Quatrain
Modèle:Sources à lier Un quatrain est une strophe de quatre vers<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>, qui peut être soit un poème indépendant, soit une strophe d'un poème plus long. Le quatrain se prête à de très nombreuses combinaisons en jouant sur les mètres et sur les rimes, ce qu’ont su exploiter tous les poètes, notamment Paul Verlaine dans Fêtes galantes. Il se révèle d’un emploi extrêmement varié tout au long de l’histoire littéraire malgré son apparente simplicité, ce qui fait de lui la strophe de base de la poésie française.
Le mot correspond au genre du robāʿi, un poème de quatre vers très utilisé dans la littérature persane. Ce genre est particulièrement connu grâce aux Robâ‘iyât du poète Omar Khayyâm. Fernando Pessoa a aussi adopté cette forme.
Combinaisons métriques
Les quatrains isométriques
Ils comportent un seul type de vers ou des vers libres pour certains.
Alexandrins
Les alexandrins sont des vers de douze syllabes.
Décasyllabes
Les décasyllabes sont des vers de dix syllabes.
Octosyllabes
Les octosyllabes sont des vers de huit syllabes.
Heptasyllabes
Les heptasyllabes sont des vers impairs de sept syllabes.
Pentasyllabes
Les pentasyllabes sont des vers impairs de cinq syllabes.
Autres
D’autres quatrains existent encore, pairs ou impairs : tétrasyllabes (quatre syllabes) comme « Charleroi » de Verlaine dans le recueil Romances sans paroles), ennéasyllabes (neuf syllabes) comme « Art poétique » de Verlaine dans le recueil Jadis et naguère)Modèle:Etc
Les quatrains hétérométriques
Les quatrains hétérométriques ont des vers possédant un nombre de syllabes différents. Les combinaisons sont extrêmement variées, en voici quelques-unes :
8/8/12/8 syllabes
6/6/6/4 syllabes
12/6/12/6 syllabes
6/6/2/6 syllabes
12/3 syllabes
Vers libres
Combinaisons des rimes
Genre des rimes
Alternance classique rime masculine/rime féminine
Rimes uniquement masculines
Rimes uniquement féminines
Rimes uniquement masculines ou féminines avec alternance strophique
Par exemple avec la première strophe masculine et la seconde féminine :
Disposition des rimes
Rimes plates ou suivies
De forme A/A féminine/B/B masculine<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>
Rimes croisées
De forme A masculine/B féminine/A masculine/B féminine<ref name=":1" />
Rimes embrassées
A féminine/B/B masculine/A féminine<ref name=":1" />,<ref name=":0" />
Utilisation dans différents types de poème
Quatrain isolé
Le quatrain peut être utilisé seul : il constitue alors un petit poème complet comme l’illustrent de nombreux exemples depuis le Moyen Âge. En voici quelques-uns :
Plaisant et désabusé chez François Villon
Mystérieux chez Nostradamus
En forme d’épigramme chez Voltaire
Poème de circonstance comme chez Mallarmé : dédicace à Hérédia
En contrerime
Modèle:Article détaillé Forme formalisée et baptisée par Paul-Jean Toulet : quatrain combinant rimes embrassées (A/B/B/A) et structure métrique croisée (généralement 8/6/8/6), qui donne au poème une impression de déséquilibre systématique. Les poèmes du recueil comportent deux, trois ou quatre strophes ; une seule fois le quatrain est autonome :
Suggestif chez Prévert
Dans des poèmes courts
Il est très utilisé dans des poèmes plutôt courts, de huit à vingt vers, avec une certaine préférence pour le poème de quatre quatrains (proche visuellement du sonnet sans ses contraintes) comme « L'albatros » de Charles Baudelaire dans Les Fleurs du mal ou « Elle était déchaussée, elle était décoiffée » de Victor Hugo dans Les Contemplations’’ ).
Dans des poèmes longs
Le quatrain se présente souvent dans de longs poèmes isostrophiques (uniquement des quatrains) :
Autres exemples célèbres : « Le Bateau ivre » d'Arthur Rimbaud, 1871 ; « Liberté » de Paul Éluard, 1942 ; Je vous salue ma France... de Louis Aragon, 1943 ; Modèle:Etc.
On trouve parfois l’association de quatrains isométriques et hétérométriques comme dans « À Villequier » de Victor Hugo dans Les Contemplations’’, 1856, ou Le Lac d'Alphonse de Lamartine dans Méditations poétiques, 1820.
On le trouve plus rarement dans de longs poèmes hétérostrophiques comme dans « Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres » de Charles Péguy dans La Tapisserie de Notre-Dame, où des quatrains sont associés à des quintils :
Utilisation dans des poèmes à forme fixe
Dans le rondeau (première strophe)
Comme envoi de la petite ballade en octosyllabes
Comme strophe régulière dans le pantoum
Dans le sonnet
Modèle:Détail Les sonnets comportent deux quatrains dans les deux premières strophes que complètent un sizain ou deux tercets :