Aphorisme

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Modèle:A sourcer L’aphorisme, en grec : Modèle:Grec ancien (« délimitation »), du verbe Modèle:Grec ancien (« définir, délimiter »), est une sentence énoncée en peu de mots Modèle:Incise qui résume un principe ou cherche à caractériser un mot, une situation sous un aspect singulier. Par certains aspects, il peut se présenter comme une figure de style lorsque son utilisation vise des effets rhétoriques.

Définition

Définition linguistique

L'aphorisme est un énoncé autosuffisant. Il peut être lu, compris, interprété sans faire appel à un autre texte. Un aphorisme est une pensée qui autorise et provoque d'autres pensées, qui fraye un sentier vers de nouvelles perceptions et conceptions. Même si sa formulation semble prendre une apparence définitive, il ne prétend pas tout dire ni dire le tout d'une chose.

L'aphorisme, bien que ressemblant aux autres formes déclamatoires comme le proverbe ou la maxime, ne doit cependant pas être confondu avec eux. En effet, l'aphorisme se fonde au contraire sur des propositions antithétiques, contrairement à la maxime qui met en scène le paradoxe. L'aphorisme est donc proche de figures de style tels la contradiction, la symétrie, le parallélisme ou encore l'antithèse. L'aphorisme est néanmoins formellement proche de la maxime : fondé sur la copule du verbe être, et sur la comparaison ou l’analogie.

L'aphorisme vise le péremptoire (l’aphorisme adopte l'assertion), se présentant comme un énoncé autoritaire et fermé - Maurice Blanchot le dit borné, mettant en œuvre tous les procédés gnomiques : impersonnalisations (infinitifs, pronoms indéterminés, troisième personne notamment) dont surtout le présent de vérité générale caractéristique du proverbe et donnant à l’énoncé une portée générale.

Définition stylistique

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Friedrich Nietzsche.

L'auteur reste comme en retrait de sa production intellectuelle, il n'hésite pas à se contredire, il ne produit pas la vérité ou sa vérité, il la cherche. Un des exemples les plus célèbres d'auteur d'aphorisme est de ce point de vue Lichtenberg. Il est aussi possible de penser à une partie de l'œuvre de Nietzsche ou de Gustave Thibon, fortement inspiré par ce dernier dans sa démarche. À ce propos, Nietzsche y voit une tentative de se comprendre soi-même, que Montaigne soulignait également ; le philosophe allemand l'exprimait ainsi dans ses Journaux :

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L'auteur est par ailleurs choqué de la portée esthétique des aphorismes, qui Modèle:Citation. Autrement dit, l’aphorisme est donc censé transmettre avec concision un savoir étendu et varié.

Toute citation extraite de son contexte n’est pas pour autant un aphorisme. Un aphorisme est déjà un fragment d’écriture avant d’être repris ou cité. Cela dit, une citation devient parfois un aphorisme ou un proverbe, par effacement du contexte (source et auteur).

Si l'aphorisme, l'adage, le dicton ou la maxime énoncent tous un principe général, ils se distinguent en ceci : l'adage et le dicton prétendent énoncer des vérités éprouvées, des lois, et ont un caractère plus anonyme ; la maxime a une connotation morale. Ils ont donc un caractère sentencieux. À l'inverse, l'aphorisme est un trait de l'esprit qui présente un caractère plus descriptif, spirituel voire paradoxal.

Le pouvoir de suggestion des aphorismes est par ailleurs lié à leur concision, contrairement aux proverbes et maximes : les aphorismes d’Hippocrate comme le célèbre Modèle:Citation étrangère (« L’art est long, la vie est brève »), ou ceux du Bouddha et de Lao Tseu, sont parmi les plus représentatifs.

Parfois l'aphorisme prend des traits pompeux et le terme est alors utilisé comme un synonyme de « sentences banales », pris dans un sens péjoratif.

Selon Dominique Noguez, Modèle:Citation<ref>Modèle:Chapitre</ref>.

Genres concernés

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Sentences et maximes de morale (1634).

Les aphorismes sont un genre avant tout rhétorique et argumentatif. C'est pourquoi il a été le mode d'expression préféré des moralistes comme Jean de La Bruyère dont Les Caractères sont ponctués, à côté des longs portraits et d'éthopées, de courtes sentences. Nietzsche, dans le traité Humain, trop humain, pose que l'aphorisme doit être décodé par le lecteur, comme s'il contenait un message subliminal ou caché ; il parle de la nécessité d'avoir Modèle:Citation ou ce qu’il appelle Modèle:Citation.

Mais ce sont les moralistes français, en particulier La Rochefoucauld et Vauvenargues Modèle:Incise qui consacrent l’aphorisme et en font même un genre littéraire. Le premier de ces auteurs dans ses Sentences et maximes de morale (1634) pose qu'il s'agit d'un exercice d'introspection destiné à analyser l'amour-propre.

La poésie également utilise les ressources suggestives des aphorismes. Certains textes et essais argumentatifs acquièrent de ce fait une portée poétique : ceux d'Emil Cioran par exemple ou encore de Nietzsche semblent se concentrer uniquement sur les images créées par les aphorismes au détriment du raisonnement. Cioran le définit ainsi comme l'Modèle:Citation car il permet de descendre au fond de l'existence. La Rochefoucauld déjà y voyait un moyen littéraire de dénoncer l'amour-propre. René Char forme des poèmes courts où chaque vers a valeur d'aphorisme. On peut également citer les haïkus qui sont le pendant structuré et japonais de l'aphorisme.

Le poète Marc Alyn rassemble des aphorismes dans son Carnet d’éclairs : Modèle:Citation ; ou encore : Modèle:Citation. Dans un esprit très proche, Ferenc Rákóczy part quant à lui de fragments de phrases données entre rêve et état de veille pour les transcrire en sentences météoriques et percutantes : Modèle:Citation (Dans la noix du monde).

Le roman également formule des aphorismes. Honoré de Balzac, dans sa Physiologie du mariage, intègre une partie nommée Aphorismes où il propose aux jeunes gens des définitions de la « femme honnête ».

L’Oulipo et la machine à fabriquer des aphorismes de Marcel Benabou a cherché à séquencer et à automatiser la formation d'aphorismes : il s’agissait, à partir d’un nombre réduit de structures syntaxiques prédéfinies, de combiner un nombre limité de termes pour créer des aphorismes paradoxaux quasi à l’infini.

Histoire de la notion

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Hippocrate.

Le médecin grec Hippocrate formule ce qu'on peut désigner comme le premier recueil d'aphorismes dans l'ouvrage éponyme Aphorismes à travers des maximes qui existent encore de nos jours comme Modèle:Citation. Le terme est employé la première fois sous la forme d’aforisme (prononcée aforîme) dans les Chirurgies de Henri de Mondeville en 1314<ref>Dictionnaire international des termes littéraires.</ref>.

Rabelais, à la Renaissance emploie la première fois le terme moderne dans le Cinquième Livre : Modèle:Citation

Le dictionnaire Le Robert définit l'aphorisme comme : Modèle:Citation.

Exemples

Aphorismes généraux

Aphorismes moraux

Aphorismes poétiques

Aphorismes juridiques

Auteurs d'aphorismes célèbres

Figures proches

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Liens externes

Bibliographie

  • Christian Moncelet, Désirs d’aphorisme, Clermont-Ferrand, APFLSH, 1998.
  • Alain Montandon, Les Formes brèves, Paris, Hachette Supérieur, 1993.
  • Marie-Paule Berranger, Dépaysement de l’aphorisme, Paris, José Corti, 1988.
  • Philippe Moret, Tradition et modernité de l’aphorisme, Genève, Droz, 1997.

Modèle:Bibliographie des figures de style

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