Apocalypse

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Livre de la Bible

L’Apocalypse, ou Livre de l'Apocalypse, ou Apocalypse de Jean, (en Modèle:Lang-grc) suivant les premiers mots du texte<ref name="Cuvillier 2004, p. 387">Modèle:Harvsp.</ref>, est le dernier livre du Nouveau Testament<ref>Toutes choses nouvelles : deux ouvrages sur « L’Apocalypse ». Un essai éclairant et une traduction commentée de « L’Apocalypse » invitent à relire le texte fascinant et énigmatique qui clôt le Nouveau Testament. La Croix.</ref>. Dans les pays de culture anglophone, il s'intitule Livre de la Révélation, ou Révélation de Jésus-Christ.

Le texte, usant d'un langage symbolique, d'essence prophétique et dont l'auteur fait de nombreuses allusions aux prophètes de l'Ancien Testament (Daniel, Ézéchiel, etc.), se présente comme une révélation de Jésus-Christ qui dévoile à Jean Modèle:Citation.

L'œuvre aurait été composée vers la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par un auteur judéo-chrétien qui, selon le préambule, est prénommé Jean. Celui-ci se trouve dans l'île de Patmos lorsqu'il reçoit plusieurs visions, qu'il raconte en détail. La tradition l'a parfois identifié avec l'apôtre Jean, fils de Zébédée, auquel on a également attribué le quatrième évangile canonique, ou encore à un certain « Jean le Presbytre », c'est-à-dire « l'Ancien ». Ces antiques débats témoignent de différentes traditions concernant l'origine du texte, dont la canonicité n'a pas toujours été reconnue par toutes les confessions chrétiennes.

Pour les historiens contemporains, l'auteur de l'Apocalypse reste inconnu. Mais il y a débat pour savoir si les deux textes, l'Évangile selon Jean et l'Apocalypse, proviennent d'un même milieu dit « johannique ».

Un genre littéraire

Étymologiquement, le mot « apocalypse » est la transcription du terme grec Modèle:Grec ancien signifiant « dévoilement » ou, dans le vocabulaire religieux, « révélation »<ref name="Amsler Norelli 2010, p. 20">Frédéric Amsler et Enrico Norelli, « Qu'est-ce qu'une apocalypse », dans Religions et histoire no 34, juillet-août 2010, Modèle:P.20.</ref>.

Le terme s'est chargé au fil des siècles d'une série de connotations et de travestissements, qui l'ont éloigné de son sens premier pour souvent évoquer une catastrophe massive et violente<ref name="Amsler Norelli 2010, p. 20"/>. Il est « devenu populaire pour de mauvaises raisons »Modèle:Sfn. Cette évolution est notamment liée à la difficulté d'appréhender son genre littéraire déroutant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, qui ne trouve pas de comparaison dans la littérature contemporaine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La littérature apocalyptique est un genre littéraire ancien. Il apparaît probablement à l'époque biblique de l'exil à Babylone, au VIe siècle av. J.-C., avec les textes d'Ézéchiel, de Joël et de Zacharie, avant de s'épanouir avec Daniel (vers 165 av. J.-C.), qui sert de modèle à l’Apocalypse de Jean, mais aussi à d'autres apocalypses apocryphes juives et chrétiennes, ou encore aux textes apocalyptiques de Paul de Tarse<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans les littératures juive et chrétienne, le genre de ces écrits se définit par les relations entre leur forme, leur contenu et leur fonction, sans qu'ils appartiennent pour autant à un mouvement ou un milieu particulier. Ils ne témoignent d'aucun courant théologique spécifique et peuvent véhiculer des idéologies très éloignées, voire contraires<ref name="Amsler Norelli 2010, p. 20"/>. S'ils présentent une grande diversité, ils ont en commun un usage prononcé de l'allégorie et du symbolisme<ref name="Poucouta 2011, p. 461">Modèle:Harvsp.</ref>.

On peut ainsi déceler comme terreau commun à ce genre prophétique une ossature narrative qui a pour fondement une vision-révélation divine transmise à un homme<ref name="Cuvillier 2004, p. 387"/>, généralement par un être surnaturel<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, dans une représentation du monde caractérisée par deux niveaux de réalité : celui de l'expérience humaine perceptible, et celui d'une réalité supranaturelle, invisible et inaccessible à l'expérience courante mais déterminante pour le destin humain<ref name="Amsler Norelli 2010, p. 20"/>. La révélation elle-même est présentée comme procédant d'une réalité transcendante et comprend à la fois une dimension temporelle, dans la mesure où elle propose un salut eschatologique, et spatiale, dans celle où elle annonce l'imminence d'un monde nouveau<ref name="Cuvillier 2004, p. 387"/>.

La limite entre l'ancien monde arrivé à son terme et le nouveau en passe de s'accomplir, est marquée par l'intervention divine, qui juge les impies et récompense les élus<ref name="Cuvillier 2008, p.424">Modèle:Harvsp.</ref>. Trois traits sont également caractéristiques de ce genre de littérature : d'abord, le voyant d'une apocalypse est un écrivain qui, à la différence d'un prophète, consigne ses visions par écrit ; ensuite, ce texte est souvent pseudépigraphique, c'est-à-dire faussement attribué à un auteur ; enfin, le texte fait usage de chiffres, d'objets et de personnages symboliques, sans s'attacher à rendre cohérent ce symbolisme<ref>Paul Mattei, Le Christianisme antique de Jésus à Constantin, éd. Armand Colin, 2008, Modèle:P.28.</ref>.

Textes apocalyptiques

Plusieurs écrits pseudépigraphes sont également des apocalypses : Modèle:Lien, Apocalypse syriaque de Baruch, Apocalypse d'Abraham, Apocalypse de Moïse, Modèle:Lien<ref>La Bible, Écrits intertestamentaires, Gallimard, 1987</ref>, Apocalypse de Noé<ref>Albert-Marie Denis, Introduction aux pseudépigraphes grecs d'Ancien Testament, vol. 1, 1970, Modèle:P.17.</ref> ou encore Apocalypse d'Esdras<ref>Livre biblique pseudépigraphe attribué au scribe israélite Esdras et écrit au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.</ref>.

De nombreux textes apocryphes se réclament du genre ou en portent le nom : Apocalypse de Pierre, Première Apocalypse de Jacques, Modèle:Lien, Apocalypse de Paul, Apocalypse d’Étienne... Si l’Apocalypse de Jean est la seule apocalypse formellement incluse dans le Nouveau Testament, d'autres passages de celui-ci relèvent du même genre : le discours eschatologique de Jésus, dans Matthieu (Modèle:BFR), dans Marc (Modèle:BFR) et dans Luc (Modèle:BFR), certains passages des Épîtres de Paul (Modèle:BFR ; Modèle:BFR) ou de Pierre (Modèle:BFR).

Auteur, datation et localisation

Attributions traditionnelles

Fichier:Domenico Ghirlandaio - St John the Evangelist on the Island of Patmos - WGA8885.jpg
Saint Jean l'évangéliste à Patmos, par Domenico Ghirlandaio, Musée des beaux-arts de Budapest.

L'Apocalypse n'est pas le seul écrit du Nouveau Testament ayant un auteur nommé Jean<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Vers le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Justin de Naplouse<ref>Justin de Naplouse, Dialogue, 81,4.</ref> identifie cet auteur à Jean fils de Zébédée<ref name="Cuvillier 2004, p. 394">Modèle:Harvsp.</ref>, l'un des apôtres de Jésus. Il affirme que l'auteur est revenu, après sa détention à Patmos, à Éphèse où il aurait vécu jusqu'au début du règne de Trajan, soit l'an 98. Quelques années plus tard, Irénée de Lyon attribue également l'évangile et les lettres johanniques à l'apôtre<ref name="Cuvillier 2004, p. 394" />. Papias d'Hiérapolis attribue quant à lui ce livre à Jean le Presbytre (ou Jean l'Ancien), qui serait un disciple de Jean l'apôtre, devenu responsable de la communauté d'Éphèse à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Mais déjà au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Denys d'Alexandrie procède à une analyse textuelle qui lui fait conclure que l’Apocalypse n'a pas été rédigée par l’auteur de l'évangile johannique, ni des trois premières épîtres qu'il attribue à l'apôtre Jean. Tout comme Papias, il attribue lui aussi le texte apocalyptique à Jean le Presbytre<ref name="Rown 859">Modèle:Harvsp.</ref>. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, en se référant à Papias, Polycarpe de Smyrne et Denys d'Alexandrie, l'évêque Eusèbe de Césarée attribue à son tour le texte à Jean le Presbytre<ref name="Poucouta 2011, p. 461"/>.

L’attribution traditionnelle apostolique (à l'apôtre Jean), la plus partagée parmi les auteurs ecclésiastiques du monde antique<ref>Ainsi qu'en témoignent le Fragment de Muratori, Clément d'Alexandrie, Tertullien, Hippolyte de Rome ou encore Victorinus.</ref>, contribue à l'acceptation de la canonicité du texte. Mais cette canonicité s'est faite difficilement, notamment en Orient où l'utilisation du texte par des groupes sectaires comme les adeptes du montanisme l'a rendu suspect.

La théologie orthodoxe contemporaine a pris parti dans le débat sur la datation lorsque les moines orthodoxes de Patmos ont solennellement fêté le dix-neuvième centenaire de la rédaction de l’Apocalypse en 1995.

Ainsi, la confusion règne dans la tradition, car la tradition johannique d’Éphèse Modèle:Incise a vu se télescoper les deux Jean, l'apôtre et l'auteur de l'Apocalypse<ref>Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le christianisme des origines à Constantin, éd. Nouvelle Clio/Presses universitaires de France, 2006, Modèle:P.216.</ref>.

Recherche contemporaine

Auteur et localisation

Fichier:Seven churches of asia.svg
Localisation des sept cités et de l'île de Patmos, en Asie Mineure.

À quatre reprises dans le texte, le voyant s'attribue le nom de Jean, un prénom très fréquent dans les écrits néotestamentaires<ref name="Rown 859" />. Il se décrit comme résidant sur l'île de Patmos « à cause de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus »<ref>Modèle:BFR.</ref>, ce qui est généralement interprété comme un exil forcé à la suite de ce qu'on appellerait aujourd'hui un délit d'opinion<ref name="Cuvillier 2004, p. 395">Modèle:Harvsp.</ref>.

L'analyse exégétique contemporaine s'oppose à la tradition<ref>Marcel Simon, André Benoit, Le judaïsme et le christianisme ancien, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », Paris, 1998 Modèle:ISBN, Modèle:P.226.</ref>. Rien ne permet en effet d'identifier Jean de Patmos à l'apôtre Jean<ref name="Cuvillier 2008, p.420">Modèle:Harvsp.</ref> : avant tout, l'auteur ne revendique jamais ce titre. Il revendique seulement la qualité de serviteur et il affirme que pour lui le groupe des apôtres appartient au passé<ref>Modèle:BFR et Modèle:BFR.</ref>. Il n'utilise pas davantage le titre d'« Ancien » (« presbytre ») dont parle Papias<ref name="Cuvillier 2008, p.420" />.

L'auteur est vraisemblablement un membre des communautés judéo-chrétiennes d'Asie Mineure, connu des sept Églises<ref>Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée.</ref> auxquelles il s'adresse, et dont le texte peut laisser penser qu'il était un prophète itinérant<ref name="Cuvillier 2008, p.420" />, peut-être distinct des autres prophètes par une certaine autorité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En se fondant sur l'analyse exégétique et textuelle, certains pensent, du fait que le grec utilisé est le plus pauvre des écrits néotestamentaires, que sa langue d'origine est l'araméen ou l'hébreu. Cela rend crédible la thèse qui fait de l'auteur un prophète judéo-chrétien ayant fui la Palestine à la suite de la révolte juive des années 60, et réfugié en Asie Mineure Modèle:Incise avant de s'exiler à Patmos. Mais ils trouvent peu vraisemblable que ce soit sous la « persécution de Domitien » Modèle:Incise et dont la réalité est fortement remise en question par les historiens<ref name="Rown 859" />. Il est même douteux qu'aucune poursuite de chrétiens ait eu lieu en Asie sous son règne<ref name="Baslez 1998, p.371"/>.

Patmos n'est d'ailleurs pas une île d'exil impérial, et il n'est pas exclu que l'auteur s'y soit rendu de sa propre initiative<ref name="Cuvillier 2008, p.421">Modèle:Harvsp.</ref>, peut-être à la suite d'une affaire municipale<ref name="Baslez 1998, p.367">Modèle:Ouvrage.</ref>. Car l'orientation de la crise de l’Apocalypse n'est pas nécessairement liée à des évènements politiques particuliers : l'auteur de Patmos apparaît plutôt en conflit avec la société romaine que le contraire. Il porte à la fois un regard critique sur les pouvoirs humains et invite ses auditeurs chrétiens Modèle:Incise à s'envisager de la sorte<ref name="Cuvillier 2008, p.424" />. Ainsi, la recherche exégétique tend à passer de l'idée d'une « littérature de crise » due aux persécutions, à une littérature cherchant à provoquer une crise dans une période de consensus<ref>Modèle:Harvsp.</ref> marquée par la continuité de la Pax Romana<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Les relations de cet auteur avec la tradition et l'école johannique sont encore débattues au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. On trouve des points de convergence et des parallélismes entre les deux écrits, mais aussi des différences de forme, tant littéraire que théologique<ref name="Cuvillier 2008, p.421" />. Une majorité de chercheurs incline à ne pas associer Jean de Patmos aux courants johanniques, même si des contacts ont pu avoir lieu<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Datation

La majorité des exégètes actuels s'accorde pour dater l’Apocalypse de la fin du règne de Domitien<ref name="Brown 831">Modèle:Harvsp.</ref>, donc entre les années 80 et 96<ref name="Cuvillier 2004, p. 395"/>. Ce dernier a développé significativement le culte impérial, particulièrement en Asie Mineure, comme le suggère le récit apocalyptique<ref>Modèle:BFR et Modèle:BFR.</ref>. Ce culte a pu heurter la foi des chrétiens, eux-mêmes suspects aux yeux de l'empereur, probablement hostile à un groupe entraînant ses membres vers le culte exclusif d'un dieu aniconique<ref name="Brown 864">Modèle:Harvsp.</ref>. Cette option existe depuis longtemps dans l'exégèse, mais était liée à une persécution de Domitien dont la réalité est désormais profondément remise en cause<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, sans pour autant que la datation de l’Apocalypse le soit elle-même pour cette période<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, qui reste la plus vraisemblable<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

D'autres datations plus anciennes ont également été proposées. Une estimation haute place sa rédaction sous Néron, durant les années 60<ref>Modèle:Ouvrage</ref> (mort en 68), ou à son successeur Galba qui ne régna que sept mois. « La capitale bâtie sur sept collines ne peut être que Rome, que les Romains eux-mêmes aimaient à désigner ainsi. Ses rois sont donc les empereurs romains [Apoc. 17:9-10]. L'auteur écrit pendant le règne du sixième, les cinq premiers appartenant au passé. Après Auguste, Tibère, Caïus, Claude et Néron, nous arrivons à Galba »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. [Il régna de la mort de Néron (9 juin 68) à son propre assassinat (16 janvier 69)]. Cette date se réfère également à la tradition des persécutions néroniennes de chrétiens évoquée dans la vision apocalyptique. Cependant, s'il apparaît que Néron, dont la réputation était telle chez les chrétiens qu'il représentait l'Antéchrist<ref name="Cuvillier 2004, p. 395"/>, semble plutôt avoir inspiré rétrospectivement le parallèle avec Domitien, ses activités antichrétiennes ne semblent pas avoir dépassé le cadre de Rome, à l'occasion de l'incendie de celle-ci. À l'inverse, les tracasseries ou harcèlements de Domitien envers les chrétiens Modèle:Incise semblent s'être plus largement déployés, notamment en Asie Mineure et en Palestine<ref name="Brown 864" />. La tradition chrétiennes ultérieure, influencée par des persécutions plus importantes, a pu amplifier les exactions commises contre les chrétiens et rendre les deux empereurs également coupables<ref name="Brown 865">Modèle:Harvsp.</ref>.

Une estimation intermédiaire est défendue par Israël Knohl et B. J. Capper, qui fixent le début de la rédaction de l'Apocalypse de Jean vers 80.

Canonicité

Fichier:Saint John on Patmos.jpg
La vision de saint Jean à Patmos, Les Très Riches Heures du duc de Berry, musée Condé, Chantilly, ms.65, f.17.

L’Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament canonique, et ce statut n'est pas contesté de nos jours.

Cependant, son admission dans le canon des livres reçus a été assez difficile, notamment lorsque se posait la question de savoir si l'apôtre Jean en était ou non le rédacteur<ref name="Brown 865" />, et particulièrement en Orient, par son animosité contre l'empire romain<ref name="Amsler H&R 2010, p.42">Modèle:Article.</ref>.

D'une manière générale, dans l'Antiquité, le livre a été plutôt bien reçu dans les églises occidentales, même si le prêtre romain chrétien Caïus Modèle:Incise le rejetait encore au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le fragment de Muratori, un document occidental et peut-être romain, daté du tournant des {{#switch: e

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}}, explique : « 71 Des apocalypses aussi, nous recevons seulement celle de Jean et celle de Pierre 72-73, que certains des nôtres ne veulent pas qu'on lise dans l'église »<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

En Asie Mineure, vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le livre de l’Apocalypse (ainsi d'ailleurs que l'évangile selon Jean) est rejeté, en réaction aux affirmations des montanistes sur une nouvelle effusion de l'Esprit<ref name="Brown 865" />, qui exaltent la prophétie et l'attente millénariste<ref name="Kaestli 2008, p.498">Modèle:Chapitre.</ref>. Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Denys d'Alexandrie Modèle:Incise conteste son authenticité johannique pour des raisons stylistiques, sans toutefois rejeter le texte qui lui paraît incompréhensible mais « que beaucoup de frères tiennent avec faveur »<ref name="Kaestli 2008, p.498" />. Le texte est alors souvent rejeté en Orient, notamment pour l'usage qui en est fait selon une vision permissive du millénarisme<ref name="Brown 865" />. Eusèbe de Césarée se fait l'écho au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle des divergences qui divisent les Églises orientales à son sujet<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Cependant, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Athanase d'Alexandrie le reconnaît pleinement dans sa liste des 27 livres reçus<ref>Dans sa Modèle:39e Lettre Festale datée de 367, il propose la première attestation de la liste des 27 livres reçus qui recoupe le Nouveau Testament que nous connaissons ; cf. Modèle:Chapitre.</ref>.

Néanmoins, en l'absence de décision conciliaire sur les limites exactes du canon de l’Église grecque, le texte demeure souvent rejeté ; en Syrie et dans les Églises de langue syriaque<ref name="Brown 865" />, la Peshitta délimite un canon de 22 livres dont l’Apocalypse est absente <ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Le concile in Trullo de 692, fondé sur des documents anciens qui ne s'accordent pas sur le canon, ne parvient pas à trancher la question pour l’Église grecque<ref name="Kaestli 2008, p.499">Modèle:Chapitre.</ref>. Le texte, violemment opposé à l'empire romain, est contesté dans l'église impériale de Constantinople jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, tandis que l'Arménie ne l'admet qu'au siècle suivant<ref name="Amsler H&R 2010, p.42"/>.

Pour l’Église latine, des décisions conciliaires sont arrêtées, notamment par les synodes régionaux de Carthage de 397 et de 419, fixant à 27 le nombre des livres reçus, en retenant l’Apocalypse<ref name="Kaestli 2008, p.499" />.

À l'époque de la Réforme protestante, Luther lui accorde un rôle secondaire, Zwingli ne le compte pas parmi les Écritures et Calvin n'en fait aucun commentaire<ref name="Brown 865" />.

Plan et contenu

Plan

Fichier:B Pierpont 174v.jpg
L'Agneau sur le Mont Sion (Apocalypse XIV). Beatus de Morgan, vers 940-945.

Ce plan a été proposé par Raymond Edward Brown dans son ouvrage Que sait-on du Nouveau Testament ?<ref name="Brown 831" />.

A. Prologue
1,1-3 (Modèle:Réf Bible)
B. Lettres aux sept Églises
1,4-3,22 (Modèle:Réf Bible-Modèle:Réf Bible)
  • Formule d'ouverture avec louange, promesse et réponse divine (1,4-8)
  • Vision inaugurale : le Fils de l'homme (1,9-20) (Modèle:Réf Bible)
  • Sept lettres (2,1-3,22)
C. Première partie de l'expérience de révélation
4,1-11,19 (Modèle:Réf Bible-Modèle:Réf Bible)
  • Vision de la cour céleste : l'Unique sur le trône et l'Agneau (4,1-5,14)
  • Sept sceaux (6,1-8,1)
  • Sept trompettes (8,2-11,19)
D. Deuxième partie de l'expérience de révélation
12,1-22,5
  • Visions du dragon, des Bêtes et de l'Agneau (12,1-14,20)
  • Sept fléaux des sept coupes (15,1-16,21)
  • La chute de Babylone (17-18)
  • La victoire du Christ ressuscité sur les forces du mal (19-20)
E. Épilogue avec bénédiction de conclusion
22,6-21(Modèle:Réf Bible)

Prologue et lettres

Les chapitres 1-3 contiennent le prologue du livre : celui-ci est présenté comme une « révélation de Jésus-Christ » qui est communiquée par un ange à un voyant, le « serviteur Jean » (Modèle:Grec ancien), dans laquelle le Christ révèle le sens divin de l'époque, « ce qui doit arriver bientôt » et comment le peuple sera bientôt délivré<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

L'adresse du texte (1,4-8) précise les destinataires visés par l'auteur : les « sept Églises qui sont en Asie »<ref name="Cuvillier 2008, p.415">Modèle:Harvsp.</ref>. La dimension pascale est centrale dans le texte et le Christ est présenté à travers l'autorité que lui confèrent sa mort et sa résurrection<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/> et Dieu comme « celui qui était, est et vient », (Modèle:Grec ancien), l'« Alpha et l'Oméga », la première et la dernière lettres de l'alphabet grec, symbolisant l'existence de Dieu au commencement et à la fin. Suit une première vision du Christ (1,9-20) qui apparaît avec des attributs merveilleux et royaux attestant sa divinité<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/>. Les Modèle:Nobr Modèle:Nobr regroupent des lettres adressées aux différentes communautés de chrétiens des villes d'Asie Mineure occidentale, la plus longue étant adressée à Thyatire et la plus courte à Smyrne<ref name="Brown 839">Modèle:Harvsp.</ref>. L'auteur avertit des dangers guettant les communautés, externes à celles-ci comme des persécutions, mais aussi internes, comme les faux enseignements et la suffisance<ref name="Brown 839" />, le consentement au monde présent<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/> ; le nicolaïsme y est notamment dénoncé. Il évoque le martyre d'Antipas de Pergame.

Visions

Fichier:Woman On Beast Lambeth Apocalypse English.jpg
Vision de la grande prostituée assise sur un monstre à sept têtes. Apocalypse de Lambeth, 1260-1270.

Après cette partie épistolaire, il n'est pas aisé de distinguer le plan d'ensemble que l'auteur a donné au livre mais, généralement, les exégètes s'accordent pour distinguer deux grandes parties dans l'expérience de révélation, l'une commençant avec la vision d'une porte ouverte dans le ciel (4,1), la suivante débutant par un grand signe qui apparaît dans le ciel (12,1)<ref name="Brown 843">Modèle:Harvsp.</ref>.

La première série de visions est ainsi regroupée dans les chapitres 4 à 11 et débute (4-5) par les visions de Dieu et de l'Agneau Modèle:Incise entourés d'une cour céleste incluant le tétramorphe, glorifiés tour à tour dans une célébration cultuelle cosmique<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/>. Le Modèle:Citation, un codex qui peut être lu recto-verso, et scellé de sept sceaux, apparaît dans la vision ; il pourra être ouvert par l'Agneau<ref name="Brown 843" />.

La partie suivante de cette première série (6 à 11) met en scène le jugement du Monde comme témoignage de la colère<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/> et du jugement eschatologique de Dieu<ref>Modèle:Harvsp.</ref> dans les chapitres concernant l'ouverture des sept sceaux (6,1-17 ; 8,1-5) Modèle:Incise et les sept trompettes de sept anges (8,6-9,21 ; 11,15-19), proposant une série de catastrophes qui ne sont interrompues que par la présentation des Modèle:Nombre et d'une foule de toutes nations (7) puis par l'épisode de l'ingestion du petit livre (10) et des deux témoins élevés au ciel (11), épisodes qui soulignent l'importance du témoignage<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/>.

La seconde série de visions (12-22,5) met en scène de manière symbolique la lutte eschatologique qui oppose Dieu, le Christ et son peuple à Satan et aux puissances terrestres inspirées par ce dernier<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/>. Elle commence par trois chapitres de visions qui introduisent le personnage du « Dragon » (12) Modèle:Incise et des deux « bêtes », l'une issue de la mer, l'autre de la terre, qui dominent le reste de l'ouvrage dans des passages qui sont souvent considérés comme le cœur de l’Apocalypse<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La Bête surgie de la mer (13,1-10), avec dix cornes et sept têtes, incarne les persécutions de l'empire romain idolâtre tandis<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/> que la Bête venue de la terre (13,11-18), avec deux cornes tel un agneau mais parlant comme le Dragon, est une parodie malveillante du Christ<ref name="Brown 849">Modèle:Harvsp.</ref>, assimilée à un faux prophète : elle marque les gens sur la main ou sur le front, à l'instar des serviteurs de Dieu. Elle incarne le système impérial dominant, le culte de l'empereur et le sacerdoce païen à son service<ref name="Brown 849" /> qui menacent ceux qui refusent de se plier à ses règles<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/>.

La communauté Modèle:Nobr en communion avec l'Agneau (14, 1-5) survit aux assauts des Bêtes et du Dragon et le jugement auquel Satan et ses affidés seront soumis est ensuite décrit (14,6-20). Comme aux Modèle:Nobr Modèle:Nobr apparaissent alors sept anges et leurs malheurs (15-16) avant que n'interviennent les jugements de la grande prostituée et de Babylone, symboles probables de Rome et de l'Empire idolâtre (17-18), dont les richesses et le luxe ne sont que des biens fragiles et éphémères<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/>.

Fichier:Apocalypse flamande - BNF Néerl3 f22.jpg
Adoration du Christ. Noces de l'agneau. Ange appelant les oiseaux. Combat contre la bête. La bête et le faux prophète dans le feu., Apocalypse flamande, vers 1400.

Les croyants célèbrent alors la victoire (19,1-10) tandis que le jugement, au-delà du seul Empire, devient cosmique (19,11-20) ouvrant à la victoire du Messie sur les Bêtes, le faux prophète (19,21-20) et le Dragon momentanément enchaîné pour mille ans, pendant le règne sur terre du Christ et des saints martyrs (20,1-6) avant l'affrontement final avec Satan libéré. Celui-ci rassemble Gog, Magog et les nations de la Terre avant d'être précipité dans le lac de feu où ont déjà échoué les Bêtes avant lui (20,7-15)<ref name="Brown 851">Modèle:Harvsp.</ref>.

C'est alors la venue du nouveau monde, de nouveaux cieux et d'une nouvelle terre remplaçant les précédents, dévastés<ref name="Cuvillier 2008, p.415"/> tandis qu'une nouvelle Jérusalem descend du ciel (21-22)<ref name="Brown 851" />.

Épilogue

L'épilogue est composé des versets 6 à 21 du chapitre 22. Il met à nouveau en valeur le voyant ainsi que son propos prophétique appuyés par l'autorité de l'Alpha et Oméga, demande de ne pas le maintenir secret car la fin des Temps est proche et de ne rien retrancher ou ajouter aux paroles prophétiques de l'ouvrage<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ayant présenté les termes de la victoire du Christ, l'auteur exprime la certitude de son accomplissement qui s'exprime dans la proclamation liturgique finale : « Maranatha, viens Seigneur Jésus » (22,21)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Interprétations

Interprétations générales

Symbolique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

La littérature apocalyptique est une littérature de résistance par laquelle les visionnaires font à la fois entendre un message d'interpellation, en portant un regard critique sur le monde dans lequel ils vivent, mais aussi d'espérance pour des groupes fragilisés qui sont ou se sentent opprimés. L’Apocalypse de Jean s'adresse à son auditoire dans un langage symbolique qui permet de discourir sur l'action divine et l'avènement d'un nouveau monde, ainsi que de représenter la réalité transcendante dont il rend compte<ref name="Cuvillier 2008, p.418">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le langage et les codes utilisés visent des auditoires particuliers et ciblés dont les élus peuvent comprendre les images, qui ne sont toutefois pas pour autant ésotériques. Celles-ci sont en effet parlantes et claires pour les auditeurs du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, lesquels sont habitués aux références vétérotestamentaires, aux Écritures judaïques et aux allusions métaphoriques sur la situation politique ou culturelle du temps<ref name="Cuvillier 2008, p.418"/>. Ce langage symbolique doit d'ailleurs éloigner de toute interprétation littérale du texte : son objet n'est pas de proposer un déroulement de faits chronologiques mais plus résolument d'annoncer un message salvifique<ref name="Brown 866">Modèle:Harvsp.</ref> dans l'histoire des hommes, la victoire de Dieu et du Christ sur Satan et les forces du mal<ref name="Cuvillier 2008, p.418"/> dans un texte qui ne peut être reçu que dans son entier plutôt que découpé en analyses spéculatives sur les symboles de passages isolés, par essence anachroniques appliqués à un autre temps que le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle auquel il est destiné, et souvent farfelus<ref name="Brown 866" />.

Commentaires ultérieurs

Le langage hautement symbolique de ce livre a ouvert la voie à de très nombreuses interprétations, qui diffèrent selon les sensibilités et les époques. Cependant quatre grands courants sont en général proposés<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref> :

  • Un premier courant développe une approche « prétériste » (praeter : devant), s'attache au contexte historique dans lequel l'Apocalypse a été rédigé, prenant essentiellement en considération l'auteur du livre et le public contemporain auquel il s'adresse<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>. Cette approche considère les prophéties comme réalisées, soit, pour certains avec la chute du Temple de Jérusalem en 70, soit, pour d'autres, avec la chute de Rome au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. C'est l'approche retenue par la plupart des confessions chrétiennes comme les catholiques, les anglicans, les presbytériens<ref name=":1" />…
  • Le second courant, « présentiste » ou « historiciste », fait le rapprochement de l'actualité et des événements décrits dans le texte<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>. Cette approche a été populaire dès le christianisme primitif, par exemple avec l'un des premiers commentateurs de l'Apocalypse Victorinus de Pettau, et a connu son apex au début de la Réforme, au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name=":2" />. Un de ses représentants les plus marquants est le cistercien médiéval Joachim de Flore qui a livré le premier commentaire complet historiciste de l'ouvrage<ref name=":2" />. De nombreuses personnalités illustres ont soutenu cette vision, comme Wycliffe, Luther, John Knox ou encore Isaac Newton. C'est une approche que l'on retrouve désormais essentiellement dans des branches fondamentalistes ou conservatrices du christianisme<ref name=":2" />. Elle a servi de prétexte à de nombreuses prédictions de fin du monde.
  • Le troisième courant, « futuriste », « dispentionaliste » ou « eschatologique », voit dans ce livre une peinture des événements encore à venir, une prophétie<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>. Les sept communautés auxquelles s'adresse l'auteur de l'Apocalypse sont lues non comme des églises mais comme sept périodes de l'histoire Modèle:Incise et les tenants de cette interprétation considèrent généralement qu'ils vivent la sixième de celles-ci, pénultième avant la fin des temps. C'est une lecture que partageaient certains Pères de l'Église comme Irénée de Lyon ou Justin de Naplouse et que l'on retrouve essentiellement au sein des courants évangéliques conservateurs<ref name=":3" />. Cette approche a donné lieu à de multiples interprétations, visant à rattacher les symboles à des événements du présent.
  • Le quatrième courant, « idéaliste », voit l’Apocalypse comme un combat entre les forces du bien et celles du mal qui résident en chaque homme<ref name=":4">Modèle:Ouvrage</ref>. Elle est marquée par l'optimisme postmillénariste et prolonge la tradition allégorique de Clément et Origène d'Alexandrie s'opposant alors à la lecture littéraliste adoptée par l'école d'Antioche<ref name=":0" />. Tout y est affaire de symboles et de spiritualité, la lecture de l'ouvrage ne se référant à aucun évènement historique passé ou à venir : l'Apocalypse délivre des vérités chrétiennes universelles et éternelles<ref name=":4" />. Cette lecture positive du Livre de la Révélation a contribué à ce qu'il intègre le canon biblique et a été développée au siècle des Lumières par des théologiens postmillénaristes comme Jonathan Edwards<ref name=":4" />.

Millénarisme

Fichier:William Blake 003.jpg
William Blake : Le grand Dragon rouge et la femme enveloppée de soleil.

Modèle:Article détaillé

Le millénium est le terme employé pour désigner le règne de mille ans de Jésus-Christ sur Terre décrit dans le chapitre 20 de l’Apocalypse. Il existe plusieurs conceptions du millénium, qui peuvent être globalement classées en trois catégories.

  • Les prémillénaristes ou millénaristes conçoivent le millénium littéralement : le règne de Modèle:Unité du Messie sur Terre. Le retour de Jésus-Christ, qui met fin au règne des deux Bêtes et du faux prophète, amène le début du millénium. Selon certains, l'Église serait enlevée dans un premier temps, puis accompagnerait la parousie, débutant ainsi le millénium. Après ce millénaire auraient lieu la disparition de la Terre devant Dieu et le Jugement dernier.
  • Les postmillénaristes pensent que le retour de Jésus-Christ se fera après les mille ans de règne. Ils assimilent le millénium avec le règne de l'Église catholique. Les mille ans, et la première résurrection d'Modèle:BFR correspondraient à une victoire provisoire de l'Église du Christ après la chute annoncée de l'Empire romain (cf. Modèle:BFR). En somme un temps de chrétienté, avant un retour offensif de l'esprit du mal (cf. Modèle:BFR). La thèse de Gaston Georgel (Les quatre âges de l'Humanité) s'inscrirait dans cette perspective qui situe le millénium comme étant compris entre l'édit de Milan (phonétiquement Modèle:Unité) en 313 et la destruction de l'ordre des Templiers en 1313. Cette thèse fondée sur les travaux d'un ecclésiastique, Decouvoux, fait du millénium l'âge d'or du christianisme, comme prélude au déchaînement de Satan vers la fin d'un cycle.
  • Les amillénaristes refusent la pensée d'un règne de Jésus-Christ sur Terre. Ils assimilent le millénium au règne éternel (Ch. 21 et 22) et appliquent les prophéties concernant le rétablissement d'Israël à l'Église.

Eschatologie

Modèle:Article détaillé

Plusieurs autres textes de la Bible parlent de la fin des temps. Au début du chapitre 24 de l'Évangile selon Matthieu, Jésus est interrogé sur le moment et les signes de son avènement et de la fin du monde. Le Livre de Daniel, présente lui aussi des prophéties ayant trait à la fin des temps. Plusieurs théologiens protestants dont Charles-Auguste Auberlen<ref>Modèle:Lien web</ref> font le rapprochement. Le prophète Isaïe évoque lui aussi de nouveaux cieux et une nouvelle terre, comme dans les derniers chapitres de l’Apocalypse.

Les trompettes sont un thème important de l'eschatologie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les trompettes de Jéricho<ref>Modèle:Lien web.</ref> qui annoncent la conquête de la terre promise par Josué sont parfois mises en parallèle avec les trompettes de l’Apocalypse qui annoncent la seconde venue de Jésus.

Le « nombre de la Bête »

Modèle:Article détaillé

Un « nombre de la Bête » figure dans le texte au chapitre 13, verset 18. Ce nombre est « six cent soixante-six » ou, en chiffres arabes, « 666 », quoique quelques manuscrits comportent le nombre « six cent seize » ou « 616 »<ref>Modèle:Lien des Papyri d'Oxyrhynque</ref> ou encore « 665 ».

Cette marque relevant de la spéculation littéraire chiffrée commune au genre littéraire apocalyptique doit permettre d'identifier la Bête de l'Apocalypse – sans qu'il soit précisé laquelle – dans une symbolique, déjà présente dans le livre de Daniel, qui représente un pouvoir politique<ref>l'empire grec des successeurs d'Alexandre chez Daniel, chapitre VII et l'Empire romain dans l'Apocalypse ; cf André Paul, article "La Bête de l'Apocalypse", in Encyclopædia Universalis, 2010</ref>. Ce nombre de la Bête a donné lieu à nombre d'interprétations à travers les siècles.

Œuvres inspirées par le livre biblique

Fichier:Tapisserie de l'apocalypse.jpg
Tenture de l'Apocalypse. Angers.

L'importance de l’Apocalypse dans le christianisme occidental a rendu ce thème très présent dans les beaux-arts, notamment au Moyen Âge et à la Renaissance. Il est moins systématiquement utilisé dans l'orthodoxie, même si elle connait de très belles représentations du Jugement dernier, thème iconographique qui cependant est sans relation directe avec le livre de l'Apocalypse. La musique religieuse a également abondamment traité le sujet. Pour des raisons opposées (la présence du péché et l'occurrence de la damnation), la thématique apocalyptique a également un certain succès dans le hard rock et le metal.

Arts graphiques

Musique

Littérature

Cinéma et télévision

Autres

  • Apocalypsis cum figuris, spectacle du Théâtre-Laboratoire de Jerzy Grotowski. Première représentation en 1969, dernière en 1980.
  • Le Ragnarök et la Völuspá de la mythologie scandinave. De nombreux chercheurs rapprochent ces textes de ceux de la Bible, notamment de l'Apocalypse<ref>Turville-Petre, G. Origins of Icelandic literature. Oxford : Clarendon Press, 1967. Modèle:P..</ref>,<ref>Orchard, Andy. Cassell's dictionary of Norse myth and legend. London : Cassell, 2002. (Cassell reference). Modèle:ISBN.</ref>,<ref>Simek, Rudolf. Lexikon der germanischen Mythologie. 3., völlig überarb. Auflage. Stuttgart : Kröner, 2006. (Kröners Taschenausgabe ; 368). Modèle:ISBN.</ref>,<ref>The Poetic Edda. Ed. with translation, introd. and commentary by Ursula Dronke. 2, Mythological poems. Oxford : Clarendon press, 1997. Modèle:P.. Modèle:ISBN.</ref>.
  • La bande dessinée d'Alex Alice et Xavier Dorison, Le Troisième Testament.
  • La bande dessinée en trois tomes Modèle:Lien, préquelle du film Southland Tales (2006).
  • Le manga X des CLAMP est une retranscription de ce que pourrait être l'apocalypse dans un monde moderne.
  • Suivront mille ans de calme, chorégraphie de Angelin Preljocaj.
  • De bons présages, de Neil Gaiman et Terry Pratchett.
  • La série de jeux vidéo Darksiders propose une réinterprétation du récit biblique à travers l'histoire des quatre Cavaliers de l'Apocalypse.
  • Vasile Constantinescu, Apocalipsa decodificā sau Schimbarea algoritmului [L'apocalypse décodifiée ou Le changement d'algorithme] (2002). Essai philosophique et eschatologique.
  • Le jeu vidéo Far Cry 5 a pour antagonistes les membres d'une secte apocalyptique qui se réfèrent régulièrement à des passages du Livre des Révélations, en font de nombreuses réinterprétations et réutilisent sa mythologie.

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • John H. Alexander, L'Apocalypse verset par verset, La Maison de la Bible, Genève-Paris, Modèle:9e, 2001.
  • Ernest-Bernard Allo, Saint Jean, L'Apocalypse, éd. Large, 1933.
  • Modèle:Ouvrage.Modèle:Commentaire biblio
  • Hans Urs von Balthasar, L’Apocalypse, Éditions du Serviteur, 2000 (Court et dense commentaire).
  • Pierre Mourlon Beernaert, Agneau et Berger, le Christ de l'Apocalypse, coll. Connaître la Bible, Modèle:N°, Bruxelles, Lumen Vitae, 2009, 80 p. Modèle:ISBN.
  • Georges Bordonove, Les quatre cavaliers, Julliard, 1962.
  • Modèle:Ouvrage
  • Charles Brütsch, La clarté de l'Apocalypse, Commentaires bibliques, Labor et Fides, Genève, 1966.
  • Édouard Cothenet, Le Message de l’Apocalypse, éd. Mame/Plon, 1995.
  • Norman Cohn, The Pursuit of the Millennium, Fairlawn, N.J., Essential Books Inc., 1957 ; Modèle:2e éd. The pursuit of the millennium : revolutionary messianism in medieval and Reformation Europe and its bearing on modern totalitarian movements, New York, Harper, « Harper Torchbooks », 1961 ; Modèle:3e éd. revue et augmentée The pursuit of the millennium : revolutionary millenarians and mystical anarchists of the Middle Âges, Londres, Maurice Temple Smith Ltd., 1970 ; Londres, Paladin, 1970 ; New York, Oxford University Press, 1970 ;rééd. augmentée Oxford University Press, 1992 Modèle:ISBN ; Londres, Pimlico, 1993 Modèle:ISBN, trad. (fr), Les fanatiques de l'Apocalypse. Courants millénaristes révolutionnaires du Modèle:S mini- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, avec une postface sur le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, traduit de l'anglais par Simone Clémendot avec la collaboration de Michel Fuchs et Paul Rosenberg, Paris, Julliard, « Dossiers des lettres nouvelles », [1962] ; revue et augmentée, Les Fanatiques de l'Apocalypse : millénaristes révolutionnaires et anarchistes mystiques au Moyen Âge, traduction revue par l'auteur et complétée par Maurice Angeno, Paris, Payot, « Bibliothèque historique », 1983 Modèle:ISBN ;
  • Henri Crouzel, « Le dogme de le Rédemption dans l'Apocalypse », 1957, tome 58, Modèle:N°, Modèle:P. (lire en ligne)
  • Modèle:Chapitre
  • Alain Decaux, La révolution de la croix. Néron et les chrétiens.
  • Edouard Delebecque, L’Apocalypse de saint Jean, éd. Mame, 1992 (Commentaire grammatical et philologique).
  • Jacques Ellul, Modèle:Ouvrage
  • Jacques Ellul, Modèle:Ouvrage
  • Max Gallo, Les Romains, Tome 2 : Néron, le Règne de l'Antéchrist, Fayard, 2006. (L'auteur part de l'hypothèse que Néron serait bien l'Antéchrist, désigné par saint Paul et par saint Jean).
  • Gaston Georgel, Les quatre âges de l'Humanité.
  • Léon Herrmann, La Vision de Patmos, Bruxelles, coll. Latomus LXXVIII, 1965 (texte grec de l'Apocalypse, avec traduction française en regard).
  • Alfred Läpple, L'Apocalypse de Jean, éd. du Cerf, 1970.
  • Pierre de Martin de Viviés, Apocalypses et cosmologie du salut, Éditions du Cerf, coll. « Lectio divina » Modèle:N° 191, 2002, 416 p. Modèle:ISBN, prix Jean et Maurice de Pange
  • Modèle:Article
  • Claire Patier, L'Esprit et l'épouse disent "Viens !" (Ap 22,17), coll. Connaître la Bible, Modèle:N°, Bruxelles, Lumen Vitae, 2003, 80 p. Modèle:ISBN.
  • Modèle:Chapitre.
  • Pierre Prigent, L'Apocalypse de saint Jean, éd. Labor et Fides, 2000.
  • Gilles Quispel, Le livre secret de l'Apocalypse, Albin Michel, 1981.
  • Joël Rochette, Il nous a déliés de nos péchés. Lecture revigorante de l'Apocalypse de saint Jean, coll. Connaître la Bible, Modèle:N°, Bruxelles, Lumen Vitae, 2006, 80 p. Modèle:ISBN.
  • Yves Saout, Je n’ai pas écrit l’Apocalypse pour vous faire peur, éd. Bayard, 2000.
  • Jean Robin, Veilleur, où en est la nuit ? Introduction à l'Apocalypse, Paris, Guy Trédaniel, 2000, 344 p. Modèle:Isbn
  • Frits van der Meer, L'Apocalypse dans l'art, Paris, Éd. du Chêne, 1978, 368 p., ill.

Articles connexes

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Liens externes

Bases de données et dictionnaires

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