François Arago
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique Dominique François Arago <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}} est un astronome, physicien et homme d'État français, né le Modèle:Date de naissance à Estagel (Pyrénées-Orientales) et mort le Modèle:Date de décès à Paris.
Il est l'aîné et le plus célèbre de sa fratrie, les cinq autres étant Jean (1788-1836), général au service du Mexique, Jacques (1790-1855), écrivain et explorateur, Victor (1792-1867) et Joseph (1796-1860), militaires, et Étienne (1802-1892), écrivain et homme politique.
Biographie
Famille
Modèle:Article connexe Il est le fils aîné de François Bonaventure Arago, propriétaire terrien, maire d'Estagel et juge de paix du canton en 1790 puis directeur de l’Hôtel de la Monnaie à Perpignan en 1795, et de Marie Anne Agathe Roig, fille d'un paysan aisé de la régionModèle:Sfn.
Carrière scientifique
Il fait ses études secondaires au collège communal de Perpignan<ref group=alpha>Actuel lycée François-Arago.</ref>, puis ses études supérieures à l'École polytechnique<ref name="Polytech.Fiche">Ouvrir la Modèle:Lien web, sélectionner l’onglet « Catalogues de la BCX → Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « François Arago », résultat obtenu : « Arago, Dominique François Jean (X 1803 ; 1786-1853) ».</ref> qu'il intègre en 1803, âgé de dix-sept ans. Il est reçu Modèle:6e du concours d'entrée et devient porte-drapeau de l'École<ref>Modèle:Article</ref>. Remarqué par Monge et Laplace, il est nommé en 1805 secrétaire-bibliothécaire de l'Observatoire de Paris. En 1806, il est envoyé en Espagne, à Majorque avec Jean-Baptiste Biot pour poursuivre le relevé du méridien de Paris. Pris dans la guerre d'Espagne, alors qu'il pratique seul une opération de triangulation<ref>[1].</ref>, il est fait prisonnier. Interné au château de Bellver<ref>[2].</ref>, il s'évade plusieurs fois, et parvient à rejoindre Paris où il entre en héros en 1809. Cela lui permet d'être élu membre de l'Académie des sciences le Modèle:Date-, à seulement vingt-trois ansModèle:Sfn.
La même année, il est choisi par Monge pour le suppléer comme professeur de géométrie analytique à l'École polytechnique ; il prend le titre de professeur adjoint (de Monge) en 1812 : il reste près de vingt ans professeur à Polytechnique<ref group=alpha name="spas">Il démissionne de son poste de professeur à l’École polytechnique après avoir été élu secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences le Modèle:Date-.</ref>. En 1816, il crée un cours original d'« arithmétique sociale », donnant aux élèves des notions de calcul des probabilités, d'économie mathématique et de démographieModèle:Sfn.
Parallèlement, il poursuit sa carrière à l'Observatoire de Paris, qui dépend du Bureau des longitudes. Après avoir été secrétaire-bibliothécaire, il est nommé membre adjoint du Bureau en 1807 ; il en devient membre titulaire en 1822, à la mort de Delambre. En 1834, il prend le titre, dont il avait proposé la création au Bureau, de « directeur des observations à l'Observatoire de Paris », que dirige l'astronome Alexis Bouvard. À la mort de Bouvard, en 1843, il devient directeur de l'Observatoire et le reste jusqu'à sa mort.
Carrière politique
La mort de son épouse, en Modèle:Date-, est parfois avancée comme l'une des raisons qui l'ont poussé à se tourner vers la vie publique<ref>Modèle:Article.</ref>, tant sur le plan scientifique que politique. Après avoir été élu secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences<ref group=alpha name="spas"/>, il remporte ses premiers succès électoraux : conseiller général de la Seine en Modèle:Date-, député des Pyrénées-Orientales<ref name="herodote"/> en Modèle:Date-.
Il est pendant les Trois Glorieuses colonel de la Garde nationale, puis une des figures du parti républicain pendant la monarchie de Juillet<ref group=alpha>Sous l'influence de son frère Étienne plus radical.</ref>,Modèle:Sfn. Candidat aux élections législatives dans les Pyrénées-Orientales, le journal L'Indépendant des Pyrénées-Orientales est fondé en 1846 afin de le soutenir. Il est alors élu avec succès cette même année remportant 98,9 % des suffrages exprimés. Il choisit cependant de représenter la Seine, où il est élu simultanément et avec un score aussi enthousiaste<ref>Modèle:66 PHPC, Modèle:P. (lire en ligne).</ref>.
Après la révolution de 1848, il devient ministre de la Guerre, de la Marine et des Colonies dans le gouvernement provisoire de la Seconde République, mis en place par Lamartine puis membre de la Commission exécutive, dont il est la figure dominante, assumant de fait durant un mois et demi une charge proche de celle de chef de l'État<ref>Maurice Agulhon, 1848 ou l’apprentissage de la république, Paris, Points-Seuil, 1992, Modèle:P..</ref>. Il contribue à ce titre à l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises<ref name="herodote">Modèle:Lien web.</ref>. Il refuse par la suite de prêter le serment de fidélité à Louis-Napoléon Bonaparte qui est exigé des fonctionnaires et préfère démissionner de son poste au Bureau des longitudes. Le prince-président refuse sa démission, le dispensant implicitement du serment d’allégeance. Après le [[Coup d'État du 2 décembre 1851|coup d'État du Modèle:Nobr]] qui aboutit à la création du Second Empire, il démissionne de ses fonctions. Modèle:Nobr demande qu'il ne soit pas inquiété. Malade, souffrant de diabète et de diverses affections, Arago meurt dans l'année qui suit, le 2 octobre 1853. Lors de ses obsèques, plusieurs dizaines de milliers de personnes assistèrent au passage du cortège entre l'Observatoire et le cimetière du Père-Lachaise (Modèle:4e division) où il est inhumé<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Dans ses mémoires, Alexandre Dumas lui rend un vibrant hommage : « Il est impossible d’être plus pittoresque, plus grand, plus beau même, que ne l’est François Arago à la tribune, quand une véritable passion l’emporte, [...] qu’il attaque les violateurs de la charte royaliste ou défende la Constitution républicaine. [...] C’est qu’Arago est non seulement la science, mais encore la conscience ; non seulement le génie, mais encore la probité<ref>Modèle:Ouvrage</ref> !»
« Arago fut le grand évocateur de la génération scientifique du siècle » Félix Mornand<ref>Grand dictionnaire illustré du XIXe siècle, Pierre Larousse, Paris, 1875 T. 14, page 400.</ref>.
Ses travaux scientifiques
Travaux en optique
Arago, d'abord adepte de la théorie corpusculaire de la lumière, est convaincu par la théorie ondulatoire de son collègue Fresnel, qu'il aide pour faire ses expériences à l'Observatoire ou présenter ses résultats à l'Académie des sciences. Avec Biot, il détermine l'indice de réfraction de l'air et d'autres gaz.
Autres
En 1825, il est chargé avec Dulong de déterminer la tension de la vapeur d'eau à des pressions dépassant Modèle:Nobr, soit Modèle:Nobr. Ses autres études sont consacrées à l'astronomie, au magnétisme et à la polarisation de la lumière<ref group=alpha>En 1811 il invente le polariscope, un instrument qui permet de savoir si une lumière est polarisée ou non.</ref>. Il détermine, par exemple, le diamètre des planètes et explique entre autres la scintillation des étoiles à l'aide du phénomène des interférences.
Touche-à-tout, il se mêle aux expériences de mesure de la vitesse du son et étudie les cuves sous pression. Il fait creuser le premier puits artésien de Paris par Louis-Georges Mulot, dans la cour de l'abattoir de Grenelle, dans l'actuel [[15e arrondissement de Paris|Modèle:15e]]. Il inspire à Foucault son expérience des miroirs tournants, qui permet ensuite de mesurer la vitesse de la lumière avec précision.
Conscient de l'importance potentielle du procédé en astronomie, il promeut la photographie alors naissante en soutenant le daguerréotype mis au point par Louis Daguerre<ref>Modèle:Lien web.</ref> : en Modèle:Date-, il présente devant l'Académie des sciences et l'Académie des beaux-arts réunies les premiers clichés.
Travaux de vulgarisation
Arago est un orateur redoutable, capable de défaire les plus brillants contradicteurs. Il est aussi pédagogue et grand vulgarisateur scientifique. Afin de faire connaître les travaux de l'Académie des sciences, il crée en 1835 les Comptes rendus de l'Académie des sciences, qui existent toujours. Avant lui, il n'y avait pas de transcription écrite des séances de l'Académie.
Il donne aussi, de 1813 à 1846, un cours public d’« astronomie populaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ». Ce sont ces cours qui donnent naissance à son Astronomie populaire en quatre tomes, parue à titre posthume en 1854. Dans l'« Avertissement » qui ouvre le premier tome, Arago explique ainsi son projet : Modèle:Citation
Famille et descendance
Le Modèle:Date-, Arago épouse Lucie Carrier-Besombes, fille d'un ingénieur des Ponts et Chaussées ; le couple a eu trois fils :
- Emmanuel Arago (1812-1896), avocat et homme politique républicain, brièvement ministre pendant le siège de Paris en 1870 ;
- Alfred Arago (1815-1892), peintre et inspecteur général des beaux-arts ;
- Gabriel Arago (1817-1832).
Il est le beau-frère du physicien Alexis Petit, leurs épouses respectives étaient sœurs, et de l'astronome Claude-Louis Mathieu.
Un de ses petits-fils, Pierre Jean François Arago, fils d'Emmanuel Arago, est député des Alpes-Maritimes sous la Troisième République.
Œuvres d'Arago
- Mémoire sur la vitesse de la lumière, lu à la première classe de l’Institut, le Modèle:Date-, en ligne et commenté sur le site BibNum.
- Astronomie populaire, publiée d'après son ordre sous la direction de M. J.-A. Barral. Texte en ligne sur Gallica : Modèle:T., Modèle:T., Modèle:T., Modèle:T.. Modèle:T., Paris, L. Guérin et Cie, 1871, disponible sur IRIS
- Leçons d'astronomie professées à l'Observatoire royal. Texte disponible en ligne sur IRIS.
- Œuvres, Paris, 1854 et sq. in 8, 17 volumes avec le volume de tables, cartes et planches (œuvre posthume, incluant le texte Histoire de ma jeunesse)
- Le Daguerréotype, 1839, discours de François Arago prononcé devant la Chambre des députés, publié en 2018 chez Allia
- Annales de chimie et de physique. Coécrit avec Gay-Lussac, Joseph Louis. Crochard ( Paris ) à partir de 1816. Texte disponible en 75 volumes en ligne sur IRIS.
- Leçons d'astronomie professées à l'Observatoire royal. J. Rouvier et E. Le Bouvier ( Paris ), 1835, texte disponible en ligne sur IRIS.
- Œuvres complètes de François Arago. Librairie des sciences naturelles, Theodore Morgand (Paris), 1865. Tomes I - VI, VIII - IX et XII - XIII disponibles en ligne sur IRIS.
Les papiers personnels de François Arago et de sa famille sont conservés aux Archives nationales sous la cote 348AP<ref>Archives nationales.</ref>. Ils sont consultables sous forme de microfilms.
Décorations
La Royal Society lui a décerné la médaille Copley en 1825, puis la médaille Rumford en 1850.
- Chevalier (1818)
- Officier (1825)
- Commandeur (1837)
- Modèle:Déco GOLH en 1849.
- Officier de l'Ordre de Léopold<ref>Almanach royal officiel de Belgique/1841 p118</ref>.
Hommages
Son nom est inscrit sur la tour Eiffel ; par ailleurs, un monument parisien lui est spécialement consacré : l'« hommage à Arago ».
Son nom a été donné :
- à l'astéroïde ({{#switch: 1005
| s = | S = [[S/Arago ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/Arago ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 1005*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[1005{{#if: Arago |Arago|}}|1005{{#if: Arago |Arago|}}]] }}) ;
- l'Aragoscope, télescope basé sur la diffraction autour d'un disque ;
- à une coupole et à la lunette de Modèle:Unité de diamètre et de Modèle:Unité de focale qu'elle abrite à l'Observatoire de Paris ;
- au lycée François-Arago, le plus ancien lycée de Perpignan, successeur du collège où il a été élève ;
- Lycée François Arago, à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne ;
- à la promotion 2008-2011 de ce lycée, à l'occasion de son bicentenaire ;
- au lycée Arago, dans le [[12e arrondissement de Paris|Modèle:Nobr de Paris]] ;
- au lycée Arago, à Reims (Marne), lycée des métiers de l'efficacité énergétique, du bâtiment et des travaux publics ;
- à un amphithéâtre de l’École polytechnique, lorsqu'elle était au 5, rue Descartes à Paris, et depuis 1976 à Palaiseau, (Essonne) ;
- à un point géographique sur le mont Canigou désignant une cabane pouvant faire office de refuge sommaire<ref>Visible sur le site de l'IGN, geoportail.fr, cf.[3], puis cliquer sur « Carte IGN ».</ref> où il a peut-être pu s'abriter pour effectuer des relevés géodésiques à proximité de la frontière espagnole<ref group=alpha>Cette cabane se trouve en effet sur le sentier qui mène au sommet du mont, à proximité des sources du Cady.</ref> ;
- à différents voies et emplacements urbains dont :
- le boulevard Arago à Paris où la statue qu’Alexandre Oliva lui a érigée en 1893 a été retirée par les Allemands, en 1942, pour être détruite ;
- une rue à Lille dans le quartier Moulin ainsi qu’un arrêt de bus à proximité
- un boulevard à Metz dans le quartier du technopole ;
- un arrêt de bus sur la ligne b du mettis de Metz
- un arrêt de bus rue du Faubourg Bonnefoy, sur la ligne 39, à Toulouse (Haute-Garonne)<ref>Modèle:Lien web.</ref> ;
- une rue et une place de ce même quartier Bonnefoy<ref>https://carto.toulouse.fr/PDI/</ref> ;
- une rue de Québec.
- à Tourcoing, (Nord) ;
- à un timbre-poste de 1939 à Nièpce et Daguerre. Arago, debout, promeut la photographie.
- à un timbre-poste de 1986 pour le bicentenaire de sa naissance.
- à un timbre-poste noir de 15F en 1949, Arago et Ampère.
- à différents bâtiments de la Marine Nationale :
- le sous-marin Arago, actif de 1913 à 1921 ;
- le destroyer d'escorte Arago, actif de 1968 à 1974 ;
- et le patrouilleurs de service public Arago actif de 1991 à 2024<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Diverses statues sont érigées :
- à Estagel, sa ville natale, où la première statue, œuvre d'Alexandre Oliva, est inaugurée an 1865, mais fondue en 1942 ; une deuxième statue, œuvre de Marcel Homs, est inaugurée en 1957<ref>Modèle:Article.</ref> ;
- à Perpignan, sur la place à son nom ;
- à Paris, dans le jardin de l'Observatoire de Paris, inaugurée en 2017 en face du socle vidé de sa statue en 1942.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:NDBR
- Modèle:DicoParlement
- Jules Jamin, Éloge historique de François Arago, lu dans la séance publique annuelle de l'Académie des sciences du 23 février 1885, dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1888, Modèle:T., Modèle:P., {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32597/f89%7C{{ #if: bpt6k32597/f89 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.
- Wilfrid de Fonvielle, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2025430/f3%7C{{ #if: bpt6k2025430/f3 |{{ #if: La Jeunesse d'un grand savant républicain | La Jeunesse d'un grand savant républicain | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, s.d.
- Modèle:Chapitre.
- Colette Le Lay, François Arago et Jules Verne : de Formentera à l'Astronomie populaire, Revue Jules Verne 21, 2006, Modèle:P..
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
Articles connexes
Liens externes
- Académie des sciences : Les membres du passé dont le nom commence par A
- Notice biographique sur le site 19e.org
- « François Arago et l'Observatoire de Paris », exposition virtuelle de la Bibliothèque patrimoniale numérique de l'Observatoire de Paris
- Le bulletin de la Société des amis de la Bibliothèque de Polytechnique consacré à Arago (mai 1989)
- François Arago, l’océanographe
- Arago, « Mémoire sur la vitesse de la lumière » (1810/1853), en ligne et commenté sur BibNum.
- François Arago et le puits de grenelle
- La vie de François Arago par Joseph Bertrand
- Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale]