Félibrige

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Le Félibrige (en langue d'oc : lou Felibrige selon la norme mistralienne ou lo Felibritge selon la norme classique) est une association<ref>Ses statuts de 1876 sont approuvés par le préfet des Bouches-du-Rhône le 4 mai 1877. Elle est déclarée selon la loi du Modèle:1er juillet 1901 à la Préfecture d’Avignon le 20 juin 1905 - Journal officiel en date du 27 juin 1905. Source : site du Félibrige.</ref> qui œuvre dans un but de sauvegarde et de promotion de la langue, de la culture et de tout ce qui constitue l'identité des pays de langue d'oc. Son siège social est situé à Arles, au Museon Arlaten, son siège administratif est à Aix-en-Provence<ref>Siège social déclaré le 20 juillet 1911, siège administratif depuis le 30 juin 1992 à : Parc Jourdan, 8 bis avenue Jules Ferry à Aix-en-Provence. Source : site du Félibrige.</ref>.

Histoire

Le Félibrige a été fondé au château de Font-Ségugne (Châteauneuf-de-Gadagne, Vaucluse), le 21 mai 1854, jour de la sainte Estelle, par sept jeunes poètes provençaux : Frédéric Mistral<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giéra, Anselme Mathieu et Alphonse Tavan. Ensemble, ils entendaient restaurer la langue provençale et en codifier l'orthographe.

Une des premières réalisations du Félibrige fut la publication en 1855 d'un almanach entièrement rédigé en provençal, l'Armana Prouvençau (encore publié de nos jours), précédant la publication par Frédéric Mistral de Mirèio (1859) et du Tresor dóu Felibrige, premier dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d'oc.

Son action s'est appliquée au provençal dans un premier temps et s'est étendue rapidement à l'ensemble des parlers d'oc, dès la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Ses fondateurs avaient émis le souhait que, dans chaque région de ce qui avait constitué jadis les provinces de langue d'oc, se créent des écoles regroupant les amoureux de cette langue. L'Escole Gastoû Febus fut fondée en 1896, en Béarn, sous l'impulsion de Michel Camélat et de Simin Palay. Le premier président en fut Adrien Planté, l'un des pères fondateurs avec Jean Eyt, Jean-Victor Lalanne et quelques autres.

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Si le Félibrige est une organisation de défense et de promotion de la langue et de la culture d'oc, son action se situe aujourd'hui au niveau de la reconnaissance de la diversité linguistique et culturelle en France et dans le monde. Il est une des deux organisations présentes sur les 32 départements de langue d'oc avec l'Institut d'études occitanes (I.E.O.) fondé en 1945.

Organisation

Fichier:Remise d'une cigale de Maître d'oeuvre du Félibrige.JPG
Remise d'une cigale d'argent de Maître d'œuvre du Félibrige. (Ici à Jean-François Costes par la majorale Peireto Berengier à Sceaux le 13 décembre 2008 et devant le portrait de Frédéric Mistral).
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Carte de Félibre mantenèire / Mantenènço de Prouvènço 2009.

Les premiers statuts du Félibrige, en 1862, établissaient un nombre restreint de membres répartis en sept sections<ref>Raymond Lefèvre, Catalogue félibréen et du midi de la France, Marseille, Ruat, 1901</ref>. Depuis 1876, le Félibrige compte des félibres mainteneurs, en nombre illimité, et des félibres majoraux, au nombre de cinquante.

Les Mainteneurs (Li Mantenèire)

Les adhérents de l'association sont appelés « félibres mainteneurs » (felibre mantenèire). Ils portent comme insigne une pervenche d'argent. Ils sont répartis en sections appelées maintenances (mantenènço). Le Félibrige compte Modèle:Quand six maintenances : Aquitaine, Auvergne, Gascogne-Haut-Languedoc, Languedoc-Catalogne, Limousin, Provence. Chaque maintenance est administrée par un bureau composé d'un syndic (sendi), de vice-syndics (souto-sendi), d'un secrétaire (secretàri) et d'un trésorier (clavaire).

Capouliés

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Les Majoraux (Majourau)

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Les « félibres majoraux » (felibre majourau) sont élus à vie par cooptation et détenteurs d'une cigale d'or, qui se transmet à leur mort comme un fauteuil d'académie. Chaque cigale porte un nom symbolique référent à une région, à une ville, à un fleuve ou à une valeur félibréenne.

Les félibres majoraux composent le consistoire qui est le gardien de la philosophie de l'association.

Le Félibrige est présidé par le capoulié qui est obligatoirement un des cinquante félibres majoraux.

Bureau

Celui qui détient la responsabilité première du Félibrige est le capoulié. Le capoulié est le gardien de la coupe, symbole du Félibrige. Il est aidé dans sa charge par un secrétaire général (baile), un trésorier (clavaire) et des assesseurs (assessour).

Les assesseurs sont les représentants du capoulié dans les maintenances.

Associés

Le Félibrige est également représenté à l'étranger par des membres associés (sòci), la plupart universitaires ou traducteurs.

Congrès

Le congrès (Santo-Estello) du Félibrige se déroule chaque année dans une ville différente des pays de langue d'oc, au moment de la fête de sainte Estelle (ou à une date proche). Il donne lieu aux réunions statutaires ainsi qu'à de grandes festivités illustrant les différentes expressions de la culture des pays de langue d'oc (théâtre, musique, chanson, littérature…).

Joutes littéraires

Tous les sept ans, le Félibrige organise des joutes littéraires connues sous le nom de Grand Jo flourau setenàri. Le grand lauréat est nommé maître en Gai-Savoir (Mèstre en Gai-Sabé) et choisit la reine du Félibrige pour les sept ans à venir.

Reines

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Action

L'action du Félibrige concerne toutes les expressions (littérature, théâtre, cinéma, chanson, musique…) et tous les supports (conférences, colloques, publications, congrès et festivals…) dès lors qu'ils vont dans le sens du maintien, de l'illustration et de la promotion de la langue et la culture des pays d'oc, de préférence dans la norme mistralienne. L'enseignement de la langue de la maternelle à l'université reste une priorité pour le Félibrige. Cette action est relayée au niveau local par les écoles félibréennes et au niveau régional par les maintenances. Le Félibrige peut agir seul ou en relation avec d'autres mouvements de défense et de promotion de la langue d'oc lorsqu'il s'agit de défendre des intérêts communs, comme la reconnaissance par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ou encore la prise en compte des langues régionales dans les textes et programmes de l’Éducation nationale.

Noms du Félibrige et de ses membres

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Étymologie

« Félibrige » est un nom propre qui désigne une organisation précise. Il convient de l'écrire avec un F majuscule, et non avec un f minuscule.

Le terme « Félibrige » est dérivé du terme « félibre » (felibre), terme que les fondateurs ont emprunté à un récitatif pour désigner celles et ceux voués à défendre la langue provençale. Une femme est appelée félibresse (felibresso ou felibressa). Une réunion de félibres pourra être désignée sous le nom de felibrejado.

En guise de définition du terme « félibre », Paul Ruat nous a laissé ce passage : Modèle:Citation<ref>Paul Ruat in Charradisso sus Calendau, Marseille, 1909, p. 14</ref>.

L'on a quelquefois pu gloser sur le terme de félibre en le rapprochant du mot « libre » qui signifie à la fois « livre » et « libre » en provençal, ce que l'on peut interpréter par l'esprit même du Félibrige : acquérir la liberté au travers de la culture, et en particulier de la littérature. Il n'en est rien.

Le mot pourrait venir d'une erreur populaire. Mistral dans ses « Mémoires et récits » évoque un récitatif L'Oraison à Saint Anselme, Les sept douleurs de la Vierge Marie. L'une de ces douleurs a été d'avoir perdu son fils qui était au temple, « emé li tiroun de la lèi, emé li set felibre de la lèi », « avec les scribes de la Loi, avec les sept félibres de la Loi ». « Emé li sét felibre » serait en réalité « Emé li Sefer, libre », « avec les sefers (rouleaux, en hébreu) livres de la loi ». Comme la chanson se transmettait oralement, et que personne pour ainsi dire, ne connaissait le mot « sefer », les gens auraient découpé les mots ainsi : « emé li sèt felibre de la lèi », « avec les sept félibres de la loi ». Le mot félibre, né d'un prétendu quiproquo, était, quoi qu'il en soit, orné de prestige. Car que pouvaient être ces sept félibres, sinon de grands sages ?

Pour Le Robert historique d'Alain Rey, qui qualifie l'hypothèse des « sefer, libre » de « fantaisiste », Mistral rattachait le mot félibre au bas latin fellibris, « nourrisson » (dérivé du latin fellare, « sucer »), partant de l'image ancienne qui fait des poètes les nourrissons des Muses.

Mistral lui-même, dans son Tresor dóu Felibrige écrit : <poem> « Ce vocable mystérieux, rapidement vulgarisé par les œuvres de ceux qui l'avaient adopté, figure depuis lors dans les dictionnaires français (Bouillet, Larousse, Littré, etc.). Son origine a exercé la sagacité des philologues et bien des étymologies ont été proposées

  1. Felibre viendrait du latin felibris ou fellebris, mot qui se trouve dans Solinus, Isidore de Séville et Papias, et que Ducange interprète par « nourrisson adhuc lacte vivens », dérivé du verbe fellare, téter, lequel fellare a donné naissance à filius, fils. Les poètes, de tout temps, ont été dénommés « nourrissons des Muses, alumni Musarum », et, comme le fait observer M. G. Garnier, alumnus, en latin, avait le sens actif et passif et désignait le disciple et le maître, comme escoulan en provençal. Il est à remarquer que le mot tiroun, qui, dans le texte populaire, semble synonyme de felibre, rappelle le verbe provençal tira signifiant aussi « téter ». Le latin tiro veut dire « novice ».
  2. Modèle:Refnec
  3. Felibre viendrait du grec Modèle:Grec ancien, « ami du beau ».
  4. Felibre viendrait de l'irlandais filea, poète, barde.
  5. Felibre viendrait du germanique felibert, dont le sens est encore inconnu.
  6. Felibre viendrait du provençal fe, libre, libre par la foi.
  7. Felibre viendrait de l'andalou filabre, dont nous ignorons le sens. La Sierra de Filabres est une montagne d'Andalousie.

Quant à l'étymologie expliquant felibre par « faiseur de livres », elle ne supporte pas l'examen, attendu qu'elle n'est pas dans le génie de la langue, car on dirait en ce cas fa-libre ou fai-libre. » </poem>

Usages courants du mot

Pour Paul Ruat, un félibre est « ouvrier de la plume et de la parole qui prend plaisir à parler la langue de son enfance que parlaient ses aïeux »<ref>Paul Ruat félibre et pédagogue de Georges Bonifassi.</ref>. Les félibres, au sens large, sont les auteurs qui créent en langue d'oc.

Normes graphiques au sein du Félibrige

Les deux normes graphiques majoritairement usitées pour la langue d'oc moderne sont la graphie dite mistralienne ou moderne, et la graphie dite alibertine ou classique. Concernant le Félibrige, celui-ci a défendu dès ses débuts la norme mistralienne, conçue par Joseph Roumanille et développée par Frédéric Mistral, d'où son nom. Aujourd'hui, les félibres de la Maintenance de Provence du Félibrige et une partie de la Maintenance du Languedoc continuent dans leur grande majorité à utiliser la norme mistralienne (ce qui revient à dire qu'en Provence, ceux qui utilisent la norme classique se retrouvent dans d'autres organisations culturelles que le Félibrige) alors même que dans les autres maintenances, c'est la norme alibertine (du nom de Louis Alibert) qui est majoritairement employée.

Même si le Félibrige accepte en son sein ces deux normes linguistiques, Modèle:Refnec Les actes du Félibrige sont rédigés en graphie mistralienne.

Lou Tresor dóu Felibrige

Lou Tresor dóu Felibrige (littéralement Le Trésor du Félibrige ; Lo Tresaur dau Felibritge, selon la norme classique) est le grand dictionnaire de langue occitane (centré sur le provençal), composé par l'écrivain de langue d'oc et prix Nobel de littérature Frédéric Mistral, avec le sous-titre : « Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Grands lauréats des Jeux floraux

Modèle:Catégorie détaillée Modèle:Colonne

Santo-Estello

Modèle:Article détaillé

La Santo-Estello (« Sainte Estelle »), congrès du Félibrige, se tient annuellement depuis 1876 dans une ville d'Occitanie (région culturelle), majoritairement en Provence<ref>À deux exceptions toutefois, où le congrès s'est tenu à Sceaux (Hauts-de-Seine) Modèle:Harv.</ref>.

Sceaux et le jardin des Félibres

La ville de Sceaux a été déclarée « cité félibréenne » en 1950, eu égard à la tradition félibréenne encore bien présente en cette ville depuis le premier hommage rendu par les félibres parisiens au fabuliste méridional Florian qui y est enterré. Un jardin des Félibres qui compte aujourd'hui onze bustes a concrétisé cette tradition tout comme l'organisation tous les ans d'une félibrée.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • La Plume, revue littéraire artistique et sociale, Paris, dir. Léon Deschamps, n° 53 du Modèle:1er juillet 1891, p. 213–237 du recueil annuel. Numéro consacré au Félibrige à l’occasion de la mort de Joseph Roumanille. (lire en ligne)
  • Modèle:Bibliographie
  • Firmin Boissin, Frédéric Mistral et les Félibres, 1879, E-J Savigné imprimeur-éditeur, Vienne. Lire en ligne
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k206385m%7C{{ #if: bpt6k206385m |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}
  • Eugène Lintilhac, Les Félibres, 1895, édition Alphonse Lemerre, in-12°, 136 p. Première partie - Félibres et Félibrige : L'énigme du Félibrige : les félibres de Paris, Cigaliers et félibres de Paris, le royaume poètique de Sainte-Estelle le capoulié Félix Gras, Un jour de printemps chez Mistral. Deuxième partie - Théodore Aubanel, La genése du Félibrige et Aubanel, le mouvement de Mistral, Jasmin, l'œuvre d'Aubanel.
  • Pierre Fabre, Mistral en Héritage, Marseille, Autres Temps, 2002
  • Pierre Fabre, Les Félibres Majoraux de 1876 à 2006, Aix-en-Provence, Félibrige, 2006
  • Gaston Jourdanne, Histoire du Félibrige, 1897 (réédition CPM, 1980)
  • Louis Guiraud, ' Au sujet des Félibres rouges', Édition à compte d'auteur, 1991
  • Stéphane Giocanti, La Renaissance du Sud, la grande épopée des littératures d'Oc, éditions du Cerf, 2022
  • René Jouveau, Histoire du Félibrige (4 volumes), Nîmes, Imprimerie Bené, 1970-1984
  • Philippe Martel, Les Félibres et leur temps. Renaissance d'oc et opinion (1850-1914), Bordeaux, PUB, 2010 (thèse de doctorat, 1993)
  • Pierre Miremont, Jean Monestier, Le Félibrige et la Langue d'Oc, Périgueux, Lo Bornat, 1985
  • Robert Maumet, Au Midi des Livres ou l'histoire d'une liberté : Paul Ruat, 1862-1938, Préface de Jean-Claude Gautier, Marseille, Tacussel, 2004.
  • Modèle:Ouvrage
  • Émile Ripert, La Renaissance Provençale, Paris, Librairie Champion, 1918
  • Émile Ripert, Le Félibrige, Paris, Armand Colin, 1924 ; réédition Éditions Jeanne Laffitte, 2001 Modèle:ISBN
  • André Tartanson, Istòri Nostro - Avignon (à compte d'auteur)

Articles connexes

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Liens externes

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