Paul Langevin

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Paul Langevin, né le Modèle:Date de naissance à Modèle:Arrondissement et mort le Modèle:Date de décès à Modèle:Arrondissement, est un physicien, philosophe des sciences, pédagogue et homme politique français<ref>Paul Langevin, un savant engagé, exposition virtuelle sur le site de l'Université Paris Sciences et Lettres.</ref>.

Langevin a étudié à l'École normale supérieure et a obtenu sa thèse de doctorat en 1902. Il est ensuite devenu professeur titulaire au Collège de France et directeur de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris.

Il est connu notamment pour sa théorie du magnétisme, sa théorie du mouvement brownien, l'invention du sonar, l'introduction de la théorie de la relativité d'Albert Einstein en France, le plan Langevin-Wallon de réforme de l'enseignement ainsi que pour la direction des Congrès Solvay.

En dehors de sa carrière scientifique, Langevin a également été un militant politique actif. Il a soutenu le mouvement ouvrier et a été impliqué dans de nombreuses causes sociales et politiques. Membre du Parti communiste français à partir de 1944, il est conseiller municipal du [[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e de Paris]] de 1945 à 1946. Il meurt à Modèle:Arrondissement le Modèle:Date de décès<ref>Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance Modèle:N°/299/1872, avec mention marginale du décès (consulté le 9 mai 2012).</ref>.

Biographie

Jeunesse et formation

Né juste après la Commune de Paris dans une famille républicaine, Paul est le fils de Victor-Charles Langevin, ouvrier métreur-vérificateur dans le bâtiment, et de Marie-Adèle Pinel (1836-1902), institutrice, elle-même petite-nièce de Philippe Pinel<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Adrienne R. Weill-Brunschvicg, « Paul Langevin », sur le site encyclopedia.com.</ref>,<ref name="persee"/>.

Fichier:Paul Langevin, french physician, Cambridge (UK) in 1897.jpg
Paul Langevin à Cambridge, 1897.

Bachelier de l'enseignement secondaire spécial en 1888<ref name="persee">Modèle:Article</ref> (préparé dans une école primaire supérieure et non un lycée), Paul Langevin suit des études scientifiques tout d'abord<ref>ESPCI Paris, ingénieurs de la Modèle:7e.</ref> à l'École municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris de 1888 à 1891 (à l'époque cette école recrutait des élèves de la filière spéciale et non de la filière générale des lycées). C'est sur les conseils de Pierre Curie, alors chef de travaux dans cette école, qu'il s'oriente vers la recherche et l’enseignement plutôt que vers une carrière d'ingénieur<ref name=":3">Modèle:Lien web.</ref>. Admis Modèle:1er à l’École normale supérieure en 1893, il y étudie de 1894 à 1897, où il suit les conférences de physique de Jules Violle et Marcel Brillouin, et à la faculté des sciences de Paris, où il suit les cours d'Edmond Bouty<ref name=":2" /> et Gabriel Lippmann et obtient les licences ès sciences physiques et ès sciences mathématiques. Lauréat du concours d'agrégation des sciences physiques en 1897, il obtient une bourse de la Ville de Paris qui lui permet d'aller travailler un an au laboratoire Cavendish de l'université de Cambridge, prestigieux laboratoire foyer de la physique moderne, dirigé par Joseph John Thomson<ref name=":0">Paul Langevin, sur Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier.</ref>,<ref name=":2" />, où il fait la connaissance d'éminents physiciens, parmi lesquels Ernest Rutherford<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Carrière

Paul Langevin rentre en France en 1898 et rejoint le laboratoire d'enseignement de la physique de la Faculté des sciences de Paris<ref name=":2">Paul Langevin, sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS).</ref>, dirigé par Edmond Bouty, et dont Raphaël Dongier est le sous-directeur<ref>Laboratoire d'enseignement de physique à la Sorbonne, Annuaire de l'École pratique des hautes études, année 1893, sur le site Persée.</ref>, d'abord comme boursier de l'École normale supérieure, puis comme préparateur<ref name=":2" /> (à la suite du départ de Georges Sagnac). Il se lie d'amitié avec un autre préparateur du laboratoire de Gabriel Lippmann, Victor Crémieu.

Langevin obtient le doctorat ès sciences physiques en 1902<ref>Paul Langevin, sur le site Physics Tree.</ref>, en soutenant sa thèse Recherches sur les gaz ionisés<ref name=":2" />. Il devient alors professeur remplaçant, puis suppléant, au Collège de France sur la chaire de physique générale et expérimentale d'Éleuthère Mascart<ref name=":2" />. En 1904, il participe, avec Henri Poincaré, au congrès international de Saint-Louis, où il fait un rapport sur la physique des électrons<ref name ="univlor">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":0"/>. Il succède à Pierre Curie en 1905 au poste de professeur d'électricité générale de l'École municipale de physique et chimie industrielle de la ville de Paris (EMPCI) (ultérieurement École supérieure de physique et de chimie industrielles) (ESPCI). Il en devient directeur des études en 1920<ref name=":0" />. En 1909, à la suite du décès d'Éleuthère Mascart, Paul Langevin devient professeur titulaire au Collège de France sur une chaire de Physique Générale et Expérimentale. Il est nommé directeur de l'EMPCI en 1925<ref name=":0" />, poste qu’il conserve jusqu'à sa mort<ref name=":1">Collège de France, page des professeurs disparus.</ref>.

Il devient l'ami des Curie, de Jean Perrin, et d'Émile Borel. À partir de 1920, il dirige le Journal de physique et du radium. Il participe en 1931 au quatrième des cours universitaires de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands, comme Jean Guéhenno, André Honnorat ou Ignace Meyerson<ref>Source des listes de conférenciers : Davoser Blätter, hebdomadaire de Davos, 1928-1931 consultable uniquement à la Bibliothèque Nationale Suisse, Berne (référence 7q107)</ref>.

Outre le Collège de France et l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI)<ref>ESPCI Paris, Centre de ressources historiques.</ref>, Langevin enseigne également à la section des électriciens de l’Association philotechnique (sorte de cours du soir), à l’École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres et à l’Université ouvrière avec Romain Rolland et Henri Barbusse<ref>Paul Langevin, sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS).</ref>.

Paul Langevin a également été radioamateur sous l'indicatif : F3ST de 1938 à Modèle:Date-<ref>Musée de l'ARP, radio-club de Paris, station TM3ST.</ref>.

Travaux scientifiques

Fichier:EinsteinEhrenfestKamerlingh-OnnesWeiss.jpg
Albert Einstein, Paul Ehrenfest, Paul Langevin, Heike Kamerlingh Onnes et Pierre Weiss chez Kamerlingh Onnes à Leyde aux Pays-Bas.

Magnétisme

Modèle:Article détaillé Au moment où Paul Langevin entame sa carrière scientifique, en 1895, la physique est en plein bouleversement, à la suite de la découverte des électrons et de divers rayons (X et radioactivité). Après sa thèse, sur l'ionisation des gaz, les premiers travaux de Paul Langevin portent sur la nature microscopique du magnétisme. Il utilise la physique statistique de Ludwig Boltzmann pour interpréter le fait, observé par Pierre Curie, que la susceptibilité des matériaux paramagnétiques varie avec la température. Les matériaux magnétiques seraient formés d'une multitude de petits aimants créés par des électrons en mouvement sur une orbite fermée. Les propriétés magnétiques de ces matériaux sont alors interprétées comme le compromis entre la tendance des petits aimants à s'aligner et l'agitation thermique qui tend à leur donner une direction aléatoire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette théorie a été publiée en 1905 (voir aussi: fonction de Langevin).

Fonction de Langevin: <math>L(x) = \coth (x) - {1 \over x} </math>

Théorie de la relativité

Modèle:Article détaillé

Fichier:Paul Langevin and Albert Einstein 1923.jpg
Paul Langevin et Albert Einstein en 1923.

En 1906, Paul Langevin prépare un cours sur la théorie électromagnétique pour le Collège de France et aboutit au résultat selon lequel l'inertie de l'électron serait une propriété de l’énergie<ref name=":3" />. Quelques mois plus tard, il a l'occasion de lire les publications d'Einstein sur la relativité restreinte et saisit le lien entre ses recherches et cette nouvelle théorie révolutionnaire<ref name=":3" />. Dès lors, il consacre une partie de son temps et de ses cours au Collège de France à approfondir et répandre la théorie d’Einstein. Il devient ainsi le promoteur de cette théorie en France.

Fichier:Paul Langevin Wellcome.jpg
Paul Langevin à un dîner organisé par Anna de Noailles, en hommage à Albert Einstein, vers 1923.

Il enseigne la théorie de la relativité dans ses cours au Collège de France en 1910-1911. C'est alors qu'il imagine le paradoxe des jumeaux (ou boulet de Langevin) et le présente au congrès de Bologne<ref>Langevin ou le paradoxe introuvable, par Élie During, Revue de métaphysique et de morale numéro 84, 2014, à consulter sur le site cairn.info.</ref> et à la Société française de philosophie en 1911, suscitant ainsi l'intérêt de Henri Bergson qui publiera Durée et Simultanéité en 1922<ref>L'œuvre de Paul Langevin, publications sur France Culture.</ref>. En dépit de l'opposition des nationalistes anti-allemands il invite en 1922 Einstein au Collège de France pour donner des conférences sur la relativité<ref name=":3" />. Cette visite est l’occasion d’un fameux débat le 6 avril à la Société française de philosophie avec Henri Bergson, Léon Brunschvicg et Émile Meyerson qui publie La Déduction relativiste en 1925.

Équation de Langevin

Modèle:Article détaillé <math>

\underbrace{m\frac{d^2x(t)}{d^2t}}_{\text{force inertielle}}=\underbrace{-6 \pi \eta R \frac{dx(t)}{dt} }_{\text{force de Stokes}}+\underbrace{-\frac F L x(t)}_{\text{force extérieure}}+\underbrace{f_a(t)}_{\text{force aléatoire}}

</math>

En 1908, Paul Langevin propose une équation pour décrire la marche aléatoire des particules en suspension dans un liquide, que l'on appelle généralement mouvement brownien<ref>Paul Langevin et le mouvement brownien, par Jean-Pierre Kahane, dans la revue Progressistes, 12 mai 2014, à consulter sur oise.pcf.fr.</ref>. Cette équation, qui est la première équation différentielle stochastique, correspond à l'écriture du principe fondamental de la dynamique d'un objet dans un liquide soumis à des forces visqueuses (force de Stokes) et à une force aléatoire correspondant au bombardement incessant du système par les atomes du milieu ambiant (voir aussi: dynamique de Langevin).

ASDIC

Modèle:Article détaillé Pendant la Première Guerre mondiale, Paul Langevin mobilisé au service de la guerre met au point, avec l'ingénieur Constantin Chilowski, l'ASDIC (acronyme de Modèle:Langue). Cet appareil, ancêtre du sonar<ref>Modèle:Lien web.</ref>, est destiné à détecter les sous-marins en utilisant la réflexion des ondes ultrasonores sur ces objets. Après un premier brevet déposé en 1916, au nom de Chilowski-Langevin, Langevin recourt à la piézoélectricité du quartz (découverte en 1880 par Jacques et Pierre Curie), pour construire des émetteurs-récepteurs d’ondes ultrasonores. L’invention n’a pas été opérationnelle avant la fin de la guerre mais elle a été partagée avec les alliés, ce qui a embarqué Langevin dans des batailles de brevet dans les années 1920.

Congrès Solvay

Fichier:Solvay conference 1927.jpg
Congrès Solvay de 1927. Paul Langevin est assis au premier rang, le quatrième à partir de la droite, à côté d'Albert Einstein.

Langevin participe aux premiers Congrès Solvay<ref>Modèle:Article</ref>, qui réunissent à partir de 1911 tous les grands physiciens de l'époque. En 1911 il est, avec Maurice de Broglie, le rapporteur du premier congrès sur « La théorie du rayonnement et les quanta ». À la suite de la mort du physicien néerlandais Hendrik Antoon Lorentz en 1928, il préside les congrès de physique de 1930 à 1933. Il s'implique également, après 1923, dans la diffusion des travaux de son élève Louis de Broglie en inscrivant immédiatement la nouvelle mécanique ondulatoire au programme de son cours au Collège de France.

Militant et humaniste

Pour expliquer ses prises de position sociales et politiques, Paul Langevin écrit en 1945<ref>Langevin, science et vigilance, de Bernadette Bensaude-Vincent, Paris, Belin, 1987, Modèle:P..</ref> :

Modèle:Citation bloc

Il a très tôt une activité militante : il est signataire dès 1898 de la pétition visant à innocenter Alfred Dreyfus. Après la Première Guerre mondiale, comme beaucoup d’intellectuels de tous pays, Langevin espère empêcher de nouvelles barbaries en militant pour la paix. Dès 1919, il entre au Comité directeur de Clarté, et s’engage en même temps dans la Ligue des droits de l’Homme dont il devient président en 1931. Il participe au Comité international de coopération intellectuelle de la Société des nations et tente de rétablir les relations scientifiques avec l’Allemagne. Comme Einstein, Langevin agit en missionnaire de la paix. Son discours de plus en plus orienté vers la responsabilité sociale des scientifiques, témoigne d’une grande confiance dans les vertus de la science, porteuse de valeurs morales. En 1930, il fonde avec Henri Roger l'Union rationaliste, dont il devient le président de 1938 à 1946, afin de promouvoir le rôle fondamental de la raison dans les avancées techniques, scientifiques et culturelles de l’Humanité. Par ailleurs, il est également fondateur du journal La Pensée, avec Georges Cogniot, en 1939. En 1932, il fonde avec Henri Barbusse et Romain Rolland le Comité mondial contre la guerre et le fascisme (Amsterdam-Pleyel). En mars 1934, il lance un appel commun aux travailleurs, avec le philosophe Alain et l’ethnologue Paul Rivet, face à la menace d’extrême droite. Cet appel préfigure le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes<ref>Modèle:Lien web</ref>. Au cours de ses engagements des années 1930, Langevin est compagnon de route du Parti communiste. Il participe à la Conférence nationale de Gennevilliers en 1938 et témoigne en faveur des députés communistes accusés de trahison en mars 1940. Cela ne l’empêche pas de protester contre le Pacte germano-soviétique au nom de l’Union des intellectuels français en août 1939. Ses convictions rationalistes et sa foi dans la science humaniste et bienfaitrice évoluent sensiblement vers le matérialiste dialectique aussi bien au niveau scientifique que philosophique<ref>Modèle:Lien web.</ref> bien avant qu'il ne se considère comme marxiste<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1944, Paul Langevin devient membre du Parti communiste pour, dit-il, succéder à son gendre Jacques Solomon, « sans prétendre le remplacer »<ref>Modèle:Article.</ref>. L'optimisme scientifique qui a orienté toute sa pensée et son action, résiste à toutes les épreuves. Malgré son horreur de la guerre, en 1945, il considère avec Frédéric Joliot-Curie la bombe d'Hiroshima comme l'aube d'une ère nouvelle<ref>Paul Langevin, « L'ère des transmutations », La Pensée n°4, septembre 1945</ref>. Il est le président de la Ligue des droits de l'homme de 1944 à 1946, après en avoir été le vice-président à partir de 1927<ref>Hommage à Victor Basch, par Paul Langevin, Paris, 1945, version audio, webtv Paris Nanterre (identification requise).</ref>.

Éducateur et pédagogue

Fichier:Wallon henri.jpg
Henri Wallon avant 1940.

Dès 1921 Langevin adhère à la Ligue internationale pour l'éducation nouvelle, co-fondée par Beatrice Ensor, Maria Montessori et Adolphe Ferrière, « dans un cri de révolte contre la guerre ». L’objectif est double : participer à la réconciliation des peuples en éduquant la jeunesse et lutter contre la mécanisation croissante de la vie, contre les écoles-usines à produire des adultes en favorisant les innovations pédagogiques. Langevin partage cet élan vers les pédagogies nouvelles et favorise l’essor de la recherche pédagogique. Président d’une commission chargée de réorganiser le Musée pédagogique en 1926, il propose de créer un Institut national de recherche pédagogique ainsi qu’un Centre national de documentation pédagogique. Au sein de la commission de réforme de l’école unique en 1925, Langevin défend ardemment l’idée que l’école doit avant tout donner une culture commune à toutes les sections. Il oppose la culture conçue comme moyen de créer du lien social et la profession considérée comme un facteur de division sociale. Cette culture doit être commune à toutes les sections. Contre les partisans de la culture classique, il englobe dans cette culture commune « le travail manuel et les arts, les sciences expérimentales et théoriques, l’histoire des idées et des faits, les langues et les littératures, et la philosophie ». « Cette culture générale doit représenter tout ce qui, indépendamment de la profession, prépare l’enfant à la vie, c’est-à-dire au contact avec les choses et avec les hommes, et lui permettre d’agir sur les choses d’accord avec les hommes et conformément aux lois qui régissent les uns et les autres » . Il cherche à promouvoir les humanités modernes (face au latin et au grec) grâce à la valeur éducative des sciences qui passe par l’histoire des sciences. Les sciences enseignées selon leur histoire forment l’esprit, autant que la littérature, le latin ou le grec. Il est président du Groupe français d'éducation nouvelle de 1936 à 1946, président (en 1935) et président d'honneur (en 1945) de la Société française de pédagogie. Paul Langevin est chargé après la guerre de la réforme de l'enseignement<ref>Le Plan Langevin-Wallon, une utopie vivante, présentation du livre de Pierre Boutan et Etya Sorel, PUF, 1998.</ref> dont le psychologue Henri Wallon reprend la direction après son décès en décembre 1946 et qui est ensuite connue sous le nom de plan Langevin-Wallon<ref>1947, le plan Langevin-Wallon pour une école de justice et d’émancipation, par Pierre Roche, L'Humanité, 16 juin 2017.</ref>,. Cette commission créée en novembre 1944 a pour tâche de réorganiser l’enseignement de la maternelle à l’université et de prévoir des mesures de transition. Au prix d’un travail acharné, la vingtaine de membres de la commission élabore un plan complet qui est remis au gouvernement peu après la mort de Langevin en mai 1947. Mais à la suite du changement de majorité politique, le plan Langevin-Wallon est archivé sans être mis en œuvre.

Seconde Guerre mondiale

Fichier:Paul Langevin, Troyes, 1944.jpg
Paul Langevin en résidence surveillée à Troyes en 1944, son épouse Jeanne Desfosses et son neveu Pierre Bourgeois.

Au début de l'occupation allemande, sa notoriété antifasciste vaut à Langevin d'être arrêté par la Gestapo le Modèle:Date-. Il est incarcéré à la prison de la Santé. Son arrestation est à l'origine de la première manifestation anti-allemande, le Modèle:Date-<ref>11 novembre 1940: un défi au nazisme, entretien avec Bernard Langevin, L'Humanité, 10 novembre 2010.</ref>. Il est révoqué par le gouvernement de Vichy de ses fonctions au Collège de France le Modèle:Date-<ref>Paul Langevin, sur museedelaresistanceenligne.org.</ref>. Libéré le Modèle:Date-, il est aussitôt placé en résidence surveillée à Troyes où il enseigne bénévolement à l’École normale d’institutrices. Il quitte clandestinement le territoire en Modèle:Date- pour rejoindre la Suisse<ref>Modèle:Article.</ref>. Sa fille Hélène Langevin, mariée au physicien résistant Jacques Solomon, est déportée à Auschwitz en 1943. Elle fait partie des survivants<ref>Hélène Solomon-Langevin, sur le site Mémoire vive.</ref>. Elle était dans le même convoi de prisonniers politiques que Marie-Claude Vaillant-Couturier, Danielle Casanova et Charlotte Delbo. Jacques Solomon est fusillé au Mont-Valérien le Modèle:Date-.

Vie privée

Modèle:Article détaillé Paul Langevin épouse Jeanne Desfosses (1874-1970) à Choisy-le-Roi le Modèle:Date-. De cette union naissent quatre enfants : Jean (1899-1990), André (1901-1977), Madeleine (1903-1977) et Hélène (1909-1995)<ref name=":0" />.

Avec sa secrétaire et compagne Éliane Montel (1898-1993), il devient père de Paul-Gilbert Langevin (1933-1986)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Paul Langevin a eu, outre ses cinq enfants, huit petits-enfants: Bernard, Noémie, Sylvestre, Michel, Aline, Jacques, Paul-Éric et Isabelle.

En 1910, en instance de divorce, il aurait eu, avec Marie Curie alors veuve, une liaison secrète à laquelle la presse nationaliste aurait mis fin en la révélant en 1911<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette nouvelle fait scandale dans la société de l'époque, et donne lieu à plusieurs duels à l'épée au vélodrome du Parc des Princes, opposant les partisans et détracteurs de Langevin et Marie Curie<ref>Modèle:Article.</ref>.

Distinctions

Décorations

Médailles

Prix

Sociétés savantes

Doctorats honoris causa

Hommages

Buste

  • Buste de Paul Langevin, par Hubert Yencesse, 1946, bronze, Paris, Rectorat d'Académie.

Portraits

Prix

Le prix Paul-Langevin de la Société française de physique lui rend hommage<ref>Prix Paul-Langevin, Société française de physique.</ref>.

Le prix Langevin de l'Académie des sciences a été créé à l'initiative de Paul Langevin pour rendre hommage aux savants français assassinés par les Nazis en 1940-1945<ref>Prix Langevin, Académie des sciences.</ref>, en mémoire de Henri Abraham, Eugène Bloch, Georges Bruhat, Louis Cartan et Fernand Holweck.

Instituts

La France et l'Allemagne ont créé en 1967 l'institut Laue-Langevin en hommage à Paul Langevin et au physicien allemand Max von Laue. Ce centre de recherche international est le leader mondial en sciences et techniques neutroniques.

L'institut Langevin « Ondes et Images » est né en 2009 de la fusion du laboratoire « Ondes et acoustique » et du laboratoire d'optique physique de l'ESPCI.

Établissements

De nombreux établissements d'enseignement portent son nom :

Artères et places

De nombreuses artères et places dans plusieurs villes de France portent son nom, dont notamment une place à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Le square Paul-Langevin, dans le [[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e]], a été nommé en sa mémoire, ainsi que la rue Paul-Langevin à Antony dans les Hauts-de-Seine.

Autres

Le Centre Paul Langevin à Aussois en Savoie est un centre de vacances et de séminaires administré par le Comité d'action sociale du CNRS<ref>Centre Paul Langevin, CAES du CNRS, Aussois.</ref>.

En 1970, l'Union astronomique internationale a attribué le nom de Langevin à un cratère lunaire<ref>Union astronomique internationale.</ref>.

En 1972, un colloque a lieu au Sénat en hommage au centenaire de la naissance du savant<ref>Le centenaire de la naissance de Paul Langevin, par Pierre Auger, Le Monde, 26 janvier 1972.</ref>.

Une journée d'étude organisée par la Société française de physique a eu lieu le 29 juin 2022 à l'ESPCI à l'occasion des cent-cinquante ans de sa naissance<ref>Communiqué de presse : Hommage à Paul Langevin et cérémonie de remise des Prix Paul Langevin, avec des interventions de Jean-Philippe Bouchaud, Mathias Fink et Bernadette Bensaude-Vincent, sur le site de la Société française de physique, 29 juin 2022.</ref>,<ref>Cérémonie en l'honneur de Paul Langevin, exposés de Jean-Philippe Bouchaud, Mathias Fink, Mariana Graña et Cédric Deffayet, sur le site du Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie, 29 juin 2022.</ref>.

Un second hommage, le colloque Paul Langevin, un savant engagé, a eu lieu à l'ESPCI le 10 novembre 2022<ref>Paul Langevin, un savant engagé, sur le site de l'ESPCI.</ref>.

Le livre Paul Langevin, mon père, l'homme et l'oeuvre a été traduit en anglais par Francis Duck et est paru en septembre 2022 aux éditions EDP Sciences.

Transfert au Panthéon

Fichier:Lunch in honour of Albert Einstein, with (front row) Langevi Wellcome V0028220.jpg
Repas en hommage à Albert Einstein, avec Paul Langevin, Albert Einstein, Anna de Noailles, Paul Painlevé (assis de gauche à droite) et Émile Borel (derrière Anna de Noailles), Paul Appell (derrière Albert Einstein), vers 1923.

Le Modèle:Date-, le président de la République Vincent Auriol signe la loi d'État Modèle:N°, relative au transfert des cendres de Jean Perrin et de Paul Langevin au Panthéon de Paris<ref>Journal Officiel du 29 septembre 1948.</ref>. La cérémonie a lieu le Modèle:Date- pour les deux scientifiques<ref>Jean Perrin et Paul Langevin au Panthéon, par C.G. Bossière, Le Monde, 12 novembre 1948.</ref>.

À cette occasion, plusieurs hommages leur sont rendus : deux timbres postaux sont édités par le Ministère des PTT, l'un de Modèle:Unité à l'effigie de Jean Perrin, dessiné et gravé par Pierre Gandon ; l'autre de Modèle:Unité illustrant Paul Langevin, dessiné et gravé par Charles Mazelin<ref>Timbre: Paul Langevin 1872-1946, sur le site wikitimbres.fr.</ref>. Ces deux timbres sont émis à 2,89 millions d'exemplaires entre le Modèle:Date- (date de l'inhumation) et le Modèle:Date-.

Pour le transfert des cendres, Pablo Picasso dessine un second portrait en noir et blanc de Paul Langevin, exécuté d'après le premier dessin réalisé en 1945 et simplifié. Le numéro 234 du Modèle:Date- du journal Les lettres françaises, reproduit ce portrait accompagné d'un article-hommage à Paul Langevin et Jean Perrin<ref>Les Lettres françaises, numéro du 18 novembre 1948, sur le site Gallica.</ref>.

Archives

Modèle:Article détaillé

Modèle:Autres projets

Publications

Cours au Collège de France

Modèle:Colonnes

Principales publications

Modèle:Colonnes

Voir aussi

Bibliographie

  • Éliane Montel, « Les grands maîtres de la science : Paul Langevin », in: La Technique moderne, t. 27, 1935.
  • Hommage à Paul Langevin, 72 pages, Union française universitaire, 1945.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Fernande Seclet-Riou, La commission Langevin, bref historique des travaux, 1947.
  • Modèle:Article.
  • Paul Langevin, le rationaliste, l'œuvre scientifique, par René Maublanc et René Lucas, Les Cahiers Rationalistes, novembre-Modèle:Date-.
  • Yu G. Geivish, Paul Langevin, scientist, fighter for peace and democracy, Académie des sciences de l'URSS, 1955.
  • Olga Starosselskaïa-Nikitina, Paul Langevin, State Publishing House for Physical Mathematical Literature, Moscou, 1962.
  • Ion Ghimesan, Paul Langevin, préface d'André Langevin, Bucarest, Editura Tineretului, 1964.
  • Modèle:Article.
  • Pierre Biquard, Langevin, scientifique, éducateur, citoyen, Seghers, 1969<ref>Paul Langevin et la pédagogie, Le Monde, Modèle:1er février 1972.</ref>...
  • Éliane Montel, « Hommage à Paul Langevin: la vie, l'oeuvre et l'action », avec René Lucas, in: Les Cahiers rationalistes, 1972
  • Éliane Montel, « Langevin et le rationalisme: le savant hors de la tour d'ivoire », in: Scientia, 1973
  • Charles Gillispie, Dictionary of scientific biography, Modèle:T., biographie rédigée par Francis Perrin, New York, Scribner’s sons, 1973.
  • Bernadette Bensaude-Vincent, Langevin. Science et vigilance, Belin, Paris, 1987..
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jacques Lewiner, Paul Langevin and the birth of ultrasonics, Japan Journal of Applied Physics, 1991.
  • Olival Freire Jr., L'interprétation de la mécanique quantique selon Paul Langevin, La Pensée, 1993.
  • Vincent Borella, A propos du paradoxe de Langevin, Philosophia Scientiae, 1996.
  • David Zimmerman, Paul Langevin and the discovery of the Active Sonar or Asdic, The Northern Mariner/Le marin du nord, XII, Numéro 1, pages 39–52, 2002.
  • Bernard Langevin, Paul Langevin : l'alliance de la pensée et de l'action, Les Cahiers rationalistes, Modèle:N°, pages 16–27, 2004.
  • Modèle:Article.
  • Martha-Cecilia Bustamante et Catherine Kounelis, La physique de Paul Langevin, un savoir partagé, Catalogue d'exposition, F.F.C.B. et Éditions Somogy, 2005.
  • Modèle:Article.
  • Bernadette Bensaude-Vincent, Paul Langevin, un savant engagé, CAES Magazine, numéro 87, pages 20–23, 2008..
  • Modèle:Article.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Shaul Katzir, Who knew piezoelectricity? Rutherford and Langevin on submarine detection and the invention of sonar, Notes and Records of the Royal Society, Volume 66, pages 141-157, 2012.
  • Jean-Pierre Kahane, Origine et portée de l’équation de Langevin, Académie des sciences, 2013.
  • Modèle:Article.
  • Martha Cecilia Bustamante, À l’aube de la théorie des quanta: notes inédites d’Émile Borel sur un cours de Paul Langevin au Collège de France (1912-1913), Brepols Publishers, 2019<ref>À l’aube de la théorie des quanta, sur le site de Brepols Publishers.</ref>.
  • Modèle:Article.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Francis Duck, Paul Langevin, the father of ultrasound, Revue IPEM Scope, 2022.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Francis Duck, Paul Langevin, U-boats and ultrasonics, Physics Today, 2022<ref>Paul Langevin, U-boats and ultrasonics, Physics Today, 2022.</ref>.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Martha Cecilia Bustamante de la Ossa, Paul Langevin's contribution to early quantum physics, Physics Today, 2022<ref>Paul Langevin's contribution to early quantum physics, Physics Today, 19 décembre 2022.</ref>.

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

Notices et ressources

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Modèle:Succession/Début Modèle:Succession/Ligne Modèle:Succession/Ligne Modèle:Succession/Fin Modèle:Palette Modèle:Portail