Isaac Bashevis Singer

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Isaac Bashevis Singer (né Yitskhok-Hersh Zynger, en yiddish : יצחק באַשעװיס זינגער) est un écrivain juif polonais naturalisé américain, né en juillet 1904 à Leoncin sur le territoire polonais sous l'occupation russe<ref>Bien souvent, on peut lire que Singer est né le 14 juillet 1904, et parfois que c'était à Radzymin (lointaine banlieue de Varsovie). L'erreur sur son lieu de naissance repose sur le fait que ses parents ont émigré dans cette ville alors qu'il était très jeune. En ce qui concerne la date, elle semble avoir été choisie par Singer lui-même, dans le but d'éviter la conscription (il aurait toutefois plusieurs fois admis sa véritable date de naissance, par exemple à son biographe officiel, Paul Kresh (voir Paul Kresh, Isaac Bashevis Singer, The Magician of West 86th Street, A Biography, The Dial Press, New York 1979, Modèle:P.).</ref> et décédé le Modèle:Date de décès- à Surfside près de Miami, en Floride.

Auteur de romans en yiddish, il reçoit le prix Louis Lamed à deux reprises, puis le National Book Award en 1970 pour un ouvrage de littérature d'enfance et de jeunesse, puis en 1974 (ex æquo avec Thomas Pynchon). Il reçoit également le prix Nobel de littérature en 1978 Modèle:Citation<ref>Traduit de l'anglais : « for his impassioned narrative art which, with roots in a Polish-Jewish cultural tradition, brings universal human conditions to life. » (source Site officiel de la Fondation Nobel in « Nobel prize Laureates in literature », partie consacrée à Isaac Bashevis Singer, 1978).</ref>.

Biographie

Le père d'Isaac Singer est le rabbin Pinkas Mendel Singer, descendant de Baal Chem Tov, le fondateur du hassidisme. Sa mère, Bathsheba Zylberman, est elle-même fille du rabbin de Biłgoraj. Il a une sœur et un frère aînés, Hindele Esther (née en 1891) et Joshua (né en 1893), et un jeune frère, Moishe né en 1906. Sa famille s'installe ensuite à Radzymin en 1907. Singer passe la grande majorité de son enfance dans la rue Krochmalna à Varsovie, principalement habitée par des Juifs de condition très modeste où il déménage avec sa famille, au numéro 10, à l'âge de quatre ans, en 1908. Son père devient à la fois leader spirituel et juge en prenant la présidence d'un beth din (tribunal rabbinique) que l'auteur définit plus tard, dans une nouvelle, comme Modèle:Citation<ref name="Universalis">Isaac Bashevis Singer sur le site de l'encyclopædia Universalis, consulté le 23 juin 2014.</ref>. La maison des Singer est très modeste, les habitants de la rue Krochmalna viennent demander à son père des conseils sur leurs problèmes conjugaux et les querelles familiales. C'est en résolvant ces conflits que Pinkas reçoit de l'argent pour nourrir sa famille. Le petit Isaac se cache pour écouter ces histoires. Au Tribunal de mon père (1966) et De nouveau au tribunal de mon père naîtront de ses souvenirs d'enfance.

Sa sœur Hindele déteste les tâches réservées aux femmes et rêve d'étudier comme ses frères. Singer s'est probablement inspiré d'elle pour créer le personnage de sa nouvelle Yentl, il a dédié un livre à sa mémoire : La séance (1968). Hindele souffrait des nerfs et faisait des crises d'épilepsie. Une fois adulte, elle traduira Dickens et Shaw en yiddish.

L'écrivain passe son adolescence, 9 ans, à Varsovie ou dans la ville de Biłgoraj, non loin de Lublin, dans laquelle vit son grand-père<ref name="Larousse">Isaac Bashevis Singer sur le site de l'encyclopédie Larousse, consulté le 23 juin 2014.</ref>. Il poursuit des études dans une école rabbinique où lui est dispensée une éducation traditionnelle et religieuse. Il y apprend l'hébreu moderne et s'intéresse aux préceptes de la kabbale.

Joshua, son frère aîné, destiné à devenir rabbin, se révolte très tôt contre la foi paternelle. En 1914, il coupe ses papillotes et quitte la maison familiale. La révolte de Joshua trouble profondément Isaac. Comme lui, tout en étudiant la Torah, il se plonge à douze ans dans la lecture de Spinoza, Gogol, Dostoïevski et Tolstoï. Joshua se met à écrire des nouvelles et Perles connaît un grand succès en 1920. Il écrit également dans la presse juive, notamment dans le Literarishe Bletter dont il devient en 1923, rédacteur en chef adjoint. Joshua introduit Isaac dans les milieux littéraires et lui obtient une place de correcteur dans ce journal<ref>Modèle:Article</ref>. Les deux frères fréquentent le Club des écrivains de Varsovie<ref name="Universalis" />. Sur l'exemple de son frère, Isaac abandonne le rabbinat pour se consacrer à la littérature et au journalisme<ref name="Universalis" />. Il commence sa carrière en 1925 en publiant, sous divers pseudonymes, des nouvelles dans des revues yiddish comme Literarische Bleter et en traduisant en yiddish des romans de Knut Hamsun ou encore La Montagne magique de Thomas Mann<ref name="Universalis" />,<ref name="Larousse" />.

En 1929, Isaac a une liaison avec Rachel Poncz. De leur amour, naît Israël. La même année, Pinkas Singer meurt. À présent célèbre dans le milieu littéraire de Varsovie, Joshua devient le correspondant polonais du grand journal américain, le Jewish Daily Forward, et publie Yoshe le fou en 1932. Le public connaît uniquement Isaac en tant que "frère de l'écrivain Joshua Singer". Le pseudonyme d'« Isaac Bashevis Singer », qu'il finit par adopter comme seul nom de plume, lui permet de se distinguer de celui de son frère « Israel Joshua Singer »<ref name="Larousse" />. Son premier roman La Corne du bélier (Satan in Goray), tableau du judaïsme polonais au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, paraît en 1932<ref name="Larousse" />.

Si ses ouvrages de jeunesse ont été rédigés en hébreu, il fait vite le choix d'écrire en yiddish, sa langue maternelle. Le yiddish est essentiellement oral mais son travail d'écrivain, qui en fait un inventaire et en reprend les codes et les formules idiomatiques, le transforme en témoignage précieux et en document d'une grande richesse. Plus tard, il donne au quotidien yiddish Jewish Daily Forward et à diverses revues des romans édités en feuilletons et rassemblés postérieurement en volumes dans leur traduction anglaise<ref name="Larousse" />.

Devant l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne et la montée du climat antisémite en Pologne, il quitte l'Europe pour les États-Unis : son frère aîné Joshua s’expatrie emmenant sa femme et son fils à New York, puis, en 1935, il fait venir Isaac. Ce dernier promet à sa femme Rachel de la faire venir aux États-Unis avec Israël, leur enfant, qui a 5 ans. Cela ne se produira jamais. Rachel, alors communiste, part en URSS avec son fils. Puis, leur route les mènera en Palestine.

Les premières années de Singer aux États-Unis sont difficiles. Déraciné, il éprouve des difficultés à s'adapter au mode de vie américain. À New York, les parents juifs n'enseignent plus le yiddish. Mais Singer refuse de laisser mourir sa langue. Le Messie pécheur, son premier roman publié en Amérique, est un échec. Singer vit grâce à son métier de correcteur au Forward tout en continuant à publier des nouvelles dans le même journal. En 1937, il rencontre et épouse Alma Haimann, une Juive originaire de Munich. Ce mariage durera jusqu'à sa mort. En février 1944, Joshua Singer meurt subitement d'une thrombose, et Moishe, son frère cadet, meurt en URSS, vers 1945, après avoir été déporté avec sa mère et son épouse dans le sud du Kazakhstan.

En 1943, Isaac Singer obtient la nationalité américaine et publie La Famille Moskat. Il devient très productif : il aura publié dans le Forward 121 nouvelles dont les célèbres Gimpel le naïf et La Brève journée du vendredi. Les années suivantes Singer publie des romans en feuilleton L'Oncle d'Amérique (1949-1951), Les Ombres de l'Hudson (1957), Le bateau pour l'Amérique (1958), Le magicien de Lublin (1958), L'esclave (1960), Spinoza de la rue du marché (1961) et plus tard, Le manoir (1966) et Le domaine (1969). Singer écrit exclusivement en yiddish. En 1953, Saul Bellow traduit en anglais Gimpel le naïf. La nouvelle connaît un énorme succès et touche un large public. Les œuvres de Singer sont traduites en anglais. C’est à partir de cette traduction qu’elles sont ensuite traduites dans les autres langues<ref>Pourquoi IBS ne voulait pas être traduit du texte yiddish, par Henri Lewi in : Modèle:Ouvrage</ref>. Singer sait que la traduction ne met pas en valeur l'œuvre de l'écrivain. Aussi dès la Famille Moskat, il travaille avec les traducteurs. Il a surveillé chaque traduction de ses œuvres en anglais.

Durant sa carrière il publie dix-huit romans, quatorze livres pour enfants et plusieurs recueils de nouvelles. Son œuvre romanesque, extrêmement riche, puise sa matière dans la Pologne d'antan, l'histoire du peuple juif, le folklore ashkénaze, la mythologie hébraïque, l'exégèse biblique, les souvenirs d'enfance et, dans une moindre mesure, l'expérience américaine<ref name="Larousse" />.

Isaac Bashevis Singer prolonge la tradition disparue des conteurs yiddishs<ref name="Larousse" />. Ses récits mêlent indistinctement monde quotidien et merveilleux<ref name="Larousse" />. L'auteur fait cohabiter la satire, dans l'observation des mœurs juives contemporaines, et le surnaturel à travers les fantômes, les démons et les esprits malins qui font de fréquentes apparitions dans ses fictions et jouent un rôle essentiel car ils permettent de ressusciter la culture hébraïque et d'imager les problèmes inhérents à la sexualité<ref name="Larousse" />. Nombre de ses livres évoquent dans un mélange d'humour, de grotesque, de noirceur et de fantaisie narrative et verbale, la vie des Juifs polonais avant la Seconde Guerre mondiale<ref name="Larousse" />.

Singer étend ensuite sa réflexion littéraire sur la notion de spiritualité et d'identité, faisant de l'individu juif un être en proie aux doutes, déchiré entre le respect de ses traditions et la volonté d'assouvir ses passions dans une société où il cherche à s'imposer sans jamais trouver sa place<ref name="Larousse" />. Dans ses écrits tardifs, l'auteur outrepasse le cadre de sa communauté originelle pour évoquer les doutes et les névroses de l'homme dans le monde contemporain dont il rapproche la souffrance de celle des animaux. Dans les années 1970, Singer devient d'ailleurs un végétarien militant<ref>« Why is one born? Why does one suffer? In my case, the suffering of animals also makes me very sad. I'm a vegetarian, you know. », entretien avec Newsweek, Modèle:Date après avoir gagné le prix Nobel.</ref>, et établit des liens entre le comportement humain envers le monde animal et celui des nazis durant le second conflit mondial. Dans son roman de 1966 Modèle:Lien, le personnage principal, Herman, un survivant de la Shoah, songe à la vue de la mise à mort d'animaux et de poissons que « Par leur comportement envers les créatures, tous les hommes sont des nazis »<ref>« As often as Herman had witnessed the slaughter of animals and fish, he always had the same thought: In their behavior toward creatures, all men were Nazis. The smugness with which man could do with other species as he pleased exemplified the most extreme racist theories, the principle that might is right. » dans son livre Enemies, A Love Story (ASIN: B0000DS8XZ) (Modèle:ISBN).</ref>. Singer reprend ce thème en 1982 dans son histoire courte "The Letter Writer", avec cette phrase devenue célèbre : « Pour ces créatures, tous les êtres humains sont des nazis ; pour les animaux, c'est un éternel Treblinka »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Isaac Singer, "The Letter Writer", Collected Stories, 1982, p.71</ref>. L'expression « un éternel Treblinka » est reprise notamment par l'historien Charles Patterson qui en fait le titre d'un livre où il explore la violence industrialisée contre les animaux et celle infligée aux juifs par la Shoah<ref name="Monde">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Élisabeth de Fontenay, « Charles Patterson : l'abattage, un laboratoire de la barbarie », Le Monde, 10 janvier 2008</ref>. La philosophe Élisabeth de Fontenay rappelle à cette occasion qu'« il ne faudrait pas oublier que beaucoup d'auteurs juifs d'après 1945 ont osé la comparaison : Adorno et Horkheimer, Derrida, Canetti, Grossman, Gary, entre autres, ont été obsédés par la douleur animale et par sa proximité avec la souffrance des persécutions par les nazis »<ref name="Monde" />.

À la fin de sa vie, Isaac Singer s'affaiblit beaucoup et souffre d'une maladie de la mémoire, un comble pour lui qui a fait de la mémoire son instrument littéraire. Il meurt en 1991 à Surfside, près de Miami, des suites d'un accident vasculaire cérébral, à l'âge de quatre-vingt-sept ans.

Œuvre

Romans

Théâtre

  • Teibele and Her Demon (1983)

Recueils de nouvelles

Littérature d'enfance et de jeunesse

Écrits autobiographiques

Autre publication

  • The Hasidim (1973)

Adaptations

Au cinéma

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes

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