Georges Politzer

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Georges Politzer, né le Modèle:Date de naissance- à Nagyvárad (Empire austro-hongrois) – aujourd'hui Oradea, en Roumanie (région de Transylvanie) – et mort pour la France, fusillé par les nazis le Modèle:Date au Mont-Valérien à Suresnes, est un philosophe, résistant communiste et théoricien marxiste français d'origine hongroise. Sa seconde épouse était Maï Politzer.

Biographie

En Hongrie

Né en 1903 dans une famille de la bourgeoisie juive de Hongrie, Georges Politzer, lycéen, adhère au Parti communiste en 1918 et s'engage activement dans le mouvement révolutionnaire. Il s’exile à l’âge de dix-sept ans à la suite de l’écrasement de la République des conseils de Hongrie dirigée par Béla Kun. Le pays entre dans l’ère Horthy<ref name="huma">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name ="Maitron"/>.

À Vienne

Il participe aux séminaires de la société psychanalytique de Vienne avec Sigmund Freud et Sándor Ferenczi<ref name="huma"/>.

En France

Titulaire du baccalauréat, qu'il a passé avant l'exil<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il s’installe à Paris en 1921 et en cinq ans, il obtient tous ses diplômes universitaires, jusqu’à l’agrégation de philosophie (1926)<ref>André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr., mars 2015.</ref>. Il enseigne successivement au lycée de Moulins comme professeur délégué puis après son agrégation aux lycées de Cherbourg et d'Évreux<ref name ="Maitron">Nicole Racine, « Politzer Georges », sur Le Maitron</ref>, avant d'occuper le poste de professeur de philosophie au lycée Marcelin-Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés et fait partie du premier conseil d'administration de l'établissement<ref>Stéphane Floccari, « Georges Politzer (1903-1942). Figure intempestive et polymorphe de la "Résistance" », sur le site du lycée Marcellin Berthelot.</ref>. Il épouse Camille Nony, une de ses étudiantes, en 1923. Ils auront deux enfants, un garçon né en 1924 et une fille en 1927. Georges Politzer obtient la nationalité française fin 1924. Il rencontre en 1929, dans un train, celle qui deviendra sa deuxième épouse, Marie, dite « Maï », une sage-femme. Il va divorcer et l'épouser en 1931. Ils auront un fils, Michel<ref name="MV">Modèle:Lien web.</ref>.

Philosophie, économie, communisme

Fichier:Georges Politzer, principes élémentaires de philosophie, édition 1948.jpg
Georges Politzer, « Principes élémentaires de philosophie » (édition 1948). Ce livre reprend ses cours sur le matérialisme dialectique, tenus à l'Université ouvrière de Paris avant la guerre.

À la Sorbonne il s'était lié avec un groupe d'étudiants en philosophie, Pierre Morhange, Henri Lefebvre, Norbert Guterman. Ensemble ils fondent en 1924 un groupe et une revue Philosophies<ref>Henri Lefebvre, La somme et le reste, Paris, Méridiens Klincksieck, 1989.</ref>. Après de nombreux débats et controverses, Politzer et la plupart des membres du groupe adhérent en 1929 au Parti communiste. Avec Morhange, Georges Friedmann et Paul Nizan, Politzer participe alors à une nouvelle revue, la Revue marxiste, première revue théorique marxiste en France. Après l'échec de cette expérience éditoriale, il se tourne vers l'étude de l'économie. Il devient membre du bureau d'information de la CGTU, puis à partir de 1933-1934 responsable de la commission économique du comité central du Parti communiste français. Dès lors et jusqu'à la guerre il écrit de nombreux articles économiques et sociaux dans L'Humanité et dans Les Cahiers du bolchévisme<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Université ouvrière

À la suite de la fondation par le Parti communiste français, au début des années 1930, de l'Université ouvrière de Paris, dans les vieux locaux de l'avenue Mathurin-Moreau<ref>Modèle:Harvsp Présentation de Georges Politzer par Georges Cogniot</ref>, qui sera dissoute en 1939 avec les organisations du parti communiste, Georges Politzer s’investit et est chargé du cours de matérialisme dialectique. L’Université ouvrière renaîtra malgré tout après la Libération sous le nom d’Université nouvelle.

Résistance

Mobilisé à Paris en 1940, il reste aux côtés de la direction clandestine du Parti communiste. Démobilisé en Modèle:Date-, il dirige l’édition d’un bulletin clandestin. Il entre en clandestinité en Modèle:Date- avec Maï Politzer, qui se charge d'amener ses textes jusqu'aux imprimeries clandestines<ref name="Delbo">Modèle:Ouvrage.</ref>. Ils ont laissé leur fils de sept ans aux parents de Maï<ref name="Delbo"/>. Il crée en Modèle:Date-, avec ses amis communistes Jacques Decour et Jacques Solomon, le premier réseau de Résistance universitaire. À la suite de l’arrestation, en Modèle:Date-, de leur camarade et ami Paul Langevin, physicien de renommée mondiale, ils font paraître le premier numéro de l'Université libre, relatant l’emprisonnement du savant et dénonçant toutes les exactions commises par les envahisseurs. En plus de l'Université libre, ils publient La Pensée Libre qui sont toutes deux parmi les plus précoces publications résistantes dans la France occupée.

Du fait de ces activités clandestines, il est traqué par la police. Il est arrêté avec sa femme le Modèle:Date- par les Brigades spéciales à leur domicile clandestin situé dans le Modèle:18e de Paris<ref name="Delbo"/>. Il est fusillé le Modèle:Date- avec ses camarades au Mont-Valérien. Son épouse Maï meurt du typhus à Auschwitz en Modèle:Date-<ref name="Delbo"/>.

Malgré sa mort tragique et ses prises de positions ouvertement antifascistes, Georges Politzer n'est reconnu comme interné résistant à titre posthume qu’après une bataille juridique qui se termine en 1956.

Aperçu de ses idées

Philosophe matérialiste

Il est un des principaux philosophes communistes, inspiré par la doctrine du matérialisme, et l'auteur des Principes élémentaires de philosophie<ref>Principes élémentaires de philosophie, à consulter sur le site marxists.org.</ref> (aussi appelés Principes fondamentaux de philosophie dans une édition ultérieure).

En 1929, il écrit un Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp Présentation de Georges Politzer par Georges Cogniot</ref>.

Psychologie « concrète »

Lecteur de Karl Marx et de Lénine, il s’intéresse beaucoup à la psychologie, prônant le côté Modèle:Citation de cette dernière, par rapport à la psychologie traditionnelle qu’il qualifie d’Modèle:Citation. Il édite la Revue de psychologie concrète.

La critique de la psychologie et de la psychanalyse par Politzer, ainsi que sa polémique avec Angelo Hesnard, influencent l’œuvre de Roland Dalbiez « La méthode psychanalytique et la doctrine freudienne »Modèle:Sfn,<ref>Lors de la reparution annoncée dans les années 1960 de la Critique des fondements de la psychologie (réédition en 1967), Louis Althusser souligne l'importance de Politzer par rapport au livre de Roland Dalbiez (La Méthode psychanalytique et la doctrine freudienne , Paris, Desclée de Brouwwer, 1936), dont l'influence, selon lui, est « considérable ». Althusser remarque aussi l'influence du livre de Dalbiez sur Paul Ricœur qui fut son élève. Dans : Louis Althusser, Psychanalyse et sciences humaines, Deux conférences (1963-1964), Modèle:P., note 1.</ref>.

Critique des fondements de la psychologie (1928)

L'ouvrage condamne dès 1928, l'introspection et le béhaviorismeModèle:Sfn.

Au moment où se prépare une première réédition de la « Critique des fondements de la psychologie » dans les années 1960, l'analyse de Louis Althusser montre les résonances du texte de Politzer dans la pensée philosophique de l'époque.

Althusser considère que, plus que Hesnard « qui a eu ce rôle historique de présenter la psychanalyse en France, et qui a été l'objet d'une préface de Merleau-Ponty », Politzer est à « l'origine » de l'« entrée de la psychanalyse dans la réflexion philosophique française »Modèle:Sfn.

Althusser aurait voulu la rééditer aux Éditions Sociales (dont le directeur était Guy Besse) avec une « préface théorique », étant donné « la gravité » de l'événement que représentait, selon lui, cette reparution. Il écrit à Guy Besse le Modèle:Date- : Modèle:Citation

Althusser considère que « c'est par Politzer que la psychanalyse est entrée dans la réflexion philosophique française, très expressément, sans aucun doute, chez Sartre et chez Merleau-Ponty »Modèle:Sfn : Modèle:Citation bloc

Althusser consacre une partie de cette conférence sur « La place de la psychanalyse dans les sciences humaines » (troisième séminaire, 1963-1964, de Louis Althusser tenu à l'École normale supérieureModèle:Sfn) à l'analyse du livre de Politzer, en renvoyant à des textes et articles qui ont précédé ce qu'il en dit, notamment à l'examen qu'en a déjà fait Jean Laplanche dans le rapport coécrit avec Serge Leclaire et présenté au colloque de Bonneval, publié dans Les Temps Modernes en 1961, « L'inconscient. Une étude psychanalytique »<ref>Jean Laplanche et Serge Leclaire, « L'inconscient, une étude psychanalytique » dans: Jean Laplanche, Problématiques IV, l'inconscient et le ça, Modèle:P.. Le premier paragraphe de la section I (écrit par Jean Laplanche), « a) Sens et lettre. Examen de la critique de Georges Politzer », situe le « contexte » polémique du débat qu'engage Jean Laplanche avec "l'inconscient structuré comme un langage" de Lacan dans l'histoire de la psychanalyse en France : la polémique s'exerce par rapport à « la position que nous dirions aujourd'hui "narrativiste" du philosophe Georges Politzer », relève Dominique Scarfone (Dominique Scarfone, Jean Laplanche, Puf, 1997, Modèle:P.). Jean Laplanche écrit (Modèle:P. dans Problématiques IV, l'inconscient et le ça) : « L'inconscient est-il un sens ou une lettre? À cette question Georges Politzer répond de façon exemplaire, par un radicalisme du sens qui veut reprendre à son compte l'ensemble de la découverte freudienne tout en éliminant le réalisme de l'inconscient ». L'étude de Jean Laplanche et Serge Leclaire fut d'abord publiée dans la revue Les Temps Modernes, no 183, juillet 1961, Modèle:P., puis dans L'inconscient, Colloque de Bonneval, Paris, Desclée de Brouwer, 1966 (Note 1, Modèle:P. dans Jean Laplanche, Problématiques IV, l'inconscient et le ça, cité ci-dessus).</ref>.

Politzer critique de la psychanalyse freudienne

Dans l’ensemble, même si les positions divergent sur le sujet, la position de Politzer sur la psychanalyse est plutôt marquée par une certaine ambivalence même si certains de ses propos sont très critiques<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Prises de position de Politzer dans les années 1920-1930

En 1924 Politzer écrit : Modèle:Citation bloc et quelques années plus tard, il écrit : Modèle:Citation bloc

Les critiques philosophiques de la psychologie classique et de la psychanalyse par Politzer ont été rapprochées de celles de Sartre; même si la philosophie de la conscience est un point de divergence entre eux<ref>Sartre et la critique des fondements de la psychologie: quelques pistes sur les rapports de Sartre et de Politzer, par Arnaud Tomès, Bulletin d’analyse phénoménologique, VIII, 1, 2012 (Actes 5), Modèle:P..</ref>.

En 1939, Politzer, qui a donc déjà vivement critiqué la théorie freudienne naissante et à ses outils, affirme :

« On a souvent fait état, dans les milieux psychanalytiques, de l’exil de Freud symbolisant la condamnation de la psychanalyse par les nazis. Certes, il y a eu des déclamations nazies contre la psychanalyse. Il n’en est pas moins vrai que la psychanalyse et les psychanalystes ont fourni pas mal de thèmes aux théoriciens nazis en premier lieu celui de l’inconscient. L’attitude pratique du nazisme à l’égard de la psychanalyse a été déterminée essentiellement par des raisons tactiques.
En prenant des allures d’iconoclastes, les psychanalystes ont profondément heurté les sentiments des masses des classes moyennes. Telle est la spécialité historique de l’anarchisme petit bourgeois. En plus de la question raciale, c’est pour exploiter ce fait que le nazisme a dénoncé quelque peu le freudisme, mais cela ne l’a jamais empêché, ni d’intégrer les psychanalystes parmi le personnel nazi, ni d’emprunter des thèmes à la doctrine freudienne<ref>In: La Pensée, Revue du rationalisme moderne, no 1, 1939.</ref>. »

En 1939 il écrit encore :

« Il suffit de feuilleter n’importe quel ouvrage psychanalytique pour se rendre compte à quelles puérilités peut aboutir la sociologie freudienne. Indiquons seulement qu’en fait Freud et ses disciples ont été amenés à proposer les 'complexes' à la place des forces motrices réelles de l’histoire. La sociologie à laquelle ils ont abouti ainsi fait apparaître à la surface l’idéalisme que la doctrine contient à la base. Par cet aspect des théories psychanalytiques, le mouvement issu de Freud a rejoint, par-delà la réaction philosophique, la réaction sociale et politique<ref>Écrits 2, Les Fondements de la psychologie, Éditions sociales, Modèle:P..</ref>. »

Sur Politzer à partir des années 1960

Selon Althusser<ref>Dans sa conférence sur « La place de la psychanalyse dans les sciences humaines », Louis Althusser, Psychanalyse et sciences humaines, deux conférences (1963-1964), édition posthume établie et présentée par Olivier Corpet et François Matheron (Provenance: archives du philosophe confiées à l'I.M.E.C.), Le Livre de poche, 1996, Librairie Générale Française/IMEC, Modèle:P.. Voir 1.2.2 ; 1.1.</ref>, la position de Politzer n'est pas une « simple » critique envers la psychanalyse qui peut représenter une méthode de psychologie « concrète » par le « drame » se jouant entre le médecin et le patient.

Selon Élisabeth Roudinesco, alors qu'ils sont élèves du professeur Georges Dumas qui se livre à une « critique ironique de la psychanalyse » au cours de « ses présentations de malades » à l'Hôpital Sainte-Anne, « le jeune philosophe marxiste Georges Politzer » avec Juliette Boutonier « contre-attaquent vivement pour défendre Freud et la psychanalyse » (entretien avec Juliette Favez-Boutonier)<ref>Élisabeth Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France, tome I, Fayard, 1994, Modèle:P..</ref>.

Cependant Roudinesco écrit aussi : Modèle:Citation bloc

Citations

De Georges Politzer

Sur Georges Politzer

À propos de la Critique des fondements de la psychologie

De Louis Althusser

Postérité

Censures

Son ouvrage posthume, Principes élémentaires de philosophie, réalisé à partir de notes prises par ses élèves, fut le premier ouvrage interdit par le régime militaire instauré en Turquie en 1980<ref>Politzer Georges, dit le philosophe roux, sur le site des Amis de la Fondation de la Résistance.</ref>.

Des détenus de la prison française de Fleury-Mérogis ont reçu un refus à leur demande de disposer d'ouvrages de Politzer pour les lire<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Hommages en France au résistant

Distinctions

Publications

  • Contre Bergson et quelques autres, écrits philosophiques, 1924-1939.
  • Recherches philosophiques sur l’essence de la liberté humaine, traduction de Friedrich Schelling, 1926.
  • Critique des fondements de la psychologie, 1928.
  • Cours de marxisme, 1935-1936.
  • Les Grands problèmes de la philosophie contemporaine, 1938.
  • La Philosophie et les mythes, La Pensée, 1939.
  • La philosophie des lumières et la pensée moderne, La Pensée, 1939.
  • Qu'est-ce que le rationalisme?, La Pensée, 1939.
  • Dans la cave de l'aveugle, chronique de l'obscurantisme contemporain, La Pensée, 1939.
  • La fin de la psychanalyse, La Pensée, 1939.
  • Le Bergsonisme, une mystification philosophique, Éditions sociales.
  • Révolution et contre-révolution au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : Réponse à « Or et sang » de M. Rosenberg, Éditions du Parti communiste français, [1941].
  • L'Antisémitisme, le racisme, le problème juif, 1941.
  • L'Obscurantisme au XXe siècle, La Pensée, 1941.
  • Principes élémentaires de philosophie<ref>Principes élémentaires de philosophie, début du chapitre 3.</ref>, Éditions sociales, notes prises aux cours professés à l'Université ouvrière de 1935-1936.
    • Nouvelle édition revue, Modèle:Ouvrage.
    • Réédition, Éditions Delga, 2009.
  • Principes fondamentaux de philosophie, Éditions sociales, 1954, notes prises aux cours professés à l'Université ouvrière de 1935-1936.
  • La crise de la psychologie contemporaine, Éditions sociales, 1947.
  • Écrits, 1. La Philosophie et les Mythes, Éditions sociales, 1973.
  • Écrits, 2. Les Fondements de la psychologie, Éditions sociales.

Notes et références

Modèle:Références

Articles connexes

Voir aussi

Bibliographie

Sur la Critique des fondements de la psychologie de Politzer

  • Louis Althusser, Psychanalyse et sciences humaines, Deux conférences (1963-1964), édition posthume établie et présentée par Olivier Corpet et François Matheron (Provenance: archives du philosophe confiées à l'I.M.E.C.), Le Livre de poche, 1996, Librairie Générale Française/IMEC.
  • Jean Laplanche, dans Jean Laplanche et Serge Leclaire, « L'inconscient, une étude psychanalytique » (Rapport soumis à discussion au Colloque de Bonneval en 1960 sur « L'inconscient »), in Jean Laplanche, Problématiques IV, L'inconscient et le ça, Paris, P.U.F., 1981 Modèle:P.. Premier paragraphe de la section I (écrit par Jean Laplanche), a) Sens et lettre. Examen de la critique de Georges Politzer. Modèle:ISBN

Liens externes

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