Marcus Ulpius Traianus
Marcus Ulpius Traianus est un sénateur et général romain, légat dans la première Guerre judéo-romaine à partir de 67, consul suffect en 70 ou 72, gouverneur de Syrie de 73/74 à 76/78 et proconsul d'Asie en 79. De son épouse Marcia, il est le père de l'empereur Trajan.
Biographie
Famille
C'est l’un des descendants d’un groupe de colons italiens installés à Italica, dans la province d’Hispanie, la future Bétique, située au sud de la péninsule Ibérique<ref name=PP165>Paul Petit, Histoire générale de l'Empire romain, tome 1 - Le Haut-Empire, Seuil, 1974, Modèle:P.165.</ref>,<ref name=JB1>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.1.</ref>. Les ancêtres de Trajan, les Ulpii, sont originaires de Todi en Ombrie<ref name=JB1/>. Italica est fondée en [[-206|206 Modèle:Av JC]] par un mélange de vétérans et de soldats romains et alliés italiens blessés ou malades de l'armée de Scipion l'Africain<ref name=JB1/>. Il est probable que le premier Ulpius installé en Bétique provienne de cette armée, bien qu'il soit aussi possible qu'il soit arrivé plus tardivement, en tant que civil, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle<ref name=JB2>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.2.</ref>
Il naît vers 25-30 à Italica<ref name=JB12>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.12.</ref>.
Marcus Ulpius Traianus a une sœur, Ulpia, qui épouse un certain Publius Aelius Hadrianus Marullinus. Ils ont pour fils Publius Aelius Hadrianus Afer et ont donc pour petit-fils Hadrien<ref name=HA1>Histoire Auguste, Vie d'Hadrien, 1.</ref>,<ref name="AB12" />.
Il épouse une certaine Marcia, peut-être demi-sœur aînée de Marcia Furnilla, la seconde épouse de Titus entre 63 et 65, et la tante de Julia Titi née en 64<ref name=JB13>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.13.</ref>,<ref name=AB12/>. La famille des Marcii Bareae est compromise dans la conjuration de Pison contre Néron en 65 et les Flaviens veulent préserver leur position<ref name=JB15/>.
Ulpius Traianus et Marcia ont une fille, Ulpia Marciana, née vers 50, qui épouse un Matidius, peut-être Caius Salonius Matidius Patruinus, un riche sénateur de rang prétorien. De ce mariage naît Salonina Matidia, vers 67. Cette dernière est mariée au moins deux fois, une première fois avec un Mindius, dont elle a une fille, Matidia, et la deuxième fois avec Lucius Vibius Sabinus, consulaire suffect, et c'est de ce mariage que naît alors Vibia Sabina, future épouse d'Hadrien<ref name=JB13/>. En troisièmes noces, elle épouse peut-être Libo Rupilius Frugi, ce qui ferait d'elle une des arrière-grands-mères de Marc Aurèle.
Ils ont aussi un fils, Marcus Ulpius Traianus, connu sous le nom de Trajan, né en 53. Il est empereur romain de 98 jusqu’à sa mort en 117. Il épouse Pompeia Plotina, connue sous le nom de Plotine, mariage sans enfants.
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Buste de Trajan, son fils.
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Buste de Ulpia Marciana, sa fille.
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Buste de Salonina Matidia, sa petite-fille.
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Buste de Sabine, son arrière-petite-fille.
Carrière
Il y a peu de faits connus pour suivre son cursus honorum, mais il peut être néanmoins reconstruit avec une précision raisonnable à partir des maigres sources littéraires et épigraphiques disponibles<ref name=JB12/>.
Vers l'an 50, il devient questeur, après un poste du vigintivirat, premier échelon de la carrière sénatoriale, et un tribunat militaire<ref name=JB12/>. Ensuite, il est soit édile, soit tribun de la plèbe<ref name=JB15/>. S'il a suivi une progression régulière dans son cursus, il est probablement préteur vers 59/60<ref name=JB14/>.
Il détient selon toute vraisemblance un poste proprétorien civil<ref name=JB14>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.14.</ref>, attesté sur une inscription fragmentaire de Milet, probablement un proconsulat de Bétique, pendant un an vers 64/65<ref name=JB15/>. Si c'est le cas, il est très probablement un des premiers citoyens nés hors d'Italie à détenir un tel mandat et aussi l'un des rares sénateurs qui se voient confier leur province de naissance<ref name=JB15/>. Une carrière si brillante pour un sénateur né en province est peut-être due en partie à l'aide d'un personnage important du règne de Néron, par exemple Sénèque, lui-même né en Bétique, et très influent de 54 à 62, avant qu'il ne tombe en disgrâce et se suicide en 65<ref name=JB15/>.
Il est certain qu'il est légat de la legio X Fretensis au printemps 67<ref name=JB15>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.15.</ref>. Il l'est aux côtés de Titus sous les ordres de Vespasien. Ce dernier vient de se voir confier le commandement de la première Guerre judéo-romaine, avec trois légions, commandées donc par son fils, par Ulpius Traianus et la dernière par Sextus Vettulenus Cerialis<ref name=JB15/>, ce dernier étant de la même ville que les Flaviens. Ainsi on peut penser que Traianus et Cerialis sont choisis par Vespasien<ref name=AB12>Anthony R. Birley, Hadrian: The Restless Emperor, Routledge, 2013, Modèle:P.12.</ref>.
À la suite de l'assassinat de Néron en 68 et pendant l'année des quatre empereurs en 69, il est présent lorsque son commandant en chef est proclamé empereur en juillet 69 par ses troupes<ref name=AB12/>. Vespasien accède à l'Empire romain en décembre 69. Traianus est nommé consul suffect en l'an 70<ref name=KS51/>,<ref name=JB12/>, vraisemblablement de septembre à octobre<ref name=JB18>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.18.</ref>, ou en l'an 72<ref>Modèle:CIL.</ref>,<ref name=FBP251>Françoise Des Boscs-Plateaux, Un parti hispanique à Rome ?, Madrid, 2005, Modèle:P.251.</ref>. Il est peut-être le premier légat consulaire de Cappadoce fin 70 dans l'hypothèse d'un consulat juste avant<ref>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.17.</ref>. Il est ensuite élevé au rang de patricien en 73/74 lors de la censure conjointe de l’empereur Vespasien et de son fils Titus<ref name=JB19>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.19.</ref>.
De 73 à vers 76-78, Vespasien lui témoigne une grande confiance en lui confiant le poste de gouverneur impérial (légat d'Auguste propréteur) de Syrie pendant environ trois à cinq ans, le mettant à la tête de la principale force militaire en Orient<ref name="JB19" />. Entre l’automne 73 et 74, il lutte avec succès contre les Parthes<ref name=KS51>Karl Strobel, Kaiser Traian. Eine Epoche der Weltgeschichte, Friedrich Pustet, 2010, Modèle:P.51.</ref>,<ref name=JB19/>,<ref name=AB12/>, repoussant aisément une incursion de leur roi Vologèse<ref>Catherine Salles, La Rome des Flaviens, Perrin, 2008, Modèle:P.260.</ref>. Hormis cette action, on ignore quasiment tout de son activité dans la province, excepté le fait qu'il reçoit les ornements triomphaux, distinction rare et remarquable pour l'époque. On ne sait la raison d'une telle distinction, bien qu'elle puisse être liée à son action contre les Parthes<ref name=JB19/>.
En 79, il devient ensuite proconsul d'Asie, ce qui est le couronnement d'une carrière sénatoriale classique<ref name=JB19/>. Son épouse Marcia l'accompagne et il reste beaucoup de preuves de son administration, notamment la construction d'un stade à Laodicée, d'une nymphée à Milet et d'un aqueduc à Nicée, ainsi que la reconstruction du temple impérial au sein des murs d'Éphèse<ref name=JB19/>.
Grâce à son consulat et son proconsulat, son appartenance à la classe supérieure et son rang de vir triumphalis, il offre à son fils Trajan un chemin tout tracé vers une carrière sénatoriale<ref>Werner Eck, « Traianus » dans Der Neue Pauly, 2002, Modèle:P.746.</ref>.
À la suite de l'avènement de Titus mi-79 puis de Domitien en 81, il est fait sodalis Flavialis, membre du collège religieux particulièrement attaché au culte des empereurs divinisés Vespasien puis Titus<ref name=JB20>J. Bennett, Modèle:Opcit, Modèle:P.20.</ref>.
Il n'accède pas à un deuxième consulat, soit qu'il ne soit pas aussi en faveur auprès des fils de Vespasien qu'envers leur père<ref name=JB19/>, soit qu'il décède assez tôt<ref name=JB20/>.
Quoi qu'il en soit, il est très probablement mort avant l'accession de son fils à l'Empire en 98<ref name=JB20/>.
Sa fille Ulpia Marciana est divinisée après sa mort vers 112 sur décision du Sénat et sa petite-fille Salonina Matidia se voit alors octroyer le titre Augusta par Trajan<ref name=JB20/>. Ce dernier, entre mai 113 et 114, fait également diviniser son père naturel<ref>Karl Strobel, Kaiser Traian. Eine Epoche der Weltgeschichte, Friedrich Pustet, 2010, Modèle:P.53.</ref>.
Notes et références
Bibliographie
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage, Modèle:Pp.12-20.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ludwig Budde, « Die Bildnisse des Marcus Ulpius Traianus Pater » dans Pantheon, volume 2, 1966.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} B. H. Isaac et I. Roll, « A Milestone of A.D. 69 from Judaea. The Elder Trajan and Vespasian » dans The Journal of Roman Studies, volume 66, 1976, Modèle:Pp.15–19.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} E. Dąbrowa, Legio X Fretensis. A Prosopographical Study of its Officers (I-III c. A.D.), Stuttgart, 1993, Modèle:Pp.23-24.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul A. Roche, « The Public Image of Trajan’s Family » dans Classical Philology, volume 97, Modèle:N°1, 2002, Modèle:Pp.41–60.
- Modèle:Ouvrage