans l'âme, il fait son éducation culturelle. Il lui apprend à se tenir à table, lui fait lire Proust, l'emmène au théâtre ; il lui montre le Mont Blanc et lui fait visiter Venise. Il lui fait découvrir les grands couturiers, les bons restaurants et la haute société parisienne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Sa mère la réprouve ; blessée, elle rompt avec sa famille et emménage dans la villa du 18, avenue Alphonse-de-Neuville, à Garches. Ils ont pour voisins Coco Chanel et André Brulé. Mais Arletty ne veut pas se marier. Ils se quittent bons amis.

Elle rencontre ensuite le marchand de tableaux Paul Guillaume Modèle:Incise qui la recommande à Armand Berthez, directeur du théâtre des Capucines. Un temps mannequin chez Poiret, sous le pseudonyme d'Arlette (prénom choisi dans le roman Mont-Oriol de Maupassant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>), Berthez anglicise son nom en Arletty pour mener les revues de Rip<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, où la fantaisie et le luxe sont de mise, et chanter, dès 1928, dans les opérettes de Maurice Yvain comme Yes, Gabaroche, Azor (1932), de Raoul Moretti (Un soir de réveillon, 1932), et de Reynaldo Hahn (Ô mon bel inconnu).

En 1928, elle rencontre l'homme d'affaires de bonne famille Jean-Pierre Dubost, qui restera son fidèle compagnon<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Cinéma

Modèle:Section à sourcer Arletty fait ses débuts au cinéma en 1930 avec Victor Boucher dans La Douceur d'aimer. Elle se distingue dans un premier rôle, dès 1931, dans Un chien qui rapporte de Jean Choux. Arletty inspire les peintres Marie Laurencin, Kees van Dongen, Moïse Kisling, Fujita et Jean-Gabriel Domergue qui la prennent comme modèle. Elle a pour ami Pierre de Régnier, fils de Marie et Henri de Régnier, mais enfant naturel de Pierre Louÿs.

Sa carrière sur scène prend un tournant décisif, en 1932, dans l'opérette de Raoul Moretti, Un soir de réveillon, aux Bouffes-Parisiens, avec Henry Garat, Dranem et Koval. Elle joue ensuite dans Ô mon bel inconnu, une opérette de Reynaldo Hahn, sur un livret de Sacha Guitry. Puis c'est Au Bonheur des dames avec Michel Simon, joué près de 500 fois sans interruption malgré leurs désaccords successifs.

Elle fait la connaissance de Louis-Ferdinand Céline ; celui-ci lui dédiera en 1948 son scénario Arletty, jeune fille dauphinoise. Elle tourne La Guerre des valses de Ludwig Berger avec Fernand Gravey, Dranem et Madeleine Ozeray. Elle rencontre Marcel Carné dans Pension Mimosas de Jacques Feyder où elle a notamment Françoise Rosay comme partenaire.

Marcel Carné lui offre alors l'un de ses plus mémorables rôles au cinéma : celui de Modèle:Mme Raymonde dans Hôtel du Nord (1938) sur un scénario coécrit par Henri Jeanson, rôle qui la rend célèbre et la fait entrer de son vivant dans la légende du Paris populaire : Modèle:Citation, lance-t-elle à Louis Jouvet sur une porte d'écluse du canal Saint-Martin (et non pas sur la passerelle jouxtant cette écluse).

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Arletty en 1939.

Dans le même registre, elle incarne Marie qu'a-d'ça dans Circonstances atténuantes (1939) de Jean Boyer, auprès de Michel Simon où elle lance, gouailleuse : Modèle:Citation Elle enregistre la chanson de ce film, Comme de bien entendu et de nombreuses ritournelles de ses revues ainsi que La Java et Mon Homme, pour rendre hommage à sa grande amie Mistinguett.

En 1939, elle reprend dans le film réalisé par Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara, Fric-Frac, son rôle de « Loulou » créé à la scène en 1936 dans la pièce du même nom d'Édouard Bourdet. Dans ce film, elle forme avec Michel Simon un inénarrable duo de petits malfrats dont les accents canailles mâtinés d'argot parisien et même de javanais séduisent leur victime, le naïf bijoutier incarné par Fernandel.

Pendant l'Occupation

Fichier:Arletty Harcourt 1943.jpg
Arletty en 1943.

Durant l'Occupation, Arletty interprète en 1941 Madame Sans-Gêne de Roger Richebé, le rôle de Dominique dans Les Visiteurs du soir (1942) avec Alain Cuny, Jules Berry, Marie Déa, et surtout Garance des Enfants du paradis (1945) de Marcel Carné, sur un scénario de Jacques Prévert, avec Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur et Maria Casarès.

Elle entretient alors une relation amoureuse avec Antoinette d'Harcourt, épouse de François-Charles d'Harcourt<ref>Arletty, une passion coupable, sur le site Ozap.com (aujourd'hui Puremédias).</ref> - future résistante - avec qui elle séjourna en juin 1940 à Collioure dans la maison du peintre Marquet, avant de rencontrer Hans Jürgen Soehring<ref>Né en 1908, il est, avant-guerre, magistrat et membre du parti nazi. Il s'engage dans l'aviation et devient officier dans la Luftwaffe. Il combat près de Monte Cassino en 1943. Après guerre, nommé en 1954 consul en Angola, puis consul de la République fédérale d'Allemagne à Léopoldville (aujourd'hui, Kinshasa) en République démocratique du Congo, il meurt noyé avec son fils dans le fleuve Congo le 9 octobre 1960.</ref>, l'un des hommes de confiance de Hermann Göring à Paris, le Modèle:Date-, présentés par Josée de Chambrun, fille de Pierre Laval et épouse de l'avocat René de Chambrun. Soehring est, à l'époque assesseur au conseil de guerre de la Luftwaffe à Paris.

Fin 1941, l'actrice est vue dans plusieurs réceptions parisiennes mêlant collaborateurs et personnalités allemandes, dont une soirée organisée en l'honneur de Hermann Göring<ref>Pierre Laval vu par sa fille: D'après ses carnets intimes, Yves Pourcher, Texto, Éditions Taillandier, 2014</ref>. Arletty aurait dit à Michèle Alfa et Mireille Balin, qui avaient elles aussi comme amants des officiers allemands : Modèle:Citation Arletty tombe enceinte. Elle avorte pendant le tournage des Enfants du paradis<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Au théâtre des Bouffes-Parisiens, elle joue Isabelle dans Voulez-vous jouer avec moa, une comédie de Marcel Achard avec Pierre Brasseur.

Après la guerre

À la Libération, en juillet 1944, Soehring lui propose de fuir avec lui. Arletty refuse. Le Modèle:Date-, elle est arrêtée, non pour fait de collaboration, mais en raison de sa liaison affichée avec Hans Jürgen Soehring. Elle est internée quelques jours à Drancy, puis quelques semaines à Fresnes, avant d'être astreinte à la résidence surveillée pendant Modèle:Unité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Prise à partie par l'un des FFI lors de son arrestation, elle répond : « Si mon cœur est français, mon cul, lui, est international ! », phrase qui lui avait été suggérée par Henri Jeanson, mais qui est peut-être apocryphe<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle répond à une détenue qui lui demandait des nouvelles de sa santé : Modèle:Citation<ref>Page 167 de son autobiographie La Défense, Éditions de la Table ronde, 1971.</ref>,<ref name="présent_1986-09-06">Arletty raconte une variante de cette anecdote, en 1986, dans un entretien accordé au quotidien Présent.
Modèle:ArticleModèle:Retrait</ref>. Elle parle de sa propre situation en ces termes : Modèle:Citation

Symbolisant la « collaboration horizontale », elle aurait répondu à ses juges : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Lorsqu'elle est libérée, on lui conseille de quitter la capitale. Elle trouve refuge pour dix-huit mois au château de La Houssaye-en-Brie chez des amis résistants. Son idylle avec l'officier allemand se poursuit secrètement ; ils passent Noël 1946 ensemble. Soehring la demande en mariage mais elle refuse, fidèle à sa promesse de jeunesse<ref name="Demonpion_43"/>.

En 1946, le comité d'épuration lui inflige un blâme, assorti d'une interdiction de travailler pendant trois ans<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Fichier:Plaque Arletty, 14 rue de Rémusat, Paris 16.jpg
Plaque commémorative au no 14 de la rue de Rémusat à Paris, où Arletty vécut de 1969 à sa mort.

En 1949, elle se sépare de Soehring, qui se mariera en Allemagne.

Elle renoue avec le théâtre et joue Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams, dans une adaptation de Jean Cocteau, mise en scène par Raymond Rouleau, avec Yves Vincent, Héléna Bossis, Daniel Ivernel et un Louis de Funès débutant<ref>Modèle:YouTube, représentation du 15 octobre 1949 au théâtre Édouard VII, dans laquelle joue Arletty.</ref>, puis La Descente d'Orphée avec Jean Babilée. Elle paraît aussi dans Un otage de Brendan Behan avec Georges Wilson.

Elle joue encore dans une vingtaine de films : Portrait d'un assassin de Bernard Roland avec Erich von Stroheim, Gibier de potence avec Georges Marchal, L'Amour, Madame avec François Périer, Le Grand Jeu avec Jean-Claude Pascal et Gina Lollobrigida, Maxime d'Henri Verneuil avec Michèle Morgan et Charles Boyer. En tournant Et ta sœur, elle fait la connaissance de Jean-Claude Brialy qui fait ses débuts. Plus tard, elle retrouve Marie Déa et Hélène Perdrière, des amies qui lui sont restées fidèles.

Parmi ses relations amicales, elle compte le critique Paul Chambrillon<ref>Modèle:Article.Modèle:Commentaire biblioModèle:Commentaire biblio</ref>.

En 1966, elle perd son frère ainsi que Jean-Pierre Dubost, son ami intime et unique compagnon de route malgré des « hauts et des bas ». Elle apprend qu'elle est atteinte d'un glaucome. Perdant partiellement la vue elle doit interrompre Les Monstres sacrés de Jean Cocteau au théâtre des Ambassadeurs<ref>« Arletty : vingt-cinq ans qu'elle nous manque », sur parismatch.com, 28 juillet 2017</ref>. Elle disparaît de la scène et de l'écran, mais prête sa voix à des documentaires. À partir de 1984, elle soutient activement l'Association des artistes aveugles et sa présidente fondatrice Marguerite Turlure (qu'elle surnomme « ma Marguerite du Faubourg Saint-Martin », en ajoutant toujours : « Moi aussi je suis une fleur des faubourgs »<ref>Témoignage de Didier Guelfucci, habitué des après-midi de la rue de Rémusat et bras droit de Modèle:Mme Turlure.</ref>), amie de longue date rencontrée par l'entremise de la chanteuse Renée Lebas. Jusqu'à sa mort, Arletty restera fidèle à l'Association des artistes aveugles, dont elle est pour toujours la présidente d'honneur<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

En 1989, elle accepte la présidence d'honneur de l'association « Souvenance de cinéphiles », sise à Puget-Théniers.

Mort

Fichier:Tombe d'Arletty. Courbevoie, cimetière des Fauvelles, division G (cropped).jpg
Tombe d'Arletty au cimetière des Fauvelles de Courbevoie.

Arletty meurt le Modèle:Date- à l'âge de Modèle:Unité, dans son appartement parisien de la rue de Rémusat. Elle est incinérée au crématorium du Père Lachaise et ses cendres sont inhumées dans le caveau familial du cimetière des Fauvelles à Courbevoie (division G extérieure, Modèle:N°).

Hommages posthumes

À Paris, une passerelle piétonne rénovée en 2021 et franchissant le canal Saint-Martin non loin de l'Hôtel du Nord a été inaugurée à son nom en 2022.

Rôles marquants

Si son souvenir semble, pour beaucoup, indissociable de son rôle de « Modèle:Mme Raymonde » dans Hôtel du Nord (1938) de Marcel Carné (« Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? »), son interprétation de Garance dans un autre Carné, Les Enfants du paradis (1943) est souvent considéré comme son rôle le plus marquant et le point culminant de sa carrière d'actrice. Modèle:Refnec, ce qui pourrait tenir tant au jeu de l'actrice qu'au traitement particulier des éclairages mis en place par Roger Hubert, directeur de la photographie du film.

Modèle:Pas clair films ont fait l'objet de censure étatique et Modèle:Pas clair interdits au Québec<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Prix Arletty

En 1981, la comédienne Fanny Vallon fonde les Prix Arletty en hommage à la célèbre comédienne du film Hôtel du Nord. La comédienne a présidé à la remise des Prix portant son nom jusqu'à sa mort. Parmi les lauréats, on compte les comédiennes Zabou Breitman, Isabelle Carré et Dominique Blanc. Le jury de ces Prix était composé de grands noms du cinéma et du théâtre, Pierre Arditi, Gérard Depardieu, Jackie Sardou, Micheline Presle, ou encore l'acteur et metteur en scène Robert Hossein.

Filmographie complète

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Complément filmographique

En outre on peut voir et entendre Arletty dans les titres suivants :

Certaines filmographies indiquent deux œuvres supplémentaires avec ArlettyModèle:Référence nécessaire :

Théâtre, opérettes, revues

Modèle:Colonnes

Publications et hommages

Autobiographie

Suite de ses mémoires sous la forme d'une conversation avec son secrétaire et ami Michel Souvais.

Lettres

  • Modèle:Ouvrage.
  • Arletty-Soehring. Hélas ! Je t'aime, correspondante inédite établie par Denis Demonpion, Le Cherche Midi, 2018, 558 p.

Téléfilm

Arletty, une passion coupable, avec Laetitia Casta dans le rôle titre.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Notamment illustré par des œuvres du photographe de plateau Raymond Voinquel (collaboration à l'iconographie : André Bernard)

Fictions sur Arletty

Article connexe

Liens externes

Modèle:Liens

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