Alphonse de Lamartine

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Modèle:Infobox Biographie2 Modèle:Infobox Personnalité politique

Alphonse de Lamartine, de son nom complet Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine, né le Modèle:Date de naissance à Mâcon et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un poète, romancier, dramaturge français, historien, ainsi qu'une personnalité politique qui participa à la révolution de 1848 et proclama la Deuxième République. Il est l'une des grandes figures du romantisme en France.

Il passe son enfance en Bourgogne du sud, en particulier à Milly, qui nourrira son inspiration poétique, et se forme au collège à Lyon puis à Belley avant de revenir dans le Mâconnais où il mène une vie de jeune homme oisif et séducteur. Il voyage en Italie et occupe une éphémère fonction militaire auprès de Louis XVIII. En Modèle:Date-, en cure à Aix-les-Bains, la rencontre avec une jeune femme mariée, Julie Charles, marque un tournant décisif dans la vie du poète mais leur histoire d'amour passionnée vire à la tragédie lorsque Julie, restée à Paris, meurt en Modèle:Date-. Alphonse de Lamartine écrit alors les poèmes des Méditations dont le recueil est publié en 1820 et obtient un succès fulgurant. Il épouse la même année Mary Ann Elisa Birch, une jeune Anglaise, et occupe des fonctions de secrétaire d'ambassade en Italie avant de démissionner en 1830. Il publie durant cette période d'autres œuvres poétiques comme, en 1823, les Nouvelles Méditations poétiques et La Mort de Socrate, ou encore, en Modèle:Date-, les Harmonies poétiques et religieuses après avoir été élu à l’Académie française en 1829.

En 1830, il décide d'entrer en politique en se ralliant à la monarchie de Juillet mais échoue à la députation. Il effectue alors un voyage en Orient, où il visite la Grèce, le Liban et les lieux saints du christianisme, relaté dans Voyage en Orient et marqué par le drame de la mort de sa fille Julia. En 1833, Lamartine est élu député. Il joue un rôle important au moment de la Révolution de 1848, proclamant la République, et assure pendant trois mois le poste de député siégeant à la commission exécutive au gouvernement provisoire. Il se retire de la vie politique après sa lourde défaite à l’élection présidentielle de 1848, alors que Louis-Napoléon Bonaparte l’emporte.

Lourdement endetté, il vend le domaine de Milly en 1860 et écrit des œuvres alimentaires comme de nombreuses compilations historiques, son Cours familier de littérature (1856-1869), et d'autres œuvres moins décriées mais demeurant mineures telles que Le Tailleur de pierre de Saint-Point en 1851<ref>Personnage qui s'inspirerait d'une personne ayant réellement existé : Jean-Baptiste Duport, tailleur de pierre et ermite tout à la fois, décédé le 17 mars 1877 comme l'indique sa pierre tombale visible dans l'ancien cimetière jouxtant l'église de Saint-Point. Lire : « Le tailleur de pierre de Saint-Point » d'Alphonse de Lamartine, article de Jean-Pierre Valabrègue paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » Modèle:N° de mars 2013, pages 2 et 3.</ref>. Son dernier grand poème La Vigne et la Maison est écrit en 1857.

Alphonse de Lamartine meurt en 1869, à 78 ans, et repose dans le caveau familial au cimetière communal<ref>Sépulture de Lamartine à Saint-Point (71), sur le site landrucimetieres.fr, consulté le 11 mai 2014</ref>, le long du mur du parc du château de Saint-Point qu'il a habité et transformé depuis 1820.

Son lyrisme associé à une expression harmonieuse fait la qualité des poèmes de Lamartine, la partie la plus marquante de son œuvre étant constituée par les poèmes pleins de sensibilité inspirés par son amante Julie Charles, empreints des thèmes romantiques de la nature, de la mort, et de l'amour (par exemple dans Le Lac, L'Isolement, L'Automne, etc.)<ref>« Acte de naissance du romantisme en France, l'ouvrage reste assez conventionnel par sa forme. La versification, régulière, et le lexique, d'un registre élevé, restaient ceux du siècle précédent » http://romantis.free.fr/Lamartine/html/lamartin.html</ref>. Admiré et salué par toute la génération romantique (Victor Hugo, Nodier, Sainte-Beuve), Lamartine est parfois jugé plus sévèrement par les générations suivantes : Flaubert parle de « lyrisme poitrinaire »<ref name="Lien1">Gustave Flaubert, Lettre à Louise Colet, 6 avril 1853 : « C'est à lui que nous devons tous les embêtements bleuâtres du lyrisme poitrinaire. » (Correspondance tome II, éd. La Pléiade, 1980, Modèle:P., Modèle:Lire en ligne)</ref> et Rimbaud écrit dans sa Lettre du voyant à Paul Demeny que « Lamartine est quelquefois voyant, mais étranglé par la forme vieille ». Il reste cependant largement admiré pour la puissance de son génie poétique et compte parmi les plus grands poètes français du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Biographie

Environnement familial et enfance

Alphonse de Lamartine naît à Mâcon le Modèle:Date de naissance-, dans une maison du plateau de la Baille faisant face au couvent des Ursulines<ref>Maison sise au numéro 18 de la rue des Ursulines, construction gothique de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qui sera rasée par la municipalité de Mâcon en 1962 (maison sur laquelle, dès 1870, fut apposée une plaque de marbre gravée de l'inscription « Ici est né Alphonse Marie Louis de Lamartine le 21 octobre 1790 »). Source : Les trésors perdus du plateau de la Baille, Club cartophile mâconnais, juillet 2008 (p. 18-19).</ref>. Son père Pierre de Prat de Lamartine (Modèle:Date de naissance--Mâcon 1840) est seigneur, chevalier de Prat et capitaine au régiment Dauphin-cavalerie, et sa mère Alix des Roys, « fille de l'intendant général de M. le duc d'Orléans<ref>Lamartine, Confidences, Livre Premier, chapitre VII. Lamartine précise en outre que sa mère « fut élevée avec le roi Louis-Philippe. »</ref> ». Les dix premières années de sa vie, passées à la campagne à Milly, sont influencées par la nature, ses sœurs, sa mère, et surtout par l'abbé Dumont<ref>« Cet abbé Dumont qui m'a servi de type dans le poème de Jocelyn, et qui devint mon ami plus tard. » (Lamartine, Nouvelles Confidences, Livre premier, chapitre XLII.)</ref>, curé de Bussières, qui lui insuffle une grande ferveur religieuse, renforcée par les années qu'il passe au collège de Belley, pendant lesquelles il lit Chateaubriand, Virgile et Horace.

De retour à Milly, il commence à écrire de la poésie sous l'inspiration des poèmes d'Ossian traduits en français par Pierre Baour-Lormian. Puis, après une aventure sentimentale qui inquiète ses parents, il entame un voyage en Italie (1811-1812) pendant lequel il rencontre une jeune Napolitaine, qui sera le modèle de sa Graziella. Il s'essaye ensuite à la tragédie (avec Médée) et écrit ses premières élégies.

Entrée en politique et premiers succès littéraires

Lamartine est nommé maire de Milly en mai 1812<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref> par son père, de concert avec le préfet de Saône-et-Loire Louis-Julien de Roujoux, alors que Lamartine n'a que 21 ans<ref>« Au hasard des archives : une lettre inédite de Lamartine », article d'André Jeannet paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » Modèle:N° de Noël 1984, page 8.</ref>, la majorité civile de l'époque étant fixée à cet âge<ref>Modèle:Article</ref>.

En 1814, il devient quelque temps garde du corps de Louis XVIII une fois ce dernier intronisé<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Site roi-president.com, page "Alphonse de Lamartine, membre du Gouvernement provisoire de 1848", consulté le 28 décembre 2019</ref>,<ref>Google livre, Lamartine ou l'amour de la vie de Maurice Toesca chapitre III, page 110. ed. Albin Michel, consulté le 3 janvier 2020</ref> . Il est affecté à la Modèle:3e compagnie qui a son quartier à Beauvais<ref>Modèle:Lien web</ref>. Au moment des Cent-Jours, il se réfugie en Suisse et il fait un séjour à Bissy, en Savoie , dans la famille de Xavier de Maistre. Il démissionne finalement en 1815<ref name=":1" />,<ref>Lamartine, Mémoires inédits, Modèle:P. de l'édition Hachette de 1909.</ref>. Il revient ensuite à Milly, et mène une vie de gentleman campagnard. Seul garçon de sa famille, il doit recevoir en héritage les domaines de ses parents, mais, sans y être obligé, il s'engage à indemniser ses sœurs par des rentes.

En 1816, victime de langueurs, il part à Aix-les-Bains en Savoie. Le poète y rencontre Julie Charles, née Bouchaud des Hérettes, une femme mariée, épouse du physicien et aéronaute Jacques Charles, de six ans son aînée, atteinte de « phtisie », comme on appelait à l'époque la tuberculose galopante<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les deux jeunes gens entament une idylle qui durera jusqu'à la mort de Julie en Modèle:Date-<ref name=":1" />, à l'âge de Modèle:Nb. Le poète est profondément marqué par cette perte tragique, qui lui inspire son premier recueil de poèmes, les Méditations poétiques (1820), qui le rendent célèbre<ref name=":1" />.

Ce dernier obtient un immense retentissement et le propulse socialement. Dès lors il peut épouser Mary-Ann Birch, artiste peintre anglaise et fille du major William Henry Birch. Il est ensuite nommé attaché d'ambassade à Naples. Le couple<ref group=note>Ils auront deux enfants, Alphonse, né en 1821, mort en 1822, et Julia, née en 1822 et morte lors du voyage en Orient, en 1832, à Beyrouth.</ref> voyage en Italie, en Angleterre, à Paris. En même temps, le poète publie les Nouvelles Méditations poétiques, La Mort de Socrate, Le Dernier Chant du pèlerinage d'Harold.

Le 14 mai 1822<ref name=":0" />, naît Julia, sa fille, puis, le 15 février 1824 à Rome, un fils éponyme, Alphonse de Lamartine, qui ne vit que vingt mois<ref name=":0" />. Au même moment, il perd ses sœurs : Césarine, épouse du comte Xavier de Vignet, meurt au mois de février, puis son autre sœur Suzanne de Montherot<ref group=note>Suzanne de Montherot est la mère de Jean-Charles de Montherot.</ref> en août.

Sa carrière est en demi teinte. En 1824, il échoue pour sa première candidature à l'Académie française (à laquelle il est finalement élu en 1829<ref>Biographie de Alphonse de Lamartine.</ref>) et, en 1825, s'il est nommé secrétaire d'ambassade à Florence, il se voit refuser le poste de ministre de FranceModèle:Note : qu'importe, il demande un congé, revient en province, et publie Les Harmonies poétiques et religieuses.

Sous la monarchie de Juillet

Elu à l'académie, Lamartine se rallie sans passion à la monarchie de Juillet mais, à 40 ans, est candidat malheureux à la députation (il échoue dans trois départements, à Bergues<ref>Modèle:Article</ref>, où se trouve son beau frère, à Toulon et à Mâcon). Il écrit Sur la politique rationnelle, commence Jocelyn et fait un voyage en Orient dès 1832 : il visite la Grèce, le Liban, va jusqu'au Saint-Sépulcre pour raffermir ses convictions religieuses, mais ce voyage est fortement marqué par la mort de sa fille Julia, qui lui inspire le poème Gethsémani ou la Mort de Julia, texte qu'il intégrera par la suite dans son récit du Voyage en Orient. Selon Pierre Bezbakh, Modèle:Citation<ref name=":1" />.

Pendant ce voyage, le 7 janvier 1833, il est, en son absence, élu député de Bergues, dans le Nord<ref name=":1" />, où son beau-frère est établi, comme légitimiste<ref name=":0" />. Il ne paraît à la Chambre qu'un an après son élection. Charles de Rémusat assiste à sa première intervention : Modèle:Citation<ref>Charles de Rémusat, Mémoires de ma vie, Plon, 1960, tome III, Modèle:P..</ref>. Il est réélu l'année suivante lors des élections législatives à Bergues et à Mâcon ; il opte pour Bergues<ref name=":0" />. Il intervient auprès du ministre de l'Intérieur pour faire donner à la ville d'Hondschoote le tableau La Bataille de Hondschoote, peint par Hippolyte Bellangé, en 1839<ref>Modèle:Palissy</ref>.

En 1834, ses écrits se teintent de préoccupations humanistes<ref name=":1" /> et il apporte son soutien à la création, par Benjamin Morel, de la Société Humaine de Dunkerque. Il devient membre honoraire de cette société dont le but est de porter secours aux bateaux en perdition et aux personnes profitant des bains de mer<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En Modèle:Date-, il fait partie des fondateurs de la Société française pour l'abolition de l'esclavage<ref>Modèle:Lien web</ref>. C'est à cette époque qu'il quitte le château de Saint-Point pour s'installer dans le château voisin de Monceau, à Prissé<ref>« Lamartine à Montceau », article de Paul Noize paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » Modèle:N° (hiver 1991-1992), p. 3-8.</ref>.

Fichier:Lille PdBA vernet graziella.jpg
Graziella, amie de Lamartine
Horace Vernet, vers 1836 vers
Palais des Beaux-Arts de Lille<ref>Graziella par Vernet</ref>

Lors des élections législatives françaises de 1837, Lamartine est élu dans les deux circonscriptions de Mâcon et réélu à Bergues ; il opte cette fois pour Mâcon<ref name=":0" />. Modèle:Citation.

Éloigné de Thiers et de Guizot, il soutient le ministère Molé dont il se fait l'orateur privilégié.

En 1838, avec Honoré de Balzac et Paul Gavarni, il va à Bourg-en-Bresse pour témoigner en faveur d'un ancien actionnaire du journal Le Voleur, Sébastien-Benoît Peytel, accusé d'assassinat. Sa démarche est infructueuse puisque l'accusé est guillotiné à Bourg-en-Bresse le Modèle:Date<ref>Pierre-Antoine Perrod, L'Affaire Peytel, préface de Marcel Bouteron, Paris, Hachette, 1958, Modèle:P..</ref>. Grand adversaire de la peine de mort, il avait déjà signé un poème sur ce sujet huit ans auparavant (paru en 1830 dans le recueil Odes politiques)<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Site lapoesie.org, Poème "Contre la peine de mort", consulté le 22 décembre 2019</ref>, alors député de Saône-et-Loire, et prononce un discours à la Chambre des députés le 17 mars 1838, pour demander son abolition<ref>Site retronews.fr, page "Le grand discours de Lamartine contre la peine de mort", consulté le 22 décembre 2019</ref>, à la suite de la discussion du projet de loi sur les détenteurs d’armes et de munitions de guerre<ref>site savoiretculture.com, page "Discours de Lamartine contre la peine de Mort", consulté le 22 décembre 2019.</ref>.

À la suite de ses voyages en Orient, il devient avec Victor Hugo un des plus importants défenseurs de la cause du peuple serbe, dans sa lutte contre l'Empire ottoman<ref>Voir ses « Notes sur la Servie » dans le Voyage en Orient.</ref>. En Modèle:Date-, lors de sa visite de Niš (en Serbie), Lamartine, devant la tour des crânes, s'écria : « Qu'ils laissent subsister ce monument ! Il apprendra à leurs enfants ce que vaut l'indépendance d'un peuple, en leur montrant à quel prix leurs pères l'ont payée<ref>Lamartine, Voyage en Orient, Modèle:P. de l'édition de Sarga Moussa, Honoré Champion, Paris, 2000.</ref>. »

Durant les années 1840, il fait figure d'opposant au régime de Louis-Philippe Ier en tant que député de Mâcon sans toutefois adhérer à un parti organisé et en conservant une indépendance d'esprit politique<ref name=":1" />.

Lors des élections législatives françaises de 1842 ; Lamartine est réélu à Mâcon-ville<ref name=":0" />.

À partir de 1843, il se rend souvent au château de Cormatin, propriété d'un de ses proches, Henri de Lacretelle. Au cours de ces années où il connait de graves soucis d'argent, Lamartine envisage d'abandonner la politique et commence à rédiger l'Histoire des Girondins. Son Voyage en Orient, son Histoire des Girondins, qui lui redonne une certaine popularité, ainsi que ses discours à la Chambre manifestent une certaine inflexion dans sa pensée politique. Il se déplace lentement vers la gauche au fil des années. En 1847, il réunit à Cormatin tous ses soutiens politiques et y rédige son programme Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce banquet réunit 3000 personnes et son discours est marqué par son annonce d'une "révolution du mépris". Il devient un des seuls députés républicains et lié avec les mouvements les plus à gauche de Paris. Cette position le met en situation centrale lorsqu'éclate la révolution de 1848.

Révolution de 1848

Fichier:Maison enfance Lamartine.jpg
Château de Milly. Depuis Milly, Lamartine enfant dévalait les pentes du Monsard pour rejoindre Bussières et les leçons de l’abbé Dumont.
Fichier:Alphonse de Lamartine plaque - 82 rue de lUniversité, Paris 7.jpg
Plaque au no 82 rue de l'Université (Paris), où il vit de 1837 à 1853. Elle précise : Modèle:Citation.
Fichier:Full view of Lamartine's House - Plovdiv, Bulgaria.JPG
Maison où logea Lamartine lors de son séjour à Plovdiv, en Bulgarie alors sous domination ottomane.
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Félix Philippoteaux, Épisode de la Révolution de 1848 : Lamartine repoussant le drapeau rouge à l’Hôtel de Ville, le Modèle:Date-, v. 1848. Huile sur toile, 63 × Modèle:Unité. Musée Carnavalet, Paris.
Fichier:Théodore Chassériau - Portrait of Alphonse de Lamartine.JPG
Alphonse de Lamartine par Théodore Chassériau.

En 1848, à l'occasion de la chute de Louis-Philippe et de la proclamation de la Seconde République, Lamartine est central dans la constitution de la Commission du gouvernement provisoire dont il laisse la présidence nominale à Dupont de L'Eure, mais qu'il dirige de fait. Le 24 février, peu avant minuit, Lamartine annonce à un balcon de l’Hôtel de ville de Paris que Modèle:Citation devant la foule<ref name=":1" />. Le Modèle:Date-, à l'appui d'une déclaration devenue célèbre, il s'oppose ainsi à l'adoption du drapeau rouge au profit du drapeau tricolore<ref>« Le drapeau », in Victor Hugo - Lamartine. Discours et lettres, Éditions de l'Épervier, 2010.</ref>.

Modèle:Citation bloc

Il est ainsi ministre des Affaires étrangères de Modèle:Date- à Modèle:Date- et le véritable chef du gouvernement<ref name=":1" />.

Dans le gouvernement, il a du intégrer les partisans d'une réforme politique et sociale (Louis Blanc, Albert, etc.) Mais lui même est plus proche des libéraux, et de concert avec François Arago et Alexandre Ledru-Rollin, il mène une politique modérée<ref name=":1" />. C'est lui qui signe le décret d'abolition de l'esclavage du Modèle:Date- défendue par Victor Schoelcher.

Après le résultat des élections, le Modèle:Date-, le gouvernement provisoire est remplacé par une commission exécutive, dont ont été exclus les plus à gauche (Louis Blanc, etc.). Lamartine siège alors avec François Arago (également président de la Commission), Louis-Antoine Garnier-Pagès, Alexandre Ledru-Rollin et Pierre Marie de Saint-Georges. Il continue de vouloir une politique sociale (annonçant même un projet d'impôt sur le revenu) ce qui lui vaut désormais l'hostilité politique de l'assemblée.

Après la fermeture des ateliers nationaux, imposée par la nouvelle assemblée à Lamartine et décidée par la Commission exécutive, les Journées de Juin sont réprimées dans le sang par le général Cavaignac qu'il avait nommé. Lamartine paraît à cheval devant les barricades, mais, coupé de la droite, il est à présent aussi définitivement coupé du peuple et la Commission démissionne. Le Modèle:Date-, Cavaignac devient président du Conseil des ministres par intérim.

Isolé politiquement, au second semestre 1848, il occupe la chaire de droit international d'histoire des traités de l'éphémère École d'administration<ref>http://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/lecole-dadministration-et-le-college-de-france-en-1848/, Modèle:P..</ref>. En décembre, Lamartine n'obtient que Modèle:Nb lors de l'élection présidentielle qui porte au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte. En Modèle:Date--Modèle:Date-, lors des débats parlementaires sur la loi de déportation politique, Lamartine s'oppose au choix des îles Marquises, bien qu'il ne fût pas opposé au principe même de la déportation<ref>Modèle:Citation, dit-il, mais pas après avoir dit : Modèle:Citation. Cité par Louis-José Barbançon, La loi de déportation politique du 8 juin 1850 : des débats parlementaires aux Marquises. 1/3, Revue Criminocorpus, dossier Modèle:N°.</ref>.

Sous le Second Empire

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Alphonse de Lamartine, ca. 1865.
Fichier:Tombeau Lamartine St Point 11.jpg
Tombeau où il repose à Saint-Point.

La fin de la vie de Lamartine est marquée par des problèmes d'argent, dus à sa générosité et à son goût pour les vastes domaines. Il revient un temps aux souvenirs de jeunesse avec Graziella, Raphaël, mais doit très vite faire de l'alimentaire. La qualité de ses œuvres s'en ressent rapidement, et désormais les productions à la mesure du poète, telles que La Vigne et la Maison (1857), seront rares. Moqué pour ses souscriptions à répétitions et ses œuvres de circonstance (surnommé « tire-lyre »), oublié du monde politique, il prophétise la carrière politique d'Émile Ollivier.

Lamartine, qui appréciait beaucoup le poète félibrige Frédéric Mistral, chante ses louanges dans le quarantième entretien de son Cours familier de littérature, à la suite de la parution du long poème Mirèio . Mistral dédie son livre à son confrère en ces termes :
« À Lamartine
Je te consacre Mireille : c'est mon cœur et mon âme ;
C'est la fleur de mes années ;
C'est un raisin de Crau qu'avec toutes ses feuilles
T'offre un paysan »<ref>Texte original : A Lamartino Te counsacre Mirèio : es, moun cor e moun amo ; Es la flour de mis an ; Es un rasin de Crau qu'emé touto sa ramo Te porge un païsan.</ref>,<ref>"Quarantième entretien au sujet de Frédéric Mistral / d' Alphonse de Lamartine" sur Occitanica, consulté le 11 janvier 2020</ref>,<ref>Site lafautearousseau.hautetfort.com/, page "Maîtres et témoins…(I) : Frédéric Mistral.", consulté le 11 janvier 2020.</ref>.

À la fin des années 1860, quasiment ruiné, il vend sa propriété à Milly et accepte l'aide d'un régime qu'il réprouve mais qui le loge gracieusement à Paris, dans un chalet du bois de Boulogne situé au bout de l'actuelle avenue Henri-Martin (au niveau des actuels 107-113)<ref name="Barozzi">Jacques Barozzi, Paris de fontaine en fontaine, Paris, Éditions Parigramme, Compagnie parisienne du livre, 2010, Modèle:P..</ref>. C'est là, au 135 avenue de l'Empereur, non loin de l'actuel square Lamartine, qu'il meurt en 1869, deux ans après une attaque l'ayant réduit à la paralysie. Ses funérailles, à Mâcon, ne sont suivies d'aucun ancien responsable républicain de 1848, à l'exception d’Émile Ollivier, que l'on peut considérer comme son fils spirituel (il lui succédera d'ailleurs à l'Académie française).

L'inspiration politique et sociale

Dès 1830, la pensée politique et sociale de Lamartine va devenir un aspect essentiel de son œuvre. Légitimiste en 1820, il évolue peu à peu vers la gauche, mais voit un danger dans la disparition de la propriété : cette position ambiguë, qui lui inspire la création d'un « Parti social » en 1834, est intenable<ref>Modèle:Article</ref>.

En 1831, il est attaqué dans la revue Némésis : on lui reproche d'avilir sa muse en la faisant la servante de ses idées politiques. Lamartine réplique<ref>« À Némésis », in Œuvres poétiques, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1963.</ref>, et dès cette période, son œuvre est de plus en plus marquée par ses idées.

Lamartine croit au progrès et a des préoccupations sociales, pacifiques, comme en témoigne Jocelyn et La Chute d'un angeModèle:Référence nécessaire.

La pensée religieuse de Lamartine

Les ouvrages Jocelyn, La Chute d'un ange, le Voyage en Orient révèlent la pensée religieuse de Lamartine. Son déisme est assez vague, mais le poète veut expurger la religion de la croyance aux miracles, de celle de l'enfer, etc. Cependant, certaines de ses œuvres seront mises à l'index. Sa foi en la Providence est contingente des vicissitudes de sa vie, mais le désir de servir Dieu est à chaque fois plus fort. La présence de figures romanesques et religieuses, telles l'Abbé Dumont, traversant son œuvre, participe de cette vision évangélique.

Non violent, il prêche également pour le végétarisme. Élevé par sa mère dans le respect de la vie animale, il répugnera toute sa vie à manger de la viande. Il l’écrira même en vers dans La Chute d’un Ange (1838)<ref>La Chute d’un Ange, 1838, Modèle:7e, « Le Prophète ».</ref> et plus explicitement dans Les Confidences (1849)<ref>Alphonse de Lamartine, Les Confessions, Livre IV, Note VIII.</ref> et ses arguments seront repris par les défenseurs du végétarisme au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Regards sur l’œuvre

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Ćele kula

Maître du lyrisme romantique et chantre de l'amour, de la nature et de la mort, Alphonse de Lamartine marque une étape importante dans l'histoire de la poésie française avec sa musique propre. En effet, Modèle:Citation<ref>Aurélie Loiseleur, Préface de son édition des Méditations poétiques et Nouvelles Méditations poétiques, Librairie Générale Française, 2006, Modèle:P..</ref>. Lamartine, admiré par Hugo, Nodier ou Sainte-Beuve, disait de la poésie qu'elle était Modèle:Citation<ref>Lamartine, Des destinées de la poésie, 1834</ref> et retrouva les accords d'un langage enthousiaste, c'est-à-dire d'une possible communion avec Dieu. La poésie est chant de l'âme. Si ses élégies restent dans la lignée de celles de Chénier, Bertin ou Parny, ses méditations et ses poèmes métaphysiques (notamment « La Mort de Socrate » et « Le Désert ») sont le résultat d'une expérience nouvelle, qui ont pu faire dire à Rimbaud que Modèle:Citation (Lettre du voyant).

L'immense œuvre — Modèle:Nb — propose parfois des textes moins reconnus (poèmes de circonstances par exemple ou de nombreux textes du Cours familier de littérature)<ref name="Site sur Alphonse de LAMARTINE">« Il faut donc procéder à une décantation et éliminer peut-être les trois quarts de sa production pour retrouver Lamartine dans son œuvre vive » - Magnien Émile - Conservateur honoraire du musée de Mâcon lamartine.com</ref>, mais on y reconnait le plus souvent l'expression d'un artiste, pour qui la poésie est Modèle:Citation<ref>Lamartine, Des Destinées de la poésie, 1834</ref>. Il restera comme le grand restaurateur de l'inspiration lyrique. La beauté de cette poésie suppose donc la profonde sympathie de son intime lecteur : Modèle:Citation<ref>Jean Grosjean, « Deux quatrains d'automne », in Cantilènes, Gallimard, Paris, 1998, Modèle:P..</ref>.

Son Voyage en Orient est avec celui de Nerval, après l'Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand, l'un des chefs-d’œuvre du récit de voyage. Son titre complet, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833), ou Notes d'un voyageur, souligne assez bien l'ambition littéraire de Lamartine, poète d'une nature illimitée dont la vision voluptueuse ouvre un espace immense à la rêverie, à une profonde méditation. Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Critiques

Critiques politiques

Dans les années 1840, l'économiste libéral Frédéric Bastiat, qui entretenait un bon rapport avec Lamartine et qui admirait l'écrivain, lui reprocha son incompréhension de l'économie et les positions paradoxales ou ambiguës qui, selon lui, en résultèrent<ref>Un économiste à M. de Lamartine ; Seconde lettre à Monsieur de Lamartine</ref>.

Dans une lettre à Bastiat, Lamartine écrit : Modèle:Citation. Bastiat répondit : Modèle:Citation, et développa ses arguments dans son pamphlet La Loi<ref>La Loi</ref>.

Alexis de Tocqueville se montra très critique envers l’homme politique : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Victor Hugo, que Lamartine nomma maire du [[8e arrondissement de Paris|Modèle:8e arrondissement de Paris]] et à qui il proposa le poste de ministre de l’Instruction, le présente en revanche comme quelqu’un de Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Critiques littéraires

Dans une lettre de 1853 à Louise Colet, Gustave Flaubert écrit : Modèle:Citation<ref>Gustave Flaubert, Correspondance, Gallimard (Pléiade), 1980, t. II, Lettre à Louise Colet du 24 avril 1852, p. 77-78</ref>.

Mandats politiques

Hommages

Fichier:631136102 GRA N 535 Clermont-Ferrand place LamartineJPG.jpg
Carte postale(vers 1910), coll.Clermont Auvergne Métropole, bibliothèque du patrimoine

Œuvres

Fichier:Alphonse de Lamartine 1.jpg
Portrait d'Alphonse de Lamartine.

Poésie

N.B. Ces œuvres, ainsi que les poèmes dramatiques (théâtre) et les romans en vers (Jocelyn et La Chute d'un ange) sont réunies dans les Œuvres poétiques de la Bibliothèque de la Pléiade aux éditions Gallimard (texte établi, annoté et présenté par Marius-François Guyard).

Romans en prose

  • Raphaël (1849)
  • Graziella (1849)
  • Le Tailleur de pierre de Saint-Point (1851)
  • Geneviève, histoire d'une servante (1851)
  • Fior d'Aliza (1863)
  • Antoniella (1867)

Épopées ou romans en vers

  • Jocelyn (1836), dont une version illustrée par Albert Besnard<ref>Camille Mauclair, Albert Besnard, l'homme et l’œuvre, Librairie Delagrave, Paris, 1914, Modèle:P.</ref>
  • La Chute d'un ange (1838)

Théâtre

  • Médée (créé en 1813 publié en 1873)
  • Saül (écrit en 1819 mais publié en 1861)
  • Toussaint Louverture (1850)

Histoire

  • Histoire des Girondins, en huit volumes (1847)
  • Histoire de la Restauration, en huit volumes (1851)
  • Histoire des Constituants (1853),
  • Histoire de la Turquie (1853-1854), ce livre contient une Vie de Mahomet
  • Histoire de la Russie (1855).
  • Vie d'Alexandre le Grand (1859)

Mémoires, autobiographies et récits de voyage

  • Voyage en Orient (1835)
  • Trois Mois au pouvoir (1848)
  • Histoire de la révolution de 1848 (1849)
  • Confidences contenant le récit de Graziella (1849)
  • Nouvelles Confidences contenant le poème des Visions (1851)
  • Nouveau Voyage en Orient (1850)
  • Mémoires inédits (1870)

Biographies

Le Civilisateur, Histoire de l'humanité par les grands hommes, trois tomes (1852 : « Jeanne d'Arc », « Homère », « Bernard de Palissy », « Christophe Colomb », « Cicéron », « Gutemberg » ; 1853 : « Héloïse », « Fénelon », « Socrate », « Nelson », « Rustem », « Jacquard », « Cromwell » (Première et deuxième parties) ; 1854 : « Cromwell » (Troisième partie), « Guillaume Tell », « Bossuet », « Milton », « Antar », « Mad. de Sévigné »)

Autres

  • Des destinées de la poésie (1834)
  • Sur la politique rationnelle (1831)
  • Lectures pour tous ou extraits des œuvres générales (1854)
  • Cours familier de littérature (1856)<ref>Voir une présentation de ce corpus : 14 000 pages d’un Lamartine méconnu, en ligne.</ref>
  • Nombreux discours politiques<ref>Les Plus Beaux Discours de Lamartine, éd. de F. Crastre, Éditions du Centaure, Paris. Voir aussi le site de l'Assemblée nationale], notamment le discours du 17 mars 1838 sur la peine de mort : http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/lamartine-peine-de-mort-1838.asp</ref>

Correspondance

  • Correspondance d'Alphonse de Lamartine : deuxième série, 1807-1829. Tome III, 1820-1823 (textes réunis, classés et annotés par Christian Croisille ; avec la collaboration de Marie-Renée Morin pour la correspondance Virieu). – Paris : H. Champion, coll. « Textes de littérature moderne et contemporaine » no 85, 2005. – 521 p., Modèle:Unité. – Modèle:ISBN.
  • Lamartine, lettres des années sombres (1853-1867), présentation et notes d'Henri Guillemin, Librairie de l'Université, Fribourg, 1942, 224 pages.
  • Lamartine, lettres inédites (1821-1851), présentation d'Henri Guillemin, Aux Portes de France, Porrentruy, 1944, 118 pages.
  • Correspondance du Modèle:Date-. Correspondance d'Alphonse de Lamartine, 1830-1867.
  • Le Lac. Le poète rencontre Julie Charles, près du Lac du Bourget, à Aix-les-Bains, en Savoie.

Musique

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Notices et ressources

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