Alphonse Boudard
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Écrivain
Alphonse Boudard, né le Modèle:Date de naissance à Paris et mort le Modèle:Date de décès à Nice, est un romancier et scénariste français.
Après s'être engagé dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, il sombre dans la délinquance et découvre la littérature en prison. À l'âge de trente-trois ans, il publie des romans et des nouvelles écrits dans une langue drue, nourrie de l'argot et du langage populaire<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Certaines de ses œuvres sont adaptées au cinéma et il travaille lui-même sur le scénario de nombreux films, qui sont pour la plupart des films policiers ou de gangsters.
Biographie
Enfance et entrée dans la Résistance
Né d'un père inconnu et d'une mère courtisane et souvent absente<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, il est élevé dans une famille de paysans en pleine forêt d'Orléans puis récupéré à l’âge de sept ans par sa mère qui le confie à sa grand-mère parisienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ; il découvre alors le [[13e arrondissement de Paris|Modèle:13e]] prolétaire. Après avoir obtenu son certificat d'études, il devient apprenti dans une fonderie typographique en 1941.
Confronté à la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance en rejoignant un maquis dans le centre de la France en 1943. En 1944, il participe à la Libération de Paris au sein d'un groupe FFI puis intègre les troupes du colonel Fabien dont il fait le portrait dans Le Corbillard de Jules.
Il quitte les « Fabiens », pour rejoindre les commandos de France de la [[1re armée (France)|Modèle:1re]] du maréchal de Lattre. Blessé au combat à Colmar lors de la campagne d'Alsace, il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945<ref>Alphonse Boudard raconte…, documentaire de Daniel Costelle, épisode 2, Modèle:YouTube.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il dénonce dans ses livres les résistants de la dernière heure acclamant Charles de Gaulle après avoir planqué le portrait de Philippe Pétain, ainsi que les épurateurs sauvages au passé Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Premiers séjours en prison
Après la guerre, Alphonse Boudard raconte avoir continué à fréquenter les bordels militaires de campagne (thème qu'il évoque dans son livre sur les maisons closes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>), vit de petits boulots et traficote<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il glisse lentement mais sûrement vers les cambriolages. Plusieurs séjours en prison et sanatorium pour soigner sa tuberculose le conduisent à écrire des livres comme La Cerise et L'Hôpital.
Mais son premier livre, écrit en prison, n'est pas publié car jugé trop long (huit cents pages)<ref>Télé Modèle:Unité no 632, semaine du 3 au Modèle:Date-, pages 32 et 33, article de Michel Lis.</ref>. Il le réécrit plus tard sous le titre Les Combattants du petit bonheur, comme il l'explique à son ami journaliste Jean-Luc Delblat : Modèle:Citation<ref name="delblat">Modèle:Lien web.</ref>.
Dans un documentaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il a confié que c'était ce premier manuscrit qui aurait retenu l'attention de Robert Poulet et de Michel Tournier, alors lecteurs chez Plon, mais que finalement c'est un autre manuscrit qui donna lieu à la publication de son premier roman (La Métamorphose des cloportes). Il dit devoir sa vocation d'écrivain à Albert Paraz<ref>« C'est grâce à Albert Paraz que je suis devenu écrivain. À travers notre correspondance il m'a incité à écrire », préface à l'édition Balland74 du Gala des vaches.</ref>. Son éducation littéraire se fait lorsqu'il est commis dans une librairie d'ouvrages anciens, le Carillon des siècles, et dans les bibliothèques carcérales, notamment celle de la prison de Fresnes où il est employé<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Carrière littéraire
À partir de trente-trois ans, Alphonse Boudard se consacre à l'écriture en utilisant une langue drue, nourrie de l'argot et du langage populaire. Baptisés « romans » parce qu'il éprouve une forte crainte de choquer les familles des personnages dont il évoque les agissements scabreux et de s'exposer à des procès, ses principaux ouvrages sont néanmoins fortement autobiographiques avec quelques recours à son imagination. Il évoque un Paris populaire des années 1940 à travers ses gangsters, proxénètes, maquerelles, escrocs, prêtres pervers, etc. Sous le nom de Laurent Savani, il écrit aussi un roman érotique, Les Grandes Ardeurs, publié en 1958, et qui lui vaut un supplément de prison.
Il travaille pour le cinéma, écrivant notamment pour Jean Gabin quand celui-ci se brouille avec Michel Audiard, et pour la télévision, avec l'écriture et la présentation d'une série sur « Les Grands Criminels ». En 1967, il se voit confier l'écriture d'un film réunissant Jean Gabin et Louis de Funès et entreprend l'adaptation de sa nouvelle Gégène le tatoué mais, se heurtant aux différentes réclamations de modifications du scénario par les deux acteurs, il abandonne le projet, laissant le réalisateur Denys de La Patellière tourner Le Tatoué dans une situation fort inconfortable<ref group="N">Étant toutefois crédité au générique du film, Alphonse Boudard contesta être l'auteur du scénario définitif, ainsi qu'il l'écrivit lui-même : Modèle:Citation (lettre publiée dans la rubrique « Lettres des Téléspectateurs » de l'hebdomadaire Télé Modèle:Unité no 732, semaine du 4 au Modèle:Date-, page 5).</ref>.
Au sein de la littérature française d'après-guerre, il s'inscrit dans cette famille d'écrivains au franc-parler où l'on rencontre René Fallet, Albert Simonin ou encore Antoine Blondin.
Lors d'un interview en Modèle:Date- à Jean-Luc Delblat, Alphonse Boudard donne sa vision de la littérature contemporaine, avec un vocabulaire cru et haut en couleur : Modèle:Citation.
Il a compté Paul Chambrillon, « fin connaisseur de Céline, ami d'Arletty et de Raimu », parmi ses relations amicales<ref>« Le cahier bleu de Boudard », Marie-Béatrice Baudet, Le Monde, Modèle:Date-.</ref>.
En 1999, pour s'opposer à la guerre en Serbie il signe la pétition « Les Européens veulent la paix »<ref>Modèle:Lien web.</ref>, initiée par le collectif Non à la guerre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Il s'est éteint le Modèle:Date- des suites d'un malaise cardiaque, à l'âge de Modèle:Unité.
Bibliographie
Romans
- 1962 : La Métamorphose des cloportes, Plon
- 1963 : La Cerise, Plon, Prix Sainte-Beuve
- 1966 : Les Matadors, Plon, réédité en 1975 sous le titre Bleubite, La Table Ronde
- 1972 : L'Hôpital, La Table Ronde
- 1974 : Cinoche, La Table Ronde
- 1975 : Manouche se met à table, Flammarion
- 1977 : Les Combattants du petit bonheur, La Table Ronde, Prix Renaudot
- 1979 : Le Corbillard de Jules, La Table Ronde
- 1980 : Le Banquet des léopards, La Table Ronde
- 1983 : Le Café du pauvre, La Table Ronde
- 1987 : L'Éducation d'Alphonse, Grasset
- 1993 : Saint-Fredo, Flammarion
- 1995 : Mourir d'enfance, Robert Laffont, Grand prix du roman de l'Académie française
- 1996 : Madame… de Saint Sulpice, Rocher
- 1999 : Chère visiteuse, Rocher, Prix des Romancières
- 2000 : Les Trois Mamans du petit Jésus, Robert Laffont, Prix Georges-Simenon, Prix Georges-Brassens
Nouvelles
- 1982 : Les Enfants de chœur et autres nouvelles, Flammarion
- 1996 : Outrage aux mœurs et autres nouvelles, Librio
- 1997 : Revenir à Liancourt, Rocher
Écrits sur la criminalité et la prostitution
- 1986 : La Fermeture : 13 avril 1946, la fin des maisons closes, Robert Laffont, Prix Rabelais
- 1988 : Patrick Fortier, Je me suis fait la belle, récit personnel raconté à Alphonse Boudard, Michel Lafon
- 1989 : Les Grands Criminels, Le Pré aux Clercs
- 1990 : L’Âge d’or des maisons closes, Albin Michel
- 1992 : Faits divers et châtiments, Le Pré aux Clercs
- 1997 : Quels romans que nos crimes, Rocher
- 1998 : L'Étrange Monsieur Joseph, Robert Laffont
- Biographie de Joseph Joanovici, célèbre trafiquant devenu milliardaire sous l’occupation allemande ; procès retentissant en 1949.
Écrits sur le langage
- 1970 : L'Argot sans peine ou la méthode à Mimile, avec Luc Étienne, La Table Ronde
- 1990 : "Préface" pour Jean-Paul Colin et al., Dictionnaire de l'argot, Larousse
Autobiographie
- 1988 : Ma vie pleine de trous, racontée à Daniel Costelle, Plon
Théâtre
- 1983 : Les Sales Mômes, Petit Marigny.
- 1995 : Appelez-moi chef, Lansman, aussi connu sous le titre Cellule 118
- 1996 : La Rue Alphonse Boudard, Poche Montparnasse
Albums photos
- 1992 : Paris au petit bonheur (photos de Jean-Louis Courtinat), éd. du Perron
- 1993 : Le Vin quotidien, recueil de photos, éd. Du May
- 1993 : Bercy (photos de J.C. et Philippe Gautraud), Marval
- 1994 : La Nuit de Paris (photos de Yves Manciet), Pierre Bordas
- 1998 : La valse musette et l’accordéon : bals et guinguettes, en collaboration avec Marcel Azzola, Solar
- 1998 : Des gens sans importance (photos de Jérôme Ducrot), Albin Michel.
Presse
- Collaboration à diverses publications : Le Figaro, Le Magazine littéraire, Le Quotidien de Paris, Lui, France-Soir, Détective et autres.
Recueils
- 1991 : Chroniques de mauvaise compagnie, Presses de la Cité, préface de Frédéric Dard, regroupant quatre titres :
- La Métamorphose des cloportes
- La Cerise
- L'Hôpital
- Cinoche.
- 1996 : Les vacances de la vie, Omnibus, regroupant cinq titres :
- Les Combattants du petit bonheur
- Bleubite
- Le Corbillard de Jules
- Le Café du pauvre
- L'Éducation d’Alphonse.
- 2011 : Les métamorphoses d'Alphonse, Robert Laffont, préface de Régine Deforges, regroupant trois titres :
- Mourir d'enfance
- L'Étrange Monsieur Joseph
- La Fermeture.
Filmographie
Note : le commentaire indique le rôle d'Alphonse Boudard dans le travail sur film (adaptateur, dialoguiste...) ou simplement le type du film (documentaire, téléfilm, série télévisée...).
Cinéma
- Adaptation de ses œuvres
- 1965 : La Métamorphose des cloportes de Pierre Granier-Deferre Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1968 : Le Tatoué de Denys de La Patellière Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1982 : Le Corbillard de Jules de Serge Pénard Modèle:Commentaire biblio SRL.
- Scénariste / Réalisateur
- 1965 : Du rififi à Paname de Denys de La Patellière Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1966 : Le Jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1966 : Le Soleil des voyous de Jean Delannoy Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1968 : Le Tatoué de Denys de La Patellière Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1972 : Le Gang des otages d'Édouard Molinaro Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1971 : Chourave story de lui-même Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1975 : Flic Story de Jacques Deray Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1977 : Le Gang de Jacques Deray Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1982 : Le Corbillard de Jules de Serge Pénard Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1986 : Le Solitaire de Jacques Deray Modèle:Commentaire biblio SRL.
- Autres
À la télévision
- Fictions
- 1978 : Madame le juge d'Édouard Molinaro Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1978 : La Saison des voleurs de Michel Wyn Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1981 : Le Mythomane de Michel Wyn Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1982 : Le Grand Braquet de Maurice Fasquelle Modèle:Commentaire biblio SRL
- 2001 : L'Étrange Monsieur Joseph de Josée Dayan Modèle:Commentaire biblio SRL.
- Documentaires, émissions
- 1986 : Quel roman que ma vie ! de Daniel Costelle Modèle:Commentaire biblio SRL
- 1989 : Les Grands Criminels de Daniel Costelle Modèle:Commentaire biblio SRL.
Hommage
En 2011, une de ses anciennes compagnes, l'écrivaine Laurence Jyl, lui consacre un livre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Depuis 2013, une rue du 13e arrondissement de Paris où il vécut une partie de son enfance porte son nom<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Edouard Molinaro, « Alphonse Boudard, 1967 », Intérieur soir, éd. Anne Carrière, Paris, 2009, 306 p., Modèle:Page, Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage.
- André Nolat, Trois entretiens (Avec Auguste le Breton, Alphonse Boudard, Monique Morelli), Paris, Edilivre, décembre 2020, 111 p. Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage.
Documentaire
- Alphonse Boudard raconte… (film de Daniel Costelle, présenté par Patrick Clémence) : Modèle:YouTube • Modèle:YouTube • Modèle:YouTube • Modèle:YouTube • Modèle:YouTube • Modèle:YouTube.
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Modèle:Dictionnaires
- Modèle:Bases
- Biographie d'Alphonse Boudard
- une biographie d'Alphonse Boudard
- Les gens du cinéma
- André Nolat, Romances de la rue (« Notes sur Mac Orlan, Carco, Simonin, Boudard »), Lyon, éd. Baudelaire, Modèle:Date-
- Article nécrologique de Marc Laudelout
- Premiers chapitres des Trois Mamans du petit Jesus