Frédéric Mistral

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Frédéric Mistral (ou Frederi Mistral en provençal) est un écrivain et lexicographe français provençal de langue d'oc<ref>Langue parfois rattachée à la langue occitane, cf. Lou Felibre de Bello Visto (pseudonyme de F. Mistral), La lengo prouvençalo o lengo d'O, Armana Prouvençau, 1856. Réédition Frederic Mistral, La lenga provençala o lenga d'Òc, Documents per l'estudi de la lenga occitana Modèle:N°, Paris: IEO París, 2016, et Prix Nobel de littérature pour une œuvre écrite en occitan.</ref>, né le Modèle:Date de naissance à Maillane (Bouches-du-Rhône) et mort le Modèle:Date de décès dans la même ville.

Mistral est un membre fondateur du Félibrige, membre de l'Académie de Marseille, maître ès-jeux de l'Académie des jeux floraux de Toulouse, chevalier de la Légion d'honneur en 1863<ref>Modèle:Article</ref> et, en 1904, prix Nobel de littérature pour son œuvre Mirèio, encore enseignée de nos jours<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il s'agit d'un des rares prix Nobel de littérature dans une langue non reconnue officiellement par l'État auquel il appartient administrativement parlant (avec Isaac Bashevis Singer).

L'écrivain de « langue provençale ou d'oc » Modèle:Incise est une figure de la langue et la littérature provençales<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et bien des hommages lui sont rendus en Provence et dans tous les territoires de langue occitane<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>, ce jusqu'en Catalogne<ref>Modèle:Article.</ref>.

Biographie

Fichier:Mas du Juge à Maillane.jpg
Mas du Juge à Maillane.

Mistral est un fils de ménagers<ref>« Mes parents, des ménagers, étaient de ces familles qui vivent sur leur bien, au labeur de la terre, d'une génération à l'autre! Les ménagers, au pays d'Arles, forment une classe à part: sorte d'aristocratie qui fait la transition entre paysans et bourgeois, et qui comme toute autre, a son orgueil de caste (…) le ménager, agriculteur en grand, dans les mas de Camargue, de Crau ou d'autre part… »</ref> aisés<ref>Mes Origines. Mémoires et récits de Frédéric Mistral.</ref> (François Mistral<ref>Descendant d'une famille d'origine savoyarde installée à Maillane dès 1471. Source : Modèle:Ouvrage.</ref> et Adélaïde Poulinet, par lesquels il est apparenté aux plus anciennes familles de Provence : Cruvelier, Expilly, de Roux, d'Aurel, elles-mêmes étroitement liées entre elles). Mistral porte le prénom de Frédéric en mémoire Modèle:Citation.

Frédéric Mistral a trois demeures successives à Maillane, le mas du Juge, la maison du Lézard et celle qui est connue sous le nom de Museon Frederi-Mistral<ref name="lieux">Frédéric Mistral : ses lieux de vie.</ref>.

Le mas du Juge, un domaine de Modèle:Unité, situé entre Maillane et Saint-Rémy, devient propriété de la famille Mistral en 1803. Après la mort de son père Antoine, en 1827, François Mistral en hérite. Le père du futur poète était alors veuf de Louise Laville. De ce mariage était né Louis, demi-frère de Frédéric Mistral<ref name="B&B">Frédéric Mistral : biographie et bibliographie</ref>,<ref name="univ-provence">Maillane, au cœur de la Provence.</ref>.

Fichier:Dialectes de l'occitan selon Frederic Mistral.jpg
Carte des différents dialectes de la langue d'oc selon Frédéric Mistral.

Le Modèle:Date, François Mistral, veuf depuis 1825, se remarie avec Adélaïde Poulinet, fille du maire de Maillane<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. De cette union naît le Modèle:Date, Joseph-Étienne-Frédéric Mistral, dit Frédéric, dont toute l'enfance et la jeunesse se passent au mas du Juge<ref name="B&B"/>,<ref name="lieux"/>,<ref name="univ-provence"/>.

Fichier:École de la rue Louis Pasteur Avignon, plaque by JM Rosier.JPG
Plaque apposée sur le pensionnat de la rue Louis-Pasteur d'Avignon où Joseph Roumanille eut comme élèves Anselme Matthieu et Frédéric Mistral.

Mistral va, dès l'âge de sept ans, à l'école de Maillane. Il y pratique lou plantié (école buissonnière), comme il le narre dans ses Memòri e raconte, où au chapitre IV, il part cueillir des fleurs de glai (iris d'eau) pour sa mère. Puis, en 1839, il est inscrit au pensionnat de Saint-Michel-de-Frigolet. Il n'y reste que deux ans, cet établissement ayant fermé, puis est placé au pensionnat Millet d'Avignon. En 1845, il est logé au pensionnat Dupuy et fait connaissance de Joseph Roumanille<ref name="maillane">Biographie de Frédéric Mistral sur le site maillane.fr.</ref>.

Durant cette période, il suit ses études au Collège royal d'Avignon, dans l'actuelle rue Frédéric-Mistral, puis passe, en 1847, son baccalauréat à Nîmes. Reçu bachelier, il est enthousiasmé par la révolution de 1848 et se prend d'admiration pour Lamartine. Au cours de cette année, il écrit Li Meissoun (Les Moissons), poème géorgique en quatre chants, qui reste inédit<ref name="maillane"/>.

Sa famille le voyant bien devenir avocat, il étudie le droit à l'université d'Aix-Marseille de 1848 à 1851, où il sort de la faculté avec sa licence en droit<ref>Mistral, Frédéric (1830-1914), Thèse pour la licence / par Frédéric Mistral, Occitanica - Mediatèca Enciclopedica Occitana / Médiathèque encyclopédique occitane, http://occitanica.eu/omeka/items/show/3782</ref>,<ref name="maillane"/>.

Il se fait alors le chantre de l'indépendance de la Provence, et surtout du provençal, Modèle:Citation. Au cours de ses études de droit, il apprend l'histoire de la Provence, jadis État indépendant. Émancipé par son père, il prend alors la résolution Modèle:Citation. Mistral va également élargir son combat à l'ensemble de la langue d'oc et proposer son propre découpage des différents dialectes occitans<ref>Modèle:Article.</ref>.

Fichier:Maison de Frédéric Mistral, Maillane, 1914.jpg
La maison du Lézard en 1914<ref>Mistral y fait installer en 1903 un cadran solaire sur lequel est gravé : <poem>Gai lesert, béu toun soulèu, l’ouro passo que trop lèu e deman plóura belèu. </poem> <poem>Gai lézard, bois ton soleil, l’heure ne passe que trop vite et demain il pleuvra peut-être. </poem></ref>.

Frédéric et sa mère furent contraints de quitter le mas du Juge, en 1855, après la mort de François Mistral. Celui-ci revenait à Louis, le fils aîné. Ils durent s'installer dans une petite maison familiale, au sud du village, qui leur avait été attribuée dans le partage d’hoirie. Frédéric lui donna, en 1903, le nom de maison du Lézard après avoir fait installer un cadran solaire orné de ce petit reptile. C'est là qu'il termina Mirèio, commencé au mas du Juge, et qu'il écrivit Calendau<ref name="lieux"/>,<ref name="B&B"/>,<ref name="univ-provence"/>.

Fichier:Museon Frederi Mistral à Maillane.jpg
Musée Frédéric-Mistral à Maillane.

Mistral reçoit le prix Nobel de littérature en 1904, conjointement à José Echegaray. Il consacrera le montant de ce prix à la création du Museon Arlaten à Arles.

Frédéric Mistral y habita jusqu'en 1875, année où il put emménager dans la maison qu'il avait fait construire à Maillane, juste devant la maison du Lézard<ref name="B&B"/>. Un an plus tard, le Modèle:Date, il épousait à Dijon, Marie Louise Aimée Rivière. Ce fut ici qu'ils vécurent. La maison devint, après la mort du poète, le Modèle:Date et celle de sa veuve, le Modèle:Date, le Museon Frederi Mistral<ref name="lieux"/>,<ref name="univ-provence"/>.

Comme les peintres Edgar Degas et Auguste Renoir, le critique Jules Lemaître, les poètes José-Maria de Heredia et Pierre Louÿs, le compositeur Vincent d'Indy, Mistral co-signa l'appel à création de la Ligue de la patrie française, parce qu'elle était régionaliste, avant quelle devienne antidreyfusarde<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, et s'en éloigna quand elle le devint<ref>C. Mauron, Frédéric Mistral, p. 321-323 : Modèle:Citation</ref>.

Dans son testament du Modèle:Date, Mistral avait légué à sa commune de Maillane, sa maison Modèle:Citation. Il spécifiait en outre que la commune n'entrerait en possession qu'après la mort de son épouse<ref name="univ-provence"/>.

Frédéric Mistral étant décédé sans enfants de son union avec Marie-Louise Rivière, ses neveux et nièces (enfants de ses frère et sœur aînés, Marie et Louis, nés du premier mariage de son père) demeureront sa seule famille vivante avec son épouse. Toutefois Mistral eut, d’une jeune servante de son père, Athénaïs Ferréol, un fils naturel baptisé Marius Antoine Coriolan Ferréol, né à Maillane en 1859. L'écrivain ne reconnut jamais ce fils, mais s’occupa de son éducation. Marius Ferréol fut directeur général des écoles d’Aix et offre à Mistral sa seule descendance connue, dans laquelle figure entre autres son arrière-arrière-petite-fille, la comédienne Andréa Ferréol<ref>Sébastien Avy, « Frédéric Mistral (1830-1914), le nouvel Homère provençal », GénéProvence, Généalogie et histoire locale en Provence, 19 janvier 2014.</ref>.

Le Museon est classé monument historique depuis le Modèle:Date, son mobilier depuis le Modèle:Date, ce qui a permis à cette demeure de conserver l'aspect qu'elle avait du vivant de Frédéric Mistral<ref name="univ-provence"/>.

Son œuvre

Félibrige

Fichier:Frédéric Mistral par Jean Barnabé Amy.jpg
Portrait de Frédéric Mistral, par Jean Barnabé Amy.
Fichier:02 Bonaventure Laurens Premier portrait connu de Mistral 18 juillet 1852 à Tarascon Inguimbertine de Carpentras.jpg
Premier portrait connu de Frédéric Mistral, fait à Tarascon le 18 juillet 1852, par Jean-Joseph Bonaventure Laurens
Bibliothèque Inguimbertine.

Rentré à Maillane, Mistral organise avec le poète Joseph Roumanille (Jousé Roumaniho en provençal) la renaissance de la langue d'oc. En 1854, ils fondent, avec cinq autres poètes provençaux, à Châteauneuf-de-Gadagne (Vaucluse), le Félibrige, association régionaliste qui a permis de promouvoir cette langue. Placé sous le patronage de sainte Estelle, le mouvement accueille des poètes catalans chassés d'Espagne par Isabelle II. Mistral en est le premier capoulié (président), de 1876 à 1888.

Son orthographe, qu'on appelle depuis la graphie mistralienne<ref>Modèle:Article</ref>, élaborée avec J. Roumanille, rejette les formes historiques qui ne correspondent plus à la prononciation, rassemble et met en cohérence les tendances observées dans l'écriture du provençal moderne. Elle est avant tout phonétique, et s'inspire pour beaucoup de celles de l'italien et de l'espagnol<ref>Modèle:Article</ref>, à l'exception de l'écriture du son ou, identique à celle du français, pour distinguer le son u qui existe aussi en provençal.

Les sept primadié, fondateurs du Félibrige, sont Joseph Roumanille, Frédéric Mistral, Théodore Aubanel (Teoudor Aubanèu), Jean Brunet (Jan Brunet), Paul Giéra (Pau Giera), Anselme Mathieu (Ansèume Matiéu) et Alphonse Tavan (Anfos Tavan). Le Félibrige est encore aujourd'hui une organisation culturelle présente dans l'ensemble des départements de langue d'oc.

Par son œuvre, Mistral veut réhabiliter la langue d'oc et sa poésie épique : la qualité de cette œuvre est reconnue par de nombreux prix. Il réalise un dictionnaire très complet et fouillé des différentes formes des mots de la langue, écrit des chants, des romans en vers à l'imitation d'Homère, dont il se réclame dans les quatre premiers vers de Mirèio : <poem> Cante uno chato de Prouvènço Dins lis amour de sa jouvènço A través de la Crau, vers la mar, dins li blad Umble escoulan dóu grand Oumèro, iéu la vole segui.

Je chante une jeune fille de Provence, Dans les amours de sa jeunesse, À travers la Crau, vers la mer, dans les blés, Humble élève du grand Homère, je veux suivre ses pas. </poem>

Il fonde en 1891 le journal félibréen d'inspiration fédéraliste, L’Aiòli, mais échoue dans sa tentative de faire enseigner la langue provençale à l'école primaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Lexicographie : Lou Tresor dóu Felibrige

Modèle:Article détaillé

Fichier:Portrait frederic mistral.jpg
Frédéric Mistral avec sa barbe en pointe qui attire l'œil.

Mistral est l'auteur du Tresor dóu Felibrige (1878-1886), un des premiers grands dictionnaires de la (ou des) langue(s) d'Oc. C'est un dictionnaire bilingue, en deux grands volumes, englobant l'ensemble des variétés d'oc. Tous sont abordés et représentés, les textes et les auteurs<ref>Modèle:Ouvrage</ref> du gascon (ex. Jasmin) à l'auvergnat (ex. Faucon, Ravel) en passant par le bazadais (ex. Ferrand), le languedocien (ex. Arnavielle, Aubanel) et le limousin (ex. Boecis, Chastanet)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Réalisé minutieusement avec l'appui de correspondants locaux, il donne pour chaque mot (l'entrée est en provençal) les variantes en langue d'oc d'un même mot, sa traduction dans les autres principales langues latines, ainsi que des expressions ou citations incluant le dit mot. Mistral a toujours eu une conception floue des langues, considérant à la fois qu'il existe une langue provençale propre à la Provence et une langue d'oc qui englobe aussi le provençal<ref>F. Mistral "La lengo prouvençalo", Armana Prouvençau, 1856, p. 25-28, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6353254g/f27.item</ref>.

Mireille et le prix Nobel de 1904

Modèle:Article détaillé Son œuvre capitale est Mirèio (Mireille), publiée en 1859, après huit ans d'effort créateur. Mirèlha, long poème en provençal, en vers et en douze chants, raconte les amours contrariées de Vincent et Mireille, deux jeunes Provençaux de conditions sociales différentes<ref>Modèle:Article</ref>. Le nom Mireille, Mirèio en provençal, est un doublet du mot meraviho, qui signifie Modèle:Citation. Mistral trouve ici l'occasion de proposer sa langue, mais aussi de faire partager la culture d'une région en parlant, entre autres, des Saintes-Maries-de-la-Mer et des trois saintes Maries (dont Marthe qui d'après la légende aurait chassé la Tarasque), ainsi que de la fameuse Vénus d'Arles, source possible du mythe de l'Arlésienne. Mistral fait précéder son poème par un court Avis sur la prononciation provençale.

Mireille, jeune fille à marier d'un propriétaire terrien provençal, tombe amoureuse de Vincent, un pauvre vannier qui répond à ses sentiments. Après avoir repoussé trois riches prétendants, Mireille, désespérée par le refus de ses parents de la laisser épouser Vincent, va aux Saintes-Maries-de-la-Mer en traversant la Plaine de la Crau, écrasée de soleil, afin de prier les patronnes de la Provence de l'aider à obtenir le consentement de ceux-ci. Mais elle est victime d'une insolation en arrivant au but de son voyage et meurt dans les bras de Vincent sous le regard de ses parents.

Fichier:Mireille Victor Leydet.jpg
Vincent et Mireille, par Victor Leydet.
Fichier:Frédéric Mistral Prix Nobel Une du Petit Journal 1904.jpg
Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature à la une du magazine Le Petit Journal, en 1904.

Mistral dédie son livre à Alphonse de Lamartine en ces termes : <poem>À Lamartine Je te consacre Mireille : c'est mon cœur et mon âme ; C'est la fleur de mes années ; C'est un raisin de Crau qu'avec toutes ses feuilles T'offre un paysan<ref>Texte original : A Lamartino Te counsacre Mirèio : es, moun cor e moun amo ; Es la flour de mis an ; Es un rasin de Crau qu'emé touto sa ramo Te porge un païsan.</ref></poem>

Et Lamartine de s'enthousiasmer : Modèle:Citation

Mirèio a été traduite en une quinzaine de langues européennes<ref>Mirèio (Mireille) traduit en espagnol.</ref>, dont le français, par Mistral lui-même. En 1863, Charles Gounod en fait un opéra.

Le prix Nobel de littérature attribué à Frédéric Mistral, en 1904, pour Mirèio, récompense une œuvre en provençal, langue d'oc, langue minoritaire en Europe et constitue de ce fait une exception. Déjà, en 1901, lors de la première session du prix Nobel de littérature, il faisait figure de favori fort du soutien des intellectuels romanistes de l'Europe du Nord dont l'Allemagne. Pourtant, en dépit des rumeurs qui couraient, le comité suédois décerna le premier Nobel à Sully Prudhomme, candidat officiel de l'Académie française<ref name="locirdoc">Le prix Nobel de Frédéric Mistral en 1904.</ref>.

Le prix manque pourtant lui échapper à cause d'une mauvaise traduction suédoise de son œuvre. Il doit cependant partager sa distinction avec José Echegaray. Son prix Nobel récompensant une langue minoritaire reste unique jusqu'en 1978, où Mistral est rejoint par Isaac Bashevis Singer pour son œuvre écrite en yiddish. L’Académie suédoise accompagne l'attribution du Nobel à Mistral en ces termes : Modèle:Citation La légitimité poétique de la langue provençale est alors reconnue à l’échelle internationale puisque le prix Nobel signalait sa valeur universelle, dépassant le régionalisme<ref name="locirdoc"/>.

Principales œuvres

Fichier:MemoriFMistral-166.jpg
Manuscrit de Moun espelido. Memòri e raconte, Avignon, Palais du Roure

Le Museon Arlaten

Fondé par Frédéric Mistral en 1896. Avec l'aide du docteur Émile Marignan, il rédige un manuel de collecte et voit les dons affluer. Le premier musée ouvre en 1899, les collections sont données au département des Bouches-du-Rhône. En 1904, grâce à l'argent qu'il a reçu pour le prix Nobel de littérature, Mistral installe le musée dans l'hôtel de Laval-Castellane, alors collège d'Arles.

Frédéric Mistral le définit comme « complément naturel de l’œuvre félibréenne », et comme « un poème en action » (lettres à Paul Mariéton, 1897), poème qui peut ouvrir une nouvelle voie aux militants de la renaissance provençale.

Collections

Frédéric Mistral en ébauche les grandes orientations à Mèste Eisseto, publiées dans L’Aïoli du 17 janvier 1896, devenu chronique du projet. « Nous rassemblerons alors les collections en commençant par le costume, dont seront montrées toutes les modifications du xviiie siècle à nos jours ; accompagné par les bijoux arlésiens. Viendra ensuite la présentation du mobilier dont l’originalité rivalise avec l’élégance. Une large place sera accordée au gardian et au berger de Crau avec tout leur équipement, puis les superbes garnitures de la Saint-Eloi, fête des laboureurs, introduiront la meinagerie d’Arles, panorama de la vie du mas avec tous ses outils, son équipement domestique, ses plats traditionnels, l’art de la maison […] enfin sera évoquée la marine du Rhône. » Il ne s’agit là que d’une évocation des objets ou thèmes qu’il faut, de toute évidence, collecter ou aborder dans ce musée. Mais la réalisation d’une véritable institution, quasiment expérimentale pour les muséographes de l’époque, nécessite le recours à une science constituée, l’ethnographie. Dans les années 1880-1890 cette discipline a pour objet « l’étude des mœurs […] comme des traits physiques, des caractères moraux et de l’état social des populations » (discours du docteur Marignan, mai 1899, L’Aïoli)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Postérité

Fichier:A-la-gloria-de-frederi-mistral.jpg
Plaque commémorative en langue d'oc, dans la Haute-Vienne.

Sa célébrité doit beaucoup à Lamartine qui chante ses louanges dans le quarantième entretien de son Cours familier de littérature, à la suite de la parution du long poème Mirèio<ref>Site occitanica.eu, page "Quarantième entretien au sujet de Frédéric Mistral / d' Alphonse de Lamartine", consulté le 11 janvier 2020</ref>,<ref>Site lafautearousseau.hautetfort.com/, page "Maîtres et témoins...(I) : Frédéric Mistral.", consulté le 11 janvier 2020.</ref>.

Alphonse Daudet, avec qui il était lié d'amitié depuis 1859 (amitié de près de Modèle:Nombre, à l'origine d'une correspondance nourrie, mais ternie lorsque Daudet publie L'Arlésienne, inspiré du suicide d'un neveu de Mistral, en 1869 et le roman Numa Roumestan en 1881, caricature du tempérament méridional<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), lui consacre, d'une manière fort élogieuse, l'une de ses Lettres de mon moulin, « Le Poète Mistral<ref>wikisource.</ref> ».

En 1892, Mistral, bien qu'ami de Charles Maurras, voit d'un mauvais œil des membres du Félibrige rejoindre l'Action française, craignant une récupération politique. Maurras, manipulant l'héritage culturel de Mistral (fédéralisme, romanisme), lance en 1909 une chaire Frédéric Mistral à l'Institut d'Action française et monarchise Mistral<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il fait partie des écrivains provençaux les plus célèbres avec Victor Gelu, Joseph d'Arbaud, Henri Bosco, René Char, Max-Philippe Delavouët, Serge Bec, Jean-Claude Izzo et surtout Marcel Pagnol, Jean Giono et Alphonse Daudet<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Plusieurs établissements scolaires portent son nom, comme le lycée Mistral d'Avignon. De nombreuses voies portent aussi son nom (qui est le plus fréquent en Provence), à Valence (le pont Frédéric-Mistral), à Nice, Aix-en-Provence, Saint-Gence, Noiseau, Figeac, Caluire-et-Cuire, Mèze, Aubignan, Carpentras, etc.

De nombreuses statues de lui sont présentes en Provence, mais aussi en pays de langue occitane, en dehors de Provence, comme celle de Toulouse<ref>Modèle:Article</ref>.

Dans les Modèle:Nobr, le sculpteur Marius Remondot réalise une statue de berger intitulée Vieux Berger<ref name="Grands hommes">Modèle:Lien web.</ref>, dont un plâtre est exposé au Salon de 1908<ref>Modèle:Lien web.</ref>, puis la version en pierre à celui de 1911<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La statue est sortie d'un dépôt de la Ville de Paris en 1942 à la demande de la famille Remondot, et est placée au jardin des Poètes à Paris en hommage à Mistral<ref name="Grands hommes" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À proximité de cette statue, une plaque porte des vers en provençal et en français tirés du poème Mirèio et de sa version en français, Mireille :

Beu Dieu, Dieu ami, sus lis alo
De nostro lingo provençale
Fai que posque quera al branco dis aücèa !
(MIREILLE – CHANT I)
Dieu beau, Dieu ami, sur les ailes
de notre langue provençale
fais que je puisse atteindre la branche des oiseaux !
(EXTRAIT DE MIREILLE)

Mistral est la personnalité la plus honorée par le plus grand nombre de noms de rues et places en Provence.

Gabriela Mistral

En hommage au poète provençal, la poétesse chilienne et prix Nobel de littérature Lucila Godoy Alcayaga changea son nom en Gabriela Mistral. Son prénom d'adoption, Gabriela étant pour sa part un hommage au poète italien Gabriele d'Annunzio.

Musée Frédéric-Mistral

Philatélie

Numismatique

L'écrivain est l'effigie d'une pièce de Modèle:Unité en argent, éditée en 2012, par la Monnaie de Paris, pour la collection les Euros des Régions, afin de représenter la Provence-Alpes-Côte d'Azur, la région où il a vécu.

Bateau hydrographique Frédéric Mistral

La Compagnie Nationale du Rhône a donné le nom de Frédéric Mistral à son bateau hydrographique qui explore le fond du Rhône entre Lyon et la Méditerranée<ref>Modèle:Lien web</ref>.

2014 : centième anniversaire de sa mort

Le Haut comité des commémorations nationales du ministère de la Culture et de la Communication a retenu le centenaire de la mort de Frédéric Mistral parmi les cent commémorations nationales de l'année 2014 et lui a consacré quatre pages dans sa brochure annuelle<ref>P. Fabre, « Frédéric Mistral », in Commémorations nationales 2014, Paris, Archives de France, 2013, Modèle:P..</ref>.

À cette occasion, une exposition lui est consacrée à la Bibliothèque de l'Alcazar à Marseille en avril-mai 2014<ref>Mistral : un poète provençal à l'honneur à l'Alcazar !.</ref>.

Par ailleurs, du 16 au 27 septembre 2014, la manifestation M comme Mistral, à Aix-en-Provence, célèbre le poète provençal par des spectacles musicaux, des rencontres, des expositions, des projections de documentaires, etc.

Sa ville natale, Maillane, lui rend hommage le 25 mars et du 3 au 14 septembre 2014, avec des défilés et des conférences.

Héraldique

Frédéric Mistral avait orné son ex-libris d'armoiries personnelles formés d’une cigale d’or sur champ d’azur, chantant sous le soleil, associée à sa devise Lou soulèu me fai canta (Le soleil me fait chanter<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>).

Figure Blasonnement
Fichier:Blason de Frédéric Mistral (variante).svg Armoiries de Frédéric Mistral :

D'azur à la cigale d'or.

Devise de Frédéric Mistral :
Lou soulèu me fai canta

Odonymie (liste non exhaustive)

Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:ColonnesModèle:Boîte déroulante/fin

Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:ColonnesModèle:Boîte déroulante/fin

Publications

  • Frédéric Mistral, Mémoires et Récits, Julliard, 1915-1925. {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1022795%7C{{ #if: bpt6k1022795 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.
  • Frédéric Mistral, Mirèio Mireille, illustré d'eaux-fortes originales dessinées et gravées par Auguste Drouet, chez Frédéric Grégoire, Paris, 1938.
  • Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
  • Les Îles d'Or (avec commentaire de J. Boutière), Paris, Didier, 2 vol., 1970, 720 p. + 28 pl. h.t. et 688 p. + 24 pl. h.t.
  • Contes de Provence, première publication de la collecte de contes donnés par Frédéric Mistral à L’Almanach provençal sous le pseudonyme de Guy de Monpavon<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et L’Aiòli, textes rassemblés et présentés par Françoise Morvan dans la traduction en français de Pierre Devoluy, éditions Ouest-France, coll. « Les grandes collectes », 2009, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Firmin Boissin, Frédéric Mistral et les Félibres, 1879, E-J Savigné imprimeur-éditeur, Vienne, Lire en ligne
  • Charles Maurras, La Sagesse de Mistral, 1926, les Éditions du Cadran, grand in-4Modèle:O broché.
  • Pierre Devoluy, Mistral ou la Rédemption d'une langue, Paris, Grasset, 1941.
  • Pierre Colotte, « Mistral et la chanson folklorique », dans Provence historique, 1956, Modèle:T., fascicule 23, Modèle:P. (lire en ligne)
  • Les Écrivains célèbres, collectif Raymond Queneau (dir.), Modèle:T. : Le Modèle:S mini et le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècles, Éditions d’art Lucien Mazenod, 1965.
  • Decremps, Marcel : Mistral, mage de l'Occident, La Colombe, 1954.
  • Claude Mauron, Frédéric Mistral, Paris, Fayard, 1993.
  • Pierre Fabre, Mistral en Héritage, Marseille, Autres Temps, 2002.
  • Jean-Yves Casanova, Frédéric Mistral, l'enfant, la mort et les rêves, Perpignan, Trabucaire, 2004, Modèle:P..
  • Thérèse Dubuisson, Madame Mistral, Marie Rivière, l'épouse dijonnaise de Frédéric Mistral, éditions GénéProvence, 2016.
  • Jean-Yves Casanova, Frédéric Mistral, l'ombre et l'écho, Paris, Classiques Garnier, 2016, Modèle:P..
  • Paul Souchon : Mistral poète de France, Taillandier, 1945.
  • Stéphane Giocanti : ''Charles Maurras félibre'', Les Amis de la langue d'Oc, 1995.

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et notices : Modèle:Liens

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