Provençal

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Modèle:Confusion Modèle:Voir homonymes Modèle:Autre Modèle:Travail inédit Modèle:Neutralité Modèle:Infobox/Début Modèle:Infobox/Titre Modèle:Infobox/Image optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle{{#if:|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle}}Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle{{#if:|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle|Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle}}Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelleModèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Image Modèle:Infobox/Notice Modèle:Infobox/Fin{{#if:||{{#if:||}}}} Le provençal (endonyme : Modèle:Langue selon la norme classique ; Modèle:Langue selon la norme mistralienne) est la variété de langue d'oc parlée en Provence<ref name=":0">Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>, dans l'est du Languedoc<ref>On distingue plusieurs aires dialectales au sein même de l’occitan. […] À l’est du gascon et au sud du nord-occitan, une troisième aire, l’occitan moyen, comprend le languedocien, le provençal et le niçard (Nice). Le provençal se particularise notamment par des traits grammaticaux résultant de la disparition des consonnes finales. in Encarta Modèle:Lien archive</ref> et pour certains dans les vallées occitanes du Piémont<ref group="alpha">Selon la classification de Jacques Allières Modèle:Refnec</ref>. Riche d'une littérature ancienne et prestigieuse remontant aux troubadours et ayant atteint la reconnaissance internationale avec le Prix Nobel de Littérature décerné à Frédéric Mistral en 1904.

Le statut du provençal, dialecte occitan<ref name="Klink">Jean-Marie Klinkenberg, Des langues romanes. Introduction aux études de linguistique romane, De Boeck, Modèle:2e, 1999,</ref>,<ref>La langue se divise en trois grandes aires dialectales : le nord-occitan (limousin, auvergnat, vivaro-alpin), l’occitan moyen, qui est le plus proche de la langue médiévale (languedocien et provençal au sens restreint), et le gascon (à l’ouest de la Garonne). in Encyclopédie Larousse</ref>,<ref>Modèle:Article</ref> ou langue distincte, est une question clivante; l'inclusion du provençal comme un des dialectes de l'occitan est discutée dans les milieux académiques<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le dialecte « provençal » ne doit pas être confondu avec la Modèle:Citation, expression qui désignait l'intégralité de la langue d'oc avant sa substitution progressive par le terme « occitanien », puis « occitan » à partir des années 1930<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Mais de Frédéric Mistral à Max-Philippe Delavouët, le provençal est bien la langue de la Provence, riche elle-même de variétés dialectales.

Les parlers inclus dans le domaine dialectal provençal varient selon les chercheurs : si la majorité y range le rhodanien, le maritime et le niçois, l'inclusion du vivaro-alpin est sujette à caution ; le languedocien et le provençal sont parfois associés dans un ensemble nommé « occitan méridional » (ou « provençal moyen ») excluant le vivaro-alpin qui se trouve compris dans l'ensemble « nord-occitan ».

Le provençal littéraire fleurit dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans les compositions des troubadours et trobairitz qui écrivent souvent dans une forme générale de langue d'oc pouvant néanmoins déjà présenter un certain nombre de traits dialectaux provençaux, que l'auteur soit ou non provençal. À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle le provençal se substitue au latin<ref name="www.researchgate.net">Modèle:Ouvrage.</ref> en devenant la langue de la justice, des actes, des délibérations administratives et des chroniques. D'abord maintenu dans son rôle de langue juridique par le pouvoir royal à la suite de l'association du Comté de Provence avec le Royaume de France, son usage dans les actes officiels décline lentement à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle jusqu'à la Révolution et l'établissement de la Convention nationale<ref>Modèle:Article.</ref>. Dès lors, exclu de l'administration, il demeure néanmoins la langue de la grande majorité de la population et se maintient sur le plan littéraire.

Dans la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle le provençal connait une renaissance<ref name=":8">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Ubaud p. 3" group="U">Modèle:Harvsp</ref> avec la création du Félibrige qui s'institue comme académie et bénéficie d'un travail de normalisation orthographique qui aboutit à l'adoption d'une norme dite « moderne » ou « mistralienne » à laquelle s'oppose, à partir de la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une nouvelle proposition orthographique dite « classique » car se voulant transdialectale, plus proche des graphies médiévales et du catalan<ref name=":7" />.

Les Provençaux parlaient encore tous leur langue au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle comme en témoigne un appel au calme rédigé en provençal envoyé par le roi Louis XVI<ref group="alpha">L'appel au calme envoyé par Louis XVI après la révolution française de 1789 est envoyé en provençal et non en français sur le territoire provençal.</ref>; ce n'est qu'au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que les parents cessèrent par honte ou par espoir d'ascension sociale d'élever leurs enfants en provençal<ref name="www.researchgate.net"/>,<ref>Daphnée Pagni. « Le déclin des langues régionales en France: le provençal, une langue vouée à disparaître ? »</ref>,<ref group="alpha">Dès les années 1920, les pécheurs des petites villes côtières avaient pour habitude de s'interdire de parler provençal en arrivant sur le quai, à terre, et de l'interdire à leurs enfants, par déférence pour ceux qui ne comprendraient pas la langue jugée vulgaire (Blanchet).</ref>

Le provençal est classé par l'Atlas interactif UNESCO des langues en danger dans le monde comme langue en situation sévère d'extinction<ref>Moseley, Christopher (ed.). 2010. "langues de France", Atlas interactif UNESCO des langues en danger dans le monde, Modèle:3e, en ligne.</ref>.

Définition

Dans leur livre « Grammaire provençale » publié en 2007, Guy Martin et Bernard Moulin proposent deux définitions pour le provençal, l'une qu'ils estiment retenue par le monde universitaire, qu'on pourra qualifier de « scientifique » et l'autre animée par des sentiments sociolinguistiques (liens historiques, culturels, politiques), qu'on qualifiera de « populaire », à savoir :

  • Scientifique : L'occitan oriental, celui de Provence, est décomposé en deux zones, l'une sud-occitane et l'autre nord-occitane respectivement séparées par les isoglosses « Ca / Ga » (au sud) et « Cha / Ja » (au nord). Cette représentation reprend les délimitations de Frédéric Mistral. Les auteurs du livre nomment « rhodano-méditerranéen » le dialecte provençal comprenant les sous-dialectes maritime, bas-rhodanien, la zone d'interférence (rhodanien / maritime, maritime / alpin) et le niçois. Le « rhodano-alpin » (ou « vivaro-alpin ») est constitué par les sous-dialectes « intra-alpin », « nord-rhodanien », « inalpin » (ou « transalpin »). Les auteurs précisent que le dialecte rhodano-méditerranéen est en extension au-dessus de Digne-les-Bains, quant aux sous-dialectes maritime et niçois, ils ont tendance à s'auto-influencer (adoption par certains niçois de la diphtongue [wa] « oua » au lieu de [wɔ] « ouo » ; utilisation du niçois ou influence du niçois sur la rive gauche du Var<ref>Guy Martin, Bernard Moulin, Grammaire provençale (écriture classique)</ref>).
  • Populaire : L'ensemble des sous-dialectes de la basse Provence qui forment le dialecte provençal par Mistral avec les sous-dialectes du Dauphiné formant le dialecte dauphinois par le même auteur, dont le territoire faisait partie, à ses débuts, du Comté de Provence.

Le rattachement du vivaro-alpin au provençal n'est toutefois pas reconnu par l'ensemble de la communauté scientifique, qu'il s'agisse de sources contemporaines de leurs écrits (Klinkenberg<ref name="Klink" />, Pierre Bec) ou de sources plus récentes<ref name="www.ddl.cnrs.fr">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Classification

La classification dialectologique du provençal au sein de l'espace occitan diffère selon les auteurs entre les partisans d'une vision « nord-sud » (occitan oriental) et « est-ouest » (occitan méridional ou occitan moyen).

Selon Frédéric Mistral<ref name="Mistral p. 10797" group="M">Modèle:Harvsp</ref>, les sous-dialectes du provençal sont : le « rhodanien », parlé dans la partie occidentale des départements des Bouches-du-Rhône et de Vaucluse, jusque dans la région de Nîmes (partie orientale du Gard) ; le « marseillais » (devenu « maritime » dans la terminologie contemporaine) entre les villes de Marseille, d'Aix, de Salon, d'Apt, de Toulon et l'arrondissement de Grasse ; le « niçois » dans Nice et ses environs (le fleuve Var servant de frontière avec le maritime) ; l'« alpin » autour de Digne qui est une zone de transition entre les parties nord-occitane (rhodano-alpine) et méridionale (maritime, niçois). Mistral exclu du dialecte provençal le « vivaro-alpin », qu'il nomme « dauphinois » et sous-divise en : « briançonnais », « diois », « valentinois » et « vivarais »<ref group="M" name="Mistral p. 10797" />.

Pour Jules Ronjat, le « provençal général »<ref group="alpha">Le terme « parlers provençaux modernes » représente l'ensemble de la langue d'oc dans ses travaux.</ref> est constitué du maritime, du rhodanien et du niçois.

Jacques Allières estime qu'on peut parler d'ensemble dialectal provençal dans l'espace regroupant l'intégralité de l'occitan orientalModèle:Refnec.

Enfin, Pierre Bec classe le provençal (niçois compris) avec le languedocien au sein d'un dialecte « occitan méridional » (ou occitan moyen). À noter qu'avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, provençal et languedocien ne se distinguaient guère et formaient ce que l'on nomme « provençal moyen ».

L'universitaire provençal Guy Martin parle dans son livre « Grammaire provençale » d'un « occitan oriental » reprenant des délimitations similaires à celles proposées par Allières. En présentant le dialecte nord-occitan dans sa partie orientale comme un dialecte « difficilement séparable sur le plan socio-linguistique vis-à-vis de celui sud-occitan oriental compte tenu que la Provence s'étendait autrefois sur ce territoire mais indissociable sur le plan géo-linguistique avec le limousin et l'auvergnat », il n'opère pas de distinction particulière entre ce que Mistral appelle « dialecte provençal » (sud-occitan) et « dialecte dauphinois » (nord-occitan) mais, à la différence de Mistral, il nomme la partie nord-occitane orientale « dialecte rhodano-alpin » (ou « vivaro-alpin ») et la partie sud-occitane orientale en « dialecte rhodano-méditerranéen » en gardant les délimitations mistraliennes (alpin, marseillais, niçois, rhodanien). Ainsi, Martin divise les parlers provençaux de l'arc alpin en trois sous-dialectes : l'« intra-alpin » (central, méridional, septentrional) ; le « nord-rhodanien » (méridional, septentrional) et l'« inalpin » (ou « transalpin »). Il fait de même avec les parlers maritimes (« occidental », « varois », « oriental »), niçois (« côtier », « intérieur », « oriental »), et bas-rhodaniens (« central », « oriental », « occidental », « septentrional ») et dégage une « zone d'interférence » entre les dialectes rhodanien et maritime, et entre les dialectes maritime et alpin.

Fichier:Provença istorica e lingüistica.png
La Provence linguistique et historique

Délimitation linguistique :
1 Limite de la langue occitane
2 Limite de dialecte
3 Limite de sous-dialecte

Délimitation historique :
4 « Limite de la langue provençale » selon le point de vue de Philippe Blanchet<ref name="www.researchgate.net"/>,<ref>Philippe Blanchet, « Frontières historiques et culturelles », dans Zou, Boulégan ! Expressions familières de Marseille et de Provence, Éditions Bonneton, 2000.</ref> :
a « La Provence historique et culturelle »
b « Zones extérieures de culture provençale »
c « Zone historique provençale ayant appartenu au Piémont de 1388 à 1713 et surtout de culture alpine »
d « Zone dauphinoise aujourd'hui rattachée à la région Provence Alpes Côte d'Azur »
e « Pays niçois (Provençal jusqu'en 1388, Piémontais jusqu'en 1860, aujourd'hui rattaché à la région Provence Alpes Côte d'Azur »

Si nous laissons de côté l'utilisation de provençal pour désigner l'ensemble d'oc, l'extension du provençal reste un objet de débat :

  1. L'usage de la majorité des linguistes et de l'Unesco consiste à réduire son extension au « dialecte provençal » tel que défini par Pierre Bec<ref>Pierre Bec, Manuel pratique d'occitan moderne, Picard, 1983</ref> (appelé « sud-provençal » par Jean-Claude Bouvier).
  2. La tradition romaniste a longtemps inclus le vivaro-alpin dans le provençal. C'est par exemple le cas de Robert Lafont qui inclut ce dialecte Modèle:Incise dans le provençal auquel il adapte la graphie classique de l'occitan<ref>Robert Lafont, L'ortografia occitana. Lo provençau, Montpellier, CEO, 1972</ref> ou de Jean-Claude Bouvier, qui dans sa description du provençal, le nomme « nord-provençal ».
  3. L'école désignant le provençal comme une langue indépendante du reste du domaine d'oc inclut également (sous la désignation de « provençal alpin ») l'essentiel du domaine vivaro-alpin (sauf la rive droite du Rhône, appelée « vivarois ») et le niçois. L'inclusion des parlers des Alpes dans le provençal s'explique davantage par référence à la grande Provence historique et à la conscience linguistique des usagers que par la typologie linguistique. La variation importante qu'implique ce regroupement a amené la réutilisation du concept de langue polynomique apparu à l'origine pour le corse<ref name="www.researchgate.net"/>.
  4. La place du niçois dans le provençal fait aussi débat.Modèle:Référence nécessaire
  5. Les parlers de transition avec le ligure (mentonasque, royasque, brigasque) font aussi l'objet de débats.

Hormis le vivaro-alpin et le niçois, le domaine du provençal est en général subdivisé en deux : le provençal rhodanien (rendu célèbre par Frédéric Mistral) et le provençal maritime (la langue de Victor Gelu).

Phonétique et phonologie

La plupart des caractéristiques linguistiques, dont la somme est spécifique du provençal par rapport aux dialectes occitans voisins, apparaissent entre le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name=":2">Modèle:Article</ref>.

  • Diversification des articles définis : en provençal les articles définis singuliers sont Modèle:Langue (graphie mistralienne) Modèle:Langue (graphie classique) [lu] et « l' » (devant une voyelle) au masculin (Modèle:Langue / Modèle:Langue [su] existe dans les Alpes-Maritimes, à Grasse et dans les Alpes-de-Haute-Provence à Castellane ; Modèle:Langue est quant à lui utilisé devant une voyelle), Modèle:Langue [la] et Modèle:Langue (devant une voyelle) au féminin (Modèle:Langue dans les Alpes-Maritimes, à Castellane et à Grasse) ; si les articles définis pluriels Modèle:Langue [li]~[lij] (rhodanien), Modèle:Langue [lej] (maritime) et Modèle:Langue [sej] (Alpes-Maritimes, Castellane, Grasse ; Modèle:Langue devant une voyelle) sont épicènes, en niçois on utilise Modèle:Langue [ly] au masculin pluriel et Modèle:Langue [li] au féminin pluriel. La norme classique préconise l'article Modèle:Langue en provençal. Toutefois, certains occitanistes comme Robert Lafont préfèrent, tout en respectant les généralités de l'écriture classique, utiliser Modèle:Langue et ainsi mieux respecter le dialecte rhodanien.
  • Vocalisation des « -l » finaux en [w] : « Modèle:Langue / Modèle:Langue [sulɛw] pour « soleil » alors que le latin populaire Modèle:Langue s'est souvent transformé en conservant le « l » final comme en français et en languedocien Modèle:Langue [saw] pour « sel » (comme en gascon et dans une large partie du nord-occitan).
  • Diphtongaison générale des [ɔ] toniques (> [we], [wɔ], [wa] selon les zones et les mots) dans une grande partie du domaine, hors parlers rhodaniens<ref>Voir « Carte n° 6 - Diphtongaison de ò » dans Modèle:Harvsp</ref> (phénomène généralisé, contrairement au gascon et au languedocien où ce phénomène est plus localisé et sporadique)<ref group="alpha">En aranais ues pour òs, en rouergat pouorto pour porto</ref>.
  • Maintien de la distinction entre /v/ et /b/, commune avec le limousin, l'auvergnat et le vivaro-alpin, alors que languedocien et gascon confondent généralement les deux phones en /b/ (bêtacisme).
  • Maintien de la prononciation des « -n » finaux, avec nasalisation partielle de la voyelle antérieure, comme dans une partie du domaine gascon, alors que le phone n'étant maintenu que dans un nombre relativement réduit de termes dans les autres dialectes : Modèle:Langue / Modèle:Langue > [piˈt͡ʃũᵑ] contre [piˈt͡ʃu] en languedocien.
  • Maintien du « r » intermédiaire [ɾ] qui remplaça le « l » (soldat > Modèle:Langue / Modèle:Langue). D'autres régions du domaine occitan connaissent de tels phénomènes de rhotacisme.
  • Prononciation « -ien » du « -ion » final dans le dialecte maritime (Modèle:Langue contre Modèle:Langue / Modèle:Langue « population »). La norme mistralienne écrit « -ien » ; lselon les auteurs, es deux formes peuvent être utilisées en graphie classique mais il s'agit d'une entorse à la norme.
  • En provençal, la plupart des consonnes finales étymologiques et morphologiques ne sont pas articulées. C'est notamment le cas des marques grammaticales comme les « -s » du pluriel des noms et des adjectifs, qui disparaissent ou sont remplacées par des « -(e)i », contrairement au reste de l'occitan (exemple : Modèle:Langue / Modèle:Langue, le « -s » final étant amuï)<ref group="alpha">Le languedocien ne note pas la vocalisation du -s du pluriel en /j/, qui est pourtant fréquente : « lai beloi filjos ». L'aranais note les pluriels en -i : « es aranesi ».</ref>. Frédéric Mistral précise l'évolution du pluriel en provençal dans son dictionnaire<ref name="Mistral p. 10834" group="M">Modèle:Harvsp</ref> : d'abord, on écrivait en ancien provençal Modèle:Langue qui se rapproche aujourd'hui de l'alpin et du languedocien dont l'origine dialectale était autrefois unitaire, cette forme se transforma ensuite en Modèle:Langue ce qui correspond là encore à une évolution plus diphtonguée (autre exemple : Modèle:Langue > Modèle:Langue ; également conservé en alpin et en languedocien), il s'ensuivit l'évolution encore présente dans le sous-dialecte maritime actuel Modèle:Langue, le phénomène se poursuivit en rhodanien Modèle:Langue avec la suppression du « -s » muet du pluriel (sauf en liaison avec une voyelle dans le mot suivant) et l’amuïssement du « -e » — qui sera supprimé par simplification orthographique — au profit du « -i ». Les classicistes écrivent la forme standard du provençal en Modèle:Langue où « ei » doit être prononcé [ej] en maritime et [i]~[ij] en rhodanien dans un souci de renforcement de l'unité du dialecte provençal.

Voyelles

Les voyelles du provençal sont issues du latin. Modèle:Refnec

Antérieures Centrales Postérieures
Fermées i y u
Mi-fermées e ø o
Moyennes ə
Mi-ouvertes ɛ œ ɔ
Ouvertes a

Modèle:Refins La lettre « e » se prononce [e] dans toutes les graphies, mais en norme mistralienne, elle vaut aussi [ɛ] lorsqu'elle précède « -ll », « -rr » ou « -r » suivi d'une consonne<ref name=":52">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Modèle:Refnec

Consonnes

Tous les dialectes provençaux possèdent les phones consonantiques [m], [b], [p], [f], [v], [ɥ], [n], [t], [d], [s], [z], [ɾ], [l], [ɲ], [j], [ŋ], [k], [g], [w] et [ʁ]. Leur utilisation est variable selon les localités. Le vivaro-alpin est le seul à posséder les phones [θ], [ð], [ʒ], [ʃ] et [ʎ] ; le maritime et le niçois et le sud-rhodanien ont les affriquées [t͡ʃ] et [d͡ʒ] contrairement au nord-rhodanien qui a [t͡s] et [d͡z].

Bilabiales Labio-dentales Labio-palatales Dentales Alvéolaires Palato-alvéolaires Palatales Vélaires Labio-vélaires Uvulaires
Nasales m n ɲ ŋ
Occlusives p b t d k ɡ
Affriquées t͡s d͡z t͡ʃ d͡ʒ
Fricatives f v θ ð s z ʃ ʒ ʁ
Spirantes ɥ j w
Battues ɾ
Spirantes latérales l ʎ

Diphtongues et triphtongues

Diphtongues

Les diphtongues provençales sont [{{#ifeq:1|0|aj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ej|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ɛj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ɔj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|uj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|aw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ɛw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ew|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|iw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ɔw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ow|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ja|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|jɛ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}] [{{#ifeq:1|0|je|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|jɔ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|jœ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ju|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|ɥe|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}] et [{{#ifeq:1|0|ɥœ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}]<ref>Modèle:Lien web</ref>. Leur orthographe a varié selon les auteurs et les époques : les auteurs de la Renaissance, par exemple, utilisaient la lettre « y » (« rey » au lieu de « rei ») que les troubadours n'employaient pas<ref name="Mistral p. 21145" group="M">Modèle:Harvsp</ref> et qu'aucun courant moderne de normalisation n'a repris.

Les variations dans la notation des diphtongues entre les écritures classique et mistralienne sont superficielles et tiennent pour certaines seulement par l'apparition ou la suppression d'un accent. En graphie classique et mistralienne elles s'écrivent respectivement<ref>Guy Martin et Bernard Moulin, Gramatica provençala, CREO-Provença-IEO, Calade Diffusion (ÉDISUD), pages 20-21</ref>,<ref name="Mistral p. 20422" group="M">Modèle:Harvsp</ref> :

Graphie classique Graphie mistralienne Prononciation
ai ai 0|aj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/ ou /{{#ifeq:1|0|ej|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}
ei ei 0|ej|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/
èi èi 0|ɛj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/
òi oi 0|ɔj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/
oi, ói, oï, oí, vò oui 0|uj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/<ref group="c">Plus localement, on retrouve les prononciations {{#ifeq:1|0|wej|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} ou {{#ifeq:1|0|wɛj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}.</ref>,<ref group="c">La diphtongue « oui » en norme mistralienne résulte d'une francisation du « o » - prononcé {{#ifeq:1|0|u|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} dans la langue d'oc ancienne que reprend la norme classique.</ref>
au au 0|aw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/
èu èu 0|ɛw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/
eu éu 0|ew|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/<ref group="c">Parfois réalisé {{#ifeq:1|0|yw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} voire {{#ifeq:1|0|œw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}.</ref>
ièu iéu 0|iw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/<ref group="c">Entre Arles et Marseille, elle se prononce souvent {{#ifeq:1|0|jew|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}. La normalisation mistralienne a généralisé la notation « iéu » à toute la Provence.</ref>
òu òu 0|ɔw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/
ou óu 0|ow|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/
ue ue 0|ɥe|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/ en maritime<ref group="c">En maritime, elle est parfois prononcée {{#ifeq:1|0|ɥœ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}.</ref>

/{{#ifeq:1|0|jœ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/ en rhodanien<ref group="c">En rhodanien, elle est prononcée {{#ifeq:1|0|œ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} notamment après une consonne suivie de {{#ifeq:1|0|ʁ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} ou {{#ifeq:1|0|l|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}.</ref>

0|jɔ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}/ en rhodanien<ref group="c">Les autres sous-dialectes provençaux ne possèdent pas ce son et le remplacent par {{#ifeq:1|0|ɥe|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} (fuòc {{#ifeq:1|0|fjɔ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} devint ainsi fuec {{#ifeq:1|0|fɥe|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}(k)).</ref>

Modèle:Références

Les diphtongues changent de valeur selon leur tonicité. Lorsque « ai » et « au » sont toniques elles se prononcent [{{#ifeq:1|0|aj|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}] et [{{#ifeq:1|0|aw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}] (aiga [{{#ifeq:1|0|'aigɔ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], sauvar [{{#ifeq:1|0|'sawva|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}]), quand elles sont atones [{{#ifeq:1|0|ej|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}] et [{{#ifeq:1|0|ow|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}] (aiguier [{{#ifeq:1|0|ej'gje|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], sauvança [{{#ifeq:1|0|sow'vaŋsɔ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}]). Elles peuvent aussi se prononcer [{{#ifeq:1|0|ij|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], [{{#ifeq:1|0|i|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}] et [{{#ifeq:1|0|uw|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], mais également [{{#ifeq:1|0|u|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}], notamment en rhodanien. Ces prononciations en [{{#ifeq:1|0|ij|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}] et [{{#ifeq:1|0|i|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}] très présentes dans le sous-dialecte rhodanien concernent la finale atones des articles, adjectifs et pronoms pluriels (nosautrei [{{#ifeq:1|0|nu'zawtʁi|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}]).

L'utilisation du tréma indique l'absence de diphtongue (diérèse) et la prononciation de la syllabe à l'unité (flaüta [{{#ifeq:1|0|fla'ytɔ|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}]).

En écriture classique, les « o » en début de mot peuvent se prononcer [u] mais la prononciation tend généralement à les diphtonguer en « ow » comme oliva > óulivo ; observatòri > óusservatori ; occitan > óucitan. Cette diphtongue est uniquement oralisée en écriture classique.

Triphtongues

Modèle:Section vide ou incomplète

Grammaire

Phonétique

Voyelles

Graphème classique Graphème mistralien Prononciation commune Prononciation locale différenciée
a en général a [a]
-a final, atone (féminin) -o [ɔ]

Dans le langage courant, les prononciations [ɔ], [œ] et [a] tendent à se confondre. À ce titre, Frédéric Mistral émettait l'hypothèse que les Niçois pouvaient adopter -o à l'écrit comme le reste des Provençaux<ref group="M" name="Mistral p. 20422" />. D'ailleurs, le Niçois Jean Badat utilisait parfois -o dans son journal : « Tant sagiament foget menado la causo che monsur foget signour como esi so es che non serio si si fosco menat autroment ero perdut tot lo rest de som pais »<ref>André et Michel Compan, Histoire de Nice et de son Comté, Éditions Campanile, Modèle:P.</ref>. Philippe Blanchet montre que la lettre -e fut employée temporairement à Marseille «...Aguet doües coüestes enfonçades... »<ref name="www.researchgate.net" />. En chanson, les lettres finales atones sont souvent appuyées.

  • maritime, rhodanien et vivaro-alpin :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • maritime et rhodanien : [ə]
  • niçois, région de Nîmes et vivaro-alpin (région de Gap) :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • maritime : muet seulement s'il est précédé d'un -i (exemple : democracia où le -ia se prononce [i]).
-as final, terminaison atone -as
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API ||
  • provençal maritime et rhodanien :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API dans les verbes à la Modèle:2e du singulier)
  • niçois, région de Nîmes :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API dans les verbes à la Modèle:2e du singulier)
  • vivaro-alpin :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
-an final, terminaison tonique -an
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API dans certains mots internationaux)||
-an final, terminaison atone dans les verbes à la Modèle:3e du pluriel -on
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API||
  • maritime :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • rhodanien :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API<ref name="www.researchgate.net">Modèle:Ouvrage.</ref>
à a
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API||
á é
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API, [e] ||
  • vivaro-alpin :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • maritime, rhodanien et niçois : [e]
ai ai, ei
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API,
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API ||
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API si elle est tonique
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API si elle est atone
au au, óu
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API,
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API ||
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API si elle est tonique
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API si elle est atone
è è [ɛ]
é é
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API||
e e, a, i, u [e], [a],
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API,
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API, [œ]||
  • E a subi plusieurs évolutions en provençal que l'écriture mistralienne remplace par les lettres -a-, -i, -u. À l'inverse, l'écriture classique oralise ces transformations en maintenant -e pour limiter la multiplication des variantes.
  • norme classique : [a] pour un e avant -rr ou -r suivi d'une consonne. Le e se prononce [y] (d'Arles à Marseille) avant un b, p, f, v, m.
  • E suivi d'un lh ou nh se prononce en [i] en provence maritime, et [œ] en provence rhodanienne
i i [i]
[j] après une voyelle
[i] ou [j] avant une voyelle
í i [i]
-ion final -ioun, -ien
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API||
  • maritime :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • rhodanien, niçois, vivaro-alpin :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
ò o, ò, oua, oue, ouo
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API||

Pour -ò la prononciation est identique au a/o final atone des écritures classique et mistralienne.

  • rhodanien :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • maritime varois, vivaro-alpin et niçois :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • vivaro-alpin et niçois :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • maritime marseillais :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
ó ou [u] Entre Marseille et Toulon, la lettre se prononce
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API si elle est suivie d'un -r.
o ou [u] Entre Marseille et Toulon, la lettre se prononce
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API si elle est suivie d'un -r.
u u [y]
[w] après une voyelle
[y] ou [ɥ] devant une voyelle

Consonnes

Graphème classique Graphème mistralien Prononciation commune Prononciation régionale différenciée
b b [b]
-b final -b [p] dans les mots internationaux)
c c [k]
[s] devant e, i
-c final -c [k]
  • maritime, rhodanien : muet, sauf en liaison (rarement :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API dans les mots internationaux)
  • maritime oriental, niçois, vivaro-alpin : [k]
ç ç, ss [s] devant a, o, u
final s [s] (mais muet après une diphtongue ou un -r ; exemple : març)
cc placés devant e, i c, cc [ks (s)]
d d [d]
-d final -d [t], muet
  • maritime, rhodanien : muet, sauf en liaison (rarement : [t] dans les mots internationaux)
  • maritime oriental, niçois, vivaro-alpin : [t]
dd d [d]
f f [f]
g g [g], [d͡ʒ]
  • maritime, niçois, vivaro-alpin :
    • [g]
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API devant e, i
  • rhodanien, vivaro-alpin :
    • [g]
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API devant e, i
-g final muet
gu devant e, i gu [g]
j j [d͡ʒ], [d͡z]
  • maritime, niçois, vivaro-alpin :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • rhodanien, vivaro-alpin :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
l l [l], [ɾ] En maritime, le -l suivi d'une consonne se prononce parfois comme un -r roulé (les deux sons se mélangent). Par exemple, cultura et soudat (« soldat » avant vocalisation du -l en -u) se prononce [kuɾtuɾa] et [suɾda] en roulant légèrement les -r (plus exactement en les battant). Les deux graphies admettent les deux formes.
-l- entre deux voyelles l, r [l], [ɾ]

Frédéric Mistral explique à l'entrée « L » de son dictionnaire qu'un « l » intermédiaire en maritime et en alpin se permute souvent avec un « r ».

  • maritime, vivaro-alpin : [ɾ] apicale brève (battue) entre deux voyelles.
-l final -u (parfois) [l], muet

Dans la majeure partie des dialectes, -l final est muet dans un mot paroxyton.

ll l [l]
m m [m] en général
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API [m],
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API devant une consonne (semi-nasalisation de la voyelle précédente)
-m final -n
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (semi-nasalisation de la voyelle précédente), [m],
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API ||
  • maritime, rhodanien, niçois :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (semi-nasalisation de la voyelle précédente)
  • vivaro-alpin :
    • [m]
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API aux verbes de la Modèle:1re personne du pluriel (semi-nasalisation de la voyelle précédente)
mm m [m]
n n [n],
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API devant une consonne (semi-nasalisation de la voyelle précédente) ||
-n final -n
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (semi-nasalisation de la voyelle précédente) ||
nn n [n]
-nd final
-nt final
-d
-t
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API,
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API,
  3. REDIRECT Modèle:Prononciation API ||
  • maritime, rhodanien :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (semi-nasalisation de la voyelle précédente)
  • niçois :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • vivaro-alpin :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
p p [p]
-p final p [p], [w], muet
  • maritime, rhodanien : muet, sauf en liaison (rarement : [p] dans les mots internationaux)
  • maritime oriental, niçois :
    • [p] en général
    • [w] dans trois mots tròp, còp, cap =
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API qui peuvent aussi s'écrire tròup, còup, caup (cap, « cap maritime », se prononce
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API mais cap, « tête », se prononce
  3. REDIRECT Modèle:Prononciation API)
qu qu, c, k (quelques mots) [k]
r r, l [ɾ] apicale brève (battue)
[ʁ]
  • rhodanien : [ʁ] quand elle est seule entre Avignon et Saint-Rémy-de-Provence.
  • maritime, rhodanien :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (roulé) quand elle est seule, [ɾ] (son se confondant avec -l) quand elle est seule entre voyelles à Toulon, Aix, Marseille et Arles.
  • vivaro-alpin : [ɾ] ou aussi, éventuellement,
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (roulé).
rr entre deux voyelles rr [ʁ], [ɾ]
  • maritime, rhodanien, niçois :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API.
  • vivaro-alpin : [ɾ] ou aussi, éventuellement,
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (roulé).
-r final -r
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API (partiellement muet), [ɾ] ||
  • maritime, rhodanien, niçois :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
    • muet dans les verbes à l'infinitif se finissant en -ar
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API, -ir
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API, -er
  3. REDIRECT Modèle:Prononciation API
    • muet dans les terminaisons -ier, -er, -dor.
    • muet après une diphtongue.
  • vivaro-alpin :[ɾ] ; se prononce toujours dans les terminaisons, même les verbes à l'infinitif.
-rm final -r
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API,
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API ||
  • maritime, rhodanien, niçois :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • vivaro-alpin :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
-rn final -r
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API,
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API,
  3. REDIRECT Modèle:Prononciation API ||
  • maritime, rhodanien :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • niçois :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  • vivaro-alpin :
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
s s [s]
[z] entre deux voyelles
-s final -s [s], [z] en liaison
  • maritime, rhodanien, niçois :
    • [s]
    • muet après une diphtongue.
    • muet dans certains mots comme pas, pus, ges, dins.
    • muet dans les pluriels se finissant par -s.
    • Cependant, -s muet est prononcé [z] devant un mot qui commence par une voyelle (liaison).
ss entre deux voyelles ss [s]
t t [t]
-t final t [t]
muet dans les adverbes en -ment.
muet dans les participes présents.
  • maritime, rhodanien : muet (rarement : [t] dans les mots internationaux)
  • niçois : [t]
  • vivaro-alpin :
    • [t]
    • muet dans certains mots, en particulier les participes passés terminant par une voyelle + « -t »<ref name="biblio.cieldoc.com" />
tg devant e, i
tj devant a, o, u
g devant e, i
j devant a, o, u
[d͡ʒ], [d͡z]
  • maritime, niçois, vivaro-alpin : [d͡ʒ]
  • rhodanien, vivaro-alpin: [d͡z]
tz entre deux voyelles s [d͡z], [z]
  • maritime, rhodanien : [d͡z]
  • vivaro-alpin, niçois : [z]
v v [v]
x ss
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API,
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API, [s] ||
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API dans le préfixe ex- devant une voyelle
  • [s] devant une consonne
z z, s [z]

La prononciation des consonnes finales dans le dialecte provençal est fluctuante. Dans les sous-dialectes rhodanien et maritime, celles-ci tendent le plus souvent à s’amuïr et c'est pour cette raison que l'écriture mistralienne, calquée sur le rhodanien, tend à les enlever. Par exemple, le -at final désignant le participe passé s'écrit -a en mistralien (proussimita) - contre -at en classique (proximitat). Étant donné que les sous-dialectes niçois et alpin sont plus conservateurs dans la prononciation des consonnes finales, comme certains autres dialectes occitans, l'écriture classique tend à les remettre afin d'unifier au mieux la langue d'oc. Les dialectes sont ainsi davantage oralisés (écriture classique) que transcrits (écriture mistralienne).

  • B : se prononce comme en français et remplace parfois la lettre -v comme pour trabalh (clas) / trabai (mist) « travail » qui provient du latin travallum et écrit en ancien occitan trabal, trebalh, trebaill, etc.
  • C et P : en position finale elles se prononcent essentiellement en Provence orientale et alpine.
  • H : plus courant jadis (home > òme) n'est conservé que dans les diagrammes « lh », « nh » et « ch ». L'écriture mistralienne l'emploie aussi mais plus rarement (« lh » y est conservé dans le Languedoc mais la prononciation diffère du provençal classique) ; dans cette écriture, « lh » est souvent remplacé par un « i » (fuelha > fueio) ou un simple « h » (brilha > briha) selon que la syllabe est tonique ou atone, alors que « nh », qui a inspiré la langue portugaise, a été remplacé par « gn » comme en italien et en français (banha > bagna).
  • L et R : se prononcent comme en français sauf en maritime et alpin (mais aussi dans l'Hérault et en gascon) où un -l entre deux voyelles se prononce souvent [ɾ] apico-dental faiblement battu (comme le -r entre deux voyelles, similaire au -r italien). C'est pour cela que la norme félibréenne qui fixe la règle « un r entre deux voyelles vaut [ɾ] » accepte les doublets « poulit »/« pourit » et « salado »/« sarado » là où la norme classique note « polit » (joli, gentil) et « salada » (salade). En effet, Mistral précise que le -r seul, y compris entre deux voyelles, se prononce faiblement battu presque comme un -l ; -l et le -r ont ainsi tendance à voir leur prononciation se confondre dans ces cas. Lorsque deux -r se suivent, il se prononce comme en français. Le -r final, réintroduit dans les infinitifs en écriture classique (cantar, tenir, etc.) est muet, sauf en vivaro-alpin. Cependant, chez les félibres il est essentiellement prononcé dans les mots à monosyllabiques (exemples : car, mar, etc.).
  • N et M : elles ont la même prononciation (-n nasal), sauf à l'initial.
  • S : est très variable. Elle tend généralement à se prononcer sauf dans les formes du pluriel ou dans la plupart des noms de lieux et communes.

Les consonnes « k » et « w » sont absentes de l'écriture classique. La première est remplacée par « qu » (kilo > quilò) ou « c » (kabyle > cabile) alors que la seconde est remplacée par « v » (Wikipédia > Viquipedia). L'écriture mistralienne n'utilise également pas « w » mais emploie « k » pour douze mots dans le dictionnaire provençal-français de Frédéric Mistral : karabe (succin, ambre jaune) ; kaulin (kaolin) ; kepi (képi) ; kermés (kermès) ; Kerounièio (Chéronée) ; kersounèso (chersonèse) ; kilougramo (kilogramme) ; kiloumètre (kilomètre) ; kinarredoun (cynorrhodon) ; kirié (kyrie) ; kiriello (kyrielle) et kirsch (kirsch). L'auteur précise d'ailleurs que cette lettre est presque inusitée en langue d'oc moderne et était plus employée dans l'ancien occitan. C'est prétendument dans un Modèle:Référence nécessaire.

  • X : la lettre « x » est particulière. Étant donné que l'écriture mistralienne tend à baser l'écriture des dialectes sur la prononciation, elle restreint sa prononciation au son [ks] comme dans le languedocien « prouximitat » prononcé [pruksimi'tat] (correspondant au groupe consonantique -cs). Frédéric Mistral indique que les « provençaux ne se servent jamais de cette lettre » et qu' « ils la remplacent par s ou ss ». Les occitanistes ont choisi de généraliser l'utilisation de la lettre -x mais en lui donnant différentes prononciations comme en français. Ainsi, en écriture classique « proximitat » se prononce [pʁusimi'ta] en provençal (-x identique à celui de Bruxelles) et [pruksimi'tat] en languedocien. Entre deux voyelles, « x » peut se prononcer [z] ou [jz] comme dans exercici [ejzeʁ'sisi / ezeʁ'sisi].

Digrammes

Graphème classique Graphème mistralien Prononciation commune Prononciation locale différenciée Exemple Prononciation de l'exemple
ch en général ch [t͡ʃ] nord-rhodanien : [t͡s] Cla. : chichí fregit
Mist. : chichi fregi
t͡ʃi't͡ʃi fʀe'd͡ʒi
ch en final ch [t͡ʃ], muet Le -ch final est supprimé dans l'écriture mistralienne pour le maritime et le rhodanien.
vivaro-alpin, niçois : [t͡ʃ]
Cla. : nuech
Mist. : nue, niue, nuech, niuech
nɥe, niœ, nɥet͡ʃ, niœt͡ʃ
lh en général lh, i(h) [j], [ʎ] maritime, niçois, rhodanien : [j]
vivaro-alpin, maritime (rare) : [ʎ]
Cla. : Marselha, Fuelha
Mist. : Marsiho, Fiuelho (varois)
masi'jɔ, fɥejɔ/fiœʎɔ
lh en final lh, u, i [l], [w], [j] maritime, rhodanien : [w] (vocalisation fréquente mais non systématique)
maritime, niçois : [j]
vivaro-alpin : [l]
Cla. : uelh
Mist. : uei
ɥej
nh, gn en général gn [ɲ] Cla. : montanha, ignòble
Mist. : mountagno, ignoble
muⁿ'taɲɔ, iɲɔble
nh en final n
  1. REDIRECT Modèle:Prononciation API, [ɲ] || maritime, rhodanien, niçois :
  2. REDIRECT Modèle:Prononciation API
    vivaro-alpin : [ɲ] || Cla. : banh
    Mist. : ban || baⁿ
tz en général s [s] Class. : crotz
Mist. : crous
kʀus

Les digrammes en écriture classique sont les suivants :

  • CH :se prononce [t͡ʃ] en maritime comme dans pichon [pit͡ʃun] et [t͡s] en rhodanien comme dans pichòt [pitsɔ].
  • LH : se prononce toujours en (j) sauf parfois en fin de mot où il peut être amuï. Il se prononçait autrefois [ʎ] comme « gl » en italien et se conserve essentiellement en languedocien et en vivaro-alpin. Il était encore sporadiquement conservé dans quelques mots en provençal moderne comme dans le parler varois du sous-dialecte maritime qui note fiuelho<ref name="Mistral p. 11190" group="M">Modèle:Harvsp</ref> pour « feuille » contre fueio dans le provençal standard de la norme mistralienne.
  • NH : se prononce toujours [ɲ] (comme le français « montagne » qui s'écrit montanha en occitan) sauf en position finale où il se prononce [ŋ] comme dans pan.
  • GN : se prononce parfois [ɲ]. Exemples : digne, ignorar, signar, etc.
  • TZ : se prononce [s]

L'écriture félibréenne emploie de « ch » mais a modernisé les autres. Ainsi, l'écriture ancienne -tz passe à -s, -nh à -gn et -lh passe fréquemment à -i ou -h, mais se maintient dans de rares mots provençaux très localisés et s'emploie à l'écrit dans d'autres dialectes de l'occitan.

Groupes de consonnes

Dans un souci d'une meilleure réunification à l'écrit de la langue d'oc et par calque de l'orthographe catalane, l'écriture classique réemploie certaines consonnes doubles se prononçant dans des dialectes particuliers et que l'écriture mistralienne a supprimé par simplification orthographique (seulement pour le provençal standard).

Graphème classique Graphème mistralien Prononciation commune Exemple Prononciation de l'exemple
bd, gd d [d] Cla. : ebdomadari
Mist. : edoumadari
edumadaɾi
tl l [l] Cla. : espatla
Mist. : espalo
ɛspalɔ
dm, gm, tm m [m] Cla. : setmana
Mist. : semano
semanɔ
bn, gn, mn, tn n [n] Cla. : condamnar
Mist. : coundana
kuⁿdana
bs, cs, ns, ps, rs s [s] Cla. : psicologia, accent, inspirar, constatar
Mist. : sicoulougio, acènt, ispira, coustata
sikulud͡ʒi, aceⁿ, ispiɾa, kustata
bt, ct, pt t [t] Cla. : subtilitat, acte
Mist. : sutileta, ate
sytilita/sytileta, ate
bv, dv v [v] Clas. : adversari
Mist. : aversàri
avesaɾi

Quand deux consonnes se suivent, les deux graphies ne prononcent que la seconde. Cependant, la première propose une autre solution en vocalisant les premières consonnes comme -b, -c, -g, -p en -w. Exemples : absolut [owsu'ly], adoptar [adow'ta]. Elle propose aussi la transformation de -c en [j] après -e et -è. Exemples : lectura [lej'tyrɔ], objectar [owdʒj'ta].

Le dictionnaire provençal-français du CREO-Provença (IEO) précise que des débats existent quant au maintien de certains groupes consonantiques du fait de l'alourdissement qu'ils peuvent générer. Ainsi, là où le -t de setmana peut-être facilement assimilable comme dans viatjar, le -p dans psicologia et le -ns dans constatar le sont moins. C'est pourquoi, précise l'ouvrage, certains classicistes écrivent sicologia, costatar ect.

Articles

Les dialectes provençaux partagent les articles définis singuliers Modèle:Langue (Modèle:Langue en graphie classique) au masculin<ref name="Mistral p. 20226" group="M">Modèle:Harvsp</ref> et Modèle:Langue au féminin<ref name="Mistral p. 20173" group="M">Modèle:Harvsp</ref>. Ils s'élident devant une voyelle. En niçois, on peut également trouver après la préposition Modèle:Langue/Modèle:Langue (« avec ») les articles Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue à la place de Modèle:Langue<ref name="Sardou-Calvino p. 28" group="SC">Modèle:Harvsp</ref>. Au pluriel, le rhodanien possède Modèle:Langue (orthographié Modèle:Langue en graphie classique) le maritime Modèle:Langue<ref name="Mistral p. 20209" group="M">Modèle:Harvsp</ref>, le niçois Modèle:Langue au masculin et Modèle:Langue au féminin<ref name="Sardou-Calvino p. 27" group="SC">Modèle:Harvsp</ref>, le vivaro-alpin Modèle:Langue (Modèle:Langue en graphie classique), Modèle:Langue et Modèle:Langue (par influence des parlers de la plaine) au masculin et Modèle:Langue au féminin. Dans le massif alpin, les formes Modèle:Langue et Modèle:Langue (phénomène de rhotacisme) existent aussi. Dans les Alpes-Maritimes (vers Coaraze et Roquestéron), à Grasse et à Castellane on retrouve aussi les articles définis Modèle:Langue (Modèle:Langue en graphie classique) et Modèle:Langue (seulement devant une voyelle) au masculin, Modèle:Langue au féminin, Modèle:Langue au pluriel. Sur le même modèle, les articles indéfinis sont Modèle:Langue au masculin, Modèle:Langue (Modèle:Langue en graphie classique) au féminin, Modèle:Langue au pluriel en rhodanien (aligné sur le maritime Modèle:Langue en graphie classique), Modèle:Langue en niçois. Quant à Modèle:Langue et Modèle:Langue ils s'emploient pour parler de choses doubles<ref name="Mistral p. 21072" group="M">Modèle:Harvsp</ref>.

Modèle:Référence souhaitée

Articles selon les principaux dialectes
Graphie mistralienne Graphie classique
Masculin Féminin Masculin Féminin
Article défini singulier Modèle:Langue, Modèle:Langue Modèle:Langue, Modèle:Langue Modèle:Langue, Modèle:Langue Modèle:Langue, Modèle:Langue
Article défini pluriel Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue Modèle:Langue, Modèle:Langue Modèle:Langue, Modèle:Langue
Article indéfini singulier Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue
Article indéfini pluriel Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue Modèle:Langue, Modèle:Langue

Nombres

En ancien occitan, le marqueur du pluriel pour les substantifs était un « -s » final que les dialectes maritime, niçois et rhodanien ne prononcent plus Modèle:Incise contrairement au vivaro-alpin qui l'a maintenu. Ainsi, pour les trois premiers sous-dialectes seul l'article permet désormais d'identifier à l'oral si la forme est au singulier ou au pluriel. La graphie mistralienne ne note pas ce « -s » lorsqu'il est inaudible ; les substantifs peuvent alors sembler invariables : la poumo, lei poumo. La graphie classique l'écrit systématiquement. Pour les adjectifs, la marque du pluriel est soit « -s » ou « -ei(s) » (« -i(s) » en rhodanien et en niçois) selon leur position dans la phrase : deis òme braves, de braveis òmes. C'est lorsque l'adjectif est placé devant le nom auquel il se rapporte qu'il se termine par « -ei(s) ». Toutefois certains adjectifs comme bèu (« beau »), bòn (« bon ») et pichon (« petit ») possèdent une flexion complète que le tableau ci-dessous récapitule (les formes en graphie mistralienne sont indiquées entre parenthèse) :

Français Masculin singulier Féminin singulier Masculin pluriel Féminin pluriel
beau bèu, bèl bèla (bello) bèi bèlei (bellei/belli)
bon bòn (bouan/bon) bòna (bouano/bono) bòi (bouei/boi) bòni (bouanei/boni)
petit pichon (pichoun) pichona (pichouno) pichoi (pichoui) pichonei (pichounei/pichouni)

Conjugaison

Modèle:Article détaillé En Provençal, ce sont les terminaisons des verbes qui indiquent le sujet. La langue possède des désinences verbales suffisamment distinctives pour rendre inutile le recours au pronom personnel sujet, qui ne sert qu'à insister : Iéu, ai parlat (Moi, j’ai parlé)<ref name=":6">Modèle:Ouvrage</ref>. Les provençaux utilisent un verbe réfléchi Modèle:Incise pour exprimer le pronom indéfini « on » et la première personne du pluriel « nous »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":6" /> : Se dis que lou mariage es uno flour poulido (on dit que le mariage est une jolie fleur) ; se sian imagina (nous nous sommes imaginés).

Les verbes provençaux se rangent en trois groupes selon leur infinitif : le premier groupe fait ses terminaisons en « -ar » (« -a » en graphie mistralienne), le deuxième en « -ir » (« -i » en graphie mistralienne) et le troisième en « -er » ou « -e » (« -e » ou « -é » en graphie mistralienne).

Ci-dessous la conjugaison des dialectes rhodanien et maritime selon la norme classique et la norme mistralienne. Les dialectes niçois et vivaro-alpin seront traités dans des articles spécifiques.

Tableau de conjugaison du provençal rhodanien
Verbe Indicatif présent Imparfait Passé simple Futur Conditionnel Subjonctif présent
Premier groupe :

Amar/Ama (aimer)<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Mistral p. 10076" group="M">Modèle:Harvsp</ref>

<poem> Ame Ames Ama/Amo Amam/Aman Amatz/Amas Aman/Amon </poem>

<poem> Amave Amaves Amava/Amavo Amavam/Amavian Amavatz/Amavias Amavan/Amavon </poem>

<poem> Amère Amères Amèt/Amè Ameriam/Amerian Ameriatz/Amerias Amèron </poem>

<poem> Amarai Amaràs/Amaras Amarà/Amara Amarem/Amaren Amaretz/Amarès Amaràn/Amaran </poem>

<poem> Amariáu/Amariéu Amariás/Amariés Amariá/Amarié Amariam/Amarian Amariatz/Amarias Amarián/Amarien </poem>

<poem> Ame Ames Ame Amem/Amen Ametz/Amés Aman/Amon </poem>

Deuxième groupe :

Sentir/Senti (sentir)<ref name=":1" />,<ref name="Mistral p. 20879" group="M">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Mistral p. 20878" group="M">Modèle:Harvsp</ref>

<poem> Sente/Sènte Sentes/Sèntes Sent/Sènt Sentèm/Sèntèn Sentètz/Sèntès Senton/Sènton </poem>

<poem> Sentiáu/Sentiéu Sentiás/Sentiés Sentiá/Sentié Sentiam/Sentian Sentatz/Sentias Sentián (-tien) </poem>

<poem> Sentiguère Sentiguères Sentiguèt/Sentiguè Sentigueriam/Sentiguerian Sentigueriatz/Sentiguerias Sentiguèron/Sentiguèron </poem>

<poem> Sentirai Sentiràs/Sentiras Sentirà/Sentira Sentirem/Sentiren Sentiretz/Sentirés Sentiràn/Sentiran </poem>

Modèle:Poem

<poem> Sente/Sentigue Sentes/Sentigues Sente/Sentigue Sentem/Sentiguen Sentetz/Sentigués Sentan/Sentigon </poem>

Troisième groupe :

Poder/Poudé (pouvoir)<ref name=":1" />,<ref name="Mistral p. 20607" group="M">Modèle:Harvsp</ref>

<poem> Pòde Pòdes/Podes ou Pòs/Pos Pòt/Pòu Podèm/Poudèn Podètz/Poudès Pòdon/Poudon </poem>

<poem> Podiáu/Poudièu Podiás/Poudiès Podiá/Poudiè Podiam/Poudian Podiatz/Poudias Podián/Poudien </poem>

<poem> Posquère/Pousquère Posquères/Pousquères Posquèt/Pousquè Posqueriam/Pouguerian Posqueriatz/Pousquerias Posquèron/Pousquèron </poem>

<poem> Podrai/Poudrai Podràs/Poudras Podrà/Poudra Podrem/Poudren Podretz/Poudrès Podràn/Poudran </poem>

Modèle:Poem Modèle:Poem
Tableau de conjugaison du provençal maritime
Verbe Présent de l'indicatif Imparfait de l'indicatif Prétérit Futur de l'indicatif Conditionnel présent Subjonctif présent
Premier groupe :

Amar/Ama (aimer)<ref name=":1" />,<ref name="Mistral p. 10076" group="M" />

<poem> Ami/Àimi Aimes Ama/Amo Amam/Eiman Amatz/Eimas Aman/Amon </poem>

<poem> Amavi/Eimàvi Amaves/Eimaves Amava/Eimavo Amavam/Eimavian Amavatz/Eimavias Amavan/Eimavon </poem>

<poem> Amèri/Eimèri Amères/Eimères Amèt/Eimè Ameriam/Eimerian Ameriatz/Eimerias Amèron/Eimèron </poem>

<poem> Amarai/Eimarai Amaràs/Eimaras Amarà/Eimara Amarem/Eimaren Amaretz/Eimarès Amaràn/Eimaran </poem>

<poem> Amariáu/Amariéu Amariás/Amariés Amariá/Amarié Amariam/Amarian Amariatz/Amarias Amarián/Amarien </poem>

<poem> Ami/Àimi Ames/Aimes Ame/Aime Amem/Eimen Ametz/Eimès Aman/Aimon </poem>

Deuxième groupe :

Sentir/Senti (sentir)<ref name=":1" />,<ref name="Mistral p. 20879" group="M" />,<ref name="Mistral p. 20878" group="M" />

<poem> Senti/Sènti Sèntes Sente/Sènte Sentèm/Sèntèn Sentètz/Sèntès Senton/Sènton </poem>

<poem> Sentiáu/Sentiéu Sentiás/Sentiés Sentiá/Sentié Sentiam/Sentian Sentatz/Sentias Sentián/Sentien </poem>

<poem> Sentèri Sentères Sentèt/Sentè Senteriam/Senterian Senteriatz/Senterias Sentèron </poem>

<poem> Sentirai Sentiràs/Sentiras Sentirà/Sentira Sentirem/Sentiren Sentiretz/Sentirés Sentiràn/Sentiran </poem>

<poem> Sentiriáu/Sentiriéu Sentiriás/Sentiriés Sentiriá/Sentirié Sentiriam/Sentirian Sentiriatz/Sentirias Sentirián/Sentirien </poem>

<poem> Senti/Sènti Sentes/Sèntes Sente/Sènte Sentem/Senten Sentetz/Sentès Sentan/Sènton </poem>

Troisième groupe :

Poder / Poudé (pouvoir)<ref name=":1" />,<ref name="Mistral p. 20607" group="M" />

<poem> Pòdi/Pouèdi Pòdes/Pouedes ou Pòs/Poues Pòt/Pòu Podèm/Poudèn Podètz/Poudès Pòdon/Pouedon </poem>

<poem> Podiáu/Poudièu Podiás/Poudiès Podiá/Poudiè Podiam/Poudian Podiatz/Poudias Podián/Poudien </poem>

<poem> Poguèri/Pouguèri Poguères/Pouguères Poguèt/Pouguè Pogueriam/Pouguerian Pogueriatz/Pouguerias Poguèron/Pouguèron </poem>

<poem> Poiriáu/Pouirai Poiriás/Pouiras Poiriá/Pouira Poiriam/Pouiren Poiriatz/Pouirés Poirián/Pouiren </poem>

<poem>

Poiriáu/Pourrièu Poiriás/Pourriès Poiriá/Pourriè Poiriam/Pourrian Poiriatz/Pourrias Poirián/Pourrien </poem>

<poem>

Pòsqui/Pouèsqui ou Puèsqui Pòsques/Pouesques Pòsque/Pouesque Posquem/Pouesquen Posquetz/Pouesquès Pòscan/Pouesquon </poem>

Provençal parlé

Le provençal connaît à l'écrit comme à l'oral des variations locales, plus visibles en écriture mistralienne qui les valorise qu'en écriture classique qui les minimise pour les revaloriser dans le langage parlé. Voici un exemple de cette variation avec la traduction de la phrase « Les belles filles jouent tous les jours sur la colline » :

Dialecte Norme mistralienne Norme classique Prononciation phonétique
Maritime « Lei bèllei fiho juegon toutei/touei lei jou(r) dins la coualo/couelo. » « Lei bèlei filhas jògan totei/toei lei jorns dins la còla. » lej bɛlej fijɔ d͡ʒueguⁿ tutej/tuej lej d͡ʒu(r) diⁿ la kualɔ/kuelɔ
Niçois « Li beli filha juègon toui lu jou dins la couòla. » « Li bèli filhas jògan toi lu jorns dins la còla. » li bɛli fija d͡ʒuɛguⁿ tuj ly d͡ʒu diⁿ la kuala/kuɔla
Rhodanien « Li bèlli chato jogon tóuti li jour dins la colo. » « Lei bèli chatas jògan toti li jorns dins la còla. » li bɛli t͡satɔ d͡zɔgu tuti li d͡zur diⁿ la kɔlɔ

Le maritime

Le maritime, également nommé « central » ou « marseillais »<ref group="M" name="Mistral p. 10797" />, est parlé sur un territoire recouvrant les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Bouches-du-Rhône, des Alpes-Maritimes et du Var. Il possède deux variantes : le marseillais proprement dit et le varois plus influencé par sa proximité géographiques avec les dialectes niçois et alpin (l'arrondissement de Grasse est par exemple une zone de transition entre varois et niçois). Le maritime possède des caractéristiques propres : les pluriels des adjectifs se font en Modèle:Langue et non en Modèle:Langue comme c'est le cas en rhodanien, les « o » toniques peuvent être diphtongués en « ouo » [wɔ], « oua » [wa] et « oue » [we]<ref group="M" name="Mistral p. 20422" />, les pronoms Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue deviennent en maritime Modèle:Incise Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, la conjugaison diffère du rhodanien puisqu'au présent de l'indicatif, la terminaison de la première personne du singulier est « -i » et non « -e », la désinence des substantifs en « -ien » remplace celle en « -ion / -ioun » du rhodanien<ref name="Mistral p. 20119" group="M">Modèle:Harvsp</ref> (la graphie classique oralise cette différence et recommande d'écrire « -ion » par souci de pan-occitanité, mais certains classicistes perpétuent l'usage du « -ien » aussi bien à l'oral qu'à l'écrit<ref group="alpha">Aquo d'Aqui, magazine provençal d'expression classique et mistralienne, exemple d'utilisation populaire du -ien pour remplacer le -ion, https://www.aquodaqui.info/</ref>), la chute très marquée de nombreuses consonnes finales, la suppression de certaines consonnes intervocaliques, que ne connaît pas le rhodanien, induite par des contacts entre parlers de la plaine et parlers de la montagne lors des transhumances (ce phénomène est plus visible dans les zones inter-dialectales).

Le varois comporte des spécificités liées à la conservation de certaines caractéristiques propre à l'ancien provençal que l'on retrouve encore dans le sous-dialecte alpin de Digne ou le rhodano-alpin plus au nord. Ce maintien plus important d'archaïsmes s'explique par les migrations de population qu'a connu le Var depuis les Alpes-de-Haute-Provence et par les transhumances entre plaines et montagnes.

Le maritime de l'arrondissement de Grasse, est quasi identique au parler varois. Il ne se distingue que par la conservation de lettres consonantiques finales « -c » et « -p » à l'oral ainsi que par le maintien de « -ion / -ioun » en final au lieu de « -ien ».

Le niçois

Modèle:Article détaillé Le niçois, (endonyme : niçart<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref group="alpha">Cela se prononce [niˈsaʀt] ou [niˈsaʀte].</ref> ou nissart<ref group="alpha">La tendance populaire est de respecter la tradition et d'écrire « nissart » avec un double -s. Les mistraliens et les occitanistes promeuvent l'utilisation de -ç pour se rapprocher du nom antique de la cité : « Nicaea ».</ref>) se parle traditionnellement dans Nice et ses environs, bien qu'en ce Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le rayonnement de la ville et les migrations humaines font que l'usage de la langue déborde sur les zones alpines et maritimes voisines. L'appellation niçart recouvre deux réalités :

  • une réalité linguistique car même si les linguistes rattachent ce dialecte au provençal, la langue possède des traits particuliers bien identifiés ;
  • une perception géographique et sociolinguistique car le Comté de Nice qui fut longtemps séparé du reste de la Provence a développé une identité propre. Le rattachement du niçois aux autres dialectes provençaux est par conséquent parfois remis en cause par certaines personnes ou associations.

Étant donné que le niçois est le dialecte provençal qui a le moins divergé de l'ancien provençal et que ce qui est devenu le Comté de Nice a été séparé pendant un temps du reste de la Provence, il convient de traiter sa question dans une page plus spécifique.

Le rhodanien

Le rhodanien est parlé entre les villes d'Arles, Saint-Rémy-de-Provence, Cavaillon, Carpentras, Orange, Avignon, Nîmes et Beaucaire<ref name="mistral106">Frédéric Mistral, La lenga provençala o lenga d'Oc, IEO de Paris, Modèle:N°</ref>. Les sous-dialectes locaux sont les parlers du Ventoux, du comtat (aux environs de Carpentras), de la vallée du Rhône (vers Nîmes, Arles, Avignon, Orange et Bollène). En rhodanien, les pluriels adjectivaux sont réduits à Modèle:Langue, les graphèmes « ch » et « j » (« g » devant « e » et « i ») se prononcent respectivement [t͡s] et [d͡z] en nord-rhodanien contrairement aux autres dialectes qui disent plutôt [t͡ʃ] et [d͡ʒ], les « o » toniques ne sont pas diphtongués, l'article pluriel est Modèle:Langue et non Modèle:Langue (les classicistes rhodaniens écrivent « lei(s) » mais prononcent [li(s)], certains comme Robert Lafont simplifient et notent « li(s) » en accord avec leur prononciation<ref group="alpha">Voir le texte de Robert Lafont, Té tu, té iéu, https://www.cieldoc.com/libre/integral/libr0084.pdf</ref>), la conjugaison possède ses propres spécificités.

Selon Jean-Pierre Tennevin, le dialecte rhodanien est celui qui, ayant subi le plus d'évolutions et Modèle:Citation, présente les sons les plus atténués, les Modèle:Citation à l'oreille<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le shuadit ou judéo-provençal

Modèle:Article détaillé Les « juifs du pape », communautés juives d'Avignon, de Carpentras, de Cavaillon, de l'Isle-sur-la-Sorgue et du Comtat Venaissin ont développé un dialecte judéo-provençal particulier, connu sous le nom de shuadit, se distinguant peu du provençal proprement dit, si ce n'est par quelques différences de prononciation et des termes propres au judaïsme. Le dernier locuteur connu, l'écrivain Armand Lunel, est décédé en 1977. Grâce aux lectures de Frédéric Mistral ainsi qu'à correspondance avec Albert Lunel et son petit-fils Armand, quelques termes shuadits sont présents dans le Trésor du Félibrige<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref> : Modèle:Langue « là » ; Modèle:Langue « mikvé » ; Modèle:Langue « matsa » ; Modèle:Langue « goy » ; Modèle:Langue « talit », Modèle:Langue « égorger », « rater la couture d'une étoffe »<ref>Modèle:Lien web</ref> ; Modèle:Langue « boucher kasher » ect.

Le vivaro-alpin

Modèle:Article détaillé

Le vivaro-alpin (aussi nommé « alpin », « gavot », « rhodano-alpin ») est parlé entre la haute vallée de la Loire et la plaine du , dans un espace comprenant l'ancienne province du Vivarais (territoire historique de la Provence ancienne), le Velay et le Forez, les Alpes méridionales de part et d'autre de la frontière franco-italienne (vallée italo-occitanes) le Dauphiné et le nord de la Provence, ainsi qu'une poche en Calabre. Il est bordé au nord par le francoprovençal (ou « arpitan ») et à l'est par le piémontais. Son rattachement au provençal est, selon certains chercheurs, plus culturel que linguistique (contrairement au niçois, linguistiquement proche du maritime mais culturellement distinct) et relève de la sociolinguistique, même si les intenses échanges entre Haute et Basse Provence ont, comme Victor Gelu l'a décrit, mutuellement influencés et rapprochés les deux variétés de provençal. La zone autour de Digne-les-Bains constitue un espace de transition entre le sous-dialecte maritime et le vivaro-alpin.

Le vivaro-alpin présente d’importantes variations linguistiques internes pouvant amener à questionner la pertinence de son existence, même si, comme le note Philippe Martel, ces variations « sont surestimées » voire caricaturées par les locuteurs (qui ont perdu une pratique régulière qui fluidifiait de facto l’intercompréhension)<ref>Modèle:Article</ref>.

Provençal écrit

En l'absence d'un pouvoir politique propre à la Provence, ou à l'équivalent d'une institution de normalisation comme l'Académie française, aucun système d'écriture n'est unanimement approuvé et adopté. Néanmoins, depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la graphie mistralienne et la graphie classique sont les deux normes les plus couramment employées, même si les écritures « patoisantes » n'ont jamais cessé d'être utilisées. Bien que l'usage de la graphie classique croisse, la norme mistralienne domine toujours l'espace provençal du fait de facteurs traditionnels et culturels. Des controverses complexes existent entre les partisans des deux normes sur le statut du provençal Modèle:Incise ; l'utilisation d'une graphie particulière n'est pas toujours l'indice d'une prise de position dans le débat et, malgré ces oppositions, on dénombre aussi des actions unitaires<ref>Modèle:Article.</ref>. Les partisans d'une langue polynomique existent<ref>Modèle:Lien web</ref>, tout comme ceux qui souhaiteraient la mise en place de standards régionaux.

On recense des auteurs favorables à la stabilité de la norme et d'autres en rupture avec elle. Ces derniers se montrent ouverts aux usages flottants, aux localismes, et à davantage de phonétisation pour éviter certaines règles jugées trop complexes de la graphie classique.

Scripta des troubadours

Modèle:Article détaillé

Fichier:BnF ms. 12473 fol. 60 - Raimbaut de Vaqueiras (2).jpg
Raimbaut de Vaqueiras est un important troubadour provençal.

Les troubadours provençaux sont rares avant la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Anglade p. 13" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Les plus anciens textes que sont Boëcis (ou poème sur Boèce) et la Chanson de sainte Foy d'Agen ne sont pas des œuvres provençales. La langue classique des troubadours s'est construite par imitation des premiers troubadours qui étaient limousins (Bernard de Ventadour), poitevins ([[Guillaume IX d'Aquitaine|Guillaume Modèle:IX]] d'Aquitaine)<ref name="Anglade p. 15" group="A">Modèle:Harvsp</ref> ou originaires de la Marche limousine<ref name="Anglade p. 14" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Ainsi, on rencontre dans les anciens textes gascons et languedociens des « poitevinismes ». Par exemple, Cercamon et de son disciple Marcabru ou Jaufré Rudel utilisent le graphème « ch » en lieu et place de « c » dans des positions où leur dialecte gascon a toujours conservé le son [k]. Si la langue littéraire offrait une certaine unité que ne possédait pas la langue ordinaire, on ne peut néanmoins pas parler d'orthographe pour qualifier la graphie des troubadours qui souffrait de ce Joseph Anglade appelle « le caprice du scribe »<ref name="Anglade p. 20" group="A">Modèle:Harvsp</ref>, ni même de koinê mais de scripta régionales<ref name=":9">Modèle:Article</ref>. Le passage du latin à la langue vulgaire dans les actes administratifs demanda aux scribes médiévaux de faire preuve d'inventivité pour parvenir à noter des sons inexistants en langue latine. En effet, l'alphabet latin ne permettait pas de noter les consonnes affriquées ni les distinctions entre voyelles ouvertes et fermées<ref name=":9" /> ni la palatalisation de /l/ et /n/.

On peut ainsi trouver dans des manuscrits italiens ciauzir pour chauzir, ditç pour ditz ou dig, egla pour elha, ect. Les manuscrits médiévaux révèlent que la lettre « h » était parfois écrite à l'initial mais ne semblait pas prononcée, que les diphtongues dont le second élément était le son [u] s'écrivaient avec « u » ; pourtant, il arrivait aussi que la diphtongue « au » soit écrite « ao » (paraolas), idem pour les diphtongues « eu » et « iu » qui devenaient « eo » et « io » ; la lettre « s » pouvait être redoublée sans nécessité apparente dans les suffixes « -ansa » (abondanssa, Franssa) et « -ensa » (falhenssa). Il est commun de trouver des mots écrits avec une initiale double dispensable (Ffransa, ffait, ssi). Comme dans d'autres langues moyenâgeuses « i » intervocalique et « j » ne sont pas distingués<ref group="alpha">Joseph Anglade avance que « i » serait dans le Nord et « j » dans le Sud, car la rime « -aja » est rare chez les troubadours.)</ref>. La lettre « n » était instable à la fin des mots où elle se trouvait précédée d'une voyelle en latin (canem donne can et ca, panem, pan et pa, bonum, bon et bo). Le son [ʎ] était rendu par différents graphèmes : « gl », « igl », « ill », « lh » et « ll » mais c'est bien « lh » qui sembla se généraliser ; [ɲ] pouvait être écrit : « gn », « ign », « nh », voire « ny » en catalan et même « y » dans certains textes provençaux (cavayer, seyor)<ref group="alpha">Joseph Anglade pense qu'il pourrait s'agir non pas d'un signe graphique mais d'un indice pour une prononciation différente.</ref> ; parfois même, la palatalisation n'était pas du tout notée et on ne voit que « l » et « n » seules. Le graphème « -ch » final provenant du latin « ct » pouvait être représenté par « h » (dih, fah, tuh) ou « g » (dig, fag, tug).

Graphies de la Renaissance

Modèle:Section vide ou incomplète Les premiers codes que sont Razos de trobar de Raimon Vidal et Donat proensal de Hugues Faidit furent édictés au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Ils s'intéressaient surtout à la morphologie ou aux rimes et pas à la graphie de la langue. Ce sont les Leys d'Amors publiées par le Consistori del Gai Saber en 1356 qui établirent des règles précises concernant l'orthographe. La poésie des troubadours tombait alors en décadence et la langue littéraire commençait à se corrompre depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Les auteurs de la Renaissance utilisaient la lettre « y » pour plus facilement faire ressortir les diphtongues (« rey » au lieu de « rei »). Cet usage est visible dans les Leys d'Amors.

Graphies phonétisantes

Les graphies « phonétisantes » ou « oralisantes » parfois dénommées péjorativement « patoisantes » sont des codes écrits pensés pour rendre le plus fidèlement possible à l'écrit les réalisations orales et la variété dialectale<ref name=":4">Modèle:Article</ref>. Elles sont apparues au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, non sans critiques<ref group="alpha">Le linguiste Auguste Brun écrit en préface de Bellot dans Modèle:Ouvrage</ref>, lorsque les usages scripturaux médiévaux se sont perdus, et, même si elles ont été abondamment utilisées entre les Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, elles sont en train de disparaître à cause de la raréfaction des locuteurs natifs<ref name=":4" />. En effet, ces graphies reposent sur un pacte entre l'auteur et le lecteur : le second doit maîtriser le parler du premier sinon, il ne pourra en déchiffrer le code écrit<ref group="alpha">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref group="alpha">Le poète gascon, Modèle:Ouvrage</ref>. En Provence, elles sont bâties à partir d'emprunts soit à la norme française soit à l'italienne, car ce sont les deux langues d'alphabétisation des provençaux<ref name=":4" />. On peut citer Victor Gelu et Gustave Bénédit parmi les auteurs employant ce type d'écriture.

Graphies italianisantes du Comté de Nice

Le niçois s'est écrit au moyen d'orthographes dites « italianisantes », car inspirées par les codes italiens, entre le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais elles ont été peu à peu abandonnées à la suite de l'annexion du Comté de Nice à l'Empire français. Elles empruntaient notamment le graphème « gli » pour noter le son [ʎ] (« igli » chez Joseph Micèu qui le réduit à « gl » en fin de mot ; Joseph-Rosalinde Rancher, influencé par le français, emploie « il » en position finale)<ref>Modèle:Lien web</ref>, « c » (devant « e » et « i ») et « ci » (devant « a », « o » et « u ») plutôt que « ch » pour transcrire le son [t͡ʃ] (« ch » se prononce [k] comme en italien), « gh » pour obtenir le son [g] devant « e » et « i » (à la place du traditionnel graphème « gu »), « gi » devant « a », « o » et « u » pour maintenir la prononciation [d͡ʒ] (au lieu de « j »), la lettre « ç » n'est pas employée.

Graphie des trouvères marseillais

La graphie dite des « trouvères marseillais » provient des traditions d'écriture des {{#switch: XVIII

 | e | er | = 
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}}. Ces trouvères marseillais sont des auteurs écrivant selon des normes indépendantes mais ayant en commun de noter des consonnes muettes étymologiques : Claude-François Achard, Pierre Bellot, Marius Decard, Étienne Garcin, Félix Peise et Jean-François Roux notent tous les « -r » infinitifs et les « -s » pluriels<ref name="Ubaud p. 2" group="U">Modèle:Harvsp</ref>. En 1784, dans son Dictionnaire de la Provence, Achard opte pour une graphie grammaticale et étymologique. Il orthographie les mots selon leur racine (par exemple Modèle:Langue « nation » d'après le latin natio), retranscrit les consonnes finales muettes (Modèle:Langue « bec » [be], Modèle:Langue « nuit » [nɥe], Modèle:Langue « mince, fluet » [priⁿ]), et note, alors qu'ils ne sont plus prononcés dans la région marseillaise, les « -r » des infinitifs, les « -s » du pluriel et les « -t » des participes et des adjectifs masculins. Achard restaure l'usage du graphème « lh » médiéval (bien que le son [ʎ] se soit réduit à [j] en provençal), mais emprunte certaines conventions orthographiques françaises : « ou » pour le son [u], (souleou) « gn » pour [ɲ], « o » pour les voyelles finales atones provenant du a latin prononcées [ɔ]<ref name=":3">Modèle:Article</ref>. Bellot et Decard notent aussi les « -t » des participes passés, les prétérits « -et », remplacent le graphème « ll » par le médiéval « lh » ; si le marseillais rétablit aussi les « ch » finaux, l'aixois va plus loin en restaurant la terminaison « -m » de la première personne du pluriel, les « -ment » des adverbes, les « -r » finaux nécessaires pour expliquer la formation des dérivés. Decart différencie la conjugaison de la deuxième personne du pluriel de celle de la deuxième personne du singulier en la notant « az ». Étienne Garcin conserve quant à lui le « t » latin de la troisième personne du pluriel<ref name="Ubaud p. 5" group="U">Modèle:Harvsp</ref>. Ces auteurs ont concentré leur réflexion sur l'aspect consonantique du provençal et ont continué d'utiliser un système vocalique inspiré par le français<ref group="U" name="Ubaud p. 2" />.

Graphie de Simon-Jude Honnorat

alternative textuelle
Les travaux de Simon-Jude Honnorat serviront de base à l'élaboration de la graphie classique.

Simon-Jude Honnorat reste proche de la graphie des trouvères marseillais mais s'en détache en restaurant le graphème « -a » pour les voyelles issues du a latin post-tonique<ref name=":3" /> et en employant le digramme « ge » pour noter le son [d͡ʒ] devant les lettres « a », « o » et « u » sans changer le radical (Modèle:Langue « manger » qu'il indique se prononcer mandjà<ref name="Honnorat p. 584" group="H">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>) dans une démarche similaire au « gi » italien (Modèle:Langue [man.ˈd͡ʒa.re]) et au « ge » français pour le son [ʒ] (« mangeons » [mɑ̃.ʒɔ̃]).

Damase Arbaud rétabli quant à lui le « -tz » de la deuxième personne du pluriel (pourtant réduit à [s] ou même par endroit totalement amuï) et le « -m » de la première personne du pluriel<ref name=":3" />.

Norme mistralienne

Modèle:Article détaillé

Fichier:Portrait of Joseph Roumanille.jpg
Joseph Roumanille est le concepteur de la norme mistralienne.

La norme mistralienne, ou « norme moderne », a été mise au point par Joseph Roumanille au cours des années 1850 dans le but de limiter les distorsions entre oral et écrit. Dans ce but, les marqueurs grammaticaux tel que les « -r » infinitifs (maintenus dans un premier temps avec un tiret<ref name="Ubaud p. 3" group="U" />,<ref group="alpha">En 1852, dans Li Prouvençalo, premier recueil de poésie des futurs félibres, on peut ainsi lire Modèle:Langue, Modèle:Langue.</ref>) les « -s » pluriels et les « -t » des participes passés sont supprimés dans les dialectes où ils ne sont plus prononcés. Cette norme n'est néanmoins pas phonétique puisque de nombreuses consonnes muettes continuent d'être notées car elles permettent de distinguer des homophones, par souci d'étymologie, à cause des dérivations ou parce qu'elles s'entendent en liaison.

Tout en établissant des règles orthographiques précises, cette norme admet des variations dialectales ; ainsi aucune forme de mot n'est arbitrairement privilégiée ni élevée au rang de standard. Elle utilise les graphèmes « gn » pour retranscrire le son [ɲ] et, en dehors des diphtongues et des triphtongues où l'usage médiéval d'écrire « u » a été conservé, retranscrit par « ou » le son [u] Modèle:InciseModèle:Note ; le graphème « lh » existe mais « h » et « i » le remplacent en provençal. La graphie mistralienne a inventé les graphèmes « òu » [ɔw] et « óu » [ow]<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref> (mais aussi [u] tonique<ref name="www.researchgate.net" />). Elle a également amorcé un début de transdialectalisme en retranscrivant par un seul graphème des réalisations différentes entre les dialectes maritimes et rhodaniensModèle:Note. Bien que s’appuyant sur les compétences des locuteurs alphabétisés en français<ref>Modèle:Article</ref>, elle n’est néanmoins pas un calque de l’orthographe du français. On assimile souvent la norme mistralienne à une transcription du rhodanien mais les travaux de Pierre Vouland<ref>Pierre Vouland, Du provençal rhodanien parlé à l'écrit mistralien, précis d'analyse structurale et comparée, Aix-en-Provence, Edisud, 2005, 206 pages.</ref> ont montré de nombreuses différences morphophonologiques entre le rhodanien parlé et le provençal écrit.

Tout d'abord partisan du système graphique d'Honnorat, Mistral, sous la pression de Roumanille<ref name=":8" />, finit par opter pour l'écriture dite « mistralienne » afin de faciliter l'apprentissage écrit du provençal aux habitants du Midi. L'adoption de l'écriture de Roumanille ne s'est pas faite sans heurts, sans débats préalables ou critiques houleuses<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Ubaud p. 2" group="U" />. C'est en partie à cause des choix orthographiques du Saint-Rémois que certains partisans de l'écriture classique décidèrent de faire sécession du Félibrige pour fonder la Société d'études occitanes où ils développeront la norme classique.

Le Félibrige emploie la norme mistralienne depuis sa fondation en 1854 tout comme d'autres mouvements plus récents tel que Parlaren ainsi qu'une grande partie des écrivains, chanteurs, enseignants et institutions locales.

Depuis 2006, un Conseil de l'Écrit Mistralien (Modèle:Langue abrégé en « CEM »), organe interne du Félibrige, a été créé à l'initiative du majoral Bernard Giély avec pour mission de compléter l'œuvre lexicographique de Mistral<ref>Modèle:Chapitre</ref>.

Norme classique

Modèle:Article détailléLa norme classique a été codifiée en 1935 par Louis Alibert dans son ouvrage Modèle:Langue et s'inscrit dans la continuité des travaux du docteur Honnorat. Elle s'appuie sur les réformes initiées à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par le majoral limousin Joseph Roux, les instituteurs languedociens Antonin Perbosc et Prosper Estieu, le travail de normalisation de Pompeu Fabra pour le catalan<ref group="alpha">Par exemple en employant « -ç » comme lettre finale à la place de « -ts » en ancien provençal et en généralisant son usage à l'initial ou en milieu de mot.</ref>, tout en tenant compte de certaines innovations de la norme mistralienne dont elle se veut la réforme<ref name=":7">Modèle:Ouvrage</ref>. La norme classique a été améliorée à la suite de la parution en 1943 de la « Grammaire occitane » du majoral Joseph Salvat qui remettait partiellement en cause les choix graphiques d'Alibert (notamment les accents) ; les propositions de Salvat seront pour l’essentiel reprises après guerre par l'Institut d'études occitanes (l'héritier de la Société d'études occitanes) dans son livret « La réforme linguistique occitane et l'enseignement de la langue d'Oc ». À partir des années 1950 et jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la norme classique a été adaptée pour écrire les dialectes provençaux, nord-occitan, cisalpin et aranais.

Norme de l'École du Pô

Modèle:Article détailléLa norme de l'école du Pô est une graphie cisalpine élaborée par des poètes et des linguistes pour représenter les spécificités du vivaro-alpin des Vallées occitanes italiennes. Le graphème « eu » ne note pas [ew] mais [ø] comme en français, en lombard, en génois et en piémontais, « ë » représente le son [ə], « ç » le son [θ] et « x » le son [ð], les digrammes « dz », « sh » et « zh » valent respectivement [d͡z], [ʃ] et [ʒ], « ii » note une succession de semi-voyelles, l'accent circonflexe indique une voyelle longue (Modèle:Langue « encore »), la lettre « n » est doublée pour marquer une différence entre une consonne finale nasalisée (Modèle:Langue « ils ont ») et une consonne finale apicale (Modèle:Langue « année »). Les graphèmes « lh » et « nh » sont maintenus.

Graphies intermédiaires

La graphie classique de base est une version simplifiée de la graphie classique élaborée par un groupe de travail qui se réunissait au Centre culturel de Cucuron dans les années 1970<ref name=":3" />. Elle propose d'abandonner « -tz » au profit de « -s » en position finale sauf pour la conjugaison de la deuxième personne du pluriel, de noter conformément à la prononciation « -ié » plutôt que « -iá » à l'imparfait et pour les substantifs féminins concernés, de simplifier l'écriture des groupes consonantiques « tg » (Modèle:Langue et pas Modèle:Langue « voyage »), « tj » (Modèle:Langue à la place de Modèle:Langue « voiturer, voyager »), « tl » (Modèle:Langue au lieu Modèle:Langue « épaule ») et « tm » (Modèle:Langue contre Modèle:Langue « semaine ») qui sont réalisés comme des consonnes simples en provençal. Cette graphie n'est pas très employée en dehors de contributions sporadiques dans le mensuel « Aquò d’Aquí »<ref name="Ubaud p. 19" group="U">Modèle:Harvsp</ref> bien qu'un recueil de textes ait été publié en 1982<ref>Lo provençau dei vaus e dei còlas : testes occitans de Provença en parlar dau Liberon per ensenhar la lenga. Centre Culturau Cucuronenc, 1982.</ref> dans cette graphie tout comme un « Manuel pratique de provençal contemporain »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Au début des années 1980, une graphie mélangeant le système consonantique de la norme classique et le système vocalique de la norme mistralienne a été proposée par le professeur Jean-Claude Bouvier<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. L'association « Dralhos Novos : per l'unitat grafico » utilise cette orthographe depuis 1999<ref name=":3" />.

Provençal littéraire

Modèle:Section vide ou incomplète Modèle:Article détaillé

Littérature

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Théâtre

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Opéras baroques

Modèle:Section vide ou incomplète

Dictionnaires et ouvrages de grammaire

Modèle:Section vide ou incomplète

Statut légal

Fichier:Mons rues 00.JPG
Nom de rue en provençal maritime et en graphie mistralienne
Fichier:Mons rues 4.JPG
Idem avec diphtongue : dóu

Entre reconnaissance et substitution

Fichier:Mons rues 5.jpg
Panneau de rue rénové à Mons, Var

L'usage du provençal est vécu par une partie des provençaux comme un élément de leur héritage patrimonial ; il jouit d’un certain soutien de la population et des collectivités locales et bénéficie depuis les années 1980 d’un regain de visibilité dans la vie publique à travers la publicité<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name=":14">Modèle:Article</ref>, la signalisation routière<ref name=":14" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>, les édifices<ref name=":14" />, les festivals<ref group="alpha">On peut par exemple citer le Festival de théâtre provençal de Fuveau dont les représentations se font exclusivement en provençal</ref> et le théâtreModèle:Etc. Cette reconnaissance reste cependant symbolique et ne s'accompagne en général pas de mesures visant à développer ou revitaliser le provençal.

Le recul de l'usage du provençal est ancien. Il a cédé depuis longtemps les fonctions courantes de communication au français (diglossie limitée).

Le provençal est reconnu « sérieusement en danger » par l’Atlas des langues en péril édité par l’UNESCO<ref>UNESCO, Atlas des langues en péril dans le monde, Modèle:P.. La partie européenne de cet atlas, réalisée par le linguiste finlandais Talpani Salminen, spécialiste du finno-ougrien, individualise les différents dialectes de la langue d'oc. L'UNESCO, dans d'autres publications, et le Summer Institute of Linguistics, dans la norme ISO 639-3, rendent compte parallèlement d'une unité de la langue d'oc dans sa diversité.</ref>. Les raisons de son déclin sont complexes. Pour la partie provençale qui a été rattachée à la France en 1483, on accuse souvent l'action centralisatrice des rois de France qui a écarté le provençal des actes juridiques (progression du français dans les élites sociales dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, puis l'Ordonnance de Villers-Cotterêts du Modèle:Date instituant le français comme la langue des documents administratifs). Cela n'est pas possible pour le pays niçois, le Comtat Venaissin ou Avignon qui n'étaient pas français alors. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'école royale, impériale puis républicaine n'a jamais donné au provençal un statut spécifique dans l'enseignement. Le provençal a été marginalisé dans les médias importants.

Depuis les années 2000, il existe en Provence<ref>Sur l’espace couvert, voir l’article de Danièle Dossetto. "La langue comme clé mais d’autres clefs que la langue : douze ans de recompositions mistraliennes en Provence‑Alpes‑Côte‑d’Azur". Lengas Modèle:N°, 2016. Modèle:P.. lire en ligne</ref> une association importante Modèle:Incise pour qui le provençal est Modèle:Citation<ref>Il s'appuie sur la thèse de Philippe Blanchet, Le provençal, essai de description sociolinguistique différentielle, Peeters, 1992, qui compile un certain nombre de théories sociolinguistiques mettant en avant « la conscience linguistique et les usages effectifs des locuteurs et des institutions », tout en en rejetant d'autres (comme la notion de diglossie)</ref>, sans toutefois rejeter son appartenance à l'ensemble des langues d’oc<ref name="Wilson">Modèle:Chapitre</ref>,<ref>Ph. Blanchet, op.cit. Stephen Wurms, dans l'Atlas des langues en péril dans le monde, UNESCO, 1996 et sa réédition en ligne, 2009, ne distingue pas le provençal de l'occitan mais de l'ensemble des dialectes d’oc : auvergnat, gascon, languedocien, limousin et vivaro-alpin.</ref>. Ce mouvement, déjà présent auparavant par exemple vuia l'Union Provençale, souhaite imposer l'usage exclusif de la norme mistralienne et confirmer la volonté de la population en faisant du provençal une langue à part entière<ref>Sylvie Sagnes. "Unité et (ou) diversité de la (des) langue(s) d’oc : histoire et actualité d’une divergence". Lengas Modèle:N°, 2012. Pp. 51-78. Lire en ligne.</ref>,<ref>« En préambule à nos doléances, nos postulats :

  • Les traditions provençales font partie intégrante de la culture provençale.
  • La langue originelle de la Provence est le provençal codifié par Frédéric Mistral.
  • Notre région ne se nomme pas PACA mais Provence (ou, pour le respect de ses limites géographiques et historiques, Pays de Provence).

Nous demandons aux candidats à l’élection régionale de se prononcer sur les mesures suivantes :

  1. La prise en compte comme langue de France du provençal, langue codifiée par Frédéric Mistral. Son enseignement doit se faire en graphie mistralienne.[...] ». "Les questions posées aux candidats des élections régionales. Pour une Région Provence au service de sa langue et de sa culture". Site du Collectif Provence. Lire en ligne</ref>,<ref>« l’abrogation de la graphie dite « classique » (ou occitane) en Provence ». "7 lettres essentielles pour la reconnaissance du provençal ". Site du Collectif Provence. Lire en ligne</ref> Modèle:Passage non neutre

Modèle:Interprétation abusive, le Felibrige Modèle:Incise propose la définition suivante qui fut adoptée lors du Conseil Général de la Santo-Estello (Sainte-Estelle) de Grasse en 1999 : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2003, à la suite de l'action des uns et des autres, le Conseil régional de PACA a émis successivement deux vœux à la demande d'élus différents :

  • le 17 octobre : « La langue provençale et la langue niçoise sont les langues régionales de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur »<ref>mention sur le site Prouvènço presso</ref>
  • le 5 décembre : « Le Conseil Régional de Provence-Alpes-Côtes d’Azur affirme solennellement que la langue occitane ou langue d’Oc est la langue régionale de la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur : le provençal rhodanien, le provençal maritime, le niçard et l’alpin sont les formes régionales de la langue occitane ou langue d’Oc en Provence-Alpes-Côtes d’Azur. »<ref>texte sur le site de l'IEO Provence</ref>

En 2016, le Conseil Régional de PACA émet une nouvelle résolution dont le préambule contient une phrase ambigüe, parlant à la fois de Modèle:Souligner langue d’oc et de langueModèle:Souligner : « Ainsi, sur l’ensemble du territoire régional se sont développées des langues qui ont su véhiculer jusqu’à nous les traditions et les spécificités culturelles de l’histoire de notre région et de ses divers territoires : le provençal, le gavot ou le nissard. Cette pluralité linguistique est la spécificité de notre région dans l’espace de la langue d’oc »<ref>Rapport Assemblée plénière Conseil régional 24-06-2016.</ref>.

À partir de septembre 2023 des annonces en provençal seront diffusées dans le métro marseillais<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Expressions et proverbes

Voici quelques expressions usuelles (graphie mistralienne / graphie classique):

  • Bono annado, bèn granado e bèn acoumpagnado / Bòna annada, ben granada e ben acompanhada. En français : bonne année, bien prospère, et bien accompagnée (de santé).
  • Se fai pas lou civié avans d'avé la lèbre. / Se fai pas lo civier avans d'aver la lèbre. En français, littéralement : On ne fait pas le civet avant d'avoir le lièvre. Soit l'équivalent du proverbe français : il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué (Jean de La Fontaine, livre 5, fable 20 L'ours et les 2 compagnons).
  • Fa(i) de bèn a Bertrand te/ti lou rendra en cagan / Fa(i) de ben a Bertrand, te/ti lo rendrà en cagant. En français : fais du bien à quelqu'un, et il t'envoie promener. Assemblage de faire, bien, à, Bertrand, il, te, le, rendre, en et caguer. D’après "le Parler Marseillais", ce proverbe n’avait rien de vulgaire à l’origine car c’était, avant de faire tomber le " r " : "Faï dè ben a Bertrand, té lou rendi en cargant" (= en accablant).
  • « Arles en France, Aix en Provence, Nice en barbarie<ref name="Mistral p. 20407" group="M">Modèle:Harvsp</ref>. Ce proverbe traduit la guerre civile de l'Union d'Aix qui opposa les pro-angevins (Arles, Marseille, le Rhône, Antibes, notamment) aux pro-napolitains (Aix, Toulon, Nice et la majeure partie de la Provence) et qui se traduit par l'acte de Dédition de Nice à la Savoie et l'amputation au Comté de Provence des anciens territoires féodaux de Nice et de son futur arrière pays.

Mots français d'origine occitane dont provençale

De nombreux mots d'origine provençale ont migré vers le français. Il est souvent difficile de savoir précisément quels sont ces termes car les philologues et leurs dictionnaires étymologiques emploient souvent le terme de provençal, en lui donnant le sens de langue d'oc, pour qualifier l'origine d'un mot. Le contact intense entre le provençal et le français (répandu en Provence entre 1880 et 1950) a produit un français particulier à la Provence, très célèbre (film de Pagnol par exemple) et parfois stéréotypé, de sa prononciation (l'accent provençal et marseillais) à son vocabulaire, sa grammaire et ses modalités d'interactions<ref>Philippe Blanchet, Le parler de Marseille et de Provence, dictionnaire du français régional, Éditions Bonneton, Paris, 2004 (version revue et corrigée du Dictionnaire du français régional de Provence, Paris, Bonneton, 1991)</ref>,<ref>Philippe Blanchet, « Frontières historiques et culturelles », dans Zou, Boulégan ! Expressions familières de Marseille et de Provence], Éditions Bonneton, 2000.</ref>

Quelques exemples :

  • balade et ballade : balado / balada (mot présent dans d'autres dialectes occitans ; danse)
  • s'esclaffer : esclafa / esclafar (éclater)
  • mascotte : mascoto / mascòta (sortilège)
  • qu'es acò (mot présent dans d'autres dialectes occitans ; à l'orthographe fluctuante par méconnaissance de son origine : par exemple, kézaco) : Qu'es acò ? / Qu'es aquò ? (Qu'est-ce que c'est ?)

L'architecture :

  • mas : mas / mas (ferme)
  • bastide : bastido / bastida (exploitation agricole bourgeoise)

La géographie :

  • cime : cimo / cima (dont l'équivalent catalan : cim ; correspond au français "sommet")

Le domaine maritime :

  • cale : calo / cala (crique)
  • dorade : daurado / daurada, littéralement, la "dorée" (mot présent dans d'autres dialectes occitans)
  • supion : supioun / sepion/supion (mot présent dans d'autres dialectes occitans ; petite seiche)

La nourriture et les ustensiles de cuisine :

  • anchoiade : anchouiado / anchoiada
  • bouillabaisse :bouiabaisso / bolhabaissa
  • mesclun : mesclun / mesclum (d'après le verbe mesclar qui signifie mélanger)
  • salade : salado / salada, "salée" (mot présent dans d'autres dialectes occitans)
  • tapenade : tapenado / tapenada, de tapeno / tapena, signifiant "câpre".
  • tian (terrine qui a donné son nom au plat de légumes passés au four) : tian
Fichier:ProuvencauentryinTdF.png
Entrée prouvençau dans le trésor du Félibrige
Fichier:Oucitan entry in TdF.png
Entrée oucitan dans le trésor du Félibrige

La faune et la flore méditerranéenne :

  • abeille : abiho / abelha (mot occitan général)
  • garrigue : garrigo / garriga plantation de chêne kermès (mot présent dans d'autres dialectes occitans ; appelé garric en provençal)

Les sentiments :

  • amour : amour / amor, de l'ancien occitan Amor (prononcé "amour") - les équivalents des mots en -or en occitan (calor, flor, etc.) correspondent aux mots français en -eur (chaleur, fleur) et le mot "amour" aurait dû donner "ameur" en français.

Les sens de provençal, langue d'oc et d'occitan

Le sens du mot provençal est contingent à la période historique dans laquelle il est employé. Selon le contexte ou l'époque, il signifie langue d'oc ou l'idiome parlé en Provence. Ainsi, dans le premier cas l'auvergnat ou le limousin sont du provençal mais pas dans le second.

Le terme proensales est utilisé au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par les écrivains italiens désignant la langue parlée dans la moitié sud de la France, faisant référence aux provinciæ romana de l'Empire romain qui désignait la Gaule méridionale. Frédéric Mistral dit d'ailleurs que "La lengo prouvençalo, la langue provençale, la langue du midi de la France et de la Catalogne, nommée aussi lengo d'O, langue d'Oc."<ref>Frédéric Mistral, Lou Tresor dou Felibrige, voir le mot lengo d'o, https://www.lexilogos.com/provencal/felibrige.php?q=lengo+d%27oc</ref>. D'autres appellations sont employées ensuite, le limousin par les catalans, la langue d'oc par Dante, le catalan par les savants du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, ou celle très peu usitée de mondin inventée à Toulouse<ref>Pierre Bec, La langue occitane Modèle:P.63-64</ref>.

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle les romanistes à la suite de Raynouard et jusqu'à Anglade, reprennent le terme provençal par généralisation pour, à la fois désigner l'occitan des troubadours en tant qu'« ancien provençal », et l'occitan moderne dans son ensemble. Mais ce terme introduisait une ambiguïté avec le parler de la Provence, l'occitan troubadouresque n’étant pas apparu en Provence, et ayant plus d’analogies avec le languedocien ou le limousin.

Le provençal est autant considéré par Frédéric Mistral aussi bien comme une langue à part entière (comme en témoigne son texte "la lengo prouvençalo" dans l'Armana prouvençau de 1856) que comme un dialecte de la langue d'Oc (appelé aussi provençal) dans son dictionnaire Lou Tresor dóu Felibrige, comme en témoigne ses écrits dans « La lengo prouvençalo o lengo d'O »<ref name="mistral106" />, « Lou parla dóu Rose, emé lou parla marsihés, formon ce qu'apelan pu particulieramen la lengo prouvençalo. » (Le parler du Rhône, avec le parler marseillais, forment ce que l'on appelle plus particulièrement la langue provençale) ou encore « La lengo prouvençalo se parlo encaro en Franço dins mai de vint despartamen: es que, se parlo pas pertout la memo causo » (La langue provençale se parle encore en France dans plus de vingt départements: elle ne se parle pas partout de la même façon). Ce qui n'est pas sans créer d’ambiguïté entre les termes de langue et de dialecte. Toutefois, l'auteur s'accorde généralement à dire dans l'ensemble de ses ouvrages qu'il existe une langue provençale ou langue d'Oc (ensemble du Midi de la France) et qu'elle est parlée depuis des siècles à travers ses dialectes. Il montre donc l'importance de préserver les distinctions dialectales. C'est par ailleurs cette forte atténuation des distinctions dialectales dans la graphie classique d'Alibert qui oppose ses partisans à ceux de la graphie mistralienne qui préserve davantage les variétés dialectales de la langue d'Oc.

Le mot provençal sert aussi, particulièrement jusqu’au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Salvat Joseph. "Provençal ou occitan ?". In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 66, Modèle:Numéro avec majuscule, 1954. Hommage à la mémoire d’Alfred Jeanroy. Modèle:P.. Consulté le 20 août 2015.</ref>, à désigner l’ensemble de la langue d’oc. C’est notamment le cas chez Frédéric Mistral<ref>Lou Felibre de Bello Visto (pseudonyme de F. Mistral), "La lengo prouvençalo o lengo d'O", Armana Prouvençau, 1856. Réédition Frederic Mistral, "La lenga provençala o lenga d'Òc", Documents per l'estudi de la lenga occitana Modèle:N°, Paris: IEO París, 2016.</ref> et dans les dictionnaires d’Honnorat, Dictionnaire provençal-français ou dictionnaire de la langue d’oc<ref>Dictionnaire d’Honnorat en ligne</ref> et de Mistral, Le Trésor du Félibrige, dictionnaire provençal français embrassant les divers dialectes de la langue d’oc moderne ou les ouvrages de référence de Ronjat, Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes<ref>Jules Ronjat, Mâcon, 1913 Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes en ligne</ref> et Grammaire historique des parlers provençaux modernes<ref>Jules Ronjat, Montpellier, Société des Langues Romanes, 1930-41. Dans sa grammaire J. Ronjat définit aussi, au tome IV, le provençal comme dialecte (A, dans sa nomenclature).</ref>. Le mot reste utilisé dans le milieu romaniste pour désigner l’ensemble de l’occitan<ref>Constanze WETH. « L'occitan / provençal ». Manuel des langues romanes, Edited by Klump, Andre / Kramer, Johannes / Willems, Aline. DE GRUYTER. 2014. Pages: 491–509. ISBN (lire en ligne): 9783110302585</ref>. Cette synonymie est également affirmée par Emmanuel Le Roy Ladurie<ref>«Qu’est-ce que le Midi ? Une vaste région qui se caractérise d’abord par l’existence de ce qu’on peut appeler les pays d’oc, c’est-à-dire de langue provençale ou occitane.» Emmanuel Le Roy Ladurie. "Portrait historique de la France du Sud". L’’Histoire, Modèle:N° (juin 2001). Modèle:P.. (lire en ligne)</ref>.

Lorsque Frédéric Mistral publie Lou Tresor dóu Felibrige, dictionnaire de la langue d'oc moderne en deux volumes, il comprend le terme provençal comme une acception du terme langue d'oc ; en sous-titre du dictionnaire, il précise : Dictionnaire provençal-français, embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne, soit, comme il est mentionné dans la note 1, tous les mots usités dans le Midi de la France. Il y écrit qu'óucitan (qu'il traduit par occitain ou occitanien) est synonyme de « languedocien » ou de « méridional » et renvoie à « langue d'oc »<ref name="Mistral p. 20431" group="M">Modèle:Harvsp</ref>.
Le mot occitan est basé sur celui d'Occitanie et Mistral dit que ce dernier renvoi à un "nom par lequel les lettrés désignent quelquefois le Midi de la France et en particulier le Languedoc". De même, il précise "le mot Occitania ou Patria Linguae Occitanae est la traduction usitée dans les actes latins du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle pour désigner la province du Languedoc."<ref>Frédéric Mistral, Lou Tresor dou Felibrige, voir le mot Oucitan, Oucitanio, https://www.lexilogos.com/provencal/felibrige.php?q=oucitan</ref>.

Actuellement, l'usage chez les linguistes est d'utiliser le mot provençal spécifiquement pour la variante parlée en Provence et la formule langue d'oc ou occitan pour parler du languedocien ou de la langue dans son ensemble.

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

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Références

Sources bibliographiques :

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Sources webographiques :

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Articles connexes

Liens externes

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