Marc-Édouard Nabe
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Marc-Édouard Nabe, nom de plume d’Alain Zannini, est un écrivain français, né le Modèle:Date de naissance à Marseille.
En 1985, il publie son premier livre, Au régal des vermines, un ouvrage aux accents pamphlétaires qui cause un scandale à sa sortie<ref name="Palou">Anthony Palou, « Au régal des vermines, Ces livres qui ont fait scandale », Le Figaro, Modèle:1er août 2012</ref>. Auteur d'essais et de romans, il a également publié des recueils de nouvelles et de poèmes et quatre tomes de son journal intime ainsi que de nombreux textes dans des revues, notamment L'Infini et L'Idiot international. Il est également peintre et guitariste<ref name=":22">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.
Longtemps publié par les éditions du Rocher, il perd cet éditeur en 2005 et reste ensuite plusieurs années sans publier aucun nouvel ouvrage. En 2008, au terme d'un procès avec les éditions du Rocher, il récupère les droits de vingt-deux de ses livres. En 2010, il revient avec L'Homme qui arrêta d'écrire, un roman qu'il auto-édite en revendiquant de contourner désormais l'édition traditionnelle et les circuits des librairies<ref name=":22"/>.
Marc-Édouard Nabe est un personnage controversé depuis la parution de son premier livre, Au régal des vermines, qui lui a notamment valu d’être accusé d'antisémitisme<ref name="Palou"/>,<ref name="express">« Quand Jean-Edern Hallier défendait Nabe », L'Express, 12 janvier 2007.</ref>,<ref name="Causeur2010">Daoud Boughezala, « L’effronté qui écrit pendant que Rome brûle », Causeur, 8 février 2010.</ref>. Dans ses livres et ses articles, il s'en prend à de multiples cibles de manière injurieuse, voire ordurière. La publication de son journal intime a notamment contribué à le brouiller avec une grande partie des milieux littéraires. Dans les années 2000, il fréquente la mouvance d'extrême droite d'Alain Soral et Dieudonné, avant de se fâcher avec eux. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, il fait l'apologie du terrorisme islamiste<ref name="Kepel">Gilles Kepel et Antoine Jardin, Terreur dans l'Hexagone. Genèse du djihad français, Gallimard, 2015, pages 210-213.</ref>,<ref name="slate">« Le magazine en français de Daech déclare la guerre à l'école républicaine », Slate, Modèle:1er décembre 2015.</ref>,<ref name="conspiracy">« Usul : du combat contre la “mythologie républicaine” à la tentation complotiste », Conspiracy Watch, 2 janvier 2018.</ref>,<ref name=Obs/>,<ref name="prazan"/>,Modèle:Sfn.
Biographie
Enfance
Alain Marc Édouard Zannini naît le Modèle:Date- à Marseille. Il est le fils de Marcel Zannini dit Marcel Zanini, musicien de jazz d'origine gréco-turco-italienne<ref name="e1">Modèle:Lien web</ref>. Il est baptisé catholique le Modèle:Date- et grandit à Marseille. En 1970, au moment où son père devient célèbre grâce à la chanson Tu veux ou tu veux pas<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, la famille s'installe à Paris. Grâce à son père, il côtoie à l'époque des musiciens de jazz, ainsi que des artistes de music-hall, des dessinateurs comme Fred<ref>Modèle:Lien web</ref>, Jean Giraud et Siné.
Adolescence et premières publications
En 1973, encore adolescent, il adopte le pseudonyme « Nabe », qui est le diminutif du sobriquet « nabot » que lui donnaient ses camarades de lycée<ref>« Moi, Nabe, anarchiste sectaire », L'Express, Modèle:1er avril 1998.</ref>,<ref name="biofficielle"/>. Il signe sous ce nom des dessins dans Hara-Kiri, entre 1974 et 1975<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En Modèle:Date-, il expose ses peintures à la galerie du Mole, au Cap d'Agde<ref>Modèle:Article.</ref>. À partir de 1983, il tient un journal intime<ref name="pourquoi"/>. En 1984, il recommence à fréquenter la rédaction d'Hara-Kiri et assiste ensuite régulièrement aux bouclages, organisés les mardis soir rue des Trois-Portes avec le professeur Choron, Gébé et Cavanna. Nabe apparaît à diverses reprises dans les romans-photos comiques de Choron. Il décrit dans plusieurs tomes de son journal intime l'ambiance du Hara-Kiri de l'époque, autour de Choron<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Il publie ses premiers textes dans les revues Sud<ref name=":4">Modèle:Article.</ref> et le Jazzophone<ref>Modèle:Article.</ref>. En 1984, il collabore à la revue Vertiges des lettres, dirigée par Siné<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et signe un texte dans L'Infini, la revue littéraire dirigée par Philippe Sollers<ref>L'Infini, hiver 1984, sommaire sur Gallimard.fr.</ref>.
À la demande de son père, il étudie la musique et devient guitariste rythmique<ref name="biofficielle"/>. Plus tard, il se produit occasionnellement en accompagnant son père<ref>« Marcel Zanini : "La première fois que j'ai entendu Coltrane, j'ai été horrifié" », France Musique, 18 août 2017.</ref>. Le jazz demeure par la suite l'une de ses passions et l'un des thèmes récurrents de ses écrits<ref>« Nabe arrête de publier », Culture Mag, 26 mai 2009.</ref>.
Premiers livres
Son premier ouvrage publié, Au régal des vermines, sort le Modèle:Date- chez Bernard Barrault. Dans cet essai, Nabe fait part de son admiration pour des auteurs comme Louis-Ferdinand Céline, André Suarès<ref name=":4" />, Lucien Rebatet<ref name="Palou"/>, Sade ou encore Léon Bloy<ref name="chronicart">Marc-Edouard « Nabe – Au régal des Vermines », Chronic'art, 28 février 2006.</ref>. Abordant de multiples thèmes<ref name="Palou"/>, le livre tourne cependant avant tout autour de Nabe lui-même, qui dit vouloir Modèle:Citation. Il y décrit, sur un ton pamphlétaire et virulent, ses goûts (le jazz, les femmes, les Noirs, ses écrivains préférés…) et ses dégoûts (le rock, les féministes, les Modèle:Citation et les milieux culturels contemporains)<ref name="chronicart"/>.
La sortie de ce premier livre est accompagnée de polémiques publiques. L'ouvrage contient en effet de nombreux passages provocateurs et s'en prend violemment à diverses catégories de personnes (les femmes, les enfants, les vieillards, certains écrivains et musiciens, les socialistes…)<ref name="Palou"/>. Nabe écrit entre autres : Modèle:Citation<ref>Au régal des vermines, page 83.</ref>, Modèle:Citation<ref>Ibid, page 137.</ref>, et Modèle:Citation<ref>Ibid, pages 155-160.</ref>. Ce sont les passages sur les Juifs qui occasionnent le plus de controverses, Nabe étant accusé d’antisémitisme<ref name="Causeur2010"/>.
Le Modèle:Date-, Nabe est invité par Bernard Pivot dans son émission Apostrophes dont le thème est ce jour-là « Les mauvais sentiments ». À l’antenne, l'écrivain revendique une Modèle:Citation de l'humanité, déclare que les livres des autres invités lui sont tombés des mains<ref name="spaggiari">Jérôme Dupuis, albert spaggiari-marc-edouard nabe Camarades de cavale, L'Express, 30 juillet 2009</ref> et qualifie la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) de « gens qui se servent du monceau de cadavres d'Auschwitz comme du fumier pour faire fructifier leur fortune »<ref name="maudit">Prix Renaudot: la revanche de Nabe le maudit?, Slate, 31 octobre 2010</ref>,<ref name="Palou"/>. Un échange très tendu l'oppose à l'un des invités, Morgan Sportès qui trouve le livre de Nabe Modèle:Citation et se dit dérangé par son admiration pour des écrivains antisémites<ref>Vif désaccord entre Marc-Edouard Nabe et Morgan Sportes, 15 février 1985 sur ina.fr</ref>,<ref>Souvenirs de veillées littéraires avec le « roi Lire », Le Monde, 6 novembre 2015</ref>. Après l'émission, le journaliste Georges-Marc Benamou s'introduit dans les studios et frappe Nabe au visage<ref name="maudit"/>,<ref name="Palou"/>. La LICRA, quant à elle, assigne l'écrivain et son éditeur en justice, pour diffamation et provocation à la haine raciale. La défense de Nabe et Barrault est assurée par l'avocat Thierry Lévy. La LICRA est finalement déboutée en appel<ref>Cour d'appel de Paris, Modèle:1re Chambre - section A, Modèle:1er janvier 1987</ref>, puis en cassation le Modèle:Date<ref name=":1">Cass. Modèle:2e Ch., 8 février 1989, Modèle:N°-12.836</ref>, le juge ayant admis la prescription invoquée par la défense.
Au régal des vermines reçoit un accueil critique contrasté, certains articles soulignant le talent d'écriture de l'auteur tandis que d'autres restent sceptiques, voire rebutés, devant sa personnalité<ref>« Il est très naturel de ne pas aimer Nabe. On peut le trouver abject et même totalement dégueulasse. […] On peut aussi lui reconnaitre des dons : le comparer à un virus ou à Attila » (Frédéric Ferney, Le Nouvel Observateur, Modèle:Date).</ref>,<ref>« Reste l'essentiel : la promesse souvent tenue, qu'un écrivain, un vrai de vrai, est né. […] Bientôt les coups du sort l'amèneront à descendre en lui-même. Alors il sera de son temps. Terriblement. » (Gérard Guéguan, Sud-Ouest Dimanche, Modèle:Date).</ref>. À la suite de ce premier livre, Nabe conserve durablement une réputation d'écrivain sulfureux. Lui-même considère avoir fait une sorte de hara-kiri lors de son passage à Apostrophes et commente, dans Nabe's Dream, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Incidemment, il devient l'ami du truand en cavale Albert Spaggiari, qui avait apprécié sa prestation dans l'émission<ref name="spaggiari"/>.
Son deuxième livre, Zigzags, publié en 1986 chez Barrault, est un recueil de textes. La même année, Denoël fait paraître L'Âme de Billie Holiday, essai consacré à la chanteuse américaine de jazzModèle:Sfn. Ce livre est bien accueilli par la critique. Lors de sa réédition en 2007, Delfeil de Ton écrit que chaque page « est éclairante, poétique, écrite »<ref>Modèle:Article</ref>. Toujours en 1986, Nabe sort également Chacun mes goûts, un recueil d'aphorismes édité au DilettanteModèle:Sfn. En octobre de la même année, il écrit des chroniques pour le festival Nancy Jazz Pulsations<ref>Évoqué dans Journal intime: Inch'Allah, juin 1986-mai 1988, Editions du Rocher, 1996, page 1835</ref>,<ref>Écrits de Paris, recueil des Numéros 606 à 615, 1999, page 48</ref>. En 1987, il travaille à son premier roman, Le Bonheur, qui est publié par Denoël en janvier de l'année suivante. Tournant autour du thème de la peinture, ce long roman mêle la passion de l'écrivain pour l'art pictural et son intérêt pour la religionModèle:Sfn. L'accueil critique est inégal : si dans Le Figaro littéraire, Patrick Grainville salue le talent de Nabe en le comparant à Céline et Cendrars<ref>Modèle:Article</ref>, Patrice Delbourg, dans L'Événement du jeudi, conseille de s'éviter Modèle:Citation en ne lisant pas Le Bonheur<ref>Modèle:Article</ref>. À l'occasion du bicentenaire de la Révolution française et contre les célébrations qui sont alors organisées, Nabe publie en Modèle:Date- La Marseillaise, texte sur le morceau éponyme du saxophoniste de free jazz Albert Ayler<ref>Patrick Besson, « Marc-Édouard Nabe, Hymne à la désobéissance », Le Figaro Littéraire, 6 novembre 1989, p. 20</ref>.
De 1989 à 1990, Marc-Édouard Nabe contribue au journal L'Idiot international, dirigé par Jean-Edern Hallier. Il y attaque sur un ton pamphlétaire des personnalités comme Élisabeth Badinter<ref>Modèle:Article</ref>, Serge Gainsbourg<ref>Modèle:Article</ref> ou l'abbé Pierre<ref>Modèle:Article</ref>. Ce dernier texte en particulier crée un tollé au sein de la rédaction de l’Idiot : Hallier soutient Nabe contre sa propre équipe et publie dans le numéro suivant un texte défendant l'article<ref>L'Idiot international, Modèle:N°, 8 novembre 1989.</ref>. En Modèle:Date-, il publie dans L'Idiot international un article-fleuve sur les médias, intitulé Rideau. Ce texte pamphlétaire, qui prophétise la fin de l'univers des médias et de la télévisionModèle:Sfn, est publié en 1992 sous forme de livre par les Éditions du Rocher. En 1991, il écrit dans le journal L'Imbécile de Paris, dirigé par Frédéric Pajak<ref name="LH2001 p126">Livres hebdo, recueil, Numéros 376 à 379 - 447 à 452 - 480 à 483, Editions professionnelles du livre, 2001, page 126</ref>.
Collaboration avec le Rocher et d'autres éditeurs
Le Modèle:Date-, Marc-Édouard Nabe signe avec Jean-Paul Bertrand, propriétaire des Éditions du Rocher, en vue de publier son journal intime. Le même jour, il participe, avec huit autres écrivains, à un ouvrage édité par le Rocher consacré aux années 1980, intitulé 10 ans pour rien ?<ref>Modèle:Article</ref>. Chacun des auteurs est enfermé dans une chambre de l'hôtel Meurice et doit remettre son texte à l'éditeur à minuit<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Nabe signe pour ce livre le texte « Le coup de grâce »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, qui est reproduit en 1998 dans le recueil Non.
Les Éditions du Rocher publient en mai 1991 le premier tome du journal de Marc-Édouard Nabe dont elles sont ensuite, jusqu'en 2005, le principal éditeur. En vertu d'un accord verbal entre Jean-Paul Bertrand et Nabe, ce dernier reçoit, en contrepartie de la cession de ses droits d'auteur<ref name=":0" />, un revenu mensuel<ref>La tentation de l'autoédition, Le Monde, 13 janvier 2011</ref> d'environ Modèle:Unité. En prime, le Rocher prend en charge sa note de téléphone mobile<ref>Ce que gagnent les écrivains, L'Express, 2 avril 2010</ref>, lui avance divers frais dont ses billets d'avion et met à sa disposition une secrétaire<ref name=":0" />.
Durant les années 1990, Nabe publie chez le Rocher, en quatre tomes, son journal rédigé pendant la décennie précédente. Les volumes Modèle:Incise dont chacun tourne autour de mille pages, couvrent une période allant de 1983 à 1990. Le premier tome s'achève sur son passage à Apostrophes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La publication de ce journal, où il dépeint des personnalités avec férocité sans changer aucun nom, alimente sa réputation de provocateur et lui vaut de nombreuses inimitiés<ref name="maudit"/>. C'est notamment le cas d'Albert Algoud, dont la vie privée est révélée par Nabe et qui juge avoir été « sali, diffamé, couvert de crachats »<ref>Modèle:Article</ref>.
Parallèlement à la rédaction de son journal, Nabe publie en 1992 chez Gallimard Visage de Turc en pleurs, mise en roman de son voyage en TurquieModèle:Sfn. Ce livre fait l'objet de plusieurs critiques élogieuses : Le Monde parle ainsi de « deux cents pages d'une prose joueuse, iconoclaste et facétieuse »<ref>Modèle:Article</ref> et Le Figaro Magazine d'un roman « remarquable par les éclats d'un langage fougueux »<ref>Modèle:Article</ref>. La même année sort chez le Rocher L'Âge du Christ qui a pour sujet le christianisme et la première communion de Nabe, effectuée à Jérusalem le jour de ses 33 ans. En Modèle:Date-, le même éditeur publie un recueil d'aphorismes entièrement manuscrit par l'écrivain, Petits riens sur presque toutModèle:Sfn. Ce nouvel ouvrage est mal reçu par Le Figaro littéraire qui le qualifie d'« auto-hagiographie d'un polygraphe »<ref>Modèle:Article</ref>, tandis que la Tribune de Genève y voit une « suite d'aphorismes d'une effarante vacuité » qui « relève à peu près de la foutaise »<ref>Modèle:Article</ref>.
En 1993, à l'occasion des quarante ans de la mort de Django Reinhardt, il consacre au guitariste un livre intitulé Nuage, édité par Le Dilettante. Il publie la même année le second tome de son journal, Tohu-Bohu, qui revient notamment sur les conséquences de sa prestation du Modèle:Date- dans Apostrophes. L'année 1995 s'ouvre avec la publication par Gallimard, en collection Blanche, de son roman Lucette. Le livre, consacré à la veuve de Louis-Ferdinand Céline, Lucette Destouches, raconte ses souvenirs et sa vie d'aujourd'hui au milieu de ses amis. En 1996, sort le troisième tome de son journal intime, Inch'Allah. Entre 1995 et 1998, il publie des articles dans Paris-Match. En Modèle:Date-, Pajak, Vuillemin et Nabe fondent leur propre mensuel, L'Éternité, qui ne dure que le temps de deux numéros<ref name="LH2001 p126" />.
En 1997, un recueil des pièces de Henri Bernstein est publié aux Éditions du Rocher<ref>Modèle:Article</ref>. L'ouvrage, Théâtre, est le résultat d'un travail de deux ans mené par Marc-Édouard Nabe et George Bernstein-Gruber, fille du dramaturge<ref>Modèle:Article</ref>. L'ouvrage s'ouvre sur une préface de 83 pages écrite par Nabe et intitulée La Jungle de Bernstein.
En 1998, Nabe publie chez Gallimard le roman Je suis mort qui commence par le suicide du narrateur. L'histoire du personnage, un comédien qui se donne la mort après avoir eu un trou sur scène, se veut une métaphore des déboires médiatiques de l'auteur, notamment à ApostrophesModèle:Sfn. L'écrivain connaît à l'époque une forme de Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. La même année, il publie chez le Rocher deux recueils d'articles (Oui et Non), ainsi qu'un recueil de contes illustré par Vuillemin (K.-O. et autres contes). Le dessinateur Fred illustre son recueil de poésies Loin des fleurs, tandis que Coups d'épée dans l'eau, livre de retranscription des entretiens donnés par l'écrivain de 1984 à 1999, est accompagné de dessins de GébéModèle:Sfn.
En Modèle:Date-, il publie, toujours chez le Rocher, le quatrième tome de son journal, Kamikaze. Ce volume est tiré à Modèle:Nombre et coûte entre 800 000 et un million de francs aux éditions du Rocher, mobilisant deux ans de travail, une dactylographe, trois correcteurs et quatre jeux d'épreuves<ref>Modèle:Article</ref>. Interrogé sur le coût de publication et l'impossibilité de générer le moindre bénéfice, Jean-Paul Bertrand, déclare : « Je l'assume car c'est une œuvre unique et révolutionnaire. Marc-Édouard Nabe est l'un des écrivains les plus doués de sa génération. Son journal constitue un formidable témoignage sur l'époque »<ref name=":1" />. L'ouvrage est très mal reçu par plusieurs critiques, notamment Michel Polac qui le trouve Modèle:Citation et qualifie son auteur de Modèle:Citation<ref name="La partie continue">Michel Polac et Albert Algoud sur Nabe dans l'émission La Partie continue sur France Inter, juin 2000.</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. En juin, Nabe et Polac sont tous deux invités de l'émission Ripostes, animée sur France 5 par Serge Moati, à l'occasion d'un numéro dont le thème est : « Peut-on tout dire dans un journal intime ? » Sur le plateau, le débat entre les deux hommes tourne à l'échange d'insultes. Polac obtient ensuite que la diffusion de l'émission soit annulée<ref>Polac fait reculer la 5e, Le Parisien, 3 juin 2000</ref>. Nabe affirme alors que l'émission a été censurée car un extrait du journal de Polac, dans lequel ce dernier racontait avoir eu un contact sexuel avec un enfant, avait été lu à l'antenne<ref>La Modèle:5e censure un débat avec Michel Polac, Le Nouvel Observateur, 2 juin 2000</ref>. Polac déclare quant à lui que l'incident a éclaté car il avait voulu dénoncer l'antisémitisme de Nabe en citant ses écrits sur la profanation du cimetière juif de Carpentras<ref>Une histoire. Pas de «Ripostes», Libération, 3 juin 2000</ref>.
Toujours en 2000, Nabe publie, dans L'Infini, Mon meilleur ami, réponse littéraire au portrait que fait de lui Stéphane Zagdanski dans son livre, Pauvre de Gaulle !. Il passe ensuite plusieurs mois sur l'île de Patmos. Durant cette période de retraite, il puise dans les volumes non encore publiés de son journal intime pour transformer son écriture diariste en écriture romanesque et en tirer le livre Alain Zannini. Au terme de son séjour à Patmos, il brûle le journal intime qu'il avait rédigé tout au long des années 1990<ref name="pourquoi">Modèle:Article</ref>,Modèle:Sfn.
De retour à Paris, les attentats du 11 septembre 2001 lui inspirent un pamphlet intitulé Une lueur d'espoir qui, paru moins de deux mois après l'évènement, exalte les attaques terroristes. La destruction du World Trade Center Modèle:Incise y est notamment décrite à l'aide d'une Modèle:Citation, la pénétration des gratte-ciels par les avions étant comparée à la sodomie<ref name="prazan">Michaël Prazan, L'Écriture génocidaire : l'antisémitisme en style et en discours, Calmann-Lévy, 2005, pages 274-276</ref>. Patrick Besson, souvent bien disposé à l'égard de Nabe, écrit cette fois dans Le Figaro Magazine que l'écrivain « menace dans le vide, vitupère en biais, accuse dans le vague, suspecte n'importe qui et dénonce tout le monde »<ref>Modèle:Article</ref>.
Alain Zannini sort en Modèle:Date-, suivi en avril de l'année suivante de son Modèle:Citation littéraire, L'Affaire Zannini. Le roman fait l'objet de plusieurs critiques enthousiastes : La Tribune de Genève y voit un livre « en filiation directe avec Rabelais ou Joyce, soit deux géants a priori totalement incompatible »<ref>Modèle:Article</ref>, tandis que Paris Match parle du « bouquin le plus excitant de la saison»<ref>Modèle:Article</ref>. En novembre de la même année, le livre figure sur la première liste de sélection pour le Prix Goncourt<ref>Modèle:Article</ref>.
En Modèle:Date-, après avoir lancé un appel aux artistes français à le rejoindre<ref>Modèle:Article</ref>, Marc-Édouard Nabe part à Bagdad pour protester contre la guerre qui commence. Il fait le récit de ce voyage dans Printemps de feu, qui sera très mal reçu par la critique française : Les Inrockuptibles jugent que Nabe « écrit comme un pied » et qu'à côté de lui, « Beigbeder passerait presque pour Chateaubriand »<ref>Modèle:Article</ref>, Le Figaro le décrit comme « l'indigne héritier de Jean-Edern Hallier [qui] fait l'effet d'un collégien onaniste et présomptueux qui voudrait en vain communiquer son plaisir au lecteur »<ref>Modèle:Article</ref>, tandis que Marianne parle de « pétard mouillé »<ref>Modèle:Article</ref>.
En Modèle:Date-, Nabe crée un nouveau mensuel, La Vérité. Illustré par le dessinateur Vuillemin, le journal comprend également des articles d'Modèle:Citation que le terroriste Carlos écrit depuis sa cellule. Le journal est cependant assigné en justice par l'Association pour l'information ouvrière, dirigée par Pierre Lambert et qui détient le journal trotskiste du même nom, édité depuis 1929<ref>Modèle:Article</ref>. Le Modèle:Date-, la justice donne raison aux lambertistes<ref>La Vérité : Trotsky l'emporte sur Carlos, Le Nouvel Observateur, 20 janvier 2004</ref> : le journal de Nabe disparaît des kiosques après un quatrième numéro en date de Modèle:Date-. Toujours en 2004, les Éditions du Rocher publient un recueil de textes de Nabe consacrés à l'actualité du momentModèle:Sfn, J'enfonce le clou, qui contient les articles de La Vérité ainsi que des inédits écrits au cours de l'année. L'ouvrage est mal accueilli, notamment par Le Figaro Littéraire, qui estime que « les convictions les plus tranchées, et souvent les plus outrancières, ne suffisent pas à faire un style ou une pensée » et que « Nabe ne communique plus qu'ennui et fatigue »<ref>Modèle:Article</ref>, et par Le Magazine littéraire, qui parle de « théories fumeuses poussées parfois jusqu'à la bêtise »<ref>Modèle:Article</ref>. Ce vingt-sixième livre de Nabe est également le dernier publié par le Rocher.
Rupture avec le monde de l'édition
Malgré les polémiques qui ont entouré la parution de son premier livre, Marc-Édouard Nabe a pu continuer sa carrière littéraire grâce notamment à l'appui des Éditions du Rocher, mais aussi à celui de Philippe Sollers et de Jean-Edern Hallier dont il a fait figure, un temps, de Modèle:Citation<ref name="Lanzmann">AFFAIRE KARSKI - Marc-Edouard Nabe : "Lanzmann a raison", Le Point, 29 mars 2010</ref>. Hallier, notamment, le défend dès 1986 et le présente comme un écrivain « marginalisé par une bande de cons de la critique littéraire ». En 1996, il lui remet le Prix Paris Première dans le cadre de son émission Jean-Edern's Club<ref name="express"/>. Nabe continue cependant de polémiquer régulièrement avec d'autres personnalités du milieu littéraire, qu'il prend volontiers à partie dans son journal intime. En 1995, en plein Salon du livre de Paris, Josyane Savigneau, alors directrice du Monde des livres, lui jette une coupe de champagne à la figure. En 2010, Slate le décrit comme Modèle:Citation<ref name="maudit"/>. Il pratique de plus en plus, avec les années, une Modèle:Citation qui le conduit à une solitude croissante. Dans Kamikaze, l'un des tomes de son journal intime, il écrit Modèle:CitationModèle:Sfn.
Au fil des années, Nabe se brouille publiquement avec des écrivains dont il avait été proche, parmi lesquels Stéphane Zagdanski (qui, par la suite, s'en prend à son ancien ami dans des vidéos diffusées sur Internet)<ref name="règlement">Jérôme Dupuis, Nabe, Sollers et Zagdanski: règlements de comptes à Saint-Germain-des-Prés, L'Express, 20 mars 2014</ref> et Yann Moix. Ce dernier déclare, en 2015, Modèle:Citation<ref>Yann Moix : “ Politiquement, je suis une vraie girouette ”, Téléobs, 10 octobre 2015</ref>. En 2017, Nabe se venge en révélant, dans son livre Les Porcs, les écrits de jeunesse antisémites de Moix<ref name="e1" />.
Malgré le boycott dont il fait l'objet dans une partie des médias, en raison notamment d'un antiaméricanisme et d'un antisionisme virulents<ref name="maudit"/>, Nabe conserve sur le long terme l'appui de certaines personnalités, comme Frédéric Taddeï qui le reçoit à diverses reprises dans son émission Ce soir (ou jamais !)<ref name="conspiracy"/> et qui en fait par ailleurs le parrain de son fils<ref>Affrontement cathodique, Le Monde, 16 mars 2014</ref>. L'animateur a fait régulièrement l'objet de critiques pour sa propension à inviter Nabe<ref>Frédéric Taddeï évincé de France 2 pour avoir invité Marc-Edouard Nabe ?, Les Inrocks, 18 janvier 2014</ref>,<ref name="fourest"/>. Dans les années 2010, Éric Naulleau continue lui aussi de recevoir Nabe dans ses émissions<ref name="NaulleauObs">"Ca balance à Paris" : spéciale 10 ans, L'Obs, 26 avril 2014</ref>. L'écrivain Patrick Besson fait également partie de ses soutiens<ref name="Weitzmann"/> et parle avec sympathie de lui et de ses livres dans sa chronique du Point<ref>La fortune de Nabe, Le Point, 27 octobre 2011</ref>,<ref>Expositions, Le Point, 8 août 2013</ref>.
En 2005, les éditions du Rocher, vendues par Jean-Paul Bertrand, se séparent de Marc-Édouard Nabe, le privant de sa mensualité<ref name=":22"/>. L'année suivante, l'écrivain assigne son ancien éditeur en justice, pour lui interdire l'exploitation de ses livres et obtenir la remise des stocks et de ses manuscrits<ref name=":0" />. En Modèle:Date-, à l'occasion des vingt ans de sa parution, il fait republier son premier livre par Le Dilettante, en l'augmentant d'une préface inédite intitulée Le Vingt-septième Livre. Dans ce texte (par la suite publié en volume), il met en parallèle son destin et l'échec commercial de tous ses livres Modèle:Incise avec la réussite de Michel Houellebecq qu'il côtoyait quand ils habitaient en face l'un de l'autre, rue de la Convention<ref>Modèle:OuvrageModèle:Citation bloc</ref>,<ref>Modèle:Chapitre</ref>. Il imagine dans les dernières lignes le discours qu'il tiendrait s'il mettait un terme à sa carrière d'écrivainModèle:Sfn.
Après la fin de sa collaboration avec les éditions du Rocher, il commence à publier des Modèle:Citation dans lesquels il commente l'actualité et qu'il diffuse gratuitement. Ces textes sont collés sur des murs de Paris par des Modèle:Citation<ref name="maudit"/>,<ref name="Lanzmann"/>,<ref>Nabe: "Je dois tout à Internet, mais lui aussi me doit tout" , L'Express, 18 mars 2011</ref>. Entre 2006 et 2009, huit tracts sur des sujets d'actualité divers (dont le coup de tête de Zidane, l'éviction de Siné de Charlie Hebdo, l'euthanasie, l'élection de Barack Obama) sont publiés. Pendant plusieurs années, Nabe passe cependant pour Modèle:Citation dans les milieux littéraires. Il tire des revenus de ses activités de peintre et de musicien, exposant et vendant ses tableaux et accompagnant son père à la guitare<ref name=":22"/>.
En octobre 2006, paraît chez Léo Scheer un recueil d'extraits de ses vingt-sept livres, Morceaux choisis. Les extraits sont sélectionnés par Angie David et rangés sous la forme d'un abécédaire. Le Modèle:Date- Nabe, est invité dans l'émission de Laurent Ruquier On a tout essayé pour promouvoir le livre. Le chroniqueur Gérard Miller le prend à partie au sujet du contenu d’Au régal des vermines ; Nabe quitte alors le plateau en dénonçant son traitement dans l'émission et en déplorant de ne pouvoir répondre. Il est défendu après son départ par un autre chroniqueur, Philippe Vandel<ref>Clash hier soir chez Ruquier sur France 2, jeanmarcmorandini.com, 19 octobre 2006</ref>,<ref>Vidéo sur Dailymotion</ref>.
En 2007, les éditions de la Table ronde rééditent L'Âme de Billie Holiday, qui devient à cette occasion le premier livre de Nabe disponible en format poche. La couverture est un dessin à l'encre de Billie Holiday, réalisé par l'écrivain. En Modèle:Date-, Nabe organise à la galerie Vie d'Artistes une exposition de ses peintures, « Écrivains et jazzmen »<ref>Modèle:Article</ref>. Il réitère l'expérience deux ans plus tard à l'office du tourisme du Liban, à Paris, avec une exposition intitulée « Les Orients de Nabe »<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En Modèle:Date-, Nabe, défendu par Emmanuel Pierrat, obtient gain de cause contre les Éditions du Rocher, l'éditeur n'ayant pas respecté le délai nécessaire de trois mois pour rompre le contrat non-écrit qui liait les deux parties. Le Rocher est contraint de restituer à l'écrivain les droits des livres publiés, ainsi que leurs stocks promis au pilon<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Outre les droits des seize livres parus chez Le Rocher, Nabe obtient également que lui soient cédés ceux d'ouvrages publiés par d'autres éditeurs. Il récupère ainsi la pleine propriété de vingt-deux de ses livres<ref name=":22"/>.
En Modèle:Date-, Nabe apparaît aux côtés de Philippe Vuillemin dans le documentaire Choron, dernière de Pierre Carles et Éric Martin, pour évoquer ses souvenirs du professeur Choron et fustiger le changement de ligne éditoriale de Charlie Hebdo depuis l'arrivée à sa tête de Philippe Val.
L'année suivante dans L'Homme qui arrêta d'écrire, son premier roman auto-édité, il multiplie à nouveau les attaques contre d'autres figures du milieu littéraire. Il qualifie ainsi son ancien éditeur Philippe Sollers de Modèle:Citation, qui écrit des livres Modèle:Citation<ref>Nabe en lice pour le Renaudot, une « humiliation » littéraire ?, Le Nouvel Observateur, 4 novembre 2010</ref>. En 2013, Sollers range Nabe parmi les écrivains qui ont gâché leur carrière et commente : Modèle:Citation<ref>Interview de l'éditeur Philippe Sollers : "J'ai anticipé le fait que la lecture allait disparaître", Les Inrocks, 25 juillet 2013</ref>. L'année suivante, cependant, il accueille dans sa revue L'Infini un nouvel écrit de Nabe. Intitulé L'Eunuque raide, ce texte consiste selon Jérôme Dupuis en une violente attaque contre Stéphane Zagdanski qui s'en était pris à Nabe comme à Sollers : Zagdanski y est tourné en ridicule de manière scabreuse, tandis que son épouse africaine y est traitée de Modèle:Citation qui pousse des Modèle:Citation en se faisant sodomiser<ref name="règlement"/>.
En 2018, dans un article où il conteste la notion d'Modèle:Citation contemporains, Pierre Assouline estime que Nabe a fini par s'auto-éditer non pas en raison Modèle:Citation, mais Modèle:Citation<ref>Pierre Assouline, Il n’y a pas d’écrivains maudits, La République des livres, 25 mars 2018</ref>. En 2019, Le Point le décrit comme un auteur Modèle:Citation<ref name="e1" />.
Modèle:Citation et autres initiatives
En 2010, Nabe ouvre une plateforme Internet consacrée à la vente des livres dont il a récupéré les droits et les stocks, ainsi qu'à celle d'un nouvel ouvrage qu'il publie lui-même. Pour nommer son procédé éditorial, il crée le terme d'« anti-édition », qu'il définit comme « une auto-édition pour un auteur déjà connu »<ref name=":5">Modèle:Article</ref>. Selon lui, outre la liberté éditoriale, l'anti-édition permet à l'écrivain de percevoir en droits d'auteur une part plus large du prix de vente de son livre : Modèle:Citation<ref name=":22" />. À partir de 2016, il utilise son site pour vendre également ses tableaux<ref name="biofficielle"/>.
Le Modèle:Date, paraît L'Homme qui arrêta d'écrire, son vingt-huitième livre, et le premier à être « anti-édité », dont il a financé l'impression en exposant et en vendant ses tableauxModèle:Sfn. Ce roman de 695 pages raconte le quotidien d'un auteur ayant cessé d'écrire, comme annoncé dans la conclusion du Vingt-septième livreModèle:Sfn. Le récit consiste en une longue traversée de Paris par le narrateur, où les milieux de la littérature française et de l'art contemporain sont tournés en ridicule au passage<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Pierre Marcelle, Marc-Edouard Nabe et son complexe , Libération, 20 mai 2010</ref>. Cet ouvrage est pour Nabe l'occasion d'une revanche sur le milieu littéraire<ref name="maudit"/>,<ref name=":22"/>. En octobre, L'Homme qui arrêta d'écrire rejoint la troisième et dernière sélection du prix Renaudot. Il est d'autant plus remarqué par les médias que c'est la première fois qu'un ouvrage auto-édité se retrouve en situation d'obtenir un prix littéraire<ref>Un finaliste du Renaudot autoédité: du jamais vu dans les prix littéraires, Le Point, 7 novembre 2010</ref>,<ref>Nabe et l'anti-édition en lice au Renaudot, Le Monde, 21 octobre 2010</ref>. Le prix est finalement attribué en novembre à Virginie Despentes pour Apocalypse Bébé<ref name=":5" />. Nabe commente peu après Modèle:Citation. Il réaffirme à cette occasion son intention de ne jamais revenir dans le milieu de l'édition qui fait Modèle:Citation<ref>«Sacrer le couple Houellebecq-Despentes, c'est dramatique», Le Nouvel Observateur, 19 novembre 2010</ref>. Malgré son échec au Renaudot, L'Homme qui arrêta d'écrire est un succès commercial, avec près de Modèle:Nombre vendus en une année<ref name=":5" />.
Le Modèle:Date-, Nabe est invité par Frédéric Taddeï à réagir, dans son émission Ce soir (ou jamais !), à la mort d'Oussama ben Laden, tué la veille par l'armée américaine. Il se fait remarquer en contredisant tous les autres invités, parmi lesquels les spécialistes du monde arabe Jean-Pierre Filiu et Bassma Kodmani, en parlant de « l'immense défaite de l'Amérique » face à Al-Qaïda et en qualifiant les Américains de « gens bêtes et demeurés depuis des siècles ». Pierre-Yves Le Priol, dans La Croix, parle de Nabe comme d'un auteur qui « cultive son statut d'écrivain maudit » et « énonce les pires contre-vérités et a la coquetterie de se présenter en minoritaire malmené par la pensée dominante ». Il déplore à cette occasion l'Modèle:Citation avec laquelle Nabe raconte Modèle:Citation et soupçonne Taddeï de l'avoir invité pour assurer le spectacle<ref>Modèle:Article</ref>.
En Modèle:Date-, Nabe publie L'Enculé, son second livre « anti-édité » qui est également le premier ouvrage sur l'affaire Dominique Strauss-Kahn, survenue quatre mois plus tôt. Dans ce roman de 250 pages, l'auteur se met dans la tête de DSK qui raconte à la première personne son histoire et ses conséquences. Ce livre est l'occasion de nouvelles polémiques : dans Le Monde, Marc Weitzmann le qualifie de pamphlet antisémite<ref name="NaulleauObs"/>. L'éditeur Léo Scheer, mis en cause lui aussi dans l'article de Weitzmann pour avoir édité Nabe, réagit en prenant la défense de l'écrivain dans une lettre publiée par Le Monde<ref>Une lettre de Léo Scheer, Le Monde, 26 novembre 2011</ref>. Venu présenter son livre dans l'émission Ça balance à Paris, animée par Éric Naulleau, Nabe est violemment pris à partie par Philippe Tesson et Arnaud Viviant, l'un l'accusant d'avoir écrit un livre Modèle:Citation et l'autre lui conseillant de se reconvertir dans les lettres de délation pour la Gestapo<ref name="NaulleauObs"/>.
Le Modèle:Date-, il participe à Lille, aux côtés de Tariq Ramadan, à une conférence qui dresse un parallèle entre les révolutions arabes et les Modèle:Citation<ref name="territoires">Modèle:Lien web</ref>.
Toujours en 2012, il réédite lui-même son premier livre, Au régal des vermines. La même année, Lucette est réédité chez Folio à l'occasion du centenaire de Lucette Destouches. Les droits restent réservés à Nabe, qui a autorisé Gallimard à publier le livre en poche<ref>Marc-Édouard Nabe, "Lucette" enfin en poche, L'Internaute, 17 septembre 2012</ref>.
En Modèle:Date-, pour financer son livre suivant, il expose ses tableaux à Aix-en-Provence. À cette occasion, il insulte les Aixois en installant dans la rue un panneau qui annonce « Tout Paris se fout de votre gueule, bande de ploucs ! Marc-Édouard Nabe expose en haut du cours Mirabeau et vous ne le savez même pas ! »<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le Modèle:Date-, en pleine affaire Dieudonné, il est invité dans l'émission Ce soir (ou jamais !) animée par Frédéric Taddeï et annonce un livre de mille pages sur le complotisme. En décembre de la même année, il crée une revue à la parution irrégulière, intitulée Patience, le titre étant choisi pour inviter son lectorat à Modèle:Citation avant son prochain livre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le premier numéro, consacré à l'État islamique, lui sert également à régler des comptes avec Alain Soral et Dieudonné avec lesquels il s'est brouillé après les avoir fréquentés. Les Inrockuptibles relèvent qu'Modèle:Citation. Le magazine range la revue de Nabe dans la Modèle:Citation que connaissent les milieux de la Modèle:Citation, c'est-à-dire la mouvance animée par Alain Soral<ref name=":2">Modèle:Article</ref>. Nabe reproche en effet à Soral et Dieudonné d'avoir Modèle:Citation en le faisant verser dans le complotisme et le négationnisme, alors que Dieudonné aurait pu être le Modèle:Citation<ref>Nabe : Soral et Dieudonné ont déshonoré l'antisionisme, Le Point, 5 février 2014</ref>.
Entre Modèle:Date- et le Modèle:Date-, il tient une galerie auto-financée, rue Pierre-le-Grand à Paris, où il expose ses dessins de jeunesse publiés dans Hara-Kiri<ref name=":2" />. Le soir du décrochage, il assiste aux réactions médiatiques à la suite du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo<ref>Modèle:Lien web</ref>. Jugeant que les frères Kouachi ont commis un acte Modèle:Citation, il voit dans cet attentat Modèle:Citation contre le Modèle:Citation. Il en fait le sujet du second numéro de Patience qu'il publie en Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, il finance une nouvelle galerie, située rue Frédéric-Sauton. Il y fait réaliser une série de vidéos diffusées sur Youtube, les Éclats de Nabe, qui mettent en scène les propos qu'il tient dans la galerie et ses interactions avec les gens qui la fréquentent. En Modèle:Date-, en raison de ses écrits dans sa revue Patience, son propriétaire l'expulse de l'appartement qu'il lui prêtait depuis quinze ans<ref name="biofficielle">Biographie sur son site officiel (consulté le 22 septembre 2018</ref>. Il s'installe alors à l'étage de la galerie<ref name=":3">Modèle:Article</ref>. Il expose ses peintures et, face au désintérêt qu'elles suscitent, organise en Modèle:Date- l'exposition « Vieux vêtements », dans laquelle il expose ses habits usagés, qu'il vend à des prix dérisoires<ref name=":3" />.
En Modèle:Date-, Nabe publie le premier tome de son livre Les Porcs, un ouvrage qu'il annonçait depuis deux ans<ref name=":2"/> et dans lequel, sur mille pages, il dénonce Alain Soral et Dieudonné et, plus largement, les milieux complotistes<ref name=Obs/>. Laurent James, auteur d'une étude sur Nabe publiée dans un ouvrage consacré aux écrivains Modèle:Citation, juge que la violence des textes de Nabe Modèle:Citation et qu'il Modèle:Citation, en ayant atteint Modèle:CitationModèle:Sfn.
En Modèle:Date-, Nabe accorde un entretien au journal suisse Le Matin Dimanche dans lequel il se dit victime depuis 2014 d'un boycott de la part des médias français, et déclare s'être installé à Lausanne en Suisse car la vie à Paris est devenue Modèle:Citation. Il annonce en outre que Les Porcs sera composé de trois tomes de mille pages chacun<ref>Modèle:Article</ref>. En Modèle:Date-, il publie Aux Rats des pâquerettes, un pamphlet de cent pages sur les Gilets jaunes<ref>Modèle:Article</ref> avant de sortir, en juillet de la même année, Pornabe, quatrième numéro de sa revue Patience composé d'un éditorial et de 150 photographies pornographiques le représentant avec sa compagne, Alexandra<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Thèmes et style
Laurent James, auteur d'un chapitre consacré à Nabe dans le livre Réprouvés, bannis, infréquentables, souligne chez lui l'aspect profondément conflictuel : c'est un écrivain qui a Modèle:Citation et qui, finalement, Modèle:Citation en se positionnant contre tout le monde, y compris contre le lecteur lui-même<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Considéré par ses détracteurs comme un Modèle:Citation<ref name="maudit"/>, Nabe multiplie, dans nombre de ses écrits, les invectives Modèle:Incise et les provocations antijuives. Le Monde le décrit en 2015 comme un Modèle:Citation dont le Modèle:Citation est d'Modèle:Citation<ref name="telo">Laurent Telo, Yann Moix, le trouble trublion débarque chez Ruquier, Le Monde, 28 août 2015</ref>. Caroline Fourest le qualifie en 2018 d'écrivain Modèle:Citation<ref name="fourest">Caroline Fourest, « Frédéric Taddeï enfin sur Russia Today », Marianne 20-26 juillet 2018, page 42.</ref>.
Laurent James dépeint les écrits de Nabe comme imprégnés de sensibilité religieuse : pour lui Modèle:Citation. À ses yeux Modèle:Incise Nabe Modèle:CitationModèle:Sfn. La logique sous-tendant l'écriture de Nabe est celle d'une recherche d'absolu, qui implique de s'opposer à la vulgarité de l'Occident contemporain<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Outre ces préoccupations mystiques, James identifie trois Modèle:Citation, la peinture, le cinéma et le jazzModèle:Sfn. Les livres de Nabe, outre ceux qu'il consacre à Billie Holiday, Django Reinhardt et Albert Ayler, contiennent des hommages à d'autres grands noms du jazz, comme Thelonious MonkModèle:Sfn.
Pour Laurent James, le cinéma et le jazz imprègnent l'écriture de Nabe car leur esthétique se rattache à une littérature dans laquelle la pensée repose sur le rythme : à ce titre, il compare le style de Nabe à ceux d'autres auteurs du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle imprégnés par la vitesse, Louis-Ferdinand Céline, Charles Péguy et Paul MorandModèle:Sfn. L'universitaire Pierre Glaudes, citant Nabe parmi les écrivains inspirés par Léon Bloy, établit un parallèle entre les démarches de diaristes des deux écrivains<ref>« Parmi les plus jeunes, il y a évidemment Marc-Édouard Nabe, amateur et propagateur de Bloy. Lui-même tient un Journal, sinon inspiré du moins nourri de la lecture du Journal de Bloy. » « Entretien avec Pierre Glaudes », blog de Juan Asensio, « le Stalker », Modèle:Date.</ref>. Sur la forme, l'écrivain Michaël Prazan relève dans les écrits de Nabe une influence très marquée non seulement de Céline, mais également de Jean Genet. La synthèse des styles de ces deux auteurs est sensible dans l'emploi d'un langage discursif au ton parfois lyrique, de métaphores volontiers érotiques et de nombreuses phrases exclamatives<ref name="prazan"/>.
Nabe s'attache également dans une partie de ses écrits à commenter, sous un angle très critique, le monde contemporain et l'actualité. Le 11 septembre marque à ce titre une rupture car cet évènement est à ses yeux le début d'une lutte Modèle:CitationModèle:Sfn. Pour Laurent James, le Modèle:Date- représente le moment où Modèle:Citation car il lui semble que les Arabes relèvent la tête. Cet évènement rejoint ses préoccupations religieusesModèle:Sfn. Outre sa passion pour le christianisme qui lui inspire le livre L'Âge du ChristModèle:Sfn, Nabe témoigne en effet d'un fort intérêt pour l'islam Modèle:Incise qui l'amène à voir dans Oussama ben Laden un personnage Modèle:CitationModèle:Sfn. En 2003, il déclare sur le plateau d'une émission présentée par Thierry Ardisson que l'islam est Modèle:Citation. L'année suivante, dans un article reproduit dans le recueil J'enfonce le clou, il qualifie les Modèle:Citation de Modèle:Citation et d'Modèle:Citation<ref name="territoires"/>.
A contrario, il part en guerre dès ses premiers écrits contre la Modèle:Citation qui est pour lui une négation de l'Incarnation. Il écrit en 2017, dans Les Porcs, Modèle:Citation. Il se montre également très hostile à l'existence de l'État d'Israël, qui est à ses yeux une erreur historique car Modèle:CitationModèle:Sfn.
Controverses
Accusations d'antisémitisme
Nabe, qui se présente comme un « antisioniste viscéral »<ref name=Obs>"Je vais leur faire bouffer leurs quenelles par la racine !", ‘’L'Obs’’, 19 janvier 2014.</ref> et un « combattant contre Israël »<ref name= telo />, fait depuis la parution de son premier livre l'objet d'accusations non seulement de racisme antijuif, mais aussi et surtout d'antisémitisme, bien qu'il n'ait jamais été condamné. Cela a contribué à ce qu'il soit ostracisé dans une partie des milieux culturels<ref name= "express" />. La LICRA, qui l'avait attaqué en justice sans succès en 1985, continue en 2018 de le qualifier d'Modèle:Citation et dénonce ses textes Modèle:Citation sur Israël et Auschwitz, qu'elle dit n'avoir pu poursuivre en raison de la prescription<ref>Les irréductibles chausse-trappes de la loi sur la presse, revue Le Droit de vivre, juillet 2018, page 17</ref>.
En 2004, sur France Inter, invité par Jacques Chancel dans l'émission Figure de Proue pour son livre J'enfonce le clou, Nabe conteste l'accusation d'antisémitisme : Modèle:Citation. Il affirme qu'il n'y a aucun rapport entre la Terre Promise et la Shoah et que sa génération ne doit pas se refuser de critiquer la politique israélienne sous prétexte que l'Occident s'est rendu responsable des camps de la mort<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 2011, quand Marc-Édouard Nabe publie L'Enculé, son roman consacré à l'affaire Dominique Strauss-Kahn, le critique littéraire Marc Weitzmann qualifie dans Le Monde ce livre de « pamphlet obscène et antisémite » et dénonce la « complaisance » dont son auteur fait l'objet de la part de « figures influentes du Paris littéraire ». Citant de nombreux passages insultants et scabreux parsemés d'allusions à la judéité d'Anne Sinclair et d'autres personnalités, le journaliste conclut que Nabe exprime dans ce livre une « abjection » qui confine « à la bêtise la plus foireuse, à la médiocrité littéraire la plus crasse, à la perversion la plus ordinairement suicidaire »<ref name= "Weitzmann">Les bienveillants, Le Monde, 17 novembre 2011.</ref>. L'éditeur Léo Scheer, cité dans cet article, défend Nabe dans une lettre adressée au Monde et publiée par le journal, en affirmant : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le journaliste et éditeur Arnaud Viviant, dans Ça balance à Paris, qualifie L'Enculé de Modèle:Citation<ref name="balance">Modèle:Lien web</ref>.
L'écrivain Michaël Prazan, dans un ouvrage paru en 2005 et consacré au discours antisémite, aborde le cas de Nabe qu'il qualifie de Modèle:Citation et d'Modèle:Citation. Il analyse notamment Une lueur d'espoir, son pamphlet sur le 11 septembre, dans lequel il perçoit un Modèle:Citation, qu'il s'agisse des passages critiquant la société capitaliste et la Modèle:Citation, de ceux où Nabe regrette une possible paix au Proche-Orient car celle-ci anéantirait la combativité des fedayin, ou bien du style d'écriture qui, selon Prazan, pastiche celui de Céline<ref name="prazan"/>. Dans une tribune publiée en 2014 par Le Monde dans le contexte de l'affaire Dieudonné, Prazan classe à nouveau Nabe parmi les Modèle:Citation<ref>Le rire et l’outrance : la tradition française de l’antisémitisme, Le Monde, 22 janvier 2014</ref>. L'un des anciens amis de Nabe, Yann Moix, dit avoir rompu avec lui en 2007 car il se définissait de plus en plus comme un adversaire d'Israël. Il commente à ce propos : Modèle:Citation<ref>Mais qui est Yann Moix, le nouveau chroniqueur d’“On n’est pas couché” ?, Les Inrocks, 29 septembre 2015</ref>.
L'écrivain Patrick Besson, soutien habituel de Nabe, défend ce dernier et parle, dans la revue L'Infini, d'une Modèle:Citation forgée par des personnalités juives insultées par Nabe, en remarquant que Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.
Apologie du terrorisme islamiste
À compter des années 2000, Nabe fait à nouveau polémique en se livrant à un éloge du terrorisme islamiste. Après les attentats du 11 septembre 2001, qui lui inspirent le livre Une lueur d’espoir, il se félicite de la « raclée apocalyptique » infligée aux « criminels de la civilisation de néoconservation »<ref name=Obs/> et présente Oussama ben Laden comme un défenseur des opprimés<ref>Nabe, le guitariste qui joue avec Ben Laden, Marianne, 10 décembre 2001</ref>. Il écrit à propos du chef d'Al-Qaïda : Modèle:Citation et se demande Modèle:Citation. Nabe opère un rapprochement littéraire entre les attentats aux États-Unis et le chapitre de l'Apocalypse sur la chute de BabyloneModèle:Sfn. Michaël Prazan juge qu'avec ce livre, Nabe Modèle:Citation : il conclut que Nabe verse dans l'Modèle:Citation<ref name="prazan"/>. L'universitaire Fanny Mahy estime toutefois que Nabe Modèle:Citation des attentats tout en Modèle:Citation, l'admiration exprimée pour l'acte terroriste n'étant pas détachable de la critique du Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.
Par la suite, Nabe fréquente pendant un temps Alain Soral et Dieudonné<ref name=Obs/>,<ref>Salim Laïbi, qui est à l'époque l'un des protagonistes de la mouvance de Soral avant de se brouiller avec ce dernier, est par ailleurs de 2004 à 2009 l'administrateur du site de Nabe. Cf Départementales 2015 : l’indéfendable « erreur de jeunesse » d’un candidat UDI, Conspiracy Watch, 4 février 2015</ref>, mais il finit par se brouiller avec eux en raison de leur adhésion aux théories du complot sur le 11 septembre, alors que lui-même considère ces attentats comme un acte de résistance. Il écrit plus tard le livre Les Porcs pour dénoncer la mouvance conspirationniste<ref name=Obs/>.
Dans les années 2010, y compris après les attentats de janvier 2015 et ceux de novembre, il maintient ses opinions concernant le djihadisme. À la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo, il poste une vidéo où il apparaît exultant à l'annonce de la mort des membres de la rédaction, et notamment de Charb<ref name="conspiracy"/>,<ref name="fourest"/>. Conspiracy Watch le décrit comme un écrivain Modèle:Citation<ref name="conspiracy"/>. De même, le politologue et spécialiste de l'islam Gilles Kepel le présente comme un « thuriféraire de Daesh ». Kepel rapporte que dans sa revue auto-éditée Patience, Nabe se livre à un panégyrique de l'organisation terroriste dont il décrit, sur un ton exalté, l'idéalisme des combattants, dans des textes accompagnés d'images sanglantes, Modèle:Citation, d'exécutions commises par l'État islamique. Le guide Hervé Gourdel, assassiné par les djihadistes, est tourné en dérision au passage<ref name="Kepel" />.
Nabe écrit notamment, dans Patience, « J’adore Al-Qaïda, et Al-Zawahiri tient magnifiquement la barre après l’exécution dégueulasse d’Oussama. Mais le projet de Baghdadi et de l'État islamique va naturellement dans le sens de l’histoire. » Il qualifie également les prêches du chef de l'EI de « modèle de juste mesure dans la croyance offensive ». Sa prose est longuement reproduite dans Dar Al Islam, le magazine en ligne francophone de l'État islamique<ref name="slate"/>,<ref>La Modèle:7e édition du magazine français de l’État islamique menace l’école, La Modèle:7e édition du magazine français de l’État islamique menace l’école, Valeurs actuelles, 2 décembre 2015</ref>,<ref>La propagande de Daech s'en prend à l'école française, Le Figaro, 2 décembre 2015</ref>. Gilles Kepel range les écrits de Nabe parmi les exemples de l'attrait que le djihadisme exerce sur certaines radicalités politiques de gauche comme de droite. Dans le cas de Nabe, il analyse les positions de ce dernier comme Modèle:Citation<ref name="Kepel"/>.
En 2017, Nabe dédie le premier tome des Porcs aux Modèle:CitationModèle:Sfn.
Les écrits de Nabe lui valent de devenir populaire parmi certains sympathisants français de l'État islamique. En Modèle:Date-, il fait partie des destinataires d'un communiqué signé par les « soldats du Califat en France » (groupe armé salafiste djihadiste) et menaçant la France de représailles, qu'il relaie ensuite sur Twitter. L'authenticité de ce communiqué est d'abord mise en doute par les spécialistes du djihadisme, qui évoquent la possibilité d'une imposture<ref>Daech a-t-il vraiment fait appel à Marc-Edouard Nabe pour relayer son ultimatum à la France ?, Les Inrocks, 7 juin 2017</ref>. Le Modèle:Date-, cependant, un homme est tué alors qu'il tente une attaque à la voiture-bélier sur les Champs-Élysées à Paris : les enquêteurs soupçonnent l'auteur de l'acte d'être également celui du communiqué relayé par Nabe<ref>Le terroriste des Champs-Élysées soupçonné d’avoir alerté les médias dans une lettre, Le Monde, 27 juin 2017</ref>.
Livres
Romans
- Le Bonheur, Denoël, 1988, 506 p.Modèle:ISBN
- Visage de Turc en pleurs, éditions Gallimard, coll. L'infini, 1992, 226 p.Modèle:ISBN
- Lucette, Gallimard, coll. Blanche, 1995, 347 p.Modèle:ISBN
- rééd., coll. Folio, 2012, 432 p.Modèle:ISBN
- Je suis mort, Gallimard, collection L'Infini, 1998, 110 p.Modèle:ISBN
- Alain Zannini, éditions du Rocher, 2002, 811 p.Modèle:ISBN
- Printemps de feu, éditions du Rocher, 2003, 299 p.Modèle:ISBN
- L'Homme qui arrêta d'écrire, auto-édition, 2010, 695 p.Modèle:ISBN
- L'Enculé, auto-édition, 2011, 250 p.Modèle:ISBN
Essais
- Au régal des vermines, éditions Barrault, 1985, 283 p.Modèle:ISBN
- rééd., précédé du Vingt-septième livre, Le Dilettante, 2005, 384 p.Modèle:ISBN
- rééd., auto-édition, 2012, 304 p.Modèle:ISBN
- Zigzags, éditions Barrault, 1986, 272 p.Modèle:ISBN
- L'Âme de Billie Holiday, Denoël, 1986, 248 p.Modèle:ISBN
- Rééd, éditions de la Table ronde, coll. La Petite Vermillon, 2007, 270 p.Modèle:ISBN
- La Marseillaise, Le Dilettante, 1989, 48 p.Modèle:ISBN
- Rééd.2009, 48 p Modèle:ISBN
- Rideau, éditions du Rocher, 1992, 252 p.Modèle:ISBN
- L'Âge du Christ, éditions du Rocher, 1992, 133 p.Modèle:ISBN
- Nuage Le Dilettante, 1993, 69 p Modèle:ISBN
- rééd. Le Dilettante, 2009, 69 p.Modèle:ISBN
- Une lueur d'espoir, éditions du Rocher, 2001, 152 p.Modèle:ISBN
- Le Vingt-septième Livre, Le Dilettante, 2009, 93 p.Modèle:ISBN
- Les Porcs 1, auto-édition, 2017, 1000 p.Modèle:ISBN
- Aux rats des pâquerettes, auto-édition, 2019, 100p.
- Les Porcs 2, auto-édition, 2021, 1104p.
Journal intime
- Nabe's Dream, éditions du Rocher, 1991, 962 p. Modèle:ISBN erroné
- Tohu-Bohu, éditions du Rocher, 1993, 824 p.Modèle:ISBN
- Inch'Allah, éditions du Rocher, 1996, 962 p.Modèle:ISBN
- Kamikaze, éditions du Rocher, 2000, 1302 p.Modèle:ISBN
Recueils
Articles
- Oui, éditions du Rocher, 1998, 384 p.Modèle:ISBN
- Non, éditions du Rocher, 1998, 376 p.Modèle:ISBN
- J'enfonce le clou, éditions du Rocher, 2004, 343 p.Modèle:ISBN
Aphorismes
- Chacun mes goûts, Le Dilettante, 1986, 39 p. Modèle:ISBN
- Rééd, 2009, 39 p. Modèle:ISBN
- Petits riens sur presque tout, éditions du Rocher, 1992, 222 p. Modèle:ISBN
Poésie
- Loin des fleurs, Le Dilettante, 1998, 78 p.Modèle:ISBN
- Rééd. 2009, 78 p.Modèle:ISBN
Nouvelles
- K.-O. et autres contes, éditions du Rocher, 1998, 327 p.Modèle:ISBN
Entretiens
- Coups d'épée dans l'eau, éditions du Rocher, 1999, 577 p.Modèle:ISBN
Contributions à des ouvrages collectifs
- « Le Coup de grâce », dans 10 ans pour rien ? Les années 80, éditions du Rocher, 1990, 161p.Modèle:ISBN (reproduit dans Non)
- « Le Jeu d'être un autre », dans Claude Beylie et André Bernard, Robert Le Vigan, Désordre et génie, Pygmalion, 1996, 239 p. Modèle:ISBN (reproduit dans Oui)
- « Soupe aux anars », dans Leo Mc Carey, Le Burlesque des sentiments, Mazzotta, 1998, 85 p.Modèle:ISBN (reproduit dans Oui)
Anthologie
- Morceaux choisis, textes sélectionnés par Angie David, Léo Scheer, 2006, 490 p., Modèle:ISBN
- L'intégrale, écrits parus au Dilettante de 1986 à 2006, Le Dilettante, 2022, 288 p. Modèle:ISBN
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- L'Affaire Zannini (collectif, sous la direction d'Isidora Pezard), éditions du Rocher, 2003, 257 p.Modèle:ISBN
- Laurent James, « Marc-Édouard Nabe » dans Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume