Trajan
Modèle:En-tête label Modèle:Infobox Empereur romain Trajan, né sous le nom de Modèle:Langue le Modèle:Date de naissance- à Italica (dans ce qui est maintenant l'Andalousie dans l'Espagne moderne, à dix kilomètres de la ville actuelle de Séville)<ref name="ReferenceA" /> et mort le 8 ou Modèle:Date de décès- à Selinus, en Cilicie, est empereur romain de fin Modèle:Date- à Modèle:Date-. À sa mort, il porte le nom et les surnoms d'Modèle:Langue.
Il est le premier empereur romain issu d'une famille établie dans une province d'Hispanie, dans une ville fondée en 206 av. J.-C. par des colonisateurs romains en Hispania Bétique. Il est resté dans l’historiographie comme le Modèle:Citation (Modèle:Langue). Après le règne de Domitien et la fin de la dynastie des Flaviens, le court règne de Nerva et surtout celui de Trajan marquent le fondement de la dynastie dite des Modèle:Citation.
Trajan prend de l'importance sous le règne de l'empereur Domitien, dont les dernières années sont marquées par les persécutions et les exécutions de sénateurs romains. En Modèle:Date-, après l'assassinat de Domitien, empereur sans enfant, par des membres de sa cour, Nerva, un ancien consul, monte sur le trône, mais se révèle impopulaire auprès de l'armée. Après une brève et tumultueuse année au pouvoir, une révolte des membres de la garde prétorienne affaiblit son pouvoir et le contraint à répliquer en adoptant le populaire général Trajan comme son héritier et successeur. Nerva, âgé et sans enfant, décède fin Modèle:Date- et son fils adoptif lui succède sans incident.
On considère généralement que c’est sous son règne que l’Empire romain connaît sa plus grande extension avec les conquêtes éphémères de l’Arménie et de la Mésopotamie, et celle plus pérenne de la Dacie ainsi qu'avec l'annexion du royaume nabatéen de Pétra qui donne naissance à la province d'Arabie Pétrée. Sa conquête de la Dacie enrichit considérablement l'Empire, la nouvelle province possédant plusieurs mines de métaux de grande valeur. En revanche, sa conquête des territoires parthes reste inachevée et fragile à la suite d'une grande révolte judéo-parthe. Il laisse à sa mort une situation économique globale peu florissante ; la partie orientale de l’Empire en particulier est exsangue.
En parallèle de cette politique expansionniste, Trajan mène de grands travaux de construction et engage une politique de mesures sociales d'une ampleur inédite. Il est surtout connu pour son vaste programme de construction publique qui a remodelé la ville de Rome et laissé plusieurs monuments durables tels que les thermes, le forum et les marchés de Trajan, ainsi que la colonne Trajane. Il renforce aussi le rôle prépondérant de l’Italie dans l’Empire et poursuit la romanisation des provinces.
Trajan est divinisé par le Sénat et ses cendres sont inhumées au pied de la colonne Trajane. Son fils adoptif et petit-neveu Hadrien lui succède, malgré quelques troubles lors de la passation de pouvoir. Hadrien ne poursuit pas la politique expansionniste de Trajan, renonce à tous les territoires nouvellement conquis sur les Parthes et réoriente la politique intérieure en mettant les provinces au premier plan.
Biographie
Avant l'accession à l'Empire
Origines et famille
Origines
Trajan ou Marcus Ulpius Traianus, est l’un des descendants d’un groupe de colons italiens installés à Italica, dans la province d’Hispanie, la future Bétique, située au sud de la péninsule Ibérique<ref group="p" name="PP165">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="b" name="JB1"/>. Les ancêtres de Trajan, les Modèle:Langue, sont originaires de Todi en Ombrie<ref group="b" name="JB1">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Italica est fondée en Modèle:Date- par un mélange de vétérans et de soldats romains et alliés italiens blessés ou malades de l'armée de Scipion l'Africain<ref group="b" name="JB1"/>. Il est probable que le premier Modèle:Langue installé en Bétique provienne de cette armée, bien qu'il soit aussi possible qu'il soit arrivé plus tardivement, en tant que civil, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="b" name="JB2">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
À l'époque impériale, les familles italiennes restent très majoritaires dans la cité d'Italica. Trajan est fréquemment, mais par erreur, désigné comme étant le premier empereur d'origine provinciale, alors qu'il est issu d'une famille italienne établie dans une province<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Arnold Blumberg, Great Leaders, Great Tyrants? Contemporary Views of World Rulers who Made History, 1995, Greenwood Publishing Group, Modèle:P..</ref>.
Lieu et date de naissance
Hormis Eutrope<ref group="a" name=":0">Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, livre 8, 2.</ref>, qui écrit au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, tous les autres auteurs antiques disent seulement que Trajan est originaire d'Hispanie, que sa famille vient d'Italica, sans pour autant affirmer qu'il est né sur place<ref group="k" name="KS40">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>.
Le jour de sa naissance est le quatorzième jour avant les calendes d'octobre, c'est-à-dire le Modèle:Date-<ref group="b" name="JB13"/>. L'année de sa naissance est par contre plus discutée, certains auteurs avancent l'an 56, se basant sur sa carrière sénatoriale, mais la grande majorité des historiens modernes considère dorénavant que Trajan est né en l'an 53<ref group="b" name="JB14">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Ascendance et famille
Son père, Marcus Ulpius Traianus, est un sénateur de premier plan, préteur vers 59/60, légat de la Modèle:Langue durant la révolte juive en Judée en 67<ref group="b" name="JB14"/>, probablement après avoir été proconsul en Bétique<ref group="b" name="JB15">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Ulpius Traianus est peut-être un des premiers citoyens non établi en Italie à accéder au rang de sénateur romain et à gouverner sa province d'origine<ref group="b" name="JB15"/>. En Judée, il sert aux côtés de Titus sous les ordres de Vespasien<ref group="b" name="JB15"/>. Il est nommé consul Modèle:Langue en 70<ref group="k" name="KS51"/>,<ref group="b" name="JB12">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> ou en 72<ref group="i">Modèle:CIL.</ref>,<ref group="d">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Ulpius Traianus est ensuite élevé au rang de patricien en 73/74 lors de la censure conjointe de l’empereur Vespasien et de son fils Titus<ref group="b" name="JB19">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. À partir de 73 et jusque vers 76-78, Vespasien lui témoigne une grande confiance en lui confiant le poste de gouverneur impérial (légat d'Auguste propréteur) de Syrie pendant environ trois à cinq ans, le mettant à la tête de la principale force militaire en Orient<ref group="b">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Entre l’automne 73 et 74, le père de Trajan lutte avec succès contre les Parthes<ref group="k" name="KS51">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>,<ref group="b" name="JB19"/>, repoussant aisément une incursion de leur roi Vologèse<ref>Catherine Salles, La Rome des Flaviens, Perrin, 2008, Modèle:P..</ref>.
Pour ses actions, il reçoit les ornements triomphaux, distinction rare et exceptionnelle pour l'époque<ref group="b" name="JB19"/>. Il enchaîne ensuite en étant proconsul d'Asie<ref group="b" name="JB19"/> et est fait Modèle:Langue, c'est-à-dire membre du collège religieux attaché au culte des empereurs divinisés Vespasien puis Titus<ref group="b" name="JB20">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il décède probablement avant l'an 98<ref group="b" name="JB20"/>.
Grâce à son consulat, son appartenance à la classe supérieure et son rang de Modèle:Langue, il offre à son fils un chemin tout tracé vers une carrière sénatoriale<ref group="e" name="DNP">W. Eck, Modèle:Opcit, 2002, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>.
On connaît peu la mère de Trajan. Elle fait peut-être partie de la famille des Modèle:Langue, au vu du nom de sa fille et des liens de Trajan avec cette famille<ref group="b" name="JB12"/>, et est probablement issue d’une famille sénatoriale italienne de rang consulaire à l’époque de Tibère<ref group="e" name="DNP"/>. De son mariage avec Marcus Ulpius Traianus est issue, outre Trajan, Ulpia Marciana, née avant 50<ref group="b" name="JB12"/>. Elle épouse un Modèle:Langue, probablement Modèle:Langue, vers 63. Ce dernier est préteur et membre du collège religieux des Frères Arvales avant de décéder en 78<ref group="b" name="JB13"/>.
De cette union naît Salonina Matidia<ref group="b" name="JB13">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Cette dernière est mariée au moins deux fois, une première fois avec un Modèle:Langue, dont elle a une fille, Modèle:Langue, et la deuxième fois avec Lucius Vibius Sabinus, consulaire Modèle:Langue, et c'est de ce mariage que naît Vibia Sabina, future épouse d'Hadrien<ref group="b" name="JB13"/>. En troisièmes noces, elle épouse peut-être Modèle:Langue, ce qui ferait d'elle une des arrière-grands-mères de Marc Aurèle.
Par son père, Trajan a aussi une tante, Modèle:Langue, qui épouse un certain Modèle:Langue. Ils ont pour fils Publius Aelius Hadrianus Afer et donc pour petit-fils Hadrien<ref group="a" name="HA1">Histoire Auguste, Vie d'Hadrien, 1.</ref>.
En 86, Afer, le père d'Hadrien, décède. Trajan ainsi que Publius Acilius Attianus, un chevalier romain né à Italica, deviennent conjointement les tuteurs d'Hadrien<ref group="d">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="a" name="HA1" />, alors âgé de dix ans<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ronald Syme, « Hadrian and Italica », The Journal of Roman Studies, Modèle:Vol., 1964, Modèle:P..</ref>, et de sa sœur aînée Aelia Domitia Paulina. Cette dernière épouse vers 90 le futur triple consulaire Lucius Iulius Ursus Servianus<ref group="d">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="a" name="HA1"/>.
Jeunesse et mariage
L’enfance et l’adolescence de Trajan demeurent méconnues. Il reçoit une éducation digne qui comprend, au-delà de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture du grec et du latin, la grammaire et la rhétorique<ref group="b">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Vers 75/76, il épouse Modèle:Langue dite Plotine. Elle est née et a grandi à Escacena del Campo, en Bétique, sous le règne de l'empereur romain Néron. Elle est la fille de Modèle:Langue et Modèle:Langue, qui ont de nombreuses relations politiques. Plotine est décrite par les auteurs antiques comme une femme cultivée, intelligente et modeste<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref group="a" name=":2">Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, 88.</ref>,<ref group="a" name="DC5"/>, de grande vertu et pieuse<ref group="b" name="JB59">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Elle est aussi réputée pour son intérêt pour la philosophie, et l'école épicurienne d'Athènes est sous sa protection<ref group="s" name="MS217">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Simon Hornblower et Anthony Spawforth-E.A. (edd.), Oxford Classical Dictionary, Oxford University Press, 2003, Modèle:P..</ref>.
-
Portrait d’Modèle:Langue
père de Trajan,
Modèle:Langue vers 115. -
Buste d’Modèle:Langue,
sœur de Trajan,
Modèle:Langue. -
Buste de Modèle:Langue,
nièce de Trajan,
Musée du Louvre. -
Buste de Modèle:Langue,
petite-nièce de Trajan,
Musée du Prado. -
Buste de Modèle:Langue,
épouse de Trajan,
Musées du Capitole.
Carrière sénatoriale
On dispose de peu d’informations sur le début de la carrière sénatoriale de Trajan avant 89<ref group="b" name="JB20"/>. Il a probablement été, de 73 à 75, tribun militaire aux côtés de son père en Syrie<ref group="k" name="KS63">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>,<ref group="b" name="JB14"/>. Sous Vespasien en 78, ou sous Titus en 81, Trajan est nommé comme questeur du trésor sénatorial<ref group="b" name="JB26">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il aurait par la suite accompagné son père comme légat dans la province d’Asie à la tête de laquelle ce dernier est nommé proconsul en 79/80 ou 80/81<ref group="b" name="JB19"/>. Il servirait près de dix années en tant que tribun militaire, ce qui montre son intérêt pour une carrière militaire<ref group="p" name="PP165"/>.
Trajan accède à la préture au début du règne de Domitien, probablement en 84 ou 86/87<ref group="b">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Alors qu’il est habituel pour un patricien de briguer le consulat dans les deux ou trois années qui suivent, Trajan en est peut-être empêché à cause de différends avec Domitien. À la place, en 88, il commande la Modèle:Langue qui stationne dans le nord de l’Hispanie<ref group="b" name="JB26" />. En tant que commandant de légion, Domitien lui ordonne durant l’hiver 88-89 d’écraser la rébellion de Lucius Antonius Saturninus à Mogontiacum (Mayence), en Germanie supérieure. Le soulèvement de Saturninus est néanmoins réprimé par Aulus Bucius Maximus avant que Trajan n’intervienne<ref group="b">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP126">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En récompense pour son attitude loyale, il occupe en 91, avec Manius Acilius Glabrio, le consulat éponyme<ref group="b">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP165"/>, soit relativement tardivement pour un patricien<ref group="k" name="KS103">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>.
La fin des Flaviens
Les sources sur la carrière de Trajan entre son consulat de 91 et l'année 97 sont obscures et incomplètes, provenant surtout du Panégyrique de Trajan de Pline le Jeune, qui n'est ni fiable, ni clair et même contradictoire<ref group="b" name="JB43">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="r" name="PR102"/>. Ainsi, nous ignorons ce que devient Trajan sur cette période jusqu'à son gouvernorat de Germanie supérieure en 97.
La perte d’une légion romaine dans la guerre contre les Sarmates Iazyges déclenche une crise politique interne<ref group="k" name="KS123">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>. Domitien, en tant que Modèle:Langue, assume maintenant clairement sa position autocratique face à l’élite romaine. Entre 90 et 95, de nombreuses mesures sont prises pour punir l’adultère, le crime de lèse-majesté et la haute trahison<ref group="k" name="KS121">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>.
Après Modèle:Date-, une vague de persécutions élimine les personnes soupçonnées d’être opposées au régime<ref group="k" name="KS122">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>. Aux conspirations, nombreuses, Domitien répond également par les exécutions. Cependant, le nombre de sénateurs exécutés (quatorze noms connus) demeure beaucoup plus faible que sous le règne de Claude<ref group="k" name="KS122"/>. On assiste surtout à un grand nombre de disgrâces et d'exils<ref group="b">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="e" name="A1">W. Eck, Modèle:Opcit, 1997b, Modèle:P..</ref>,<ref name="A3">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Christian Witschel, « Domitian 81–96 », dans Manfred Clauss (Hrsg.), Die römischen Kaiser. 55 historische Portraits von Caesar bis Iustinian, Munich, 1997, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP126"/>.
Domitien se révèle bientôt imprévisible comme quand, en 95, il fait exécuter son cousin Titus Flavius Clemens<ref group="p" name="PP126"/>. Même les membres de sa propre famille ne se sentent plus en sécurité. La peur de tant de personnes est la cause d’un nouveau complot qui conduit, le Modèle:Date-, à l’assassinat de Domitien<ref group="b">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP126"/>. Il est difficile de savoir dans quelle mesure les sénateurs sont impliqués, la conspiration n’ayant été directement menée que par des personnes de l’entourage proche de l’empereur, quelques-uns de ses affranchis et peut-être sa femme Domitia Longina, avec le soutien, actif ou non, des deux préfets du prétoire. La mort de Domitien met fin à la dynastie des Flaviens<ref group="e" name="A1"/>,<ref name="A3"/>.
Le règne de Nerva
Un nouvel empereur fragilisé
En Modèle:Date-, c’est un sénateur qui monte sur le trône : Nerva, Modèle:Nobr, le Modèle:Langue, qui a une carrière sénatoriale exemplaire et paraît l'antithèse de Domitien<ref group="m" name="JPM229">J.-P. Martin, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. En dépit de ses réalisations politiques, son règne révèle de nombreuses faiblesses typiques d’un règne de transition<ref name="JDG">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John D. Grainger, Nerva and the Roman succession crisis of AD 96–99, Londres, 2003.</ref>,<ref group="p" name="PPx34">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. La question de la succession demeure alors ouverte mais une guerre civile marquant la fin de la dynastie des Flaviens est évitée, contrairement à ce qui s'est passé la fin de la dynastie Julio-claudienne<ref group="m" name="JPM229"/>.
Nerva n’a pas d’enfant et, compte tenu de son âge, il est certain qu’il ne compte pas démarrer une nouvelle dynastie. Il ne doit son règne qu’aux conspirateurs qui ont assassiné Domitien bien qu’il ne soit probablement pas l’un des leurs<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 15, 5.</ref>. Nerva n’est pas aussi populaire auprès des soldats que l’était Domitien<ref group="a">Suétone, Vie des douze Césars, Vie de Domitien, 23.</ref>,<ref group="m" name="JPM229"/>. Il n’a jamais, durant sa carrière, commandé de légion ni même, a priori, gouverné une province<ref group="p" name="PPx34"/>, et il n'a donc pas le renom militaire nécessaire aux yeux de l'armée<ref group="m" name="JPM229"/>. De plus, le Sénat n’accepte pas le nouvel empereur sans controverse<ref name="JDG"/>,<ref group="b">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Le mécontentement de l’armée et de la garde prétorienne et le faible soutien du Sénat rendent la position de Nerva fragile. Un complot contre lui est mis au jour dès le début de l'année 97<ref group="b">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. En Pannonie, le philosophe Dion de Pruse calme un début de révolte<ref group="p" name="PP164"/>. En Germanie supérieure, des mouvements hostiles ont lieu, des camps incendiés, une légion dissoute, mais Trajan, gouverneur de la province, rétablit l'ordre au nom du nouvel empereur<ref group="m" name="JPM229""/>.
Environ un an après son accession au pouvoir, Nerva rappelle Casperius Aelianus, ancien préfet du prétoire sous Domitien encore très populaire parmi les prétoriens<ref>Léon Homo, Journal des savants, 1938, L'Empire libéral du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, de Nerva à Commode (96-192 après J.C), Modèle:P..</ref>. Il avait occupé ce poste jusque vers 94 avant de se retirer ou d'être victime d'une disgrâce. C’est un choix malheureux pour l'empereur. Aelianus réclame avec ses soldats la tête des assassins de Domitien et assiège le palais impérial pour capturer les responsables de la mort du dernier des Flaviens, qui n'ont pas été condamnés par le nouvel empereur. Il réussit à faire exécuter les meurtriers, dont certains officiers prétoriens, malgré l'opposition de l'empereur, affaiblissant la position de Nerva<ref group="a" name="DC3">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 3.</ref>. L'empereur est même forcé de prononcer un discours public de remerciement pour cette initiative<ref group="b" name="JB42">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
C’est à ce moment que commence la véritable lutte pour le pouvoir. Au Sénat, des factions apparaissent qui souhaitent que Nerva désigne un successeur. Une première soutient Marcus Cornelius Nigrinus, général de Domitien très décoré et gouverneur de Syrie, ce qui le place à la tête de l’armée la plus puissante d’Orient<ref group="d">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Une deuxième incline en faveur de Trajan, qui occupe alors le poste de gouverneur impérial de Germanie supérieure. Il s’agit peut-être d’éviter une usurpation de Nigrinius, qui peut paraître imminente, car trois légions et de nombreuses unités auxiliaires sont stationnées en Germanie supérieure sous les ordres de Trajan, soit environ Modèle:Unité<ref group="n">Werner Eck, « Der Weg zum Kaisertum » dans A. Nünnerich-Asmus, Modèle:Opcit, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>. Le gouverneur de cette région, plus proche de l’Italie, pourrait utiliser cette grande armée contre l’empereur en place ou pour assurer sa protection.
Dans la confusion de la fin d'année 97, alors que les deux factions se livrent à une lutte apparente, Trajan reste dans sa province. Parmi ses soutiens, on trouve notamment les sénateurs Lucius Iulius Ursus Servianus, Lucius Licinius Sura, Cnaeus Domitius Curvius Tullus, Sextus Iulius Frontinus et Titus Vestricius Spurinna<ref group="d" name="BP299">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="n" name="WE16">Werner Eck, « Der Weg zum Kaisertum » dans A. Nünnerich-Asmus, Modèle:Opcit, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP165"/>.
Trajan proclamé Modèle:Citation
Nerva prend les devants, monte au Capitole, et adopte alors solennellement Trajan le Modèle:Date-<ref group=m name="JPM229"/> en ces termes selon Dion Cassius : Modèle:Citation<ref group="a" name="DC3"/>,<ref group="b" name="JB42"/>. Il est probable que cette décision soit celle de Nerva seul, mais il est possible qu'il ait été guidé dans son choix par Lucius Licinius Sura, qui encourage Trajan à s'emparer du pouvoir impérial pour éviter une crise<ref group="b" name="JB47">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. De plus, Cornelius Nigrinus est lui issu d'une famille indigène hispanique, équestre, et qui ne possède pas le prestige de celle de Trajan, dû notamment aux mérites du père de ce dernier<ref group="d">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En Modèle:Date-, ce dernier reçoit la nouvelle lui apprenant qu’il est adopté et de fait associé au pouvoir, de sorte que toute opposition à Nerva s’efface. Les prétoriens se souviennent aussi des événements de 69 et savent qu'ils ne peuvent affronter avec succès les légions. Pris de court, ils doivent s'incliner<ref group="p" name="PP165" />. Trajan est reconnu comme successeur de Nerva, le Sénat ratifie en accordant à Trajan le titre de Modèle:Citation, la puissance tribunicienne et l’Modèle:Langue, ainsi que le consulat pour l'an 98. Trajan prend le surnom de Modèle:Langue<ref group="p" name="PP164">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. L’année 98 commence donc avec le consulat conjoint de Trajan et Nerva. Il est probable que Trajan n'ait jamais rencontré Nerva, les sources historiques n'indiquent pas qu’il y ait eu une rencontre entre les deux hommes. Il est dans tous les cas certain que durant le règne de Nerva, Trajan resta en Germanie et ne vint jamais le rejoindre à Rome.
Quand la nouvelle de la mort de l’empereur Nerva se répand le Modèle:Date-, Trajan est à Cologne<ref group="a" name="DC3"/>,<ref group="b" name="JB50">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Ce serait Hadrien, son petit neveu et futur empereur, qui aurait été le premier à lui transmettre le message<ref group="a" name="HA2">Histoire Auguste, Vie d'Hadrien, 2.</ref>.
Trajan, alors très populaire au sein de l’armée et apprécié de la majorité du Sénat<ref group="b" name="JB50"/>, continue d'écarter les adversaires de l’époque de Nerva. Nigrinius est épargné, son gouvernorat en Syrie lui a été néanmoins retiré de sorte qu’il perd tout soutien de l’armée, et ce dès l'adoption de Trajan fin 97. Il se retire dans sa région natale, en Hispanie, pour y finir ses jours<ref group="d">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Trajan fait mander le préfet du prétoire Casperius Aelianus sur le Rhin, et ce dernier est soit exécuté, soit forcé de se retirer<ref group="a" name="DC5">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 5.</ref>.
Le principat de Trajan
Ses premières années de règne
Son inspection des frontières septentrionales
Trajan fait en sorte que Nerva soit divinisé sur décision du Sénat<ref group="b" name="JB90">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il fait porter ses restes dans le mausolée d'Auguste<ref group="a">Pseudo-Aurelius Victor, Épitomé de Caesaribus, 12, 11.</ref>.
Malgré la mort de son prédécesseur, Trajan demeure en Germanie et ne revient à Rome que près de deux ans plus tard. Une absence si longue du princeps à Rome est inhabituelle et chacun s’attend à une guerre imminente contre les Germains<ref group="a">Martial, Épigrammes, Modèle:Nobr rom, 6-7.</ref>. Trajan nomme pour lui succéder à la tête de la province de Germanie supérieure Lucius Iulius Ursus Servianus<ref group="d" name="BP262">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> et confie la Germanie inférieure à Lucius Licinius Sura, deux hommes de confiance qui deviennent deux piliers du nouveau régime<ref group="d" name="BP301">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Trajan passe l’année 98 en inspection le long du Rhin et du Danube. Les deux premières années de son règne lui servent à consolider la paix le long des frontières septentrionales de l’Empire. Le territoire frontalier est aménagé avec la construction de voies sur la rive droite du Rhin permettant le développement de ces provinces et l’agrandissement des zones de défense. Une voie reliant Mayence à Baden-Baden et Offenbourg sur le Rhin est achevée ainsi qu’une autre reliant Mayence, Cologne et Nimègue<ref group="k" name="KSb_158"/>.
Durant l’hiver 98-99, Trajan inspecte les provinces danubiennes et prend des mesures pour élargir et consolider les défenses frontalières, poursuivant ainsi la politique de Domitien. C’est à ce moment que débute la mise en place du Modèle:Langue entre le Neckar et Odenwald. Cette mission d’inspection a permis à Trajan de s’assurer la fidélité des troupes frontalières et des provinciaux. Il a souvent été dit que le véritable but de ces déplacements est de préparer la guerre contre les Daces<ref group="k" name="KSb_158">K. Strobel, Modèle:Opcit, 1984, Modèle:P. et suivantes.</ref> mais rien dans les sources antiques ne permet de le confirmer. l'Empereur étendit l'influence romaine jusqu'au Weser en Rhétie. Trajan renforça la sécurité des champs Décumates en poursuivant la construction d'un retranchement commencé par Domitien<ref name="vaughan128">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Son retour à Rome
À l’automne 99, Trajan revient à Rome.
Même si son absence de deux ans a servi à assurer la paix sur les frontières septentrionales et n’a pas été due à une guerre contre les Germains, le retour de Trajan est célébré comme pour une victoire<ref group="a">Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, 12.</ref>. Il a cependant lieu sans faste. Il s’installe à Rome modestement, sans démonstration de son pouvoir. Les sénateurs l’accueillent simplement par un baiser<ref group="b" name="JB54">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En son absence en 99, Aulus Cornelius Palma Frontonianus et Quintus Sosius Senecio sont consuls éponymes, le deuxième étant un des plus proches conseillers de Trajan et une des figures publiques les plus en vue sous son règne. L'empereur a placé Sextus Attius Suburanus Aemilianus à la préfecture du prétoire. Pour son retour, en 100, Trajan s'octroie le consulat aux côtés de Sextus Iulius Frontinus, qui atteint alors le consulat pour la troisième fois à l'instar de l’empereur lui-même.
Ses rapports avec le Sénat
Le règne de Trajan, pensé en contraste avec celui de Domitien, est marqué par une coopération avec les sénateurs et une bienveillance envers eux<ref group="p" name="PP166">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Dans ses premières lettres adressées au Sénat depuis la Germanie, Trajan promet qu’aucun sénateur ne pourra être exécuté sans procès devant la Curie<ref group="a" name="DC5"/>. L’une de ses premières mesures est d’annoncer, par l’intermédiaire des pièces de monnaie frappées dès le début de son règne, qu’il a reçu son pouvoir du Sénat<ref group="g">G. Seelentag, Modèle:Opcit, 2004, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anthony R. Birley, « The Oath not to Put a Senator to Death », dans The Classical Review, Band 76, 1962, Modèle:P..</ref>. Il fait revenir d'exil un grand nombre de sénateurs et chevaliers et leur rend leurs biens confisqués sous Domitien, un processus commencé par Nerva. Contrairement à Domitien, Trajan n’est jamais accusé de s’enrichir personnellement aux dépens des citoyens, notamment des sénateurs. Il n’use pas non plus de procès de lèse-majesté, même contre les sénateurs. Il confie des postes haut placés à des chevaliers et sénateurs qui se sont opposés à Domitien<ref group="b" name="JB52"/>.
Trajan fait preuve de modération quand il décline une première fois le titre de Modèle:Langue offert par le Sénat. Il ne l’accepte finalement qu’à l’automne 98<ref group="b" name="JB52">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il rompt également avec la pratique des Flaviens consistant à occuper de nombreuses fois le consulat<ref group="p" name="PP166"/>. Durant son principat, il n'est consul que quatre fois, en 100, 101, 103 et 112, dont trois fois au début de son règne. Il n'hésite pas à octroyer le consulat éponyme à des sénateurs l'ayant déjà exercé à plusieurs reprises<ref group="k" name="KS154">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>,<ref group="n" name="WE16"/>, tels que Sextus Iulius Frontinus, consul pour la troisième fois en 100 et Lucius Licinius Sura en 107, ainsi que d'autres qui, sous son principat, exercent le consulat pour la deuxième fois, en tant qu'éponymes<ref group="N">Consulat éponyme pour leur deuxième ou troisième mandat : Quintus Articuleius Paetus en 101, Lucius Iulius Ursus Servianus en 102, Manius Laberius Maximus en 103, Sextus Attius Suburanus Aemilianus en 104, Tiberius Iulius Candidus et Aulus Iulius Quadratus en 105, Quintus Sosius Senecio en 107, Aulus Cornelius Palma Frontonianus en 109 et Lucius Publilius Celsus en 113. S'ajoutent à cela Lucius Iulius Ursus, deuxième et troisième consulats Modèle:Langue en 98 et 100, Cnaeus Domitius Tullus et Titus Vestricius Spurinna en 98 et Quintus Glitius Atilius Agricola en 103.</ref>.
Grâce à ces signaux, qui lui permettent de se définir comme l’égal du Sénat, Trajan souligne la position idéologique des sénateurs, au centre de l’État, et renforce sa propre position en tant que Modèle:Langue. Malgré tout, Pline, bien qu’impressionné de pouvoir désigner l’empereur comme Modèle:Citation<ref group="a">Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, 2, 4.</ref>, reste lucide en écrivant : Modèle:Citation<ref group="a">Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, 65.</ref>.
Depuis que Trajan a succédé à Nerva sans être son fils, ni son descendant biologique, l’idée d’Modèle:Langue est apparue. La notion de « choix du meilleur » — parmi les candidats à la succession — au moyen du principe de l’adoption après consensus du Sénat, se propage après coup, notamment via Pline le Jeune et son Panégyrique de Trajan<ref group="a" name="Pl884">Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, 88, 4.</ref>,<ref group="r" name="PR102">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Malgré tout, la domination de Trajan sur le Sénat et son pouvoir réel demeurent inchangés. L’empereur seul assure la direction de l’Empire, comme le reconnaît justement Pline le Jeune : Modèle:Citation<ref group="a">Pline le Jeune, Lettres, Modèle:III, 20, 12.</ref>,<ref group="p" name="PP166" />.
Trajan plaît aussi au peuple de Rome, grâce à des distributions généreuses, puis à l'organisation de jeux et de triomphes magnifiques<ref group="p" name="PP166"/>,<ref group="r" name="PR154">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Fronton loue l'habilité de Trajan pour gagner les faveurs des pauvres, autant que des riches Romains, par de grands spectacles publics<ref name="CHW">Charles Richard Whittaker, « Le pauvre » dans Andrea Giardina (dir.), L'homme romain, Seuil, 2002, Modèle:P..</ref>. Trajan séduit aussi les provinciaux, passant pour l'un des leurs. Enfin, il renoue avec les philosophes, longtemps brouillés avec les empereurs, tels que Néron ou les Flaviens. Dion de Pruse est notamment l'un de ses conseillers<ref group="p" name="PP166"/>,<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Cette politique représente un éloignement volontaire du règne de Domitien, perçu comme tyrannique. Trajan est acclamé pour ces nouvelles dispositions, mais également pour son respect des anciennes vertus<ref group="N">Ces anciennes vertus romaines sont (K. Strobel, op. cit., 2010, Modèle:P.) :
- Modèle:Langue : Modèle:Citation, c'est la qualité que doit avoir l'homme, mélange d'énergie, de force morale et de courage.
- Modèle:Langue : Modèle:Citation, c'est la force morale qui sous-tend le système légal, l'impartialité.
- Modèle:Langue : Modèle:Citation, cela met une limite à la virtus, au courage et à la valeur individuels.
- Modèle:Langue : Modèle:Citation, cela permet de modérer la justicia, notamment de limiter la dureté dans les châtiments.
Les concepts clés de ces quatre vertus sont (K. Strobel, op. cit., 2010, Modèle:P.) :
- Modèle:Langue : Modèle:Citation.
- Modèle:Langue : Modèle:Citation.
- Modèle:Langue : Modèle:Citation.
- Modèle:Langue : Modèle:Citation.
- Modèle:Langue : Modèle:Citation.
- Modèle:Langue : Modèle:Citation.
Ces définitions proviennent du Wiktionnaire et du dictionnaire latin-français de Modèle:Lien web.</ref>. Avant le Modèle:Date-, Trajan reçoit du Sénat et du peuple romain le titre honorifique d’Modèle:Langue, en référence à Jupiter, dieu Modèle:Langue et sage, alors que Domitien se plaçait sous la protection de Minerve, déesse de la guerre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Plus tard, on le nomme Modèle:Citation<ref group="k" name="KS203">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>, titre qui apparaît sur les pièces de monnaie à partir de 103<ref group="k" name="KS204">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>. Selon l'historien Christophe Burgeon, Trajan n'inséra formellement le titre d'Optimus Princeps dans sa titulature officielle qu'en 114<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Les guerres daciques
Contexte historique
La paix signée par Domitien avec Décébale en l'an 89 à la suite de la guerre dacique de Domitien, avec le versement de subsides et l'aide d'ingénieurs romains, est une situation humiliante pour l'Empire, tout comme la reconnaissance d'un seul et unique roi des Daces, qui permet l'union de tout un royaume à la frontière des provinces romaines. L’empereur Trajan a également besoin d’un succès militaire pour asseoir sa légitimité<ref group="k" name="KS227">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>.
L’occupation des montagnes de Dacie entraînerait la désorganisation et donc l’affaiblissement des peuples du bassin des Carpates, ce qui permettrait un développement pacifique des provinces frontalières de Mésie et de Thrace. Les riches gisements en or et en divers minerais de la Dacie sont peut-être un argument supplémentaire incitant à la conquête de la région<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 6, 1-2.</ref>. Mais cet aspect ne doit pas être surestimé<ref group="k" name="KS227"/> : il semble qu'il n'ait pas été le principal objectif de Trajan. Ce dernier estime d’abord comme son devoir de punir Décébale, roi des Daces, qu’il tient pour responsable des résultats désastreux des campagnes de Domitien en 85 et 86<ref group="b" name="JB87">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 6, 1.</ref>.
La première guerre
Le Modèle:Date-, Trajan quitte Rome à la tête de la garde prétorienne, accompagné de son préfet du prétoire Tiberius Claudius Livianus<ref group="a" name="DC9-2">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 9, 2.</ref> ainsi que d’un certain nombre de compagnons parmi lesquels Lucius Licinius Sura<ref group="a" name="DC9-2"/>, Quintus Sosius Senecio<ref group="d" name="BP301"/>, Lusius Quietus<ref group="a" name="DC83">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 8, 3.</ref>, Cnaeus Pompeius Longinus<ref group="b" name="JB88">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> et Publius Aelius Hadrianus, et se dirige vers la province de Mésie supérieure. Pour soutenir l’expédition, Trajan nomme de nouveaux gouverneurs dans les provinces limitrophes : Caius Cilnius Proculus en Mésie supérieure, Manius Laberius Maximus en Mésie inférieure et Lucius Iulius Ursus Servianus en Pannonie<ref group="b" name="JB87-88">J. Bennet, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il réunit une armée composée des légions danubiennes ainsi que d’unités auxiliaires et de vexillations d’autres légions. Au total, ce sont environ Modèle:Unité qui sont déployés par l’Empire, dont 75 à Modèle:Unité et 70 à Modèle:Unité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Yann Le Bohec, L'esercito romano, Rome, 1992, Modèle:P..</ref>,<ref group="b" name="JB89">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="r" name="PR73">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Après avoir traversé le Danube, l’armée romaine progresse en territoire dace sans rencontrer une grande résistance. Les Daces espèrent ainsi forcer les Romains à quitter leurs lignes de communications et d’approvisionnement et les isoler dans les montagnes. Jusqu’à Tapae, unique bataille de cette première campagne, Décébale évite toute confrontation armée<ref group="b" name="JB92">J. Bennet, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. L’armée romaine engage alors le combat contre l’armée dace dans la bataille de Tapae. Celle-ci, comme le montrent les reliefs de la colonne<ref group="f">F. Coarelli, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, tourne en faveur des Romains, après des combats acharnés<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 8, 2.</ref>. Il ne s’agit pas pour autant d’un combat décisif<ref group="r" name="PR73"/>, les Daces pouvant encore se replier dans les bastions des monts d’Orastie, bloquant ainsi la route menant à Sarmizegetusa Regia. L'arrivée de l'hiver marque l'arrêt des manœuvres. Trajan fait hiverner ses troupes en territoire ennemi et établit des garnisons autour de Sarmizegetusa, empêchant son ravitaillement.
En récompense de leurs services dans la première année de campagne, Lucius Licinius Sura et Lucius Iulius Ursus Servianus retournent à Rome pour devenir consuls éponymes<ref group="b" name="JB96">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Quintus Sosius Senecio remplace Caius Cilnius Proculus en Mésie<ref group="d" name="BP301"/>.
Au cours de l’hiver 101-102, Décébale, encerclé à l’ouest par les légions, décide de passer à l’offensive en ouvrant un nouveau front afin de diviser les forces romaines et libérer Sarmizegetusa. Le roi décide d’attaquer la Mésie inférieure, soutenu par les Sarmates Roxolans<ref group="f">F. Coarelli, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="k" name="KS246">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>,<ref group="r" name="PR73"/>. Les deux armées, dace et sarmate, traversent le Danube et remportent quelques succès militaires. Le général Manius Laberius Maximus, gouverneur de la province, parvient néanmoins à les tenir à distance. Trajan quitte les monts d’Orastie, tout en y laissant une garnison suffisante pour supporter le harcèlement ennemi, et, grâce aux routes et à la flotte danubienne<ref group="f">F. Coarelli, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, intervient rapidement. Les forces daces et roxolanes sont arrêtées, peut-être l’une après l’autre, près de l’endroit où sera fondée la ville de Modèle:Langue par Trajan pour honorer la victoire<ref group="a">Jordanès, Histoire des Goths, 18.</ref>,<ref group="a">Ammien Marcellin, Histoires, Modèle:Nobr rom, 5.</ref>, peut-être après avoir vainement assiégé le fort légionnaire de Novae<ref group="f">F. Coarelli, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Les Daces sont ensuite sévèrement défaits à la bataille d'Adamclisi, en Dobroudja<ref group="r" name="PR73"/>,<ref group="p" name="PP216"/>.
Vers le mois de Modèle:Date-, Trajan reprend alors l’offensive et avance de nouveau vers le royaume de Dacie, sur plusieurs fronts. La première colonne traverse le Danube au niveau du Modèle:Langue Oescus-Novae et continue le long de la vallée de l’Ost jusqu’au col suffisamment large et accessible de Turnu Rosu<ref group="r" name="PR73"/>. Les deux autres colonnes progressent selon des itinéraires parallèles, et le point de jonction des trois colonnes se situe à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Sarmizegetusa<ref group="b" name="JB94">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, prenant la capitale dace à revers<ref group="r" name="PR73"/>. Décébale, affaibli par sa défaite à Adamclisi et déstabilisé par la progression simultanée de l’armée romaine sur trois fronts dans un vaste mouvement de tenaille, voyant les forteresses daces tomber une à une et l’ennemi s’approcher de la capitale, décide de négocier une première fois la paix, mais c'est un échec et la guerre continue. Décébale, acculé à la paix<ref group="r" name="PR73"/>, capitule, espérant éviter le massacre de la population de la capitale<ref group="f">F. Coarelli, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 9, 5-7.</ref>.
Les conditions de paix imposées par Trajan marquent la fin de la première guerre dacique. Malgré les succès remportés, il est clair que la grande victoire romaine attendue n’a pas eu lieu, en raison de l’affaiblissement des troupes romaines qui a empêché Trajan de pousser plus loin son avantage<ref group="k" name="KS259-260">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>. Malgré des conditions de paix qui semblent très dures, Décébale préserve son pouvoir, maintient l'unité de son royaume ainsi que la majeure partie de son territoire<ref group="r" name="PR7374">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="m" name="JPM235">J.-P. Martin, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. On ignore si l'objectif de Trajan est alors d'essayer de transformer le royaume dace en état client ou s'il pense déjà à une deuxième campagne décisive<ref group="r" name="PR74">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. À son arrivée à Rome à la fin du mois de Modèle:Date-, Trajan célèbre un triomphe et prend le titre de Modèle:Citation<ref group="r" name="PR74" />,<ref group="a" name="DC9-7">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 9, 7.</ref>.
Entre les deux guerres
À la suite de ce premier traité, les Romains fortifient leurs positions dans les territoires occupés. Une autre réalisation importante est la construction du pont de Trajan enjambant le Danube à Drobeta sous la direction d’Apollodore de Damas, entre 103 et 105, un chef-d’œuvre de l’architecture antique<ref group="k" name="KS254">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>,<ref group="r" name="PR73"/>, permettant de relier aisément Sirmium au Banat nouvellement annexé. Trajan s'emploie aussi sur le long du Danube moyen, sur la frontière panonienne, se méfiant des Marcomans, des Quades et des Iazyges qui n'ont pourtant pas soutenu les Daces mais restent menaçants<ref group="p" name="PP216"/>.
Les préparatifs de guerre des Romains n’étant pas passés inaperçus, Décébale fait relever les forteresses détruites, reconstruit les fortifications autour de la capitale, forme une nouvelle armée. Il cherche à nouer de nouvelles alliances<ref group="a" name="DC10-3">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 10, 3.</ref>.
La seconde guerre
En 105, les Romains subissent l'attaque des Daces<ref group="r" name="PR74"/>. Décébale reprend le Banat, alors sous contrôle romain<ref group="k" name="KS264">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP217">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="m" name="JPM235"/> puis attaque la Mésie romaine. Le fait que Décébale ne semble vouloir respecter aucune condition du traité de paix rend légitime une deuxième guerre. Le Sénat déclare alors la guerre pour la deuxième fois au royaume de Dacie<ref group="a" name="DC68_10">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 10.</ref>.
Trajan repart pour la Dacie en Modèle:Date-<ref group="a" name="DC10-4">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 10, 4.</ref>,<ref group="i">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fasti Ostienses in Iscrizioni Italiche, Modèle:XIII, 1, Modèle:P..</ref>. Il réunit une armée plus importante que lors de la première guerre, quatorze légions et de nombreuses unités auxiliaires<ref group="k" name="KS265">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>,<ref group="r" name="PR73"/>, dont deux nouvelles légions : la Modèle:Langue et la Modèle:Langue<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 24.</ref>. Cela représente environ 175 à Modèle:Unité qui sont déployés par l’Empire, pour moitié des légionnaires, pour moitié des troupes auxiliaires. Il s'agit de près de la moitié des effectifs militaires de l’Empire<ref group="r" name="PR73"/>. Lucius Licinius Sura accompagne à nouveau l'empereur en tant que conseiller, ainsi que Lusius Quietus et ses Maures, et les généraux de l’empereur sont Quintus Sosius Senecio et Caius Iulius Quadratus Bassus<ref group="d" name="BP301" />.
L'empereur, en arrivant sur les rives du Danube, fait sans doute face à une situation difficile. Les incursions daces ont dévasté la province de Mésie inférieure. Selon les reliefs de la Colonne Trajane, Décébale serait même parvenu à prendre possession de plusieurs forts auxiliaires. De nombreux forts romains en Valachie sont occupés ou assiégés par les Daces, tout comme ceux construits le long du Danube. Le travail de reconquête dure tout l’été de 105, repoussant l’invasion du territoire dace à l’année suivante. Trajan vient renforcer les troupes du gouverneur de Mésie inférieure, Lucius Fabius Iustus<ref group="b" name="JB97">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, et repousse les Daces.
Pour l'année 106, Trajan réunit son armée et traverse le Danube sur le grand pont de Drobeta. Les alliés de Décébale, les Bures, les Roxolans et les Bastarnes, à l’annonce des préparatifs de guerre de Trajan, abandonnent le roi dace. Celui-ci, attaqué sur plusieurs fronts<ref group="f">F. Coarelli, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> oppose une résistance désespérée et acharnée qui fait de nombreuses victimes. Décébale refuse de capituler et est contraint de quitter Sarmizegetusa. Finalement, après un long et sanglant siège, la capitale cède sous les coups des armées romaines qui se sont réunies depuis la fin de l’été<ref group="r" name="PR74"/>. Toutes les forteresses des monts d’Orastie sont tombées<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Giuseppe Ignazio Luzzatto, Roma e le province (Storia di Roma), 17, 2, Istituto nazionale di studi romani, Bologne, 1985, Modèle:P..</ref>. Trajan décide de ne pas accorder des conditions de paix semblables à la précédente paix. La soumission définitive de la Dacie est nécessaire et pour cela, il faut construire des routes, des forts et isoler l’ennemi sans lui concéder aucun avantage<ref group="r" name="PR74"/>. Décébale cherche d’abord à trouver refuge dans le nord, dans les montagnes des Carpates<ref group="k" name="KS278">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>, mais, une fois encerclé, se suicide<ref group="a" name="DC14-3">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 14, 3.</ref>,<ref group="f" name="FC212215">F. Coarelli, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="k" name="KS279">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>.
C’est la fin de la guerre. Pendant plusieurs mois, l’armée romaine est encore engagée dans des actes de répression qui permettent de calmer l’agitation de la population locale<ref group="f">F. Coarelli, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. La monnaie de l’année célèbre la Modèle:Citation<ref group="i">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Catalogue of the coins of the Roman Empire in the British Museum, Modèle:Vol., Trajan, 1966, n. 381.</ref>.
Annexion romaine de la Dacie
Le cœur du royaume dace, l’Olténie et le Banat, est intégré dans une nouvelle province romaine, la province de Dacie<ref group="a" name="DC14-3"/>,<ref group="f" name="FC212215"/>, qui se limite à la bordure de l'arc des Carpates, à la Transylvanie et aux massifs occidentaux<ref group="r" name="PR74"/>,<ref group="p" name="PP217"/>.Selon Eutrope : Modèle:Citation bloc c'est-à-dire le périmètre des frontières de Dacie <ref group="a" name=":1"/>. Le royaume dace ne disparaît donc pas totalement, quelques régions demeurent libres. La ville nouvellement fondée de Modèle:Langue<ref group="k" name="KS297">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref> devient la capitale de la nouvelle province. Elle est très rapidement reliée à Modèle:Langue et Modèle:Langue où stationnent d'importantes garnisons romaines<ref group="p" name="PP217"/>. Une grande partie des plaines de Valachie et la Moldavie est intégrée à la province de Mésie inférieure qui est agrandie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ioan Piso, Provincia Dacia, in Traiano ai confini dell'impero, de Grigore Arbore Popescu, Milan, 1998, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ioana A. Oltean, Dacia, landscape, colonisation, romanisation, New York, 2007, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP217"/>. La création de la province de Dacie en 106 est très probablement accompagnée par la réorganisation militaire du cours du Danube. C'est à cette occasion que la province voisine de Pannonie est divisée en deux : d'une part la Pannonie supérieure et d'autre part la Pannonie inférieure<ref group="r" name="PLR75">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Récemment, des découvertes archéologiques ont remis en cause le mythe de l'extermination, de la déportation ou du bannissement des Daces par les Romains<ref>Collectif, Documentation sur l'Europe centrale, Modèle:Vol., 1980</ref>,<ref>Alojz Benac, Nikola Tasić, Actes du {{#ifeq:congrès | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:congrès| congrès }} }} international des sciences préhistoriques et protohistoriques : Beograd, 9-Modèle:Date-, Modèle:Vol., Union internationale des sciences préhistoriques et protohistoriques, 1973, Modèle:P..</ref>. Néanmoins, on ne peut nier les importants bouleversements démographiques qui ont eu lieu<ref group="k" name="KS291">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Karl Christ, Geschichte der römischen Kaiserzeit, Munich, 2002, Modèle:P..</ref>. Bien qu’une grande partie de la population et de l’élite daces ait finalement abandonné Décébale au profit de l’armée romaine, l’ancienne aristocratie est éliminée. Les populations des villes daces du cœur du royaume, région montagneuse et difficile à surveiller, sont déplacées vers les plaines<ref>Collectif, Revue roumaine d'histoire, Modèle:Vol., No. 1, Academia Republicii Populare Romîne, 1969, Modèle:P..</ref>. Les villes sont détruites et les Romains fondent à la place de nombreuses colonies, plus petites, dans lesquelles s'installent des colons romains issus de provinces avoisinantes<ref group="b" name="JB101">J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. De même, toutes les résidences royales sont détruites. Le phénomène le plus impressionnant reste la disparition presque complète de l’ancienne religion dace<ref group="k" name="KS293">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>. Selon Criton, médecin de Trajan, ce sont près de Modèle:Unité daces qui sont ramenés à Rome pour participer aux spectacles donnés lors de la célébration du triomphe de Trajan mais cette estimation semble avoir été exagérée d'un facteur dix et les Romains auraient en réalité fait Modèle:Unité<ref group="b" name="JB101"/>,<ref>Jérôme Carcopino, Les étapes de l'impérialisme romain, 1961, Modèle:P..</ref>. Une grande partie des hommes aptes au travail et qui ne font pas partie des prisonniers de guerre sont enrôlés dans l’armée romaine, une procédure qui permet de diminuer le risque de révolte et d’augmenter les effectifs de l’armée<ref group="k" name="KS294">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>.
L'annexion du royaume dace semble précipitée et contraire aux habitudes romaines qui traditionnellement la font précéder par l'établissement d'un royaume client. Il s'agit peut-être de stabiliser au plus vite la frontière face à la menace barbare qui pèse sur la région du moyen Danube mais il s'agit peut-être aussi pour Trajan de prendre rapidement le contrôle des riches mines d'or et d'argent que compte le territoire<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Grigore Arbore Popescu, « Le strade di Traiano » dans Traiano ai confini dell'Impero, de Grigore Arbore Popescu, Milan, 1998, Modèle:P..</ref>, ainsi que des trésors du roi. Quoi qu'il en soit, cette nouvelle province apporte à l'empereur d'importantes ressources qui sont vite épuisées dans la préparation des campagnes contre les Parthes<ref group="p" name="PP217"/> et dans des constructions grandioses célébrant la victoire de Trajan comme les reliefs des arcs de triomphe de Bénévent et d’Ancône, ceux du forum de Trajan à Rome ou comme le Modèle:Langue érigé à Adamclisi en 109.
D'après les sources antiques, la conquête de la Dacie a en effet permis de rassembler un butin impressionnant<ref group="a" name="DC14-45">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 14, 4-5.</ref>,<ref group="f">F. Coarelli, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> s'élevant à près de Modèle:Unité de guerre, Modèle:Nobr d’or et Modèle:Nobr d’argent<ref group="k">K. Strobel, Modèle:Opcit, 1984, Modèle:P..</ref>. Trajan semble avoir tiré de son butin environ Modèle:Unité de sesterces. S'étant vu accordé l’honneur d’un grand triomphe, il utilise une partie du butin pour donner de grands spectacles de gladiateurs, près de Modèle:Unité ont lieu<ref group="e" name="WE120">W. Eck, Modèle:Opcit, 1997a, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>, et des courses de chars dans le Modèle:Langue. Les spectacles sont étalés sur plus de cent jours<ref group="r" name="PR154" />, entre 108 et 109. Il finance également Modèle:Langue (littéralement « grâce au produit du butin ») la construction d'un nouveau forum et confie la direction des travaux à l’architecte Apollodore de Damas<ref group="b" name="JB90"/>. C'est dans ce forum qu'est érigée la célèbre colonne Trajane sur laquelle figure une frise longue de deux cents mètres qui s’enroule en spirale autour du fût et qui raconte les exploits militaires de Trajan et de ses généraux<ref group="b" name="JB90"/>.
Trajan récompense ses plus fidèles lieutenants qui ont joué un rôle de premier plan lors des guerres daciques comme Lucius Licinius Sura qui se voit accorder l’extraordinaire honneur d’un troisième consulat en 107<ref group="d" name="BP304">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> et Quintus Sosius Senecio qui obtient son deuxième consulat éponyme en 107 et à qui on octroie les décorations militaires doubles (Modèle:Langue). Il reçoit aussi les insignes triomphaux<ref group="d">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> et est honoré de son vivant d'une statue de bronze dans le forum d'Auguste<ref group="a" name="DCT">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 16.</ref>. Caius Iulius Quadratus Bassus est également récompensé et reçoit les ornements triomphaux<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Der Neue Pauly, Stuttgardiae, 1999, T. 6, c. 40.</ref> ainsi que Lusius Quietus qui est élevé à la préture, lui permettant ainsi d'accéder au Sénat<ref group="a" name="DC68_32">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 32.</ref>, pour son action déterminante à la tête de la cavalerie auxiliaire maure<ref group="a" name="DC68_32"/>.
Déplacement du noyau militaire du Rhin au Danube
La conquête de la Dacie modifie profondément les données stratégiques de l’Empire romain, la plus forte concentration de légions romaines passant du noyau rhénan aux rives danubiennes et à la Dacie romaine<ref group="r" name="PR71">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. En effet, il n'y a plus que quatre légions dans les provinces de Germanie contre huit au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="r" name="PR71"/>, alors que les provinces danubiennes en ont dorénavant onze : trois en Pannonie supérieure, une en Pannonie inférieure<ref group="r" name="PR75"/>, deux dans chacune des provinces de Mésie<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> et trois en Dacie<ref group="r" name="PR75">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
L'annexion de l'Arabie Pétrée
En 106, alors qu'il mène campagne en Dacie, Trajan ordonne au gouverneur impérial de Syrie, Aulus Cornelius Palma Frontonianus, d'annexer le royaume nabatéen de Pétra<ref group="a" name="DC69_14">Dion Cassius, Histoire romaine, livre 69, 14.</ref>, sans doute après la mort du roi Modèle:Souverain2<ref group="s" name="MS38">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Ce royaume est alors l'un des derniers territoires protégés par Rome mais non intégrés à l'Empire<ref group="p" name="Petit"/>, avec l'État client d'Osroène autour d'Édesse, quelques territoires dans le Caucase et le cas épineux du royaume d'Arménie<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Il n'y a apparemment aucun combat, mais l'annexion fait peut-être suite à une campagne militaire à la tête des légions de Syrie et d'Égypte commencée en 105 qui n'a, semble-t-il, rencontrée aucune résistance<ref group="p" name="Petit"/>,<ref group="m" name="Martin"/>,<ref group="s" name="MS38"/>. Dion Cassius<ref group="a" name="DC69_14"/> et Ammien Marcellin<ref group="a">Ammien Marcellin, Histoire de Rome, Modèle:Nobr rom, Modèle:VIII, 13.</ref>, qui écrivent respectivement près d'un siècle et plus de deux siècles après les faits, indiquent que la conquête du royaume s'est faite avec résistance. Toutefois, les pièces de monnaie contemporaines frappées à la suite de l'annexion parlent d'une acquisition (Modèle:Langue : Modèle:Citation), et non d'une conquête militaire. De plus, Modèle:Langue n'a pas été ajouté à la titulature impériale de Trajan, ce qui semble indiquer qu'il s'agit donc d'une annexion pacifique<ref name="Hol155">Dominique Hollard, Revue numismatique, 2004, « Le monnayage de la Modèle:Nobr rom Cyrenaica frappé à Bostra sous Antonin le Pieux », Modèle:P..</ref>,<ref name="Bla231"/>.
Cette annexion permet de renforcer la frontière orientale de l’Empire en vue d'une campagne contre les Parthes, de rendre sûre la liaison commerciale entre l'Égypte, la Judée et la Syrie<ref group="m" name="Martin">J.-P. Martin, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> et de mettre fin au monopole des bédouins caravaniers comme intermédiaires sur le commerce de la mer Rouge<ref group="p" name="Petit">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} R. E. Brunnow et A. Von Ddomszewski, Die Provinz Arabien, Modèle:Nb vol., 1904-1909.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Y. Yadin, « The Nabatean Kingdom, Pronvincia Arabia, Petra and En-Geddi in the Documents from Nahal-Hever », Jaarb. Voor-Aziat., Egypt, Gezelschap (Leyde), 17, 1963, Modèle:P..</ref>. Trajan fait de Bosra la capitale de la nouvelle province impériale d'Arabie Pétrée (provincia Arabia), qui est créée le Modèle:Date-<ref name="Hol155"/>,<ref group="s" name="MS38"/> et formée du royaume conquis et de la décapole déjà romaine.
Probablement pour l'annexion du royaume nabatéen<ref name="Bla231"/>, Cornelius Palma est honoré des ornements triomphaux<ref name="Bla231"/>,<ref group="i" name="CIL_CP">Modèle:CIL.</ref> et, de son vivant, d'une statue<ref group="a" name="DC69_16">Dion Cassius, Histoire romaine, livre 69 (Nerva et Trajan), 16.</ref> de bronze dans le forum d'Auguste<ref name="Bla231">Adrien Blanchet, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1944, « La figure de l'Arabie », Modèle:P..</ref>,<ref group="i" name="CIL_CP"/>, à l'instar de Quintus Sosius Senecio, pour son rôle décisif dans les guerres daciques, et de Lucius Publilius Celsus<ref group="a" name="DC69_16"/>, pour des raisons inconnues.
Sa politique intérieure
L'Italie, territoire restauré
Pendant six ans, de 107 à 113, Trajan reste à Rome. Sa politique est alors marquée par son paternalisme et est davantage concentrée sur l’Italie. Nerva a déjà donné à l’Italie une place particulière au sein de l’Empire, comme l’attestent les monnaies de l’époque. Trajan poursuit cette politique. Au travers d’un édit, Trajan force les candidats aux fonctions sénatoriales à investir au moins le tiers de leurs biens sur le sol italien<ref group="a">Pline le Jeune, Lettres, Modèle:VI, 19.</ref>,<ref group="p" name="PP167"/>,<ref group="r">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Comme son prédécesseur, Trajan s’attelle à améliorer le réseau routier italien : entre 108 et 114, les travaux de la Modèle:Langue qui relie Beneventum à Brundisium sont achevés, vraisemblablement sous les ordres du curateur des voies Quintus Pompeius Falco, permettant d’alléger le trafic sur la Modèle:Langue qui dessert aussi Brundisium. Le point de départ de la Modèle:Langue est marqué par un arc de triomphe dont les reliefs ne laissent aucun doute sur le programme de restauration de l'Italie qu'engage l’empereur<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="rb">Rémy Bernard, Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, 1983, La carrière de P. Calvisius Russo Iulius Frontinus, gouverneur de Cappadoce-Galatie, Modèle:P..</ref>. Cette voie permet de relier plus rapidement Rome au port de Brundisium, lieu de départ pour la Grèce et l'Orient, et cela à la veille des guerres parthiques<ref name=rb/>. En outre, les délais de voyage ont été nettement améliorés dans de nombreuses régions d’Italie notamment grâce au développement de régions comme l’est des Pouilles et la Calabre.
En l'an 103, Trajan fait construire au nord d’Ostie un autre port plus à l'intérieur<ref name="comune.fiumicino.rm.gov.it">Modèle:Lien web</ref>, un bassin hexagonal communiquant par des canaux avec le port de Claude, avec le Tibre directement<ref name="telegraph.co.uk">Modèle:Lien web</ref>, et avec la mer. L’accès de nouveau port dépend moins des conditions climatiques pour assurer l’approvisionnement de Rome en blé, en matériaux de construction et en marbre<ref group="e">W. Eck, Modèle:Opcit, 1999, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>.
Il fait agrandir également les ports d’Ancône, de Centumcellae et de Terracina. Ce rôle prépondérant donné à l’Italie et les actions politiques de Trajan allant dans ce sens se retrouvent sur les sujets figurant sur les pièces de monnaie frappées durant cette période. Ces pièces sont estampillées de la devise Modèle:Citation (Modèle:Langue)<ref group="i">Charles Victor Daremberg et Edmond Saglio, 1900, Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, « ITALIA », Modèle:P..</ref>.
Rome, capitale embellie
Peu de temps après le début de son règne, Trajan se lance dans un vaste programme d’urbanisation pour embellir la capitale, pour le bénéfice du peuple et pour sa propre gloire et postérité. Il consacre beaucoup d’attention à l’entretien et à la réhabilitation, des infrastructures civiles. Par exemple, il fait rénover et agrandir le système d’approvisionnement en eau. L’Modèle:Langue, aqueduc achevé en 109, fait près de soixante kilomètres de long et conduit l’eau depuis la région du lac de Bracciano au nord de Rome jusqu’au quartier de la rive droite du Tibre à Rome. Il apporte ainsi l’eau dans un quartier pauvre de la ville<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Samuel Ball Platner et Thomas Ashby, A Topographical Dictionary of Ancient Rome, 1929, Aqueduc Traiana.</ref>,<ref>Luc Duret et Jean-Pierre Néraudau, Urbanisme et métamorphoses de la Rome antique, Les Belles Lettres, 2001, Modèle:P..</ref>.
Toujours en l’an 109, il fait bâtir des thermes aux dimensions longtemps inégalées, près du Colisée, du Modèle:Langue et des thermes de Titus qui sont quatre fois plus petits<ref group="n">Annette Nünnerich-Asmus, « Er baute für das Volk ?! Die stadtrömischen Bauten des Traian » dans A. Nünnerich-Asmus, Modèle:Opcit, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>. Ces thermes sont construits en grande partie sur les ruines de la Modèle:Langue de Néron. Trajan restitue ainsi à l’intérêt public des bâtiments privés et renforce par opposition au Modèle:Citation empereur Néron son image d’Modèle:Langue. Pour l’inauguration des thermes en 112, cent dix-sept jours de jeux sont organisés durant lesquels combattent Modèle:Unité et se produisent Modèle:Unité sauvages<ref group="n">Annette Nünnerich-Asmus, « Er baute für das Volk ?! Die stadtrömischen Bauten des Traian » dans A. Nünnerich-Asmus, Modèle:Opcit, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>, des jeux démesurés qui rappellent les naumachies au temps d’Auguste. Seul le calendrier des Fastes d'Ostie nous apprend que Trajan inaugura en 109 une naumachie, donc un bassin destiné à des combats navals qui durent du 19 au Modèle:Date-<ref>Jérôme Carcopino, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation, 1932, « Note sur un nouveau fragment des Fastes d'Ostie », Modèle:P..</ref>. Cet édifice est retrouvé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans la plaine du Vatican. Des fouilles ultérieures ont permis d'en repérer le plan, en forme de rectangle orienté nord-sud, arrondi aux angles, large de Modèle:Nobr et long pour ce qui est repéré d'au moins Modèle:Nobr<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Filippo Coarelli, Rome and environs, an Archaeological Guide, University of California Press, 1997, Modèle:P..</ref>.
Le plus grand complexe monumental dont il entreprend la construction reste cependant le forum de Trajan, construit entre 107 et 113 sous la direction de l’architecte Apollodore de Damas. Ce forum dépasse tous les autres par ses dimensions : Modèle:Nobr de long et Modèle:Nobr de large. Contrairement aux autres [[forum romain|Modèle:Langue romains]], la place centrale du forum n’est pas dédiée à un dieu vengeur ou protecteur. Les sujets évoqués dans les reliefs et statuaires concernent le Sénat et l’armée, considérés comme les deux principaux piliers de l’Empire, ainsi que les préoccupations du peuple.
La prédominance sur les peuples barbares est quant à elle représentée par la colonne Trajane qui, sur une frise de près de Modèle:Nobr, décrit au travers de scènes détaillées réparties en deux grandes sections les deux guerres daces. Le forum est lié aux marchés de Trajan, quartier de négoce autonome, qui demeure le plus grand bâtiment romain civil encore debout<ref group="n">Björn Gesemann, « Die ‚Große Aula‘ der Traiansmärkte in Rom – Überlegungen zur Herkunft und Entwicklung ihres Bautyps » dans A. Nünnerich-Asmus, Modèle:Opcit, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>.
Après un nouvel incendie du Modèle:Langue sous le règne de Domitien, l'empereur Trajan fait reconstruire l'édifice et agrandit les gradins ainsi que la loge impériale. Il porte le nombre de spectateurs, grâce à des travaux d’agrandissement et l'ajout de Modèle:Unité<ref group="a">Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, 51.</ref>, à près de 150 ou Modèle:Unité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Filippo Coarelli, Rome and environs, an Archaeological Guide, University of California Press, 1997, Modèle:P..</ref>.
Trajan recrute une garde à cheval attachée à l'empereur, les Modèle:Langue. Auguste avait déjà créé une unité similaire, connue sous le nom de Modèle:Langue (ou Modèle:Langue), mais l'avait dissoute après le désastre de Varus en 9. Elle avait été reconstituée par Tibère en 14 et à nouveau dissoute par Galba en 68. Ils sont recrutés à partir de la cavalerie auxiliaire des provinces. Ils doivent dans un premier temps 27 à Modèle:Nobr de service. Ils sont organisés et équipés comme une unité de cavalerie (Modèle:Langue) régulière, constituant un Modèle:Langue de Modèle:Nobr et sont logés dans leur propre camp sur le Caelius. Leur commandement est assuré par un tribun, lui-même sous l'autorité du préfet du prétoire. L'unité est divisée en turmes, probablement forte d'environ trente hommes, chacune dirigée par un décurion avec un Modèle:Langue et un Modèle:Langue comme adjoints, le décurion senior est désigné Modèle:Langue<ref>Pierre Cosme, L'armée romaine, Armand Colin, Paris, 2009, Modèle:P..</ref>.
Sa politique sociale
Sa politique sociale est marquée par l’institution des Modèle:Citation, une aide alimentaire mise en place peu après 99 et destinée aux enfants des citoyens italiens les plus pauvres. Trajan reprend ainsi une initiative de Nerva et l’exemple déjà donné par de riches particuliers mais à une plus grande échelle<ref>Paul Veyne, Mélanges d'archéologie et d'histoire, 1957, La table des Ligures Baebiani et l'institution alimentaire de Trajan.</ref>,<ref group="m" name="JPM283">J.-P. Martin, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. L'argent de cette aide provient des intérêts, au maximum de cinq pour cent, des prêts perpétuels de l'État accordé à des propriétaires italiens<ref group="m" name="JPM284">J.-P. Martin, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP167">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Cette aide alimentaire bénéficie probablement à des centaines de milliers de filles et de garçons sous la forme d’un soutien pécuniaire mensuel<ref group="e">W. Eck, Modèle:Opcit, 2002, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>. À Rome, en 100, Trajan accorde à près de Modèle:Unité une distribution gratuite de grain<ref group="a">Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, 26 et 34.</ref>. Une plaque de bronze de Veleia décrit les modalités de cette aide alimentaire. Pour cette ville par exemple, Modèle:Nobr en bénéficiaient : Modèle:Nobr touchent seize sesterces par mois et trente-six filles touchent douze sesterces par mois. Plus de cinquante villes sont concernées par cette mesure impériale<ref group="g">G. Seelentag, Modèle:Opcit, 2008, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>.
L’aide alimentaire fait partie d’une politique globale de gestion de crise économique, c’est une aide aux pauvres qui permet d’asseoir la réputation d’un empereur qui se montre soucieux du bien-être de son peuple<ref group="g">G. Seelentag, Modèle:Opcit, 2008, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>, trait du prince qui perdure jusqu’au troisième siècle<ref group="e" name="WE120"/>.
Par ailleurs, au début de son principat, Trajan annule les dettes envers le fisc<ref group="m" name="JPM282"/> et supprime la taxe sur les successions pour les héritiers directs<ref group="r" name="PR184">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, ce qui n'améliore pas la situation économique de l'Empire. Mais l'or dace rapporté à Rome dès 102, ainsi que l'exploitation des mines de la province, soulage le trésor de Rome<ref group="m" name="JPM282">J.-P. Martin, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Selon l'historien Gérard Minaud, auteur d'un ouvrage biographique sur douze impératrices romaines, c'est sous l'influence de son épouse que Trajan modifie la fiscalité pour la rendre plus équitable, prend des mesures pour une meilleure éducation, aider les pauvres, et établir la tolérance dans la société romaine<ref name="GM">Gérard Minaud, Les Vies de Modèle:Nobr d’empereur romain, Paris, L’Harmattan, 2012, Modèle:Chap., « La vie de Plotine, femme de Trajan », Modèle:P..</ref>.
Sa politique provinciale
L'empereur donne une plus grande autonomie fiscale aux provinces : la perception de la plupart des impôts indirects, à l'exception des douanes, est maintenant confiée à des Modèle:Langue de l’administration provinciale, c'est-à-dire de riches particuliers responsables des sommes dues<ref group="s" name="MS73">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
L'institution des curateurs de cité est créée soit par Domitien, soit par Trajan. Ils sont en tout cas attestés pour la première fois sous le règne de ce dernier mais restent peu nombreux jusqu'au règne d'Antonin le Pieux. Sous Trajan, le recours à cette institution semble rester exceptionnel. Ils sont surtout attestés en Italie puis dans les provinces sénatoriales<ref group="j">F. Jacques et J. Scheid, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. En Orient, Trajan nomme des sénateurs prétoriens et consulaires avec pour mission de remettre en ordre la situation des cités. Les titres qu'ils portent sont assez variés mais les historiens modernes les qualifient habituellement de « correcteurs ». Ils peuvent avoir à charge la gestion de cités libres d'une province telle que l'Achaïe ou d'une subdivision de province comme le diocèse de Pergame. Les cités concernées sont autonomes et donc hors de la gestion directe du gouverneur de la province, et les nominations de correcteurs se font à titre exceptionnel, donc sans mise en cause du statut privilégié des cités. Les correcteurs ont des pouvoirs similaires à ceux des curateurs de cités, et au moins dans certains cas des pouvoirs judiciaires que n'ont pas les curateurs de cités<ref group="j">F. Jacques et J. Scheid, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Trajan tente d’accélérer le développement intérieur de l’Empire en multipliant le nombre de villes : en effet, celles-ci constituant dans l’État romain la plus petite unité administrative, leur multiplication facilite l’exercice du pouvoir. Ces villes conservent une certaine autonomie en matière de collecte d’impôts et de recrutement. La plupart de celles fondées sous Trajan se trouvent sur des frontières ou dans des zones récemment contrôlées par Rome, en Germanie inférieure, au nord de la Germanie supérieure, le long du moyen et bas Danube, en Pannonie, en Mésie, en Dacie, en Thrace et enfin en Numidie<ref group="n">Michael Zahrnt, « urbanitas gleich romanitas. Die Städtepolitik des Kaisers Trajan » dans A. Nünnerich-Asmus, Modèle:Opcit, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>,<ref group="j">F. Jacques et J. Scheid, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
À l'époque trajane, il existe deux types de Modèle:Citation. Elles sont fondées par déduction (Modèle:Langue), c'est-à-dire par un acte de création juridique et religieux. Le premier type est celui dit Modèle:Citation. La colonie est fondée Modèle:Langue ou par ajout de colons dans une ville préexistante, en y installant des citoyens romains, souvent des vétérans de la campagne militaire ayant permis d'annexer la région où se trouve la colonie. Le deuxième type est la colonie dite Modèle:Citation. C'est une cité à laquelle l'empereur donne le titre de colonie et le cadre institutionnel correspondant, sans pour autant y installer des colons. Cela constitue une promotion pour la cité et ses habitants. Le statut colonial honoraire se diffuse surtout à partir des Antonins et est attribué à des cités ayant auparavant reçu le statut de municipe. Modèle:Citation.
De nombreuses fondations de colonies de peuplement ainsi que de promotions de villes et cités ont lieu dans l'Occident romain, y compris les Balkans, jusqu'au règne de Trajan. Ses successeurs et lui concèdent aussi la dignité civique, notamment en Germanie, ce qui reste rare<ref group="j">F. Jacques et J. Scheid, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
[[Fichier:Timgad rue.jpg|vignette|alt=une rue pavée avec des colonnes nues de chaque côté s'étend vers un arc de triomphe au lointain.|L'[[Arc de Trajan (Timgad)|Arc dit Modèle:Citation]], Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à Thamugadi, aujourd'hui Timgad.]]
En Occident méridional
En Afrique romaine, la conquête du pays, de la mer au désert, se termine sous Trajan, hormis les Maurétanies. Trajan renforce globalement le [[Systèmes défensifs de l'Afrique romaine|Modèle:Langue africain]] par des forts<ref group="c">E. Cizek, Modèle:Opcit, 1983, Modèle:P..</ref>. La Numidie méridionale est définitivement occupée militairement et la frontière est établie au sud de l'Aurès. En Numidie, le gouverneur Lucius Munatius Gallus est chargé d’établir à Thamugadi la Modèle:Langue en y installant les vétérans de la Modèle:Langue vers 115-117<ref group="l" name="CL82">C. Lepelley, « L'Afrique » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="r" name="PR334">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. La ville devient vite l'une des plus importantes d’Afrique du Nord. L'empereur établit un groupe de vétérans aux côtés d'une communauté numide à Tébessa. C'est le dernier empereur à déduire des colonies dans la région<ref group="l" name="CL84">C. Lepelley, « L'Afrique » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Sous le règne de Trajan puis de ses successeurs, Leptis Magna, Hadrumetum et peut-être Leptis Minus se romanisent et prospèrent rapidement. Leur statut est relevé à celui de colonies honoraires ou de municipes<ref group="r" name="PR271"/>,<ref group="l" name="CL84" />. Il promeut aussi des villes de la confédération cirtérenne<ref group="r" name="PR271">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, hormis Cirta, sans rompre le lien avec cette cité. La politique africaine menée par Trajan est Modèle:Citation, et on peut parler d'une Modèle:Citation afin de répondre à des objectifs stratégiques<ref group="l" name="CL85">C. Lepelley, « L'Afrique » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Les provinces hispaniques sont politiquement et économiquement stables depuis la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle et vivent sous une paix profonde d'Auguste à Marc Aurèle<ref group="l">D. Nony, « Les provinces hispaniques » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Bien que la famille de Trajan soit établie en Bétique, il ne semble pas que les Hispaniques se voient accorder de nombreux privilèges par l'empereur<ref group="l">D. Nony, « Les provinces hispaniques » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En Occident septentrional
Modèle:Début de colonnesModèle:Légende/DébutModèle:Légende doubleModèle:Légende doubleModèle:Légende doubleModèle:Légende doubleModèle:Légende doubleModèle:Légende/FinModèle:Fin de colonnes
En Bretagne, il organise les zones déjà conquises, consolide la frontière et établit des camps fortifiés qui préfigurent les réalisations du mur d'Hadrien<ref group="c">E. Cizek, Modèle:Opcit, 1983, Modèle:P..</ref>. En effet, vers l'an 100, les forces romaines semblent défendre la frontière septentrionale au niveau du futur mur<ref group="r" name="PR70">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Pendant son principat, la situation militaire y reste stable mais son successeur est confronté à des troubles dès le début de son règne<ref group="l" name="CL213">P. Southern, « La Bretagne » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En Germanie inférieure, Trajan fonde la Modèle:Langue par déduction de vétérans<ref group="r" name="PR334"/> ou encore Modèle:Langue qui devient la capitale des Bataves. Afin d’assurer l’allégeance des tribus rhénanes, des unités barbares sont incorporées dans la cavalerie de l’armée impériale<ref group="r" name="PR265"/>,<ref group="p" name="PP216"/>.
En Germanie supérieure, le redéploiement des forces le long du Modèle:Langue donne naissance à l'organisation civique de la province. Dans la région située entre le Rhin, le Neckar et le Main, est créée la Modèle:Langue avec Aquae Mattiacorum comme capitale, la Modèle:Langue avec Lopodunum comme ville principale et la Modèle:Langue avec Nida pour capitale<ref group="r" name="PR265">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP216">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Dans les Balkans
En Pannonie, les soldats de la Modèle:Langue, qui ont participé à une des deux guerres daciques, fondent la Modèle:Langue. La Pannonie est divisée en deux provinces, sans doute en 106 dès la fin des guerres daciques : Carnuntum devient la capitale de la province supérieure tandis qu'Aquincum est celle de la province inférieure. Sirmium, jusque-là en Mésie, est rattachée à la Pannonie inférieure<ref group="r" name="PR240">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En Dacie, Modèle:Langue est fondée par déduction de vétérans<ref group="r" name="PR334"/>. Des légions sont installées à Berzobis et à Apulum et des garnisons sont placées dans les plaines du Banat et de Valachie<ref group="l" name="CL265">J. Wilkes, « Les provinces danubiennes » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Trajan établit une nouvelle organisation pour l'extraction des minerais de la région du Danube, concédant des baux à des entrepreneurs. Cela assure une production locale de très haut niveau pendant plus d'un siècle<ref group="l" name="CL278">J. Wilkes, « Les provinces danubiennes » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En Mésie, l'empereur fonde un certain nombre de villes Modèle:Langue. C'est le cas de Modèle:Langue, de Modèle:Langue et de Modèle:Langue. Cette dernière est fondée en 109 en tant que Modèle:Langue pour des vétérans près du champ de la bataille d'Adamclisi où les Daces et leurs alliés ont été vaincus lors de la première guerre dacique. Les deux autres villes ont directement le statut de cités<ref group="s" name="MS238"/>. Nicopolis est fondée dès 102 au lendemain d'une autre victoire contre les Daces<ref group="s" name="MS232">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Oescus, jusque-là un grand camp romain, devient une colonie, Modèle:Langue, après 112<ref group="s" name="MS238">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. De plus, c'est sans doute durant le règne de Trajan qu'est mis en place le culte impérial en Mésie inférieure<ref group="s" name="MS94">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Sur la côte occidentale de la mer Noire, dans la province de Mésie inférieure, Trajan forme un Modèle:Langue à Callatis, dans une zone jusque-là peu contrôlée par Rome. L'empereur encourage la colonisation, soucieux de peupler une région déserte à cette époque et nécessaire pour le développement des garnisons romaines situées sur le Bas-Danube<ref group="s" name="MS241">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Tyras, beaucoup plus au nord sur la côte, reçoit sans doute une garnison romaine à la suite des guerres daciques<ref group="s" name="MS240">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En Thrace, Trajan transfère en grande partie l’administration de la province aux villes nouvellement créées, supprimant les districts hérités de l'ancien royaume, à l'image de l'organisation de la province hellénistique d'Asie<ref group="j" name="FJ224">F. Jacques et J. Scheid, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="l" name="CL271">J. Wilkes, « Les provinces danubiennes » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Parmi les villes créées sous Trajan, on peut citer Modèle:Langue, Modèle:Langue dans la basse vallée du Strymon, Modèle:Langue et Modèle:Langue, dont la localisation n'est pas sûre. L'empereur promeut sans doute les villes de Serdica et Pautalia au rang de cité, ces deux villes prennent en tout cas l'épithète Modèle:Citation, tout comme Modèle:Langue<ref group="s" name="MS233">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="l" name="CL271"/>. Il s'agit d'une réforme générale, puisque la province change de statut sous l'empereur, devenant une province impériale sous la garde d'un légat d'Auguste propréteur alors que c'était une province confiée à un procurateur depuis l'annexion du royaume client sous Claude. Cela montre l'accélération de l'intégration de la province dans l'Empire<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="j" name="FJ224"/>.
La création de la province proprétorienne d'Épire est parfois placée à la fin du règne de Néron, et plus souvent sous le règne de Trajan. Elle aurait en effet été fondée peu après l'an 108<ref group="l">P. Cabanes, « Le monde grec européen et la Cyrénaïque » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. En Achaïe, Mothoné de Messénie devient une cité libre sur décision de l'empereur<ref group="s" name="MS189">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. L'île Astypalea, dans la mer Égée, recouvre la liberté, rétablissant là un privilège aboli au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="j">F. Jacques et J. Scheid, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En Orient
En Cappadoce, il promeut Mélitène au rang de cité tandis qu'il favorise Modèle:Langue en Cilicie Trachée<ref group="s" name="MS111"/>. En 114, le Pont Polémoniaque ainsi que celui Galatique, difficiles à administrer depuis Ancyre, sont détachés de la Galatie et sont rattachés à la Cappadoce. Trajan compense cette perte de débouché maritime en rattachant plusieurs cités côtières à la Galatie, dont Sinope et Amisos. L'annexion de l'Arménie en 114 amène l’empereur à rattacher cette région à la Cappadoce, un procurateur étant nommé en Arménie pour l'administration fiscale du nouveau district<ref group="l" name="CL340">M. Sartre, « Les provinces anatoliennes » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Dans l'Arabie Pétrée nouvellement conquise, Trajan fait tracer une route entre 107/111 et 114/115, la Modèle:Langue, qui évite le désert et permet de rejoindre la mer Rouge depuis la province de Syrie<ref group="s" name="MS67">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Les villes indigènes de Pétra et Bostra ont reçu le rang de cités<ref group="s" name="MS111">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. L'empereur renomme Bosra, alors appelée Modèle:Langue, en Modèle:Langue, ou Modèle:Citation et Pétra reçoit le titre honorifique de métropole (Modèle:Langue) au même moment<ref>Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, Pétra, la cité des caravanes, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Archéologie » (n° 372), 1999, Modèle:P..</ref>,<ref>Dominique Hollard, Revue numismatique, 2004, « Le monnayage de la Modèle:Nobr rom Cyrenaica frappé à Bostra sous Antonin le Pieux », Modèle:P..</ref>,<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Aulus Cornelius Palma engage des travaux dans sa province de Syrie et dans les terres nouvellement annexées. Par ses soins, Canatha, ainsi que d'autres cités, fait l'objet d'importants travaux d'adduction d'eau, grâce à des captages réalisés dans la montagne proche<ref>Maurice Dunand, Syria, 1930, « Kanata et Kanaqa », Modèle:P..</ref>,<ref>Maurice Sartre, Syria, 1981, « Le territoire de Canatha », Modèle:P..</ref>,<ref>Frank Braemer, Syria, 1988, « Prospections archéologiques dans le Hawran », Modèle:P..</ref>. Une voie romaine reliant Pétra à Gérasa paraît dater de l'époque de l'annexion, tout comme la construction ou la réfection d'un aqueduc à Pétra<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le grand Modèle:Langue de Gérasa semble être du début du règne, tandis que la porte nord date de la fin du principat de Trajan<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
En Égypte, il fait étendre la surface des terres cultivables et rétablit l'approvisionnement en impôt des caisses de Rome<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Certains historiens attribuent à Trajan la construction, ou au moins l'agrandissement, de la forteresse de Babylone en Égypte<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'empereur ordonne en tout cas la construction d'un canal reliant la mer Rouge au Nil<ref group="l" name="CL448">J. Mélèze-Modrzejewski, « L'Égypte » dans C. Lepelley (dir.), Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Eutrope dit même qu'« il pénétra jusqu’aux confins de l’Inde et jusqu’à la mer Rouge » et il« établit sur la mer Rouge une flotte, pour porter le ravage sur les frontières de l’inde» (Modèle:Langue)<ref group="a" name=":0" />
Sa politique économique et financière
En 107, Trajan dévalue la monnaie romaine. Il diminue la pureté d'argent du denier de 93,5 % à 89 % - le poids réel de l'argent passant de Modèle:Unité à Modèle:Unité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tulane University, Roman Currency of the Principate, Tulane.edu Modèle:Lire en ligne.</ref>. Cette dévaluation, couplée à l'énorme quantité d'or et d'argent rapportée des guerres daciques, autorise l'empereur à produire une plus grande quantité de deniers que ses prédécesseurs. De plus, il abaisse aussi la valeur de l'or de l'ordre de 15 % à 25 % grâce au considérable butin en or ainsi qu'aux nouvelles mines, et il rétablit un cours plus normal entre l’argent et l’or<ref group="p" name="petit167">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Les dépenses sous son règne sont considérables : des campagnes militaires avec douze à quatorze légions et de très nombreuses troupes auxiliaires engagées, de grandioses constructions de monuments, l'organisation de nombreux jeux pour le peuple de Rome, le financement des Modèle:Langue et l'aménagement de routes en provinces<ref group="p" name="PP167"/>. S'ajoutent à cela la diminution de certaines recettes, en raison, notamment, de l’allégement de la taxe sur les successions et de la suppression d'une partie des dettes revenant au fisc<ref group="m" name="JPM282"/>,<ref group="p" name="PP167"/>.
Certes, le butin de la guerre de Dacie est colossal, ainsi que le revenu des nouvelles mines d'or de cette province<ref group="p" name="PP168">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, mais Trajan n’enrichit pas le Trésor par la confiscation des biens des exilés et autres condamnés comme ses prédécesseurs julio-claudiens ou flaviens<ref group="p" name="PP167"/>. De plus, le bilan humain des guerres de Trajan est lourd, certaines régions telle l'Hispanie se trouvant partiellement dépeuplées d'hommes dans la force de l'âge ; l'Orient souffre des préparatifs des guerres parthiques et est dévasté par la grande révolte judéo-parthe<ref group="p" name="PP227">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="s" name="MSx2">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Ainsi, à la fin du règne, la situation économique de l’Empire n'est guère florissante<ref group="p" name="PP227"/>.
Trajan et les chrétiens
Trajan a une attitude ambiguë envers les chrétiens, préconisant dans certains cas leur arrestation et leur condamnation pour leur foi<ref group="k" name="KS28">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>. Sa politique religieuse consiste également à encourager l'apostasie dans les communautés chrétiennes et à se moquer des martyrs<ref>Magill, F. N. (2003). Dictionary of World Biography. Royaume-Uni: Fitzroy Dearborn Publishers, p.586</ref>.
C'est en outre sous son règne qu'a lieu la persécution des chrétiens à Antioche, et qui se solde notamment par le martyre d'Ignace d'Antioche<ref>Decrept Etienne. Une persécution oubliée : la persécution d'Antioche sous Trajan. In: Topoi. Orient-Occident. Supplément 5, 2004. Antioche de Syrie. Histoires, images et traces de la ville antique, pp.419-420</ref>.
La correspondance entre Pline le Jeune et Trajan concernant les chrétiens est précieuse car il s’agit d’une des rares sources à caractère officiel qui ne soit pas d’origine chrétienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Pline, s’adressant à l’empereur, demande des conseils sur des problèmes sensibles qu’il rencontre dans son gouvernement de la province. Concernant les chrétiens, contre lesquels Pline a reçu des dénonciations anonymes, il se demande quelle attitude adopter et ce qui doit être puni : le fait d’être chrétien (Modèle:Langue) ou les crimes qui y sont associés (Modèle:Langue). Pline cherche à savoir également jusqu’où doit aller le travail d’enquête et les interrogatoires qui fournissent les preuves (Modèle:Langue)<ref group="a">Pline le Jeune, Lettres, Modèle:Rom-maj, 96.</ref>.
Dans sa réponse, l’empereur reste ambigu et n’adopte pas de positionnement clair. Selon lui, un chrétien ne peut être recherché et poursuivi uniquement en raison de sa foi (Modèle:Langue). Par contre, il considère qu'il faut les punir s'ils ont été dénoncés de manière non anonyme. En revanche, si, convaincus de christianisme, ils acceptent de sacrifier au génie de l’empereur, ils doivent être pardonnés<ref group="a">Pline le Jeune, Lettres, Modèle:Rom-maj, 97.</ref>.
Sa politique dynastique
Trajan est déjà marié avant son adoption, depuis 75/76, avec Modèle:Langue dite Plotine. Elle reçoit le titre d’Modèle:Langue en 105. Ce mariage ne donne naissance à aucun héritier<ref group="m" name="JPM229"/>. Pour autant, Trajan n’a jamais semblé vouloir divorcer, Plotine étant riche et instruite<ref name="HilPlt">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hildegard Temporini-Gräfin Vitzthum, « Die Familie der Adoptivkaiser von Traian bis Commodus » dans Hildegard Temporini-Gräfin Vitzthum (Hrsg.), Die Kaiserinnen Roms. Von Livia bis Theodora, Munich, 2002, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>,<ref>Gérard Minaud, Les vies de Modèle:Nobr d’empereur romain, Paris, L’Harmattan, 2012, Modèle:Chap., « La vie de Plotine, femme de Trajan », Modèle:P..</ref>. En 100, Trajan espère toujours avoir un héritier biologique de Plotine<ref name=":2" group="a" />.
La sœur de Trajan, Ulpia Marciana, décédée le Modèle:Date-, est divinisée peu après sa mort sur décision du Sénat. Dans le même temps, sa fille, Salonina Matidia, reçoit à son tour le titre d’Modèle:Langue. Entre Modèle:Date- et 114, le père de Trajan est également déifié<ref group="k" name="KS53">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>, faisant de Trajan le fils de deux pères déifiés, cas unique dans l’histoire de l’Empire romain.
Salonina Matidia et ses filles Vibia Sabina et Matidia la Jeune jouent un rôle important dans la politique dynastique de Trajan. Sabine se marie en 100 à Hadrien, faisant de lui le plus proche parent mâle de Trajan, et donc le candidat idéal à la succession. Depuis qu’il a dix ans, Hadrien a été placé sous la tutelle de Trajan et de Publius Acilius Attianus. Mais il faut attendre la mort de Trajan pour que celui-ci, directement ou par l’intermédiaire de Plotine et d'Attianus, l’adopte. Bien qu'il reste des doutes sur la réalité de cette adoption, Trajan a désigné, à l'attention générale mais de manière informelle, son petit-neveu comme successeur<ref group="m" name="JPM230">J.-P. Martin, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Hadrien est deux fois lié à Trajan : une de ses arrière-grands-mères est la tante de Trajan, et il a donc épousé la petite-nièce de l'empereur en 100. Il est fait questeur de l'empereur dès 101, à l'âge minimal légal, puis il participe à la première guerre dacique où il est décoré ; il est ensuite tribun de la plèbe en 105 puis préteur avant l'âge, alors qu'il est absent de Rome. Trajan le met ensuite à la tête d'une légion lors de la deuxième guerre dacique et il devient consul Modèle:Langue dès 108, une nouvelle fois avant l'âge. Après la mort de Lucius Licinius Sura cette même année, c'est lui qui écrit les discours de l'empereur, et il est à nouveau aux côtés de Trajan dans les campagnes parthiques<ref group="m" name="JPM230"/>, ce dernier lui laissant le commandement de la puissante armée d'Orient peu avant de décéder<ref group="p" name="PP220"/>.
La guerre contre les Parthes
Le Modèle:Langue
Depuis des décennies, la mise en place d’un roi en Arménie conduit à de graves tensions entre Rome et les Parthes. La Grande-Arménie est considérée comme un royaume client de Rome, bien que les Parthes en revendiquent le contrôle. Déjà sous Auguste, les premiers conflits armés opposaient les Romains aux Parthes pour la suprématie sur l’Arménie. À la suite de la guerre de 63, un roi arménien, Tiridate, est confirmé sur son trône par Rome.
Mais Chosroès, roi parthe, tente d’étendre son influence sur l’Arménie, et en 113 renverse et remplace le roi arménien Axidarès sans le consentement de Trajan<ref group="s" name="MS38"/>. Ce faisant, il offre aux Romains une occasion de déclaration de guerre, en bafouant le traité de Rhandeia, ou plutôt un prétexte, comme le dit Dion Cassius pour qui la véritable motivation de Trajan n’est autre que la recherche de la gloire<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 17.</ref> et la volonté d’imiter Alexandre le Grand (sogenante Alexander-imitatio)<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 29-30.</ref>.
Cette évaluation critique de la politique expansionniste de Trajan montre que la déclaration de guerre ne fait pas l’unanimité à Rome. Le fait que Trajan a planifié la conquête de l’Arménie et de la Mésopotamie dès 111 n’est pas prouvé mais cette hypothèse paraît, pour de nombreux historiens, assez raisonnable<ref name="FAL"/>. Parmi les raisons de cette guerre, on peut avancer des motifs économiques (contrôle des routes commerciales qui traversent la Mésopotamie) et des considérations militaires (sécurisation des frontières orientales)<ref name="FAL">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frank A. Lepper, Trajan’s Parthian war, Oxford, 1948, Modèle:P..</ref>,<ref>Julien Guey, Essai sur la guerre parthique de Trajan (114–117), Bucarest, 1937, Modèle:P. et suivantes.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Klaus Schippmann, Grundzüge der parthischen Geschichte, Darmstadt, 1980, Modèle:P..</ref>.
La conquête de l’Arménie et de la Mésopotamie
Les seules sources antiques abordant ce conflit sont quelques résumés et explications de textes de Dion Cassius et des fragments de l’œuvre de l’historien Arrien. Les autres sources, pièces de monnaie et inscriptions, livrent des informations souvent incertaines<ref group=k>K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P. et suivantes.</ref>.
Trajan quitte Rome à l’automne 113 et parvient à Antioche, en Syrie, au printemps 114. Le nouveau roi arménien Parthamasiris, frère du roi déposé Axidarès, vient à la rencontre de Trajan et demande à l’empereur de le confirmer sur le trône d’Arménie<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Mais Trajan refuse et annonce que l’Arménie devient province romaine à la tête de laquelle il place un gouverneur romain<ref group=a>Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 20.</ref>,<ref group="s" name="MS39">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Peu après le départ de Trajan, Parthamsiris est assassiné dans des circonstances mystérieuses, même si Eutrope affirme que Trajan l'a tué ( "Il recouvra l’Arménie occupée par les Parthes et tua Parthamasire" | Modèle:Langue|)<ref group="a" name=":0" /> Trajan met à profit les mois qui suivent pour s’assurer le contrôle militaire de la nouvelle province, et y parvient à la fin de 114. L'État d'Osroène fait acte de soumission à Rome et Trajan en profite pour soumettre des peuples du Caucase, notamment les Albaniens, puis il envoie Lusius Quietus contre les Mardes à l'est du lac de Van<ref group="s" name="MS39"/>,<ref>Ernest Babelon, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1911, Artaxisata, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP219"/>. Il donna un roi aux Albaniens ; il reçut la soumission du roi des Ibères, des Sauromates, du Bosphore Cimmérien, de l’Osdroène et de Colchos, il soumit le pays des Carduènes et des Marcomèdes (Modèle:Langue)<ref group="a" name=":0" />. Il prit également Anthemusium, grande contrée de la Perse.
Pour la conquête de l’Arménie, Trajan se voit remettre par le Sénat de nombreux honneurs parmi lesquels la remise officielle du titre d’Modèle:Langue<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 23.</ref>.
Au printemps 115, Trajan se dirige vers le sud, quittant l’Arménie. Il prend les villes d'Édesse, de Nisibe et de Batnae. Puis Trajan assiégea Suse et Babylone. L'Empereur créa ensuite deux nouvelles provinces sur le golfe persique avant la fin de l’année 115<ref name="vaughan128" />, la Mésopotamie est déclarée province romaine<ref group="m" name="JPM238">J.-P. Martin, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,de même pour l'Assyrie<ref name="vaughan128" />. Trajan semble avoir remporté de nombreuses victoires durant cette période car il a été acclamé quatre fois [[imperator (titre)|Modèle:Langue]]. Il ne semble pourtant rencontrer quasiment aucune résistance dans cette première année de campagne. Il passe l’hiver 115-116 à Antioche<ref group="s" name="MS39" /> où le grave tremblement de terre de 115 a failli lui coûter la vie. Les problèmes internes en Parthie ont semble-t-il empêché Chosroès d’organiser une résistance plus acharnée<ref group="p" name="PP219">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="s" name="MS39" />.
En Modèle:Date-, les troupes romaines s’emparent de Séleucie puis de Ctésiphon, capitale des Parthes<ref group="m" name="JPM238"/>,<ref group="p" name="PP219"/>,<ref group="s" name="MS39"/>. Chosroès parvient à fuir mais une de ses filles est capturée et envoyée à Rome. Trajan pousse plus loin son expédition jusqu’au golfe Persique<ref group="m" name="JPM238"/>,<ref group="p" name="PP219"/>. L'État de Characène, pourtant vassal des Parthes, accueille favorablement l’empereur romain auquel il se soumet<ref group="s" name="MS39"/>. Vers 115-116, Trajan dut battre en retraite : les peuples soumis se soulevaient sous l'instigation des Parthes. Rome perdit l'Assyrie et l'Empereur subit un revers en Mésopotamie. Le Modèle:Date-, le titre de Modèle:Langue s’ajoute à ceux de Modèle:Langue et de Modèle:Langue dans la titulature de Trajan<ref group="m" name="JPM238"/>,<ref group="p" name="PP219"/>. Les pièces de monnaie célèbrent la conquête de l’Arménie et de la Mésopotamie et la défaite des Parthes avec la devise Modèle:Langue<ref group="i">Légende des pièces : PARTHIA CAPTA, RIC Bd. 2, Trajan Nr. 324 u. 325</ref>,<ref group="i">D'autres légendes qui proclament la victoire sur les Parthes (u.a. ARMENIA ET MESOPOTAMIA IN POTESTATEM P.R. REDACTAE avec l'épithète PARTHICO) sur RIC 310, 642, 667 et 669, BMC III², Nr. 1045–1049.</ref>.
Sur le chemin du retour, dit-on, il s’arrête à Babylone où il visite la maison où est mort Alexandre le Grand<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 30.</ref>.
L'extension maximale de l'Empire
En 116, Trajan atteint donc le golfe Persique. Aucun empereur romain n’a été aussi loin à l’est, et aucun n’a autant étendu l’Empire. Déjà, en 106, la Dacie et l’Arabie Pétrée l'avaient agrandi. Dans les années suivantes, l’Arménie et la Mésopotamie s'ajoutent à la liste des provinces. Trajan crée peut-être une autre province, l’Assyrie. Son existence n’est attestée que dans les sources antiques, de sorte qu’elle est largement remise en question par les travaux de recherches modernes : certains l'identifient avec la Babylonie<ref>André Maricq, « La province d’Assyrie créée par Trajan. À propos de la guerre parthique de Trajan » dans Maricq, Classica et orientalia, Paris, 1965, Modèle:P..</ref>, d'autres comme étant l'Osroène<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Maria G. Angeli Bertinelli, « I Romani oltre l’Eufrate nel Modèle:II secolo d. C. (le provincie di Assiria, di Mesopotamia e di Osroene) » dans Aufstieg und Niedergang der römischen Welt Bd. 9.1, Berlin, 1976, Modèle:P..</ref> ou encore l'Adiabène<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frank A. Lepper, Trajan’s Parthian war, Oxford, 1948, Modèle:P..</ref>, et certains en nient simplement l'existence<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Chris S. Lightfood, « Trajan’s Parthian War and the Fourth-Century Perspective » dans Journal of Roman Studies 80, 1990, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>. Eutrope dit même qu'entre 115 et 116 il pénétra jusqu’aux confins de l’Inde et jusqu’à la mer Rouge et fit des ravages avec une flotte (Modèle:Langue) <ref group="a" name=":0" />
Avec sa politique expansionniste, Trajan va à l'encontre des recommandations d'Auguste qui avait demandé que l’Empire soit laissé dans les frontières qu’il avait à sa mort (Modèle:Langue)<ref group="a">Tacite, Annales, Modèle:Nobr rom, 11.</ref>, de peur que les nouvelles conquêtes ne déséquilibrent l’économie<ref group="n">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Alexander Speidel, « Bellicosissimus Princeps » dans A. Nünnerich-Asmus, Modèle:Opcit, Modèle:P., ici Modèle:P..</ref>.
Patrick Le Roux note que l'Empire Modèle:Citation, considérant sans doute que la Mésopotamie et l'Arménie ne sont que des occupations temporaires de l'armée romaine et non des annexions aux terres de l'Empire, même éphémères.
La grande révolte judéo-parthe
Alors que Trajan est encore sur les rives de l’Euphrate, une révolte juive éclate en Mésopotamie, en Syrie, à Chypre, en Judée, en Égypte et en Cyrénaïque dès 115. Le contexte et les objectifs de la rébellion sont méconnus<ref group="m" name="JPM238"/>,<ref group="p" name="PP220">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Cependant, l'empereur ne s'attendait pas à des troubles en Égypte et en Cyrénaïque, ayant pris avec lui la légion qui y stationne<ref group="s" name="MS384">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Une armée dirigée par un consulaire est battue, défaite qui entraîne la perte de nombreuses garnisons romaines. Par la suite, les Romains sont contraints d’évacuer le sud de la Mésopotamie. Parthamaspatès, fils autoproclamé du roi parthe, qui suit les troupes romaines jusqu’à Ctésiphon, établit un front contre les rebelles. En récompense, Trajan le couronne roi des Parthes à Ctésiphon avec le titre de Modèle:Langue (Modèle:Citation), renonçant par là même à son projet d’intégration complète de la Mésopotamie dans l’Empire. La population rejette ce roi vassal de Rome, mais Trajan ne dispose plus d’aucune troupe pour repousser une éventuelle contre-offensive des Parthes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Karl Christ, Geschichte der römischen Kaiserzeit. Von Augustus bis zu Konstantin, 6. Auflage, Munich, 2009, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP220"/>, tous ses effectifs étant mobilisés par la rébellion juive. Parthamaspatès est renversé l’année suivante par Chosroès qui reprend son trône.
Lusius Quietus est chargé de réprimer l'insurrection dans le nord de la Mésopotamie, ce qu'il fait avec une dureté qui doit singulièrement marquer les esprits du temps pourtant accoutumés à la violence guerrière<ref group="a" name="EC">Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, Modèle:IV, Modèle:II, 5.</ref>,<ref group="p">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il dirige le massacre des Juifs et des Parthes de Babylone et il s'empare des importantes cités syriennes révoltées de Nisibe et d'Édesse, capitale de l'État client traître d'Osroène, qu'il fait raser jusqu'aux fondations<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, livre 68, 30.</ref>,<ref group="p" name="PP220"/> et dont il fait mettre à mort le roi, Abgar Modèle:VII. De plus, il mène de brillantes actions à l'arrière-garde de l'armée, permettant ainsi aux légions de repasser l'Euphrate sans risque en 116<ref name="als">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Article « Trajans' war and the Exilarch's rise to power under the Parthians » sur alsadiqin.org.</ref>,<ref group="p" name="PP220"/>.
Quintus Marcius Turbo est quant à lui chargé de reprendre le contrôle de l'Égypte et de la Cyrénaïque<ref name=LL149>Louis Leschi, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1945, La carrière de Q. Marcius Turbo, préfet du prétoire d'Hadrien, Modèle:P..</ref>,<ref group="a" name="EC"/>,<ref group="a" name="HA5">Histoire Auguste, Vie d'Hadrien, 5.</ref>,<ref name="ADS">André Dupont-Sommer, École pratique des hautes études. Modèle:4e, Sciences historiques et philologiques, 1972, Histoire ancienne de l'Orient, Modèle:P..</ref>. De grandes révoltes des Juifs y ont éclaté et ont abouti à la mise à sac de villes et au massacre de citoyens romains, parmi lesquels un grand nombre de Grecs<ref group="s" name="MS384"/>. L'approvisionnement en céréales provenant de l'Égypte est menacé et les autorités locales sont dans l'incapacité de mater la rébellion<ref name="ADS"/>. Turbo réduit la révolte juive et reprend le contrôle de l'Égypte, de la Cyrénaïque<ref name="LL149"/>,<ref group="a" name="EC"/>,<ref group="a" name="HA5"/> et de Chypre, à la suite d'une longue répression qui fait couler le sang en abondance de part et d'autre<ref name="ADS"/>,<ref group="s" name="MS385">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
L'ensemble de ces révoltes juives de 115-117 est connu dans l'histoire sous le nom de guerre de Kitos, ainsi nommée en référence à Lusius Quietus<ref name="als" />. Chypre est définitivement privée de toute présence juive<ref group="m" name="JPM238"/>, tout comme certaines zones d'Égypte, mais il reste par exemple une forte communauté juive à Alexandrie après la répression<ref group="s" name="MS385"/>.
En plus de la révolte juive, plusieurs soulèvements apparaissent dans les provinces nouvellement conquises et, en Arménie par exemple, Trajan doit céder temporairement des territoires pour pouvoir reposer ses troupes. Des soulèvements sont signalés jusqu’en Dacie, à la suite du soulèvement provoqué par les attaques répétées des Sarmates Roxolans et Iazyges ainsi que des Daces libres<ref group="p">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Trajan y envoie quelques troupes avec à leur tête Caius Iulius Quadratus Bassus à l'été en 117 pour faire face au péril dace, en tant que légat de la [[Legio XIV Gemina|Modèle:Langue]]<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ioan Piso, An der Nordgrenze des Römischen Reiches : ausgewählte Studien (1972-2003), Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 2005, Modèle:P. et Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ioan Piso, Fasti provinciae Daciae I, Die senatorischen Amtsträger (Antiquitas Modèle:Rom-maj, 43) Bonn, 1993, Modèle:P..</ref>.
Une fois que les troupes romaines semblent avoir la maîtrise de tous les théâtres d’opérations, Trajan reprend sa stratégie initiale. Il se déplace vers le nord et assiège la ville fortifiée d’Hatra. Malgré des efforts importants, le siège échoue en raison de conditions très défavorables aux assiégeants : climat désertique, problème de réapprovisionnement. De plus, la santé de Trajan décline et il est contraint de se retirer. Son état de santé continuant à se détériorer, il décide de rentrer à Rome. Ce retour précipité rend nécessaire l’organisation d’une seconde campagne en Orient. Le contrôle de la Mésopotamie est perdu<ref group="p" name="PP220"/>,<ref group="s">M. Sartre, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Dans cette situation, Trajan n’a pas d’autre choix que de mettre Hadrien en avant et le nomme gouverneur de Syrie où les troupes engagées dans la guerre contre les Parthes sont stationnées<ref group="p" name="PP220"/>.
Son décès
Trajan décède à Selinus |Sélinonte en Cillicie|<ref name="vaughan128"/>, le 8 ou le Modèle:Date-, sur le chemin de retour pour Rome, des suites d’une grave maladie. Considérablement affaibli par sa dernière campagne, un accident vasculaire cérébral le rend hémiplégique. Il succombe quelques jours plus tard des suites de graves complications respiratoires. Les symptômes de la maladie semblent correspondre à des conséquences du paludisme. Eutrope parle Modèle:Citation pour décrire les causes de son décès (Modèle:Langue)<ref group="a" name=":0" />.
Il est dit qu’il a finalement adopté Hadrien sur son lit de mort<ref group="a" name="HA4">Histoire Auguste, Vie d'Hadrien, 4.</ref>. Les circonstances opaques de cette adoption ont entrainé de nombreuses spéculations et controverses. Dion Cassius prétend qu’Hadrien n’a jamais été adopté, mais qu’il s’agit d’une manœuvre de l’impératrice Plotine et du préfet du prétoire Publius Acilius Attianus<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 1.</ref>,<ref group="d">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Les historiens modernes sont eux-mêmes divisés sur la réalité de cette adoption<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Susanne Mortensen, Hadrian. Eine Deutungsgeschichte, Bonn, 2004, Modèle:P..</ref>.
Le corps de Trajan est transféré sur ordre d’Hadrien à Séleucie de Piérie et incinéré. Ses cendres sont ensuite ramenées à Rome et placées dans la base de la colonne Trajane, bien que les funérailles d’un empereur dans l’enceinte de la ville, à l’intérieur du Modèle:Langue, soient inhabituelles : Trajan reste, jusqu’à l’antiquité tardive, le seul empereur à être enterré dans les limites de la ville<ref group="g">G. Seelentag, Modèle:Opcit, 2004, Modèle:P..</ref>.
Trajan devait être à Rome en Modèle:Date-, pour participer aux cérémonies de ses vingt ans de règne en tant qu'Empereur Auguste : mais le sort en décidera autrement, et les fêtes et autres cérémonies furent annulées. Au départ, la colonne Trajane n'était pas destinée à recevoir les cendres de Trajan : après la décision de la plèbe et des sénateurs de transférer les cendres de Trajan sous la colonne, des travaux furent entrepris pour aménager une niche pour recevoir l'urne en or avec les cendres de l'empereur. La cérémonie d'inhumation eut lieu quelques mois plus tard, en présence d'Hadrien, le nouvel empereur, et de Plotine, la veuve de Trajan. Celle-ci sera inhumée avec son époux vers 127/128.
Hadrien, nouvel empereur
Hadrien reçoit la nouvelle de la mort de Trajan le Modèle:Date- en Syrie. Deux jours plus tard, il est acclamé empereur romain par les troupes de Syrie<ref group="p" name="PP169"/>.
La passation de pouvoir ne s’effectue pas dans la plus grande sérénité et Hadrien se sent menacé, semble-t-il, par les ambitions de quatre anciens consuls. Publius Acilius Attianus s'attache à établir et consolider l'autorité d'Hadrien à Rome, en allant peut-être jusqu’à l’élimination physique de ses opposants<ref group="d">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il recommande la mort du préfet de Rome et de plusieurs exilés<ref group="a" name="HA5"/>, il est sans doute le commanditaire de l'assassinat de Modèle:Langue, un banni qui a quitté son île d'exil sans autorisation<ref group="d" name="BP218">F. Des Boscs-Plateaux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group="a" name="HA5"/> et peut-être de ceux d'Aulus Cornelius Palma (consul en 99 et 109), Lucius Publilius Celsus (consul en 113), Caius Avidius Nigrinus (consul en 110 et gouverneur de la Dacie) et Lusius Quietus (l'un des principaux généraux de Trajan et gouverneur de Judée)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anthony R. Birley, Hadrian, Londinii 1997, Modèle:P..</ref>,<ref group="a" name="DC70_2">Dion Cassius, Histoire romaine, livre 70, 2.</ref>,<ref group="p" name="PP169">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, suspectés d'avoir attenté à la vie du nouvel empereur<ref group="a" name="DC70_2"/> ou d'aspirer au trône<ref group="a" name="HA4"/>. Ces exécutions ont lieu sur ordre du Sénat<ref group="a" name="HA4"/>,<ref group="p" name="PP169"/>. Hadrien, alors en Syrie, nie avoir ordonné les exécutions de ces quatre sénateurs influents du règne précédent<ref group="a" name="HA4"/>,<ref group="p" name="PP169"/>,<ref group="a" name="DC70_2"/>.
De retour à Rome, il organise le triomphe posthume de son prédécesseur<ref group="a" name="HA6">Histoire Auguste, Vie d'Hadrien, 6.</ref>. Le Sénat décide la divinisation de Trajan<ref group="a" name="HA6"/>, son nom officiel devient : Modèle:Langue. Il est le premier empereur auquel on ajoute le titre de Modèle:Citation dans la titulature<ref name="MK"/>.
Changement de politique
À la mort de Trajan, la Grande-Arménie est de nouveau sous contrôle romain, hormis la partie cédée par l’empereur. En Mésopotamie, Lusius Quietus a repris la situation en main : il maîtrise les points-clés et isole la résistance en petites poches. Cependant, au sud, le roi vassal Parthamaspatès n’a pu se maintenir sur le trône sans le soutien des troupes romaines. Les derniers soulèvements des Juifs d’Orient sont réprimés par Quintus Marcius Turbo en Égypte et par le général maure Quietus en Judée avant son rappel et sa mise à mort. Turbo mène campagne contre un soulèvement en Maurétanie qui fait suite à cette exécution<ref group="a" name="HA5"/>,<ref name="LL150">Louis Leschi, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1945, La carrière de Q. Marcius Turbo, préfet du prétoire d'Hadrien, Modèle:P..</ref>, puis combat le soulèvement de la Dacie et reprend le contrôle de la province<ref>Louis Leschi, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1945, La carrière de Q. Marcius Turbo, préfet du prétoire d'Hadrien, Modèle:P..</ref>,<ref group="a" name="HA7">Histoire Auguste, Vie d'Hadrien, 7.</ref> après la mort sur place de Caius Iulius Quadratus Bassus, envoyé par Trajan.
Au début de son règne, Hadrien ne poursuit pas la politique expansionniste de Trajan et renonce à tous les territoires nouvellement conquis entre le Tigre et l’Euphrate. Il préfère chercher à stabiliser la situation dans l’Empire et à propager la Modèle:Langue dans la zone comprise entre la Bretagne, où des troubles éclatent, et la Syrie, entre les Balkans et l’Afrique du Nord. Hadrien préfère la sécurité armée des frontières de l'Empire aux grandes campagnes militaires onéreuses<ref group="p">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il fait la paix avec les Parthes et la frontière entre les deux empires retrouve son tracé de 113. On ignore si cette décision marque un changement radical de politique par rapport à son prédécesseur ou bien si Trajan avait, peu avant sa mort, émis le souhait qu’une paix de compromis soit conclue avec les Parthes pour ne garder que les conquêtes récentes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Maria G. Angeli Bertinelli, « I Romani oltre l’Eufrate nel Modèle:II secolo d. C. (le provincie di Assiria, di Mesopotamia e di Osroene) » dans Aufstieg und Niedergang der römischen Welt Bd. 9.1, Berlin, 1976, Modèle:P..</ref>. La province de Dacie est quant à elle définitivement abandonnée en 271, quand l’empereur Aurélien ordonne l’évacuation et le retrait des troupes romaines au sud du Danube.
Hadrien réoriente également la politique intérieure. Contrairement à son prédécesseur, ce n'est pas l’Italie qui se trouve au cœur de ses attentions, mais les provinces. Ses nombreux voyages lui donnent une connaissance plus large des problèmes locaux des provinciaux<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Susanne Mortensen, Hadrian. Eine Deutungsgeschichte, Habelt, Bonn, 2004, Modèle:P..</ref>,<ref group="p" name="PP171"/>. Cette politique se reflète dans les sujets figurant sur les pièces de monnaie, où les provinces apparaissent maintenant autant que l’Italie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Susanne Mortensen, Hadrian. Eine Deutungsgeschichte, Habelt, Bonn, 2004, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Karl Christ, Geschichte der römischen Kaiserzeit, Munich, 2002, Modèle:P..</ref>.
À l'instar de ses deux prédécesseurs, il respecte le Sénat, mais sa politique plus novatrice créé des dissensions avec les sénateurs. Hadrien gouverne en Modèle:Citation, alors que Trajan a régné en Modèle:Citation<ref group="p" name="PP170">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Après les grandes dépenses du règne précédent, la politique financière d'Hadrien est beaucoup plus stricte que celle de son prédécesseur<ref group="p" name="PP171">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Noms et titres
Noms successifs
- 53, naît Modèle:Langue
- 97, adopté par Nerva et prend le titre de Modèle:Langue : Modèle:Langue
- 98, accède à l'Empire : Modèle:Langue
- 102, prend le titre de Modèle:Langue : Modèle:Langue
- 114, le Sénat lui décerne le titre d’Modèle:Langue : Modèle:Langue
- 116, prend le titre de Modèle:Langue : Modèle:Langue
Titres et magistratures
- Consul en 91, 98, 100, 101, 103 et 112 ;
- Modèle:Latin en 98 ;
- Modèle:Latin en 98 ;
- Acclamé Modèle:Latin en 98, 101, 102, 105, 106, 113, 117 ;
- Détient la puissance tribunicienne à partir du Modèle:Date-, renouvelée en Modèle:Date-, en Modèle:Date- et annuellement le Modèle:Date- jusqu'en 117.
Titulature à sa mort
À sa mort en 117 sa titulature est :
Trajan est divinisé par le Sénat. Il est le premier empereur qui reçoit le surnom Modèle:Citation et, après sa mort, on le nomme toujours Modèle:Citation, alors que tous les autres empereurs perdent leur surnom de victoire après l'apothéose<ref name="MK">Michel Kaplan, Le monde romain, Bréal, 1998, Modèle:P..</ref>. La postérité a Modèle:Citation l'échec final.
Postérité
Les données disponibles
La période de près d'un siècle s'étendant du règne d'Auguste à ceux des Flaviens est couverte par de nombreux ouvrages historiques comme les biographies impériales de Suétone ou les Annales et Histoires de Tacite. Ces récits sont complétés par d'autres ouvrages, tels que la Géographie de Strabon ou l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien. En revanche, pour le règne de Trajan, il ne reste plus que des fragments de l'Histoire Romaine (Modèle:Nobr rom et Modèle:LXIX) de Dion Cassius, sénateur du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="k">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>, qui utilise les archives sénatoriales et impériales de l'époque et une grande partie ne nous est parvenue que via des résumés de l'époque byzantine (surtout de Xiphilin), parfois obscurs et très incomplets<ref group="r" name="PR73"/>,<ref group="p" name="PP216"/>. Edward Gibbon se lamenta sur ce manque de sources, contraires à la réputation de l'empereur : Modèle:Citation bloc
Les Lettres de Pline le Jeune nous apportent de nombreuses informations sur des événements du règne de Trajan et de ses prédécesseurs, qu'il s'agisse d'une correspondance réelle ou d'une fiction littéraire. Entre 109 et 113, Pline est nommé gouverneur de la province du Pont-Bithynie en Asie Mineure, avec peut-être pour mission de préparer l'offensive contre les Parthes. Durant cette période, il échange avec Trajan une correspondance régulière qui constitue une source unique d'information sur l'administration des provinces romaines et sur la vie dans les provinces de culture grecque. Trajan réorganisa l'armée romaine, la Modèle:Langue selon Végèce. Le traité militaire Modèle:Langue aurait pu avoir été écrit sous Trajan (peut être même dédicacé pour lui) et fournirait un état des lieux de l'armée sous l'empereur<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Peu d'informations sont disponibles dans les bréviaires du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et les biographies de Marius Maximus où Trajan apparaît sont perdues. Pour Maximus, une grande partie de son contenu est connu car il est surtout utilisé et cité dans le recueil controversé qu'est l'Histoire Auguste, surtout dans les premières vies, considérés comme les meilleures. Pourtant, l'Histoire Auguste se prétend continuatrice de Suétone, parfois en le pastichant, mais n'aborde ni Nerva, ni Trajan. On ne sait pas si c'est une perte involontaire lors de la transmission du texte ou une facétie de l'auteur anonyme pour tromper le lecteur, ce qu'il fait constamment dans l'œuvre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ces sources littéraires lacunaires sont heureusement complétées par de nombreuses découvertes archéologiques, épigraphiques et numismatiques.
Des fragments des fastes d'Ostie couvrent notamment les années 108 à 113, comprises entre la fin victorieuse des guerres daciques et le début de la guerre parthique, période du règne de Trajan non couverte par les sources littéraires antiques. Ces fragments ont permis de compléter les fastes, dont les listes consulaires, mais contiennent aussi une chronique des événements considérables des années 108-109 et 112-113 ainsi que des renseignements sur la famille impériale et les jeux et fêtes donnés par Trajan<ref>Jérôme Carcopino, Direction de l'enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation, 1932, « Note sur un nouveau fragment des Fastes d'Ostie », Modèle:P..</ref>.
Les historiens antiques
Dans les conflits entre les empereurs et le Sénat, les historiens antiques se placent très souvent du côté du second, car nombre d’entre eux appartiennent à l’ordre sénatorial ou subissent l’influence d'un des membres du Sénat. Les bonnes relations qu’entretient Trajan avec le Sénat ont donc largement influé sur ce qu’on retient de son règne.
L’image de Trajan a longtemps été largement inspirée par ce qu’en dit Pline le Jeune dans son Modèle:Langue, c'est-à-dire le Panégyrique de Trajan, discours écrit pour remercier l’empereur de l’avoir nommé consul Modèle:Langue pour la fin de l’année 100. Il y décrit Trajan comme l’exemple du souverain idéal, qu’il contraste avec le règne de Domitien, et émet l'idée d'un Modèle:Langue<ref group="a" name="Pl884"/>,<ref group="r" name="PR102"/>. Il est de tradition de remercier le Modèle:Langue l’année où l’on est nommé consul ; ainsi, ce panégyrique, qui n'a pas vocation à être réaliste, est par nature une source partiale, et donc difficilement utilisable par les historiens<ref group="b" name="JB43"/>,<ref group="r" name="PR102"/>.
Parmi les discours retrouvés du philosophe et rhéteur grec Dion de Pruse, quatre portent sur la royauté et constituent donc des éloges indirects de Trajan.
Suétone déjà prophétise une époque heureuse après la mort de Domitien<ref group="a">Suétone, Vie des douze Césars, Domitien, 23, 2.</ref> et, selon Tacite, les règnes de Nerva et Trajan marquent le début d’une ère heureuse (Modèle:Langue)<ref group="a">Tacite, Modèle:Langue, Modèle:III, 1 et Modèle:XLIV, 5.</ref>. Les références directes à Trajan dans les œuvres de Tacite sont rares. Néanmoins, il insiste sur le contraste entre les règnes de Domitien et de Nerva, le second se montrant d’après lui capable de concilier le principat et la liberté, et ajoute que Trajan Modèle:Citation. Pour Tacite, les règnes de Nerva et Trajan marquent un retour des libertés d’expression et de pensée<ref group="a">Tacite, Histoires, [[:s:Histoires (Tacite)/Livre I#1|Modèle:Nobr rom, 1-4]].</ref>. Cependant, ces deux auteurs, contemporains de Trajan et Hadrien, noircissent les dynasties passées pour mettre en lumière la dynastie présente, celle des Modèle:Citation<ref group="c">E. Cizek, Modèle:Opcit, 1977.</ref>,<ref>Régis F. Martin, Les douze Césars, Perrin, 1991.</ref>,<ref group="c" name="ECT" />.
L’idée selon laquelle Trajan est le meilleur, le plus juste et le plus accompli des princes dans les domaines social et guerrier conserve une telle force que même ses échecs face aux Parthes à la fin de son règne ne peuvent assombrir son image. Depuis 114, Trajan porte le titre d’Modèle:Citation. Aucun empereur n’a été aussi proche du souverain idéal tel que défini par les sénateurs selon les idéaux républicains, mais aussi par les intellectuels. Cet idéal rassemble des vertus (Modèle:Langue) telles que la Modèle:Langue, la Modèle:Langue et la Modèle:Langue (le respect envers les dieux). L’image qui est restée de Trajan est marquée par le fait qu’aucun empereur romain avant lui n’a été aussi loin à l’Est ni n’a ajouté autant de nouveaux territoires à l’Empire. Trajan se rapproche ainsi des anciens généraux de la République qui mettent en œuvre l’efficacité de l’armée romaine dans une visée délibérément expansionniste.
De Dion Cassius, sénateur de l'époque des Sévères, il nous reste des abrégés dont un où est dressé un long portrait laudatif de l'empereur<ref group="a">Dion Cassius, Histoire romaine, Modèle:Nobr rom, 7.</ref> :
Les critiques directes contre l’action de Trajan restent peu nombreuses : Fronton, qui a vécu sous les règnes de Trajan à Marc Aurèle, et qui loue par ailleurs l'habileté de Trajan pour se gagner les faveurs du peuple<ref name="CHW"/>, est l’un des seuls à remettre en cause la politique expansionniste de Trajan, dans ses Modèle:Langue. Il l’accuse notamment d’avoir sacrifié un grand nombre de soldats pour assouvir une ambition personnelle, d’avoir fait tuer un roi client de Rome au lieu de se montrer clément et de ne pas avoir secouru deux généraux dans la guerre contre les Parthes. Toutefois, ces écrits, partiellement retrouvés au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, n’ont eu aucune incidence sur l’image positive de Trajan<ref group="k" name="KS18">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>.
Reprenant les thèses de divers historiens, Eugen Cizek note que l'attitude de Tacite envers Trajan est en fait nuancée, même si elle semble globalement favorable. Tacite reproche par exemple les prodigalités et le luxe dans ses œuvres à plusieurs empereurs, et l'on sait que Trajan a ordonné, pour célébrer sa victoire contre les Daces, des fêtes et des jeux bien plus somptueux que ses prédécesseurs. Il reste très mesuré sur l’ascension des Orientaux dans l’ordre sénatorial, que l'on sait encouragée par l’empereur. Il critique la limitation des honoraires des avocats à Modèle:Unité sous Claude, mesure reprise par Trajan. Il semble approuver la politique de conciliation avec le Sénat, mais reproche peut-être à Trajan de s’être réconcilié avec des hommes ayant servi sous Domitien, et notamment ceux qui ont joué le rôle de délateurs, qu'il critique fortement dans ses œuvres. De plus, certains auteurs voient dans des critiques de Tacite sur des personnages des règnes de Julio-Claudiens des ressemblances avec des proches de Trajan<ref group="c" name="ECT"/>.
Les critiques de Tacite semblent se cristalliser autour de trois points de la politique de Trajan : une action en Germanie trop limitée à son goût, l’absolutisme croissant de l’empereur et sa succession. À ce propos, Tacite semble opposé à l’adoption d’Hadrien. Il reproche peut-être à Trajan de choisir un membre de sa famille alors que la succession par adoption devrait permettre de désigner le meilleur des candidats qui semble être pour lui Caius Avidius Nigrinus, par ailleurs un de ses amis, qui sera mis à mort au début du règne d'Hadrien<ref group="c" name="ECT">E. Cizek, Modèle:Opcit, 1992.</ref>.
De l'Antiquité tardive à la Renaissance
Durant l’Antiquité tardive, le règne de Trajan est considéré comme le meilleur qu’ait connu l’Empire romain, comme le montre cette expression d'Eutrope : Modèle:Citation (Modèle:Langue)<ref group="a" name=":1">Eutrope, Abrégé de l'histoire romaine, Modèle:VIII, 5, 3.</ref>,<ref group="p">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Constantin cherche à imiter Trajan, en particulier dans sa façon de se faire représenter : les portraits avec le visage imberbe et les devises sur les monnaies (Modèle:Langue)<ref group="i">Par exemple sur cette pièce de monnaie de 312-313 : Wikimoneda, WM Modèle:N°, où on lit : Modèle:Langue.</ref>.
Aucun empereur avant Constantin n’a bénéficié d’une description aussi positive dans les écrits chrétiens que Trajan, bien qu’il ait eu envers les Chrétiens une attitude ambiguë et même violente. Ainsi, Orose défend par exemple Trajan quand il est accusé d’avoir persécuté les chrétiens en arguant que l’empereur est en fait victime d’amalgame et d’incompréhension<ref group=a>Paul Orose, Histoires contre les païens, Modèle:VII, 12, 3.</ref>. Une légende médiévale (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) nous apprend comment Trajan est vénéré pour le nombre de monuments qu’il a construits et pour ce qu’il a apporté à l’humanité. Le pape Grégoire le Grand (590-604), se rappelant les actes de justice de Trajan, aurait été saisi d’une profonde douleur à la pensée qu’un homme si vertueux soit damné. Il aurait longtemps pleuré et prié pour lui, et obtenu que Trajan rejoigne le paradis des chrétiens. Cette légende a un fort impact au Moyen Âge, aussi bien chez les historiens que chez les théologiens<ref>Gaston Paris, « La Légende de Trajan », extrait des mélanges publiés par l’École des Hautes Études, Paris, 1878, Modèle:P..</ref>.
Plus tard, à partir de la Renaissance, Trajan symbolise pour les artistes le souverain juste, comme dans les œuvres de Hans Sebald Beham (Modèle:Langue, c'est-à-dire la Justice de Trajan, 1537), Noël-Nicolas Coypel (Trajan donnant des audiences publiques, 1699), Noël Hallé (La Justice de Trajan, 1765) et Eugène Delacroix (La Justice de Trajan, 1840)<ref name="ES"/>.
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Modèle:Langue, Hans Sebald Beham, 1537, gravure.
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La Justice de Trajan, Noël Hallé, 1765.
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La Justice de Trajan d'Eugène Delacroix, 1840.
Dans cette même idée, Trajan a été choisi pour représenter Modèle:Citation dans la décoration du hall d’entrée de la Cour suprême de Washington en 1930<ref name="ES">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Egon Schallmayer (Hrsg.), Traian in Germanien. Traian im Reich, Bad Homburg, 1999, Vorwort, Modèle:P..</ref>.
Les historiens du Modèle:S mini- au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Eugène Delacroix, 1840
Musée des Beaux-Arts de Rouen<ref>Tableau de Delacroix, Rouen</ref>
De nombreux travaux présentent encore Trajan comme le souverain idéal. Edward Gibbon est inspiré par la vue des ruines de la Rome antique pour écrire son ouvrage majeur, l’Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain, parue à partir de 1776. Il n’est pas convaincu que l’émergence du christianisme ait été la cause principale de la ruine de l'Empire. Influencé par la période des Lumières, il décrit le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle comme une succession de Modèle:Citation, parmi lesquels Trajan occupe une place de premier plan<ref name="EG"/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eric Nelson, Idiots guide to the Roman Empire, Alpha Books, 2002, Modèle:P..</ref>. Cette expression, inventée par le philosophe politique Nicolas Machiavel en 1503, désigne ces empereurs adoptés qui se sont acquis le respect de leur entourage grâce à leur bon gouvernement<ref>Nicolas Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live, Modèle:Nobr rom, Modèle:Nobr.</ref>. Edward Gibbon est d'avis que leur règne est un temps où Modèle:Citation<ref name="EG">Edward Gibbon, Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain, Modèle:Rom-maj, 78.</ref>. L’image positive de Trajan est déterminante dans le jugement de Gibbon quand il affirme que le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est une époque heureuse. L’œuvre de Gibbon exerce une influence considérable sur la vision qu’ont les historiens contemporains de l’Empire romain<ref group="k" name="KS30">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>.
En 1883, Theodor Mommsen émet pourtant un jugement bien différent, accusant Trajan d’avoir cherché, à travers la campagne contre les Parthes, à assouvir Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Theodor Mommsen, Römische Kaisergeschichte, Munich, 1992, Modèle:P..</ref>. Malgré tout, le règne de Trajan est considéré, jusqu’à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, comme très positif, surtout en comparaison de celui de Domitien.
Dans le travail de Roberto Paribeni de 1927, Trajan devient une figure unique parmi tous les empereurs romains : son règne y marque l’apogée de l’Empire dans tous les domaines et la période (Modèle:Langue) la plus heureuse de l’histoire romaine. Dans ses travaux, Paribeni reprend l’image de l’Modèle:Langue que sont venues consolider de nombreuses recherches depuis des décennies. Alfred Heuß, dans l’éloge qu’il fait de Trajan dans son Histoire romaine, déclare qu’il est Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alfred Heuß, Römische Geschichte, Modèle:4e augmentée, Braunschweig, 1976, Modèle:P. et suivantes.</ref>.
Les historiens modernes
Dans la recherche biographique moderne, relativement peu d’études sur Trajan sont publiées depuis Paribeni et sa biographie en deux volumes. On retrouve des thèmes de la vie impériale dans des ouvrages de Mary Smallwood (1966), dans Modèle:Langue de Hildegard Temporini-Gräfin Vitzthum (1978) ou dans Modèle:Langue de Karl Strobel (1984). Dans l’ouvrage d'Eugen Cizek de 1983, l’influence de Paribeni se fait encore sentir. Cizek considère le règne de Trajan comme unique et comme la période la plus heureuse pour Rome<ref group="c">E. Cizek, Modèle:Opcit, 1983, Modèle:P. et Modèle:P..</ref>. Quant à Julian Bennett, sa biographie de l'empereur, Trajan. Modèle:Langue, publiée en 1997, conclut que le règne de Trajan reste globalement très positif, tant en politique intérieure qu’extérieure.
Dans l’étude de Karl Strobel, Modèle:Langue, datant de 2010, Trajan n’est plus l’Modèle:Langue tel qu’il apparaît dans la tradition antique, en opposition au Modèle:Langue qu’est Domitien. Pour Strobel, Trajan n’a en réalité que continué la politique de Domitien en renforçant la position autocratique du princeps<ref group="k" name="KS13">K. Strobel, Modèle:Opcit, 2010, Modèle:P..</ref>.
Dans des ouvrages français sur le Haut Empire romain, des historiens comme Paul Petit (1974) et Patrick Le Roux (1997) soulignent ses grandes qualités militaires et d'administrateur<ref group="p" name="PP165"/>, le fait qu'il ait su renouer habilement avec le Sénat<ref group="p" name="PP166"/>, sa politique sociale notamment d'aide alimentaire<ref group="p" name="PP167" />, mais notent une politique expansionniste non maîtrisée<ref group="p" name="PP215">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref group=r name=PR419/>.
Bon stratège, Trajan mène certes de glorieuses campagnes, mais il n'a pas laissé une empreinte aussi forte en matière militaire que des empereurs comme Auguste, Hadrien ou Septime Sévère<ref group="r" name="PR419">P. Le Roux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Ses guerres sont coûteuses, avec un lourd bilan humain, et n'aboutissent qu'à des résultats décevants : seule l'annexion, quasiment pacifique, de l'Arabie est durable et avantageuse. La Dacie pose autant de problèmes qu'elle apporte d'avantages à l'Empire<ref group="p">P. Petit, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, la tentative de conquérir les territoires des Parthes paraît illusoire<ref group="p" name="PP220"/> et les provinces orientales sont dévastées par la grande révolte judéo-parthe de 115-117<ref group="p" name="PP227"/>,<ref group="s" name="MSx2"/>. Sa politique financière est laborieuse, avec un Empire vivant au-dessus de ses moyens grâce à des revenus ponctuels<ref group="p" name="petit167" />, et l'Empire romain est à sa mort dans une situation économique peu florissante<ref group="p" name="PP227"/>. Paul Petit rappelle par ailleurs Modèle:Citation<ref group="p" name="PP166" />.
Hymne roumain
Dans l'hymne national de la Roumanie, Modèle:Langue (Éveille-toi, Roumain !), Trajan est évoqué dans la deuxième strophe :
La traduction du roumain au français donne :
- Maintenant ou jamais montrons au monde
- Que dans ces mains coule toujours un sang romain
- Et que dans nos cœurs nous gardons avec fierté un nom
- Triomphant dans les batailles, le nom de Trajan !
On peut supposer que le nom de cet empereur est présent comme un hommage aux origines de la Roumanie et notamment sa langue dérivée du latin à l'instar du français, de l'italien, l'espagnol, etc.
Culture populaire
Jeu vidéo
- Dans le jeu vidéo Modèle:Lnobr rom, Trajan est le dirigeant de l'Empire romain.
- Le contenu téléchargeable Modèle:Anglais d'Age of Empires II: DE propose d'incarner Trajan dans sa campagne romaine.
Notes et références
Notes
Références
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Julian Bennett, Trajan. Optimus Princeps, Routledge, 1997.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Karl Strobel, Kaiser Traian. Eine Epoche der Weltgeschichte, Friedrich Pustet, 2010 et Untersuchungen zu den Dakerkriegen Trajans, Bonn, 1984.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Annette Nünnerich-Asmus (Hrsg.), Traian. Ein Kaiser der Superlative am Beginn einer Umbruchzeit ?, Mayence, 2002.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} [[#MC|Werner Eck, « Trajan. 98–117 » dans Manfred Clauss Modèle:Et al., Die römischen Kaiser, Munich, 1997a]], « Traianus » dans Der Neue Pauly, 2002, « Domitianus » dans Der Neue Pauly, 1997b et « Die Stellung Italiens in Traians Reichspolitik » dans Egon Schallmayer (Hrsg.), Traian in Germanien. Traian im Reich, Bad Homburg, 1999.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gunnar Seelentag, Taten und Tugenden Trajans. Herrschaftsdarstellung im Prinzipat, Stuttgart, 2004 et « Der Kaiser als Fürsorger. Die italische Alimentarinstitution » dans Historia, Bd. 57, 2008
- [[#PP|Paul Petit, Histoire générale de l'Empire romain, Modèle:Nobr - Le Haut-Empire (27 Modèle:Av JC - 161 {{#if:|{{#ifeq:|l|{{#if:|[[| apr. J.-C.]]|apr. J.-C.}}| Modèle:Abréviation discrète}}|Modèle:Abréviation discrète}}), Seuil, 1974]].
- [[#FJ|François Jacques et John Scheid, Rome et l'intégration de l'Empire, Modèle:Nobr - « Les structures de l'Empire romain », PUF, 2010]].
- [[#CL|Claude Lepelley (dir.), Rome et l'intégration de l'Empire, Modèle:Nobr - « Approches régionales du Haut-Empire romain », PUF, 1998]].
- Eugen Cizek, L'Époque de Trajan, Paris, 1983, Structures et idéologie dans la Vie des douze Césars de Suétone, Paris, 1977 et « Tacite face à Trajan », 1992 Modèle:Lire en ligne.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Filippo Coarelli, La colonna Traiana, Rome, 1999.
- Autres sources modernes
- Sources épigraphiques et numismatiques
- Sources antiques
Voir aussi
Bibliographie
Biographies de Trajan
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Christophe Burgeon, Trajan. L'empereur soldat, Perrin, 2019.
Sur les guerres de Trajan
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
Sur l'époque trajane et le Haut-Empire
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Biographie romancée
Sources antiques
- Pline le Jeune (v.61 - 114), Panégyrique de Trajan Modèle:Lire en ligne et les Lettres Modèle:Lire en ligne.
- Dion de Pruse (v.30 - v.116), Quatre discours sur la royauté Modèle:Lire en ligne.
- Juvénal (45/65 - ap.128), Satires Modèle:Lire en ligne.
- Modèle:DioHis (v.155 - ap.235).
- Pseudo-Aurelius Victor (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), Modèle:Langue Modèle:Lire en ligne et Pseudo-Aurelius Victor, Épitomé de Caesaribus, Modèle:XIII - Ulpius Traianus Modèle:Lire en ligne.
- Modèle:EutAbr, (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).
Articles connexes
Sur Trajan et ses actions
- Guerres daciques de Trajan | Table de Trajan | Bataille d'Adamclisi | Pont de Trajan
- Thermes de Trajan | Aqueduc de Trajan | Forum de Trajan (Basilique | Bibliothèque | Marchés | Colonne | Reliefs) | Basilique Argentaria
- Via Traiana | Arc de Bénévent | Arc d'Ancône | Via Nova Traiana | Pont Trajan d'Alcántara | Théâtre romain de Plovdiv
- Nouvelles légions levées par Trajan en 105 : [[Legio II Traiana Fortis|Modèle:Nobr rom Traiana Fortis]] | [[Legio XXX Ulpia Victrix|Modèle:Nobr rom Ulpia Victrix]]
Sur les personnalités de son règne
Double consuls<ref group=T>Entre parenthèses, uniquement les années des consulats sous Trajan (s = suffect).</ref> | Préfets du prétoire et d'Égypte | ||
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Gouverneurs sur le Danube et le Rhin<ref group="T" name="T1">Les listes sont très incomplètes et les années données avec une '*' sont approximatives.</ref>,<ref group="T" name="T9">On ne donne ici que les provinces principales, où stationnent des légions.</ref> | |||
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Principaux gouverneurs en Orient<ref group="T" name="T1"/>,<ref group="T" name="T9"/> | Autres provinces impériales<ref group="T" name="T1"/>,<ref group="T" name="T9"/> | ||
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Modèle:Références |
Liens externes
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