Paul Déroulède
Modèle:Sources à lier Modèle:Infobox biographie2 Paul Déroulède est un poète, auteur dramatique, romancier et militant politique français né le Modèle:Date de naissance à Paris et mort le Modèle:Date de décès à Nice, sur le mont Boron.
Son rôle de fondateur de la Ligue des patriotes et son revanchisme en font un acteur important de la droite nationaliste en France. Il est considéré par de nombreux historiens comme l'un des précurseurs d'un fascisme à la française<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Alors qu'il s'affirme comme républicain<ref name=":1">Bertrand Joly, Déroulède, l'inventeur du nationalisme.</ref>, il tente toutefois d'effectuer un coup d'État en 1899 après la défaite cuisante des nationalistes aux élections législatives de 1898<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Aidé de Barrès, de Pujo et, espère-t-il, du général Roget, cette tentative se solde par un échec après le refus de ce dernier d'y participer avec ses troupes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
S'il est un partisan moins extrême que certains de ses compagnons de l'antisémitisme en France<ref name=":1" />,<ref name=":6">Modèle:Article</ref>, il s'oppose tout de même à la gauche, qu'il accuse de vouloir Modèle:Citation<ref name=":2">Modèle:Article</ref> lorsque des députés de gauche proposent une loi pour instaurer la laïcité. Il appuie aussi son coup d'État sur ses partisans, dont la plupart sont des antisémites notoires<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Déroulède tient des déclarations antisémites à d'autres reprises<ref name=":6" />,<ref name=":7" /> et utilise le ressort de l'antisémitisme pour mobiliser les masses<ref name=":8" />. Il est l'un des députés qui lancent le thème du Modèle:Citation à l'Assemblée<ref name=":9" />. Avec Barrès, il critique le général Boulanger pour son refus de l'antisémitisme<ref name=":10" />.
Biographie
Débuts
Fils d'un avoué à la Cour d'appel de Paris et neveu par sa mère d'Émile Augier, il est l'arrière petit-fils de Pigault-Lebrun. Il suit ses études aux lycées Louis-le-Grand, Bonaparte et de Versailles, puis à la faculté de droit de Paris où il obtient une licence.
Il entretient une relation avec Madeleine Brohan, avec qui il a un fils, Paul Langély Déroulède, né en 1866 à ParisModèle:Refnec.
Guerre de 1870
Modèle:Article détaillé Jusqu'à la Guerre de 1870, c'est un versificateur (admirant beaucoup Le Cid) qui fréquente les milieux littéraires républicains. Assez insouciant et peu intéressé par la guerre, il rencontre Victor Duruy qui devient son patron, le lance dans le nationalisme et le fait aussitôt nommer sous-lieutenant en faisant jouer ses relations au gouvernement<ref name=":5">Modèle:Ouvrage</ref>, alors qu'il n'a aucune expérience militaire<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
C'est seulement alors qu'il rejoint son unité lors de la guerre franco-allemande de 1870<ref name=":5" /> Modèle:Référence nécessaire. Il est fait prisonnier à Bazeilles, s'évade et rejoint les tirailleurs algériensModèle:Où. Cité à l’ordre du jour et décoré en Modèle:Date, il participe à la répression de la Commune de Paris lors de la Semaine sanglante de mai. À la suite d'une chute de cheval, il doit renoncer à la carrière militaire en 1874.
Carrière littéraire et politique
Supplément illustré du Petit Journal, Modèle:Date-.
Désormais, par son œuvre littéraire et son action politique, il incarne la France de la « revanche » en réclamant le retour de l'Alsace et de la Lorraine. Il écrit les Chants du soldat (1872), vendus à plus de 100 000 exemplaires, dont le fameux Clairon, qui lui vaut la gloire et reste longtemps au programme scolaire. Son texte de Profundis relève de l'antiméridionalisme<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
À l'instigation de Gambetta, Déroulède, dont la devise est « Qui vive ? France ! », crée la Ligue des patriotes en 1882. Cette passion pour la « revanche » sur l'Allemagne lui vaut de devenir également l'un des chefs du parti anticolonial. Pour lui, la conquête coloniale épuiserait l'énergie dont la France a besoin pour la future guerre contre l'Allemagne. De même, il estime que jamais les colonies ne pourraient offrir une compensation à la perte de l'Alsace-Lorraine et c'est dans ce sens qu'il répond au colonialiste Jules Ferry : Modèle:Citation. Adepte du général Boulanger (« celui qui nous délivrera des chinoiseries parlementaires et des bavards impuissants »), Modèle:Référence nécessaire. Le Modèle:Date-, il tente en vain de persuader le général Boulanger de marcher sur l'Élysée. Le Gouvernement dissout alors la Ligue des patriotes, et après la fuite de Boulanger, Déroulède reste député de la Charente de 1889 à 1893 et de 1898 à 1901.
Anticolonialiste au nom de la revanche (cela « disperse les énergies françaises »), défendant le catholicisme avec parfois des accents antisémites (repos dominical, refus de la séparation<ref>Face au député Camille Dreyfus, il déclare : « Je suis surpris qu'un débat semblable soit précisément ouvert devant nous, non pas par un des trente-six millions de catholiques mis en cause, mais bien par un des cinq cent ou six cent mille israélites. […] Je proteste quand je vois que l'on veut déchristianiser la France pour la judaïser ! ».</ref>), il attaque vivement Clemenceau lors du scandale de Panama.
Profitant des obsèques de Félix Faure en 1899, il entreprend le coup d'État que le général Boulanger avait refusé dix ans plus tôt. Il tente en effet de faire tourner bride au général Roget et à ses troupes pour prendre l’Élysée<ref>Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme, édition KontreKulture Modèle:P.237.</ref>. Modèle:Référence nécessaire. Modèle:Passage évasif Modèle:Référence nécessaire
En 1900, en exil, il a une correspondance avec Yvonne Lorrain, future mère du président François Mitterrand<ref>Source : 11 min 09.</ref>.
En 1908, malgré l'insistance de Maurice Barrès, Paul Déroulède refuse de poser sa candidature à l'Académie française à la mort de François Coppée : Modèle:CitationModèle:Référence nécessaire
Fin de vie
Dès lors, Paul Déroulède se retire à Langely (commune de Gurat, Charente) où il entreprend la rédaction de ses Feuilles de route. Cependant, peu à peu, il se retrouve laissé de côté par les nouveaux nationalistes qui (comme l'écrivent les frères Tharaud) « pensent comme lui mais refusent d'admirer les moyens dont il s'est servi ».
Il meurt d'une crise d'urémie dans sa propriété du mont Boron Modèle:Référence nécessaire. Sa dépouille est ramenée à Paris, où le cortège funèbre est honoré par une foule énorme, estimée à plus de cent mille Parisiens<ref name=":0" />.
Il est enterré dans la chapelle funéraire familiale au cimetière de la Celle-Saint-Cloud<ref name=":0">Les funérailles de Paul Déroulède : Le Petit Parisien du 4 février 1914 sur Gallica.</ref> en banlieue parisienne, où reposent aussi les écrivains Charles Pigault-Lebrun, son arrière-grand-père, et Émile Augier, son oncle maternel.
Antisémitisme
Lors de l'affaire Dreyfus (1894 - 1906), Paul Déroulède, quoique défendant l'armée, croit Dreyfus innocent<ref>Michel Leymarie, De la belle époque à la grande guerre, Livre de poche, Modèle:P.106.</ref> ; malgré ses préjugés contre les Juifs, il ne rallie pas le slogan « À bas les juifs<ref name=":1" /> ». Cependant, il accuse la gauche de vouloir Modèle:Citation<ref name=":2" /> lorsque des députés de gauche proposent une loi pour instaurer la laïcité dans les années 1890.
Déroulède tient des déclarations antisémites à d'autres reprises<ref name=":6" />,<ref name=":7">Modèle:Article</ref> et utilise le ressort de l'antisémitisme pour mobiliser les masses<ref name=":8">Modèle:Article</ref>. Il est l'un des députés qui lancent le thème du Modèle:Citation à l'Assemblée<ref name=":9">Modèle:Article</ref>. Avec Barrès, il critique le général Boulanger pour son refus de l'antisémitisme<ref name=":10">Modèle:Ouvrage</ref>.
Il préface aussi le pamphlet antisémite d'Augustin-Joseph Jacquet, La République plébiscitaire : mémoires sur les moyens pratiques d'arriver à l'anéantissement de la puissance juive en France<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>. Dans cette préface, il se défend de tout antisémitisme, mais tient pourtant les propos suivants à l'égard des juifs<ref name=":3" /> : Modèle:Citation blocDans ce texte, il soutient aussi qu'Édouard Drumont, le père de l'antisémitisme en France, est un Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Hommages et critiques
Jean Jaurès profite de sa mort pour tenter d'alerter l'opinion publique, le Modèle:Date, en faisant un réquisitoire dans L'Humanité contre le revanchisme antiallemand que Déroulède a promu toute sa vie, cinq mois avant son assassinat et le début de la Première Guerre mondiale. Il l'accuse d'utopisme dans son idée que la guerre qu'il souhaitait serait rapidement terminée, sans effusion de sang et sans gêne<ref>Modèle:Lien web</ref> : Modèle:Citation blocDeux avenues de Paris portaient son nom, mais il n'en subsiste qu'une, l'avenue Paul Déroulède, dans le 15e arrondissement<ref>Bernard Stéphane, Petite et grande histoire des rues de Paris, Éditions Albin Michel, 2000, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.</ref>, après qu'une des deux a été rebaptisée avenue du Général-Lemonnier<ref>Modèle:Lien web</ref>, mort pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale<ref>« Émile René Lemonnier », base Mémoire des hommes, ministère français de la Défense.</ref>,<ref>Relevé du monument commémoratif de l'École Polytechnique, Paris.</ref>,<ref>Relevé du monument commémoratif de l'École Polytechnique, Palaiseau</ref>. Une rue de Bois-Colombes porte encore son nom<ref>Évolution du nom des voies de Bois-Colombes</ref>.
Duels
Déroulède s’est battu deux fois dans des duels au pistolet :
- contre Georges Clemenceau, que Déroulède avait accusé de corruption dans le scandale de Panama<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le duel a lieu le Modèle:Date au champ de courses de Saint-Ouen, devant 300 personnes contenues par des gendarmes ; six balles échangées au commandement à Modèle:Unité, sans conséquence ; Jules Renard, dans son journal, pense que Déroulède a tiré en l'air lors de son duel au pistolet contre Clemenceau, se demandant s'il fera pareil avec Maurice Barrès<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- contre Jean Jaurès à Hendaye le Modèle:Date : après un trait d'ironie de Jaurès publié dans L'Humanité à propos d'une manifestation nationaliste devant la statue de Jeanne d'Arc à Paris, Paul Déroulède envoie une lettre de réponse le Modèle:Date- dans laquelle il accable Jean Jaurès. Ce dernier défie Déroulède en duel, bien qu'il considère ce défi comme « un geste ridicule mais nécessaire ».
Principales publications
- Chants du soldat, Paris, Michel Lévy frères (1872) ; prix Montyon (1873) et prix Jean Reynaud (1894) de l’Académie française.
- Nouveaux Chants du soldat, Paris, Calmann-Lévy (1875).
- Chants du soldat - Marches et sonneries, Paris, Calmann-Lévy (1881).
- De l'éducation militaire, Paris, Librairie Nouvelle (1882).
- Le Premier Grenadier de France, La Tour d'Auvergne - étude biographique, Paris, Georges Hurtrel artiste-éditeur (1886).
- Le Livre de la Ligue des patriotes, extraits des articles et discours de Paul Déroulède (1887).
- Histoire d'amour, Paris, Calmaan-Lévy (1890)
- Chants du paysan, Calmann-Lévy (1894) ; prix Jean Reynaud (1894) de l’Académie française.
- Poésies militaires, illustrations de Pierre Georges Jeanniot, Paris, Calmann-Lévy (1896).
- Affaire de la place de la Nation, procès Paul Déroulède - Marcel Habert : cour d'assises de la Seine, Modèle:Date-. Discours de Paul Déroulède et de Marcel Habert aux jurés de la Seine (1899)
- 1870 - Feuilles de route des Bois de Verrières à la Forteresse de Breslau, Paris, Société d'Édition et de Publications / Librairie Félix Juven (1907) ; rééd. La Délégation des siècles, 2023 Modèle:ISBN
- 70-71 - Nouvelles feuilles de route - De la Forteresse de Breslau aux Allées de Tourny, Paris, Société d'Édition et de Publications / Librairie Félix Juven (1907) ; rééd. La Délégation des siècles, 2023 Modèle:ISBN
- Pages françaises, précédées d'un essai par Jérôme et Jean Tharaud, Paris, Bloud et Cie (1909).
- Qui vive ? France ! « Quand même » - Notes et discours (1883-1910), Paris, Bloud et Cie (1910).
- Théâtre
- Juan Strenner, drame en 1 acte, en vers, Théâtre-Français, Modèle:Date
- L'Hetman, drame en 5 actes, en vers, Théâtre de l'Odéon, Modèle:Date
- La Moabite, drame, 1881
- Messire du Guesclin, drame historique en 3 actes, 1 prologue, 1 épilogue, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, Modèle:Date
- La Mort de Hoche, 5 actes en prose, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, Modèle:Date
- La Plus Belle Fille du monde, conte dialogué en vers libres, Comédie-Française, Modèle:Date
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
(Le Rire, Modèle:N°, 15 avril 1899).
- Modèle:Article.
- Antoine de Baecque, Paul Déroulède poète patriote : la souffrance, la gloire, l'école, 1870-1885, Paris, Institut d'études politiques de Paris, 1987.
- Modèle:Article.
- Bertrand Joly, Paul Déroulède, thèse de doctorat, Paris IV, 1996, 4 Modèle:Vol. dactylographiés.
- Modèle:Ouvrage, Modèle:Lire en ligne, Modèle:Lire en ligne.
- Modèle:Ouvrage, Modèle:Lire en ligne.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Jérôme et Jean Tharaud, La Vie et la Mort de Paul Déroulède », Paris, librairie Plon-Nourrit, 1925, 281 p.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
Archives
Les papiers personnels de Paul Déroulède sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 401AP : Inventaire du fonds.
Iconographie
- Buste de Paul Déroulède devant la mairie de Gurat, où Paul Déroulède écrivit Feuilles de route et Nouvelles feuilles de route.
- Statue de Paul Déroulède par Paul Landowski, devant l’entrée du square Marcel-Pagnol, située avenue César-Caire, dans le [[8e arrondissement de Paris|Modèle:8e]] de Paris — Monument Paul Déroulède - Paul Landowski, sur Paul-landowski.com.
- Buste de Paul Déroulède dans la salle Marcel Proust du lycée Condorcet, dans le Modèle:9e de Paris.