Ayman al-Zawahiri
Modèle:Infobox Biographie2 Ayman Mohammed Rabie al-Zawahiri (en Modèle:Langue avec nom), né le Modèle:Date de naissance à Maadi (banlieue du Caire, Égypte) et mort le Modèle:Date de décès à Kaboul (Afghanistan) par une frappe de drone américaine, est un djihadiste égyptien et le chef du réseau terroriste Al-Qaïda de 2011 à sa mort.
Fils d'un pharmacien, médecin de formation et membre des Frères musulmans, il rejoint dans un premier temps le Jihad islamique égyptien, en lutte contre le pouvoir de Gamal Abdel Nasser. À la fin des années 1980, il rompt avec les Frères musulmans et participe à la fondation de l'organisation salafiste djihadiste al-Qaïda. Il devient alors le principal idéologue de ce réseau terroriste dirigé par Oussama ben Laden, souvent considéré comme étant son Modèle:N°, dont il aurait été le médecin personnel (Ben Laden aurait souffert de complications rénales, nécessitant probablement des dialyses). Après la mort d'Oussama ben Laden le Modèle:Date, il devient le chef d'al-Qaïda.
Il est connu sous une dizaine de noms différents : Abou Mohammed, Abou Fatima, Mohammed Ibrahim, Abou Abdallah, Abou al-Mu'iz, le Docteur, le Professeur, Nour, Abou Mohammed Nour ad-Dîn, Abdel Mouaz (Abdel Moez, Abdel Mouez) et d'autres pseudonymes.
Biographie
Jeunesse
Ayman Al-Zawahiri est né à Maadi en Égypte, en banlieue du Caire, dans une famille influente sur le plan religieux et politique<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Monde020822">Christophe Ayad et Mouna Naïm, Ayman Al-Zawahiri, une vie entière dévouée au djihad, Le Monde, 2 août 2022.</ref>. Du côté paternel, le grand-oncle d'Ayman a dirigé l'université al-Azhar (l'un des principaux lieux d'enseignement de l'islam sunnite), son grand-père maternel a fondé l'université religieuse du Roi Saoud en Arabie saoudite pour le compte des autorités religieuses wahhabites et son oncle maternel, Abdul Rahman Azzam, a occupé les fonctions de secrétaire de la Ligue arabe<ref name="Monde020822"/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Express110918"/>. C'est un élève studieux<ref name="Express110918"/>. Sa famille est liée aux Frères musulmans depuis la création de la confrérie en 1928<ref name="Monde020822"/>. En 1966, à l'âge de 14 ans, Ayman Al-Zawahiri rejoint à son tour les Frères musulmans, avec l'intention de renverser le régime de Gamal Abdel Nasser<ref name="Monde020822"/>. Il est alors fasciné par le penseur Sayyid Qutb<ref name="Express110918">Marc Epstein, Ayman Al-Zawahiri, le cerveau d'Al-Qaïda, L'Express, 11 septembre 2003.</ref>, qui est condamné à mort et exécuté la même année<ref name="Monde020822"/>.
Entré à l'école de médecine de l'université du Caire, il sort diplômé en médecine en 1974<ref name="Monde020822"/> et obtient sa spécialisation en chirurgie en 1978. Son père, Muhammad Rabi Al-Zawahiri, pharmacien renommé, était lui-même professeur de pharmacologie au sein de l'école de pharmacie de l'Université du Caire. La marque creuse sur son front s'appelle un zabiba.
Jihad islamique égyptien
En 1970, Nasser meurt et Anouar el-Sadate lui succède<ref name="Monde020822"/>. Ce dernier fait alors libérer de nombreux détenus islamistes afin de contrer l'influence des Nassériens<ref name="Monde020822"/>. Cependant les islamistes multiplient rapidement leurs actions et deux groupes radicaux émergent : Gamaa al-Islamiya et le Jihad islamique égyptien<ref name="Monde020822"/>. D'après les journalistes du Monde Christophe Ayad et Mouna Naïm : Modèle:Citation<ref name="Monde020822"/>
Al-Zawahiri rejoint quant à lui le Jihad islamique égyptien<ref name="Monde020822"/>,<ref name="Express110918"/>. En 1974, le groupe compte une quarantaine de membres<ref name="Express110918"/>. Al-Zawahiri s'habille alors à l'occidentale et sa famille ignore tout de ses activités<ref name="Express110918"/>. La même année, il passe son diplôme de médecine et exerce pendant trois années comme chirurgien dans une base de l'armée égyptienne<ref name="Express110918"/>. En 1978, il se marie<ref name="Express110918"/>.
En 1980, Ayman al-Zawahiri se rend au Pakistan et travaille pendant quatre mois à Peshawar pour le compte du Croissant-Rouge afin de venir en aide aux réfugiés afghans<ref name="Express110918"/>.
En 1978, la signature des accords de Camp David, en Israël, provoque une rupture entre Sadate et les milieux islamistes<ref name="Monde020822"/>. Le Modèle:Date, le président égyptien Anouar el-Sadate est assassiné par un soldat ayant rejoint le Jihad islamique<ref name="Monde020822"/>,<ref name="Express110918"/>. Al-Zawahiri affirmera par la suite n'avoir appris le projet d'attentat qu'au matin de l'attaque<ref name="Express110918"/>. Il est néanmoins arrêté et emprisonné, ainsi que plusieurs centaines d'autres islamistes<ref name="Express110918"/>. Sous la torture, il révèle également les noms de plusieurs de ses camarades<ref name="Monde020822"/>. Mis hors de cause dans le complot contre Sadate, il n'est finalement condamné qu'à trois ans de prison pour port illégal d'arme<ref name="Monde020822"/>,<ref name="Express110918"/>. Il est relâché en 1984<ref name="Monde020822"/>,<ref name="Express110918"/>.
Après sa libération, al-Zawahiri quitte alors l'Égypte, fait un bref séjour en Arabie saoudite, puis se rend au Pakistan<ref name="Express110918"/>. Il se rapproche alors d'Oussama ben Laden, dont il devient le médecin personnel<ref name="Express110918"/>. Vers fin 1989, dans un camp près de Khost en Afghanistan, une dizaine d'hommes de différentes nationalités, dont ben Laden et al-Zawahiri, fondent l'organisation al-Qaïda<ref name="Express110918"/>.
Al-Qaïda
Années 1990
En 1989, Oussama ben Laden et Ayman Al-Zawahiri s'installent au Soudan, où Omar el-Bechir a pris le pouvoir et instauré une junte islamiste<ref name="Monde020822"/>. Al-Zawahiri commandite alors plusieurs attentats contre le pouvoir égyptien, dont une tentative d'assassinat manquée contre le président Hosni Moubarak<ref name="Monde020822"/>.
Selon l'imam Sayed, — l'ancien guide spirituel du Jihad islamique égyptien auquel a appartenu Ayman Al-Zawahiri, dans un essai intitulé « La Honte de l'exonération », publié en Modèle:Date-, dans le quotidien indépendant égyptien Al-Masri al-youm — Zawahiri travaillait alors pour les services secrets soudanais et a été rétribué par eux pour monter secrètement des opérations de terrorisme en Égypte. Une de ces opérations fut la tentative d'assassinat du Premier ministre égyptien Atef Sedki en 1993, qui a entraîné l'arrestation de membres du Jihad islamique en Égypte et l'exécution de six d'entre eux.
Cependant au tournant des années 1990, al-Qaïda change de stratégie. Selon Le Monde : Modèle:Citation<ref name="Monde020822"/>. Al-Zawahiri se range à ses vues et dès lors la Modèle:Citation<ref name="Monde020822"/>. Il rompt également totalement avec la confrérie des Frères musulmans égyptiens, qui ont refusé ou renoncé à l'usage de la violence<ref name="Monde020822"/>.
Al-Zawahiri passe en Russie avec deux lieutenants le Modèle:Date et tente de gagner la Tchétchénie pour y établir une base d'opérations. Il est arrêté le jour même au Daghestan avec de faux passeports. Se faisant passer pour de simples hommes d'affaires et bénéficiant d'un lobbying demandant la libération de ces simples marchands, ils sont relâchés au bout de six mois de prison<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Saga of Dr. Zawahri Sheds Light On the Roots of al Qaeda Terror, Wall Street Journal, 2 juillet 2002.</ref>.
En 1997, Ayman Al-Zawahiri est tenu pour responsable du massacre de Louxor, où sont tuées 62 personnes, dont 58 touristes étrangers. Il est condamné à mort par contumace en 1999 par un tribunal militaire égyptien. Cependant l'attentat est en réalité le fait du Gamaa al-Islamiya, qui n'est pas lié à Al-Zawahiri<ref name="Monde020822"/>.
En 1998, Al-Zawahiri rejoint Ben Laden en Afghanistan, où les talibans ont pris le pouvoir<ref name="Monde020822"/>.
Entre 1998 et 2006
Le Modèle:Date, il développe ses vues dans un texte écrit avec Oussama Ben Laden sous le titre « Le Front islamique mondial contre les juifs et les croisés ». Ce texte constitue un pas important permettant d'élargir ses combats à l'échelle planétaire. Ainsi le Jihad islamique rejoint la nébuleuse d’Al-Qaïda (le Jihad islamique sera reconstitué en partie sous le nom de Talaëh al-Fatah).
Après la deuxième Guerre d'Afghanistan, on perd la trace de Ayman Al-Zawahiri. Certaines sources, en 2002, relatent son assassinat par des forces inconnues mais, début Modèle:Date, une vidéo montrant Ayman Al-Zawahiri et Ben Laden ainsi qu'un enregistrement audio, relayé par la chaîne qatarienne Al Jazeera, laissent supposer qu'ils sont tous deux en vie. Le département d'État des États-Unis offre une récompense de Modèle:Monnaie pour des informations pouvant mener à l'arrestation d'Ayman al-Zawahiri, considéré comme impliqué, notamment, dans les attentats à la bombe du Modèle:Date à Dar es Salam en Tanzanie et à Nairobi au Kenya. Ce même département l'a officiellement placé en deuxième position, sur une liste de 22, des terroristes les plus recherchés. Sur sa fiche de recherche du FBI, il est mentionné qu'il parle arabe et français<ref>FBI:Most Wanted Terrorists.</ref>.
Il est visé par des frappes de drones américains en janvier et Modèle:Date-, mais leur échappe les deux fois. Les frappes provoquent cependant la mort de 105 personnes, dont 76 enfants<ref>Modèle:Article</ref>.
Entre 2007 - 2017
Le Modèle:Date, à la suite d'une attaque américaine dans un village à la frontière pakistanaise qui fait 17 morts, les médias relayent une information sur la mort de Ayman Al-Zawahiri mais celle-ci est démentie le lendemain.
Le Modèle:Date, dans le prolongement de son démenti, Ayman Al-Zawahiri apparaît dans une vidéo<ref>Zawahri ironise sur la stratégie américaine, L'OBS, 23 janvier 2007.</ref> critiquant les décisions de George W. Bush au sujet de l'Irak et de la Somalie. Ce message intervient alors que Bush vient d'annoncer, le Modèle:Date, l'envoi de « plus de vingt mille soldats américains » afin de renforcer l'effectif déjà sur place.
Le Modèle:Date, il publie sur Internet un livre intitulé L'Absolution (al-tabri'a), dans lequel il réfute les critiques formulées en 2007 par son ancien compagnon de route, le jihadiste repenti Imam al-Sharif, aujourd'hui emprisonné au Caire<ref>blog de Gilles Kepel (5 mars 2008) : Zawahiri met en ligne sa "Disculpation" : la crise s'aggrave entre les jihadistes.</ref>.
Le Modèle:Date, dans un message radiophonique — le troisième en une semaine — diffusé par le réseau as-Sahab, il appelle les musulmans à de nouvelles attaques contre les intérêts juifs et américains dans le monde et à Modèle:Citation<ref>Al-Qaïda appelle à frapper Israël et les États-Unis, L'Express, 24 mars 2008.</ref>.
En Modèle:Date-, dans un message audio, il accuse l'Iran et le Hezbollah de vouloir discréditer Al-Qaïda en soutenant qu'Israël serait impliqué dans les [[attentats du 11 septembre 2001|attentats du Modèle:Date-]]<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Al-Qaeda accuses Iran of 9/11 lie, BBC, 22 avril 2008.</ref>.
Le Modèle:Date, il menace la France de représailles en raison de sa position concernant le voile islamique et s'attaque également à l'État israélien<ref>Le numéro deux d'al-Qaida menace la France, Le Figaro, 4 août 2009.</ref>.
Il devient l'homme le plus recherché du monde, après la mort du chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, le Modèle:Date. Le Modèle:Date, il est intronisé chef d'Al-Qaïda, remplaçant Saif al-Adel qui assurait l’intérim<ref name="LM1536720_3216">Mike Mullen promet qu'Al-Zawahiri sera éliminé comme Ben Laden, Le Monde.</ref>. Il intervient deux fois en vidéo pour exprimer son soutien aux révolutions arabes<ref>Al Zawahiri le discret, Huyghe, 3 août 2011.</ref>.
Le Modèle:Date, il menace la France à la suite de l'intervention militaire au Mali<ref>Zawahiri menace la France pour son intervention au Mali, Le Monde, 8 avril 2013.</ref>.
En Modèle:Date, Ayman al-Zawahiri déclare qu'il désapprouve Abou Bakr al-Baghdadi qui annonce une fusion entre le Front al-Nosra et l'État islamique d'Irak pour former l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Al-Zawahiri demande à al-Baghdadi de renoncer à ses prétentions sur la Syrie, estimant qu'il Modèle:Citation sans lui en avoir demandé la permission ni même l'avoir informé. Il annonce que Modèle:Citation<ref>« Le Front Al-Nosra est la branche d'Al-Qaïda en Syrie », 7sur7.be, 8 novembre 2013.</ref>. Le chef du Front al-Nosra, Abou Mohammed al-Joulani, refuse également la fusion et prête allégeance à al-Zawahiri<ref name="Point">« Al-Qaida en Syrie : le cadeau fait à Bachar », Le Point, 10 avril 2013.</ref>,<ref name="HP">Romain Caillet, De la désaffiliation de l'État islamique à al-Qaïda, The Huffington Post, 8 octobre 2013.</ref>,<ref>« Syrie : Al-Nosra adhère à Al-Qaida mais veut garder son identité », Le Monde, 10 avril 2013.</ref>. En novembre, Ayman al-Zawahiri reconnaît le Front al-Nosra comme la seule branche d'al-Qaïda en Syrie<ref name="Monde081113">Syrie : le Front Al-Nosra devient la "branche" officielle d'Al-Qaida, Le Monde avec AFP, 8 novembre 2013.</ref>,<ref>Zawahiri affirme que le Front Al-Nosra est la branche d'Al-Qaïda en Syrie, AFP, 8 novembre 2013.</ref>. Abou Bakr al-Baghdadi passe outre : il envoie des hommes en Syrie, tandis qu'une partie des membres du Front al-Nosra font défection et lui prêtent allégeance<ref>Hélène Sallon, L'État islamique en Irak et au Levant, l'avenir du djihadisme mondial, Le Monde, 10 juin 2014.</ref>.
En Modèle:Date-, le Front al-Nosra et l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) entrent en guerre dans le nord de la Syrie<ref name="Obs">Céline Lussato, Syrie : La guerre des djihadistes a-t-elle éclaté ?, Le Nouvel Observateur, 7 janvier 2014</ref>. Ayman al-Zawahiri désigne Abou Khaled al-Souri, membre d'Ahrar al-Cham et ancien compagnon de route d'Oussama ben Laden, pour servir de médiateur, mais celui-ci est tué à Alep le Modèle:Date-, dans un attentat de l'EIIL<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Depuis l'Afghanistan ou l'Iran, Al-Zawahiri envoie également plusieurs cadres d'al-Qaïda pour rejoindre le Front al-Nosra en Syrie, mais ces derniers sont éliminés un par un par des drones américains<ref name="Monde020822"/>.
Il revendique les attaques de l'attentat contre Charlie Hebdo, magazine satirique français<ref>https://www.marianne.net/societe/ayman-al-zawahiri-revendique-charlie-hebdo</ref>.
Le Modèle:Date, Ayman al-Zawahiri annonce prêter allégeance au mollah Akhtar Mohammad Mansour, chef des talibans<ref>Le chef d’Al-Qaïda Ayman Al-Zawahiri fait allégeance au nouveau leader des Talibans dans une vidéo, L'Obs, 13 août 2015.</ref>,<ref>En faisant allégeance aux talibans, al-Qaïda envoie un message à l'EI, RFI, 14 août 2015.</ref>,<ref>Michel Moutot, Allégeance au mollah Mansour : al-Zawahiri n'avait pas le choix, OLJ avec AFP, 17 août 2015.</ref>.
Le Modèle:Date, le Front al-Nosra rompt son allégeance à al-Qaïda avec l'accord d'Ayman al-Zawahiri<ref name="OLJ2">Le Front al-Nosra rompt avec el-Qaëda et devient le Front Fateh al-Cham, OLJ avec agences, 28 juillet 2016.</ref>. Le groupe prend le nom de Front Fatah al-Cham avant de former Hayat Tahrir al-Cham.
Le Modèle:Date, Ayman al-Zawahiri appelle ses partisans à ne pas privilégier le contrôle et l'administration des territoires, mais à se concentrer sur la guérilla<ref name="Monde270417"/>. Selon le chercheur Tore Refslund Hamming, fondateur du think tank MENA Analysis, Modèle:Citation<ref name="Monde270417">Madjid Zerrouky, Al-Qaida prépare une guerre d’usure en Syrie, Le Monde, 27 avril 2017.</ref>. À partir de fin 2017, Ayman al-Zawahiri commence à critiquer violemment Hayat Tahrir al-Cham et son chef, Abou Mohammed al-Joulani, après l'arrestation et le bref emprisonnement de plusieurs cadres d'al-Qaïda<ref name="FS280618">Matteo Puxton, Syrie: comment al-Qaïda reprend pied en zone djihadiste, France Soir, 28 juin 2018.</ref>,<ref name="Libé310118">Luc Mathieu, La province syrienne d’Idlib, un havre de guerre, Libération, 31 janvier 2018.</ref>.
Assassinat
Retour d'Al-Zawahiri à Kaboul et repérage américain
Recherché depuis plus de 20 ans par les États-Unis, Al-Zawahiri s'est longtemps caché dans les zones tribales à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan, plus probablement du côte pakistanais<ref name ="Hamming">Modèle:Lien web.</ref>. Il profite du retour des talibans au pouvoir pour revenir en Afghanistan. La CIA apprend d'abord que sa famille se trouve dans la capitale afghane<ref name ="Vanity Fair">Modèle:Article.</ref> puis découvre qu'il y est installé aussi, dans une résidence du quartier cossu de Sherpur, dans le centre-ville de Kaboul<ref name="el"/>. Plusieurs villas de ce quartier sont occupées par des responsables et des commandants talibans de haut rang<ref name ="Le Monde 02/08">"Mort d’Ayman Al-Zawahiri : qu’est-ce que le missile Hellfire R9X que les Américains sont susceptibles d’avoir utilisé ?" par Sandra Favier (avec AFP), Le Monde, 2 août 2022.</ref>. Une frappe précédente un an plus tôt avait raté sa cible et provoqué des morts parmi les civils<ref name=el>Modèle:Lien web.</ref>.
Après l'assassinat d'al-Zawahiri, le président américain Joe Biden confirma que la communauté du renseignement des États-Unis avait suivi celui-ci au début de 2022 alors qu'il emménageait à Kaboul<ref>Modèle:Lien web</ref>. Une source diplomatique française parle d'une installation à Kaboul en Modèle:Date-<ref name ="Le Monde 04/08">Modèle:Article</ref>. Les services de renseignements américains connaissent alors la maison qu'il occupe, une maison d'habitation de 3 étages où il vit avec sa famille. Le New York Times, citant un analyste américain, a rapporté que la maison frappée appartenait à un haut responsable taliban, Sirajuddin Haqqani, influent ministre de l'Intérieur du gouvernement taliban et chef du clan homonyme, bien implanté de part et d'autre de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan et réputé proche des groupes djihadistes des zones tribales pakistanaises et des services de renseignement pakistanais<ref name ="Le Monde 04/08"/>. Le réseau Haqqani est très présent dans l'est de l'Afghanistan et à Kaboul<ref name ="Le Monde 04/08"/>.
La difficulté est qu'Al-Zawahiri ne sort pas de sa résidence, où vit sa famille, et peut-être aussi d'autres personnes. La maison où il réside est collée à d'autres maisons ce qui rend dangereux un tir. Le président américain a demandé expressément que cet assassinat ciblé ne tue aucune autre personne. Une précédente frappe américaine un an plus tôt, sans que le gouvernement américain ne précise qui était visé, avait raté sa cible et provoqué des morts parmi les civils<ref name="el" />. En mai ou en juin, plusieurs scénarios sont proposés au président américain<ref name ="BFM">"Tué par un drone sur son balcon: comment les Américains ont éliminé le numéro 1 d'Al-Qaïda" par Jules Fresard, BFM TV, 2 août 2022</ref>. Le Modèle:Date-, une réunion se tient dans la Situation Room de la Maison Blanche autour du président avec plusieurs hauts responsable américains dont la directrice du renseignement national Avril Haines, le directeur de la CIA Bill Burns et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan. Une maquette de la maison où loge Al-Zawahiri est même exposée lors de cette réunion<ref name ="BFM"/>.
Selon une source diplomatique américaine, une équipe de surveillance au sol, non américaine, a effectué des repérages. Al-Zawahiri est vu Modèle:Citation de sa maison<ref name ="Le Monde 02/08"/> et où il aimait lire tôt le matin<ref name ="Vanity Fair"/>.
Les raisons de son installation à Kaboul restent encore obscures. Peut-être que le suivi de son organisation et le recrutement de nouveaux membres étaient plus faciles depuis la capitale<ref name ="Vanity Fair"/>. Le New York Times souligne qu'Al-Zawahiri aurait pu aussi y bénéficier de soins médicaux plus poussés<ref name ="Vanity Fair"/>.
Attaque
Joe Biden donne son accord pour une frappe dans la semaine du 18 au 24 juillet 2022<ref name ="Le Monde 02/08"/>. La semaine suivante, le Modèle:Date-, al-Zawahiri se tient sur le balcon de sa maison. À Modèle:Heure heure locale<ref>Modèle:Lien web</ref>, un drone américain le tue avec le tir de deux missiles Hellfire R9X. Le R9X est une version de l'AGM-114 Hellfire dont l'existence n'avait jamais été confirmée par le Pentagone<ref name ="Le Monde 02/08"/> et qui serait utilisée pour des assassinats ciblés. Cette version du missile n'a pas d'explosif, afin de réduire les dommages collatéraux (pas d'effet de souffle<ref name ="Le Monde 02/08"/>), la létalité de l'arme est assurée par l'énergie cinétique et par six lames auto-déployantes<ref name=el/> qui s'ouvrent peu avant l'impact<ref name ="Le Monde 02/08"/>. Ce missile « découpe » donc sa cible sans effet de souffle<ref name="Le Monde 02/08" />. Des responsables américains indiquent qu'aucun membre de la famille d'al-Zawahiri n'a été blessé. Sur les photos de la maison après l'impact, on aperçoit des fenêtres soufflées sur un étage, mais le reste du bâtiment, dont les autres fenêtres, est intact<ref name ="Le Monde 02/08"/>.
Annonces et réactions
Le Modèle:Date, le président américain Joe Biden annonce à la Maison-Blanche, qu'Ayman al-Zawahiri a été tué la veille à Kaboul<ref name="MondeAFP020822">Le chef d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, a été tué par un drone américain en Afghanistan, Le Monde avec AFP, 2 août 2022.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il déclare à cette occasion : Modèle:Citation<ref name="MondeAFP020822" />. Il ajoute que le chef d'Al-Qaïda a été repéré Modèle:Citation<ref name="MondeAFP020822" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="el" />. Un haut responsable de l'administration américaine avait alors juste confirmé aux journalistes qu'au cours du week-end, une frappe de drone avait eu lieu qui avait éliminé une importante cible d'Al-Qaïda en Afghanistan.
Dès la nouvelle de la frappe contre al-Zawahiri, les principaux leaders du clan Haqqani, Sirajuddin Haqqani, son oncle Khalil, ministre des Réfugiés, son frère Modèle:Lien et d'autres membres du clan auraient quitté précipitamment Kaboul<ref name ="Le Monde 04/08"/>. Selon une source de l'ONU sur place, des convois ont traversé la ville à vive allure et les rendez-vous prévus de ces personnalités ont été annulés brutalement<ref name ="Le Monde 04/08"/>. Sirajuddin Haqqani fait l'objet depuis quelque temps d'un mandat de recherche émis par les États-Unis<ref name ="Le Monde 04/08"/>. Les talibans se sont lancés dans les jours qui ont suivi l'attaque, à une chasse aux informateurs ayant permis de mener cette frappe, fouillant de nombreux domiciles privés<ref name ="Le Monde 04/08"/>. Le Modèle:Date-, Mahmoud Shah Habibi, directeur de l'aviation civile sous le régime précédent, suspecté d'avoir communiqué des renseignements clés aux Américains sur la position d'al-Zawahiri, est arrêté par les taliban. Une trentaine de salariés de son entreprise (dont les locaux sont situés à proximité de la maison d'al-Zawahiri) sont également arrêtés mais la plupart sont relâchés dans les mois suivants. Un an plus tard, seuls Mahmoud Shah Habibi et l'un de ses plus proches collaborateurs (l'ingénieur Akram) sont toujours maintenus en détention<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Avant l'annonce américaine, les talibans ont déclaré dans un premier communiqué qu'une frappe aérienne avait été menée contre une habitation du quartier de Sherpur à Kaboul, et ont condamné cette opération<ref>Modèle:Lien web</ref>, avant de reconnaître 48 heures plus tard la mort du leader d'al-Qaida. Les talibans dénoncent alors une Modèle:" et des accords de Doha<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. L'un de leur porte-parole déclare que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Des membres du réseau Haqqani avaient tenté de dissimuler la mort d'al-Zawahiri bien que les Américains l'aient déjà confirméeModèle:Ref nec.
Les États-Unis dénoncent une violation des accords de Doha de la part des talibans, qui ont permis à al-Zawahiri de revenir dans le pays<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Joe Biden qualifie la frappe de « délivrance de la justice »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle est aussi saluée par le Canada, les États-Unis, l’Arabie Saoudite, Israël et la France<ref name=":0" />.
Quelques jours plus tard, le Modèle:Date-, le gouvernement des talibans déclare Modèle:Citation sur la présence du chef d'Al-Qaïda en Afghanistan, indiquant dans un communiqué officiel que : Modèle:Citation, citant pour la première fois le nom du chef d'Al-Qaïda<ref>", France 24, 4 aout 2022</ref>.
Selon un diplomate français, les États-Unis ont avec cette frappe Modèle:Citation<ref name ="Le Monde 04/08"/>. Les observateurs notent néanmoins que le réseau jihadiste international est très décentralisé et résilient<ref name=":1">Modèle:Article</ref>,<ref name=":2" />, et qu'il survivra à la mort d’Al-Zawahiri comme il avait survécu à celle de Ben Laden<ref name=":1" />. Al-Qaïda n'a pas nommé immédiatement de successeur à al-Zawahiri<ref>Modèle:Lien web</ref>, mais selon les experts de l'ONU et le chercheur danois Tore Refslund Hamming, un autre Égyptien, Mohammed Salahuddin Zeidan, pourrait prendre la tête du mouvement<ref name=":1" />,<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>.
La frappe a mis en question la sécurité de Modèle:Lien, un ingénieur civil de 60 ans et le seul otage américain connu en Afghanistan<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En janvier 2023, le quotidien libanais L'Orient le Jour relève qu'Al Qaïda n'a toujours pas admis la mort de son chef tutélaire ni désigné de successeur<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>. Parmi les hypothèses avancées pour l'expliquer, il est possible que le groupe jihadiste ait échoué à contacter son numéro deux et favori à la succession, Saïf al-Adl<ref>Modèle:Lien web</ref>, ce dernier, se sentant menacé, préférant resté caché, probablement en Iran<ref name=":3" />. Une autre hypothèse est que le silence d'Al Qaïda sur la mort de son chef serait imposé par les talibans au pouvoir en Afghanistan, pour éviter d'attirer l'attention et que leur territoire soit de nouveau frappé par l'armée américaine<ref name=":3" />.
Notes et références
Modèle:Références Modèle:Traduction/Référence
Voir aussi
Articles connexes
Écrits de Zawahiri
- La cure pour les cœurs des croyants (Shifâ' Sudûr al-Mu'minîn), 1996
- Le Front islamique mondial contre les juifs et les croisés, 1998
- L'Absolution, Milelli, 2008 Modèle:ISBN
Bibliographie
- Gilles Kepel et Jean-Pierre Milelli (dir.), Al-Qaïda dans le texte, PUF, Paris, 2005
- Jean-Pierre Milelli, « La lettre d'al-Zaouahiri », revue Maghreb-Machrek no 186, Choiseul, Paris, 2006
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Présentation d'Ayman al-Zawahiri
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Avis de recherche du FBI
