Comparaison (rhétorique)
Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion
La comparaison, mot provenant du latin Modèle:Langue désignant l'« action d'accoupler », est une figure de style consistant en une mise en relation, à l'aide d'un mot de comparaison appelé le « comparatif », de deux réalités appartenant à deux champs sémantiques différents mais partageant des points de similitudes. La comparaison est l'une des plus célèbres figures de style. Elle ne doit pas être confondue avec la comparaison grammaticale.
Ce vers de Charles Baudelaire : Modèle:Citation (La Musique, Les Fleurs du mal, 1840) constitue une comparaison, dans laquelle la musique et la mer sont dans un rapport d'analogie, au moyen du comparatif « comme ». Les deux réalités sont appelées le « comparant » (dans cet exemple : la mer) et le « comparé » (la musique) et elles partagent en effet au moins un sème : l'ondulation est ici le point commun entre la mer et la musique et toutes deux « bercent » le poète.
La comparaison est une figure très courante en littérature, en poésie ou encore au théâtre. Contrairement à la métaphore, elle exprime directement et explicitement le lien symbolique entre les deux réalités comparées, en utilisant un terme de comparaison, élément qui permet de la distinguer de cette autre figure d'analogie avec laquelle elle est souvent confondue. Ressource privilégiée du langage poétique, très utilisée par dérision ou ironie, elle permet aussi de faire progresser l'argumentation et de donner à voir des réalités difficiles à définir autrement qu'au moyen du langage figuré.
Figure au pouvoir suggestif puissant, la comparaison rhétorique participe d’une reconfiguration possible du monde en faisant apercevoir les correspondances émanant de la subjectivité du locuteur. Proche de la métaphore, elle Modèle:Citation Le mouvement surréaliste l'utilise préférentiellement, pour rompre l'intelligibilité inhérente au langage.
Définition
Étymologie
Le mot comparaison provient du substantif latin Modèle:Langue désignant l'« action d'accoupler, d'apparier »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Selon Anne Quesamand, le verbe latin Modèle:Langue, signifiant « apparier », « accoupler », est l'étymon du mot comparaison. Cette forme latine se décompose en « Modèle:Langue », qui est le préfixe signifiant « ensemble », « avec » alors que « Modèle:Langue » est un verbe équivalent à « procurer », « munir »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce dernier provient de la racine « Modèle:Langue » : « égal ». Pour A. Ernout et A. Meillet, l'étymologie indo-européenne de « Modèle:Langue » demeure opaque, même si une proximité avec la famille de « Modèle:Langue » est envisageable. Le sens de cette racine demeure toutefois inconnu<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon le Dictionnaire historique de la langue française, le terme est un emprunt francisé du latin Modèle:Langue attesté en français depuis 1174 et spécialisé comme figure de style depuis 1268<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Comparaison simple et comparaison figurative
Selon Bernard Dupriez, il existe deux types de comparaisons. La première, la comparaison simple introduit un actant grammatical supplémentaire ; elle ne constitue pas une image littéraire. La seconde, la comparaison figurative introduit quant à elle un qualifiant et constitue une figure d'analogie. La première permet de développer le prédicat de la comparaison alors que la seconde, à dimension rhétorique, permet de développer les comparants<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Paul Ricœur distingue également les deux types de comparaisons ; il nomme celle à l'expressivité figurative la « comparaison-similitude ». Ricœur parle aussi de comparaison « qualitative » (en opposition à celle « quantitative » : Modèle:Citation)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Toutefois, opposer un comparatif et la comparaison rhétorique élude un rapprochement possible bien que subtil. Dans la comparaison rhétorique en effet, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De plus, dans certains types de comparaisons, le terme de rapprochement (Modèle:Citation, Modèle:Citation) indique un degré, de la même manière que dans la comparaison grammaticale<ref name="Soublin105" />. Selon Françoise Douay-Soublin, en français, Modèle:Citation, comme dans : Modèle:Citation, Modèle:Citation ; elle en déduit que Modèle:Citation
Figure d'analogie
La comparaison appartient à la classe des « figures de ressemblance »<ref name="Bacry,p30">Modèle:Harvsp.</ref>. Elle est d'une importance extrême en langue, tant par sa fréquence que par son rôle. Elle revient en effet selon Patrick Bacry Modèle:Citation, aussi bien dans la langue courante que dans la littérature<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En dépit de cette importance en termes d'emploi, la comparaison rhétorique a souffert, selon Henri Meschonnic, de Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La comparaison opère un rapprochement imprévu et non nécessaire entre deux réalités, a priori étrangères l'une de l'autre, note Patrick Bacry, mais possédant un rapport de ressemblance et de contiguïté sémantique<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Bacry,p30" />. Modèle:Citation remarque toutefois Henri Suhamy<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour Dupriez, dans la comparaison figurative Modèle:Citation
La comparaison Modèle:Citation en somme. Elle peut en effet être annoncée dans l'espace textuel, et même être continuée. On peut parler de comparaison « filée » (au même titre qu'il existe une métaphore filée) mais le risque de perdre le lien d'analogie avec le comparé est grand. L'analogie comparative ne peut donc pas se poursuivre dans des limites textuelles trop importantes<ref name="Morinet,p202" />, d'autant plus que Modèle:Citation et produire, au fil même de son discours, l'analogie dans son développement<ref name="Morinet,p207">Modèle:Harvsp.</ref>.
Structure
La comparaison rhétorique comporte trois éléments essentiels, qui la définissent, composant un schéma très régulier qui en facilite l'identification<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Bacry,p31">Modèle:Harvsp.</ref> :
- un comparant (appelé parfois le « phore »<ref name="Dupriez,122" />) : la réalité qui est objet de comparaison ;
- un comparé (appelé parfois le « thème »<ref name="Dupriez,122" />) : ce qui est comparé à la réalité seconde ;
- un mot de comparaison, appelé aussi parfois mot-outil, ou « comparatif », très souvent « comme ».
La comparaison obéit donc à un schéma aisément reconnaissable ; elle est en effet Modèle:Citation<ref name="Dupriez,123">Modèle:Harvsp.</ref>. Selon César Chesneau Dumarsais, la forme canonique de la comparaison se forme par : l'introduction de « comme » entre les deux membres de phrase rapprochés d'une part, et par l'effacement (l'ellipse) du verbe-copule « être » (et de l'attribut après le second groupe nominal) d'autre part<ref name="Soublin102" />.
Patrick Bacry cite l'exemple extrait Du côté de chez Swann de Marcel Proust : Modèle:Citation, extrait dans lequel le comparé est le monocle, le comparant l'éclat d'obus et le mot de comparaison, « comme »<ref name="Bacry,p31" />. En d'autres termes, Modèle:Citation<ref name="Morinet,p207" />, a contrario de la métaphore.
Types de comparaison
Classements linguistiques
Il existe plusieurs types de comparaisons, selon l'élément linguistique sur lequel elles reposent :
- la comparaison nominale : Modèle:Citation
- la comparaison adjectivale : Modèle:Citation (ici un participe adjectival).
- la comparaison verbale : Modèle:Citation
Les termes comparés peuvent aussi être des phrases : Modèle:Vers
voire des séquences de phrases, par exemple dans le poème de Du Bellay Comme le champ semé en verdure foisonne<ref name="Soublin105" />.
Il existe aussi un type de classement selon les caractéristiques du comparé et du comparant, reliés par le mot comparatif, à savoir<ref name="Morinet,p205">Modèle:Harvsp.</ref> :
- concret - comme - concret (Modèle:Citation)
- abstrait - comme - concret (Modèle:Citation),
- humain - comme - objet (Modèle:Citation),
- réel - comme - impossible (Modèle:Citation),
- impossible - comme - réel (Modèle:Citation<ref name="Spirite" />)
En d'autres termes, Modèle:Citation<ref name="Petibon,p1" />.
Comparaison homérique
Il existe aussi la « comparaison homérique », appelée ainsi car très employée par Homère dans l'Iliade et l'Odyssée, laquelle frappe l'imagination du lecteur par son aspect concret. Cette comparaison peut aboutir à former un petit tableau, ayant souvent trait à la nature<ref name="comparaison" />. Très stéréotypées (Henri Suhamy parle de Modèle:Citation<ref name="Suhamy,p32">Modèle:Harvsp.</ref>), les comparaisons homériques sont, dans leur formulation, typiques de l'oralité chez Homère<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :
La comparaison homérique est souvent introduite, en grec ancien, par la conjonction « Modèle:Grec ancien » (« comme ») (ou bien « Modèle:Grec ancien », qui a une fonction grammaticale semblable) souvent suivie de la conjonction « Modèle:Grec ancien ». Cet ensemble figure le comparant alors que le comparé est souvent introduit par l’adverbe « Modèle:Grec ancien » (« ainsi »). Les analogies portent très fréquemment sur les hommes, les animaux, des lieux, mais aussi des personnages mythologiques ou des objets (armes, outils). Enfin, elles peuvent être juxtaposées les unes aux autres<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Selon Bernard Dupriez, ce type de comparaison est développé dans une proposition assez étendue pour constituer la protase d'une période comme dans cet extrait de Portrait d'un inconnu de Nathalie Sarraute :
La comparaison a alors pour but d'embellir le discours et demeure exceptionnelle. Son exagération conduit au « baroquisme »<ref name="Dupriez,123" />, pouvant même obscurcir le discours (amphigouri).
Comparaisons-clichés
De nombreuses comparaisons sont entrées dans le langage commun et sont devenues des clichés. Selon Bernard Dupriez on en compte plus de cent, qui servent à souligner une qualité comme dans l'expression Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les comparaisons faciles ou clichés ont tendance à appauvrir un texte littéraire si bien que le travail de correction de l'écrivain doit les diminuer. Flaubert avoue ainsi à Louise Collet : Modèle:Citation
Modèle:Langue
La Modèle:Langue est le nom de la comparaison dans l'art oratoire. Elle ne constitue plus une figure de style mais un argument de la démonstration rhétorique, ainsi qu'une ressource de l'éloquence. On parle aussi d'« argument comparatif ». Elle est alors utilisée par les orateurs hors des limites de la phrase (c'est une figure macrostructurale) et a plusieurs fonctions. Elle constitue d'abord une manière commode de définir un objet ou une notion ; en ce sens c'est Modèle:Citation. Jean Jacques Robrieux prend l'exemple de l'explication du principe du geyser à l'aide de la bouilloire et du siphon. Cependant, Modèle:Citation, qui est elle un argument empirique qui fournit de manière explicite le critère de rapprochement. Elle peut dès lors permettre de manipuler, tout en donnant une apparence de rigueur. Le danger réside dans le fait qu'elle passe sous silence les différences de contextes. Par ailleurs, elle peut être utilisée pour frapper l'imagination<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'argument opposé à la Modèle:Langue est le distinguo, qui constitue Modèle:Citation puisque son but est de refuser les amalgames et les rapprochements<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Comparaison et métaphore
Métaphores et comparaisons appartiennent à une même classe, Modèle:Citation, intitulée en rhétorique et stylistique l'« image »<ref name="Suhamy,p31">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour Jean Jacques Robrieux, comparaison et métaphore sont des figures extrêmement proches, appartenant au « pôle métaphorique »<ref name="Robrieux20-21">Modèle:Harvsp.</ref>.
Confusion courante
Comme le rappelle Christiane Morinet : Modèle:Citation Comparaison et métaphore sont en effet très proches en langue, voire confondues. Or, dans le cas de la comparaison, le signal est réalisé linguistiquement ; c'est-à-dire qu'un opérateur visible dans la phrase permet de repérer une comparaison, alors que ce n'est pas le cas de la métaphore<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Contrairement à la métaphore, dans la comparaison, le comparé et le comparant sont compris dans leurs sens propres. Le sens figuré, lui, demeure implicite. Par exemple, Modèle:Citation<ref name="Petibon,p5" />. Par ailleurs, le processus comparatif est même Modèle:Citation ; le comparant métaphorique est donc linguistiquement opaque<ref name="Morinet,p202">Modèle:Harvsp.</ref>.
La comparaison peut se fonder sur une métaphore et, dès lors, les deux figures sont intimement imbriquées. À ce titre, Christiane Morinet évoque la Modèle:Citation, qui est Modèle:Citation comme dans ces vers de Paul Valéry :
Le comparé a déjà, dans ces vers, une valeur métaphorique, même s'il est difficile à identifier précisément sinon par les adjectifs Modèle:Citation et Modèle:Citation et par l'adresse Modèle:Citation, qui se réfère à de l'animé-humain. Le comparant est quant à lui aisé à repérer, c'est Modèle:Citation<ref name="Morinet,p204">Modèle:Harvsp.</ref>.
Selon Françoise Soublin, à partir d'une comparaison de forme canonique (avec « comme »), et au moyen d'une opération d'effacement, on peut aboutir à deux types de métaphores : en supprimant le Modèle:Langue<ref name="Soublin102" /> on peut former une métaphore-équivalence (Modèle:Citation) alors qu'en faisant l'ellipse du mot de comparaison ou du verbe copule « être » on peut créer une métaphore-parallèle. Toutefois, constituer des métaphores à partir de comparaisons reste une opération rare car il existe Modèle:Citation<ref name="Soublin105">Modèle:Harvsp.</ref>. Articuler métaphore et comparaison rhétorique est en revanche Modèle:Citation<ref name="Petibon,p1" />, comme dans cet extrait du roman Madame Bovary de Flaubert dans lequel Emma se désespère du départ du jeune Léon :
La présence d'une métaphore peut permettre de projeter plus en avant dans le texte le travail comparatif, aboutissant en cela à une comparaison soutenue, voire « filée ». Dans ces vers de Paul Valéry (poème L'ébauche d'un serpent), le comparant (Modèle:Citation) entraîne, par son champ sémantique (Modèle:Citation) et par analogie (Modèle:Citation humaine), à la fois des éléments métaphoriques et une comparaison<ref name="Morinet,p205" /> :
Catégorisation
Selon Catherine Détrie, dans Du sens dans le processus métaphorique (2001), Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En somme, la métaphore dit ce qui est tandis que la comparaison procède différemment : Modèle:Citation Modèle:Citation<ref name="Petibon,p5" />. Pour Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En ce qui concerne la complexité référentielle et symbolique, la comparaison est donc Modèle:Citation alors que la métaphore est davantage Modèle:Citation La relation référentielle est différente pour chacune de ces figures d'analogie, concrète et explicite dans le cas de la comparaison, abstraite et implicite dans celui de la métaphore, et ce même si la présence d'une comparaison n'exclut pas celle d'éléments métaphoriques<ref name="Morinet,p206">Modèle:Harvsp.</ref>. Alors que Modèle:Citation<ref name="Petibon,p5">Modèle:Harvsp.</ref>.
Enfin, la comparaison fonde son pouvoir figuratif sur Modèle:Citation, note Nathalie Petibon. En d'autres termes, elle produit une Modèle:Citation Charles Baudelaire a su voir cette différence entre Modèle:Citation (la comparaison) et Modèle:Citation (la métaphore) lorsqu'il dit<ref>Modèle:Harvsp.</ref> :
Pour Paul Ricœur, dans La métaphore vive, la comparaison figurative met en jeu le rôle de l’isotopie tout comme la métaphore (c’est-à-dire qu’elles introduisent du « différent », de l’insolite dans l’énoncé)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Selon lui, la comparaison rhétorique et la métaphore se rejoignent quant à la rupture d'isotopie que l'une comme l'autre met en œuvre, au sein même du travail figuratif. Contrairement à la comparaison quantitative (Modèle:Citation, Modèle:Citation), qui reste dans l'isotopie du contexte (des choses comparables sont traitées), Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour Jean Jacques Robrieux également, la comparaison rapproche deux termes n'appartenant pas à la même isotopie, c'est-à-dire au même ensemble notionnel<ref name="Robrieux20-21" />.
Le mot de comparaison
« Comme »
La comparaison simple repose très souvent sur le mot « comme », qui peut être soit un adverbe soit une conjonction. Véritable Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, il permet la juxtaposition de deux éléments, permettant ainsi Modèle:Citation<ref name="Petibon,p5" />. Selon Meschonnic, c’est en cela que réside Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> de la comparaison. Cependant, Françoise Soublin a montré qu'à partir d'une comparaison de forme canonique (Modèle:Citation) on peut, par une opération d'effacement de « comme » et par ellipse du verbe être, former une métaphore de type parallèle (Modèle:Citation)<ref name="Soublin105" />.
Le recours constant à « comme » a même galvaudé la figure : Mallarmé explique ainsi refuser de l'utiliser dans sa poésie : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Petibon,p3" />. Pour qu'il y ait comparaison rhétorique, deux réalités doivent être dans un rapport d'analogie, et « comme » doit porter ce rapport. Par conséquent, Modèle:Citation, comme dans ces vers de Rimbaud<ref name="Bacry,p30" /> : Modèle:Vers
En tant qu'adverbe, lorsque « comme » marque une exclamation et, donc, lorsqu'il débute la proposition (exemple Modèle:Citation), il ne produit pas une comparaison rhétorique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. « Comme » employé comme complément circonstanciel de comparaison (cas du comparatif) n'aboutit pas à une comparaison figurative non plus. Par exemple, dans Modèle:Citation (Marcel Proust, Du côté de chez Swann), il n'y a pas rapport de similitude entre deux réalités<ref name="Bacry,p30" />.
Pour Christiane Morinet, le « comme » de la comparaison a la valeur d'un « comme si » hypothétique ; il semble Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, alors que pour Henri Meschonnic le « comme » a valeur de Modèle:Citation, inaugurant un rapport nouveau, un mystère hermétique même. Meschonnic cite par exemple le poème Comme de Robert Desnos<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :
ou ce vers de Michel Deguy :
Enfin, parfois, le lien explicite est réduit au minimum, comme dans cet aphorisme de Cioran<ref name="Robrieux20-21" /> :
En anglais, le comparatif courant de la comparaison (Modèle:Langue) est soit « Modèle:Langue » soit « Modèle:Langue »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En allemand, la Modèle:Langue utilise « Modèle:Langue » ou « Modèle:Langue »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Autres mots de comparaison
Le mot « comme » n'est pas le seul à pouvoir introduire une comparaison rhétorique. Certains verbes comme Modèle:Citation, des adjectifs (Modèle:Citation, Modèle:Citation), des adverbes et des conjonctions (Modèle:Citation, Modèle:Citation) ou des locutions conjonctives (Modèle:Citation) peuvent également permettre de comparer deux réalités. Par exemple, dans ces vers de Baudelaire, la locution Modèle:Citation permet de comparer l'esprit du poète, assailli par la fatigue, à une tour qui cède sous l'insistance d'un bélier<ref name="Bacry,p34">Modèle:Harvsp.</ref> :
La comparaison peut aussi être permise par une apposition ou encore, selon le mot du groupe µ, par un « appariement » (remplacement du mot comparatif comme par un lexème de même effet)<ref name="Dupriez,123" /> :
Certains mots de comparaison indiquent un degré, comme dans ce vers de Charles Baudelaire :
En ce sens, la comparaison rhétorique est très proche de celle grammaticale. Cependant, dans ce cas, le degré n'est qu'une information, un sème supplémentaire au processus analogique et non une opération grammaticale<ref name="Soublin105" />.
D'autres mots de comparaison (Modèle:Citation ou Modèle:Citation), mais aussi des locutions rares comme Modèle:Citation ou Modèle:Citation atténuent le rapprochement figuratif, comme dans<ref name="Robrieux20-21" /> :
Selon Henry Suhamy et Morier, un type particulier de comparaison, dite « chimérique » (ou « image impressive » chez ce dernier), est introduit par des verbes comme Modèle:Citation ou Modèle:Citation, ou par des locutions telles : Modèle:Citation, Modèle:Citation comme dans ce passage de Chateaubriand<ref name="Suhamy,p34" /> :
Elle consiste à passer d'un terme présenté comme réel à un second, présenté lui comme irréel ou fantastique et qui est en lien avec ce premier. Ce genre d'image évocatrice est courant chez Shakespeare<ref name="Suhamy,p34" /> :
Rapport d'analogie
Sème en commun
Le comparé et le comparant doivent, rappelle Patrick Bacry, appartenir à deux champs sémantiques différents. Le rapprochement de ces deux champs, qui n'ont concrètement aucun rapport en commun, fait l'intérêt de la figure. Ce rapprochement doit en outre être possible. La comparaison est dès lors uniquement positive : elle affirme, d'un certain point de vue, que le comparant et le comparé se ressemblent, et même si cette ressemblance n'est que partielle (autrement il y aurait identité stricte). Il suffit donc, explique Patrick Bacry, Modèle:Citation<ref name="Bacry,p31" />.
Pour que le rapport d'analogie soit possible, les deux réalités linguistiques doivent partager des traits communs. Or, un mot peut posséder plusieurs traits sémantiques (ou sèmes<ref group="note">Le mot « chaise » peut se définir par plusieurs sèmes : objet inanimé / manufacturé / sert à s'asseoir / possède un dossier, etc.</ref>) et dont l'addition détermine le signifié du mot. L'analogie se fonde sur le partage d'au moins un sème commun entre les deux réalités évoquées dans la comparaison. Ainsi, dans le vers de Baudelaire Modèle:Citation, la musique est montrée comme étant capable d'emporter avec force l'esprit ou l'âme alors que la mer emporte les corps qu'elle submerge. Le sème commun aux deux réalités évoquées (la musique et la mer) est donc la force d'emportement<ref name="Bacry,p32">Modèle:Harvsp.</ref>. En rhétorique antique, ce dénominateur commun est nommé le « Modèle:Langue »<ref name="Soublin102">Modèle:Harvsp.</ref>.
Toutefois, l'identification du ou des sèmes en commun peut nécessiter une interprétation. Ainsi dans ces vers de Lamartine la comparaison se fonde sur deux sèmes qui ne se découvrent pas littéralement :
En effet, le comparé n'est pas simplement le soleil mais la situation du soleil qui se couche sur la mer alors que le comparant est un navire en flammes et faisant naufrage. Les sèmes partagés sont donc la chute qui rappelle le naufrage et le caractère ardent du coucher de soleil<ref name="Bacry,p32" />.
Qualité commune
La comparaison peut aussi reposer sur une qualité partagée par les deux réalités mises en rapport. Ainsi, dans la phrase : Modèle:Citation (San Antonio, Ménage tes méninges), la comparaison permet de souligner le sème d'une qualité (la blancheur). Le célèbre vers du poète français Paul Éluard : Modèle:Citation (L'amour, la poésie, VII) souligne également une qualité<ref name="Bacry,p34-35">Modèle:Harvsp.</ref>.
Processus comparatif
La comparaison repose sur Modèle:Citation plus ou moins grande entre le comparant et le comparé ; c'est la « tension ». La qualité rhétorique de cette figure en dépend mais une tension importante ne permet pas toujours d'expliciter le processus comparatif<ref name="Robrieux20-21" />. Pour Pierre Fontanier, le processus de Modèle:Citation fonde toutes les figures de pensée : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>
Selon Nathalie Petibon, le processus comparatif évolue entre ordre scientifique et ordre poétique : Modèle:Citation En effet, la comparaison Modèle:Citation Mais, comprise comme rapport établi dans la langue entre deux objets, elle se fonde sur une réunion qualitative d’éléments différents, c'est-à-dire à une sorte de synthèse, c’est-à-dire Modèle:Citation<ref name="Petibon,p3-4">Modèle:Harvsp.</ref>.
La comparaison impose, par son terme comparatif explicite, selon André Breton, un Modèle:Citation, ou de Modèle:Citation<ref name="Breton,p138" />. Le rapport analogique est toutefois Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ce qui ne permet d'ailleurs pas de la classer parmi les tropes, la relation d'analogie étant explicite dans le contexte note Jean Jacques Robrieux<ref name="Robrieux45">Modèle:Harvsp.</ref>.
Cette spécificité du processus de figuration propre à la comparaison rhétorique aboutit Modèle:Citation Elle forge Modèle:Citation<ref name="Petibon,p6">Modèle:Harvsp.</ref>.
Enfin, Modèle:Citation, comme dans la formule visant le dramaturge Jean Racine et attribuée à tort à Madame de Sévigné<ref name="comparaison">Modèle:Harvsp.</ref> :
Comparé et comparant
Patrick Bacry note qu'Modèle:Citation Ils sont le plus souvent des substantifs mais peuvent aussi être des noms propres. Ainsi Proust, dans une lettre à la NRF, écrite durant la Grande Guerre, se plaint d'une situation qui l'oppose à l'éditeur Grasset<ref name="Bacry,p32" /> :
Le comparé et le comparant peuvent parfois être étendus sur plusieurs phrases voire sur un texte entier, constituant ainsi une hypotypose. De nombreux poèmes de Du Bellay reposent ainsi sur une ou plusieurs comparaisons étendues, organisées au sein d'un schéma dont le profil est de l'initiative du poète. Le sonnet 14 des Antiquités de Rome par exemple comporte un quatrain initial constitué d'un premier comparant :
suivi par la suite d'un deuxième comparant, occupant le quatrain suivant :
puis d'un troisième, en deux vers, au début des tercets successifs :
le tout constituant, note Patrick Bacry, un Modèle:Citation :
Du Bellay a rompu avec l'ordre canonique de la comparaison (comparé - comme - comparant) puisqu'il a dessiné, dans ce poème, une variante de type : « comme - comparants - (ainsi) - comparé », dans laquelle, par conséquent, les comparants (un torrent, un lion, Hector) précèdent le comparé (Rome)<ref name="Bacry,p36" />.
La plupart du temps, le comparant utilisé est très concret note Patrick Bacry. Il appartient en effet souvent à une réalité palpable et c'est là, selon ses mots, Modèle:Citation Une comparaison reposant sur une réalité non sensible par les sens est exceptionnelle et procède de la volonté particulière de l'auteur. Il semble enfin que plus le comparé est abstrait, plus le comparant choisi a tendance à être concret, en particulier dans les comparaisons (surtout des expressions devenues populaires) qui ont pour fonction de souligner une qualité essentielle (Modèle:Citation, Modèle:Citation par exemple)<ref name="Bacry,p34-35" />.
La comparaison mettant en œuvre plusieurs comparants, sur plusieurs phrases ou plusieurs vers, peut permettre de figurer le processus d'associations d'idées. Arthur Rimbaud l'utilise pour dépeindre successivement ses souvenirs dans son poème Mémoire :
Le comparé est l'eau claire, rapprochée de cinq comparants différents, chacun appartenant à un champ sémantique différent des autres. Il y a ainsi au vers initial une évocation de l'enfance, une impression érotique au vers 2, une vision médiévale aux vers 3 et 4 et enfin une image pieuse au vers 5. En dépit de cette hétérogénéité dans les dénotations des comparants, les sèmes sont communs, à savoir : la blancheur lumineuse (connotée par les mots : Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation), la pureté (Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation) et le mouvement (Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation). Il semble que la vision de Rimbaud décrive, de façon fugitive, Modèle:Citation
Finalités stylistiques
Suggestion
La comparaison poursuit plusieurs buts stylistiques : elle possède d'abord une force suggestive qui dépend de l'originalité du comparant<ref name="Bacry,p37">Modèle:Harvsp.</ref>. Elle permet d'abord d'éclairer une idée ou un propos, de l'illustrer par une image sensible. L'émotion véhiculée par la figure permet aussi d'accéder aux pensées et sentiments secrets de l'auteur quant au comparé. En introduisant dans le discours un nouveau champ sémantique, la comparaison permet de donner une nouvelle vision des choses, plus frappante et plus originale, plus personnelle en somme<ref name="Bacry,p36">Modèle:Harvsp.</ref>.
La comparaison rhétorique peut aussi être utilisée pour suggérer des effets visuels, au niveau de la représentation de la scène évoquée comme dans cette phrase de Jean Roudaut :
dans laquelle le narrateur utilise le comme pour prendre le relais d'une métaphore, créant ainsi Modèle:Citation
L'interprétation de la part du lecteur est par conséquent importante dans le cas de la comparaison. Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, en d'autres termes, la comparaison fait appel à des connaissances culturelles partagées sans lesquels l'interprétation ne peut être possible.
En ce sens, Lautréamont utilise, dans Les Chants de Maldoror mais aussi dans ses Poésies I et Poésies II ; la comparaison est pour lui une entreprise de Modèle:Citation. Le jeune poète y Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Comme toutes les figures de pensée, la force suggestive de la comparaison peut être renforcée lorsqu'elle est combinée à une autre figure, comme l'antithèse<ref name="Robrieux108" /> :
- Modèle:Ex Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Humour et ironie
La comparaison peut aussi avoir une finalité humoristique comme dans cet exemple tiré de San Antonio : Modèle:Citation (la Chambord étant une très grosse voiture des années 1950)<ref name="Bacry,p36" />. Les comparaisons homériques sont très reprises pour être détournées, sur le mode burlesque ou parodique :
Pierre Mac Orlan produit, par cette comparaison triviale, un caractère saugrenu, mise en valeur par la précision des détails et l'équilibre syntaxique de l'ensemble<ref name="Suhamy,p32" />. Selon Henri Suhamy, plusieurs autres mécanismes permettent de faire de la comparaison l'instrument d'un comique subtil, à savoir d'abord Modèle:Citation, comme dans :
Cette phrase aboutit à confondre sens figuré et sens concret, et, de là, débouche sur une réception absurde. D'autre part, la comparaison peut devenir humoristique par la simple inversion de l'ordre des idées, en expliquant par exemple le simple par le dérivé, de la même façon que si c'était logique, alors que le résultat est tautologique<ref name="Suhamy p33">Modèle:Harvsp.</ref> :
Un troisième procédé consiste à détourner une formule clichée, ou en la « filant » :
La comparaison peut être un support de l'ironie comme dans<ref name="Suhamy,p34">Modèle:Harvsp.</ref> :
Enfin, certaines comparaisons, parfois farfelues ou implicites, n'en sont pas moins éloquentes, comme dans :
Cet exemple, qui est une boutade, repose sur un dénominateur commun : l'aliénation et la routine selon Jean Jacques Robrieux<ref name="Robrieux108">Modèle:Harvsp.</ref>.
Synesthésie
La figure peut aussi permettre, notamment dans certains poèmes à finalité imitative, de soutenir la perception et ainsi de provoquer une synesthésie, comme chez Baudelaire (avec ses « correspondances »)<ref>Modèle:Harvsp.</ref> :
Finalité argumentative
La comparaison est une figure très utilisée dans l'argumentation ; Modèle:Citation signalent Chaïm Perelman et Lucie Olbrechts-Tyteca. En l'utilisant, Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Par exemple, dans la phrase Modèle:Citation (Le Temps, numéro du Modèle:Date-), la comparaison oriente le jugement du lecteur. Le comparant (Modèle:Citation) provient en effet du vocabulaire policier et son rapprochement avec le comparé (Modèle:Citation) l'abaisse argumentativement, ce qui aboutit à une conclusion négative sur ce pays<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le philosophe anglais John Locke reconnaît l'importance heuristique de la comparaison (qu'il nomme « similitude ») et de la métaphore. Il considère qu'elles permettent de se représenter des abstractions que l'esprit ne parvient pas encore à se figurer, et elles peuvent même faire sentir des phénomènes que la science n'a pas encore découverts. Ainsi, Modèle:Citation
Jean-Jacques Robrieux note également la visée argumentative de la figure, dans la mesure où la comparaison laisse moins de place à l'interprétation et à l'ambiguïté. Dans Modèle:Citation, par exemple, la comparaison offre une image facile à identifier. Parfois, l'intention est de clarifier un propos en lui donnant un tour concret. En somme, l'Modèle:Citation
La comparaison explicative est également destinée à éclairer et/ou compléter le sens d'une assertion ou d'une métaphore préalable. Elles sont fréquentes dans les clichés proverbiaux de type<ref name="Suhamy p33" /> :
Historique de la notion
Le terme de « comparaison » apparaît dès 1174, dans l'ouvrage Modèle:Langue (question VII), sous la forme latinisée de Modèle:Langue, chez Saint-Thomas d'Aquin, au sens d'Modèle:Citation<ref>Modèle:CNRTL</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le premier à l'avoir utilisé est Aristote. Dans le troisième livre de la Rhétorique, le philosophe distingue deux discours reposant sur une ressemblance (analogie) : tout d'abord la Modèle:Grec ancien, et qui Modèle:Citation) et l'Modèle:Grec ancien, qui met en jeu un « comparant » et un « comparé ». Selon Nathalie Petibon, l'Modèle:Citation Aristote donne deux exemples pour différencier les procédés<ref name="Petibon,p2" /> :
Modèle:Citation explique Nathalie Petibon. Pour le philosophe grec, les deux procédés sont proches et participent du langage figuratif<ref name="Petibon,p2">Modèle:Harvsp.</ref>.
Cependant, Modèle:Citation explique Nathalie Petibon, qui ajoute que Modèle:Citation Ainsi, Henri Meschonnic s'interroge : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Après Aristote en effet, le rapport Modèle:Citation et seul le terme de comparaison les distingue, sans prendre en compte la différence fondamentale que les deux figures entretiennent dans le travail de ressemblance<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. M. H. McCall a étudié en détail ce renversement<ref>McCall</ref>.
Quintilien, suivant Aristote, dans son Institution oratoire, distingue lui aussi les deux figures, celle de la métaphore (qu'il définit comme Modèle:Langue<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), et celle de la comparaison (Modèle:Langue). Quintilien explique : Modèle:Citation<ref name="Petibon,p2" />.
Cependant, Modèle:Citation, provoquant un véritable Modèle:Citation, confusion qui existe encore aujourd'hui. La métaphore est, depuis, expliquée comme étant une comparaison amputée et elle devient l'objet premier de toutes les études rhétoriques<ref name="Petibon,p3">Modèle:Harvsp.</ref>.
En France, le grammairien du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Pierre Fontanier, dans son traité des Figures du discours (1827) classe la métaphore parmi les tropes proprement dits tandis qu’il fait de la comparaison un non-trope et une « figure de style par rapprochement ». Il la considère donc, compte tenu de sa façon de concevoir la figuration, Modèle:Citation Il recommande que, dans la comparaison, le comparant et le comparé soient Modèle:Citation<ref name="Bacry,p37" />.
Pour Albert Henry, dans Métonymie et métaphore, comparaison et métaphore divergent au contraire : Modèle:Citation. Selon lui, la métaphore n’est pas une Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour le Groupe µ, l'approche cognitivo-linguistique permet de représenter la comparaison comme une Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Son traité de Rhétorique générale (1970) classe la comparaison parmi les métasémèmes et en distingue trois types : la comparaison « synecdochique » (sorte de clichés à valeur descriptive), la comparaison « métalogique » (proche de l'hyperbole, comme dans Modèle:Citation) et la comparaison « métaphorique » (regroupant l'aspect le plus figuratif du procédé)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Comparaison et surréalisme
La comparaison a été abondamment utilisée par les auteurs surréalistes<ref name="Petibon,p3" />. Ils y ont recours pour confronter deux champs sémantiques que tout oppose et, en cela, ils dépassent la structure première de la figure, qui est de reposer sur un sème commun. Dans Les Chants de Maldoror, ouvrage préfigurant le surréalisme, Lautréamont utilise fréquemment la comparaison poétique, qui Modèle:Citation. En somme l'Modèle:Citation, au moyen d'un comparant très souvent déconcertant et incongru<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'ambition est alors de mettre à mal la raison et le lien intelligible qu'ont les mots entre eux, se référant par-là à cette célèbre phrase de Lautréamont qui annonce : Modèle:Citation, en parlant de la beauté (Chants de Maldoror, 1869, chant VI)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ces comparaisons propres à l'écriture de Lautréamont, commençant par « beau comme », reposent sur des associations au caractère paradoxal et dont l'ironie Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
André Breton écrit, en 1947, dans un article intitulé « Signe ascendant » :
Les surréalistes recherchent dans la comparaison le moyen de faire ressentir au lecteur l'émotion qui naît des rapports à la fois lointains et justes établis entre les deux réalités associées comme l'explique Pierre Reverdy dans son article « L'image » du no 13 de la revue Nord-Sud (mars 1918)<ref name="Bacry,p37" /> et même s'il annonce la limite de la figure, trop limitée en inventivité. Il y affirme que l'analogie est un moyen de création dont doivent s'emparer les surréalistes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La comparaison surréaliste cherche donc à frapper et à étonner. C'est ainsi que peut s'interpréter la phrase de Paul Éluard, souvent reprise à titre d'illustration de ce qu'est une image stylistique : Modèle:Citation. Selon Patrick Bacry, la comparaison porte sur une qualité, à savoir la couleur bleue. Or, cette couleur ne peut avoir de points communs avec une orange. Cette analogie semble de premier abord gratuite mais il n'en est rien : le sème partagé est la rotondité commune à la Terre et à l'orange ; le sème commun est en quelque sorte, explique Bacry, Modèle:Citation et le lecteur l'évalue comme étant la couleur car c'est ce qui marque à la lecture de la phrase. La citation d'Eluard est donc bien motivée et en aucun cas gratuite : c'est formellement une comparaison<ref name="Bacry,p37" />, mais Modèle:Citation une métaphore<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Figures proches
Modèle:Figures de style proches
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Comparaison sur le site lettres.org
- Comparaison sur le site espacefrancais.com
- La comparaison chez Arthur Rimbaud, étude et exemples
Bibliographie
Études générales
Études spécifiques
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