Henri Barbusse
Modèle:Homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Henri Barbusse est un écrivain, homme politique, scénariste et journaliste français, né le Modèle:Date de naissance à Asnières et mort le Modèle:Date de décès à Moscou<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Biographie
De son côté paternel, Adrien Gustave Henri Barbusse est issu d'une famille protestante d'origine cévenole<ref>Attestée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.</ref> dans un hameau d'Anduze, près d'Alès<ref>Voir, sur ses origines, le numéro spécial de la revue Europe, septembre 1974 ; le lieu-dit « Barbusse » existe encore à Modèle:Unité au sud d'Anduze, comme le montre OpenStreetMap.</ref>. Son père, licencié de théologie de l'université de Genève, est journaliste, chroniqueur théâtral au Siècle. Sa mère, d'origine anglaise, meurt alors que le jeune Henri n'a que Modèle:Nobr.
Le milieu littéraire le reconnaît très tôt comme l'un des siens, à la suite de sa participation remarquée, en 1892, au concours de poésie de L'Écho de Paris de Catulle Mendès. Son premier recueil de poèmes, Pleureuses, est publié en Modèle:Date-<ref>Réédité en 1920.</ref>.
Il s'exerce alors professionnellement dans la presse, se tourne vers la prose et publie un premier roman, empreint de décadence et de naturalisme à la fois : L'Enfer, en Modèle:Date-. Cette même année il intègre les Poètes d'aujourd'hui, d'Adolphe van Bever et Paul Léautaud.
L'expérience de la guerre
En 1914, âgé de 41 ans, malgré des problèmes pulmonaires et ses positions pacifistes d'avant-guerre, il s'engage volontairement dans l'infanterie et réussit à rejoindre les troupes combattantes en Modèle:Date- au [[231e régiment d'infanterie|Modèle:231e régiment d'infanterie]] avec lequel il participe aux combats en première ligne jusqu'en 1916<ref name="BioLdP">Biographie d'Henri Barbusse dans l'édition du Feu au Livre de poche, 1988, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>. Il est souvent malade mais retourne au front à chaque fois pour quelques mois. Le Modèle:Date-, il est décoré de la croix de guerre avec citation<ref name=":0" />. Il est finalement réformé le Modèle:Date-<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.
La postérité se souviendra surtout du roman qu'il écrivit sur cette expérience Le Feu, prix Goncourt Modèle:Date-, récit sur la Première Guerre mondiale dont le réalisme souleva les protestations du public de l'arrière autant que l'enthousiasme de ses camarades de combat<ref>Le feu de Barbusse nous éclaire toujours, Raymond Huard, L'Humanité, 26 juin 2018</ref>. Il paraît sous forme de feuilleton dans le quotidien L'Œuvre à partir du Modèle:Date-, puis intégralement à la fin de Modèle:Date- aux éditions Flammarion. En Modèle:Date-, Barbusse fonde avec Raymond Lefebvre, Paul Vaillant-Couturier et l'ouvrier ajusteur Georges Bruyère<ref>Modèle:Lien web.</ref> l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Journalisme et militantisme politique
En Modèle:Date-, il est appelé par Jean Longuet pour assurer la direction littéraire du journal Le Populaire. Le premier article qu'il signe dans ce quotidien, qui est alors l'expression de la « minorité » pacifiste du Parti socialiste, est titré « Les lettres et le progrès »<ref>Philippe Baudorre, Henri Barbusse, p. 165. Voir bibliographie.</ref>. Fondateur du mouvement pacifiste « Clarté » et de la revue homonyme (1919-1924), il adhère au Parti communiste, en 1923, et se lie d'amitié avec Lénine et Gorki<ref name="BioLdP"/>, au cours de voyages qu'il effectue en URSS.
En Modèle:Date-, appelé par Marcel Cachin et Paul Vaillant-Couturier, qui ambitionnent de faire de L'Humanité un grand quotidien d'informations, il inaugure ses fonctions de directeur littéraire du journal communiste en dressant en « une » du journal<ref>L'Humanité 28 avril 1926.</ref> la conception qu'il se fait de la littérature : rapprocher les intellectuels du peuple, susciter un art jeune tendu vers la libération des masses, effectuer une « critique rouge » de la littérature bourgeoise<ref>Philippe Baudorre, Modèle:Opcit, p. 256.</ref>. Ce programme, il veut le mettre en pratique dans le projet qu'il porte d'une nouvelle revue. Il le réalise en 1928 en fondant la revue Monde (publiée jusqu'en 1935) avec des collaborations mondiales prestigieuses. La direction de cette revue est loin d'être un poste de tout repos : Barbusse doit se débattre entre les difficultés financières, les tournants politiques de l'Internationale communiste et du Parti communiste, et les fractures que ceux-ci occasionnent parmi les intellectuels français : débats sur la littérature prolétarienne, soumission ou non aux injonctions politiques, « affaire » Victor Serge<ref>Philippe Baudorre titre en termes mouvants les derniers chapitres de la biographie de Barbusse : « Une longue période de turbulences (1929-1932) », « Une année charnière (1932) », « Ombres et lumières (1933-1935) ».</ref>, etc. Par l’entremise du poète hondurien Froylán Turcios, il entretient des relations avec Augusto Sandino qui dirigeait alors une guérilla contre l’occupation américaine du Nicaragua<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il écrit également dans Le Progrès civique autour de cette période<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Admirateur de la révolution d'Octobre (Le Couteau entre les dents, 1921 ; Voici ce qu'on a fait de la Géorgie, 1929), il cherche à définir une « littérature prolétarienne ». Il fut l'un des instigateurs du mouvement pacifiste Amsterdam-Pleyel, dont il devient le président avec Romain Rolland et auquel adhère notamment Albert Camus, dès la prise du pouvoir d'Hitler en Allemagne. Il fait plusieurs voyages en URSS et écrit une biographie naïvement élogieuse de Staline (1935)<ref>Voir les extraits cités par Fred Kupferman dans Au pays des Soviets.</ref>,<ref>Lilly Marcou, Staline vu par l'Occident. Esquisse bibliographique, Revue française de science politique, Année 1972, 22-4, pp. 887-908.</ref>.
C'est lors d'un de ces voyages qu'il meurt d'une pneumonie<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref> à Moscou, le Modèle:Date-. L'hypothèse selon laquelle il aurait été empoisonné sur ordre de Staline<ref>Arkadi Vaksberg, Hôtel Lux, Paris, Fayard, 1993.</ref> est controversée, tant la santé de Barbusse, chancelante dès avant la Première Guerre mondiale, avait été mise à l'épreuve par son intense activité nationale et internationale<ref>Philippe Baudorre, Modèle:Opcit et Jean Relinger, notice « Henri Barbusse », Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.</ref>. Devenu une des figures emblématiques du Front populaire en France, acclamé par la foule qui avait envahi les rues de Paris lors du Modèle:Date-<ref>Philippe Baudorre, p. 387 : Modèle:Citation.</ref>, ses funérailles à Paris, le Modèle:Date-, donnent l'occasion à la population parisienne de lui rendre un dernier hommage particulièrement important<ref name="BioLdP"/>. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, non loin du mur des Fédérés, lieu symbolique de la mémoire populaire et ouvrière. C’est André Malraux qui, à la place de Jean-Richard Bloch, prononce son éloge au nom de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Il a été marié à Hélyonne Mendès (1879-1955), fille de la compositrice Augusta Holmès et du poète Catulle Mendès<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Soutien de l'espéranto
Barbusse n’était pas espérantiste, simplement sympathisant. En 1922 paraît la brochure de SAT Modèle:Langue (À bas le neutralisme), écrite par Eugène Lanti — le fondateur de SAT — pour justifier l’existence du mouvement espérantiste des travailleurs, séparé du mouvement neutre. Sur la page de titre de cette brochure se trouve la citation suivante de Barbusse : Modèle:Citation<ref>Article : « Socialisme et espéranto » sur le site de SAT-Amikaro.</ref>
Barbusse fut également président d'honneur du premier congrès de SAT qui se tint à Prague en 1921<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Œuvres
Poésie
- 1895 : Pleureuses
Romans, nouvelles, récits
- 1903 : Les Suppliants
- 1908 : L'Enfer
- 1914 : Nous autres... (Recueil de nouvelles)
- 1916 : Le Feu, Journal d'une escouade (Prix Goncourt)
- 1919 : Clarté
- 1919 : L'Illusion (Recueil de nouvelles)
- 1921 : Quelques coins du cœur (Recueil de nouvelles)
- 1922 : L'étrangère (Recueil de nouvelles)
- 1925 : Les Enchaînements
- 1928 : Faits divers (Recueil de nouvelles)
- 1930 : Ce qui fut sera
- 1930 : Élévation
Théâtre
- 1927 : Jésus contre Dieu (jamais publié)
Scénarios
- 1926 : Force (Trois films) (jamais tourné)
- 1935 : Les Créateurs (jamais tourné)
Essais, Témoignages, recueils d'articles
- 1917 : Paroles d'un combattant. Articles et discours 1917-1920
- 1920 : La Lueur dans l'abîme - Ce que veut le groupe Clarté
- 1921 : Le Couteau entre les dents
- 1926 : Les Bourreaux
- 1927 : Jésus
- 1927 : Les Judas de Jésus
- 1927 : Manifeste aux Intellectuels
- 1929 : Voici ce que l'on a fait de la Géorgie
- 1930 : Russie
- 1932 : J'accuse!...
- 1932 : Zola
- 1935 : Staline. Un monde nouveau vu à travers un homme
- 1936 : Lénine et sa famille (publication posthume)
- 1965 : Carnets de guerre (publication posthume)
Correspondances
- 1937 : Lettres de Henri Barbusse à sa femme 1914-1917
Hommage
Dès sa mort, de nombreuses municipalités baptisent de son nom des rues et des écoles, qui sont encore, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des vecteurs de sa mémoire<ref>Il en est ainsi à Paris, dans le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:| }} }} arrondissement.</ref>.
Un musée lui est consacré à Aumont-en-Halatte. Une avenue porte son nom dans sa commune de naissance, Asnières (devenue Asnières-sur-Seine).
Des élus et parlementaires proposent régulièrementModèle:Refnec, surtout depuis les années 1950, de faire transférer les restes de Henri Barbusse au Panthéon, vu qu'il fut l'un des grands témoins de la Première Guerre mondiale. Le 11 novembre 2020, Maurice Genevoix, écrivain contemporain de Barbusse, comme lui ancien soldat et témoin littéraire de 1914-1918, entra au Panthéon. Des voix s'interrogent alors sur la différence de traitement entre les deux écrivains<ref>Modèle:Citation, par l'historien Jean-Yves Le Naour, Franceinfo culture, 11 novembre 2020.</ref>. Sa soumission au stalinisme en sa pire époque et ses dénonciations mensongères (notammment à l'égard de Panaït Istrati qui n'avait eu que le courage de dire la vérité) expliquent largement ces réservesModèle:Interprétation personnelle.
- Documents
-
Henri Barbusse et Émile Médard, au 231e d'Infanterie.
-
Lettre d'Henri Barbusse à Émile Médard.
Notes et références
Bibliographie
- Philippe Baudorre, Barbusse, Le Pourfendeur de la Grande Guerre, Paris, Flammarion, Modèle:Col., 1995.
- Modèle:Ouvrage
- Michel Boissard, Henri Barbusse, l'Encre et le Sang, L'Harmattan, 2018.
- Patrick Cabanel, « Adrien Gustave Henri Barbusse », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, Modèle:P. Modèle:ISBN
- Modèle:Article.
- Fred Kupferman, Au pays des Soviets. Le voyage français en Union soviétique, 1913-1939, Tallandier, 2007 Modèle:ISBN
- Michelle et Lydie Marais, Emile Médard en 14/18. Frère d'armes et ami de Henri Barbusse au 231ème d'Infanterie, Les Sentiers du Livre, 2018, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Horst F. Müller, Henri Barbusse: 1873-1935; Bio-Bibliographie. Die Werke von und über Barbusse mit besonderer Berücksichtigung der Rezeption in Deutschland, Weimar, VDG, 2003, Modèle:ISBN
- Jean Relinger, Henri Barbusse écrivain combattant, Presses universitaires de France, 1994, 289 p.
- Jean Sanitas, Paul Markides, Pascal Rabate, Barbusse La passion d'une vie, Valmont, 1996
Voir aussi
Articles connexes
Notices
Liens externes
- Courte biographie d'Henri Barbusse
- Pierre Michel, Octave Mirbeau, Henri Barbusse et l’enfer
- Site consacré à Henri Barbusse, créé par l'association des Amis d'Henri Barbusse (AHB)
- Pierre Gamarra : Allocution pour le centenaire de l'écrivain sur le site des Cahiers Henri Barbusse
- Œuvres numérisées sous format image, sur Internet Archive
- Œuvres numérisées sous format image, sur Internet Archive
- Œuvres numérisées sous format image, sur Internet Archive
- Modèle:Findagrave